Des mots incompréhensibles, des lettres étirées, barrées et illisibles… Les "captcha" (prononcé de "capture" en anglais) fleurissent sur les sites Web, permettant de faire la distinction entre un internaute bien réel et un simple robot spammeur.
Mais ces dispositifs, censés assurer une navigation plus sûre pour les internautes, ont aussi leurs inconvénients. D'abord les termes abscons à reproduire pour s'identifier. Ce défaut a été en partie corrigé depuis le rachat, fin 2009, de l'une des principales société fournissant ce service par Google : ReCaptcha.
ReCaptcha propose des mots anglais – "morning", "upon"… – au lieu des habituelles syllabes imprononçables. L'acquisition de Google est donc stratégique : elle permet d'améliorer ses services de numérisation d'ouvrages. En effet, Google se sert des transcriptions tapées chaque jour par des millions d'internautes dans ces formulaires pour améliorer les algorithmes de reconnaissance des caractères des livres anciens, qui ont souvent été effacés par le temps. Une manière d'étoffer à moindres frais sa bibliothèque numérique.
DES "CAPTCHAS" PUBLICITAIRES
Malgré la forte présence de Google, d'autres entreprises se lancent désormais dans ce marché. Solve Media, une jeune pousse new-yorkaise, propose depuis lundi 20 septembre une nouvelle méthode, fondée sur la publicité, pour s'assurer que les utilisateurs d'un site Web ne sont pas des robots, rapporte le site spécialisé Venture Beat. Plutôt que des termes incompréhensibles, le service propose de montrer à l'internaute des messages publicitaires, qu'il s'agisse d'images ou même de vidéos. L'utilisateur doit ensuite recopier le slogan affiché pour s'identifier.
Pour la jeune entreprise, soutenue financièrement notamment par AOL, ce système est vertueux pour toutes les parties. Pour les internautes, les messages sont simples à retranscrire et les publicitaires ne paient que si les messages sont correctement orthographiés.
Pour les éditeurs de sites, ils peuvent à la fois espérer toucher des recettes publicitaires, tout en authentifiant les usagers. Plusieurs grandes entreprises, comme Microsoft, Expedia, Universal Pictures ou Toyota, testent actuellement le système.
mardi 21 septembre 2010
Une nouvelle méthode pour démasquer les robots du Web
Le Sénat peut-il modifier la réforme des retraites ?
Après la fin de la bataille de l'Assemblée, le dossier des retraites arrivera au Sénat fin septembre, avec l'examen en commissions, puis autour du 5 octobre, en session plénière. Gérard Larcher, son président, a promis à plusieurs reprises que ce serait l'occasion d'amener de nouvelles concessions à cette loi, contre laquelle syndicats, opposition, mais aussi une majorité de Français, à en croire les sondages, sont vent debout.
Jeudi 16 septembre, M. Larcher précisait sur Canal+ le champ des aménagements qu'il envisageait. Respectant le souhait présidentiel, il ne compte pas toucher aux bornes d'âge de départ à la retraite (62 ans pour l'âge minimum et 67 ans pour la retraite à taux plein). Avant le vote à l'Assemblée, le président du Sénat s'était pourtant dit ouvert à l'idée d'étudier un maintien des 65 ans pour la retraite à taux plein, comme le demande la CFDT. Il évoque toujours cette possibilité, mais uniquement pour des personnes ayant interrompu leur carrière pour élever des enfants. Cette mesure a toutefois été rejetée par Eric Woerth, dans un entretien au Parisien daté du mardi 21 septembre.
Sur Canal+, Gérard Larcher a détaillé plusieurs "aménagements" : "je pense à la question de la pénibilité, à celle de la médecine du travail", expliquait-il. La pénibilité a déjà fait l'objet d'amendements à l'Assemblée : le taux d'incapacité permettant de partir à 60 ans a été ramené de 20 % à 10 %. Quant à la médecine du travail, dont la refonte a été glissée dans le projet de loi sur la réforme des retraites, le contrôle accru des employeurs sur les médecins intervenant en entreprise a déclenché la fureur des représentants de la profession.
DES PROPOSITIONS AU CENTRE
Mais au Sénat l'UMP ne dispose pas de la majorité absolue : les vingt-neuf sénateurs centristes sont incontournables pour faire voter le projet de loi. Nicolas About, président du groupe Union centriste, espère adoucir certains aspects de la réforme. Interrogé par Le Monde.fr, il évoque notamment "un amendement pour faire diminuer en douceur le taux de décote" entre 65 et 67 ans, de manière à faciliter le départ à la retraite, même si le taux plein n'est pas atteint. "L'amendement présenterait aussi l'avantage de répondre au problème des femmes", estime Nicolas About, qui admet que "ceux qui gagnent le moins sont punis par cette réforme".
Le groupe centriste compte également proposer un amendement sur la pénibilité. "On envisage la création d'un fonds pénibilité, sur le même modèle que ceux pour l'amiante". Le fonds, qui permettrait de financer les départs anticipés liés à la pénibilité, serait alimenté par "les branches professionnelles qui exposent le plus leurs salariés à la pénibilité" ou qui ne respectent pas les directives sur la santé au travail.
