TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 24 juillet 2012

MERCI


Après le soir vient donc la nuit. Lundi 23 juillet, peu après 17h, le Tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire de France-Soir. Après des mois d'errance, parfois entrecoupés de maigres périodes d'espoir, le titre est mort. Vive France-Soir.
Cette liquidation était attendue. Son officialisation n'en est pas moins cruelle. Les salariés de France-Soir voient leur attente prendre fin. Malmenés par un actionnaire riche de millions et de couardise, trompés par un illusionniste repreneur entendant poursuivre l'activité en conservant six employés et en investissant 50.000 euros, ils rejoignent les « anciens », licenciés en décembre 2011 lorsque l'actionnaire pointait l'Eldorado sur l'horizon Internet. Ils se savaient en sursis, évidemment, depuis l'arrêt soudain de la version papier. L'espoir et l'envie n'en étaient pas moins grands.
Au-delà des situations personnelles, c'est une œuvre collective qui disparaît. Le lien tissé entre une rédaction et son lectorat se coupe. Cette tribune est donc l'occasion pour la rédaction de France-Soir et l'ensemble de son personnel d'adresser un dernier message à ses internautes. Un « au-revoir » enrobé d'un grand « merci ».
Merci d'avoir été chaque jour plus nombreux à suivre l'actualité sur FranceSoir.fr. Merci d'avoir cru, comme nous, à la pérennité du titre sous son format numérique. Merci pour vos nombreux encouragements et témoignages. Merci enfin d'avoir lu, commenté, critiqué nos articles, nos reportages, nos vidéos. Cette première moitié de l'année 2012 aura eu son lot d'événements informatifs : l'élection présidentielle, l'Euro de football en passant par l'affaire Merah, le sacre de The Artist, la disparition de Whitney Houston, etc. À chaque fois, la rédaction a su répondre à l'exigence de l'information. À chaque fois, vous, internautes, avez répondu présents. Une réponse à une réponse. Pour cela encore : merci.
L'information ne meurt heureusement pas avec France-Soir. Pour ce titre historique, la nuit tombe, mais dehors le soleil luit.

La croissance assassinée

Dans le monde occidental, et particulièrement en France, la rage taxatoire tue l'économie. La solution pour un retour à la croissance passe donc par un gel fiscal total.
Les politiques dans le monde occidental versent des larmes sur la croissance perdue. Tout en pleurant, ils font  le nécessaire pour la tuer. En France, cette situation ubuesque se traduit par le Tsunami fiscal en préparation, comme si le nouveau pouvoir voulait se tirer une balle dans le pied.

