TOUT EST DIT

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samedi 22 février 2014

Désastre électoral en vue : François Hollande en plein sauve-qui-peut


Tous les gestes et actions du président de la République n’ont désormais qu’une seule ambition : la chasse aux voix, pour éviter la Bérézina qui menace le camp socialiste aux prochaines élections municipales.
un mois du premier tour des élections municipales, c’est la mobilisation générale à l’Elysée pour éviter un désastre dans les urnes pronostiqué par les sondages. François Hollande fait donner toute la machinerie politicienne rodée pendant des années au sein du Parti socialiste et qui lui a permis de se hisser au sommet de l’Etat. Tous ses gestes n’ont désormais qu’une seule ambition : la chasse aux voix, pour éviter la Bérézina qui menace. Ainsi envoie-t-il des signaux aux jeunes par les réseaux sociaux pour les inciter à ne pas rester à l’écart de la consultation de la fin mars. De même, il fait l’éloge de la communauté musulmane qui lui avait apporté ses suffrages en 2012 et risque de se détacher de lui en raison des prises de position sur la famille et l’éducation. Par ailleurs, le Premier ministre a pris l’engagement par écrit de ne pas toucher à la situation financière des fonctionnaires. On pourrait multiplier les exemples dans tous les domaines : refus de changer le statut des intermittents du spectacle, soutien en faveur des chauffeurs de taxis, etc.

Mais là où François Hollande déploie sa stratégie ambiguë avec le plus grand machiavélisme, c’est bien à propos du chantier du pacte de responsabilité et des réformes de structure. Officiellement, tout se met en place à grands renforts de création de comités Théodule. En pratique, tout ce qui concerne les mesures concrètes susceptibles de générer des économies et de froisser certaines catégories de contribuables est mis à l’arrêt pour être reporté au-delà des élections. En revanche, on met l’accent sur la nécessité de connaître au plus vite les contreparties sur lesquelles doit s’engager le patronat, afin de bien ancrer dans l’opinion l’idée que le gouvernement n’a pas l’intention de faire des cadeaux aux riches. Et comme le pouvoir sait que les municipales ne sont que le premier volet d’une chaine de consultations qui pourraient retarder encore un peu plus les réformes, il a pris discrètement langue avec Bruxelles dans l’espoir que l’Europe accorderait de nouveaux délais à notre pays pour se mettre en règle avec les engagements pris mais jamais respectés de réduire son endettement.
Il est vrai que l’on se montre discret en haut lieu sur les dernières statistiques qui montrent que l’écart se creuse entre la France et ses voisins. En février, l’activité du secteur privé a encore fléchi, revenant à son niveau le plus bas depuis neuf mois, alors qu’elle reprend partout ailleurs. L’an dernier, le nombre des faillites a connu un record depuis 2009. Les permis de construire déposés sont en retrait sensible sur 2013, alors que la construction de logements est en baisse régulière depuis deux ans. Par ailleurs, les impôts rentrent mal, alors que les dépenses publiques ne parviennent pas à se stabiliser. Conséquence : le déficit pourrait atteindre cette année 4,3% du produit intérieur brut, ce qui commence à alerter les bailleurs de fonds internationaux. Ainsi, les taux d’intérêt des emprunts à dix ans se redressent depuis quelques semaines. Pour l’instant, l’Elysée continue d’afficher sa doctrine de vivre dans l’instant comme si chaque journée passée était gagnée, alors qu’elle est au contraire un moment de plus perdu pour le redressement du pays, qui ne fera qu’alourdir la facture qui sera présentée un jour aux Français.

François Hollande, un imposteur ?


Dans L’imposteur (Balland), le journaliste Jaques Cotta entend faire le bilan, à mi-mandat, de la présidence de François Hollande en relayant les témoignages recueillis sur le terrain et auprès de nombreux parlementaires.
"Pourquoi la courbe du chômage continue-t-elle de monter alors que le Président annonçait dès les premiers jours de son élection en faire sa bataille N
°1 ? Qui décide véritablement des lois en France ? Les députés ? Le gouvernement ? L’Europe ?"Voici quelques unes des questions que se pose Jacques Cotta dans son dernier ouvrage L’imposteur (Balland).