"ON VA SE BATTRE SUR LA PÉNIBILITÉ"
Du côté du PS, c'est plutôt à une lutte acharnée que comptent se livrer les sénateurs. "L'ensemble de cette loi est injuste", argue Raymonde Le Texier, vice-présidente socialiste de la commission des finances du Sénat, interrogée par Le Monde.fr. "On va beaucoup se battre sur la pénibilité", indique-t-elle. Sans grand espoir de réussite, le PS va tenter de réintroduire la notion de pénibilité par branches. "Pour un ouvrier du bâtiment qui a passé quarante ans à genoux pour poser des carreaux, on pourrait faire en sorte qu'il parte à 60 ans sans besoin de passer devant une commission."
Autres amendements probables déposés par les sénateurs socialistes : un recul de l'âge de départ pour les femmes, une taxation du capital, des retraites-chapeau ou des stock-options pour financer le système... Quant aux propositions des centristes, la sénatrice PS n'exclut pas que son groupe les vote, "si elles améliorent la donne". Sans écarter l'hypothèse d'une fronde des sénateurs, Raymonde Le Texier reste sans illusion : "Même si on arrivait à amender le texte, ce serait à la marge."
L'UMP RIGORISTE
Mais à droite aussi, la bataille pourrait faire rage. Car face aux propositions des centristes, certains sénateurs UMP ont bien l'intention de tout faire pour limiter le coût de la réforme. C'est ce qu'a indiqué Philippe Marini, sénateur de l'Oise, au Monde.fr : "Le plus important, c'est de faire respecter l'équilibre financier de la réforme, qui fonde sa crédibilité. C'est ma position, et elle a toutes les chances d'être partagée dans mon camp." Les concessions apportées à l'Assemblée sur la pénibilité ou les polypensionnés, conformément au souhait de l'Elysée, représentent pourtant déjà des surcoûts. "Par discipline politique, je conçois et j'accepte que le chef de l'Etat ait fait des gestes envers les syndicats", explique Philippe Marini, "mais je n'ai aucune envie d'en rajouter."
Samuel Laurent
Au cours des dernières années, la condition de nombreuses communautés chrétiennes, notamment dans plusieurs États du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Asie, n'a cessé de s'aggraver. Pressions de toute sorte, violences allant parfois jusqu'au meurtre délibéré, se multiplient. Si l'hostilité à leur religion n'en est pas toujours la seule cause, les observateurs les plus impartiaux conviennent qu'elle en a été et en demeure le principal motif.
Les dix millions de coptes en Égypte ; les maronites dans ce Liban que Jean-Paul II vantait comme « un modèle de pluralisme » ; les chrétiens en Irak, particulièrement à Mossoul ; même en Algérie, comme nous le rappelle le film sur l'assassinat des moines de Tibhirine ; aux Philippines, à Mindanao, pour ne citer que ceux-là... C'est dans une croissante précarité que ces communautés vivent et tentent de survivre, face à un fondamentalisme islamiste dont il faut souhaiter que les responsables musulmans désavouent les exactions.
L'on doit malheureusement regretter que les autorités nationales de ces États, auxquelles revient, en premier lieu, la responsabilité de protéger ces communautés, ne fassent pas davantage preuve de fermeté, tant pour punir les auteurs de violences que pour en prévenir le retour.
Mais l'on doit aussi s'interroger sur l'attitude de la communauté internationale. En particulier celle des États démocratiques qui ont des liens séculaires avec les chrétiens d'Orient. Que font-ils (ou ne font-ils pas) pour obtenir des assurances précises sur la volonté de ces autorités nationales de permettre aux communautés chrétiennes de pratiquer leur religion en toute sécurité, conformément aux obligations découlant de la Déclaration universelle des droits de l'homme ? Peut-être nos gouvernements procèdent-ils à des démarches diplomatiques discrètes. Mais, à voir se poursuivre un peu partout tant de violences et de pressions, l'on ne peut que douter de leur efficacité. Comment s'étonner que les chrétiens soient de plus en plus nombreux à chercher leur salut dans l'exil ?
Les minorités religieuses ont, tout autant que les minorités ethniques, le droit d'être protégées. C'est pourquoi il est indispensable d'appeler les autorités responsables à exercer leur devoir de protection. Car il y a urgence.
Espérons que le synode des évêques d'Orient, convoqué à Rome par Benoît XVI (10-24 octobre), donnera une réponse positive à cette question qui, parmi trente-deux, lui est posée : « Dans quels domaines peut se faire la collaboration avec les musulmans ? » Et souhaitons qu'un jour, pas trop lointain, il ne sera plus nécessaire de poser cette autre question : « Pourquoi avons-nous peur de l'avenir ? »
Attention danger ! Le Sahel est devenu un sujet de préoccupation majeur pour les services de sécurité français. Des Occidentaux y sont enlevés. La semaine dernière, cinq Français ont été kidnappés à Arlit, au Niger, ainsi qu’un Togolais et un Malgache. Ces prises d’otages ont souvent pour acteur principal Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), une organisation terroriste basée en Algérie et qui multiplie les propos agressifs contre la France. Les services de renseignement craignent qu’elle ne parvienne un jour à manipuler des individus vulnérables et isolés dans l’Hexagone pour y perpétrer des attentats. « La menace est réelle, notre vigilance est renforcée », a déclaré hier le ministre de l’intérieur, Brice Hortefeux.
