TOUT EST DIT

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lundi 4 octobre 2010

Chirac/emplois fictifs: non-lieu requis


Le parquet de Nanterre a requis un non-lieu en faveur de l'ancien président Jacques Chirac dans l'enquête sur des emplois présumés de complaisance à la ville de Paris au bénéfice du RPR, a annoncé aujourd'hui le procureur de la République Philippe Courroye.

Le parquet "considère qu'il n'existait pas un système connu de M. Chirac destiné à financer de façon occulte le RPR", a expliqué Philippe Courroye. "Après avoir examiné les sept emplois pour lesquels M. Chirac a été mis en examen pour prise illégale d'intérêt (en décembre 2009, ndlr), le parquet constate qu'il n'y a pas d'éléments suffisant pour remettre en cause la bonne foi de M. Chirac", a-t-il ajouté.

C'est désormais au juge d'instruction de Nanterre Jacques Gazeaux qu'appartient la décision de renvoyer ou non l'ancien président de la République (1995-2007) devant un tribunal correctionnel.

Vendredi, le tribunal correctionnel de Paris avait décidé vendredi de reporter de novembre à mars 2011 le procès de Jacques Chirac dans le cadre d'une première affaire d'emplois fictifs de la Ville de Paris. Le président de la 11e chambre, Dominique Pauthe, avait fixé le procès du 7 mars au 8 avril, afin de pouvoir éventuellement joindre au dossier parisien la procédure similaire qui était en cours à Nanterre.



IL N'EST PAS NORMAL QUE CETTE CRAPULE S'EN SORTE À SI PEU DE FRAIS

Vigilance !

Que les Américains mettent en garde leurs ressortissants séjournant en Europe sur des risques d'attentat n'est pas inhabituel. Attendu depuis samedi, l'avertissement a été lancé en coordination diplomatique avec Bruxelles et les capitales concernées. Mais que Londres en rajoute et évoque une « forte menace terroriste » tant en France qu'en Allemagne - en Grande-Bretagne aussi - laisse interrogateur.
Visiblement, l'agitation hexagonale de ces derniers jours sur le « terrorisme » - et que certains voulaient ramener aux accents sécuritaires de la politique intérieure française - repose sur du concret. Ou, du moins, sur des faisceaux de présomption. Lesquels ? La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni fournissent à leur insu nombre de « djihadistes européens » aux affidés d'al-Qaïda terrés dans les zones tribales du Pakistan. Munis de passeports occidentaux, ces fanatiques ne sont que difficilement repérables. Et ils connaissent parfaitement leur pays d'origine ou d'accueil.



La menace viendrait-elle de là, suite aussi aux révélations d'un islamiste de Hambourg capturé par l'armée américaine à Kaboul ? Outre-Rhin, l'opinion publique est opposée, voire hostile, au déploiement de la Bundeswehr en Afghanistan. En ce sens, l'Allemagne est un pays très sensible, donc une potentielle « cible privilégiée ». En France, ce débat est quasi inexistant, malgré 47 soldats français tués en Afghanistan depuis 2001... D'ailleurs, pendant longtemps, la vraie menace était située du côté de l'AQMI (al-Qaïda au Maghreb islamique), surtout après les enlèvements de ressortissants français au Niger. Pas dans l'Orient lointain. A moins que tous les fils tissés par les nébuleuses islamistes ne se rejoignent. L'exclure serait péremptoire.
Les réactions aux avertissements américain et britannique sont également très édifiantes sur la manière d'aborder ces dangers potentiels. Paris, après le remue-ménage de la semaine dernière, opte désormais pour une certaine discrétion. Berlin verse dans le laconisme sur le thème du « circulez, il n'y a rien à voir ». Comme si la France et l'Allemagne misaient d'abord sur le combat de l'ombre dont on ne saura jamais rien.
Néanmoins, si le principe de précaution a un sens, c'est bien pour protéger les populations. Avec un surcroît de vigilance, s'il le faut. Rappelée hors de nos frontières, cette vigilance de tous les instants gagne encore en crédibilité. Tant mieux !


Périlleuse réforme

Le Parlement, la rue, les urnes : face à ces trois inconnues - le lot de tout pouvoir - où en est la majorité entre ces journées d'action dont le niveau marque l'ancrage du sentiment d'injustice autour des retraites ? Quelle est la latitude de la droite en cette rentrée délicate ?

À deux ou trois soubresauts près, l'Assemblée et le Sénat suivent le gouvernement depuis le début du quinquennat. En dépit de propos de couloirs aussi durs qu'inconséquents, la majorité répond présent.

Le durcissement de la déchéance de la nationalité l'illustre : plutôt que de risquer de se voir refuser l'étiquette UMP aux législatives de 2012, la plupart de ses détracteurs ont évité de participer au vote de cet amendement, pourtant affublé de tous les maux.

