TOUT EST DIT

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mardi 31 janvier 2012

Sarkozy : "On me dit suicidaire, je suis le suicidaire le plus en forme de France"

 Nicolas Sarkozy a défendu mardi 31 janvier au matin, à l'Elysée, devant les parlementaires de la majorité (UMP, Nouveau centre, Alliance centriste) les mesures qu'il a annoncées dimanche pour tenter d'enrayer le chômage et d'améliorer la compétitivité française. Et a demandé à ces élus "de prendre le relais législatif" de ces mesures, selon des propos du président rapportés par plusieurs élus UMP sur Twitter.
Peu avant, Nicolas Sarkozy avait débriefé son émission télévisée avec les ténors de l'UMP, lors du petit-déjeuner de la majorité.

> Lire : M. Sarkozy débriefe son émission télévisée avec les ténors de l'UMP
"JE SUIS LE SUICIDAIRE LE PLUS EN FORME DE FRANCE"
Même s'il est distancé dans les sondages par le candidat socialiste, François Hollande, M. Sarkozy a de nouveau réaffirmé sa conviction selon laquelle le match est loin d'être joué à l'avance, selon des participants à la réunion.
"On me dit suicidaire, je suis le suicidaire le plus en forme de France", a notamment déclaré le chef de l'Etat, selon le député UMP Sébastien Huygue, sur Twitter.

Le chef de l'Etat faisait allusion à de récentes déclarations d'un autre député UMP, Lionnel Luca, selon qui la hausse de la TVA annoncée pour financer la protection sociale ne relève pas du courage mais du "suicide politique". Réitérant ses critiques contre la TVA sociale, M. Luca n'est d'ailleurs pas venu à cette réunion.
"Je suis déterminé comme jamais", a-t-il ajouté, rapporte l'ancienne ministre et sénatrice UMP de Paris, Chantal Jouanno, sur le réseau social. "Si votre candidat arrive à faire passer ses idées, on a des chances de l'emporter" aux élections présidentielle et législatives, a encore estimé M. Sarkozy, selon un membre de l'UMP, cité par l'AFP.
Selon M. Huygue, le président s'est montré "en grande forme, à l'offensive, complètement tourné vers l'intérêt de la France et des Français". Une impression également relayée par les députées UMP Valérie Rosso-Debord et Laure de La Raudière.
"PARFOIS, L'ATTENTE FAIT MONTER LE DÉSIR"
Pressé par une partie de la majorité d'accélérer l'officialisation de sa candidature à l'élection présidentielle des 22 avril et 6 mai, le chef de l'Etat a souligné l'avantage de l'annoncer le plus tard possible. "Parfois, l'attente fait monter le désir", a-t-il expliqué, selon M. Huygue.
"Je vous demande d'être patients et ne pas tomber dans tous les pièges. Le moment n'est pas encore venu", a-t-il ajouté, selon Mme Jouanno.
A près de 80 jours du premier tour de la présidentielle, le locataire de l'Elysée a également livré son analyse sur la manière dont le scrutin "se jouera", en précisant les thèmes qui, selon lui, seront au cœur du débat. "La présidentielle ne se jouera pas sur la gauche, la droite ou le centre. Elle se jouera sur la prise en compte de ce nouveau monde", a-t-il estimé, selon Chantal Jouanno.
Avant d'ajouter, toujours selon cette dernière : "La présidentielle ne se joue pas avec des petites décisions dans un pays frondeur et qui aime le panache comme la France." "On croit au travail, c'est notre marque de fabrique, notre singularité", aurait encore lancé M. Sarkozy, reprenant son thème de campagne de 2007.
Pour la campagne électorale, "parler du bilan, c'est insuffisant, et les projets, plus personne n'y croit. Il convient de faire un mix entre les projets d'aujourd'hui et de demain", a-t-il déclaré, selon une source UMP citée par l'AFP. Pour l'avenir, M. Sarkozy croit "à quatre ou cinq mesures très fortes".
"LE DRAME VIENT DE L'EUROPE OÙ NOUS PERDONS DES PARTS"
M. Sarkozy a également justifié les réformes engagées à la fin de son quinquennat. "Notre boussole est : 'qu'est-ce qui est bon pour la France' ?", s'est-il interrogé, selon Sébastien Huygue.
"Le drame ne vient pas de la Chine mais de l'Europe où nous perdons des parts", a-t-il regretté pour justifier les mesures annoncées pour améliorer la compétitivité française. "Les principales pertes de part de marché du 'fournisseur' France sont vis-à-vis de nos clients européens sur ces neuf dernières années", a-t-il expliqué, selon le député UMP Olivier Carré.
Le chantier prioritaire reste la formation des chômeurs pour rendre obligatoires les formations qualifiantes vers les secteurs en croissance, a encore précisé M. Sarkozy. Il a répété qu'il avait dû faire preuve de courage pour mettre en place la taxe sur les transactions financières, note Olivier Carré.