En ces moments d’inquiétude, la France doit s’interroger sur les moyens de stabiliser le Sahel, une des régions les plus pauvres du monde qui, de ce fait, entre dans les calculs souvent malintentionnés d’acteurs régionaux et internationaux. Cernés dans les lointaines montagnes du Pakistan, les leaders d’Al-Qaida comptent ainsi sur Aqmi pour perpétrer un coup d’éclat en Europe, où ils n’ont pu revendiquer aucun attentat depuis ceux de Londres en juillet 2005. À l’autre bout du monde, les cartels latino-américains de la drogue utilisent ces territoires désertiques comme une piste d’atterrissage pour leurs livraisons de cocaïne en Europe, créant localement des profits susceptibles de débaucher des responsables politiques et militaires. Quant aux États de la région, leurs rivalités ne favorisent guère la coopération contre ces forces de déstabilisation. Toutes ces stratégies rendent la situation opaque et très complexe.
La France aussi est désireuse de jouer un rôle, pour soutenir des régimes amis et sécuriser des investissements stratégiques importants. Ancienne puissance coloniale, elle doit toutefois veiller à ne pas exacerber les ressentiments. Pour atténuer le risque terroriste sur son sol, elle doit en outre éviter d’apparaître en première ligne. Surtout, elle pourra espérer gagner le soutien des populations locales en stimulant, avec l’appui nécessaire de l’Union européenne, une politique de développement durable.
Jean-Christophe Ploquin
La menace terroriste serait-elle plus élevée en France aujourd'hui qu'hier? La récente alerte à la bombe qui a conduit à évacuer plusieurs centaines de personnes de la Tour Eiffel nous rappelle que Paris dispose, comme New York, de lieux symboliques pour des attentats analogues à ceux du 11-Septembre. D'ailleurs, de nombreux auteurs de politique-fiction ne s'en privent pas. C'est un fait que depuis les attentats de l'été 1995, survenus au lendemain de l'élection de Jacques Chirac, la France a été épargnée par le terrorisme islamique. Imputés au GIA, sans que l'on sache quelle était la part de manipulation du régime algérien dans au moins l'un d'entre eux, ces attentats, qui firent de nombreuses victimes, se soldèrent par le démantèlement du réseau, fruit de la coopération entre la DST et la sécurité militaire algérienne. Ainsi, les généraux algériens se présentaient habilement comme un rempart contre l'islamisme en Occident contre lequel ils luttaient dans leur propre pays. La politique de non-intervention du Président Chirac en Irak aurait-elle ensuite contribué à «sanctuariser» le pays face aux menaces d'al-Qaïda? Toujours est-il que le tournant diplomatique pris par Nicolas Sarkozy a remis la France dans la ligne de mire des adeptes de Ben Laden au Maghreb, dont le nom de «franchisé» est Aqmi. De l'interdiction du voile (prise sous Chirac) aux prises de position en pointe contre le nucléaire iranien, en passant par le rapprochement avec Israël et l'engagement en Afghanistan, tous les facteurs de risque sont réunis pour faire de la France le bouc émissaire du jihadisme international. Pour l'heure, le terrorisme d'Aqmi se limite, comme l'a montré sa dernière opération au Niger, à la bande sahélienne. Mais les katibas (*) qui y prospèrent sont furieuses contre Paris depuis son opération ratée avec les Mauritaniens pour libérer Michel Germaneau. Si elles ne semblent pas encore y disposer de relais logistiques, la France n'en est pas moins devenue une cible privilégiée. * Camps de combattants islamiques en Afrique du Nord
Ils ne respecteront donc rien ? Les cost-killers du gouvernement ont décidé de raboter la plus noble de nos institutions, le mariage. Oui, ce pilier de la société, garant de sa reproduction, s'écroulerait victime de l'impécuniosité de l'Etat. Les mariés de l'année ne pourraient plus cumuler les déclarations d'impôts et leurs réductions. C'est grave, car cette dot fiscale était devenue l'incitation première à passer devant le maire: qui se marie encore pour les enfants, qui assistent le plus souvent au mariage de leurs géniteurs ? Qui parle d'amour, quand il est en vente libre ? Ou de l'union des patrimoines, transmis directement aux petits-enfants ? Que dire, surtout, aux mariés de l'année qui auront la désagréable impression d'avoir été faits cocus par l'Etat ? Alors, sans vouloir paraître grossier, la vérité nous oblige à dire que ce gouvernement commence à nous les raboter menu !
