TOUT EST DIT

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jeudi 8 octobre 2009

Frédéric Mitterrand défend «son honneur»

«Je n'ai jamais eu l'intention de démissionner», a assuré le ministre de la Culture sur TF1, qui a reconnu avoir «fait une erreur, pas un crime», en ayant des relations tarifées avec des hommes - majeurs - en Asie.

Frédéric Mitterrand ne démissionnera pas. Interrogé jeudi soir durant le journal de TF1, le ministre de la Culture a souhaité répondre de manière «extrêmement claire» aux accusations dont il est l'objet. Evoquant le chapitre polémique de son livre, où le narrateur s'adonne à des relations tarifées avec des hommes en Asie, il a assuré n'avoir fait «en aucun cas l'apologie du tourisme sexuel». «Oui, j'ai eu des relations avec des garçons, on le sait, je ne m'en cache pas», a-t-il admis. Mais «l'amalgame auquel je suis confronté, d'une totale injustice, voudrait que ces garçons soient des mineurs», a-t-il argumenté. Or, ces relations étaient «à chaque fois avec des gens qui avaient mon âge ou cinq ans de moins, il n'y avait pas la moindre ambiguïté», a martelé Frédéric Mitterrand.

A Laurence Ferrari, qui lui demandait s'il se rendrait à l'Assemblée lors de l'examen d'une éventuelle proposition de loi sur le tourisme sexuel, Frédéric Mitterrand a assuré d'un ton solennel, qu'il condamnait «absolument le tourisme sexuel qui est une honte et la pédophilie à laquelle [il n'a] jamais participé».

«Un désir de vengeance» des socialistes

Le ministre de la Culture a également vivement répondu à ceux qui l'ont, depuis le début de la semaine, appelé à la démission. Il y a d'abord «des gens dont je comprends le ressentiment», a-t-il dit, citant nommément Marine Le Pen, qui a lancé la polémique en lisant des extraits de La Mauvaise vie lundi soir durant l'émission Mots croisés. Et il y a les autres, «y compris dans les rangs socialistes», animés par «un désir de rancune et de vengeance». «Je ne rajouterai pas l'indignité à l'injustice» en démissionnant, a expliqué Frédéric Mitterrand. Nicolas Sarkozy, qui l'a reçu jeudi matin, lui a ainsi témoigné «sa confiance, tout comme M. Fillon, qui a dit ensuite aux cadres de l'UMP qu'il avait commencé à m'apprécier quand il avait lu mon livre, il y a quatre ans.»

Disant sa douleur de se voir au centre de cette polémique, Frédéric Mitterrand a fait part à plusieurs reprises de sa vive émotion : «Je pense à mon honneur, ma famille, mes enfants, je pense à ma mère, je suis ému, ce sont des choses importantes». Le ministre a par ailleurs rappelé que son livre, «bien accueilli par la critique» lors de sa sortie, n'était pas «complètement autobiographique», même s'il s'agit d'une vie «qui ressemble beaucoup» à la sienne. C'est un récit où il y a beaucoup de violence, de force». «Il y a aussi des descriptions qui sont rudes, car on ne fait pas la bonne littérature avec de bons sentiments», a-t-il lancé.

«J'ai fait une faute contre l'idée de la dignité humaine»

Frédéric Mitterrand a toutefois reconnu qu'avoir payé pour ces relations sexuelles était une erreur. «Une erreur oui, un crime non, une faute même pas», a-t-il assené, «puisque j'étais chaque fois avec des gens qui avaient mon âge et qui étaient consentants». «Avec le temps, je pense que j'ai fait une faute contre l'idée de la dignité humaine, et je pense que d'une certaine manière, il faut se refuser absolument à ce genre d'échange», a-t-il poursuivi.

Le ministre a aussi admis qu'il avait peut-être réagi avec trop d'émotion à l'arrestation de Roman Polanski il y a bientôt deux semaines. Mais «le ministre de la Culture s'occupe des artistes et ne les abandonne pas», a-t-il une nouvelle fois justifié.