Même chose lorsqu'il s'agit d'envisager la création d'un groupe parlementaire villepiniste : pas un n'est prêt à quitter le cocon UMP. Courage, fuyons ! Pour Nicolas Sarkozy, le danger ne vient pas de l'Assemblée.

Viendra-t-il du Sénat qui s'empare, demain, des retraites ? Gérard Larcher, dont la présidence peut vaciller l'an prochain, voulait offrir des ouvertures. Le rappel à l'ordre de l'Élysée l'a refroidi : oui à des aménagements à la marge, non à des modifications qui déséquilibreraient le projet.

Nicolas Sarkozy ne prendra pas le risque d'une dégradation de la note de la France, comme vient de le subir l'Espagne, pour cause de laxisme dans les comptes publics. Compte tenu du poids de la dette, une augmentation des taux d'intérêts serait catastrophique pour le pays et pour le candidat UMP de 2012.

Le parti présidentiel ne disposant pas de majorité sans les centristes, on n'est cependant pas à l'abri d'une surprise au Sénat. Même si le dernier mot revient à l'Assemblée, une concession significative de la haute assemblée sur les retraites nourrirait les ardeurs manifestantes.

Car la rue, deuxième danger, reste imprévisible. Même si les périodes préélectorales et de crise sont peu propices aux grands mouvements sociaux, le gouvernement aurait tort de brandir prématurément l'étendard de la victoire.

Après les retraites, le financement de la Sécu, l'augmentation des impôts et les économies budgétaires peuvent nourrir la contestation. Ou la résignation. Seront déterminants, dans l'immédiat, les messages d'équité que la droite saura adresser ou pas sur la réforme des retraites dont la nécessité est mieux admise, mais dont le contenu reste autant décrié. Les urnes arbitreront plus tard.

Elles arbitreront, naturellement, en 2012. L'issue dépendra de la capacité de la gauche à civiliser ses primaires pour présenter un candidat et un projet crédibles. Elle dépendra de l'étoffe du nouveau gouvernement dont l'annonce repoussée laisse tout le temps aux rivalités personnelles de s'envenimer.

Les urnes arbitreront, déjà, dans six mois, lors des élections cantonales. Puis dans un an, pour renouveler la moitié des sénateurs, les élus des élus. Les restrictions dans la dépense publique et la réforme très imparfaite des collectivités pèseront sur ce scrutin. Le passage du Sénat à gauche se jouera à quelques sièges près.

Le Parlement, la rue et les urnes demeurent des inconnues. Alors que la confiance s'érode, réformer devient un exercice périlleux.

Pirée




Les Chinois à Brest ! menaçait Louis-Ferdinand Céline il y a un demi-siècle. Ils sont en effet sur le chemin de Brest, les Chinois, qui ont déjà débarqué ce week-end à Athènes. Pas pour visiter le Parthénon, non, non, mais pour acheter le Pirée, et en faire le port d'entrée de leurs marchandises en Europe. C'est le prix payé par la Grèce pour renflouer son économie en faillite. Et si demain les caisses pleines de la Chine venaient au secours des économies surendettées de l'Irlande, l'Espagne ou la France ? Il est bien sûr assez piquant de voir la plus grande dictature communiste au monde voler au secours du capitalisme européen. Mais il y aura un prix à payer, n'en doutons pas. Soyez sûr, par exemple, que les Européens resteront discrets si le Nobel de la Paix distingue vendredi un dissident chinois : vous oseriez, vous, vous fâcher avec votre banquier ?

Dans le ciel ou dans la rue

L’an 2000 nous avait promis des voitures volantes.

Dix ans après, on a beau regarder en l’air, on n’en voit toujours pas passer. Même par beau temps. La réalité dépasse souvent la fiction, mais elle a aussi parfois du mal à rattraper la science-fiction. Parfois seulement, car des astronomes viennent de découvrir une planète extrasolaire habitable. “Gliese 581 g “est en effet désignée comme « meilleure candidate de planète habitable ».

Encore faut-il se mettre d’accord sur les termes : “Gliese 581 g” est une terre où l’eau pourrait se trouver dans sa phase liquide et où la température moyenne pourrait avoisiner moins 30 degrés. L’enthousiasme des astronomes n’en est pas refroidi pour autant. Ces derniers rêvent d’un léger coup de pouce, un effet de serre, qui pourrait lui donner un climat tempéré. Génial, une autre terre... Comme ça, quand on en aura fini avec la nôtre... Petit problème, “Gliese 581 g” est située à 20 années - lumière. Et même pour les frères Bogdanov, cela fait un peu loin. On voudrait pourtant tellement y croire, comme à cet article paru dans le Sunday Times qui nous affirmait que l’ONU comptait nommer un ambassadeur auprès des extraterrestres. Raté. L’ONU a démenti depuis. Dommage pour tous ceux qui rêvent d’un autre monde.