Il paraît que le nid conjugal est aussi une niche fiscale. La première année de leur union, en effet, les conjoints - pas encore abattus - bénéficient d’un petit abattement.
Sauf à célébrer la noce au 1 er janvier, le nouveau couple adresse trois déclarations à Bercy. Une couvrant, pour chacun, les derniers mois de célibat. Une autre pour la période où commence l’existence commune.
Vous suivez le topo ? Reste l’essentiel : ce mécanisme permet d’alléger, un peu, le montant des impôts sur le revenu. Personne ne s’indignait, jusqu’alors, que les jeunes époux profitent ainsi d’une “aide au démarrage”.
Mais François Baroin, hier, a mis du vinaigre dans les lunes de miel. Le ministre confirme que les services du Budget “songent à annuler cet avantage”. On s’apprête à supprimer le “bouclier nuptial”, source de tant d’odieux privilèges. Voici la fin d’un système immoral qui encourageait les “mariages d’argent”, au détriment de l’amour véritable.
Trêve de plaisanterie, il s’agit plutôt d’éponger la dette publique. L’État racle les fonds de tiroirs. Chaque catégorie de Français, sauf clinquante exception, sera mise à contribution. L’inquiétude grandit, on vit sous le régime de la communauté réduite aux aguets…
Pour remplir ses caisses, Bercy vide la corbeille de la mariée. En attendant, sans doute, de taxer les divorces.
Gilles DEBERNARDI
L'Élysée en est convaincu : la France, dans ses profondeurs, soutient le discours sécuritaire de Nicolas Sarkozy, la guerre aux campements illégaux, les expulsions, les critiques des juges laxistes, la fermeté sur la réforme des retraites. Après avoir relayé ce virage, marqué par la fameuse circulaire sur les Roms, le ministre de l'Intérieur récidive, sur le système judiciaire cette fois, n'en déplaise à Mme Alliot-Marie qui mange un nouveau chapeau. Là encore, il s'agit pour le tandem Sarkozy-Hortefeux de proposer à son électorat cette réponse ultra-sécuritaire qui flatte mieux que les mauvaises nouvelles pour le portefeuille.
Peu importe, du coup, les volées de bois vert reçues de tous côtés. De l'Onu, de l'Europe, de la presse nationale et internationale, de l'opposition, ce qui ne surprend pas, mais aussi d'une partie de la droite mal à l'aise, de personnalités emblématiques comme Martin Hirsch. Même François Fillon, à sa manière, a fait savoir à son ministre, donc au président, qu'il n'est pas prêt à suivre une telle escalade pleine de risques à tous points de vue.
Les records d'impopularité qui se succèdent dans les sondages ne semblent pas non plus troubler le président, qui a plusieurs séquences sous le coude. L'actuelle stratégie de la surenchère lui permet de préempter le marqueur sécuritaire. Il se relancera avec un nouveau gouvernement et un autre look plus compatible avec un électorat moins ultra-droitier. Mais avant, il lui faut enfiler le costume de « Monsieur Courage » des retraites.
Le rendez-vous social de jeudi sera donc décisif. Une journée couperet. Pour les syndicats si le mouvement social fait du surplace et freine leur volonté d'en découdre. Couperet aussi pour le président si le soufflé de la colère monte assez pour que l'on entre dans un bras de fer plus incertain. Ce n'est pas ce scénario-là que retient Nicolas Sarkozy, prêt à quelques concessions minimes pour faire passer sa réforme. L'opposition lui laisse d'ailleurs un peu de temps. Elle vient tout juste d'entamer ses danses du ventre unitaires. On n'en est pas encore au contrat de mariage pour rendre l'alternative crédible.
Carla Bruni "se dissocie" du livre qui évoque "l'enfer" de Mme Obama
L'épouse du président français, Carla Bruni, a affirmé lundi à la télévision américaine "se dissocier" d'un livre à son propos, "Carla et les ambitieux", qui affirme que Michelle Obama trouve que la vie à la Maison Blanche est un "enfer".
Interrogée à New York par CNN en marge de l'ouverture du sommet de l'ONU sur les objectifs de développement du millénaire (OMD), Carla Bruni a démenti les propos qu'aurait tenus la première dame des Etats-Unis. "Bien sûr, Michelle Obama n'a jamais rien dit de tel. Je suis contente de vous dire que ce livre n'est pas un livre autorisé. Aucun des livres qui ont été publiés sur moi n'a eu mon aval. Je n'ai jamais lu ce livre", a déclaré Carla Bruni. "Je me désolidarise de ce livre", a-t-elle ajouté.
Selon le livre, Mme Bruni aurait demandé à Mme Obama au cours du dîner privé concluant la visite officielle du président Sarkozy à Washington le 31 mars dernier: "et toi, c'est comment ?", à propos de la vie à la Maison Blanche. "Ne m'en parle pas, c'est l'enfer. Je ne supporte pas !", aurait répondu Mme Obama d'après le livre.
