TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 23 mai 2012

Valérie Trierweiler a sa marionnette aux Guignols

Après Bernadette Chirac et Carla Bruni-Sarkozy, au tour de la nouvelle Première dame d'être caricaturée dans l'émission de Canal Plus. 
Mardi soir, la marionnette de l'épouse de François Hollande, Valérie Trierweiler, a fait son apparition sur le plateau des Guignols de l'Info. Dans un rôle d'épouse visiblement autoritaire et portant la culotte, c'est elle qui converse avec Barack Obama à la place de son compagnon président de la République. Extrait. 

Made in France : la solution ?

En France , le « made in France » avait fait sensation au début de la campagne présidentielle. On peut même dire qu’il a donné le « la » d’une campagne quelque peu déprimante. Analysons-en les tenants et aboutissants en détail.
En France , le « made in France » avait fait sensation au début de la campagne présidentielle. On peut même dire qu’il a donné le « la » d’une campagne quelque peu déprimante. A quelques jours des élections, il est sans doute nécessaire de revenir sur cette « vague » (Note de Contrepoints: article paru initialement fin avril 2012).
Rappelons d’abord quelques chiffres. Si « la France » importe dans presque tous les secteurs de l’économie, ces importations sont particulièrement importantes dans les secteurs des produits industriels (181Mds€), des équipements électriques, électroniques et informatiques (96,7Mds€), dans les matériels de transport (64,3Mds€), et dans le secteur de l’énergie (pétrole, gaz, produits raffinés : 47,3Mds€). Sans surprise, nos importations de services représentent des sommes bien moins importantes puisque le service demeure bien souvent une activité par essence de proximité.
Ces chiffres d’importations sont-ils une mauvaise nouvelle ? Pour répondre il faut se tourner vers les chiffres des exportations cette fois-ci, et ceux-ci indiquent que la France exporte également dans ces secteurs, et souvent pour des montants à peu près identiques ! « Nous » importons et exportons des voitures ; « nous » importons et exportons des avions, « nous » importons et exportons des produits électroniques, « nous » importons et exportons des produits alimentaires, etc. Il n’y a guère que dans le secteur de l’énergie que nous importons beaucoup plus que nous exportons.
Allons plus loin : lorsqu’on importe un produit, il y a bien souvent des composantes qui viennent de France. Prenons par exemple une voiture allemande, conspuée d’ailleurs par M. Bayrou qui roule donc… en Audi (!). Une Audi peut être équipée de pneus Michelin : plutôt une bonne nouvelle pour la firme française. Par ailleurs, les importations sont souvent des importations de produits intermédiaires. Par exemple, on importe du pétrole ou des composants afin de produire des biens en France qui seront ensuite exportés. Réduire ces importations pénaliserait lourdement nos exportations !
La question des importations et des exportations et donc bien plus complexe qu’on le prétend. Et freiner les importations en augmentant les tarifs douaniers par exemple, ou en mettant des quotas aurait pour résultat que les produits coûteraient plus cher et seraient dans bien des cas de moins bonne qualité. Donc les entreprises françaises paieraient un prix plus élevé pour leurs fournitures et donc auraient plus de mal… à exporter.
La France est cinquième exportateur mondial. Faudrait-il se couper du monde avec une politique protectionniste ? En particulier à l’égard de l’Asie ? Ces pays répondront par des représailles. Et si « nous » ne commerçons plus avec l’Asie, nos exportations baisseront de façon substantielle. La France est aussi le cinquième PIB mondial (derrière les États-Unis, la Chine, le Japon et l’Allemagne). L’analyse économique nous enseigne que l’on se développe en échangeant (principe de la division du travail). Une économie développée est donc systématiquement une économie qui exporte beaucoup et qui importe beaucoup.
Beaucoup critiquent le « modèle allemand ». Il y a de bonnes choses faites en Allemagne et il y en a de mauvaises. Sans doute pouvons-nous nous inspirer de certaines politiques globales qui visent à faciliter la création d’entreprises, qui facilitent la fluidité de la demande et de l’offre de travail, qui permettent l’innovation dans les secteurs de la formation et de l’apprentissage, qui maintiennent les charges sociales à un niveau raisonnable. Par contre, évitons les « paris fait par la Nation » du genre : « nous allons conserver nos industries et développer nos propres sources d’énergie ». Non pas que l’industrie soit un mauvais secteur ou que les nouvelles sources d’énergie ne soient pas intéressantes. Mais concentrer toute l’énergie des entrepreneurs et des employés (et des contribuables) dans une direction choisie par un groupe d’experts soi-disant éclairés est extrêmement dangereux. Les politiques industrielles, qui reviennent à la mode dans le discours politique, font plus de mal que de bien pour la bonne et simple raison que les décideurs ne sont jamais… les payeurs.
Le « made in France » est en réalité un argument populiste, dangereux et sans aucun fondement théorique. Pour ceux qui mettent en avant ces arguments, la France va mal à cause des autres et il faudrait vivre en autarcie. Cette position est ridicule. Ce qu’il faut souhaiter c’est que la terre entière achète du « Made in France » parce que nos produits auront une réputation de bon rapport qualité/prix. Voilà ce que nous devons viser.
Pierre Garello le 19 avril 2012 -
(*)Pierre Garello est professeur d’économie à l’Université d’Aix-Marseille et directeur de recherches à l’Institut de recherche en économie et fiscalité.

L’antihollandisme pour succéder à l’antisarkozysme ?

Nous voyons déjà les contre-effets de l’anti-sarkozysme primaire, auquel la Gauche s’est, sans élégance, laissé aller durant plus de cinq ans. On commence même à parler d’antihollandisme, semble-t-il tout aussi primaire que son prédécesseur. 
Mais quoi de plus logique ?