Les détails remplissent les journaux : la chasse contre les riches, les entreprises et, aussi, les pauvres est ouverte perpétuellement, avec 7 milliards et sans doute bien plus. La destruction de l'économie est aggravée par deux faits. Cela dure depuis de longs mois. Le candidat Hollande, suivant d'ailleurs en cela  les pratiques du  président Sarkozy, n'a pas caché sa volonté super taxative. Il s'est ajouté un autre fait : l'évolution permanente  de la menace. Dans les médias, tous les jours cela bouge. L'idée de taxer les entreprises qui auraient l'audace de verser des dividendes a été lancée ! La bougeotte fiscale détruit l'économie depuis longtemps, il vient maintenant s'ajouter la bougeotte dans les idées, le tout annonçant de formidables usines à gaz administratives.
Nous affirmons tranquillement qu'il y a une solution que nous  nommons : le gel fiscal total (GFT).
Le plus tôt possible, le président annoncerait que la fiscalité française est gelée en l'état, quel qu'il soit, pour tout impôt quel qu'il soit, provenant de toute autorité que ce soit. Plus rien ne devrait bouger. Ceci pour  un an et peut-être davantage.
Le terme de « total » a beaucoup d'importance. Très nombreux sont ceux qui veulent réformer la fiscalité comme s'il existait de  bons et de mauvais impôts et comme si cette forêt vierge était réformable. Tous les impôts sont mauvais : si  l'on touche au moindre détail, sous la pression d'untel ou d'untel, on rencontre une tâche impossible.
Les effets
Le premier résultat immédiat et fulgurant serait le démarrage de la croissance. Cette croissance que l'on prétend à tort chercher puisqu'on l'assassine, apparaîtrait enfin. Les entreprises qui stoppaient toute évolution dans l'attente terrifiée du Tsunami pourraient recommencer à investir et à embaucher. Certes, elles devraient supporter encore le poids de la fiscalité antérieure et des charges sociales et s'accommoder des multiples entraves des kilos de papier du code du travail. L'observation permet de penser que les entreprises qui n'ont pas été détruites par les pouvoirs précédents ou chassées hors de France ont montré leurs qualités intrinsèques. Il est plus que probable que le GFT sera un moyen fabuleux de reprendre leur ascension dans la stabilité du côté  de la fiscalité
L'effet s'étendrait inévitablement aux personnes privées, paralysées aussi par le Tsunami approchant qui les menace cruellement dans leurs futurs investissements et leurs successions. Certes, les plus riches ne reviendront pas. Toutefois le mouvement qui, depuis des mois, fait le délice des paradis fiscaux serait considérablement freiné et peut-être inversé. Les jeunes talentueux qui, trop souvent, ont tendance à partir n'auraient plus de raison de le faire.
Sur le plan international, le nouveau pouvoir, hormis de belles photos, a été accueilli avec perplexité. Alors que tant de pays se réforment, il n'a pas caché son intention de gaspiller l'argent qu'il n'a pas : les voisins rient sous cape en attendant qu'il se plante d'une façon ridicule. Si, malgré toutes les difficultés que nous allons évoquer, il proclamait et réalisait le GFT, il atteindrait  d'un coup la stature internationale qui lui manque à présent.
Les opposants
Ils seront nombreux, tant le sont les personnes droguées à la dépense publique et aux impôts qu'elle implique. Dans cette occurrence, le président, indépendamment de ses qualités propres qui sont grandes, a une  arme de dissuasion massive : il dispose de la totalité des pouvoirs, ce qui est très rare. Il faudrait aussi expliquer que la croissance vigoureuse attendue serait telle qu'elle pourrait parvenir à payer les folies habituelles, comme le train de vie fastueux des 38 ministres et de leur suite.
Il est une catégorie d'opposants sur lesquels il faut nous attarder, ce sont les dirigeants de l'UE. Cette bureaucratie est devenue non par vocation mais dans les faits, une machinerie gigantesque orientée uniquement vers la satisfaction matérielle de ses membres. Elle a créé au fil du temps un carcan juridique capable de stopper tout ce qui déplaît aux dirigeants. Les arguments aussi ne manqueront pas pour la faire fléchir car l'échec économique de l'UE est patent et tragique pour les populations.
Les économies
Pas question évidemment de proclamer le GFT sans faire des économies.
Saluons pourtant au passage l'effet Laffer, du nom de cet économiste qui avait remarqué que trop d'impôt tue l'impôt. Toutefois,  il serait déraisonnable de compter uniquement sur  lui. Remarquons cependant que l'observation de l'effet Laffer est une confirmation de ce qui pourrait se nommer l'effet GFT : tout allègement d'impôt crée de la richesse laquelle améliore les recettes fiscales des impôts restants.
Il importe  donc bien que le pouvoir engage des économies. Celles-ci doivent être massives et  auront des conséquences positives et immédiates sur la trésorerie de l’État.
Par les soins successifs des gouvernements depuis des décennies, l’État remplit 70% de la sphère économique. Ils ont créé d'innombrables administrations inutiles et amplement subventionnées. Si le  pouvoir manque d'idées pour inverser totalement la tendance, il existe dans la sphère privée de nombreux experts à ce sujet.
L'urgence est telle qu'il n'est jamais trop tard pour éviter la catastrophe inévitable et qui commence à se mettre en place. Le capitaine a voulu et obtenu étonnamment la totalité du pouvoir. Il est seul à la barre. Saura-t-il se hisser à un niveau supérieur ce qui veut dire en fait, saura-t-il échapper à la pensée unique et tout miser sur les entreprises seules capables de créer un ouragan de richesses pour tous ? Le proche avenir nous le dira.