S'exprimant dans un anglais fluide, Mme Bruni a poursuivi: "je n'ai jamais su ce qu'il y avait dans ce livre mais je vis en France et c'est un pays libre où chacun peut fantasmer et publier. Je pourrais engager des poursuites mais d'abord cela fait de la publicité aux ouvrages et c'est contre mes principes".
"Je suis une démocrate", a lancé la première dame française, sur la chaîne américaine. "Je crois que chacun peut dire, écrire ce qu'il veut mais je me fais un plaisir de me dissocier de ce livre", a-t-elle conclu.
Les auteurs du livre paru jeudi en France ont maintenu que la première dame des Etats-Unis avait bien tenu ces propos mais qu'il s'agissait d'un échange "sur le mode de la plaisanterie".
La sanction que vient d'infliger l'Autorité de la concurrence n'est pas seulement une mauvaise affaire financière pour les banques. Même si, à près de 400 millions d'euros, elle se situe à la troisième place du palmarès des amendes décidées par l'Autorité, l'essentiel des dégâts provoqués par cette décision porte surtout sur l'image du secteur. Une image collective que la crise financière a déjà passablement écornée, bien que les banques françaises dans leur ensemble aient plutôt bien résisté dans la tempête.
Il faut dire qu'à en croire le volumineux rapport des sages de la Rue de l'Echelle, les grands établissements du pays ont donné le bâton pour se faire battre. Instituer de concert une commission forfaitaire sur les chèques au moment où on en simplifie le traitement peut paraître à tout le moins contre-intuitif. Cela revient, en outre, incidemment à rendre le chèque payant, en enfreignant la sacro-sainte règle du ni-ni : ni facturation des chèques ni rémunération des comptes courants. Enfin, cette initiative, abandonnée il est vrai depuis 2007, apporte de l'eau au moulin de ceux qui dénoncent la jungle tarifaire des banques françaises.
Et, pour la profession, le moment pouvait difficilement être plus mal choisi pour ouvrir un débat sur cette délicate question. La décision de l'Autorité de la concurrence intervient à la veille d'une réunion d'importance du comité consultatif du secteur financier qui doit se pencher, en présence de Christine Lagarde, sur la mise en oeuvre des propositions du rapport Pauget-Constans sur les frais bancaires. La ministre de l'Economie a déjà fait savoir qu'elle souhaitait accélérer le rythme des changements envisagés. Nul doute, dans ces conditions, que les banquiers présents auront du mal à faire prévaloir leur point de vue.
Pour autant, si le choix de remettre à plat la grille tarifaire des banques devait être fait dans un avenir plus ou moins proche, il ne faudrait pas se borner à voir le verre à moitié vide. En dépit de l'impopularité supposée des banquiers, il ne faudrait pas oublier que leurs tarifs reposent sur un système de subventions croisées, dans lequel la surfacturation de certains services vient compenser la faiblesse des marges des crédits payées par les clients par ailleurs. La seconde n'excuse pas la première, mais elle l'explique. Et elle permet de comparer sur des bases plus justes le coût des services bancaires en France avec ceux en cours dans le reste de l'Europe.
Francois Vidal
Le patron de Google, Eric Schmidt, a créé une belle effervescence cet été, lors d'une conférence technologique réputée, en Californie, Techonomy. Il a en effet déclaré, à propos de la manière dont Internet devrait évoluer dans les années à venir : « La seule façon de faire pour qu'il fonctionne de façon transparente est d'en finir avec l'anonymat. » Pour être plus clair encore sur l'obligation, selon lui, d'identifier individuellement les internautes, il précisait :
« il nous faut un service qui vérifie l'identité des gens. De toute façon, les gouvernements le réclameront bientot. »
Ces propos ont sérieusement choqué ceux qui pensaient que l'anonymat était l'une des caractéristiques fondamentales du Web et qu'il devait le rester. Convaincus que c'est grâce à lui que le Web a su conquérir, en seulement vingt ans, 2 milliards d'utilisateurs. Un tiers de la planète.
Les remarques d'Eric Schmidt sont d'autant moins passées inaperçues que l'homme n'est pas seulement le PDG du principal moteur de recherche en ligne et, à ce titre, probablement le plus grand collecteur d'informations personnelles au monde. Il est aussi membre du club très restreint des conseillers technologiques du président Barack Obama. Un personnage influent, donc, et à l'évidence bien informé des intentions des grands de ce monde.
Ainsi, selon Human Rights in China, une ONG fondée par des étudiants chinois, un haut dignitaire du régime, Wang Chen, directeur du State Council Information Office, a récemment prévenu de la fin prochaine de l'anonymat sur Internet en Chine. « Nous ferons un système d'identification réelle sur Internet le plus vite possible », aurait-il annoncé aux députés chinois.
Si une telle prise de position ne peut totalement surprendre de la part d'un gouvernement qui censure et surveille déjà largement le Web dans son pays, on s'attendait moins à ce que la même préoccupation soit exprimée par le gouvernement américain.