Dans un entretien accordé à Atlantico, le sociologue Jean-Pierre Le Goff fait un souhait, particulièrement destiné à François Hollande : qu’il mette fin à la diabolisation facile à laquelle la « Gauche morale » recourt si souvent depuis les années 1980.
Le sociologue aimerait que les débats puissent avoir lieu dans une atmosphère plus sereine, sans que les uns ou les autres ne risquent la condamnation outrée, la chasse aux sorcières et le « discours mitrailleuse » d’une petite frange de gauchistes qui s’est érigée en gardienne du licite et de l’illicite, du bien et du mal.
Vœu salutaire s’il en est, mais peut-être pieu à peine formulé. Nous voyons déjà les contre-effets de l’anti-sarkozysme primaire, auquel la Gauche s’est, sans élégance, laissé aller durant plus de cinq ans. On commence même à parler d’antihollandisme, semble-t-il tout aussi primaire que son prédécesseur. Mais quoi de plus logique, car si l’ancien président fut couvert d’inutiles avanies, pourquoi ne pas en infliger autant au nouveau ?
Nul ne ressort grandi de ce ping pong affamant. 
Que ceux qui ont commencé ne viennent cependant pas se plaindre.

Selon que vous êtes au pouvoir ou dans l'opposition, la cohabitation vous paraîtra blanche ou noire…

Les socialistes et l'UMP ont des arguments bien différents pour convaincre les électeurs d'aller voter aux élections législatives.
Quelle sera la couleur de l’Assemblée qui sortira des urnes les 10 et 17 juin  prochains? L’incertitude qui pèse sur l’issue des scrutins des 10  et 17 juin est d’autant plus grande que Marine Le Pen, forte de ses 17,9% de voix de la présidentielle, espère pouvoir maintenir un maximum de candidats au second tour pour provoquer des triangulaires. Et quand ce ne sera pas le cas, elle appellera à faire battre les candidats, de droite ou de gauche, que le FN  jugera particulièrement « nuisibles », comme elle l’a expliqué hier à Metz.  Dans ce contexte national mouvant, peut-il y avoir une vague rose ? Ou bien est-ce une courte majorité de gauche voire une majorité relative qui sortira des urnes ? Et pourquoi pas carrément une majorité de droite, obligeant François Hollande à subir une cohabitation ? Personne ne l’envisage sérieusement, mais  à Droite certains spécialistes de la carte électorale estiment que l’hypothèse n’est pas totalement à exclure. Et au sein de la nouvelle Majorité Présidentielle, même si l’on se montre plutôt serein, on se garde d’afficher une trop grande confiance, car  pour les dirigeants socialistes rien ne serait pire qu’une cohabitation imposée à un Président nouvellement élu.
D’où les appels à la mobilisation et une certaine dramatisation. Devant les députés socialistes sortants réunis pour le lancement de la campagne législative, Martine Aubry, aux cotés de Jean-Marc Ayrault,  a lancé : "Si nous n’avons pas de majorité à l’Assemblée Nationale, le changement , c’est fini ! C’est stop ou encore" !  Même tonalité chez  le Premier Ministre qui a  plaidé en faveur d’un "vote de cohérence" car  "le Président de la République, comme les ministres du gouvernement que je dirige, ne pourront s’engager sur la voie du changement que s’il existe une majorité forte, solide et cohérente". Jean-Marc Ayrault a brossé un sombre tableau de ce que serait, selon lui,  une cohabitation : "l’application du programme de la Droite, qui prévoit dès l’automne prochain une nouvelle augmentation de la TVA, alors que nous voulons une réforme fiscale juste ; ce serait la poursuite de la réduction des effectifs dans l’Education Nationale alors que nous voulons donner de nouveaux moyens au plus bel outil de l’égalité des chances ; ce serait l’austérité généralisée alors que nous voulons lier rigueur de gestion et croissance pour tous". Autant d’arguments que les candidats vont relayer sur le terrain.
De l’autre coté de l’échiquier, ce n’est plus l’argument du rééquilibrage des pouvoirs qui est mis en avant pour appeler les électeurs à voter pour les candidats de droite. Les dirigeants UMP et Nouveau Centre sont à l’unisson pour dramatiser eux aussi, mais pour expliquer à l’inverse qu’une cohabitation, c’est la seule façon d’empêcher "l’irréparable", (Jean-François Copé dixit), que provoquerait la mise en œuvre des engagements de François Hollande : "matraquage fiscal, refus de la Règle d’Or, démantèlement de la filière nucléaire, et retour de la retraite à 60 ans". François Fillon n’est pas en reste qui déclare qu’il faut "tout faire pour empêcher la mise en œuvre du programme socialiste".
Requinqués par le bon accueil reçu auprès de leur électorat  ,  les dirigeants de  Droite sont à l’offensive contre "un programme inapplicable et inadapté" ; ils  fustigent les premières annonces gouvernementales , notamment le retour de la semaine de 5 jours pour les élèves  du primaire , et brandissent les accusations de laxisme et d’angélisme contre le gouvernement, et singulièrement Christiane Taubira, la nouvelle Garde des Sceaux, qui veut supprimer les tribunaux correctionnels spéciaux pour mineurs de 16 à 18 ans . L’accent est aussi mis sur les conséquences "désastreuses pour nos finances publiques et pour les  classes moyennes de notre pays" que provoquerait un retour en arrière  de la réforme des retraites.
Si Jean-Marc Ayrault reconnait que "la droite est dans son rôle lorsqu’elle demande aux électeurs de défaire en juin, ce qu’ils ont décidé en mai", le Premier Ministre veut à tout prix éviter qu’on en arrive à cette situation, et il va s’engager activement dans cette courte campagne pour l’élection ou la réélection des députés socialistes. Il faut dire qu’une cohabitation au lendemain de l’élection présidentielle, ce serait un cas de figure pour le moins inédit. Inimaginable ? En tous cas pas inenvisageable dans la Constitution de la 5e République ! 

Xavier Bertrand : "La réforme des retraites n'est pas un sujet sur lequel on peut passer en force ou en catimini pour ne pas s'expliquer devant le Parlement"

La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine a rédigé un décret préparant le retour à la retraite à 60 ans pour les salariés ayant commencé à travailler tôt. Elle souhaite le faire passer « fin juin /début juillet ». Pourquoi cette façon de procéder est-elle critiquée par l’UMP ?
Xavier Bertrand : D’une part à cause de la volte-face et de l’inconstance des socialistes. Lorsqu’il y a eu des mesures prises par décret, à une époque, comme les régimes spéciaux – ce qui pourtant s’expliquait, car c’était le régime des entreprises publiques – ils n’avaient eu de cesse de vociférer, de critiquer, de hurler en disant que ce n’était pas normal. Et pourtant, à l’époque, c’était dans les règles. Ce qu’ils critiquaient leur semble aujourd’hui normal. Première incohérence.