Reste à savoir si en ce moment, cet autre monde, il faut le chercher dans le ciel ou dans la rue. Sous les étoiles ou sous les banderoles.

Voyages en Europe : mise en garde des Etats-Unis aux Américains sur les risques d'attentats

Cette mise en garde correspond à un premier niveau d'avertissement pour les voyages à l'étranger avant celui qui déconseille formellement ces déplacements.

Les Etats-Unis ont émis dimanche une mise en garde aux Américains voyageant en Europe contre des risques «potentiels d'attentats terroristes», les appelant à se montrer vigilants notamment dans les lieux publics, selon un communiqué du département d'Etat. «Les informations actuelles laissent penser qu'Al-Qaïda et des organisations affiliées continuent de préparer des attentats terroristes», indique le département d'Etat. «Les citoyens américains doivent se montrer particulièrement vigilants et prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer leur sécurité pendant leurs voyages», poursuit le communiqué.

Cette mise en garde, qu'avaient annoncé samedi des responsables américains sous couvert d'anonymat, correspond à un premier niveau d'avertissement pour les voyages à l'étranger avant celui qui déconseille formellement ces déplacements.

Les services de renseignement occidentaux ont mis au jour des projets d'attentats liés à Al-Qaïda dans des grandes villes au Royaume-Uni, en France et en Allemagne, sur le modèle des attaques de Bombay qui avaient fait 166 morts en 2008, selon des informations diffusées la semaine dernière par des médias anglo-saxons. Ces informations ont été en partie confirmées par des responsables, mais pas par les gouvernements concernés.
La France maintient son niveau d'alerte

Après l'annonce de cettee mise en garde américaine, la France a fait savoir qu'elle maintenait au niveau rouge son niveau d'alerte sur la menace terroriste. « Nous avons pris bonne note des recommandations de vigilance formulées par les Etats-Unis pour les ressortissants américains voyageant en Europe », indique le Quai d'Orsay. Dans un communiqué, il souligne que ces recommandations sont « en ligne » avec les recommandations générales que Paris adresse à la population française. Il précise que les indications transmises par les autorités américaines sont « analysées, recoupées et le cas échéant prises en compte » dans l'évaluation française de la menace, qui s'appuie sur « un ensemble d'éléments ». « La menace terroriste en France demeurant élevée, le niveau d'alerte est maintenu inchangé, au niveau rouge », précise le texte.

Le gouvernement français a actualisé ces dernières semaines le niveau rouge du plan antiterroriste « Vigipirate », avant-dernier niveau d'alerte et qui est en vigueur dans le pays depuis les attentats de Londres en 2005. Une vigilance accrue a été décidée après l'exécution, revendiquée par l'organisation Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), de l'otage français Michel Germaneau en juillet au Sahel.
La Tour Eiffel évacuée deux fois

Depuis, l'enlèvement de sept personnes, dont cinq Français travaillant pour Areva ou une filiale de Vinci il y a deux semaines à Arlit, dans le nord du Niger, a accru les inquiétudes. Cette action a été revendiquée par la même organisation, qui a diffusé un enregistrement sonore et des photos des otages.

Les alertes à la bombe se sont multipliées depuis le début du mois et les autorités ont décidé d'évacuer la Tour Eiffel, monument emblématique de Paris, à deux reprises à la suite d'appels téléphoniques qui se sont avérés infondés.

L'opposition a reproché au gouvernement d'avoir trop communiqué depuis la mi-septembre sur une éventuelle menace terroriste, au risque d'alarmer inutilement la population. Les deux-tiers des Français ne croient pas que le risque d'attentat en France soit renforcé, selon un sondage BVA pour Canal + diffusé jeudi.

Mais le ministre de la Défense, Hervé Morin, a réaffirmé dimanche que la menace terroriste était réelle. « En permanence, des réseaux s'organisant pour préparer des attentats sont démantelés dans le monde. C'est bien que les Français le sachent », dit-il dans Le Parisien. « La menace terroriste existe, et peut nous frapper à tout moment », ajoute-t-il.

L'automne de l'Alliance atlantique

A quoi servent encore les relations transatlantiques au moment où le monde est en train de basculer vers le « siècle du Pacifique » et où la notion même d'Occident semble se dissoudre, à l'heure de la globalisation et du métissage des cultures ?

Les relations transatlantiques sont historiquement passées par quatre phases. La première de 1949 à 1989, celle de la Guerre froide, se caractérise par un indéniable succès. La stratégie du « containment », définie en 1947 par George Kennan, a permis de contenir la menace soviétique, jusqu'à ce que, victime de ses contradictions, l' « empire du mal » s'effondre sur lui-même.