S'il n'a pas abordé le thème de la prime pour l'emploi (PPE), dimanche, il a convenu, d'après Mme Jouanno, que c'était "un vrai sujet", suggérant "un mouvement" entre les cotisations salariales et cette prime.
"COMMENT VOULEZ-VOUS ATTENDRE TRANQUILLEMENT LES ÉLECTIONS ?"
Le chef de l'Etat a aussi, selon M. Huygue, justifié le tempo des réformes engagées : "Si on ne fait rien maintenant, on attendra après la présidentielle, puis après les législatives, puis après les vacances donc pas avant septembre".
"Comment voulez-vous après avoir dit que nous sommes devant un mur, attendre tranquillement les élections ?", a-t-il ajouté, selon Mme Jouanno"Vous voyez le président de la République dire a une personne au chômage : 'il y a les élections on fait rien...' ?", s'est-il encore interrogé à voix haute, selon Valérie Rosso-Debord.



Le locataire de l'Elysée a regretté les critiques dont il a été l'objet pour avoir mené la réforme des retraites, en 2010. "J'ai pas de chance. Les retraites on m'a dit c'est trop tôt. Et maintenant on me dit c'est trop tard !", a-t-il dit, selon Mme Jouanno.
UNE PIQUE POUR HOLLANDE
M. Sarkozy a aussi ironisé sur les critiques du PS sur la hausse de la TVA, estimant - d'après Mme Jouanno - ne pas à avoir à recevoir de leçons de la part de "ceux qui ne proposent que des impôts !"
Et a également lancé une pique à son adversaire François Hollande, qui voudrait, selon lui, "attendre septembre pour prendre des mesures" contre le chômage. Partant de ce constat, M. Sarkozy a demandé, selon la même source : "Ça donne envie de voter pour lui ?!"
"LE DIALOGUE, ON L'A AVEC LES FRANÇAIS, PAS AVEC LA PRESSE"

Le président de la République a enfin donné son sentiment sur l'état d'esprit des Français face aux réformes engagées. "Et si tout un coup on faisait confiance à notre peuple ? La vérité est que le peuple Français est plus courageux que ses élites. La réalité est que les élites sont dans le politiquement correct", a-t-il lancé, d'après Mme Jouanno.
Et de trancher, selon le député UMP Olivier Carré : "Je dois faire mon devoir et j'ai confiance dans les Français. Le dialogue, on l'a avec les Français, pas avec la presse."
Récemment, le conseiller spécial de M. Sarkozy, Henri Guaino, a justement jugé que le camp du président sortant n'était "pas beaucoup aidé dans les médias" et se battait "dans une hostilité générale".
A la fin de son discours, le chef de l'Etat aurait été "très applaudi par tous les parlementaires présents", précise encore M. Huygue. Certains le faisant par politesse, d'autres avec plus d'entrain...

La France, le pays qui taxe l'épargne au taux record de 40%

Avec la hausse de deux points de la CSG sur les revenus financiers, Nicolas Sarkozy porte au niveau record de 39,5% la taxation de l'épargne. Soit onze points de mieux en cinq ans... De quoi faire fuir les capitaux et dissuader les Français de financer l'économie. Retour critique sur les annonces fiscales du président-candidat.