Bilan de mi-mandat


A quelques semaines des élections municipales et européennes, le journaliste entend faire le bilan, à mi-mandat, de l’action de François Hollande à la tête de l’Etat. Pour étayer son propos, Jacques Cotta s’appuie notamment sur des témoignages recueillis auprès des Français ainsi que sur les révélations de parlementaires de la majorité expliquant les raisons de leur déception face à la politique du gouvernement.

Chômage, compétitivité des entreprises, éducation, décentralisation, souveraineté de la France… sont autant de sujets abordés par l’auteur qui entend partager ici les conclusions de son travail de terrain réalisé auprès des Français.

François Hollande, un président normal ?


A l’approche des échéances électorales, plusieurs ouvrages dressent un premier bilan de la présidence de François Hollande. Parmi les titres récents, on notera l’ouvrage de Cécile AmarJusqu’ici tout va mal (Grasset) dans lequel elle s’intéresse notamment à l’attachement que le chef de l’Etat a toujours exprimé vis-à-vis de sa liberté d’action.

L’Ukraine restera à tout jamais la honte sanglante de l’Occident

L’Ukraine restera à tout jamais la honte sanglante de l’Occident
Le 21 novembre dernier, des centaines de milliers d’Ukrainiens descendaient dans les rues de Kiev en agitant une forêt de drapeaux nationaux azur et or et autant de drapeaux européens aux mêmes couleurs pour réclamer pacifiquement la démission du président Viktor Yanoukovitch, qui venait subitement de refuser l’accord d’association passé entre son pays et l’Union européenne au terme de longues négociations. Les « pro-européens » souhaitaient qu’il fasse marche arrière et tienne enfin ses engagements internationaux.
Trois mois après, l’Ukraine connaît depuis mercredi un véritable bain de sang dont le bilan exact ne sera jamais rendu public, mais qui a déjà fait en quarante-huit heures plusieurs dizaines de morts et des centaines de blessés dans la seule ville de Kiev. Sur la place Maïdan, la célèbre place de l’indépendance occupée nuit et jour par des milliers d’opposants au régime, les redoutables « berkout », ces hommes de main du régime regroupés en une milice créée au lendemain de la « Révolution orange » et qui n’ont aucun état d’âme pour tirer sur le peuple, cherchent toujours à les déloger par la force. Et depuis mercredi, ils en ont officiellement reçu l’ordre.
Tout doit être réglé avant dimanche prochain 23 février, qui marquera cette année la fin des Jeux olympiques de Sotchi, mais fut célébré pendant des décennies comme la fête de l’Armée rouge.
Il aura ainsi fallu plus d’une trentaine de morts et plus de 300 blessés, bien souvent victimes de tirs à balle réelle des forces de l’ordre, pour la seule journée de mercredi pour que l’Europe – dont rêvaient naïvement des centaines de milliers d’Ukrainiens depuis trois mois – commence enfin à s’émouvoir et à se bouger.
Cette répression sanglante aux images insoutenables de braves gens tirés comme des lapins par des snipers embusqués restera assurément à tout jamais la honte indélébile d’une Union européenne.
A Kiev, ce sont de véritables scènes de guerre civile qui se déroulent au beau milieu de bâtiments en feu, conformément aux ordres de l’apparatchik Yanoukovitch qui – après avoir longtemps tergiversé et joué avec le feu – a décidé mardi dernier d’en finir avec les « terroristes » qui occupent le centre de la capitale ukrainienne, où ils ont érigé des barricades de fortune qu’ils défendent avec les moyens du bord, à coup de pavés ou de coktails Molotov artisanaux.
Mais tous les témoignages des secouristes et infirmiers qui se relaient pour soigner les blessés dans les hôtels environnants, transformés en hôpital de campagne, concordent pour affirmer que les tirs des policiers démontrent leur volonté de tuer.