La deuxième phase, de 1989 à 2001, qui se conclut sans doute avec le 11-Septembre, apparaît rétrospectivement pour l'Alliance comme celle des « occasions manquées ». Orpheline du ciment constitué par la menace soviétique, l'Alliance s'est cherché une raison d'être et n'a pas été à la hauteur des défis auxquels elle s'est trouvée confrontée. L'Europe réunifiée n'a pas su émerger comme une puissance unie, décisive et responsable face au retour de la guerre dans les Balkans. L'Amérique qui disposait alors de toutes les cartes les a largement gaspillées par légèreté et inconscience de ce que pouvait avoir de bref et fragile son « moment unipolaire ».

La troisième phase, de 2001 à 2008, la fin du deuxième mandat de la présidence Bush, n'est plus celle des occasions manquées mais des dérapages dangereux. Ces dérives - de l'Irak à l'Afghanistan, sans oublier les conséquences géopolitiques de la crise financière -vont accélérer la montée en puissance de la Chine et, derrière elle, des puissances émergentes. Elles vont aussi renforcer les tensions sinon les divisions entre partenaires. L'Europe n'est plus la première ligne de défense des Etats-Unis et rien ne divise plus que l'échec.

Une quatrième phase des relations transatlantiques vient de s'ouvrir devant nous. Elles sont toujours essentielles sur le plan économique. Il suffit de considérer l'importance des échanges entre les deux rives de l'Atlantique. Mais elles deviennent toujours plus secondaires sur le plan stratégique. Quelles leçons pouvons-nous tirer, aujourd'hui, face à l'émergence de l'Asie, des succès comme des échecs d'hier ?

L'essentiel est de bien saisir la nature radicalement nouvelle du défi que nous pose la Chine. L'empire du Milieu n'est pas l'URSS. Elle n'est pas un adversaire idéologique. En fait, en dépit de la dénomination communiste de son régime, la Chine est post-idéologique. Gérée comme une entreprise, elle ne veut ni nous imposer son régime ni nous envahir. Elle est tout à la fois un partenaire économique indispensable à notre croissance et un rival ambitieux et incontournable. Elle est aussi un pays au comportement double qui alterne les propos ou les gestes provocateurs sur la scène régionale, à l'égard du Japon par exemple, ou les silences et les abstentions coupables vis-à-vis de la Corée du Nord ou de l'Iran. Parce que la Chine en fait alternativement trop ou pas assez, l'Amérique doit être tout à la fois le « balancier régional » en Asie et la « superpuissance par défaut » sur le plan mondial.

En 1995, après la chute de l'URSS, les dirigeants de l'Alliance avaient trouvé une formule qui résumait bien leur politique à l'égard de la Russie : « L'intégrer si nous le pouvons, la contenir si nous le devons. » Aujourd'hui, la problématique est très différente de celle d'hier. Comment « intégrer » une puissance qui, au fond d'elle-même, se sent supérieure à ceux qui veulent la convaincre tout à la fois de faire preuve de plus de retenue en mer de Chine et de prendre plus de responsabilités sur la scène internationale ?

C'est aujourd'hui que l'Amérique aurait besoin d'un Kissinger qui, féru d'histoire diplomatique et disciple de Bismarck, saurait engager un véritable dialogue stratégique avec les dirigeants chinois. Sa « sophistication européenne » convenait mieux au monde actuel qu'à celui de la Guerre froide.

Mais, dans sa quête d'une « stratégie chinoise », l'Amérique se sent bien seule et se demande à quoi sert encore l'Alliance. Car si les Etats-Unis ne se résignent pas au déclin relatif de leur puissance, l'Europe semble s'y résigner et même s'en satisfaire.

L'avenir : c'est combien ?

Peut-on s'acheter un avenir ? Ou doit-on se le bâtir ? Dans le monde de la high-tech, Hewlett-Packard (HP) fait aujourd'hui figure d'exception. Au moment où le numéro un mondial de l'informatique vient de se choisir un nouveau président, force est de constater que ce groupe fondé par l'un des plus mythiques tandems de la Silicon Valley semble cruellement manquer de carburant interne. Ses comptes sont certes au beau fixe, mais lorsqu'il est confronté à un challenge, c'est depuis plus de dix ans davantage à l'extérieur qu'en interne qu'il va chercher les solutions à ses problèmes.

Pour la troisième fois depuis le tournant du siècle, ce groupe qui ne s'était jusque-là appuyé que sur des purs produits maison vient ainsi de confier sa présidence à un manager n'ayant jamais travaillé pour HP. Et pour se développer, c'est plus sur la croissance externe que sur l'innovation issue de ses laboratoires que semble miser le californien. HP n'est bien sûr pas le seul des géants numériques à passer régulièrement par la case croissance externe. Cisco qui semble avoir externalisé sa R&D en la confiant à des banquiers d'affaires, Oracle, qui sous la houlette de Larry Ellison, est devenu une machine à digérer des rivaux ou même IBM, qui plus d'une fois a cassé sa tirelire, ont tous, à un moment ou à un autre, réalisé des petits pas significatifs comme des grands bonds en avant lourds de sens en misant sur des OPA.

