Puisque l’heure est au patriotisme économique, osons... supprimer l’ISF ! Dans une France du déni empêtrée dans ses tabous, cette proposition tient de la provocation. Et pourtant… La nouvelle offensive de Bercy pour soumettre à l’impôt sur la fortune les investisseurs minoritaires des holdings animatrices démontre, s’il en était besoin, l’urgence de s’attaquer à la question. Cette mesure menace le financement des startups et, avec elle, l’innovation. Un signal de défiance à même de décourager – une nouvelle fois ! – actionnaires, investisseurs et business angels. Un révélateur aussi. Car dans une indifférence coupable, l’impôt sur la fortune pousse nos cadres dirigeants à l’exil, incite nos jeunes talents à l’expatriation, encourage à la délocalisation masquée, tue nos entreprises familiales, ruine l’entrepreneuriat… Au final, l’ISF se révèle être une effroyable machine à détruire des emplois, un outil redoutable pour saigner une économie nationale en mal de capitaux.
Qui s’en soucie ? Comme tétanisée, la classe politique s’en tient à un silence mortifère. A gauche, la tradition de la chasse aux riches interdit toute réflexion sur ce vestige du programme commun. Même paralysie à droite, un quart de siècle après une suppression de l’IGF jugée responsable de la défaite de Jacques Chirac à la présidentielle. Drôle de pays qui exonère forêts et œuvres d’art, mais asphyxie sans complexe les financeurs de PME innovantes ! Au delà de la nécessaire contribution des plus aisés à l’effort national, c’est notre capacité à créer de l’emploi et de la richesse qui se joue. Qu’il soit au moins permis de débattre d’une salvatrice abolition de l’ISF.