Poussés à bout par un pouvoir qui n’a plus rien à perdre, les opposants et indignés se sont donc peu à peu radicalisés et transformés en révoltés ou même insurgés eux aussi, prêts à tout pour défendre leur peau, après avoir vu tomber à leurs pieds un frère ou un ami. Et c’est en chantant l’hymne national ukrainien que les insurgés enterrent ou évacuent chaque jour leurs nouvelles victimes tombées au champ d’honneur : plus de 39 morts pour la seule journée de jeudi.
« On peut renverser Yanoukovitch
comme Poutine et Staline en Russie »
C’est dans ce contexte insurrectionnel que Laurent Fabius et ses homologues allemand et polonais, Frank-Walter Steinmeïer et Radoslaw Sikorksi, ont débarqué jeudi à Kiev pour tenter bien tardivement une « médiation européenne » visant à relancer le dialogue entre le camarade Yanoukovitch et trois des leaders de l’opposition, eux aussi visiblement dépassés par les événements. « Nos partenaires européens ont suffisamment fait les médiateurs », lâchait pendant ce temps à Moscou le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, comme pour siffler la fin de la partie ?
A Bruxelles, les vingt-cinq autres ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, réunis autour de Catherine Ashton, décidaient cependant de répliquer en annonçant une série de sanctions à l’encontre des responsables de cette répression inqualifiable qui seront identifiés. Des sanctions on ne peut plus classiques – et somme toute assez décalées par rapport à l’extrême gravité des événements – comme le gel des avoirs à l’étranger d’un certain nombre de dirigeants ukrainiens, la suppression de visas pour ces mêmes personnes dans l’ensemble de l’Union et le gel de toute livraison de matériel répressif ou de maintien de l’ordre à l’Ukraine.
Autant de sanctions qui ne risquent pas d’impressionner beaucoup Yanoukovitch, qui sait pouvoir compter sur l’appui indéfectible de Vladimir Poutine, son grand allié, dénonçant toujours et systématiquement « l’ingérence » de l’Union européenne dans la crise ukrainienne et une « tentative de coup d’Etat ». Comme si la Russie – elle – respectait la souveraineté de l’Ukraine à la tête de laquelle le Kremlin est plus déterminé que jamais à garder un « homme de paille » que leKGB local « tient par les couilles » pour des affaires de corruption inavouables.
Car la réalité politique ukrainienne est terriblement simple : une poignée d’oligarques et d’apparatchiks corrompus se serrent les coudes et s’accrochent jalousement au pouvoir autour de Yanoukovitch et de son « grand frère » russe auxquels ils doivent tout. Et eux ne lâcheront jamais, même si Yanoukovitch, qui ne cesse de louvoyer depuis trois mois, proposait une « trêve » à l’opposition et laissait à nouveau entendre, jeudi soir, qu’il pourrait finir par accepter des élections anticipées en guise de geste d’apaisement. Mais plus un seul Ukrainien n’y croit et il n’y a plus que les ministres européens des Affaires étrangères pour faire semblant de le croire sur parole et ne pas oser dénoncer cette nouvelle ruse qui ne trompe plus personne.
« C’est avec lui qu’il faut faire, quoiqu’on pense du personnage », avouait d’ailleurs jeudi soir sur France-Info Thierry Repentin, ministre délégué aux Affaires européennes, témoignant ainsi une nouvelle fois de l’extraordinaire impuissance de l’Europe à faire entendre raison à un dictateur que l’on a trop longtemps ménagé, pour ne pas froisser Moscou et Poutine.
Sur l’esplanade des Invalides, où se sont rassemblés jeudi soir plusieurs centaines d’Ukrainiens de France pour dénoncer le « bain de sang » qui se déroule dans leur pays, comme à la sortie de l’église Saint-Vladimir, la paroisse ukrainienne de Paris faisant l’angle de la rue des Saints-Pères et du boulevard Saint-Germain, on faisait moins de diplomatie après avoir longtemps prié avec ferveur et émotion pour les victimes innombrables et innocentes de Maïdan. « Chez nous, on peut résister et renverser Yanoukovitch. Comme Poutine et Staline en Russie », lance une jeune ukrainienne au bord des larmes sous les ovations d’une poignée de compatriotes. Et dans l’indifférence manifeste des Parisiens. Qu’elle est belle, « leur » Europe !