Jamais l'épargnant n'aura subi une telle curée. C'est donc sous Nicolas Sarkozy et une majorité de droite que la taxation des revenus financiers aura le plus fortement augmenté au cours de notre histoire, subissant un choc fiscal sans précédent, même quand la gauche était au pouvoir.
En annonçant son intention de relever de 2 points la CSG sur les produits financiers, en complément de la hausse de 1,6 point du taux normal de TVA ( à 22,1%), pour financer la baisse de 13 milliards d'euros des cotisations patronale de la branche Famille, le chef de l'Etat fait mentir son engagement de ne pas augmenter les impôts. Il procède surtout à un tour de passe-passe improvisé et dangereux pour le financement de l'économie française, de la façon la plus injuste qui soit de surcroît. Pas sûr d'ailleurs qu'il parvienne à convaincre sa majorité UMP de voter un tel coup de massue fiscal à la veille des échéances présidentielles et législatives. Conscient que sa majorité renâcle, Nicolas Sarkozy a d'ailleurs dû reporter dans l'urgence de ce matin à cet après-midi ses voeux à la presse, pour tenir une réunion d'urgence avec les parlementaires UMP.
Cette hausse de la CSGi concernera en effet la quasi totalité des placements (dividendes, intérêts d'obligations, y compris celles émises par l'Etat, assurance-vie, sicav et FCP, épargne salariale, livrets et comptes sur livrets et autres comptes à terme) et donc tous les épargnants, les gros comme les petits, notamment les retraités aux revenus modestes qui vivent des revenus de leur épargne. Seuls le livret A et le Livrets de Développement Durable y échapperont. De ce point de vue, le projet annoncé par François Hollande d'aligner la taxation du capital sur celle des autres revenus comme les salaires, en leur appliquant le barème de l'IR apparaît plus équitable, puisque le prélèvement sera progressif en fonction du revenu. Les petits patrimoines seront donc moins taxés que les gros.
Au total, sur l'ensemble du quinquennat, Nicolas Sarkozy aura augmenté les prélèvements sociaux sur l'épargne de 3,4 points, les faisant passer de 12,1% à 15,5%. ils s'ajoutent à une fiscalité d'État qui a porté le niveau du prélèvement libératoire de 16% à 24% au cours du quinquennat (21% pour les dividendes). En clair, un placement qui était imposé à 16% de prélèvement libératoire plus 12,1% de prélèvements sociaux en 2007 ( soit 28,1%) le sera désormais à presque 40%... 11,4 points de hausse en cinq ans... Même Jospin avait la main plus légère en ne relevant la taxation des revenus du capital que de 2,1 points pendant ses cinq années de cohabitation avec Jacques Chirac.
Cette hausse de la CSG sur les revenus financiers est d'autant plus étonnante qu'elle entre en totale contradiction avec l'affichage, purement factice il est vrai, de la fiscalité entre la France et l'Allemagne. Vaccinée depuis la fin des années 1980 contre tout excès de taxation du capital (qui avait à l'époque fait fuir les capitaux massivement au Luxembourg), notre voisin taxe de façon beaucoup plus légère les épargnants. Selon les statistiques 2010 d'Eurostat, avant donc les hausses annoncées en France depuis cet automne, la France taxait le capital à 38,8% contre 23,1% pour l'Allemagne.Outre-Rhin, la retenue à la source unique sur les revenus d'intérêts, de dividendes, et de plus values (à l'exception de l'immobilier) a diminué sous Angela Merkel, passant de 30% en 2008 à 25% à partir de 2009.
En revanche, notre voisin a un impôt sur le revenu plus lourd qu'en France, avec un taux marginal supérieur de 45% exactement le taux annoncé par François Hollande dans son projet présidentiel. C'est à ne pas se demander qui converge vraiment avec la fiscalité allemande... !
Avec un taux de TVA passant de 19,6% à 22,1% (contre 19% en Allemagne), une taxation de l'épargne de 39,5% (contre 25% outre-Rhin) et enfin, un taux de prélevements obligatoires qui va remonter au- dessus de 45% (contre 39,5% outre-Rhin), la France est en train de s'éloigner à grande vitesse du modèle allemand dont le président nous a tant vanté les mérites dimanche soir... Certes, la gauche veut elle aussi augmenter lourdement les impôts, mais la structure qu'elle envisage est beaucoup plus cohérente avec une stratégie de convergence avec l'Allemagne, puisqu'au lieu d'augmenter la CSG et la TVA, elle veut alourdir l'impôt sur le revenu et baisser l'impôt sur les sociétés sur les PME et les bénéfices réinvestis. A tout prendre, le Medef, qui a applaudi discrètement la TVA sociale Sarkozy, ferait peut-être bien de refaire ses calculs...
En faisant financer les déficits sociaux par l'alourdissement de la fiscalité de l'épargne et de la TVA, Nicolas Sarkozy prend le double risque de faire chuter la consommation, seul moteur de la croissance et de provoquer une vague d'évasion fiscale qui pénaliserait gravement le financement de l'économie par l'épargne nationale. Il est peu probable que la compétitivité de la France en sortira améliorée. Car les 3 ou 4 points de baisse de charges dont va bénéficier l'industrie risquent d'être annulés par une hausse de leur coût d'accès au capital. Sans oublier le cadeau fiscal gigantesque fait au passage aux banques, qui ne sont pas assujetties à la TVA, mais payent une taxe sur les salaires, et sont parmi les plus concernées par l'allégement de cotisations familiales vu les niveaux de revenus concernés (jusqu'à 2,4 Smic)...
 

