TOUT EST DIT

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mercredi 22 juin 2011

Le commentaire politique de Christophe Barbier




Les limites politiques et militaires

Quelquefois les chiffres en disent plus long que tous les discours, surtout politiques. Ainsi, fin 2004, 8 000 soldats de l’ISAF, essentiellement issus des pays de l’OTAN, étaient déployés en Afghanistan pour pacifier et démocratiser ce pays. Question de mois, disait-on... Ils étaient 50 000 soldats à l’automne 2008. Et 140 000 au début de cette année, Américains aux trois quarts, auxquels il faut encore ajouter près de 18 000 hommes exclusivement sous commandement américain...

Inutile d’être grand stratège pour expliquer le gonflement des effectifs de l’OTAN (et ceux des candidats à l’Alliance atlantique) année après année: en Afghanistan, la situation est de plus en plus incontrôlable. Les « talibans » (terme générique qui regroupe une bonne dizaine d’organisations dont al-Qaïda et d’authentiques résistants à l’«occupation étrangère») sont aujourd’hui actifs dans environ 75 % du pays. Ce n’est pas tout: longtemps considérée comme une «marionnette» des Occidentaux, le président Karzaï s’en prend aujourd’hui ouvertement à ses protecteurs en dénonçant – souvent avec raison – les bombardements incontrôlés. Depuis longtemps, il a pris langue avec certains groupes «talibans». Quant au Pakistan lui-même en proie au terrorisme, pourtant officiellement meilleur soutien des États-Unis dans la région, il pratique un double langage, tantôt donnant refuge aux talibans et à al-Qaïda dans la «zone tribale», tantôt les combattant au gré des intérêts de ses services secrets, un État dans l’État...

Face à ce marasme, l’évidence s’impose: cette guerre est, sur le terrain politique, perdue pour les États-Unis et pour ses alliés. Encore faut-il savoir sortir du bourbier la tête haute. C’est ce que tentera de faire Barack Obama aujourd’hui dans un exercice qui ressemblera fort à son discours de «sortie d’Irak». À une différence près: toute l’OTAN est concernée par les événements d’Afghanistan. Et qui dit OTAN, dit aussi Europe. Même si dans le Vieux continent, et particulièrement en Allemagne, on se réjouira de ce désengagement à terme (bien qu’annoncé sous mille nuances politiques...), il marquera aussi une défaite idéologique. L’Occident qui voulait imposer ses valeurs jusqu’à délivrer les femmes afghanes de la burqa a échoué. Ailleurs dans le monde, on s’en souviendra...

Cette cruelle expérience ne doit surtout pas être répétée en Libye. Face au régime de Kadhafi, les Européens sont directement à la manœuvre, avec Français et Britanniques en tête devant les États-Unis de plus en plus en «réserve» militaire et politique. Or, malgré les rodomontades annonçant comme imminente la chute du dictateur libyen, ce conflit s’éternise. Il a déjà coûté plus de 100 millions d’euros en trois mois au contribuable français. Selon les amiraux, la capacité d’intervention du groupe aéronaval français atteint la limite de ses capacités techniques. L’«Air chief mar-shal» de la «Royal Air Force» et le «First sea lord» de la marine britannique ne disent pas autre chose. Et d’autres engagés sur le théâtre libyen comme les chasseurs danois rentrent chez eux après avoir épuisé toutes les munitions de leur armée de l’air...

Comment quitter le ciel de la Libye ? La solution militaire s’éloigne. Le jour des négociations, peut-être déjà engagées par les «démocrates» de Benghazi, approche. Cette fois-ci, ce sera aux Européens, surtout franco-britanniques, plus qu’aux Américains, de savoir s’y prendre à temps...

Tragédie grecque


Les Grecs devront-ils vendre l’Acropole à un émir du Qatar, le Pirée aux Chinois et une île paradisiaque des Cyclades au dernier ami en cour chez Madame Loréal pour éviter la banqueroute et sauver l’euro ? Le scénario de la crise est digne d’une tragédie grecque. Le président Papandréou doit sacrifier la croissance et le bonheur de son peuple pendant quatre ans pour apaiser la colère de la déesse Europe, repousser l’hydre et les cerbères du FMI, éloigner les foudres du dieu Marché. S’il écoute l’agora qui gronde, son peuple qui n’honore plus les factures et les retraités athéniens désespérés au milieu des ruines de l’austérité, il refusera le plan de l’UE et du FMI entraînant tout un continent et sa monnaie unique dans les abysses boursiers et l’abîme du déficit. Si Athènes tombe, Rome vacillera très vite. Et Paris tremblera aussitôt car le Portugal, l’Irlande, l’Espagne sont promis et soumis au même sort que la Grèce. Pour le moment impitoyable avec Papandréou, l’Europe n’a pourtant pas le droit d’abandonner la Grèce à son triste déclin. L’UE porte une lourde part de responsabilité dans cette crise : pour ne pas avoir imposé une gouvernance économique, fiscale et budgétaire commune en même temps que la monnaie unique comme le demandait le gouverneur de la banque centrale Jean-Claude Trichet, elle a bricolé un édifice monétaire dans lequel chacun bâtit dans son coin un bout de fondation, de mur, de colonne. Or quand une colonne tombe…

L'Europe à l'épreuve

Avec la crise financière de la Grèce, la construction européenne traverse une épreuve majeure, comparable à celles ¯ de nature très différente ¯ qu'elle a connues dans le passé : quand la France a refusé l'armée européenne dans les années 1950 ; ou quand nous avons fermé la porte de la Communauté aux Anglais, au temps du général de Gaulle.