C'est pourtant ce qui s'est passé, en juin dernier, lorsque Howard Schmidt (un homonyme sans lien de parenté avec le patron de Google), le nouveau responsable de la sécurisation d'Internet à la Maison-Blanche, a proposé le déploiement d'un système « d'identification volontaire et vérifiée ». Celui-ci serait basé sur la possession d'une carte à puce capable d'identifier l'empreinte digitale de l'internaute. Qui devrait ainsi montrer patte blanche, via un lecteur relié à son ordinateur, à chaque fois qu'il se connecterait à Internet.
Officiellement, pour le gouvernement américain, l'objectif est moins de surveiller l'activité en ligne de ses concitoyens que de lutter contre la cyberdélinquance. Mais le résultat est le même.
Pour les détracteurs du projet - et ils sont nombreux parmi les associations de protection de la vie privée -, une telle carte pourrait vite évoluer. Simple moyen d'identification au début, elle pourrait se transformer un jour en « cyberpermis de conduire », un examen qu'il faudrait réussir (en fonction de quels critères ?) pour être admis à surfer sur le Net…
Face à la levée de boucliers déclenchée outre-Atlantique, la question qui se pose est de savoir quelle est vraiment la motivation du gouvernement américain pour s'aventurer sur un terrain aussi glissant. Si l'on peut écarter d'emblée les motivations politiques, à la chinoise, les raisons de type sécuritaire, pour limiter les dangers du cyberterrorisme, peuvent être rejetées de façon tout aussi certaine.
Rien de plus simple en effet, pour un internaute un peu averti, de s'équiper des logiciels nécessaires pour tromper n'importe quel serveur concernant la localisation exacte de son ordinateur. Le fait qu'il ait à s'identifier - sous une identité qui d'ailleurs pourrait être usurpée -ne change rien à son éventuelle capacité à lancer des cyberattaques, sans risquer d'être inquiété. La seule solution pour lutter contre cette délinquance, qui cherche à détruire tout ou partie du fonctionnement du réseau ou à pirater des serveurs d'entreprises ou gouvernementaux, est que les serveurs qui administrent le trafic soient dotés des logiciels adéquats. Ce qui n'est qu'à peine ébauché actuellement.
Reste donc, pour le gouvernement américain, les raisons « commerciales ». L'économie américaine, plus que n'importe quelle autre, est organisée en fonction d'Internet. Elle est devenue particulièrement dépendante du bon fonctionnement du réseau et surtout de la confiance qu'il inspire aux internautes consommateurs. Les banques, par exemple, ont tellement licencié et supprimé d'agences qu'elles ne seraient pas capables de faire face si leurs clients, perdant confiance dans la banque en ligne, retournaient faire la queue au guichet. Les secteurs du tourisme (agences de voyages en ligne), du commerce de détail (cybermarchands), des transports (livraisons à domicile), pour ne citer qu'eux, se sont massivement réorganisés en fonction de ce qu'apporte le réseau.
Il devra d'autant plus inspirer confiance que la révolution de l'informatique nomade s'annonce, qui rendra encore plus nécessaire une confiance réciproque entre marchand et consommateur.
D'ailleurs la présentation d'Howard Schmidt était bel et bien effectuée dans cette logique : la future « carte d'identité Internet » a pour but de garantir une identification certaine pour accéder à des services marchands, dans une confiance réciproque.
Le gouvernement américain - et l'on peut penser que la plupart des autres pays présents sur Internet avec lui -proposera donc bientôt à ses concitoyens d'échanger de l'anonymat contre de la confiance.
Malgré sa logique, ce deal ne sera pas si simple à faire passer. On peut donc s'attendre, dans les mois qui viennent, à ce que de plus en plus de responsables économiques et politiques influents, comme celui de Google, se livrent à un travail de persuasion pour préparer les esprits.
Des chiffres et pas de lettre. Aucun mot d'explication, encore moins de signature au bas de la missive. C'est presque par lettre anonyme que les contribuables sont invités - le genre d'invitation qui se refuserait bien, à dire vrai… -à acquitter, le 15 octobre pour l'une, le 15 novembre pour l'autre, la taxe foncière et la taxe d'habitation. Ce devoir fiscal d'automne est d'autant moins une formalité que, après avoir bondi comme jamais l'an passé, les taux desdites taxes s'envolent encore en 2010, en particulier dans les grandes villes.
Si l'on y ajoute le produit, conséquent, de l'obscure taxe d'enlèvement des ordures ménagères, voilà une quarantaine de milliards d'euros qui vont passer en deux mois de nos comptes en banque à ceux des collectivités territoriales. Et qui entend les seigneurs de la République girondine au moment de prélever leur dîme ? Les exécutifs locaux ont moins de pudeur à expliquer, sur ces grands placards disposés le long de nos routes, qu'ici et là, ils « investissent pour [notre] avenir ».
Percevoir l'impôt local, voilà encore une tâche dévolue au Grand Percepteur qu'est l'Etat. Le risque est d'entretenir dans les esprits cette idée de plus en plus singulière d'un pot commun des impôts. Car il faut être contribuable avisé pour discerner, au dos de sa feuille d'impôt local, à en-tête de la Direction générale des finances publiques, que le percepteur n'est pas l'émetteur. A tout le moins, la maîtrise impérative des taxes communales, intercommunales, départementales et régionales devrait commencer par l'exercice imposé de la responsabilité de collecteur.