IL SE PREND POUR "TONTON", MAIS C'EST LE "TONTON FLINGUEUR" DE LA CROISSANCE

Raffarin joue Copé, NKM tente sa chance 

Dans un entretien qu’il a accordé au Monde daté de dimanche et lundi, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac, aujourd’hui sénateur de la Vienne, entre autres déclarations favorables à Jean-François Copé, justifie son choix de façon définitive :  « François Fillon ne me semble pas avoir le profil d’un chef de parti. » Voilà au moins qui a le mérite d’une grande clarté. Raffarin précise : « Je n’ai rien contre François Fillon, qui est sérieux, secret et solitaire. » Autant de caractéristiques, néanmoins, qui, selon le sénateur de la Vienne, ne sont pas celles d’un chef de parti. Cette fonction exigerait-elle un homme plus extraverti et plus démagogue ? On peut se le demander en lisant les arguments avancés par sénateur de la Vienne. A l’inverse, ce dernier estime : « Jean-François Copé a le sens de l’équipe. Il a du Chirac en lui (…) Il est situé au centre de gravité de l’UMP. C’est un excellent organisateur. » Par contraste avec le désorganisateur  Fillon ? Ceux qui pensaient bêtement –comme la plupart des observateurs politiques  que Copé était une sorte de Sarkozy bis, en moins doué, se seraient donc trompés ?…
 
Le ralliement de l’ancien Premier ministre à la candidature de Copé ne constitue pas vraiment  une surprise. Elle contribue néanmoins  à brouiller un peu plus  les profils politiques à l’intérieur de l’UMP. Raffarin était  sensé  représenter une « droite modérée », auto proclamée  « humaniste » et « sociale »… Une droite en fait  gaullo-centriste. Différente de celle d’un Copé, Sarko libéral aux accents plus autoritaires. Mais, dans le micmac idéologique où trempe  actuellement la droite déconfite, ces distinctions ne semblent plus vraiment de mise.
 
La prise de position de celui que certains appellent déjà « l’encombrant Raffarin », constitue telle un atout pour Copé ? A première vue, oui… Mais à y regarder de plus près, rien de moins sûr. Dans son interview, Raffarin  trouve certes le bilan de Nicolas Sarkozy « globalement positif ». Expression qui rappelle Georges Marchais, portant la même appréciation sur le bilan des pays de l’Est, peu avant que ne s’écroule le mur de Berlin, et, quelques mois plus tard, l’empire communiste tout entier. L’hommage de Raffarin à Nicolas Sarkozy est donc ambigu. Il contient même en filigrane de graves critiques. L’ancien Premier ministre juge par exemple l’action conduite par  le prédécesseur de François Hollande « vigoureuse et mobilisante », mais aussi « stressante ». Sarko président  anxiogène ? « Nicolas Sarkozy a fait partager au pays la notion de l’urgence. Son rythme, à la fois rapide et énergique a donné à notre vie politique une allure nouvelle ». Ne pas confondre vitesse et précipitation… Raffarin ne parle pas de dopage, mais on sent que le mot lui trotte dans la tête.  Le quinquennat précédent ? « Un brillant exercice solitaire du pouvoir ». Le  terme « solitaire » employé à deux reprises,  semble recouvrir pour  Raffarin une notion péjorative et dévalorisante. Tandis que Copé serait lui  plus collectif.
 
Raffarin : Hollande,  c’est plus cool…
 
Bref : après le « stressant » Sarkozy et son rythme effréné  « la société française avait besoin d’un certain apaisement ». Effectivement très « modéré »  dans son  opposition au pouvoir socialiste, – pour lui le Front national demeure plus que jamais l’adversaire principal – Raffarin juge plutôt favorablement les premiers pas de la présidence et du gouvernement socialiste. « Le mérite de l’exécutif, ces premières semaines, c’est d’apporter un certain apaisement, dont la société française avait besoin. Je vois plusieurs éléments positifs, notamment en matière de politique étrangère : Laurent Fabius semble avoir réussi sa mise en trajectoire. » Après Sarkozy, le calme, enfin ! Mais, prévient toutefois Raffarin : « Apaiser n’est pas anesthésier ». Généralement un  chirurgien anesthésie ses patients pour les opérer. Or l’anesthésiste Hollande ne semble chercher, dans l’endormissement des Français, qu’une sorte d’atermoiement. Ce qui, tout de même, inquiète un peu Raffarin.  « Je crains que de trop nombreuses décisions ne soient reportées à 2013. Les impôts tout de suite, les réformes demain…C’est dangereux. » L’ancien Premier ministre, expert en raffarinades de toutes sortes,  a au moins gardé le sens de la formule. Celle-ci risque fort de faire fortune, tout autant que la « France d’en-haut et la France d’en-bas »…
 A un mois du grand raout niçois de l’association des amis de Nicolas Sarkozy, qui  aura lieu les 23 et 24 août prochains, les critiques contenues dans les propos aigres-doux  de Raffarin peuvent gêner Copé. Ni lui ni Fillon n’ont intérêt  à prendre leurs distances avec l’ancien chef de l’Etat, dont la popularité reste toujours très haute dans l’électorat UMP. Raffarin aurait-il, via les colonnes du Monde,  lancé à Copé le pavé de l’ours ?
 