Le deuxième point, c’est qu’ils veulent passer en catimini et de force par décret parce qu’ils ne veulent pas s’expliquer devant le Parlement. Parce qu’ils craignent à la fois une surenchère de l’extrême gauche et du Parti communiste. Car je vous le dis, il va y avoir énormément de déçus avec le décret que prépare le PS. Beaucoup pensent aujourd’hui revenir à la retraite à 60 ans, alors même que dans le décret tel qu’il est prévu, il y aura beaucoup moins de bénéficiaires que ce que pensent les électeurs.
Par ailleurs, il y a aujourd’hui beaucoup d’inquiétude chez les retraités, car ils ont compris qu’il fallait payer la facture, et que non seulement tous les salariés français vont voir leur cotisation retraite augmenter et la fiche de paye baisser, mais tous les entrepreneurs vont aussi voir leurs cotisations augmenter. Je pense que le PS n’a pas envie de faire beaucoup de publicité là-dessus.
Enfin, les retraités se demandent si ça va suffire ou si, au final, on ne va pas fragiliser le système des retraites et si leurs pensions seront garanties demain comme elles l’ont été avec nous.  Le PS n’a donc pas envie, à cause de tout cela, d’avoir un débat public et démocratique, et préfère passer en force.
Vous pensez donc que ce projet peut mettre à mal l’équilibre global du système des retraites ?
Bien sûr. Aujourd’hui, s’ils appliquent la version qu’ils nous ont présenté, c’est 20 milliards d’euros qui vont faire défaut la fin de la réforme. Tout dépend de ce qui est retenu, mais on est sur une hypothèse de 20 milliards au final.
Le gouvernement annonce lui un coût d’un milliard d’euros par an jusqu’en 2017…
De 2012 à 2017, cela fait six milliards d’euros. Notre hypothèse faite à l’époque allait jusqu’à 20 milliards. On attend de savoir exactement quelle sera la facture, car il ne faut pas oublier que les régimes complémentaires seront certainement mis dans le rouge à cause de cette mesure. Il faudra donc aussi les adapter. Il faut donc s’opposer, pour l’ensemble des régimes de retraite.
Eux parlent aujourd’hui de 6 milliards, nous de 20 milliards au final, tous régimes confondus. On attend de savoir ce qu’il y a dans le projet, mais une chose est certaine, c’est que la règle voudrait qu’il y ait un débat au Parlement. Ce n’est pas un sujet sur lequel on peut passer ni en force, ni en catimini.

La réforme précédente ne permettait de financer le système que jusqu’en 2018. Cette polémique n’est-elle pas le moment de remettre le dossier sur la table de manière globale ?
Très franchement, on est sur une échéance de 2018. Je n’imagine pas les socialistes capables de mener d’ici là une réforme des retraites, pour une simple et bonne raison : la première des conditions pour réformes les retraites, c’est d’avoir du courage. En matière de retraite, ils ont su faire des rapports, mais quand il a fallu prendre des décisions ils étaient aux abonnés absents. C’est Lionel Jospin lui-même qui raconte que celui qui a été le plus virulent pour dire qu’il ne fallait pas engager la réforme des retraites avant 2002, car cela risquerait de faire perdre la gauche, c’était François Hollande, qui était à l’époque à la tête du PS. Pour engager la réforme des retraites, il faut du courage, et les socialistes n’en ont jamais fait preuve.
Comprenez-vous que les citoyens puissent avoir l’impression d’une injustice sociale, sur cette question des carrières longues ou des métiers pénibles ?
Justement, remettons les pendules à l’heure. C’est la droite et le centre qui a créé le dispositif carrière longue. Et j’ai été rapporteur du texte de la Loi Fillon qui réformait les retraites en 2004. N’oublions pas une chose : sous Jospin, les communistes ont réclamé un dispositif de carrières longues, et les socialistes leur ont dit « niet ». Il a fallu attendre que nous arrivions aux responsabilités pour que ce dispositif voie le jour en 2003. Et dans la réforme Woerth de 2006, il est clairement dit que ceux qui ont commencé à travailler de 14 à 18 ans partent toujours à 60 ans.
Ce que propose François Hollande, c’est juste un dispositif pour ceux qui ont commencé entre 18 et 19 ans ! Les socialistes aujourd’hui sont un peu comme le coucou qui vient dans le nid des autres. Ils n’ont jamais mis en place ce dispositif. Jamais. Et aujourd’hui, ils cherchent à aller plus loin, mais en le faisant financer par tout le monde. C’est d’ailleurs pour ça que beaucoup de retraités sont inquiets.
Vous avez expliqué ce matin sur France inter que les femmes seraient désavantagées par cette réforme. A quel niveau ?
Ce sont celles qui ont des carrières les moins régulières. Elles ont des périodes d’interruption, pas forcément liées à la maternité. Et le dispositif tel qu’il est retenu devrait donc concerner au trois quarts des hommes, à un quart des femmes. Notre idée a été en permanence, sur la réforme des retraites, de compenser les différences de carrière entre hommes et femmes ; or le dispositif prévu, même en prenant en compte les congés maternité, ne compensent pas ces différences. C’est profondément injuste.

Yamina Benguigui : « à qualité égale, priorité au beur »

Yamina Benguigui, la nouvelle ministre déléguée aux Français de l’étranger et à la Francophonie, estime que les emplois devraient être réservés aux immigrés par rapport au « blanc de souche ».
Yamnina Benguigui, réalisatrice, présentatrice télé (Hollande semble décidément bien sensible à cette humble profession) et chantre de l’antiracisme, a été nommée ministre dans le gouvernement Ayrault. Cette femme considère que pour les embauches, en France, « à qualité égale, priorité au beur puisqu’il a eu plus d’obstacles à franchir qu’un blanc de souche ».

