jeudi 5 juin 2014
L'exemple chinois
L'exemple chinois
Les Chinois font tout pour que les massacres de la place Tiananmen il y a vingt-cinq ans disparaissent de la mémoire du peuple. L’amorce d’un printemps chinois ne doit toujours pas être connue, ont décidé les chefs. C’est évidemment une sottise tant les souvenirs forgent l’histoire des nations. Ce qui a été bâti ensemble façonne les légendes des lendemains. Encore que tout quand même ne doit pas être conservé dans les têtes. Nous, par exemple, serions fort heureux si nous pouvions oublier certains engagements : que la courbe du chômage serait vite inversée, que la reprise était là sans même parler du retournement. La situation est paradoxale : pour une fois, le Petit Timonier et son peuple sont d’accord pour plonger dans l’oubli ces prévisions inconséquentes. C’est rare.
L’ISF ou l’antipatriotisme économique
L’ISF ou l’antipatriotisme économique
Puisque l’heure est au patriotisme économique, osons... supprimer l’ISF ! Dans une France du déni empêtrée dans ses tabous, cette proposition tient de la provocation. Et pourtant… La nouvelle offensive de Bercy pour soumettre à l’impôt sur la fortune les investisseurs minoritaires des holdings animatrices démontre, s’il en était besoin, l’urgence de s’attaquer à la question. Cette mesure menace le financement des startups et, avec elle, l’innovation. Un signal de défiance à même de décourager – une nouvelle fois ! – actionnaires, investisseurs et business angels. Un révélateur aussi. Car dans une indifférence coupable, l’impôt sur la fortune pousse nos cadres dirigeants à l’exil, incite nos jeunes talents à l’expatriation, encourage à la délocalisation masquée, tue nos entreprises familiales, ruine l’entrepreneuriat… Au final, l’ISF se révèle être une effroyable machine à détruire des emplois, un outil redoutable pour saigner une économie nationale en mal de capitaux.
Qui s’en soucie ? Comme tétanisée, la classe politique s’en tient à un silence mortifère. A gauche, la tradition de la chasse aux riches interdit toute réflexion sur ce vestige du programme commun. Même paralysie à droite, un quart de siècle après une suppression de l’IGF jugée responsable de la défaite de Jacques Chirac à la présidentielle. Drôle de pays qui exonère forêts et œuvres d’art, mais asphyxie sans complexe les financeurs de PME innovantes ! Au delà de la nécessaire contribution des plus aisés à l’effort national, c’est notre capacité à créer de l’emploi et de la richesse qui se joue. Qu’il soit au moins permis de débattre d’une salvatrice abolition de l’ISF.
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