HP n'est également pas l'unique groupe à avoir ouvert ses rangs à un outsider. Même Nokia, symbole de la high-tech européenne a accepté de confier son sort à un manager canadien ayant fait ses classes chez Microsoft.

Mais HP est l'un des rares géants à cumuler, à cette échelle et avec cette fréquence, acquisitions en séries et recherche de talents hors de ses murs. Tant que la méthode paye, qui s'en plaindra ? Mais à l'heure où le succès d'Apple montre que l'on peut être dirigé par son cofondateur - Steve Jobs -et tirer l'essentiel de ses forces d'une innovation puisée en interne, la méthode HP révèle sans doute aussi l'échec au moins partiel d'une culture d'entreprise. Pendant combien de temps un groupe qui n'est pas capable de former ses leaders ou de se bâtir son avenir peut-il continuer de progresser plus vite que ses concurrents ?

L'Allemagne réunifiée, trop forte pour les Européens ?


Dans cette crise, les cartes de la compétition mondiale sont redistribuées », a déclaré à maintes reprises la chancelière Merkel, au coeur de la tourmente. Maintenant que se confirme l'embellie, elle semble avoir amassé un certain nombre d'atouts maîtres dans sa manche. Le modèle exportateur allemand a instantanément répondu à la reprise du commerce mondial. La croissance du PIB devrait dépasser cette année 3 %. Le nombre des chômeurs pourrait tomber sous la barre des 3 millions d'ici à janvier. Plus de recettes fiscales, moins de dépenses sociales : le déficit public devrait se limiter à 4,5 % du PIB en 2010 et pourrait revenir dans les clous du pacte de stabilité (moins de 3 %) dès 2011. Rassérénés par l'amélioration de l'emploi et la maîtrise des finances publiques, les consommateurs affichent un moral qu'on ne leur avait plus vu depuis trois ans.

Alors qu'ils viennent de célébrer, hier, les vingt ans de la réunification, les Allemands se voient confortés dans les choix collectifs faits ces dix dernières années, en réaction à la stagnation qui avait suivi le « boom » du début des années 1990. A savoir : l'industrie contre la finance, la cogestion contre les excès du turbocapitalisme, la réforme de l'Etat providence contre les déficits, l'épargne contre le crédit à la consommation. La « Cool Britannia » flambeuse du New Labour a la gueule de bois ; la « ménagère souabe », économe et les pieds sur terre, triomphe.

Cette nouvelle donne pose, sinon un problème, du moins une question, aux Européens. Ils se sont amèrement plaints, pendant la crise grecque, que Berlin n'assume pas le leadership politique que son poids démographique et économique lui assignait. Mais, à l'avenir, sont-ils prêts à accepter une Allemagne plus directive, peut-être dominatrice ? « On peut aisément imaginer que la validation de leur modèle économique renforce une tendance récurrente en Allemagne, dans le passé, à vouloir donner des leçons, à se comporter en premier de la classe quelque peu suffisant », estime Thomas Klau, de l'ECFR (European Council on Foreign Relations). Attaquée sur un supposé égoïsme de la machine à exporter, la chancelière Merkel ne répond-elle pas : « C'est à nos partenaires de se hisser à notre niveau de compétitivité » ? Jean Pisany-Ferry, directeur de l'Institut Bruegel, note pour sa part que « déjà, pour les marchés, l'Allemagne est devenue le pays de référence, à l'aune duquel sont mesurées les finances et les stratégies des autres ». Gare à celui qui s'éloignerait trop de la ligne allemande. Alors que l'UE doit négocier dans les mois qui viennent le budget 2014-2020 et réformer la gouvernance de la zone euro, les Allemands vont-ils se révéler des négociateurs intraitables ? Angela Merkel a déjà fait savoir qu'il était hors de question de pérenniser le Fonds européen de stabilité financière, créé cette année pour une durée limitée à trois ans. Position de départ radicale pour arracher plus tard des contreparties importantes ? Rien n'est moins sûr. Comme l'explique Ulrike Guérot, de l'ECFR également, « de l'extérieur, les indicateurs macroéconomiques de l'Allemagne impressionnent, mais le ressenti de la population n'est pas du tout le même. Toutes les études concluent que les réformes sociales des dernières années ont laminé les classes moyennes. Les Allemands n'ont pas du tout l'impression d'avoir profité de l'euro et ne voient pas pourquoi ils paieraient pour des pays qui, eux, n'ont pas fait de réformes structurelles douloureuses ». Or le Fonds de stabilité européen expirera juste avant la campagne des législatives allemandes de 2013. D'ici là, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, qui a rendu en 2009 un arrêt très eurosceptique sur le traité de Lisbonne, se sera prononcée sur le plan de stabilisation de la zone euro. Elle semble s'être assagie depuis l'an dernier, mais réserve peut-être des surprises à Berlin. « La question des années qui viennent, c'est ce que ce Goliath va faire avec l'UE, résume Ulrike Guérot. S'en détourner et orienter sa diplomatie vers les pays qui feront son commerce de demain, la Chine, l'Asie, la Russie ? Ou rester dans le jeu et définir l'équation post-maastrichienne de la solidarité européenne ? »
Certains économistes ont bien réfléchi, ces derniers mois, à un possible éclatement de la zone euro, avec une nouvelle zone monétaire « vertueuse » au nord du continent. A la vérité, même si les Allemands sont certainement las de la tendance à la procrastination de certains de leurs partenaires, ils n'en sont pas là. Claire Demesmay, de l'Institut allemand de politique étrangère, souligne, « malgré une normalisation manifeste, la persistance d'un traumatisme allemand lié à la Seconde Guerre mondiale, la volonté de ne pas être isolé sur la scène européenne, qui conduira Berlin à continuer de donner des gages d'européisme ». Thomas Klau pense que, à la chancellerie, « on est conscient que la zone euro doit rester suffisamment solidaire pour ne pas rester sans défenses contre la dynamique incontrôlable de la spéculation des marchés ».