Un Bogdanoff au gouvernement ?!?
Une déclaration faite par une ministre de la République française au magazine Courrier cadre, en octobre 2004. Éric Zemmour avait été condamné pour moins que cela, et il n’est pas un représentant de la république.
Il faudrait que les gouvernants arrêtent de nous mettre des pseudos politiques peoples sortis de nul part, dont la présence est uniquement due au symbole qu’ils représentent.
Au delà de ce problème de « politique show-business », présent à gauche comme à droite, en France comme aux États-Unis, si les nominations, comme ministres, de ces peoples sont toutes aussi grotesques que celle de Benguigui, tous ne se permettent pas des discours de discrimination raciale.
En nommant ministre une telle femme aux positions idéologiques anti-françaises nauséabondes, à la limite du racisme, Jean-Marc Ayrault et François Hollande ont fini de convaincre de leur irresponsabilité.
En voyant Yamina Benguigui au ministère, on comprend mieux les couleurs des drapeaux qui ont fleuri place de la Bastille le soir de l’élection de François Hollande. C’était donc cela le fameux rassemblement des Français promis par le candidat avant son élection ?

Ayrault et Aubry surjouent l'entente

Le premier ministre et la patronne du PS mettent en garde contre la cohabitation.

Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry arrivant côte à côte, souriants, à la réunion hebdomadaire du groupe des députés socialistes, dans la salle Victor Hugo de l'Assemblée nationale. La photo de famille a été préparée avec soin, mardi, en début d'après-midi, par les entourages du premier ministre et de la première secrétaire du PS. À l'approche des élections législatives, l'unité est un impératif absolu. Le temps d'une campagne, le chef du gouvernement et la patronne du PS, qui ont déjeuné ensemble récemment, surjouent leur entente, dans le but d'offrir «une majorité forte, solide et cohérente» à l'Assemblée nationale au nouveau chef de l'État. Martine Aubry, qui aurait tant voulu être nommée à Matignon, et qui a refusé un lot de consolation au gouvernement, veut se montrer exemplaire pour ses troupes, au moins jusqu'au soir du second tour. Mardi soir, elle était aux côtés du candidat investi par le PS Axel Kahn, célèbre généticien, qui affrontera l'ancien premier ministre François Fillon dans la 2e circonscription de Paris.
La maire de Lille, qui n'a presque pas siégé à l'Assemblée en 1997, avant d'être battue en 2002 par Sébastien Huyghe (UMP), a salué en Jean-Marc Ayrault «un exceptionnel maire de Nantes», et elle s'est dite «heureuse de ce duo à la tête de l'État» entre François Hollande et son chef du gouvernement. «Quand on joue collectif, on gagne. Si on ne joue pas collectif, on ne gagne pas», a lancé Martine Aubry, qui a prévenu qu'en l'absence de majorité à l'Assemblée «le changement est fini».
Très à l'aise au milieu des siens, Ayrault, qui a présidé pendant quinze ans le groupe socialiste avant d'accéder à Matignon, a mis en garde les ministres présents (dont Laurent Fabius, Manuel Valls, Delphine Batho, Benoît Hamon et Alain Vidalies), ainsi que les députés PS - peu nombreux -, contre les risques d'une cohabitation, en cas de victoire de la droite aux législatives. Dramatisant les enjeux, le premier ministre a martelé: «Une cohabitation, ce serait l'affaiblissement de la France face à nos partenaires en Europe et dans le monde», «l'application du programme de la droite, qui prévoit dès l'automne prochain une augmentation de la TVA alors que nous voulons une réforme juste», «la poursuite de la réduction des effectifs dans l'éducation nationale» et «ce serait aussi l'austérité généralisée alors que nous voulions lier rigueur de gestion et croissance pour tous».

«La France est entendue»

Tels sont les thèmes qui devraient être au cœur de la campagne législative du PS: «Voilà ce que nous allons répéter jour après jour avec Martine Aubry, dont je salue le dévouement et le désintéressement. Ensemble, nous tiendrons meetings, ensemble, nous mènerons campagne.» Le chef du gouvernement a assuré qu'à l'occasion des rencontres de François Hollande aux États-Unis, «les lignes bougent» et «la parole de la France est entendue».
Au passage, Ayrault n'a pas manqué de souligner «le bonheur» qu'il a connu en présidant le groupe socialiste à l'Assemblée «pendant quinze ans». Il s'est enfin engagé à ce que l'opposition ne soit pas, à l'avenir, «négligée». «Il n'y aura pas, à l'issue du vote, l'écrasement d'un camp par un autre», a précisé Ayrault, qui a aussi promis que «les nominations importantes» feront «l'objet d'une concertation». Mais il a taclé la révision constitutionnelle de juillet 2008 - que seul Jack Lang, au sein du groupe PS, avait votée - jugeant qu'elle ne constitue qu'une «multiplication de trompe-l'œil».

Rythmes scolaires : le changement, c’est maintenant !

À peine nommé ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon a annoncé qu’il voulait mettre fin à la semaine de 4 jours. Voilà donc le premier gros chantier annoncé : la réforme des rythmes scolaires. Pas de doute, on sent qu’avec ce nouveau gouvernement, il va y avoir du changement à l’école !