Ambulance diplomatique

Ambulance diplomatique


En Ukraine, aussi, la ligne rouge a été franchie. Le nombre des victimes de la sanglante répression n'a cessé d'augmenter. Plus de 100 morts lors d'affrontements hier matin place Maïdan. Devant ce bilan insupportable, l'Union européenne a dépêché sur place, toutes sirènes hurlantes, son « ambulance diplomatique ». À son bord, les ministres des Affaires étrangères français, allemand et polonais, chargés d'une difficile mission de médiation pendant qu'à Bruxelles, leurs collègues s'accordaient laborieusement sur la mise en 'uvre de sanctions contre ceux qui ont « du sang sur les mains ».
Mais il y avait dans tout cela une forme de grand écart diplomatique. Comment punir, au moins symboliquement, les responsables de violences sans braquer le président Ianoukovitch et s'interdire tout compromis ? Comment venir au secours des Ukrainiens sans indisposer Moscou et provoquer l'ire de Vladimir Poutine qui, en coulisse, tire les ficelles de la marionnette Ianoukovitch ? Bref, comment sortir du piège dans lequel l'UE s'est enfermée par manque d'anticipation ?
Là s'est située la faiblesse : face à la présidence « musclée » de Poutine, l'UE n'a que trop longtemps opposé une diplomatie anémiée. Impossible de nier le rôle prépondérant du président russe qui, là comme sur d'autres dossiers, impose sa stratégie du « niet » à ses interlocuteurs européens et américain. Et si, d'aventure, devait se dégager une « sortie de crise », il faudra bien en tirer les leçons pour que l'Europe se dote d'une diplomatie et d'une politique étrangère efficientes, agissant avant que ne surviennent les désastres.
La perspective, encore très incertaine, d'élections présidentielles et parlementaires dès 2014 en Ukraine, tiendrait d'ailleurs autant à l'isolement progressif de Ianoukovicth, « lâché » par les oligarques et des députés de sa majorité qu'au « forcing » de l'UE. À quoi il faudrait ajouter les contacts directs d'Angela Merkel et Barack Obama avec Vladimir Poutine, s'accordant pour une solution politique. Il est bien possible que le président russe soit plus réceptif à ces relations parallèles qu'aux sirènes de notre « ambulance diplomatique ».

CHAMP DE COMPLAINTES

CHAMP DE COMPLAINTES


Le Salon de l’agriculture, 51e du nom, ouvre ses portes ce matin. Avec son habituel concert de clichés (la première ferme de l’Hexagone, la campagne qui s’en vient à la ville…) et, à la manière du patinage artistique aux Jeux Olympiques, ses figures imposées. Première d’entre elles, le passage (risqué) ce matin de François Hollande… L’automne dernier, en Auvergne, lors du sommet de l’élevage, le chef de l’État avait été chahuté. Là, il a promis d’aller à l’essentiel… À peine sept heures. Beaucoup moins qu’en 2012 lorsqu’il était en campagne (douze heures) ou bien encore en 2013 pour son premier salon présidentiel (dix heures). Dans son sillon, plusieurs ministres et un troupeau de sujets qui fâchent. Car la manifestation ne se limite pas à l’exhortation de nos verts pâturages et des racines d’une France que l’on dit profonde. Elle pose sur la table des interrogations dont l’écho dépasse le poids réel du monde agricole (à peine 3,3 % de la population active). Un pré carré parcouru par un fort ras-le-bol. Trop de contraintes environnementales, des rapports tendus avec la grande distribution, des difficultés de plus en plus grandes à moderniser l’outil et à transmettre les exploitations… Et l’on en passe. Un vaste champ de complaintes.

Salon de l'agriculture. La 51e édition ouvre ses portes samedi


Au salon de l'agriculture cette année, l'élevage industriel, les OGM ou la traçabilité des produits seront plus que jamais au cœur des débats...

Les nouvelles technologies et l'agriculture urbaine sont les deux thèmes de ce 51e salon qui s'ouvre samedi, en présence de François Hollande. "On voulait sortir de l'image d'Épinal de l'agriculteur car ce n'est pas ça l'agriculture compétitive", martèle Jean-Luc Poulain, président de l'événement.
L'agriculture compétitive ce sont, selon lui, les drones dans les champs qui aident à la gestion des parcelles, des machines agricoles ultra-sophistiquée ou des robots pour nourrir ou traire les vaches. "Si on veut rester dans la cour des grands, il faut s'appuyer sur ces technologies",plaide Jean-Luc Poulain. 

La France recule au niveau mondial

Car si la France reste la première puissance agricole en Europe, elle ne cesse de reculer au niveau mondial, où elle est passée en quelques années du rang de 2e exportateur agroalimentaire au 5e.
Mais comment remonter la pente ? D'un côté, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, croit en l'"agroécologie", certain que respect de l'environnement n'est pas incompatible avec productivité et compétitivité. De l'autre, la puissante FNSEA, syndicat agricole majoritaire, demande du"réalisme". 