Enfin, le modèle allemand n'est pas sans faille. Il est très dépendant du commerce mondial, comme on l'a vu en 2009. L'OCDE critique chaque année la faible proportion des jeunes Allemands qui entreprennent des études supérieures (34 % d'une classe d'âge). Compte tenu de la fécondité vacillante, la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée va s'aggraver. « Alors qu'une naissance sur trois se fait aujourd'hui dans une famille issue de l'immigration, on sait que ces jeunes connaissent de très forts taux d'échec scolaire », déplore Hans Stark, directeur du Cerfa (Comité d'études sur les relations franco-allemandes). Or, la société allemande souffre de réelles pesanteurs dans les débats sur la famille, le travail des mères, et l'immigration. Les violentes polémiques provoquées récemment par l'allongement de la durée de vie des centrales nucléaires, la réforme de l'assurance-maladie, la revalorisation marginale des minima sociaux, révèlent une société moins sûre d'elle qu'il n'y paraît.

Faut-il regretter les maisons closes ?

Le Chabanais, Paris 2e. "Un ministre des affaires étrangères de la IIIe République fréquentait assidûment cette maison close. Il se mettait nu et se laissait passer un collier à pointes autour du cou. A quatre pattes, promené en laisse, il présentait son postérieur à une ronde de filles nues, qui lui assénaient chacune des coups de fouet." Aujourd'hui, on trouve ce collier et ces fiches – les "blancs" – de la brigade des mœurs exposés dans la salle des archives de l'actuelle brigade de répression du proxénétisme. Le Chabanais, ouvert en 1878, fut un des bordels les plus luxueux de la Belle Epoque. Un blanc daté du 28 mars 1899 rapporte que vingt-cinq femmes travaillaient là et que le "cabinet médical" comportait quinze spéculums, des "pommades prophylactiques" et du permanganate.
C'est cet établissement ainsi que les quelques autres bordels parisiens haut de gamme des Années folles – Le Sphinx, Le One Two Two, Le Colbert, Le Cardinet (etc.) – qui ont servi de modèles au feuilleton qui débute cette semaine sur Canal+, "Maison close".

PRISON DE STUC

Tout l'intérêt de ce feuilleton, doté de grands moyens, au stylisme d'époque travaillé et documenté, vient de ce qu'il ne tombe pas – trop – dans l'évocation complaisante du bordel chic – ici, Le Paradis. Si les scènes sexuelles et les orgies abondent, on en voit toute la violence, souvent la cruauté, et combien la prostitution est un métier éprouvant.

Les héroïnes, Rose et Véra, l'une enrôlée de force, l'autre trahie par la tenancière et affligée de dettes, tentent tout au long des épisodes d'échapper à l'épuisante routine de la maison close. C'est une véritable prison de stuc, surveillée par des gardiens et une "sous-maîtresse" brutale, dont les clients sont les rois capricieux et où la police ramène les récalcitrantes "encartées" à chaque tentative de fuite.

Nous sommes au début de la IIIe République, décidée à réglementer la prostitution pour mettre fin au racolage, faire progresser l'hygiène publique – la "petite vérole" gagne – et défendre les valeurs familiales. Elle doit s'exercer dans des lieux fermés et grillagés, régulièrement visités par des médecins, des "maisons de tolérance" où célibataires et hommes mariés peuvent se divertir sans être vus, comme dans La Maison Tellier, de Maupassant.

BRUTALITÉ EXTRÊME

Si le feuilleton se présente comme un huis clos infernal au Paradis, on découvre l'autre prostitution de l'époque, celle de la rue, des macs et des bordels plus populaires ou d'"abattage". Celle-ci, plus rude encore, dominait. Ajoutons qu'à cette époque la brigade des mœurs se montrait d'une brutalité extrême avec les gagneuses accusées de racolage.