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Première à réagir à cette interview, Marine Le Pen a jugé que le ministre de la Culture, «plus encore qu'hier», devait démissionner. «M. Mitterrand a menti avec beaucoup d'impunité. On pouvait lui reconnaître une qualité de sincérité quand il parlait d'autobiographie [...] Mais quant à faire croire aux Français que les gosses dont il parle dans son livre sont des hommes de 40 ans, il rajoute l'indignité à l'indignité», a déclaré la vice-présidente du Front national.

Royal perd son Bergé

Le mécène et collectionneur prend ses distances avec l'ex-candidate à l'Elysée, qu'il avait soutenue ardemment. Son nouveau champion: Vincent Peillon.

C'est un lâchage de plus pour Ségolène Royal. Et c'est, sans doute, le plus embarrassant. L'un des rares mécènes à gauche, Pierre Bergé, qui a longtemps soutenu sans compter la candidate de 2007, prend le large. Le cofondateur de la maison de couture Yves Saint Laurent a beau affirmer officiellement le contraire - "Je ne déserte pas le camp Royal" - les faits sont là : Bergé lui a presque coupé, en un an, son financement.

En septembre 2008, il avait ainsi payé l'essentiel des dépenses de la Fête de la fraternité, de la location du Zénith de Paris aux honoraires du metteur en scène de Royal, en qui il voyait l'héritière de la geste mitterrandienne, la femme déterminée à marquer l'Histoire. Mais, en septembre 2009, il n'a pas voulu verser le moindre euro pour la seconde édition de la Fête de la fraternité. Résultat, Royal, qui n'avait pas les moyens de réserver le Zénith de Montpellier (coût: 15 000 euros), a dû réunir ses troupes dans un parc municipal !

C'est après le congrès de Reims que le tandem s'est désuni. Bergé est déçu par la guérilla que mène la présidente de la région Poitou-Charentes contre la direction du PS. Son amateurisme l'irrite. Au printemps dernier, l'homme d'affaires refuse de verser une aide substantielle qu'elle lui demande pour relancer son mouvement Désirs d'avenir. Il accepte seulement de prendre en charge la refonte du site Internet. Sauf que, en juillet, il découvre que le compagnon de Ségolène Royal a été chargé de mener ce travail (voir L'Express du 17 septembre 2009). Mécontent, il arrête tout.
Le 18 septembre arrive l'heure des explications. Bergé et Royal se donnent rendez-vous au bar de l'hôtel Montalembert, à Paris. A partir de ce moment-là, le divorce est enclenché. Mais en douceur. Bergé ne goûte guère les clashs. "Il ne lâche jamais personne; en la matière, il est inébranlable", note Malek Boutih, ancien président de SOS-Racisme. "C'est un homme extrêmement fidèle en amitié, même quand on a eu des désaccords politiques", renchérit Laurent Fabius, qui fut son protégé jusqu'au référendum sur la Constitution européenne, où Bergé batailla pour le oui.

Alors, pour faire taire les rumeurs, il s'affiche avec Royal au théâtre Dejazet, le 5 octobre, à Paris, lors d'une réunion de Désirs d'avenir autour de Bernard-Henri Lévy. Remercié pour sa "présence chaleureuse" par l'élue socialiste, Bergé est ovationné par la salle. Mais, in petto, il a tourné la page, sans la déchirer. "Il la laisse descendre elle-même les marches", explique un proche.

Et s'il paie ses bureaux boulevard Raspail - 8 000 euros mensuels pour 300 mètres carrés - il ne perd pas de vue qu'au printemps 2011, pour respecter la législation sur les comptes de campagne de la présidentielle, cette aide devra cesser. "Bergé reste un soutien et un adhérent important de Désirs d'avenir", persiste à croire le député maire de Laval, Guillaume Garot.