La FNSEA veut imposer ses sujets

Le syndicat tient d'ailleurs, ce vendredi, des états généraux pour demander entre autre au gouvernement un allégement des normes environnementales pesant sur les exploitations et une simplification administrative, espérant obtenir des réponses du président de la République dés l'inauguration samedi.
La FNSEA demande par exemple que la simplification des procédures pour la création ou l'extension des porcheries soit accordée à tous les élevages, explique Xavier Beulin, son président. 

Des "fermes-usines" ?

Depuis janvier, les éleveurs de porcs (jusqu'à 2 000 têtes) n'ont plus besoin pour ouvrir ou agrandir une porcherie d'une "autorisation", qui s'accompagnait d'une longue enquête administrative destinée à en mesurer l'impact environnemental. 
Une décision qui a offusqué les organisations environnementales, les rejets nitratés issus du lisier étant considérés comme une cause majeure de pollution des eaux et de prolifération des algues vertes sur le littoral. 
Mais pour les filières d'élevage, qui souffrent économiquement, de telles mesures s'imposent pour se relancer. 
Deux visions de l'agriculture s'opposent également sur le projet de la ferme des 1 000 vaches dans la Somme. Les "paysans" de la Confédération paysanne, les militants de protection de l'environnement et des animaux s'opposent vigoureusement à un projet d'élevage industriel qu'ils qualifient de "ferme-usine". 
Xavier Beulin lui, ne veut pas diaboliser ce type de projets et objecte "que dans une exploitation (plus) grande, on maîtrise mieux les pollutions diffuses". Et puis, affirme-t-il, "on est dans une Europe à 28 et chez nos voisins, il y en a des fermes de 1 000 à 2 000 vaches". 

Consommateurs déboussolés

Et c'est sans compter sur le débat sur les OGM, ravivé cette semaine alors que le gouvernement a bien du mal à trouver un biais juridique pour assurer leur interdiction sur le territoire. 
Au milieu de tout cela, reste le principal intéressé: le consommateur, qui a perdu ses repères face à des fraudes alimentaires de grande ampleur comme l'affaire des lasagnes au cheval l'hiver dernier. 
"Pour rassurer le consommateur et lui donner une visibilité", le logo +Viande de France+"vient d'être lancé et sera un des gros axes de communication au salon", répond Stéphane Le Foll. 

La question des OGM

Il demeure néanmoins que ce logo n'a aucune valeur contraignante et les industriels comme la grande distribution seront libres de l'utiliser ou pas. Car seule Bruxelles a le pouvoir de contraindre les pays européens à la transparence des étiquettes. Or la Commission ne semble pas prête à aller dans ce sens, arguant notamment qu'un étiquetage de l'origine des viandes sur les plats préparés coûterait trop cher.
Stéphane Le Foll, de plus en plus isolé à Bruxelles ne cache pas du coup un certain agacement, estimant qu'après l'autorisation des farines animales pour nourrir les poissons d'élevage, l'autorisation en cours du maïs OGM TC1507 de Pioneer-Dupont, "il faudrait écouter ce que souhaite l'opinion européenne de temps en temps".