Monsieur chamboule tout
Il est des sujets fondamentaux et redondants en Royaume de France et de Navarre. Des sujets capitaux, déterminant la destinée du pays, que l’on se doit de régulièrement remettre en question. Les privilèges effarants de nos dirigeants ? Les atteintes répétées aux libertés ? Une dette et des déficits chaque jour plus colossaux ? Une bureaucratie toujours plus importante et opaque qui nuit au développement du pays ? Non, vous vous dispersez. Des sujets bien plus importants que ces sujets qui s’avèrent très secondaires en comparaison des problématiques majeures que nous allons évoquer.
Ces sujets de l’importance la plus haute, on les rencontre 110 rue de Grenelle à Paris. Au Ministère de l’Éducation Nationale. Mais il y a des saisons pour avoir la chance de les observer dans leur milieu naturel. En fait, on les observe de façon systématique voire stéréotypée à chaque changement de Ministre de l’Éducation Nationale : ce sont les inlassables rythmes scolaires, le classique poids du cartable, et j’en passe. Toujours les mêmes. Des débats à n’en plus finir depuis des décennies.
Prenons exemple sur les rythmes scolaires. Tous en ont fait une problématique centrale.
  • Vincent Peillon, notre nouveau ministre, vient de remettre le dossier sur la table.
  • Luc Chatel l’a fait.
  • Xavier Darcos l’a fait.
  • Et ainsi de suite : Gilles de Robien, Luc Ferry, Jack Lang, Ségolène Royale, François Bayrou, Lionel Jospin, et tous leurs prédécesseurs, ont réfléchi, réformé, disserté sur les rythmes scolaires. René Haby, ministre de Raymond Barre en 1977, les traitait déjà.
Tous. Absolument tous. Pour quel résultat ? Une remise en question perpétuelle, au gré de l’humeur de la rue de Grenelle, se justifiant sur les travaux de tel expert à l’instant x, dénoncés par les travaux de tel expert par la suite à l’instant y.
Dans les débats des derniers jours, la semaine de 5 jours serait la seule saine pour l’enfant. J’ai fait toute mon école primaire en ne travaillant que le lundi, mardi, jeudi, vendredi, je crois pour l’instant m’en être remis et avoir plutôt bien réussi.
L’uniformité. Un dirigisme profond, d’un temps de travail qui ne pourrait qu’être fixé par l’État, pour tous, sans alternative. Une norme, unique.
Et si tout simplement, nous redonnions la liberté à nos écoles ? Et si chaque école, avec son équipe pédagogique, avec les parents d’élève, s’efforçait de trouver par eux-mêmes la solution la plus adéquate ? En associant cette mesure avec l’abolition totale de la carte scolaire, on laisserait alors le choix aux parents de choisir l’école qui répond le mieux à leurs attentes, choisir l’école qu’ils estimeront la meilleure, la plus adaptée à leurs enfants, en fonction des particularités et des besoins de chacun de ces enfants. On pourrait qui plus est en quelques années avoir des données sur la réussite des différents modèles. Le concept de chèque-éducation se révèle par ailleurs un encouragement à la mise en place et à l’amélioration de telles pratiques.
La France est régulièrement en fin de classements dans les études internationales sur les systèmes éducatifs. La France a toujours défendu un modèle d’éducation monolithique, standardisé, uniformisé, sans alternative. Il est temps d’évoluer, et de rendre la liberté aux plus à mêmes d’évaluer ce qui est le mieux pour le bien-être et la réussite de nos enfants : leurs parents, leurs instituteurs.
La problématique actuelle porte sur les rythmes scolaires. Mais le raisonnement et les conclusions à tirer sont valables pour toutes les problématiques de l’Éducation Nationale, mais également de l’État français. La centralisation se révèle être un échec. Redonnons leur chance à la liberté et aux individus. Le changement, c’est maintenant.

À la recherche du moindre mal

La question du 1er tour


« C’est l’heure de s’entendre », comme dirait Jacques Trémolet de Villers avec Jeanne d’Arc (voir en page 4). Suivant le conseil post-électoral de Denis Sureau de se former à une bonne philosophie (ou théologie) politique –  sans laquelle « le chrétien est une proie facile pour les grands manipulateurs » (Homme nouveau du 19 mai) –, poursuivons notre amicale disputatio avec l’abbé Guillaume de Tanoüarn. Autant on saisit mal sa réticence nationaliste à un sain et légitime communautarisme, national et chrétien (cf. Présent du 16 mai), autant on comprend mieux sa défense politique du moindre mal dans Monde et Vie du 5 mai. A quelques nuances près.
Avec mon essai Politique et morale (Eléments de philosophie chrétienne, DMM, 2004), je me suis trop affronté au moralisme politique de certains objecteurs pour ne pas approuver ses paroles qui résument assez bien notre position commune : « Pourquoi l’autorité politique est-elle en droit (d’après saint Thomas) de se salir les mains ? Parce qu’elle doit toujours rechercher la fin bonne qui est proportionnelle à son activité politique. Quelle est cette fin bonne ? La paix civile, la paix sociale (…) Le but de la politique n’est pas de réaliser le bien moral, mais d’assurer les conditions sociales de sa réalisation par chaque personne. »
Le moindre mal et sa tolérance, s’ils sont assurément admis et même recommandables en politique (eu égard au bien commun) ne peuvent être appliqués univoquement (de la même manière) en morale (eu égard au bien personnel), en vertu du principe philosophique et scripturaire (Rom 3, 8) selon lequel la fin ne justifie pas le moyen. D’où la difficulté à vouloir exécuter strictement et proprement le principe de l’acte à double effet – dit aussi du volontaire indirect (1) – en (morale) politique comme on doit le suivre en morale personnelle (cf, Veritatis splendor, § 76 à 84), sinon par analogie (2).
Placer la politique dans la morale (dont elle est la servante), comme font certains thomistes (pas tous : ni Jugnet ni De Corte par exemple), est certes commode et pratique pour la division (scolastique) de la philosophie et dit bien quelque chose de juste de la politique (fin intermédiaire). Mais cela ne dit pas tout de l’activité politique (expérience complexe) qui demeure un « mixte » d’agir (morale) et de faire (art) avec sa consistance propre et donc une certaine irréductibilité. L’inconvénient des classifications, c’est que, parfois ou souvent, elles enferment artificiellement dans une seule catégorie (moralisme ou réalisme politiques) même ceux qui en franchissent les frontières. Ce n’est pas, par exemple, parce qu’on distingue moralement entre moindre mal et « moindre pire » (de manière prudentielle) qu’on n’est pas aussi réaliste en matière d’art politique. La (morale) politique connaît par réalisme une certaine loi de gradualité que rejette a priori la morale (individuelle).
Cela étant dit, même en matière électorale, le réalisme politique a tout de même, lui aussi, des limites qui font s’interroger sur certaines positions prises avant le premier tour des élections présidentielles et qui risquent de se reproduire aux législatives. C’est la question que j’ai posée relativement à ces catholiques qui, par prétendue habileté politique, au nom d’un système électoral soi-disant bipolaire, préfèrent depuis des lustres voter directement pour le « moindre pire » avortueur et mondialiste supposé « à droite » – Giscard, Chirac, Sarkozy – dès le premier tour pour éviter le pire (dit à gauche) – Mitterrand, Royal, Hollande – au second tour, affaiblissant ainsi volontairement le moindre mal – un(e) Le Pen – nettement plus satisfaisant sur ces questions vitales (3).
Ne peut-on pas considérer que c’est une action non seulement amorale, voire immorale, mais aussi impolitique (malhabile et « mal-à-droite ») ? Car ce soi-disant vote [d’idiot ?] utile alimente une mauvaise dialectique au sein du camp provie et national. Il explique sans doute (depuis des lustres également) la « machine à perdre » d’une « droite » piégée et piégeuse, à la fois victime et actrice du système de domination très efficace de la gauche. Même s’ils s’en défendent, la dictature du relativisme s’étend en fait par la soumission et la caution de ces individus à ce système de bipolarisation trompeur orienté à gauche (la preuve par Christine Boutin), dont on ne peut réellement s’échapper que par une position de claire dissidence. N’était-il pas ambigu, à cet égard, de cibler exclusivement Hollande avant le premier tour comme ennemi public n° 1 ?
Changer les termes du débat
On pourrait dire des « sarkocathos » du premier tour (de 2005 ou 2012) ce qu’écrivait Jacques Perret de certains patriotes « Algérie française » qui devenaient partisans d’un bout de chemin avec le gaullisme pour éviter pareillement le péril socialo-communiste : « Ils se trouvent une sagesse facile à s’interdire une condamnation globale, réputée passionnelle. (…) De toute manière consentir à un mal de cette espèce dans l’appréhension du pire, c’est faire le lit du pire car la nature du mal c’est d’aller au pire. » La question politique du second tour se pose bien sûr autrement : nous y reviendrons.
Mais demeure politiquement (à la fois moralement et stratégiquement) ma question du premier tour, à laquelle la proposition des principes non négociables de Benoît XVI apporte un indice appréciable, quoiqu’en prétendent certains « réalistes » : entre un moralisme politique outrancièrement abstentionniste (« Ils ont les mains propres mais ils n’ont pas de mains ») et un mauvais réalisme politique en fait manipulé (« La fin justifie les moyens »), n’y a-t-il pas, pour le premier tour, une manière à la fois habile et honnête de faire chrétiennement usage du vote républicain ? Plus que jamais, avec ce levier des points non négociables, il importe de toute façon, comme dit aussi Philippe Maxence, de « changer les termes du débat » pour que les catholiques ne soient plus condamnés à être les plus supplétifs du « moindre pire », « enfermés dans des choix impossibles qui ne répondent aucunement à la totalité de leurs principes et à la hauteur des enjeux »
(1) Il est permis dans certaines conditions de poser un acte qui produit un effet bon directement voulu, même si cet acte peut causer aussi un effet mauvais concomitant. Par exemple en calmant une douleur accélérer la mort.
(2) Cf. les exemples donnés dans Politique et morale, notamment celui des maisons closes.
(3) Même si, relativement à l’ancien programme du Front national, on peut aussi considérer Marine comme un « moindre pire » par rapport au pire de la fausse droite courbe.