Encourager l'émergence d'un quadra non énarque

Dans la perspective des primaires, cette séparation est lourde de conséquences. Bien sûr, Royal conserve une capacité à nulle autre pareille à attirer les caméras et la foule, même avec moins de moyens. Mais voilà que Bergé s'éloigne d'elle pour mieux pousser un autre socialiste. Et pas n'importe lequel: l'eurodéputé Vincent Peillon, qui a déjà entrepris une OPA sur le courant de Royal, l'Espoir à gauche, dont il est désormais le principal animateur. "Je regrette que Ségolène ne se soit pas retirée avant le congrès en faveur de Vincent Peillon pour le poste de premier secrétaire, confie Pierre Bergé à L'Express. Il aurait pu être le candidat de consensus parfait."
Le mécène s'est visiblement découvert un nouveau champion. Il l'accompagne sur les plateaux télé, déjeune avec lui, s'assoit au premier rang de ses réunions politiques. Ne rate aucun rendez-vous. Le 14 novembre prochain, jour de son 79e anniversaire, il avait prévu d'aller écouter le parlementaire à Dijon - une table ronde finalement reportée et à laquelle, bien sûr, il se rendra.

Bergé, l'amoureux des lettres, le bibliophile, retrouve là un homme de l'écrit. Il a adoré son livre La Révolution française n'est pas terminée (Seuil). Dans une classe politique où les enfants de la télévision sont légion, il se réjouit d'encourager l'émergence d'un quadra non énarque, mais agrégé de philosophie, à qui il peut confier son goût pour les hégéliens anarchistes, comme Max Stirner.

Dans son élan, l'ancien complice d'Yves Saint Laurent oublie un peu vite que Peillon sait aussi être un redoutable homme d'appareil, dont la faible notoriété peut constituer un handicap pour 2012. "C'est au pied du mur qu'on voit le maçon", rétorque, sibyllin, Bergé, qui ajoute: "Le mur est encore loin d'être dressé." Déjà, il a versé 7 000 euros, en mai, pour aider l'Espoir à gauche. Et se dit prêt à user de son énergie et de son... carnet de chèques : "Si Peillon veut que je l'aide, on peut en parler, ça peut se faire", poursuit-il. Une écurie présidentielle est en germe, même si l'eurodéputé a déclaré ne pas vouloir se présenter aux primaires socialistes.

Bergé est-il en train de rebattre les cartes au sein du PS ? "C'est un homme qui a été compagnon de route de la gauche, mais ses choix n'ont pas la prétention d'être déterminants", nuance Laurent Fabius. Comme une collection d'habits en chasse une autre, l'ancien roi de la mode a souvent bondi d'un engagement politique à un autre, au gré de l'air du temps. Il a opté pour les présidents : il vote Valéry Giscard d'Estaing en 1981, ce qui ne l'empêche pas d'accompagner François Mitterrand tout au long de sa présidence. En 1995, il choisit Jacques Chirac. De Nicolas Sarkozy, aujourd'hui, il parle comme d'un "ami".

Dans le passé, il a aussi soutenu Jack Lang, Laurent Fabius, Julien Dray ou Jean Poperen, dont il paya les bureaux au début des années 1990. En 1999, il s'enthousiasme pour la liste de Robert Hue aux européennes. Un temps, il pense sauter le pas et cherche à se présenter comme tête de liste aux municipales, dans le VIe arrondissement de Paris, en 2001, sous la bannière communiste. "J'ai soutenu cette démarche qui n'a pas pu voir le jour", se souvient Robert Hue.

Insatiable, entré tardivement, à 50 ans passés, dans l'arène politique, Pierre Bergé court depuis derrière un rêve : jouer les Pygmalion, comme il le fit dans l'ombre d'Yves Saint Laurent. "Je continuerai, même dans une cave avec trois personnes. Je ne cherche pas à voler au secours de la victoire. Mais, si je peux la favoriser, alors, tant mieux."

Guéant entre les lignes

INTERVIEW - Le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant souhaite par ailleurs que le chef de l'Etat se représente en 2012.

La majorité renâcle sur divers projets. Cela vous inquiète-t-il ?

Le président l'a dit à plusieurs reprises, il ne souhaite pas une armée de godillots. Il trouve profondément sain qu'il y ait du débat dans la majorité. Cela étant, jamais les voix de la majorité n'ont manqué au gouvernement.

Quelles sont les leçons de la législative partielle de Rambouillet ?