Cette crise majeure frappe la Grèce. Et, derrière, d'autres pays de la zone euro : l'Irlande, le Portugal, l'Espagne, pour ne pas parler de l'Italie, voire de la France. La plus belle réussite de l'Europe dans le nouveau siècle, l'euro, serait menacée. Ce qui n'est pas rien.

À l'origine, il y a la crise mondiale née aux États-Unis en 2007, du fait d'un excès d'endettement chez les particuliers, à cause d'une politique monétaire laxiste de la Banque fédérale.

Pour faire face à cette crise, nous n'avons pas commis les mêmes erreurs que dans les années 1930 (assèchements monétaires et fermetures des frontières). Mais nous avons pris des risques en laissant s'effondrer de grandes banques (Lehman Brothers), et en endettant les États dans de trop grandes proportions. Le cas de la Grèce est éloquent : sa dette publique est passée, en cinq ans, de 100 % de la production nationale à 160 %, soit le double de la dette publique en France ou en Allemagne, où elle est déjà trop élevée.

Que se passe-t-il quand l'endettement public atteint de telles proportions ? Les taux d'intérêt explosent. En cinq ans, en Grèce, ils sont passés de moins de 4 % (à dix ans) à près de 18 %. Cela crée des tensions très fortes au sein de la zone euro, où la Grèce avait été admise alors qu'elle ne présentait pas les conditions requises, au prétexte que l'Europe n'était pas vraiment l'Europe sans les descendants d'Aristote et de Platon... On ne fait pas de la bonne politique seulement avec de bons sentiments.

Aujourd'hui, nous devons assumer cet héritage. Nous avons donc engagé une politique de solidarité avec la Grèce, non sans réticences de la part de certains pays comme l'Allemagne. En échange, nous avons demandé aux Grecs de mettre de l'ordre dans leurs affaires (notamment de réduire une fraude fiscale abyssale), ce qui les contraint à une austérité que l'opinion publique ne comprend pas : baisse des salaires, hausse des impôts, licenciements, chômage... Il en résulte de graves conflits sociaux et des crises politiques difficiles à conjurer.

Certains suggèrent de sortir la Grèce de la zone euro, ce qui lui permettrait de dévaluer sa monnaie. Cela provoquerait aussi une explosion du coût de la vie et du chômage supplémentaire, mais en invoquant la fatalité plus que les responsabilités politiques pour l'expliquer. En outre, le reste du monde s'interrogerait sur la suite des événements : d'autres pays de la zone seraient soupçonnés de faillite, avec un risque réel d'explosion de l'euro.

La solution la moins coûteuse (ce qui ne veut pas dire facile et sans frais) est d'accentuer la solidarité européenne et de mettre en place des autorités européennes dotées de davantage de pouvoirs pour agir plus vite et plus efficacement. Dans le passé, les crises de l'Europe ont souvent débouché sur une avancée de la construction européenne. À condition que quelques hommes d'État sachent en convaincre l'opinion et en soient convaincus eux-mêmes. Nous attendons de savoir si c'est le cas de Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et consort.

Rencontres d'hommes d’affaires crétois avec des diplomates

Plus de 1.000 entretiens en tête-à-tête de quelque 80 hommes d’affaires crétois avec des diplomates étrangers ont eu lieu dans le cadre de la manifestation “Synergassia” organisée en Crète par Invest in Greece et la Région de la Crète, avec le soutien de l’Office hellénique du Commerce extérieur (OPE), de l’Office hellénique du Tourisme (EOT) et de l’Organisme de garantie des crédits à l’exportation (OAEP).
Le chef de Région de la Crète, Stavros Arnaoutakis, a affirmé dans une intervention lors de cette manifestation, que la Crète doit s’affirmer encore plus comme le pôle des affaires, de la recherche et de la technologie en Méditerranée du Sud et de l’Est, la Région élaborant à l’heure actuelle un plan intégré d’action pour promouvoir les produits locaux et la Crète dans son ensemble comme destination gastronomique, alors qu’il s’est engagé à accélérer les procédures administratives pour la délivrance des licences nécessaires et à lever les obstacles éventuels à de nouvelles initiatives d’investissement.
Le président de Invest in Greece, Aristomenis Syngros, s’est référé au nouveau modèle de développement mis en place en Grèce, qui repose sur l’innovation, la compétitivité, l’extraversion, l’emploi et, naturellement, les avantages comparatifs du pays, alors que le président de l’EOT, Nicolas Canellopoulos, a noté la place géopolitique stratégique de la Crète et le haut niveau des infrastructures de l’île.
La délégation de Synergassia en Crète comportait des diplomates d’Egypte, Argentine, Autriche, Bosnie-Herzégovine, Brésil, Grande-Bretagne, France, Géorgie, Estonie, Etats-Unis, Jordanie, Canada, Chine, Chypre, Liban, Lituanie, Monténégro, Mexique, Moldavie, Afrique du Sud, Pays-Bas, Pakistan, Pologne, Roumanie, Russie, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Syrie, Tchéquie, Tunisie.

Qu'est-ce qui peut gâcher la fête de la musique?





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