A lire et à relire tous les matins durant 5 ans!


Comme c’était prévisible, Nicolas Sarkozy a été battu.

Le suicide en direct de François Bayrou, le seul homme politique capable d’appeler à voter pour un candidat tout en disant que ce candidat est nul, ne l’a pas aidé. Mais rien ne pouvait aider encore Nicolas Sarkozy. Disons qu’il a limité les dégâts : la défaite a été honorable.

Comme c’était prévisible aussi, François Hollande a été élu.
Comme c’était prévisible, François Hollande a prononcé des discours vides.
Et comme c’était prévisible, les foules extatiques ont aimé.

François Hollande aime la jeunesse et la justice. Il aurait été étonnant qu’il dise qu’il apprécie la vieillesse et l’injustice. Il aurait pu ajouter qu’il aime la santé davantage que la maladie, le beau temps davantage que la pluie, et, pourquoi pas, que l’eau mouille, que la paix, c’est beau, et que le soleil luit à midi en plein été. Des jeunes filles seraient tombées en pâmoison.

François Hollande va composer un gouvernement, et ce gouvernement sera beau comme un discours de François Hollande. Les journalistes des grands médias courbés à ses pieds trouveront ce gouvernement merveilleux.

François Hollande sera reçu par les chefs d’Etat et de gouvernement du reste du monde.

La réalité fera son retour assez vite, mais les mauvaises nouvelles glisseront sur François Hollande sans l’atteindre.

Il est socialiste, donc toute montée du chômage sera attribuée aux forces sournoises du capitalisme qui voudront que François Hollande échoue.

Les jeunes gens qui n’ont pas d’emploi et qui ont acclamé François Hollande n’auront toujours pas d’emploi sous François Hollande, mais trouveront que ce n’est pas grave, et que la misère est plus belle dès lors que François Hollande est à l’Elysée.

Et puis, des réformes fondamentales seront votées ou promises, et dès lors, des milliers de gens seront prêts à tous les sacrifices : imaginez, le mariage gay, la contraception libre et gratuite pour les mineurs. Elle n’est pas belle, la vie ?

François Hollande a dit qu’il voulait la croissance et pas la rigueur, et donc il y aura la croissance, et s’il n’y a pas la croissance, ce sera la faute des odieux capitalistes. Car les socialistes ne sont jamais responsables de rien, par définition.

François Hollande est certain que les autres dirigeants européens voudront, comme lui, pouvoir dépenser plus, et il ne doute pas qu’Angela Merkel va financer les dépenses de la France, et si Angela Merkel refuse, François Hollande dira qu’elle est odieuse et mérite de perdre les élections en Allemagne.

Un récent rapport de la Cour des Comptes annonçait que la France devait procéder à des coupes drastiques dans son budget, ce qui coïncide parfaitement avec les projets dispendieux de François Hollande, mais François Hollande dira qu’il n’a pas besoin de faire des coupes drastiques, qu’il peut financier ses projets en augmentant les impôts des particuliers et des entreprises, et si particuliers et entreprises ne sont pas au rendez-vous, il dira que c’est parce que les particuliers et les entreprises sont méchants, à moins qu’il ne dise que c’est la faute de Nicolas Sarkozy.

De toute façon, tout ce qui ira bien s’accomplira grâce à François Hollande, et tout ce qui ira mal sera la faute de Nicolas Sarkozy. Comme assez rapidement rien n’ira bien et que tout ira mal, ce sera, beaucoup, la faute de Nicolas Sarkozy.

Voici trente et un an, les partisans de François Mitterrand s’étaient rassemblés place de la Bastille. La France était censé passer de la nuit à la lumière. Deux années plus tard, un slogan servait à définir les socialistes : « la faillite nous voilà », avait tiré ironiquement pour définir le gouvernement Mauroy finissant un quotidien de droite (cela existait encore en ce temps là).