La rage aux dents de L’Obs

L’éternel retour des heures les plus sombres


Hier, je lisais Le Nouvel Observateur chez le dentiste. Au milieu d’une pile de Closer, entre deux Automagazine et trois brochures détaillant pour les enfants en bas âge les étapes essentielles du brossage de dents, on trouve toujours un Nouvel Obs caché quelque part. Sa lecture a sans doute un effet immensément bénéfique sur les patients condamnés à patienter en attendant le diagnostic libérateur.
Cette semaine, Laurent Joffrin est épouvanté. Dans son édito que j’ai lu en cherchant à calmer ma rage de dents, il a l’épouvante historique, se référant à Léon Blum découvrant avec horreur en 1933 la tendance néo-socialisto-pré-fasciste incarnée par Adrien Marquet et Marcel Déat. Vous l’avez compris : Léon Blum aujourd’hui, c’est Laurent Joffrin et Marcel Déat, c’est Causeur. C’est bien normal. Laurent Joffrin a des épouvantes de Grande Tradition. Au Nouvel Obs, on pétoche Label rouge s’il-vous-plaît, on a toujours les foies dans le sens de l’histoire.
Le crime reproché à notre bande de flibustiers est d’avoir donné la parole à Dieudonné, en somme d’avoir accordé un entretien à Belzebuth. Personnellement, en lisant son interview, je me suis dit que l’aura du personnage eût été conséquemment diminuée si on l’avait fait parler plus tôt. Je veux dire par là : parler sérieusement, pas camouflé derrière le prétexte du rire et le bouclier du comique, en exposant clairement sa vision des choses, tout à fait édifiante. Cinq pages d’entretien suffisent à démontrer que ce type possède peut-être un certain génie comique mais qu’il ne comprend pas les termes qu’il emploie à longueur de temps, judaïsme, juif, sionisme, tout ceci surnageant dans une bouillie conceptuelle épaisse. On voit qu’il est urgent de lui faire lire les manuels d’histoire et de géographie qu’il confie avoir envie de déchirer car, visiblement, sa vision du monde et de l’histoire est aussi simpliste que lacunaire. À lire cet entretien, j’ai eu vraiment l’impression que Dieudonné était une affaire classée. Il n’est même pas utile de donner tort ou raison à son complotisme délirant, ce type démontre parfaitement bien lui-même qu’il est complètement à côté de la plaque.
Bon, je ne voudrais pas en conclure que Causeur a fait plus œuvre utile que mille éditoriaux de Laurent Joffrin pour rendre à Dieudonné sa vraie dimension. Si j’étais taquin, je dirais même plus que l’indignation de commande des Joffrin et consorts a fait davantage pour la sulfureuse notoriété de Dieudonné – en en faisant un martyr de la liberté d’expression – que mille dossiers de Causeur. Pour s’en rendre compte, il suffisait de le laisser parler. Voilà. C’est fait, passons à autre chose.
Ah, mais on me signale que Laurent Joffrin a toujours l’air épouvanté. Rendez-vous compte, de vils esprits ont pu reprocher à l’Obs d’avoir accolé sur sa couverture Eric Zemmour, Alain Soral et Dieudonné, comme si le journal était coutumier des rapprochements hasardeux… Allons donc. AuNouvel Obs, on adore les listes, c’est comme ça. À défaut de réflexion, on se contente des associations et autres procès d’intention, ça occupe et ça vous meuble un édito aussi sûrement qu’un bon plombage vous renfloue une molaire défaillante. Alors, hop, c’est reparti, Joffrin l’épouvanté refait rapidement le coup du bottin de la fachosphère : Elisabeth Lévy (l’Annie Cordy de la réaction…), Ivan Rioufol (le Carlos du conservatisme ?), Renaud Camus (le Claude François de la xénophobie), Eric Zemmour (le Plastic Bertrand de l’islamophobie), etc. Tout ça pour aboutir aux heures les plus sombres…
Cette manie des associations me rappelle étrangement une nouvelle de Stephen King dont le titre ne me revient pas (si cela dit quelque chose à quelqu’un) mais dont je me rappelle l’histoire : un couple traverse en voiture l’ex-Yougoslavie. Les deux visiteurs échouent dans un village, perdu dans la campagne où ils vont être associés à une étrange coutume locale, vestige du titisme : en grimpant tous les uns sur les autres, les habitants du village et leurs prisonniers (le couple de touristes) forment un être géant, une sorte de version cauchemardesque de l’homme nouveau titiste, formé d’un assemblage de corps humains, qui va affronter le bonhomme géant du village voisin. Je suggérerai bien à Laurent Joffrin d’organiser le même rituel. On pourrait demander à tous les affreux réacs de s’agglomérer pour former une version grandeur nature et suffisamment terrifiante de la bête immonde tandis que la courageuse équipe du Nouvel Obs s’agglomérerait à son tour pour aller combattre le monstre. Imaginez ! Ça aurait de la gueule : le bonhomme Causeur et le bonhomme Observateur en train de se coller des tartines en plein Paris, sur la place de la Concorde, histoire d’en rajouter une louche dans le symbolique ! Ça ferait certainement un carton et ça permettrait de relégitimer de manière spectaculaire « l’humanisme républicain délégitimé » – dixit Joffrin. Evidemment, à la fin les fachos seraient écrasés et le bonhomme Observateur ferait triomphalement le tour de la France pour aller à la rencontre du bon peuple, un peu comme Axel Kahn. Je ne sais si Laurent Joffrin serait moins épouvanté par cette suggestion, en tout cas moi j’ai moins mal aux dents.