Bien sûr, l'heure n'est surtout pas à doter les pouvoirs locaux aujourd'hui, comme la Sécurité sociale hier, de leur propre administration fiscale. Mais il n'y aurait rien d'incongru à ce que chaque assemblée territoriale réclame son dû, fût-ce par chèque à l'ordre du Trésor public. Ce serait déjà un grand pas vers une responsabilisation des politiques fiscales locales. On peut attendre d'une mairie qu'elle agisse comme un hôpital, lequel adresse bien à ses patients une facture à régler au fisc.
Cette question de la perception de l'impôt local peut paraître mineure ; elle changerait la perception des impôts. Peut-être le maire de Paris, ministre communal du budget, aurait-il alors éprouvé le besoin d'expliquer à ses administrés, au moment de les taxer, les raisons qui l'ont poussé à relever de 8 % cette année la taxe foncière. L'Etat est bon prince d'appeler des impôts locaux qu'il ne perçoit pas, et dont le poids dans la richesse nationale a doublé en trente ans.
Jean-Francis Pecresse
On dirait le capitaine Haddock avec le whisky Loch Lomond. C'est la dernière bouteille, promis-juré. Et puis… tout de même une autre. Et encore une autre. Pour supprimer la tentation, le bar est mis sous clef. Mais c'est trop dur. Hanté par un démon rouge, le capitaine fait exploser la serrure. Et descend goulûment trois bouteilles d'affilée… Dans l'histoire qui nous occupe aujourd'hui, le gouvernement tient le rôle du capitaine. Ou pour être exact, les gouvernements successifs depuis quinze ans. Et le rôle de la bouteille est tenu par un drôle d'objet : la Cades. Caisse d'amortissement de la dette sociale. Drôle de nom aussi, car une caisse est construite pour être remplie. Or là, il n'y a qu'un immense trou dont la profondeur se mesure en milliards d'euros. Les employés de la Cades relèvent sans doute de la convention collective des explorateurs de gouffres, non de celle des grands argentiers.
Revenons au point de départ. Nous sommes en 1996. Le Premier ministre Alain Juppé vient d'accoucher dans la douleur, si l'on ose dire, d'un sauvetage ambitieux de la Sécu. Promis-juré, il n'y aura plus de déficit. Les dettes récemment accumulées, provenant en majorité de l'assurance-maladie, sont emballées dans une caisse, la fameuse Cades. Il y en a pour 137 milliards de francs, 21 milliards d'euros. Pour rembourser ces dettes, la Cades perçoit sur tous les revenus un nouvel impôt de 0,5 %, poétiquement appelé CRDS (cotisation pour le remboursement de la dette sociale). Mais le déficit revient. Dès 1997, Lionel Jospin rouvre la caisse pour y remettre un trou de 13 milliards d'euros. Le dernier remboursement prévu en 2008 est reporté à 2014. En 2004, rebelote. Jean-Pierre Raffarin y déverse… 50 milliards d'euros. La fin de la Cades n'est plus programmée, même s'il est question de 2021 ou 2022.
Sous la pression des députés, la caisse est alors fermée à clef. Une loi interdit d'accroître la durée d'amortissement : celui qui voudra glisser une nouvelle béance dans la caisse devra lui donner de nouvelles recettes. Le Conseil constitutionnel donne un second tour de clef en affirmant que cette loi est organique, et donc plus difficile à changer. Mais c'est trop dur. Hanté par le démon de la crise, le gouvernement fait sauter la serrure. La loi votée la semaine dernière par les sénateurs fait coup double, en prolongeant l'échéancier jusqu'en 2025, et en donnant 3 milliards d'euros par an de recettes supplémentaires à la Cades via la suppression de niches fiscales. Moyennant quoi le gouvernement Fillon déverse une brouette de… 80 milliards d'euros. La dette de la Cades passera ainsi de 87 milliards prévu fin 2010 à plus de 160 milliards fin 2011. Une dette « pour solde de tout compte » multipliée par huit en quinze ans…
Evidemment, ces chiffres colossaux perdent leur impact quand le déficit de l'Etat dépasse 150 milliards sur une seule année. Mais une dette sociale de 160 milliards, c'est tout de même 13 % de la dette de l'Etat. C'est énorme. On pourrait même dire que c'est cadestrophique. Car la dette sociale est un non-sens. L'expression n'existe d'ailleurs qu'en français. Sur Google, elle renvoie à 154.000 pages contre seulement 16.000 pour l'anglais « social debt ». C'est une dette composée seulement de déficits de fonctionnement. En face, il n'y a aucun investissement susceptible de rapporter de l'argent à l'avenir, comme des routes ou une jeunesse hautement qualifiée. Et c'est la dette d'une assurance (assurance-santé, assurance-vieillesse). Or un assureur doit au contraire constituer des provisions, remplir les caisses, pour financer sans problème les risques qu'elle couvre.