Trente et un an plus tard, les enfants de ceux qui ont acclamé François Mitterrand étaient rassemblés à la Bastille pour acclamer François Hollande. Ils ont dans la tête les imbécillités qui étaient déjà dans la tête de leurs parents, et montrent que les imbécillités peuvent se transmettre de génération en génération. Les imbéciles, dit un vieux dicton, ne changent pas d’avis. On peut ajouter au dicton : leurs enfants non plus.

La différence avec 1981, c’est que la faillite arrivera beaucoup plus vite. La faillite est quasiment déjà là. Elle n’attendait plus que celui qui viendrait la déclarer : il est là et sera bientôt à l’Elysée.

La différence est aussi que ce sera cette fois une faillite aux dimensions de l’Europe. Je l’ai écrit plus haut : elle n’est pas belle, la vie ?

Et si vous boudez votre plaisir, je vous parlerai des drapeaux sur la place de la Bastille : en cherchant bien, il devait rester quelques drapeaux français. Un drapeau américain ou israélien aurait été très malvenu. Les drapeaux de quelques régimes islamiques, par contre, étaient à leur place. Les drapeaux de la gay pride étaient tout à fait à leur place eux aussi.

C’est superbe, un peuple rassemblé dans l’harmonie et la lucidité.

Grèce: le scénario catastrophe de la sortie de l'euro

Personne ne travaille dans ce sens, assure-t-on côté européen. Mais néanmoins, quelle voie pourrait être empruntée?

Christine Lagarde, la patronne du FMI, évoquait récemment le besoin d’évaluer les «mécanismes de sortie» ordonnée du malade grec de la zone euro. Du côté du Conseil européen et de la Commission européenne, on insiste sur le fait que les traités ne prévoient pas de sortie de la monnaie unique et que de toute façon, on ne travaille pas dans ce sens. Des options sont pourtant disponibles.
Depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne en décembre 2009, «tout Etat membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l'Union» (Article 50 du traité sur l’Union européenne). Si la Grèce le voulait, elle pourrait donc sortir de l’UE et ensuite faire une demande pour adhérer de nouveau en demandant une clause de dispense de la zone euro.
Ce serait cependant «un chantier pharaonique» qui prendrait des années, selon Marianne Dony, une professeure spécialisée en droit institutionnel à l’Université libre de Bruxelles.
  • 1. Si la demande de sortie est unilatérale, l’accord fixant les modalités du retrait doit être négocié avec l’Union.
  • 2. Etre admis de nouveau dans l’UE requiert un traité d’adhésion qui doit être approuvé et ratifié par les parlements nationaux de tous les Etats membres. «Par rapport à une crise à court terme ce n’est pas du tout approprié», estime Marianne Dony.
Soit dit en passant, comme tout comme les pays des Balkans qui postulent actuellement à une place dans le cercle, la Grèce devrait, en cas d’aller-retour, préalablement remplir les critères d’adhésion. Et il n’est pas certain qu’elle puisse le faire, prévient la spécialiste en droit institutionnel.
Pour la petite histoire, l’article 50 «n’était pas conçu pour faire une opération de passe-passe de ce genre», confie Alain Lamassoure, député européen qui faisait partie de la Convention européenne. Cette «clause de divorce», qu’il avait suggérée, «est le seul moyen de s’assurer qu’à tout moment, tous les pays membres de l’Union européenne s’y sentent à l’aise».
L’article visait à fermer le clapet aux eurosceptiques:
«On pensait à l’époque essentiellement au Royaume-Uni ou la République tchèque, à un certain moment, des pays qui nous cassent les pieds en tapant à longueur de journée sur l’Union européenne. Maintenant, on est en mesure de leur dire “écoutez les gars, si vous êtes si mécontents, la porte est là vous pouvez la prendre quand vous voulez”

Protocole

Sortir de la zone euro sans sortir de l’Union n’est pas explicitement prévu dans les traités. Il est cependant possible d’annexer un protocole aux textes, estime Marianne Dony. Actuellement, il y a 37 protocoles [PDF]. Ce sont des textes juridiques rattachés aux traités qui permettent de prendre en compte, entre autres, les sensibilités de certains pays. La clause d’exemption d’adoption de l’euro du Royaume-Uni en est un exemple (Protocole 15).
Tout comme un traité, un protocole doit être soumis à l’aval des parlements nationaux, grec inclus. Pour cette raison, Richard Corbett, du cabinet du président du Conseil européen Herman Van Rompuy, écarte cette option d’un revers de la main.
«Dans une situation de sortie [de la zone euro] dans les prochains jours ou les prochaines semaines, ce qui demeure improbable et personne ne travaille en ce sens, comment diable voulez-vous avoir le temps de négocier, approuver et ensuite ratifier un protocole dans 27 parlements nationaux en temps pour que ce soit de quelque utilité?»

Sortie volontaire

Que ce soit en faisant un aller-retour hors de l’Union ou à travers un protocole, une sortie ordonnée de la Grèce de la zone euro implique une demande de celle-ci. Pas d’ambiguïté sur ce point. «Le traité nous interdit d’une manière absolue de leur imposer [de sortir de l’euro]», assure Dony.
Mais une demande de sortie de la zone euro de la part d’Athènes n’aurait pas de sens. Si la Grèce venait à avoir une nouvelle monnaie propre, elle subirait immédiatement une dévaluation immense contre l’euro. Le coût de la dette grecque en serait donc décuplé. «Parce que comme toutes les dettes sont libellées en euros, rembourser en euros des dettes alors que vous aurez des drachmes ça devient in-remboursable», juge Lamassoure.
Non seulement les banques grecques, mais aussi les entreprises et les familles grecques endettées seraient donc en faillite. «C’est toute la Grèce qui est en faillite collective [avec un scénario pareil]. Aucun Grec ne peut accepter ça, ce n’est pas notre intérêt non plus», estime Lamassoure.