La première, c'est que la candidate socialiste était absente du second tour. La deuxième, c'est que si le candidat UMP s'était affiché davantage comme celui de la majorité, cela aurait affermi sa position.

Nicolas Sarkozy reçoit Cécile Duflot, Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno vont chez les Verts. Certains dans la majorité craignent que cela fasse le jeu des écolos.

Le président ne cherche pas à rallier les Verts. Il exprime des convictions profondes dans le domaine de l'environnement et du développement durable. Nous avons avec les Verts des convergences sur certains points. Mais aussi des divergences sur le nucléaire ou la décroissance. Nous, nous voulons la croissance qui permet le progrès et l'amélioration du bien-être social. Nous n'avons pas la même idéologie.

Plusieurs ministres sont réticents à s'engager pour les régionales…

La campagne n'a pas commencé. C'est le 28 novembre que les têtes de liste régionales seront désignées par le conseil national de l'UMP. Le président a souhaité que les ministres qui seraient élus président de région quittent le gouvernement pour exercer leur fonction. Hubert Falco s'est retiré parce qu'il souhaite rester à Toulon. Il est vrai que son retrait a déçu. Quant à Roselyne Bachelot, elle porte deux dossiers majeurs, la grippe H1N1 et la mise en œuvre de la réforme hospitalière. Elle estime que c'est son devoir de continuer. Son retrait est acté en Pays de la Loire.

Quel est le calendrier de la réforme territoriale ?

Il y a eu un très intense travail de préparation avec le comité Balladur et les groupes de réflexion à l'Assemblée et au Sénat. Le projet arrive à maturation. Il vient d'être transmis au Conseil d'État, il sera examiné le 21 octobre en Conseil des ministres et présenté le 14 décembre au Sénat.

Quel est le mode de scrutin retenu pour l'élection des conseillers territoriaux ?

Un projet de loi sera présenté en même temps que le texte sur la réforme territoriale. Ce sera un scrutin uninominal à un tour pour 80 % des conseillers territoriaux. Les 20 % restants seront élus au scrutin proportionnel.

Jean-Pierre Raffarin suggère d'étendre ce système aux législatives pour régler le problème de deuxième tour de l'UMP ?

Il n'y a pas de projet d'étendre ce système à d'autres élections. Ce n'est pas du tout à l'ordre du jour aujourd'hui. Y a-t-il un problème de deuxième tour ? Le président est convaincu que ce qui compte c'est la dynamique du premier.

Que vous inspire
l'accrochage entre Christian Blanc et le premier ministre ?

Ce qui est anormal, c'est que la lettre du secrétaire d'État ait fuité. Le ton était peut-être un peu vif. Mais j'ai préparé beaucoup d'arbitrages interministériels dans ma carrière et j'ai toujours vu des ministres écrire pour demander que l'on modifie un projet de loi. Cette affaire a été dramatisée de façon excessive.

François Fillon est-il sur le départ ?

En ce qui concerne le président de la République, c'est clair, François Fillon n'est pas partant. Le président considère que leur collaboration fonctionne bien. Cette question n'est absolument pas à l'ordre du jour.

Le jour où il quittera Matignon, a-t-il vocation à exercer un poste européen, président du Conseil européen ou Haut représentant pour les affaires étrangères ?

C'est absurde ! Les nominations vont se faire en novembre. Les contacts sont déjà en cours entre chefs d'État et de gouvernement. Il n'y a de ce fait aucune perspective européenne pour François Fillon à court terme.

Pour le poste de Haut représentant, circulent les noms de Bernard Kouchner, Hubert Védrine et Michel Barnier. Quel est le candidat de la France ?

Ce n'est un secret pour personne que la France proposera Michel Barnier comme commissaire européen. Reste à savoir à quelle fonction.

L'ouverture est critiquée dans la majorité. Est-elle toujours d'actualité ?

Le président n'a pas l'intention de former un gouvernement de gauche. Mais il trouve sain d'avoir des personnalités d'autres horizons. Il ne s'agit pas d'augmenter le nombre de personnalités d'ouverture, mais de le maintenir. Avec les mêmes ou avec d'autres.