Suite au suicide de plusieurs prostituées qui avaient préféré se jeter par la fenêtre plutôt que d'être arrêtées, la ville de Paris ordonna en 1876 une commission d'enquête présidée par un médecin, Louis Fiaux. Son rapport, relayé par une presse républicaine hostile aux abus de pouvoir, est accablant : "Sous la double prétention de l'ordre et de l'hygiène, la police des mœurs a pour objet de mettre la main sur toutes les femmes convaincues ou soupçonnées de prostitution, de les examiner sexuellement, qu'elles y consentent ou non (…) ; [de les arrêter] arbitrairement, sans jugement, pour un temps indéterminé (…) ; de les inscrire toutes sur un registre qui en fait une catégorie à part, hors la loi (…)."

Chasse au racolage, excès de zèle policier, discrimination des prostituées, maisons de tolérance, sommes-nous aujourd'hui sortis de ces problématiques d'un autre siècle ? Si peu. Voici Maîtresse Gilda, jeune prostitué travesti, un des porte-parole du Strass, le tout nouveau Syndicat du travail sexuel français, associé aux groupes Cabiria de Lyon et Grisélidis de Toulouse.

Quand je lui parle du feuilleton "Maison close", aussitôt elle s'inquiète : "J'espère qu'ils ne vont pas nous la jouer le grand lieu de plaisir ultra-glamour, où tout le monde il est beau et gentil. C'était probablement très glam pour quelques clients riches et financièrement intéressant pour le tenancier, mais certainement pas pour les filles. “Maison close”, tout est dit, non ? Il s'agit d'un univers carcéral. Quand je pense que la députée UMP Chantal Brunel parle de les rouvrir… C'est une vaste plaisanterie."

RENVOYÉES "SUR LES BORDS"

En janvier, Chantal Brunel publiait Pour en finir avec les violences faites aux femmes (Le Cherche Midi). Elle y dénonçait la polygamie dans les banlieues, le travail d'esclave des femmes sans papiers, la violence de la pornographie sur Internet et, critiquant la loi du 18 mars 2003 interdisant le "racolage passif", la situation dramatique des prostituées pourchassées par la police, reléguées loin du centre-ville, isolées, mises en danger.

Comment y remédier ? En rouvrant des maisons "minutieusement contrôlées", permettant un suivi sanitaire et une protection juridique et financière des prostituées. Le vieux débat français sur la prostitution – Saint Louis déjà fit expulser les prostituées et brûler leurs habits, avant de leur accorder le droit d'exercer "sur les bords" (dans des bordels) – est relancé : faut-il l'interdire, la tolérer ou la réglementer ?

Un sondage publié le 18 mars par Le Parisien révèle que 59 % des Français – les hommes majoritairement – seraient favorables à une réouverture des maisons closes. Le 25 mars, un groupe de travail du ministère de l'intérieur sur la prostitution se réunit suite à la proposition de Chantal Brunel d'abolir la loi sur le racolage.

Quand on lui parle de cette commission, Maîtresse Gilda s'insurge : "Pourquoi ne nous ont-ils pas consultés ? Je suis ravie que Chantal Brunel parle maintenant de “maison ouverte” et plus de “maison close”. Qu'elle reconnaisse l'échec de la loi Sarkozy. Qu'est-ce que cela veut dire “racolage passif” ? Les juges, les avocats, les policiers, les prostitués, tout le monde s'arrache les cheveux pour comprendre. En fait, c'est un article prétexte pour arrêter qui on veut quand on veut, surtout les immigrés, et faire du chiffre comme à l'époque de la brigade des mœurs. Qui en profite directement ? Les macs, qui se félicitent que les filles se retrouvent vulnérables et sans protection."
 Mais alors, Maîtresse Gilda, des lieux de prostitution, cela ne serait pas mieux ? "Pas du tout. Nous n'en voulons pas. Nous voulons d'abord obtenir le droit de travailler, que notre métier soit reconnu, légal. Ensuite, en tant que travailleurs indépendants, nous devrions pouvoir exercer partout, quand nous le souhaitons, nous associer avec qui nous l'entendons. Nous voulons ouvrir nos propres lieux de travail, des espaces ouverts au public adulte. Nous ne voulons pas de lieux fermés, surveillés par des fonctionnaires, tandis que les prostitués de rue continuent d'être criminalisés."