NKM entre en piste…
 
Profitant de l’atmosphère de désarroi que la guerre des chefs fait régner  actuellement à l’UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé samedi qu’elle lançait sa campagne « pour recueillir les quelques 8 000 parrainages nécessaires » à sa candidature .  La fillonniste NKM veut donc maintenant jouer solo. L’ancienne porte-paroles de Nicolas Sarkozy – paroles qu’elle réprouvait en son fors intérieur – entend incarner une « troisième voie » et profiter de la confrontation Copé/Fillon pour essayer de se faufiler entre les deux favoris . Initiative qu’elle aurait prise, assure-t-elle,  pour  « répondre aux sollicitations nombreuses ». Dont principalement la sienne, bien sûr… Militant pour une « parité de fait » Nathalie Kosciusko-Morizet reproche notamment à l’UMP de ne pas parvenir à faire de la place aux femmes.  
NKM n’est toutefois pas la seule à tenter une échappée solitaire vers les sommets de l’UMP. Bruno Lemaire est lui aussi parti, dès la semaine dernière, en quête de signatures. Xavier Bertrand lui s’interroge toujours : j’y vais, j’y vais pas ? Il attend de voir. Ce sera selon la météo politique. Et Juppé dans tout ça ? Plus personne ne parle de Juppé… Il n’est tout de même pas tombé dans la Garonne…?
En attendant le congrès, qui aura lieu en novembre – cela laisse tout de même plus de trois mois aux impétrants – les clans de l’UMP affûtent leurs armes. A défaut d’idées,  puisque tous défendent en gros les mêmes options en matière économique et le même projet européen. Les divergences portent donc sur des différences de caractère ou de tempérament plutôt que sur des choix politiques. 
 
Vél’ d’Hiv : Hollande dans la continuité de Chirac…
 
Une uniformité de pensée qui ne règne pas seulement à l’UMP, mais soude aussi l’UMPS dans son ensemble comme le démontre ci-dessus Jean-Pierre Raffarin. Et comme l’a démontré de façon encore bien plus éclatante le discours de François Hollande, lors de la cérémonie de commémoration de la rafle du Vél d’hiv, dimanche à Paris. Dix-sept ans après le discours de Jacques Chirac qui le premier, avait déclaré, cédant aux sollicitations de certains lobbies, (auxquels François Mitterrand avait résisté) « La France ce jour-là (16 juillet 1942) , accomplissait l’irréparable », François  Hollande a rendu hommage à l’ex-chef du RPR, dont il a salué le « courage » et la « lucidité ». Citation : «  Ce crime a été commis en France par la France (…). La reconnaissance de cette faute a été énoncée pour la première fois, avec lucidité et courage par le président Jacques Chirac, le 16 juillet 1995. » Et d’ajouter : « La vérité, c’est aussi que le crime du Vél d’Hiv fût commis contre la France, ses valeurs, ses principes. »
Le Figaro de lundi se félicitait : « Hollande rompt avec Mitterrand. En reconnaissant la responsabilité de la France le chef de l’Etat s’inscrit dans la lignée de Chirac. » Celle de l’inféodation à l’idéologie régnante bien plus qu’à la vérité historique. Fût-ce au prix de l’humiliation et de l’abaissement de la France. Dimanche François Hollande a signé (ou confirmé)  une « ténébreuse alliance » de plus entre l’UMP et le PS. La veille il avait d’ailleurs rendu une  visite publique  « très amicale » à Jacques Chirac en son château de Bity. (Histoire de gommer un peu le quinquennat de Nicolas Sarkozy ?).  Chirac qui, ainsi que sa fille Claude, avaient tous deux choisi, lors de la dernière élection présidentielle, de voter Hollande… L’UMPS plus que jamais unie par le ciment des petites et grandes trahisons.

Et le béton toujours renforcé  du reniement national…