Quand Frédéric Mitterrand vole au secours de Roman Polanski, ne croyez-vous pas que la droite perd ses repères ?

C'étaient ses mots à lui, il a sa sensibilité, et il est ministre de la Culture. Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a dit les choses différemment. Chacun sait que les faits qui sont reprochés à Polanski sont évidemment condamnables. C'est à la justice américaine de décider.

Vous rentrez de Syrie avec Jean-David Lévitte. N'est-ce pas une mise sur la touche de Bernard Kouchner ?

Certains chefs d'État préfèrent voir des proches du président parce qu'ils veulent passer directement certains messages. Mais avec Bernard Kouchner, nous nous voyons tout le temps et toutes nos démarches sont complémentaires. Il n'y a qu'une seule politique, celle du président. Ensuite on se partage le travail.

A Pittsburgh, Nicolas Sarkozy a été le seul à réclamer des «sanctions» contre l'Iran. Que recouvre ce terme ? S'agit-il de représailles militaires ?

Il y a des négociations en cours à Genève. Nous espérons tous qu'elles pourront se conclure positivement. Il faut que l'on puisse avoir la garantie que l'Iran ne développe pas sa capacité nucléaire militaire. Si les négociations n'aboutissent pas, il faut tout faire pour éviter la guerre, et notamment une initiative de bombardements décidée par Israël. Pour éviter une escalade dangereuse, le président pense qu'il y a encore un palier à franchir dans le degré des sanctions économiques contre l'Iran. Il n'est pas question de sanctions militaires. Il est possible d'aller plus loin dans la restriction des flux financiers, ou l'interdiction des exportations de produits sensibles.

Dans l'affaire Clearstream, Nicolas Sarkozy n'aurait-il pas dû retirer sa constitution de partie civile ?

C'est le genre de faux débat qui détourne de l'essentiel, qui est de savoir la vérité sur quelque chose d'extrêmement grave. Ce n'est pas une affaire personnelle, c'est une affaire de moralité publique. Le président n'a qu'un objectif : savoir ce qui s'est passé. Comme on dit dans la police, on a «monté un turbin» pour détruire un certain nombre de personnalités, dont lui-même. Ce sont des mœurs intolérables.

Le président n'a-t-il pas eu tort d'employer le mot «coupables» ?

Les gens qui comparaissent ont été renvoyés par le juge d'instruction. En général, les coupables figurent parmi ceux qui sont présentés par les juges.

Souhaitez-vous que Nicolas Sarkozy soit à nouveau candidat en 2012 ?

C'est lui qui décidera le moment venu. A titre personnel, je considère qu'il apporte énormément à ce pays et que ce serait bien qu'il poursuive son action de réforme et de modernisation de la France.

Avez vous lu le dernier livre de Valéry Giscard d'Estaing ?

Non je n'ai plus le temps de lire.

Lirez-vous les mémoires de Jacques Chirac ?

Je suis davantage tenté…

Des taxis noirs londoniens "made in China"

Faisons un test. Demandons à une personne qui ne serait jamais allée à Londres de nous décrire une image de la ville telle que le cinéma l'a gravée en elle. Les taxis noirs sillonnant la capitale avec leur lumière orange seraient inévitablement mentionnés. Frappé de plein fouet par la récession, ce fleuron des meilleures traditions d'Albion vient de se tourner vers la Chine pour assurer son avenir.
La création d'une coentreprise entre Manganese Bronze, premier constructeur de "black cabs" du royaume, et le groupe chinois Geely doit relancer la production de ces véhicules trapus aux allures de fiacres motorisés. L'usine de Shanghaï doit assembler un millier de taxis par an. Le nouvel associé a également pris 20 % du capital de la firme de Coventry. Depuis la faillite, en 2005, de MG Rover, l'essentiel de la production automobile britannique est assuré par des groupes étrangers. Manganese Bronze est désormais le premier constructeur national.