PROSTITUTION INDÉPENDANTE
Maîtresse Gilda, comme beaucoup des prostitués affiliés au Strass, incarne une nouvelle forme de prostitution indépendante, créant grâce à Internet son propre réseau, exerçant dans un espace privé. Celle-ci se développe en Europe comme aux Etats-Unis, comme le montrent tant les syndicats de prostitués que les travaux du sociologue américain Sudhir Venkatesh, de l'université Columbia. Venu présenter ses recherches à l'Ecole d'économie de Paris en avril, il y a expliqué qu'une prostitution indépendante haut de gamme gagnait du terrain dans les grandes cités, suite à la démocratisation des nouvelles technologies associée à l'embourgeoisement des centres-villes.
Les économistes Steven D. Levitt et Stephen J. Dubner, auteur de Freakonomics, montrent aussi, au-delà de tout jugement moral, qu'un nouveau business model de la péripatéticienne indépendante se développe. Il donne pour exemple Allie, prostituée trentenaire de Chicago, qui commença à fixer ses rétributions à 350 dollars (255 euros) l'heure et passa en quelques mois à 500 dollars (364 euros) sans perdre sa clientèle, tout en réduisant à vingt minutes la passe proprement dite.
Bien sûr, si Allie a su se passer des intermédiaires et des "agents" – les proxénètes –, elle subit malgré tout une forte concurrence : celle des jeunes femmes qui prennent des amants sans se faire rétribuer, et sans compter leur temps. Ces prostituées ne comprennent pas l'acharnement des associations abolitionnistes – féministes ou catholiques – comme des politiques à vouloir les discréditer, les taxer et les surveiller.
Maîtresse Gilda insiste : "Nous, indépendantes, sommes de plus en plus nombreuses. Les chiffres avancés par l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains du ministère de l'intérieur évaluent le nombre des prostituées à partir du nombre de femmes arrêtées. Ils en concluent qu'elles doivent être le double, soit de 10 000 à 12 000 personnes, en majorité immigrées et exploitées bien sûr. Laissez-moi rire ! En Grande-Bretagne et en Suisse, les études sérieuses montrent que les travailleuses de rue représentent 15 % de la prostitution. Et les autres alors ? Ce sont les indépendantes !"
Que pensent les associations de terrain qui travaillent avec les prostitués de la proposition de rouvrir des maisons et des revendications du Strass ? Aux Assises de la prostitution du 24 mars, qui regroupaient tous les mouvements de prostitués français, Claude Boucher, des Amis du bus des femmes, ne cachait pas sa colère. "Ce qui choque les travailleurs du sexe, c'est que cette proposition vienne de femmes. “Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots”, disait Jaurès."
Quant à Iana Matei, une activiste roumaine qui se bat depuis des années contre le trafic mafieux de prostituées depuis son pays, que dit-elle ? Elle publie un livre de témoignages, A vendre, Mariana, 15 ans. "Quand je vois, écrit-elle, ces sociologues, ces hommes de lettres, ces politiciens, débattre à l'infini du droit philosophique de l'être humain à disposer de son corps, je suis écœurée. On donne la parole à des call-girls de luxe, on compatit pour ces étudiantes qui affirment se prostituer pour payer leur loyer, mais on ne s'interroge pas sur le fait qu'une gamine de 15 ans soit obligée de faire une fellation pour 20 euros."
LA SOLUTION, LA PROHIBITION ?
Que dit-elle des propositions de Chantal Brunel sur les maisons closes ? "Mais elles existent ! En Angleterre, depuis que le racolage est interdit, les trafiquants ont ouvert des maisons de passe dans les grandes villes. Londres en compte des dizaines, peut-être des centaines. Personne ne sait ce qui s'y passe. Dans les pays réglementaristes comme l'Allemagne et les Pays-Bas, une prostitution invisible, mafieuse, se développe dans les bars de seconde zone, en appartement. L'existence de bordels légaux n'a pas fait diminuer la prostitution illégale des filles de l'Est."
Et la solution suédoise, prohibitionniste, qui pénalise les clients ? "Cela n'a rien changé. Les proxénètes emmènent des filles sur les bateaux qui font la navette dans les eaux internationales. La seule solution à la prostitution violente, c'est de lutter contre la criminalité organisée."
Quand Maîtresse Gilda et Iana Matei se sont rencontrées, la première trouvait le titre du livre de l'autre racoleur, la seconde se méfiait de ce jeune homme aux manières raffinées. Et puis, la discussion s'emballant, elles sont tombées d'accord. D'abord en distinguant la prostitution indépendante – librement consentie, sans abus de faiblesse – de la traite des êtres humains.
Selon Iana Matei, les vraies questions sont : "Dans quelle poche va l'argent ? Dans quelles conditions la femme travaille-t-elle ?" Ensuite, créer des syndicats de travailleurs sexuels leur semble décisif pour lutter contre le trafic et l'exploitation. Maîtresse Gilda dit : "Nous savons mieux que personne qui est maltraité."
Quant aux maisons closes, elles y voient toutes les deux un faux débat, anachronique, qui ne mène qu'à occulter les deux problèmes de fond : la reconnaissance d'un statut légal à la prostitution indépendante et la lutte contre les trafiquants d'êtres humains.