Les limites de la publicité comparative

Il est toujours dangereux de sélectionner ses exemples. Avant-hier soir, Nicolas Sarkozy avait présenté une image de réussite de l'Allemagne. « Ce qui marche chez eux, pourquoi cela ne marcherait-il pas chez nous ? » On le sait, les Allemands, c'est la rigueur, la solidité des Mercedes, l'ordre, la précision, chacun à sa place. Quand les Français ne seraient qu'embrouilles, Système D, poètes et mégot au coin des lèvres. Hier, par crainte de fâcher l'Allemagne, par peur d'Angela Merkel, pas un socialiste n'est venu corriger le tir présidentiel de la veille par rapport à l'Allemagne. Ils eussent pu expliquer, par exemple, que le taux de salariés pauvres, en Allemagne, est plus qu'inquiétant ; que la société du travail se misérabilise ; qu'il n'y a pas de salaire minimum garanti ; que la protection sociale y est de plus en plus faible ; que des femmes exécutent des travaux pénibles 42 heures par semaine, etc. Mais Angela Merkel ou son successeur sera l'interlocuteur de demain. Donc, nos socialistes centristes ont raillé Nicolas Sarkozy, ses idées, mais ils ne sont pas revenus avec acharnement sur le fond du discours. Les conversations avec l'Allemagne ne leur échoient pas encore que, déjà, les socialistes en ont peur. Dès lors, leurs électeurs devraient se demander s'ils ont bien l'intention de tenir leurs promesses. En tout cas, on peut en être sûr : ils n'ont pas envie de s'investir dans la défense sans concession de ce qui fait la France. C'est sans doute là qu'est le changement qu'annonce le PS à l'arrière des bus.

Limite

Samedi soir à Lyon, quatre jeunes de 18 à 21 ans ont roué de coups un homme, puis lui ont roulé dessus avec leur voiture, le laissant entre la vie et la mort. La querelle avait éclaté parce que les jeunes avaient « branché », comme ils disent, la compagne de leur victime. Une ou deux injures échangées, et puis ce déchaînement de violence sans limite. Totale, bestiale… Dimanche en début de soirée, juste après l’intervention de notre Président à l’Élysée, la télévision publique diffusait « Le Serpent ». Un film avec Clovis Cornillac et Yvan Attal, d’une violence sans borne, à la fois montrée et suggérée. Coups de couteau dans les chairs, filmés de près. Suffocation d’une femme et ses deux enfants enfermés dans un congélateur. Ce « Serpent » était juste déconseillé aux moins de 12 ans… Le rapport entre le fait-divers et le film ? Aucun, sinon la violence sans limite de notre monde.

Scandale de Vienne : Jean-Marie Le Pen : "C'était Strauss, sans Kahn"

Marine Le Pen est pointée du doigt à cause de sa participation à un bal organisé par l'extrême droite autrichienne.
Le président d'honneur du Front national Jean-Marie Le Pen, interrogé sur la polémique autour du bal d'extrême droite en Autriche où s'est rendue sa fille Marine Le Pen, a estimé que l'événement "retraçait le Vienne du XIXe siècle" et que c'était "Strauss, sans Kahn". Ce bal organisé vendredi par des corporations estudiantines autrichiennes proches de l'extrême droite, avec la participation de Marine Le Pen, candidate du Front national à l'élection présidentielle, avait provoqué une contre-manifestation à Vienne vendredi et la dénonciation d'organisations en France, SOS Racisme et l'Union des étudiants juifs de France. "J'ai moi-même assisté à cette magnifique manifestation (le bal, NDLR) qui retrace d'ailleurs le Vienne du XIXe siècle, c'est Strauss, sans Kahn, si vous voulez", a lâché le leader d'extrême droite sur France 3, dans un jeu de mots associant le compositeur Johann Strauss, célèbre pour ses valses, et l'ancien patron du FMI, le socialiste français Dominique Strauss-Kahn.
"C'est une plaisanterie, un trait d'humour", a réagi Marine Le Pen, interrogée dans la soirée par des journalistes à Perpignan, où elle a tenu un meeting dimanche. "Je le goûte plus que les traits des humoristes qui nous traitent successivement de gros cons, de salauds, d'étrons. (...) Je vois qu'on est plus difficile avec l'humour de Jean-Marie Le Pen qu'avec l'humour de ceux qui sont payés soi-disant pour ça", a-t-elle ajouté.

Au pas cadencé

La rupture la plus originale de ce quinquennat imprévisible jusqu’au bout s’est finalement produite à moins de 80 jours du terme du mandat présidentiel. Baroque, l’accélération finale de Nicolas Sarkozy contraste avec le ralentissement de tous ses prédécesseurs à l’approche du rendez-vous électoral. Le calendrier du Premier ministre pour orchestrer les réformes annoncées dimanche soir est, lui, presque sidérant. Le Parlement est carrément secoué au moment même où les députés de la majorité sont soucieux de rentrer dans leurs circonscriptions pour préparer des législatives particulièrement périlleuses. Une fois de plus, le chef de l’État a bousculé la V e République, bien obligée d’avancer à marche forcée.