La crise économique a toutefois fait plonger jusqu'à 40 % la demande de taxis noirs au Royaume-Uni au cours de l'année écoulée. En diminuant les recettes des 21 000 chauffeurs londoniens attitrés, la concurrence des "mini cabs", véhicules sans signe distinctif que l'on doit appeler au préalable, a pénalisé le renouvellement du parc. La production quotidienne de taxis noirs est tombée à douze véhicules. Par ailleurs, la compagnie a été contrainte de mettre fin à l'accord de distribution à Chicago et à San Francisco en raison d'un désaccord avec son représentant américain.

"Londres a le meilleur système de taxi au monde. La popularité de la marque constitue un formidable atout à l'exportation", clame John Russel, directeur général de Manganese Bronze. Et de rappeler que pour qu'un taxi soit homologué, il faut que le véhicule puisse virer de 180° quasiment sur place, prévoir un emplacement spécial pour les bagages à côté du chauffeur. La hauteur "convenable" doit permettre d'y prendre place sans ôter son haut-de-forme. A l'écouter, la conduite n'admet aucun laisser-aller.

L'antenne chinoise doit servir de tremplin pour s'attaquer à l'Asie du Sud-Est et au Proche-Orient. Des exploitants de pays anglophiles comme l'Espagne et le Portugal se sont dits intéressés par ce symbole d'un certain art de rouler. Voire d'un art de vivre.
Marc Roche

Service minimum à l'Elysée pour le président turc

Le président turc Abdullah Gül voulait une inauguration en grande pompe pour la Saison de la Turquie en France. Elle aura lieu en petit comité au Grand Palais, Nicolas Sarkozy ne voulant pas s'afficher ostensiblement avec le président d'un pays dont il s'oppose à l'adhésion à l'Union européenne (UE).
La visite de l'exposition "De Byzance à Istanbul, un port pour deux continents" au Grand Palais sera expédiée, vendredi 9 octobre à midi, en une demi-heure, avec trois arrêts dans l'exposition. Celle-ci aurait dû être présentée par sa commissaire, la Turque Nazan Ölcer. Mais M. Sarkozy veut entendre parler français. Un compromis devrait permettre d'avoir une présentation conjointe avec l'historien français Pierre Chuvin.

La visibilité politique de la Saison, décidée en 2006 par Jacques Chirac, partisan de l'adhésion turque, et confiée à l'un de ses proches, Stanislas Pierret, est réduite a minima. Elle commence très tard, alors qu'il avait été envisagé de lui donner de l'ampleur en la faisant fusionner avec le vernissage d'expositions à Lille, en mars. M. Sarkozy ne voulait pas d'interférences avec les élections européennes de juin.

Mercredi soir 7 octobre, aucun ministre ne s'était déplacé au dîner offert à Paris par l'Ifri (Institut français des relations internationales) en l'honneur de M. Gül, qui rencontrait jeudi le premier ministre, François Fillon, et le président du Sénat, Gérard Larcher, ainsi que des responsables de l'économie. Il n'y aura pas non plus de point presse à l'issue du déjeuner de travail de vendredi à l'Elysée entre les présidents des deux pays.

Les deux hommes ont décidé de ne pas parler des affaires qui fâchent. On s'entretiendra de tout, sauf de l'essentiel, l'adhésion européenne. On parlera donc géopolitique, M. Gül voulant montrer que son pays a la même stratégie que l'Europe et la France au Proche-Orient et dans le Caucase. Il a noué des liens historiques avec Israël et l'avènement d'un gouvernement islamiste modéré, en 2002, a facilité le dialogue avec les pays arabo-musulmans.

La Turquie dispose d'une relation privilégiée avec la Syrie et sert de médiateur avec le Hamas palestinien. Ankara va reprendre la direction des forces armées de l'Isaf en Afghanistan le 1ernovembre, dans la foulée de la France. Elle dialogue avec l'Iran.

Bref, selon M. Gül, son pays dispose comme l'Europe d'un "soft power" consistant à œuvrer pour la paix et la stabilité dans la région et à diffuser les valeurs de démocratie, de laïcité et d'économie de marché.

Même sur le brûlant sujet arménien, les choses bougent et la puissante diaspora de France n'avait pas prévu de manifester contre M. