TOUT EST DIT

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vendredi 27 avril 2012

La vague portant un « Président Ikea » va-t-elle déferler au milieu d’une OPA Le Pen sur la droite ?

C’est ce que suggère la couverture du Nouvel Observateur sur laquelle s’étale un photomontage avec la tête de Nicolas Sarkozy a moitié immergée dans une mer dont les vaguelettes sont annonciatrices de mer agitée. Pour les Inrockuptibles, Nicolas Sarkozy est "dans le creux de la vague" Et puis il y a "la vague Bleu Marine " qui inonde tous les journaux. Le Point annonce la couleur : quel que soit le vainqueur ce sera " Bonjour les Ennuis " !

Toujours le Fouquet’s

Marianne qui a bouclé de bonne heure dimanche soir, ne disposait certainement pas des résultats définitifs du premier tour de scrutin, puisque l’hebdomadaire annonce sans hésiter " Fin " pour Nicolas Sarkozy. Et ils se défoulent sur ce Président qu’ils détestent aujourd’hui après l’avoir admiré ! " Ce n’est pas trop tôt " écrit Jacques Julliard dans on éditorial qui analyse " que la défaite de Sarkozy est sans doute moins dans celle de son bilan que celle de sa personne. Ce que les électeurs ont condamné sévèrement, plus sévèrement que ses échecs économiques et sociaux, c’est son arrogance. Le Fouquet’s lui a nui plus que le triple A".
Et les journalistes Nicolas Domenach et Laurent Neuman analysent ce que l’on pourrait qualifier de chronique d’une défaite annoncée, sur le mode " on vous l’avait bien dit " : " Sa fin de règne était écrite. Elle se lisait, elle s’annonçait non seulement dans une arrogante et suicidaire stratégie de campagne droitière, non seulement dans la crise qui entraine partout l’échec des gouvernants, non seulement dans le désir d’alternance que provoque près de vint ans de pouvoir de droite, mais encore dans les débuts mêmes qui portaient avec eux la condamnation du sarkozysme : le Fouquet’s, le bling-bling, le bouclier fiscal… La vulgarité blasphématoire et l’injustice antirépublicaine de cette présidence des riches ne pouvaient, dans ce pays d’égalité, que provoquer la chute d’un roi de clinquant qui ne fut jamais un monarque républicain ! "

Sur le papier, "j’ai perdu cette élection"

Nicolas Sarkozy aurait donc dû lire davantage Marianne puisque, rappelle le journal, dès 2010, au lendemain des régionales, il titrait déjà sur " Le divorce entre Sarkozy et les Français ". Mais si Nicolas Sarkozy a échoué, c’est parce qu’il n’a pas fait la bonne campagne, et refaire 2007 : " Il aurait fallu écrire une autre aventure, réinventer une légende qui l’élèverait, et avec lui, le peuple de France, au-dessus de la précédente " … la campagne "à Droite toute ", inspirée par Patrick Buisson, n’a pas marché en 2012. Et d’en rajouter sur l’aveuglement du président qui a "mésestimé François Hollande" la baudruche dont il avait prophétisé l’explosion, qui "s’obstinait à ne pas se dégonfler... A force de répéter que Hollande était inconsistant, mou, sans envergure, nul et qu’il allait l'exploser, l’atomiser, le pulvériser, Sarkozy s’est lui-même amoindri et affaibli, puisque ni ses condamnations expéditives ni ses prophéties fulminantes ne se réalisaient. " Et vlan !

Même analyse dans le Nouvel Observateur qui s’interroge : " A revoir le film de ces derniers mois depuis la fin de l’été 2011, on finit par se poser la question : " Sarkozy avait-il vraiment envie d’y aller ? ...  A-t-il redouté cette campagne plus qu’on ne l’a pensé ? … " et de rappeler que fin 2011, Nicolas Sarkozy confiait à Gehrard Schroeder : "Sur le papier j’ai perdu cette élection. " Carole Barjon s’abrite derrière " les politologues " pour écrire que " la défaite de Nicolas Sarkozy était inscrite dans les faits depuis longtemps. L’ostentation dans son rapport à l’argent, l’étalage de sa vie privée, sa familiarité excessive et son agressivité, contraires à l’idée qu’on se fait du comportement d’un chef d’Etat... Ses effets d’annonce permanents auraient été, selon eux ( les politologues ), autant de péchés dont "Sarkozy ne pouvait pas se remettre ". Et l’Obs nous confie que " dans le cercle de ses conseillers, la guerre fait rage entre Patrick Buisson et Henri Guaino, exaspéré par la ligne droitière de la campagne et les attaques incessantes contre François Hollande. "

Une mollesse redoutable

Mais qui est-il donc ce François Hollande si méconnu ? Deux portraits à lire pour mieux connaître celui qui a de fortes chances de devenir président de la République. Dans Marianne, Denis Jeambar revient sur le parcours " hors norme " de celui qu’il décrit comme européen, "socialiste sans être embrigadé" qui se veut un président normal :
" Personne n’a compris que cet homme gérait sa carrière politique avec la précision et la patience d’un concepteur de puzzle. D’une subtilité constante, il a découpé sa personnalité en une multitude de pièces sur lesquelles se sont acharnés les observateurs et ses rivaux, oubliant au passage de s’intéresser à l’ensemble du personnage. En particulier à l’ampleur de son ambition… Ainsi a-t-il dérouté son monde. Personne, donc, ne voulait croire au destin d’un simple fantassin annonçant par avance, qu’il serait un président IKEA, un chef d’Etat à la suédoise, revendiquant la dignité de la fonction présidentielle tout en récusant sa majesté. Nul n’envisageait le succès de cette alchimie nouvelle : la rencontre d’un homme normal avec un peuple, un homme qui " depuis trente ans, trompe sans perversité médias et concurrents. Malgré les apparences de modestie, il n’a cessé de vouloir gravir les sommets de l’Etat. Il a l’ambition chevillée au corps des alpinistes himalayens : aller toujours plus haut …C’est un ambitieux qui se fixe les objectifs les plus élevés sans être possédé par l’ivresse de lui-même… La normalité n’est pas chez François Hollande, une simple posture anti-sarkozyste"…
D’ailleurs, précise le portraitiste, " même Nicolas Sarkozy s’est égaré sur sa personnalité ". Dans le Point, c’est l’historien Richard Millet, corrézien authentique qui scrute la personnalité de François Hollande, dont la Corrèze, " lieu de légitimation politique, " a fait un " radical socialiste " et dont " le roman reste à écrire puisqu’il s’inscrit parfaitement dans cette province dont on regrette qu’aucun romancier français, nul cinéaste depuis la mort de Chabrol, ne daigne s’emparer… François Hollande, dont le débit et le ton retrouvent en campagne celui de François Mitterrand, avec une gestique plutôt chiraquienne, n’est pas un littéraire. Les vœux que je reçois de lui sont pauvrement rédigés, quelquefois fautifs… "
Et d’insister :
" On me répète… qu’il est non pas rond mais fade. La fadeur comme principe de gouvernement ? Celle du radical-socialisme ? Celle de l’Europe post-historique ? Chacun le sait : la France veut être gouvernée au centre gauche, c'est-à-dire nulle part. Un pays ingouvernable, donc. C’est pourquoi Hollande évite tout débat sur l’immigration, pourtant seul sujet crucial avec la crise financière…On le dit mou ; c’est un bruit habile : en politique, il faut se méfier des réputations : la mollesse y est aussi redoutable qu’une eau dormante… " A méditer !

Du caractère, François Hollande en aura bien besoin dès le 7 mai au matin, car d’après Le Point, les ennuis commenceront immédiatement.
" Depuis plusieurs semaines, Nicolas Sarkozy joue la peur. Une éventuelle élection de François Hollande serait une catastrophe, dit-il. Les marchés ne veulent pas d’un socialiste à la tête du pays. C’est de bonne guerre mais c’est faux. Les marchés financiers n’ont aucun affect. En 1997, à l’arrivée de Lionel Jospin, la Bourse n’a pas été clouée au sol. Bien au contraire …" Mais aujourd’hui, à cause des déficits abyssaux, " dans les deux camps, on se prépare à une nouvelle attaque des marchés aussitôt l’élection passée "…
D’après le journal, les deux ont déjà leur plan de bataille en poche, et Romain Gubert croit aussi savoir que " les agences de notation laisseront du temps à Hollande pour constituer une équipe stable après les législatives, puis donner ses premières orientations budgétaires pour la loi de Finances 2013, c'est-à-dire à l’automne. Tout en guettant le moindre faux pas. Chez Hollande, on sait déjà qu’il faudra donner des signes, vite, très vite, pour faire comprendre aux marchés, même si cela n’a pas été dit pendant la campagne, comment la France, va, dans le détail, tenir ses engagements… "
Le candidat y est fermement invité par "les Gracques " ce Think Tank de gauche qui appelle, comme en 2007, à une majorité élargie au centre et invite les électeurs de François Bayrou à voter pour Hollande. Dans une tribune publiée par l’hebdomadaire, ils dressent la feuille de route pour " retrouver la croissance : il faudra beaucoup de concret et d’exemplarité...  Nous dépensons trop et mal. Résultat : nous laissons aux jeunes le chômage, la dette, le financement de la retraite et de la santé. Les candidats visitent les hauts fourneaux mais ce sont les nouvelles technologies, les énergies renouvelables et l’innovation qui sont les leviers de la croissance. La hausse de la fiscalité ne résoudra pas tout : ce sont nos entreprises qui créent des emplois, pas nos impôts. Il faudra donc réduire certaines dépenses publiques, favoriser la croissance par l’investissement, encourager les entrepreneurs de demain. Ce qui fut peu dit dans la campagne, trop peu ". Maintenant c’est dit.

Le raid de Marine Le Pen sur la droite

Vos journaux s’inquiètent de la montée de Marine Le Pen. C’est " le cri des orphelins " analyse dans l’Express, Christophe Barbier à propos des 6, 4 millions de voix obtenues par la candidate FN.
" Tant que le pouvoir n’aura pas amélioré leur vie quotidienne, les Français d’en bas et ceux d’en dessous continueront à voter aux extrêmes. Marine Le Pen les appelés les invisibles : cette fois on les a vus…les citoyens lepénisés sont des orphelins de la République, de son école qui aidait les enfants à dépasser leurs parents, de son creuset qui banalisait l’immigration, de son ordre qui était la première égalité, de son mérite qui limitait privilèges et parasitages ", écrit-il.
Ces temps là sont révolus. Forte de son succès Marine Le Pen veut faire un raid sur la droite (Le Point ), ou la casser ( Le Nouvel Observateur), ou encore " faire une OPA " sur la droite ( l’Express). D’après ce journal, " l’objectif est clair :miser sur l’implosion de l’UMP pour obtenir des députés aux législatives de juin et tenter d’attirer des élus souverainistes dans le cadre d’un "rassemblement bleu marine ". Pour s’imposer elle parie sur une guerre des chefs à droite… "  Le journal qui affirme que les " travaux d’approche " ont commencé dans certaines fédérations, cite Nicolas Say, un des porte-paroles FN : " Avec une vague rose et un FN fort, on ratiboise l’UMP ".

Et demain ?

Les Inrocks s’intéressent à la "Relève féminine à gauche" en couverture. Vous les avez vues et entendues pendant la campagne : la députée PS des Deux-Sèvres, Dephine Batho, l’élue lyonnaise Najat Vallaud Belkacem, deux des porte-paroles du candidat, la députée de Moselle Aurélie Filipetti, Madame Culture et Fleur Pellerin, madame Numérique du candidat, font partie du "Girl Power "de François Hollande.

Le Plus…

En lisant l’Express vous saurez lequel des deux candidats est le plus menteur, le plus versatile, le plus expérimenté, le plus ambitieux, le plus provocateur, le plus dépensier, le plus drôle, le plus macho ( les deux ! ), le plus copieur, le plus imaginatif, le plus répressif, le plus mitterrandien, le plus gaulliste, le plus chiraquien ?

Les mêmes

Au financier Georges Soros, à qui on demande sa préférence entre Hollande et Sarkozy : " Si j’en avais une je ne vous le dirais pas, mais au final, je ne pense pas qu’il y ait tant de différences. "

Et après ?

D’après Le Point, François Hollande, s’il est élu, veut créer un " énorme pôle de l’Education qui comprendrait à la fois la Jeunesse, le Sport, l’Université et la Recherche... et d’après le Nouvel Observateur, les " hollandais historiques "( Bruno Le Roux, André Vallini, Stéphane Le Foll, Faouzi Lamdaoui, Jean-Yves Le Drian) se demandent s’ils ne seront pas oubliés au moment de la distribution des récompenses si leur poulain est élu, car il faudra faire de la place à leurs anciens adversaires internes, Fabius, Valls, Aubry, Moscovici.



CITATION DU JOUR
Traduction :
Si vous courez nu autour d'un arbre à une vitesse de 185999 miles par seconde il y a une possibilité

que vous vous sodomisiez vous même.

Sinon, vous pouvez voter socialiste pour obtenir exactement le même effet.

Les électeurs de Bayrou préfèrent Hollande, selon un sondage Harris Interactive

François Hollande possède une marge de 10 points sur Nicolas Sarkozy dans les intentions de vote pour le second tour de l'élection présidentielle en France, en raison notamment d'un bon report de voix des électeurs ayant voté pour le centriste François Bayrou au premier tour, selon un sondage Harris Interactive publié vendredi 27 avril.
Cette enquête, pour VSD et LCP, donne le candidat socialiste vainqueur, le 6 mai, avec 55 % des voix, contre 45 % au président sortant. Le rapport était de 54 % contre 46 % pour le même institut au soir du premier tour, le 22 avril.

BENÊT BLANC ET BLANC BENÊT.
92 % DES MÉLENCHONISTES POUR HOLLANDE
M. Hollande bénéficierait, selon cette même enquête, de 41% des suffrages des électeurs ayant voté pour François Bayrou au premier tour, contre 36 % qui disent qu'ils voteront Nicolas Sarkozy, et 23 % qui pensent s'abstenir ou voter blanc.
Les électeurs de Marine Le Pen, très courtisés après les 17,9 % des suffrages recueillis au premier tour par la présidente du Front national, sont 48 % à dire vouloir voter Nicolas Sarkozy, 31 % à avoir l'intention de s'abstenir ou voter blanc ou nul, et 21 % à vouloir voter François Hollande.
Quant aux électeurs ayant voté au premier tour pour le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, ils sont 92 % à dire qu'ils voteront pour le candidat socialiste.
Cette enquête a été réalisée sur Internet les 25 et 26 avril auprès d'un échantillon de 1 032 personnes inscrites sur les listes électorales, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, choisi selon la méthode des quotas.
LE CENTRE C'EST MOU, C'EST FLASQUE, C'EST HUMIDE, ÇA PUE, ÇA PUE LA PEUR, COMME BAYROU.
POURQUOI ? 
PARCE QUE LE CENTRE NE DÉCIDE PAS;  LE CENTRE SUIT. 
LES ÉLECTEURS DU CENTRE CHOISIRONT TOUJOURS LE CAMPS DE LA PEUR PAS 
CELUI DE 
L'AUDACE.

La rigueur est pourtant nécessaire

Les Pays-Bas, la France, la Banque centrale européenne… L’Europe se rebiffe contre la cure d’austérité prescrite par l’Allemagne. Le pacte budgétaire est menacé d’échec. Berlin et l’Europe doivent pourtant s’astreindre à la discipline, écrit un journaliste économique allemand. 


Depuis quand les Pays-Bas sont-ils riverains de la Méditerranée ? La crise de l’euro est de retour, et cette fois, elle ne frappe pas seulement le Sud, mais également le Nord, où les bons et les stables sont pourtant concentrés. Ceux qui sont comme nous. Naturellement, les Pays-Bas ne sont pas la Grèce. Pourtant, le pays s’endette trop vite, et la dette privée y est colossale. Le gouvernement a donc voulu rogner davantage – mais a été mis en échec par les populistes. Chaque cas est différent, de Rome à Madrid en passant désormais par La Haye. La trame est cependant toujours la même : l’économie stagne, les gens se retrouvent au chômage, le pays doit alors se serrer la ceinture, portant un coup au niveau de vie. La grogne monte, la bourse tremble, les politiques donnent un peu de mou ou – comme aujourd’hui aux Pays-Bas – perdent leur fauteuil.
Les Etats-Unis réagissent exactement de la même manière que les partis d’opposition européens, qui reprochent aux Allemands de tout mettre à bas en imposant leur diktat de rigueur. Ils jugent que Berlin ferait mieux de se porter garant des dettes de ses partenaires et de débloquer de l’argent frais en faveur de la croissance. Afin de restaurer enfin le calme dans le landerneau européen. A vrai dire, cela ne déplairait pas aux Américains, qui se sentiraient ainsi moins seuls au sommet de la liste des plus gros débiteurs de la planète. Mais l’Europe n’est pas les Etats-Unis : sauvetage contre discipline, tels doivent être les termes de l’accord. A défaut, les pays tomberont les uns après les autres dans la spirale des notes de crédit en baisse et des taux d’intérêt en hausse.

L'Allemagne, modèle improbable

Tous les regards sont tournés vers Berlin. Mais que fait l’Allemagne, au lieu de faire preuve de clairvoyance et de capitaliser sur son rebond économique ? Elle prévoit de mettre en place de nouvelles prestations sociales, comme l’allocation garde d’enfant [versée aux parents qui élèvent leurs enfants chez eux plutôt que de les mettre à la crèche], à laquelle s’ajouterait l’augmentation des retraites pour les parents. Quel que soit l’accueil réservé à ces différentes mesures, leur somme fait de l’Allemagne – dont la dette se monte à près de 80% du PIB actuel – le modèle improbable du "pacte de rigueur" européen.
L’Europe a besoin de l’Allemagne, mais d’une Allemagne qui montre la voie de la rigueur. En tout cas, la crise se rappellera à notre souvenir à maintes reprises. Les dirigeants européens continueront à contracter ici et là davantage de dettes que ne le permet leur pacte commun. Tout cela fait partie du jeu. Mais si l’Allemagne n’exige pas la rigueur et la réforme, aucun autre pays ne le fera. Et, au bout du compte, cela ne ferait que compliquer davantage le sauvetage de l’euro – et l’intégration de l’Europe.


Ce dangereux Monsieur Hollande

Le candidat socialiste devrait devenir le prochain président de la République française, mais son refus des réformes serait néfaste pour son pays et l’ensemble de l’Europe, affirme l’hebdomadaire londonien. Extraits.

Elle représente la deuxième moitié du moteur franco-allemand qui entraîne l’Union Européenne. Dans la crise de l’euro, elle a oscillé entre un Nord prudent et un Sud dispendieux, entre créanciers et débiteurs. Et elle est grande. Si la France était le prochain pays de la zone euro à connaître des difficultés, c’est la survie même de la monnaie unique qui serait remise en question.
C’est pourquoi la victoire probable de François Hollande, le candidat socialiste à la présidentielle, a tant d’importance. Au premier tour, le 22 avril dernier, Hollande est arrivé en tête avec une très courte avance sur le président sortant Nicolas Sarkozy. A moins d’un choc, par exemple s’il implose lors du débat télévisé prévu la semaine prochaine, Hollande peut-être sûr de l’emporter en mai, puis d’assister au triomphe de son parti aux législatives de juin.

Il veut faire enfler l'Etat

Notre hebdomadaire avait soutenu Sarkozy en 2007, quand il avait eu le courage de dire aux électeurs français qu’ils n’avaient d’autre choix que de changer. Il a eu la malchance d’être frappé par la crise économique mondiale un an plus tard. Mais il a obtenu quelques progrès : il a rogné sur la semaine des 35 heures des socialistes, libéralisé les universités, repoussé l’âge de la retraite. Pourtant, sa politique s’est avérée aussi imprévisible et peu fiable que l’homme lui-même. Quoi qu’il en soit, si nous avions le droit de voter le 6 mai, nous donnerions notre voix à Sarkozy – non tant pour ses mérites que pour tenir Hollande à l’écart.
Avec un président socialiste, il y a une chose essentielle que ferait la France, et ce à juste titre. Hollande s’oppose à la politique d’austérité brutale imposée par l’Allemagne, qui étouffe les espoirs de reprise de la zone euro. Mais il le fait pour les mauvaises raisons – et manifestement, il va se tromper aussi dans tellement d’autres secteurs que la prospérité de la France (et de la zone euro) en sera menacée.
Hollande parle beaucoup de justice sociale, mais presque jamais de la nécessité de créer de la richesse. S’il s’engage à réduire le déficit budgétaire, il prévoit d’y parvenir en augmentant les impôts, non en réduisant les dépenses. Hollande a promis d’embaucher 60 000 nouveaux enseignants. Selon ses propres calculs, ses propositions reviendraient à claquer 20 milliards d’euros supplémentaires en cinq ans. L’Etat enflerait encore plus. Ce serait faire preuve d’un grand optimisme que de croire que, d’une façon ou d’une autre, en dépit de ses déclarations et de ses intentions, Hollande finira par faire ce qu’il faut. Il affiche une attitude ouvertement hostile aux marchés. Rien au cours des derniers mois ou au fil de sa longue carrière de second couteau du parti ne permet de penser qu’il a assez de courage pour jeter son manifeste à la poubelle et changer la France.

Réfractaire aux réformes

Qu’en est-il du reste de l’Europe ? Le refus de Hollande d’accepter toute forme de réduction des dépenses publiques a eu un impact à court terme des plus heureux : il veut sagement repenser le “traité fiscal” pour que non seulement celui-ci contraigne les gouvernements à juguler leurs déficits et la dette publique, mais qu’il favorise également la croissance. Cette volonté se fait l’écho d’un chœur de voix opposées à cette austérité réclamée par l’Allemagne, qu’elle impose peu à peu à tout le continent, de l’Irlande aux Pays-Bas et de l’Italie à l’Espagne.
Or, contrairement à Mario Monti par exemple, Hollande ne se contente pas de contester le pacte budgétaire sur des subtilités macroéconomiques comme le rythme du tour de vis budgétaire. Il est avant tout réfractaire au changement et bien décidé à préserver le modèle social français à tout prix. M. Hollande ne souhaite pas ralentir l'ajustement budgétaire pour mieux faire passer les réformes : il propose de ne pas réformer du tout.
Tous les chanceliers allemands finissent par apprendre à apprivoiser le président du pays voisin, et Hollande sera sans doute un partenaire moins imprévisible que Sarkozy. Mais par son refus d'approuver une réforme structurelle quelle qu'elle soit, il aura bien plus de mal à convaincre Angela Merkel de tolérer davantage d'inflation ou d'envisager un système de mutualisation des dettes. Pourquoi les électeurs allemands devraient-ils accepter un remède désagréable alors que la France le refuserait ?
On peut imaginer que le président Hollande fera pencher la balance vers un petit peu moins d'austérité. Ou alors qu'il incitera les Allemands, par peur, à aller dans la direction inverse. Quoi qu'il en soit, une chose est sûre : un président français aussi hostile au changement saperait la bonne volonté de l'Europe à poursuivre les réformes douloureuses auxquelles elle doit se résoudre si elle veut que l'euro survive. Autant dire que Hollande est un homme assez dangereux.

Dépenses publiques : talisman sacré de la gauche française

François Hollande a trouvé la parade à la crise historique que traverse l’Europe : ajouter de la dette à la dette… et des dépenses publiques à un budget de l’Etat déjà en situation d’obésité morbide ! Une course en avant dans l’endettement qui depuis trente ans est le seul mot d’ordre de la gauche française (et hélas pendant longtemps d’une partie de la droite).

La dette est l’ultime cadeau des « baby-boomers » à leurs enfants. Dépenser plus pour que les générations suivantes s’échinent à éponger des dettes insurmontables… Si la crise que traverse actuellement l’Europe est l’aboutissement inéluctable de trente ans de politiques publiques irresponsables et lâches (de Mitterrand à Chirac), le parti socialiste et François Hollande voudraient encore creuser la tombe des déficits publiques.
En dévoilant un programme très à gauche qui fleurait bon la démagogie marxiste (avec la « finance » comme ennemi invisible et bouc-émissaire de toutes nos erreurs), François Hollande a démontré qu’il ne comptait aucunement rectifier le tir, mais au contraire augmenter encore les dépenses publiques en faisant payer d’avantage d’impôts aux classes moyennes, moteur d’une hypothétiques croissance française.
Deux mesures-phares du programme du candidat socialiste suffisent à résumer la situation : le retour à la retraite à 60 ans et l’arrêt de la politique de non-renouvellement d’un fonctionnaire sur deux. Deux propositions totalement démagogiques et désastreuses pour l’économie française.
Non content, de stopper les efforts (insuffisants et trop parcellaires) du gouvernement pour réduire les déficits publiques et limiter un minimum les dépenses de l’Etat, François Hollande est donc parti pour accroître encore le train de vie de l’Etat… Une politique de dépenses publiques qu’il compte financer par l’impôt en sacrifiant les classes moyennes.
Car l’effort que le candidat socialiste va demander aux classes moyennes est tout bonnement hallucinant : augmentation de l’impôt sur le revenu, indexation du prix du gaz et de l’électricité sur ces mêmes revenus, suppression du quotient familial en fonction des revenus,…
La gauche fait donc encore une fois le choix de la dépense publique, financée par un coût de bambou fiscal sans précédent… Tout ça pour ne pas briser le tabou de la dépense publique et conserver le mammouth gras de l’Etat-providence.

François Hollande est « plutôt dangereux » (presse britannique)

Il n’y a pas qu’en France que la perspective de voir François Hollande et le parti socialiste tenir toutes les ficelles du pouvoir fait peur. Selon le très sérieux magazine britannique The Economist, François Hollande est un candidat « plutôt dangereux ». En cause, sa fringale de dépenses publiques et les risques de creusement de la dette et de dévissage de la France.

Oui, ça te tombe sur la gueule !!
Si les médias français continuent à faire bloc autour de leur champion, les journalistes du reste du monde sont sidérés par la tournure que prend la présidentielle française et par l’hypothèse de plus en plus vraisemblable de voir le programme démagogique et suicidaire de François Hollande appliquer dans la deuxième économie d’Europe.
Après le New York Times, qui avait qualifié il y a quelques jours François Hollande de « politique de seconde zone », c’est au tour d’une autre référence du journalisme international de s’inquiéter de l’arrivée au pouvoir des socialistes français. Pas par idéologie, mais parce que les options retenues par François Hollande vont à contre-courant de ce qui se fait ailleurs dans le monde et que sa politique n’a qu’une issue possible : le creusement des déficits.
Et comme la France est déjà au bord du précipice, les marchés ne tarderont pas à sanctionner une politique basée sur les dépenses publiques et le matraquage fiscal des classes moyennes. La France n’étant pas la Grèce ou l’Espagne, sa chute entraînerait d’ailleurs la chute de l’ensemble de l’économie européenne… d’où l’inquiétude très pragmatique de The Economist.

Tension 

Il y avait fin mars, selon le ministère du Travail, 2 884 500 chômeurs en France. Environ, car vous remarquerez qu’à ce niveau-là, on ne compte plus à l’unité près. D’ailleurs, il serait facile d’avancer d’autres chiffres encore plus lourds, en incluant les chômeurs d’Outre-Mer (allez savoir pourquoi on ne les inclut pas), les chômeurs rayés des cadres, les chômeurs partiels… Et peu importe. Ce qui n’est pas comptable, dans notre monde qui ne comprend que les chiffres, c’est l’angoisse de ne pouvoir retrouver un travail, ou de le perdre quand on en a un. Et cela seul suffit à expliquer pourquoi cette campagne présidentielle est dure, tendue, énervée. Cela déçoit les beaux esprits, les esthètes de l’analyse politique, qui pleurent les campagnes du temps jadis, leurs élans, leurs lendemains qui chantent… Peut-être. Mais avant de rêver, faut manger.

"Des paroles et des actes" : ce que la gestuelle des deux candidats trahit de leur personnalité

François Hollande et Nicolas Sarkozy étaient ce jeudi les invités de l'émission politique de France 2 "Des paroles et des actes". L'analyse d'un comportementaliste.

Le comportement gestuel, postural, et d'expression faciale est heureusement très explicite.

Explicite car l'un est fondamentalement, c'est à dire structurellement, organisé sur un mode de comportement réactionnel, en priorité François Hollande, et l'autre sur le mode impulsionnel : Nicolas Sarkozy.

Cette situation intrinsèque à chacun est donc la base de ce qui est, ou sera le caractère permanent de l'un ou de l'autre en exercice de leur fonctions, au-delà des adaptations obligées ou du rôle à tenir dont ils sont ou seront investis.

Comme en management, François Hollande ne fonctionne pas par objectif, même s'il le fait croire ou que ses coach pallient ce déficit central pour parvenir à l'ultime pouvoir, il fonctionne par opportunité et ses objectifs sont flous. C'est contre Nicolas Sarkozy et donc de lui qu'il attend l'opportunité pour tenter de le pourfendre et de se placer en l'homicidant politiquement parlant.

Nicolas Sarkozy a le talent en revanche de présenter des objectifs à tour de bras et de chercher même des objectifs multiples qui valident son temperament d'arriver à ses fins ou à atteindre ses buts coute que coute quelque soient les opportunités qu'il pliera à ses volontés d'une maniere directe ou tactique, avec préférence pour l'affrontement.

Dans le débat, François Hollande est stabilisé dans sa posture mais aussi un peu guindé avec une économie gestuelle de fonctionnaire comptable qui vient au rapport. Sarkozy a repris ses tics à haute fréquence ce qui signifie son épuisement moral profond. On note la reprise de son geste de réassurance préféré : secouement des épaules à chaque sittuation vécue intérieurement comme pénible (il y en a eu beaucoup hier soir, les médias ne sont pas tendres avec lui).

Rappelons que le haussement d'épaules rejette symboliquement une charge pesante dont on veut se débarasser exprimant soit un doute sur la responsabilité dont on veut l'accabler, soit un scepticisme sur l'argumentation qu'on lui fait valoir. Dans tous les cas, c'est un geste d'impuissance face à une situation donnée. Ajoutons que le corps se recroqueville souvent, exerce des gestes de latéralité gauche et droite cherchant à son insu un peu de soutien moral ou affectif dans l'entourage. Il tente donc de réagir courageusement par la parole à une sensation d'abattement général.

Mais cela a l'avantage de le montrer authentique, humain, et démuni de l'atttitude formelle de la présidence plus cassante et rigoriste et qu'il sait utiliser à son avantage aussi. Plus vulnérable donc et plus sympa dirons-nous .

A l'inverse exactement, François Hollande se formate et se formalise de plus en. Il  réduit au maximum tout signe de sa nature identitaire personnelle. Cette dépersonnalisation est savamment orchestrée pour ne prêter le flanc à personne (normal) et ainsi à plaire à tous les normaux qui adorent les icônes royales ou la pompe de l'autorité rassurante du droit à la place de la conviction pour laquelle on le sollicite sans succès.

On a donc deux candidats qui opèrent une trajectoire inverse pour obtenir pourtant un même avantage. L'un révèle son anxiété et la perte de la grandeur d'Etat qu 'il incarne encore fonctionnellement en se montrant vulnérable et l'autre préfere se mordre la lèvre inférieure et supérieure en tirant la langue subrepticement plutôt que de perdre le costume auquel il s'identifie. Hélas l'habit virtuel qu'il porte ne fait pas le moine, et l'artifice finit par devenir ennuyeux .

Car lorsqu'on s'identifie à la fiction de soi-même à ce point avec le secours d'une idéologie humaniste, que va acheter le français consommateur du futur président ? L'habit blanc de l'angélisme dans son rôle plein de soi, et d'une modeste suffisance de bon aloi? C'est à dire l'inconsistance bien vêtue? Cette attitude est toujours plus dangereuse quand on est au pouvoir car le naturel ressort toujours au triple galop et sans contrôle quand on le réprime à ce point si la République est en danger .

On pourra dire tout ce qu'on veut sur ces vétilles de pouvoir destinées à casser Nicolas Sarkozy mais ce qu'on ne peut pas dire c'est qu'il n'est pas transparent et qu'il ne s'abrite que bien peu derrière le paravent de la fonction. C'est le mousquetaire au front  face au toréador des français...

Mario Draghi socialiste... Ah oui, vraiment ?

Suffit-il que le directeur de la BCE parle de croissance pour qu'il soutienne François Hollande ? La nouvelle d'un Mario Draghi convaincu par le candidat PS a rapidement circulé. Pourtant, dans les faits, il s'inscrirait plutôt dans une réflexion européenne de remise en cause des politiques d'austérité que dans une conversion au socialisme.
A en croire une partie de la presse, le président de la Banque Centrale Européenne aurait apporté son soutien à François Hollande. Le candidat socialiste lui même s'en est félicité (ce qui est de bonne guerre). Ce qui est étrange et dérangeant, c'est que cela ne correspond en rien à la réalité. Mario Draghi a parlé de croissance, certes, mais cela ne suffit pas à conclure qu’il est sur la même ligne que François Hollande, bien au contraire.
Ce qui est vrai, c’est qu’il existe un débat actuellement sur l’austérité. Il ne porte pas sur le principe de l’apurement des comptes publics : depuis les travaux de Rogoff et Reinhart qui montrent que l’excès de dette nuit à la croissance, un consensus existe globalement sur ce point. Aujourd’hui, les questions portent sur les modalités de mise en œuvre des politiques de retours à des finances publiques plus saines (je l’ai rappelé ailleurs). Il s’agit de savoir s’il faut aller plus ou moins vite dans cette action, et s’il vaut mieux augmenter les impôts ou baisser les dépenses (voir les débats sur voxeu, et notamment l’article d’Alesina et Giavazzi, les travaux de l’OCDE, du FMI, cette contribution de The Economist, etc.).
Ce qui est vrai aussi, c’est que plusieurs dirigeants politiques ont souhaité qu’une part plus importante du débat soit accordée à la croissance. Mario Draghi en a été l’exemple hier.
Mais sur les méthodes, les pistes divergent radicalement de ce que propose François Hollande.
En février dernier, douze dirigeants européens (dont MM. Cameron, Monti et Rajoy) ont adressé un courrier à l’Union européenne pour réclamer "de la croissance". Qu’ont-ils écrit ? En résumé, qu’il fallait libéraliser. Ils ont demandé (entre autres) « que soient levées les restrictions qui limitent l’accès et la concurrence » sur le marché des services (Bolkestein is back !), le développement de e-commerce, un système « business-friendly » de protection de la propriété intellectuelle, la poursuite de libre échange, la réduction des charges administratives, la réforme des marchés du travail et le bon fonctionnement des marchés financiers ! Ces propositions n’ont rien d’étonnant. On y retrouve les pistes qu’avaient dessinées Mario Monti dans son rapport pour approfondir le marché unique, ou celles que propose le programme de la Commission européenne : Europe 2020.
C’est bien une politique de l’offre que propose le reste de l’Europe ! Angela Merkel était claire hier à cet égard : l’Europe veut la croissance « par les moyens que Mario Draghi a indiqués, c'est-à-dire des réformes structurelles ». Celles qu’avançaient le rapport Camdessus de 2005, celles de la concurrence que prônait le rapport Attali de 2008.
A ce titre, François Hollande est bien isolé. Car il est tout de même très loin des précédents, avec ses propositions d’augmentation du SMIC, de grand emprunt européen pour financer des « grands projets », de révision des traités communautaires … Il en est encore plus éloigné quand il déclare sur TF1 mardi dernier que s’il est élu « c’en sera fini du libre échange, de la concurrence sans limite ». Enfin, il est à leur opposé quand il s’allie avec un parti comme EELV qui vante la « décroissance ».
Peut-être Monsieur Hollande a-t-il raison et les autres leaders européens tort. Mais c’est un mensonge de faire croire qu’ils sont d’accord !

Comment la gauche a attisé la colère des travailleurs en abreuvant d'aides les inactifs

Le ressentiment du travailleur pauvre vis-à-vis du pauvre sans travail – supposé, à tort ou à raison, ne pas en chercher – est depuis au moins vingt ans un des clivages majeurs de notre société, largement méconnu dans les sphères où se prennent les décisions et récusé totalement dans les hautes sphères du Parti socialiste.
L’ignorance de ce problème dans la classe dirigeante – où, gagnant dix, cent ou cinq cent fois les minima sociaux, on a scrupule, c’est bien compréhensible, à le poser –, constitue une des fractures les plus profondes de la société française actuelle. À tel point que, dès qu’un député, en contact avec le peuple, lui, soulève la question, il se voit tout de suite mis au pilori par les médias et la plus grande partie de la gauche.
Il ne suffit pas de de mettre en cause les sentiments mauvais ("populistes") d’un peuple mal éclairé, plus jaloux de son voisin que des vrais riches. Il ne suffit pas non plus de dire que les fraudes constatées sont peu nombreuses (2,5 % selon la CNAF). Car le problème n’est pas tant celui de la fraude elle-même que des subterfuges légaux qui permettent de percevoir un revenu tenu par le voisinage pour illégitime. Le problème n’est pas tant le RSA en lui-même, qui est effectivement d’un montant modeste, et que bien peu remettent en cause en tant que tel, que son cumul avec toute une série d’autres aides auxquelles ont aussi droit ses bénéficiaires : transport gratuit, logement quasi-gratuit, CMU, tarifs spéciaux d’électricité, exonération de taxe d’habitation, secours sociaux divers. L’un dans l’autre, ils permettent aux titulaires d’atteindre un revenu qui, certes, n’est rien pour le golden-boy ou le journaliste de télévision, mais qui est insupportable au maçon, indigène ou immigré, qui trime 35 heures ou plus par semaine pour ne gagner guère plus. Sans parler de l’agriculteur ou de l’artisan à qui reste un bénéfice de 500 € par mois pour 60 heures de travail par semaine.
Un des effets de cette situation est la dévalorisation du travail. Sans remettre en cause les différentes formes de secours publics, on peut estimer qu’un travailleur à plein temps, un vrai, mérite qu’un différentiel significatif soit maintenu entre son revenu et celui de quelqu’un qui ne travaille pas. Dès que cette différence disparait – voire se renverse, sa dignité de travailleur se trouve remise en cause : un sentiment qui évidemme
Or, contrairement à ce que prétendent les idéologues libéraux, ce n’est pas le "modèle social français" ancestral qui est en cause dans cette situation, mais des décisions prises au cours des trente dernières années, principalement par la gauche.
Le RMI a été instauré par le gouvernement Rocard en 1989, il est assorti d’une aide spéciale aux demandeurs d’asile (qui sont souvent des immigrants clandestins) d’un montant équivalent. Le gouvernement Jospin a instauré le CMU et l’AME (aide médicale aux étrangers). Par la loi du 11 mai 1998, le bénéfice du minimum vieillesse (aujourd’hui allocation de solidarité aux personnes âgées) a été étendu à tous les étrangers, même ceux qui sont venus s’installer en France après 60 ans.
Comment un ouvrier français qui ne peut pas se payer une mutuelle et n’est donc remboursé de ses frais médicaux qu’à environ 60 %, au point que, selon une enquête récente,  plusieurs millions de nos compatriotes renoncent à des soins coûteux (dentaires par exemple) faute d’argent, ne serait-il pas morts de rage de voir un chômeur chronique bénéficiaire de la CMU bénéficier d’un remboursement à 100 %, y compris pour des soins de luxe (PMA, cures thermales) ? D’autant que, pour une administration hospitalière qui ne regarde que la solvabilité, le bénéficiaire de celle-ci a droit à une médecine de première classe (chambre individuelle) et le travailleur sans mutuelle à une médecine de seconde classe (dortoir). Et que peut-on imaginer des sentiments du second quand le premier est un immigré récent, pas nécessairement régularisé ?
Les Français qui s’auto-flagellent ou que l’on flagelle avec leur supposé racisme sont en réalité le peuple le moins raciste qui soit, comme le montre le nombre de mariages mixtes, mais leur système social est si généreux pour les étrangers qu’il suscite des frustrations inconnues dans d’autres pays. Et que dire quand ce sont les mêmes, la gauche morale en l’occurrence, qui sont responsables de cette générosité injuste et irréfléchie  et qui accusent les travailleurs français de xénophobie ?
Toujours dans le même registre, comment demander à un retraité agricole ou artisanal ou à une mère de famille presque dépourvus de retraite, d’accepter qu’un étranger qui n’a jamais travaillé en France, bénéficie d’un minimum vieillesse de 650 euros par mois. Ils n’y ont, eux, pas droit, généralement parce qu’ils sont encore propriétaires de quelque chose. De quoi ? Un petit lopin reçu en héritage ou un modeste pavillon pour l’acquisition duquel lequel ils se seront saignés aux quatre veines tout au long de leur vie et qui leur coûte deux mois de retraite en taxe foncière !
Le RMI n’est pas fondé en soi sur un mauvais principe, mais outre tous les avantages annexes qu’il amène avec lui, il demeure mal contrôlé : au motif de ne pas « constituer un fichier des pauvres », les bonnes consciences de gauche ont refusé qu’il y ait un fichier national des bénéficiaires qui aurait pu faciliter le repérage des abus.

Précisons que les bénéficiaires étrangers de ces différents avantages sociaux ne sont pas nécessairement pauvres : anglais ou américains louant une résidence confortable, par exemple, mais qui cachent soigneusement leurs revenus à l’étranger pour bénéficier en France d’une médecine de meilleure qualité que chez eux et gratuite.
Le fait que ces avantages aient été étendus "généreusement" aux étrangers, qu’ils aient ou non travaillé en France et parfois quand ils sont en situation irrégulière, est entièrement imputable à la gauche. Il est inséparable des hurlements qui accompagnèrent l’idée de "préférence nationale", maladroitement avancée par le Front national, et qui pourtant devrait être une évidence dès lors qu’il s’agit, non pas d’étrangers en général mais de gens n’ayant jamais travaillé.
"L’enfer est pavé de bons sentiments". Il faudra faire un jour le bilan de toutes les tensions qu’une conception pervertie de la générosité, celle qui anime le parti socialiste depuis trente ans, a entrainées dans la société française, tensions qui sont loin d’être résolues, comme le montre les résultats électoraux du Front national et qui ne pourraient que s’aggraver dramatiquement si la gauche revenait au pouvoir.

nt échappe à toute une partie de la gauche bobo qui ne fréquente ni les uns ni les autres.

L’effet Le Pen rend les « invisibles » beaucoup plus visibles…


Un éditorialiste écrivait cette semaine dans un hebdomadaire de gauche, à propos de Marine Le Pen : « Elle a fait une campagne de proximité. Entendez par là que ceux-là même qui détestent ses solutions étaient sensibles à sa façon de poser les problèmes : sans détour. Le plus éloigné du point moyen dans lequel se reconnaît la classe politique tout entière n’était pas Jean-Luc Mélenchon, c’était Marine Le Pen. Le premier a fait rêver, la seconde a fait réagir. Le premier s’est fait le tribun de la République. La seconde le tribun du peuple. Marine Le Pen est la mesure la plus exacte de l’écart qui sépare la classe politique des classes populaires. » Un écart qui va se creusant. Au vu de l’état dans lequel se trouve aujourd’hui leur pays, les Français sont en colère contre les responsables de ce marasme.
Mélenchon s’est pris pour un orateur de la Révolution française. Mettant quelques frissons de Terreur dans ses phrases incantatoires, il a joué à l’équarrisseur égalitaire, revisitant de façon lyrique toute la Mythologie révolutionnaire, sans s’embarrasser le moins du monde de la réalité présente. Au diable la dette et les déficits et vive l’immigration ! Notamment l’immigration musulmane… Son épopée tribunicienne, somme toute assez dérisoire puisque relevant du jeu de rôle, s’est arrêtée dimanche soir. Marine Le Pen maintient elle, plus que jamais, sa présence dans la compétition électorale. Il suffit de lire les commentaires et d’écouter les déclarations de nos hommes politiques. Tous « réagissent » en effet à l’onde de choc provoqué par la candidate du mouvement national.
L’effet Le Pen a eu pour premier résultat de redonner aux « invisibles », ces Français oubliés parce que trop éloignés des préoccupations de la France d’en haut, une visibilité macrocosmique. Du moins aux yeux de la classe politico-médiatique en général et des deux candidats, Hollande Sarkozy, en particulier. Ces deux derniers, depuis lundi matin, se sont d’ailleurs transformés en arpenteurs des terres du Front national, où Marine Le Pen a récolté dimanche les grains de la jeune moisson qu’elle a su faire lever. Les « invisibles » ont de nouveau une apparence et les « innommables » ont retrouvé un nom : celui du peuple de France…
Ségolène Royal ou comment « vamper » les électeurs de Marine Le Pen
Le numéro 2 du Front national, Louis Aliot, se moque avec ironie de cet intérêt subit que Nicolas Sarkozy porte soudain à l’électorat de Marine Le Pen, reprenant à son compte certains thèmes frontistes : « On va peut-être lui livrer une perruque blonde parce qu’il aura ainsi la panoplie complète pour aborder ce second tour. » Avec, pour qu’il ne se trompe pas dans ses discours, le livre de la présidente du Front national : Pour que vive la France…
Pour vampiriser les électeurs du Front national François Hollande lui compte sur tout autre chose qu’une perruque blonde (et surtout pas sur son programme) mais sur son ex-compagne, Ségolène Royal. La Royal contre la Marine ? De quoi exciter la verve des humoristes. Dès dimanche soir la présidente de la Région Poitou-Charentes évoquait, avant tout ses autres camarades, « la nécessité pour le parti socialiste de s’adresser aux électeurs du Front national ». Mercredi matin, celle qui a toujours fonctionné au culot n’hésitait pas à affirmer au micro d’une station de radio, et contrairement à l’engagement martelé tout au long de sa campagne par François Hollande, « que le droit de vote aux étrangers n’a jamais été une priorité pour le parti socialiste ». Hou ! la menteuse… Mais son mensonge vient un peu tard. Dans cette campagne électorale, le vote des étrangers prôné par François Hollande (et inscrit dans son programme) est devenu une sorte de marqueur idéologique du candidat de gauche. Un marqueur qui marque évidemment d’une façon inopportune et défavorable son auteur pour aller « s’adresser » aux électeurs de Marine Le Pen. Une sorte de « tache indélébile » comme dirait Eva Joly. Et qu’à défaut de pouvoir enlever – ce serait une façon trop criante de se déjuger – Ségolène Royal s’évertue d’atténuer.
S’efforçant de déminer le plus possible le terrain pour le candidat de gauche, la fille du lieutenant colonel Jacques Royal essaye aussi de dédiaboliser les électeurs du Front national. Ceux dont Bernard Tapie, alors Héraut du « peuple de gauche » et paré de toutes les vertus qui vont avec cette fonction, avait dit, en 1997 : « Si Jean-Marie Le Pen est un salaud, alors ses électeurs sont aussi des salauds. » Madame Joly, dans son mépris injurieux à notre égard, avait eu, on s’en souvient, de prestigieux prédécesseurs. Mais au moins, Tapie, lui, nous nommait. Il nous appelait par le nom que lui et ses amis de gauche nous donnaient. Cette tirade avait été à l’époque applaudie par toute la nomenklatura de gauche. Avec, bien sûr, parmi les applaudisseurs, un certain François Hollande.
Aujourd’hui, élection oblige, l’heure électorale n’est toutefois plus (momentanément) aux insultes. Mais plutôt aux œillades coquines. Un exercice dans lequel Ségolène Royal excelle. Guignant les 18 % de suffrages frontistes que les politologues estiment issus de la gauche, ou du moins tentant d’empêcher ces voix transfuges de filer vers Sarkozy, les électeurs et électrices lepénistes ne sont donc plus pour l’ex-candidate socialiste à l’élection présidentielle, ni des salauds ni des salaudes. « Ceux qui s’inquiètent des flux de clandestins ne sont pas des racistes », admet-elle. Surtout lorsque ces flux menacent de les submerger. « De plus, ceux qui avaient voté Sarkozy en 2007 se sont sentis trahis par les promesses non tenues sur la valeur du travail ou sur la sécurité. Ils sont donc revenus au FN. » C’est juste. Mais ceux qui ont été floués par Nicolas Sarkozy « sur la valeur du travail » ou sur la sécurité le serait bien plus encore par François Hollande, apôtre des trente-cinq heures et héritier de ceux qui, à travers des organisations comme SOS racisme, ont assuré une quasi impunité à la délinquance ethnique.
Les espaces ruraux, où la candidate du Front national a réalisé de très bons scores, Ségolène Royal les connaît bien. Du moins le prétend-elle. « On trouve là des paysans paupérisés par la crise de l’élevage qui voient disparaître le travail et la raison de vivre de plusieurs générations. Ou des ouvriers – contraints de quitter les centres-villes, trop chers, pour partir vers les zones rurales ou péri-urbaines où ils sont rattrapés par le coût de l’essence et la solitude des territoires désindustrialisés. »
Tout cela est malheureusement vrai. Mais Ségolène Royal, dans l’analyse des raisons (diverses et variées) qui drainent les électeurs vers le Front national, en oublie une, pourtant essentielle. L’adhésion de ces électeurs français à ce qui représente aujourd’hui le cœur du programme FN : la défense du fait national et de l’identité française face au rouleau compresseur de l’euro mondialisme. L’attachement à la nation : c’est-à-dire le contraire de l’internationalisme idéologique et du cosmopolitisme financier qu’incarne si bien le social libéral François Hollande…
La politique économique « fantaisiste » de François Hollande
Si la presse étrangère, notamment anglaise et allemande, est sans illusion sur François Hollande, « qui n’a jamais réussi à enthousiasmer ses partisans » et demeure sceptique devant « la politique économique fantaisiste » du candidat socialiste qui « affaiblirait les perspectives d’un redressement économique de l’Europe et diminuerait encore son poids diplomatique », elle est aussi très critique à l’égard de Nicolas Sarkozy. Rare exception, le journal suisse Le Temps, plutôt indulgent à l’égard du président français. Lundi il écrivait : « Nicolas Sarkozy réalise un mauvais score pour un candidat sortant, mais somme toute honorable dans une Europe traversée par la crise. » Mais dans leur ensemble les journaux étrangers relèvent surtout que « l’addition des scores des candidats hostiles à la mondialisation ou à l’Union européenne représente près d’un tiers des votants ».

Déficits nets

Un rapport sur la dépense publique et son évolution souligne le poids de la charge de la dette  dans les déficits. C'est une sorte de boule de neige :
  • les charges de la dette augmentent les déficits
  • donc ces charges augmentent la dette et les futurs déficits
Afin d'évaluer ce poids, nous avons calculé, pour chaque période de gouvernement depuis 1981 :
  • la charge de la dette supportée sur la période
  • et le déficit net sur la période c'est-à-dire le déficit brut observé moins la charge de la dette.
Ces calculs montrent, par exemple, que les déficits nets ont été
  • de 175,3 ME de 2007 à 2011          soit 2,03 % du PIB annuellement
  • de   61,9 ME de 1981 à 1986          soit 2,49 % du PIB annuellement (1,2 fois)
Ainsi, sur la période 2007-2011,  le déficit net (celui réellement produit par le gouvernement) n'a pas été de 500 ME comme l'affirment les mensonges lus ou entendus sur presque tous les médias, mais presque 3 fois moins.
Ces résultats montrent que pour comparer des résultats ayant eu lieu à 25 ans d'intervalle, la moindre des honnêtetés est de ne pas parler en chiffres bruts mais de tenir compte :
  • des pourcentages par rapport aux PIB observés au début des périodes de comparaison
  • des charges de la dette accumulée au début de ces périodes.
    • qui ne sont pas à imputer au gouvernement en place
    • surtout lorsqu'une large partie de ces dettes sont dues aux dépenses  engagées sur la période 1981-1986.
  • et également de l'impact des crises telles que celles subies de 2007 à 2011.
Ainsi les discours mensongers lus ou entendus dans la majorité des médias sont écrits ou prononcés par des intervenants soit malhonnêtes soit ignorants, soit les deux.

Augmentation du coût de la FP depuis 1980

A partir de données gouvernementales nous avons calculé, en pourcentage  de leurs valeurs observées en 1980  :
  • le taux de croissance du coût annuel de la fonction publique
  • et celui de la population Française.

Il apparaît clairement que le coût annuel de la fonction publique a énormément explosé depuis 1980. Par exemple, en 2007 :
  • il a plus que doublé (augmentation de 105,1 %)
  • et cette augmentation a été 5.74 fois celui de la population  (105.1 / 18.3).
Quelle entreprise subsisterait à une augmentation du coût de son administration égale à 5 fois celle de son effectif salarié.
Quelle personne sensée peut honnêtement se satisfaire de tels chiffres. Il ne faut pas s'étonner que le montant de nos dettes ait explosé.
C'est une belle réussite du principe des dépenses différées :
  • engager des dépenses qui grossiront beaucoup avec le temps,
  • et ainsi pouvoir dire que ses successeurs dépensent plus que soi
  • belle leçon d'hypocrisie.
Mais le plus grave est que cette gabegie sera totalement à la charge de nos enfants et petits enfants.

Surcoûts annuels depuis 1981

A partir des mêmes données, nous avons calculé un coût raisonnable de la fonction publique, coût obtenu en supposant :
  • une augmentation égale au double de celle de la population Française depuis 1980,
  • ce qui est déjà une bonne marge.
Nous avons ensuite calculé les surcoûts annuels de la FP, c'est-à-dire la différence entre :
  • la coût annuel observé aux dates fournies
  • et le coût raisonnable calculé comme ci-dessus aux mêmes dates
Le cumul des surcoûts annuels de la fonction  publique de 1981 à 2011 conduit
  • à un montant de 1212 ME (milliards d'euros),
  • soit plus de 70 % de notre dette actuelle
Cela en prenant une augmentation raisonnable déjà forte égale au double de celle de la population.
Ceux qui dépensent ne sont pas toujours ceux qui sont obligés de payer les factures.
Il faut vraiment être drogué à la dépense pour initier et ensuite poursuivre et  justifier une telle politique suicidaire.
 




Fiscalité : les drôles de calculs du Figaro magazine

A un million d’euros par an et des propriétés foncières en veux-tu en voilà, les "Français types" du Figaro magazine n’ont effectivement pas très intérêt à voter Hollande.

Libé m’agace souvent, avec ses papiers sociologiques à la gomme, décrivant la France sous Sarko comme une espèce de champ de ruines où des familles misérables se partagent une ultime barquette de frites avant de sombrer totalement. Mais je crois qu’il n’est jamais que le pendant sinistre du Figaro magazine : au moins aussi grotesquement biaisé dans sa représentation du monde.
L'hebdo de Pépé Dassault vient d’ailleurs de se surpasser, avec un article censé alerter les Français sur les risques fiscaux qu’ils prendraient à voter François Hollande. Titré « Impôts : ce que cinq foyers types vont payer », ce petit bijou de pataphysique nous fait effectivement rencontrer cinq familles « bien de chez nous » et partager leur dilemme de deuxième tour (elles sont tellement « typiques », en fait, que j’ai cru reconnaître ma cousine et mon beau-frère dans ces portraits anonymes. Lisez, ça vous fera certainement le même effet).
Voyons voir : il y a d’abord le couple de retraités (Le Figaro magazine est un canard de séniors, ce n’est pas une insulte de le préciser), vivotant sur une petite pension de 6 000 euros par mois et partageant leurs dernières années entre un modeste appartement parisien (1,5 million d’euros) et une fermette normande (600 000 euros). On imagine que sans les intérêts de vagues placements (750 000 euros en assurance-vie et autres), ils auraient du mal à joindre les deux bouts. Surtout qu’il leur faut encore aider leur fifille à l’occasion, laquelle n’a pas les moyens de s’acheter une auto pour aller au boulot.
Hé bien, à eux, si c’est Hollande qui l’emporte, ça va leur coûter un bras, un bras et demi, je vous le dis ! Ces socialistes, ils ne respectent même pas les vieux...
Vient ensuite cette sympathique famille de « cadres sup’ » lyonnais entre deux âges dont les revenus mensuels tutoient les 12 000 euros, ce qui leur permet tout juste de payer les traites d’un 120 mètres carrés à la Croix-Rousse (1,2 million), de rémunérer une employée de maison à plein temps (15 000 euros par an) et de mettre un peu d’argent de côté pour les études des enfants. Sans le modeste 90 mètres carrés de La Clusaz dont ils ont eu la chance d’hériter (500 000 euros), ils ne partiraient sans doute pas bien souvent en vacances. Et pourtant, cette crapule de Hollande s’apprête à majorer leurs impôts de tous les côtés et, tenez-vous bien, à réduire la déduction de 7 500 euros pour l’emploi de personnel à domicile !

Une petite veuve chichement installée en banlieue : même elle, Hollande veut se la farcir...

Ah, il y aussi ce duo de Parisiens que le rédacteur du Fig’ mag', qui doit être de gauche, comme tous les journalistes de ce pays, qualifie (sarcastiquement ?) de « fortunés ». Bon, à eux deux, ils rapportent tout de même un million tout rond à la maison chaque année ― la « maison » en question étant alternativement une résidence parisienne à 1,8 million ou une bicoque arcachonnaise à 1,3 million ― et tablent encore sur des revenus de placements évalués à 1,5 million (d’ailleurs exonérés d’ISF en tant « qu’outil de travail »)... Mais on les sens fébriles, nerveux, tendus pour l’avenir même s’ils n’ont heureusement plus d’enfants à charge.
Ceux-là, si Hollande passe, il les fiche à la rue c’est sûr ! Le salaud !
J’aime aussi beaucoup cette petite veuve chichement installée à Saint-Cloud ― une banlieusarde, quoi... ― qui se débrouille avec une pension de réversion de 30 000 euros, deux propriétés estimées conjointement à 3 millions d’euros et pour quelque 2 millions d’euros d’actions et obligations. Même cette gentille mamie-là (elle a un petit côté Liliane sur l’illustration), Hollande veut se la farcir, le pervers !
Bon, mais au Figaro magazine, on lit Libé, et on sait qu’il existe aussi une vraie pauvreté terminale, comme le démontre le portrait du couple de Nantais qui ferme la marche. Deux p’tits salariés lambdas cumulant des revenus aux allures de pourboire (4 350 euros nets, c’est pas plus ou moins le SMIC ça ? Je ne me souviens plus...) et habitant une quasi-caravane à 400 000 euros. Surement que le sosse, il va les laisser en paix, ceux-là ! Il n’aura pas le cœur de prélever quoi que ce soit sur les 30 000 euros de leurs Livrets A !
Loupé : ces petits, ces sans grades, changer de président leur coûtera 500 euros par an (le prix d’une tranche de jambon, ça ?) !
N’empêche, on reste un peu sur sa faim et on aurait aimé que le journal nous renseigne sur la manière dont un intermittent du spectacle septuagénaire et chargé de famille se défend contre les gabelous, lesquels le forcent à se tuer à la tâche juste avant de prendre leur retraite de la fonction publique à 55 ans. Ah ben non, suis-je bête, les intermittents du spectacle qui souffrent sous Sarko, c’est plutôt pour Libé, non ?

Hollande : les Grecs ravis que la France suive leurs pas

Cette semaine, les journalistes grecs ont fait part de leur espérance en François Hollande et de leur volonté de le voir élu président de la France. Étant donnée la situation de la Grèce, a-t-on vraiment envie de suivre les conseils de ce pays ?
Trois grands quotidiens grecs (Ethnos, Ta Nea, Elefteros Typos) ont salué cette semaine la candidature de François Hollande et ont fait part de leur soutien au candidat socialiste. Au lieu de se cacher de ce soutien, qui confirme que les incompétents ruinés trouvent le programme de Hollande à leur goût, le candidat socialiste se vante de cet amour des Grecs. Il fait le tour des plateaux de télévision, tout fier, pour raconter que les Grecs croient en lui.

Pour rappel, les Grecs sont actuellement dans une situation catastrophique pour avoir gaspillé l’argent publique pendant des années, pour avoir vécu au dessus de leurs moyens, dans un système d’assistanat.
En conséquence, le chômage est de plus de 19% cette année, dans ce pays fan de François Hollande. Les Grecs ont du concéder une baisse de 22% du salaire minimum. Le pays est ruiné et ses habitants subissent la misère. En suivant la vision poltitico-économique de parasites de leurs dirigeants socialistes, les Grecs en sont arrivés là. Ils voudraient maintenant que la France suive leurs pas.
D’ailleurs, l’économiste Nouriel Roubini nous explique cette semaine que la récession européenne ne fait que commencer et que l’élection de François Hollande empirerait l’économie européenne. « La France élira peut-être un président dont la politique peut effrayer les marchés obligataires », explique-t-il.
Que François Hollande essaye de faire croire que le soutien des Grecs n’est pas une mauvaise nouvelle pour lui, est dans la logique du jeux politique. Que l’ensemble des journalistes considèrent publiquement qu’il s’agit d’une force pour la candidat socialiste est une honte.
Les journalistes lisent-ils les informations qu’ils commentent ? Ne savent-ils pas que la Grèce ne saurait être un exemple de bonne gouvernance. Le fait que les journalistes grecs soutiennent Hollande prouve seulement que son programme ridicule plait aux plus incompétents d’Europe en terme d’économie et de gestion des fonds publics.
C’est ainsi que les médias français, aveuglés par leur militantisme, nous font passer cette information pour une force dans la campagne de Hollande. Quelqu’un peut-il réveiller les élites médiatico-culturelles parisiennes et leur ouvrir les yeux sur ce qu’est la Grève, l’Europe, le monde ?
Bien planqués dans les tours de Canal + et de France télévision, ces journaleux ne craignent pas la désindustrialisation de la France, la crise de l’agriculture ou l’insécurité. En Grèce comme en France, les journalistes sont les derniers touchés par les dégâts économiques causés par leur idéologie socialiste.
L’assistanat oui !! Tel est le message des journalistes Grecs, qui sont surtout heureux de ne bientôt plus être les seuls européens dans le pétrin.
Que François Hollande aille donc gouverner la Grèce, tout le monde sera content. Il n’y a plus rien à détruire là bas…ses camarades socialistes sont déjà passés au pouvoir !
On ne combat pas le chômage par l’assistanat  mais par la compétitivité.

"Un repaire de gauchistes" :

la France vue par les éditorialistes anglo-saxons...

Plus que la poussée de Marine Le Pen, ce sont les propositions de l’extrême gauche qui frappent les observateurs américains et anglo-saxons. Petite revue de presse d’après premier tour.
Les photos de Nicolas Sarkozy et François Hollande sortant de l’isoloir ont fait la première page du New York Times ce lundi. Mais le reportage qui suivait tenait moins aux deux finalistes, qu’à celle arrivée troisième : « Hier, comme à chaque premier tour d’une élection présidentielle, les Français ont voté avec leur cœur, dans quinze jours, au second tour, ils voteront avec leur tête… Comment Marine Le Pen a-t-elle pu ainsi voler leur cœur… ? »
La réponse pour le journaliste tient à la crise, et à « l’anti-sarkozysme » qui s’est emparé de la France. Il note surtout que ce résultat a déjoué les pronostics. Jusqu’alors la campagne présidentielle avait été dominée par la percée dans les sondages et le succès annoncé de Jean-Luc Mélenchon, « un ancien Trotskyste ». Une percée qui n’en finissait pas de surprendre outre-Atlantique. Comment les Français peuvent-il encore croire à des discours de gauche se demandaient les observateurs ?
 « On savait la France plus à gauche que les États-Unis, mais à écouter certains des candidats, on prend conscience du fossé qui nous sépare… » écrit Brad Plumer dans le Washington Post, toujours pas revenu de ce qu’il a entendu dans la bouche de certains candidats. Au point d’avoir dressé la liste des « propositions qu’un candidat d’un des deux grands partis américains ne pourrait pas faire » : taper sans retenue sur le dos de la finance comme Hollande … ; promettre de taxer à 75% les revenus au dessus de 1 million d’euros (sachant que le candidat Mélenchon demande 100% de taxe à partir de 500 000 euros )… ; imposer un plafonnement des rémunérations des patrons ; critiquer tous azimuts la libre entreprise et les marchés, même à droite puisque Marine Le Pen a fait de son score une victoire contre la banque, la finance et les multinationales ».
Un tel radicalisme laisse peu d’options économiques viables à un pays. Surtout un pays en crise, dans un monde en crise. Inquiet des conséquences internationales de telles mesures, Plumer est allé interroger un spécialiste pour essayer de comprendre. Il a trouvé Arthur Goldhammer, directeur du département d’études européennes à l’Université d’Harvard. Pour ce politologue les candidats du premier tour de la présidentielle française se répartissent en deux camps : « le camp des deux candidats arrivés en tête, qui préconisent bon an mal an une forme d’adaptation à la mondialisation » et « le camp des autres qui ont tous en commun de rejeter cette mondialisation ». François Hollande et Nicolas Sarkozy totalisant 56% des voix, le premier camp demeure majoritaire mais « les forces de résistance sont nombreuses et l’anti-establishment puissant ».
De l’autre côté de la Manche, l’hebdomadaire The Economist, a été tout aussi frappé par la prévalence d’un tel discours :  « A regarder la télévision et écouter la radio ces jours-ci en France on pourrait penser que ce pays est un repaire de communistes, d’anticapitalistes et de révolutionnaires ». L’hebdomadaire note que « pas moins de trois candidats sur dix se réclamaient de l’extrême gauche », (Mélenchon, Poutou et Arthaud), donc du fait de la règle d’équité de la campagne officielle « l’extrême gauche a totalisé le tiers du temps de parole à l’écran et sur les ondes »
Et le journal prend plaisir à reproduire quelques perles de campagne sous le titre « Il faut y être pour croire ce que l’on entend » : « A la radio M. Poutou défendait sérieusement la réduction du temps de travail de 35 à 32 heures en précisant que le but ultime est de « travailler le moins possible et gagner le plus possible… et si ne pas travailler du tout était possible, nous ne serions pas contre ».
« Jean Luc Mélenchon a ranimé la vieille alliance entre le parti socialiste et le parti communiste sous les mots d’ordre « prendre le pouvoir » et « partager la richesse » : « Si je suis élu, dit-il, nous partagerons la richesse, et ceux qui ne veulent pas la partager de leur plein gré, la partagerons de force. »
« Jean-Luc Mélenchon (encore lui) dit : « Regardez les riches dans les yeux et ne leur dites pas « je ne suis pas dangereux », dîtes leur au contraire « je suis dangereux et je vais vous vider les poches ».
Et le journaliste de conclure « avec un tel discours ambiant, pas étonnant que, François Hollande, qui, n’importe où ailleurs passerait pour un vieux gauchiste démodé, ait en France une réputation de modéré. »
Cette « modération » est la bouée de sauvetage à laquelle les observateurs étrangers veulent se raccrocher.
Sur la crise de l’euro, dit Arthur Goldhammer, Sarkozy et Hollande « ne sont pas très éloignés », « ils reconnaissent tous deux que quelque chose doit être fait pour changer l’Europe », mais Sarkozy, « véhément et débordant d’énergie s’est sagement rangé derrière Angela Merkel », alors que Hollande « qui a passé sa vie a bâtir des compromis » a promis de tenir une « position ferme». Et d’opiner « il n’est pas sûr qu'il ait la capacité de le faire. »
Tout comme les médias français, les journaux anglo-saxons présentent la victoire du candidat socialiste comme quasi acquise. Même s’ils notent qu’elle suscite peu d’enthousiasme chez les Français. The Economist est allé à Donzy, en Bourgogne, le village qui prédit toujours le vainqueur des scrutins présidentiels. « Donzy vote plutôt Hollande, note le journaliste mais sans enthousiasme »…« Il n’y a aucune ferveur autour de lui », nous dit le maire du village. « Les gens du coin sont résignés à sa victoire » … Il faut dire que c’est « débutant, qui n’a même pas été ministre ».
Mary Ryddell du Telegraph rappelle que les socialistes avaient jadis surnommé François Hollande « Flanby ». Sous sa plume il devient donc « Mr Milk Pudding ».
Plus sérieusement l’Associated Press s’est intéressé aux programmes des deux finalistes face aux échéances qui attendent la France. Le diagnostic est inquiétant : « Aucun des deux candidats ne propose les réformes nécessaires pour remettre la France sur la voie de la réussite économique… Sans croissance, la dette actuelle est insoutenable, et sans réforme la croissance ne repartira pas ! »
Cette sombre perspective est partagée par Desmond Lachman, chercheur de l’American Enterprise Institute qui signe, dans The American du 23 avril, une synthèse implacable de la campagne et des enjeux de l’élection française sous le titre « la prochaine et plus sérieuse phase de la crise européenne »: « L'élection de François Hollande aurait des conséquences sur la crise de l’euro… parce qu’il s’est engagé à aller droit à la collision avec Angela Merkel… et parce que sa posture guerrière contre la finance, sera mal perçues par les marchés… Hollande n’a aucune expérience internationale, la plus haute responsabilité gouvernementale qu’il ait jamais occupée a été celle de maire… Il regarde en arrière, n’offre aucune perspective nouvelle, et se veut la réincarnation du dernier Président socialiste François Mitterrand… Les Français qui sont fatigués de Sarkozy n’aiment guère Hollande… le choix est pour eux déprimant, ils perçoivent que quel que soit le vainqueur c’est la France qui perdra. »