Est-ce un vrai courage ou une vulgaire fébrilité ? La question n’a pas fini de diviser les commentateurs circonspects, plutôt déroutés, il faut bien le dire, par des méthodes aussi peu orthodoxes que celles de l’homme de l’Élysée. Mais ce sont bien les Français qui trancheront et nul ne peut savoir aujourd’hui comment ils jugeront la posture offensive de ce président-candidat qui ne se résout pas à devenir candidat-président.


Qui peut croire que ces réformes à la hussarde peuvent être discutées à l’Assemblée et au Sénat avec la sérénité que leur importance exige ? Ces procédures bâclées augurent mal de la qualité et de la pérennité du changement radical qu’elles annoncent. Elles ne contribuent pas non plus à donner du pouvoir législatif une image digne. Mais qui s’en soucie dans la précipitation d’une campagne qui roule déjà et roule encore. Tout se mélange : la recherche d’un indispensable effet durable et la nécessité d’un résultat immédiat…


Abaisser le coût du travail est une entreprise politique noble et nécessaire dont l’objectif peut être parfaitement rassembleur. De ce point de vue, Nicolas Sarkozy a bien joué. Mais l’usine à gaz qu’il a mise en place est tellement obscure et tellement explosive qu’elle nivelle les opinions, lassées d’un jeu politique particulièrement élitiste. Que d’efforts dérisoires pour tenter, par exemple, de démontrer scientifiquement que le relèvement de la TVA n’entraînera pas de hausse des prix ! Comme s’il suffisait de décréter l’un de ces beaux principes pour mettre le pays à l’abri… Comme s’il suffisait que 16,5 millions de téléspectateurs regardent l’émission présidentielle sur le petit écran pour que les positions du président soient validées. L’ampleur de la déception peut aussi être proportionnelle à celle de l’audimat.

Opération blanche


Où est-il passé ? Où est passé le Nicolas Sarkozy si brillant à la télévision qu’il pouvait en une seule émission renverser le cours d’une partie mal engagée contre une opinion sceptique, des sondages décourageants, des vents de face… Il nous avait conviés hier soir, sur huit chaînes à la même heure, à ce combat solitaire avec un destin contrariant. Il lui fallait absolument gagner. Montrer qu’envers et contre tout la magie pouvait encore opérer. Adversaires ou partisans, chacun attendait de voir l’artiste capable de marquer, enfin, pour libérer son camp. Certains le rêvaient exceptionnel… Il a été à peine honorable.

Le président de la République a réalisé un terne match nul quand il lui fallait l’emporter par trois buts d’écart pour espérer refaire une partie de son retard. Un jeu sans surprise après les révélations des journaux du matin sur ses « annonces ». Pas de surprises, pas de dribble inattendu non plus. Plutôt l’expression d’une certaine lassitude devant la figure qu’il s’était lui-même imposée. Le chef de l’État n’a manifestement pris aucun plaisir à égrener laborieusement des mesures déjà largement commentées sur les réseaux sociaux avant qu’il ne les présente. On avait parfois l’impression qu’il s’ennuyait autant que nous…

On peut le comprendre. Il doit être bien pénible de faire la promotion d’un relèvement de la TVA de 1,6 point quand durant un quinquennat entier, ou presque, on a juré qu’on n’augmenterait pas les impôts et les taxes. Il doit être déprimant de se faire l’apôtre d’une sorte de travailler plus pour espérer garder son emploi quand on a cru, sans doute sincèrement, qu’il suffisait de déclamer la formule miracle « travailler plus pour gagner plus » pour que la volonté s’accomplisse. Il doit être lassant de devoir citer l’Allemagne en exemple une bonne dizaine de fois quand la France en fut longtemps l’égale avant d’être largement distancée par sa voisine et amie. De quoi raviver la blessure narcissique d’un président au tempérament dominateur.

En misant tout sur sa force de proposition pour renverser la vapeur, le président engage un dernier pari à hauts risques. Les Français n’ont pas besoin d’être convaincus que les temps à venir seront difficiles : ils le savent. Ils ne cherchent pas tant à être rassurés par des recettes d’expert-comptable – toutes plus laborieuses les unes que les autres, de droite à gauche et de gauche à droite – qu’à choisir celui qui ramera avec eux dans cinq années de tempête. Dans un tel casting l’omniprésent sortant est mécaniquement handicapé par son vécu au pouvoir.

Hollande grimpe, Sarkozy stagne

D'après une enquête d'opinion Ifop-Fiducial, Hollande gagne trois points contre un demi seulement pour le président, toujours à la traîne.