Sortie désordonnée

Si les traités interdisent d’imposer une sortie de la monnaie unique, «il peut y avoir des pressions telles qu’on en arrive à ce que ce soit la Grèce qui le demande tout de même», avance Marianne Dony. Son de cloche similaire du côté de l’eurodéputé britannique, aussi membre de la Convention, Andrew Duff. «On ne peut pas pousser la Grèce hors de l’euro, elle peut tomber hors de l’euro», dit-il. Plus question de sortie ordonnée dans ce cas-là.
«Cela impliquerait que l’Etat grec ait arrêté de fonctionner comme une forme de gouvernement viable, soit politiquement soit juridiquement», explique Andrew Duff.
«Si aucun gouvernement qui puisse respecter les conditions imposées à la Grèce par le FMI et l’Union européenne ne peut être mis en place, alors il n’y aura plus d’argent et il ne sera plus possible de payer l’armée et les fonctionnaires et les gens se mettront à faire la queue [devant les banques].»
Richard Corbett acquiesce:
«Le scénario de la Grèce sortant de l’euro est un scénario de panique, chaos et krach.»

Un long week-end

L’eurodéputé Duff suggère de regarder le calendrier pour savoir quand cela pourrait se passer.
«[La sortie de la zone euro] doit se dérouler lors d’un long week-end. Il faut avoir autant de temps que possible pendant lequel les marchés sont fermés.»
Pour autant, il ne souhaite en aucun cas une sortie de la Grèce de la monnaie unique. Alain Lamassoure ne l’imagine pas non plus et s’offusque des propos tenus par des grands dirigeants laissant planer le doute. «Injurier les Grecs ou les menacer de les jeter de l’euro, ça ne peut que pousser ces partis politiques extrémistes», estime-t-il.
Richard Corbett fait un parallèle avec les Etats-Unis pour expliquer son étonnement vis-à-vis des propos «désinvoltes» de certains politiques qui parlent librement de la sortie de la Grèce de l’euro. «La Californie est dans un état de banqueroute de temps en temps, ou est proche de l’être, puis elle revient in extremis, pourtant personne ne suggère que cela puisse entraîner la Californie à sortir de la zone dollar», rappelle-t-il.
Gaspard Sebag

Réveiller la croissance, vaste tâche

Au G8 de Camp David, les pays les plus riches sont tombés d’accord pour relancer la croissance, notamment en Europe. Cela passe par un changement radical de politique par rapport à l’austérité pratiquée jusqu’à présent. Les dirigeants sont-ils prêts ?
En 1990, la Suède a connu une crise financière très intense, due à l'éclatement d'une bulle immobilière. Une crise en partie surmontée par la création de bad banks [structures de défaisance ou “banques-poubelles”] ayant permis de racheter les actifs toxiques. Les autorités sont entrées en action immédiatement pour sauver les banques en difficulté, dont les pertes atteignaient 12 % du PIB. A la crise financière a succédé une crise économique qui a réduit de 4 % la croissance réelle (corrigée de l'inflation). L'économie suèdoise a mis quatre ans à retrouver son PIB d'avant la crise.
Quels enseignements tirer de la crise suédoise ? Le bien-être économique passe par un système financier au fonctionnement normal, générant du crédit pour les ménages et les entreprises. Par ailleurs, le simple fait de stabiliser le système financier n'est pas une garantie de prospérité : il faut en même temps un plan de sauvetage pour l'économie réelle, afin de relancer la production et de créer des emplois, et un tel plan doit avoir des objectifs aussi ambitieux que le sauvetage financier.

Communiqué final 

Ces deux dernières années, l'Europe a oublié ces évidences, avec les résultats que l'on sait : on n'a pas fait baisser les primes de risque des pays à problèmes, et ceux-ci n'ont pas réduit les déficits publics comme ils auraient dû. Au contraire, dans presque tous ces pays, la dette publique a augmenté, le chômage s'est envolé, les classes moyennes se sont appauvries et la mortalité des entreprises s'est accrue. Aujourd'hui, le sommet du G8, qui s’est tenu à Camp David (Etats-Unis) propose d'éviter le naufrage complet et d'octroyer des aides non seulement aux banques, mais aussi aux citoyens. Le climat intellectuel de notre époque est-il vraiment en train de changer ? Va-t-on privilégier la croissance par rapport à l'austérité ? C'est du moins ce qui ressort du communiqué final du sommet. Il s'agit de sortir du "moment Minski" (de l'économiste du même nom), où les débiteurs ne peuvent pas payer, les créanciers ne veulent pas payer, et où tout le monde cherche à annuler la dette en même temps.
Le communiqué final du G8 reconnaît aussi que les différentes zones de la planète ne se trouvent pas au même moment du cycle : “Nous nous engageons à prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer nos économies et lutter contre les tensions financières, en reconnaissant que les mesures adaptées ne sont pas les mêmes pour chacun d'entre nous”. Cela vaut pour les Etats-Unis et l'Europe, mais aussi pour l'Union européenne, où, par exemple, la conjoncture allemande n'est pas la même que la conjoncture espagnole.

Bon sens économique 

La position du G8 doit désormais trouver sa traduction dans chacune des régions [le 23 mai, les dirigeants de l'UE se retrouvent à Bruxelles pour une réunion extraordinaire consacrée aux moyens de relancer la croissance], y compris dans les pays émergents. Le prochain G20 a lieu en juin. Ce sera sa septième édition depuis le début de la Grande Récession [appellation anglo-saxonne de la crise économique de 2008]. Lors des trois premiers sommets (Washington, Londres, Pittsburg), les participants ont défendu le même bon sens économique : crédit bon marché, relance budgétaire et aides aux banques pour empêcher l'effondrement du système financier qui s'était produit au début des années 1930.
Mais l'action politique n'a pas eu, loin de là, la force d'empêcher la hausse constante et intense du chômage, la baisse de la production et l'arrêt de la demande. Aux G20 suivants de Toronto, Séoul et Cannes, les participants n'ont pas reconnu l'insuffisance des politiques de relance et le monde s'est divisé en deux : ceux qui estimaient que l'absence de croissance restait le problème principal, et ceux qui appelaient à des politiques de stabilisation budgétaire et d'austérité pour revenir aux équilibres macroéconomiques. Les résultats sont là.
Le G20 va bientôt se réunir de nouveau, cette fois à Mexico. Il s'agit de savoir si les dirigeants vont suivre, pour l'économie réelle, le même principe rooseveltien adopté pour les finances : autant de phases de recapitalisation qu'il le faudra pour parvenir à les sauver. Si cela ne marche pas la première fois, il faut réessayer.