Cette situation cadestrophique n'est évidemment pas la faute de la Cades. Le doux Patrice Ract-Madoux qui la dirige est un excellent fonctionnaire, tout comme son prédécesseur Benoît Jolivet. C'est d'ailleurs un gâchis que de voir l'Etat affecter ses grands commis à de telles missions. Non, le problème vient de plus haut. Du gouvernement. Que le prochain Premier ministre s'appelle François Fillon, Bruno Le Maire ou Jean-Louis Borloo, il devra commencer par aller aux Alcooliques anonymes de la dette. Essayer de comprendre comment on a bien pu en arriver là. Puis agir enfin. Dans le cas contraire, il pourrait vite encourir l'un des aimables qualificatifs du capitaine Haddock comme bachi-bouzouk, sapajou, ou mérinos mal peigné.
Nicolas Sarkozy relance le projet de taxe sur les transactions financières
A l'occasion du sommet de l'ONU, le président français a également promis une hausse de 20% de la contribution de Paris au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme .
«Pourquoi attendre?» A l'occasion du sommet sur les objectifs du Millénaire pour le développement qui s'est ouvert hier aux Nations Unies, Nicolas Sarkozy a plaidé hier pour une relance du projet de taxe sur les transactions financières en vue de renforcer la lutte contre la pauvreté. Sans préciser le mécanisme de ces «financements innovants» pour le développement, il s'est engagé à promouvoir dans le cadre de la présidence française du G20 et du G8 l'idée d'une taxe sur les transactions financières défendue par Bernard Kouchner (initialement fixée à 0,005%). Outre le maintien à 10 milliards d'euros du niveau de l'aide publique au développement de la France en 2011, ce qui en fait le deuxième contributeur mondial en valeur absolue, il a également promis une hausse de 20% sur 3 ans de la contribution française au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (300 millions d'euros en 2009).
«Nous n'allons pas prendre prétexte de la crise pour faire moins (…) Non seulement nous ne voulons pas réduire, non seulement nous ne voulons pas stabiliser, mais nous allons augmenter de 20%», a insisté le Président français en rappelant que si chaque Etat suivait l'exemple de la France, 4 millions de malades du Sida pourront être pris en charge par le Fonds dont Paris est déjà le deuxième contributeur après les Etats-Unis. Sur les objectifs du sommet de Copenhague de décembre 2009 (30 milliards de dollars par an sur le Fast Start et 100 milliards pour le développement), le Président français a estimé qu'ils ne pourront être tenus sans une avancée en matière de «financements innovants». «En tant que futur Président du G20 et du G8, nous nous battrons pour développer cette idée : elle est essentielle et c'est notre crédibilité qui est en jeu».
« Au nom de quoi nous ne demanderions pas à la finance de participer à la stabilisation du monde en prélevant sur chaque échange financier une taxation infime ?», a insisté Nicolas Sarkozy en rappelant que Paris a déjà joué un rôle pionnier pour trouver des modes de financements innovants tels que la taxe sur les billets d'avion. De son côté, le Directeur-général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, n'a pas caché que les objectifs du Millénaire pour 2015 risquent de ne pas être atteints sans une politique volontariste de relance de la croissance mondiale. A cinq ans de la date butoir fixée pour les 8 objectifs anti-pauvreté de 2000, les résultats sont pour le moins mitigés de l'aveu même du dernier Rapport 2010 des Nations Unies sur leur évaluation. Un seul est aujourd'hui en bonne voie : la réduction de moitié, entre 1990 et 2015, de la proportion de la population vivant avec moins de un dollar par jour. Si le taux de pauvreté global dans les régions en développement a reculé de 46% en 1990 à 27% en 2005, c'est en grande partie en raison de l'accélération de la croissance en Inde et en Chine. Malgré cette tendance, quelque 920 millions de personnes continueront de vivre en 2015 en dessous du seuil international de pauvreté fixé par la Banque Mondiale à 1,25 dollar par jour.
En outre, selon l'économiste de Columbia, Jeffrey Sachs, les grands pays donateurs (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Canada…) n'ont rempli qu'à moitié leur promesse d'augmenter de 30 milliards de dollars l'aide à l'Afrique. Malgré l'impact sévère de la récession sur le déficit fédéral américain, le Directeur de l'agence des Etats-Unis pour le développement international, Rajiv Shah, a indiqué que Barack Obama a confirmé sa promesse de doubler le niveau de l'aide américaine au développement de 25 à 52 milliards de dollars en 2015. Mais pour Jeffrey Sachs, ces 0,2% du PIB américain font encore bien pâle figure par rapport aux 750 milliards de dollars du budget américain de la défense (5% du PIB). Le projet de taxe sur les transactions financières pourrait permettre de combler une partie du retard, mais il se heurte encore aux réticences de nombreux Etats en période de récession.
PIERRE DE GASQUET, BUREAU DE NEW-YORK
François Bayrou, dimanche soir Politique
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