François Hollande gagne trois points dans les intentions de vote du premier tour de la présidentielle par rapport au 14 janvier, s'affichant à 31 %, devant Nicolas Sarkozy à 24,5 % (+ 0,5) et Marine Le PenParis Match et Public Sénat entre dimanche 21 h 30 et lundi, soit dans la foulée de l'intervention télévisée du président de la République consacrée à la présentation de nouvelles mesures chocs pour combattre le chômage et restaurer la compétitivité des entreprises. à 19 % (- 1), selon un sondage Ifop-Fiducial. Cette enquête a été réalisée pour Europe 1,
Si le premier tour de la présidentielle avait lieu dimanche prochain, le candidat du PS François Hollande recueillerait 31 % des voix, six points et demi devant le président sortant, pas encore officiellement candidat, et douze points devant la candidate du FN, qui retombe sous les 20 %. Viennent ensuite François Bayrou (MoDem), qui perd un point par rapport à une précédente étude du 14 janvier, à 11,5 %, puis Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) et Eva Joly (Europe Écologie-Les Verts), tous deux inchangés à respectivement 7,5 % et 3 % des intentions de vote. Dominique de Villepin (1 %, - 1 point), puis, avec le même 0,5 %, Nathalie Arthaud, Jean-Pierre Chevènement, Corinne Lepage et Nicolas Dupont-Aignan arrivent en queue de classement. Aucun chiffre n'est donné pour Philippe Poutou, Frédéric Nihous et Christine Boutin (score inférieur à 0,5 %).
Au second tour, François Hollande (58 %, + 1 point) l'emporterait largement sur Nicolas Sarkozy (42 %, - 1), souligne encore l'étude.
HOLLANDE LA BAUDRUCHE SE DÉGONFLERA AVEC LE TEMPS.

Pour sauver l’euro, écartons l’Allemagne

En imposant l’austérité fiscale à ses partenaires tout en refusant obstinément que la BCE ne s'implique davantage et un plus grand soutien mutuel face à la dette, l’Allemagne démontre qu'elle est l'erreur de la zone euro, affirme Anatole Kaletsky. 

A la fois fasciné et horrifié, le monde suit l’enquête sur les causes d’un naufrage plus qu’évitable en Italie. Pendant ce temps-là, nous prenons peu à peu conscience de celles d’un autre naufrage, infiniment plus terrible. Alors que la Grèce dérive vers la cessation de paiement, que la France, l’Italie et l’Espagne voient leurs notes dégradées et que les négociations sur le traité fiscal du mois dernier se retrouvent dans l’impasse, l’euro fonce sur les récifs, et on sait maintenant clairement qui est à la barre. La véritable cause du désastre de l’euro, ce n’est ni la France, ni l’Italie ou la Grèce. C’est l’Allemagne.
Le problème fondamental n’est pas lié à l’efficacité de l’économie allemande, bien qu’elle ait contribué à la divergence entre les destins économiques des uns et des autres, mais au comportement de la classe politique et des banquiers centraux allemands.
Non seulement le gouvernement allemand a systématiquement opposé son veto aux seules politiques qui auraient permis de reprendre le contrôle de la crise de l’euro – des garanties européennes collectives pour les dettes publiques et une intervention à grande échelle de la Banque Centrale Européenne.

A l'origine de toutes les politiques mal inspirées

Histoire d’aggraver les choses, l’Allemagne a en outre été responsable de presque toutes les politiques mal inspirées mises en œuvre dans la zone euro, allant des hausses délirantes des taux d’intérêt par la BCE l’an dernier aux exigences draconiennes d’austérité et aux pertes bancaires qui menacent aujourd’hui de plonger la Grèce dans un défaut de paiement chaotique.
Mario Monti, Premier ministre italien nommé par Berlin, n’a pas mâché ses mots et averti que l’Allemagne subirait un “violent retour de bâton” si elle continuait à s’opposer à des mesures susceptibles d’alléger les pressions financières sur d’autres membres de la zone euro, comme l’émission d’obligations bénéficiant d’une garantie conjointe.
Par ailleurs, plusieurs économistes, anciens gouverneurs de la banque centrale et autres capitaines d’industrie du pays ont commencé à écrire des articles préconisant un retrait de l’euro sous prétexte que la politique de l’Allemagne serait incompatible avec celle des autres membres.
Peu à peu, l’Europe se rend compte que l’erreur, dans la zone euro, c’est l’Allemagne, ce qui permet de mieux comprendre les tours et détours de la crise et comment elle pourrait se terminer. Comme les eurosceptiques l’affirment depuis le début des années 90, le projet de monnaie unique ne peut finalement aboutir qu’à l’un ou l’autre de deux résultats.
Soit l’euro se désintègre, soit la zone euro se métamorphose en fédération fiscale et en union politique à grande échelle. Cette dichotomie est aujourd’hui communément admise. La question est néanmoins de savoir ce que l’on entend exactement par “fédération fiscale”. Et c’est là que nous touchons à la racine de la culpabilité allemande dans la crise actuelle.
Pour que l’euro survive, trois conditions essentielles doivent être remplies. La première, à laquelle tient tant l’Allemagne, est la mise en place d’une discipline budgétaire qui ne peut être imposée que par un contrôle centralisé de l’UE sur les politiques fiscales et budgétaires des gouvernements nationaux.

L' occasion de se soustraire de l'hégémonie allemande

La deuxième est un degré substantiel de responsabilité collective européenne vis-à-vis des dettes publiques et des garanties bancaires. Ce soutien mutuel est le revers de la médaille du fédéralisme fiscal, comme l’a expliqué Monti sans détours, mais les Allemands ont régulièrement refusé de ne serait-ce qu’évoquer ce compromis.
La troisième condition est le soutien de la BCE à la fédération fiscale, comparable au soutien monétaire apporté aux marchés de la dette publique par les banques centrales aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, au Japon, en Suisse et dans toutes les économies développées. C’est grâce à ce soutien des banques centrales en faveur des marchés obligataires que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Japon sont parvenus à financer des déficits beaucoup plus importants que la France ou l’Italie sans se soucier vraiment d’une dégradation de leur note.
Le problème essentiel, pour la zone euro, c’est que l’Allemagne se concentre exclusivement sur la première condition. Elle oblige d’autres gouvernements à adopter des objectifs plus sévères et irréalistes en matière d’austérité tout en refusant de seulement discuter de la contrepartie de garanties collectives et d’une intervention de la banque centrale. Du fait de l’intransigeance allemande sur ces deux questions, le nouveau traité de l’euro, théoriquement accepté le mois dernier, ressemble à un tabouret à trois pieds qui ne tiendrait plus que sur un seul.
Cela veut-il dire que la désintégration de l’euro est désormais certaine ? Pas forcément, pour deux raisons contraires. D’un point de vue optimiste, on peut considérer le “contrat fiscal” convenu le mois dernier n’a été qu’une diversion, le temps qu’Angela Merkel prépare l’opinion politique et publique allemande aux compromis qui se profilent sur les garanties conjointes et l’engagement de la BCE dans un soutien quantitatif à l’Anglo-Saxonne.
Ou alors, d’un point de vue pessimiste, l’Allemagne est bel et bien décidée à empêcher ce soulagement fiscal et monétaire pourtant nécessaire si l’on veut que l’euro ait une chance d’en réchapper. Si tel est le cas, alors les autres membres de la zone euro seront bientôt confrontés à un choix historique. Devront-ils abandonner l’euro ? Ou en excluront-ils l’Allemagne, soit en lui demandant tout simplement de partir, soit, plus vraisemblablement, en s’entendant entre eux sur une stratégie monétaire et fiscale qui pousserait Berlin à s’en aller ?
La France, l’Italie, l’Espagne et leurs partenaires de la zone euro ont les moyens de sauver la monnaie unique et pourraient en profiter pour se soustraire à l’hégémonie allemande. La seule question est de savoir s’ils se sentent assez en confiance et maîtrisent suffisamment les rouages de l’économie pour s’unir contre l’Allemagne.
Quoi qu’il en soit, il va bientôt être temps pour les dirigeants européens de cesser de rejeter la faute de la crise de l’euro sur l’économie mondiale, sur les banques ou la prodigalité de gouvernements précédents. Comme l’a écrit Shakespeare : “Si nous ne sommes que des subalternes, cher Brutus, la faute en est à nous et non à nos étoiles.”

Haro sur le commissaire au budget

Les 130 milliards du deuxième plan d’aide à la Grèce contre la tutelle d’un commissaire européen au budget sur Athènes : cette proposition allemande, révélée à la veille du Conseil européen du 30 janvier, n'est, ni plus ni moins, qu’une atteinte à la souveraineté d’un Etat, estime la presse européenne.
“Une ombre va peser sur le Conseil européen d’aujourd’hui à Bruxelles”, constate Público. “L’ombre d’une proposition allemande selon laquelle le gouvernement grec serait placé sous le contrôle direct d’un ‘commissaire au budget’ avec des pouvoirs de décision”. Cela pose un problème, estime le quotidien portugais.
Une chose est de voir la souveraineté financière limitée par des circonstances particulières, telles que celles qui vivent le Portugal ou la Grèce. Une autre est de voir la souveraineté politique traitée comme un problème mineur.
Or, note Le Monde, si la proposition allemande, révélée par le Financial Times, devait être approuvée par les Vingt-Sept lors du Conseil européen, la Grèce
devrait aussi s'engager dans son budget à "utiliser les revenus de l'Etat d'abord et avant tout pour le service de la dette", c'est à dire le remboursement des intérêts des emprunts contractés. Cet abandon de souveraineté devrait enfin, selon le document, être inscrit "pleinement" dans la législation nationale grecque, "de préférence via un amendement à la Constitution".
A Athènes, ce projet suscite la colère. “Nein, nein, nein”, titre Ta Nea, qui oppose aux demandes de la chancelière allemande un triple refus de perte de la souveraineté du pays, des treizième et quatorzième mois et du salaire minimum. Pour cela, le quotidien appelle
le gouvernement, les partis politiques et les syndicats [à] établir un front de négociation fort face aux créanciers et aux superviseurs dans le pays. Pour parler d'une seule voix, nous devons tous mettre de côté les stratégies personnelles, les objectifs des partis, les rivalités entre les groupes et les considérations électorales. Rien de tout cela n'aurait de valeur si la lutte pour le salut national était perdue au bout du compte.
De son côté, dans le quotidien To Ethnos, l’éditorialiste Georges Delastik s’insurge contre la proposition allemande qui, à son sens,
ne peut être considéré comme venant d'un pays ami. Le document recommande des conditions dictées par un conquérant à une population asservie et doit donc être traité par le peuple grec comme une attaque hostile de la part d’un Etat qui veut détruire la souveraineté de la Grèce tout comme l’attaque de l'Allemagne nazie d'Hitler en avril 1941. [...] Un Gauleiter allemand décidera de fermer les écoles et les hôpitaux et de ne plus payer les salaires et les retraites publiques pendant un ou plusieurs mois. Méprisables, les Allemands préparent le cadre pour conduire les Grecs à la famine, au sens propre. [...] ce document révèle la face laide de la zone euro et de l’UE au XXIe siècle.
De toutes façons, juge la Frankfurter Allgemeine Zeitung, ce projet est “une distraction à usage de politique intérieure”. Car aucun commissaire ne pourra résoudre la crise. Rappelant l’exemple d’Othon Ier, le roi bavarois qui régna sur la Grèce de 1832 à 1862, le quotidien estime : 
On pourrait polémiquer si les Grecs avaient vécu sous Otton un développement économique comparable à celui de la Bavière. Mais ils seraient aussi peu libérés des dettes que la Bavière aujourd’hui. Car aussi longtemps que l’aide affluera, même si tout ce qui a été promis n’est pas tenu, aucun commissaire venant de Bruxelles ou de Berlin ne sera capable de remettre en état l’administration à Athènes. Il suffit de regarder la péréquation en Allemagne. La ville de Berlin consomme à elle seule les milliards de la Bavière, sans que l’Etat fédéral puisse pousser les Berlinois à changer quoi que ce soit dans leur vie “sexy” à crédit. Et çela continuera tant que ceux qui prennent seront plus nombreux que ceux qui donnent. C’est la même chose dans l’UE. Seule la matraque des taux d’intérêt des marchés ou la menace crédible d’un au revoir à l’euro peuvent forcer le changement.

S&P dégrade les notes de l'Ile-de-France et de Paris

La région Ile-de-France et la Ville de Paris ont perdu lundi 30 janvier leurs notes "triple A", les meilleures, qui ont été abaissées d'un cran par l'agence de notation Standard & Poor's (S&P) dans la foulée de la dégradation de la note de la France le 13 janvier.

"Le cadre institutionnel et financier des collectivités locales françaises ne leur permet pas d'être notées au-dessus de l'Etat" français, explique S&P dans deux communiqués distincts. L'agence de notation a abaissé d'un cran, de AAA à AA+, la note de référence à long terme de la région Ile-de-France et celle de la Ville de Paris, une note qui leur permettait d'emprunter aux meilleurs taux. Elle a assorti cet abaissement d'une perspective "négative", ce qui signifie que les notes de ces deux collectivités pourront être abaissées dans un délai d'un à deux ans.
"FAIBLE FLEXIBILITÉ SUR SES RECETTES" POUR L'IDF
Ces abaissements résultent "d'une action similaire sur la note de la République française" le 13 janvier, quand S&P avait abaissé d'un cran, de AAA à AA+ la note de la France. Pour autant, l'agence considère que la "qualité de crédit indicative" de la région reste "la plus élevée". Standard & Poor's voit comme principale "contrainte" pour l'Ile-de-France une "faible flexibilité sur ses recettes" et pour la Ville de Paris un "ambitieux programme d'investissement de la mandature".
Le 13 janvier, lors de sa revue des pays de la zone euro, S&P avait privé la France de son triple A historique. Cette dégradation avait été suivie par celle de plusieurs institutions et entreprises publiques, parmi lesquelles l'opérateur historique de l'électricité EDF, sa filiale RTE, et le groupe ferroviaire SNCF. S&P a aussi abaissé d'un cran, le 24 janvier, les notes de trois grands groupes bancaires français Société générale, Crédit agricole et BPCE et privé de son "triple A" la Caisse des dépôts, bras armé financier de l'Etat.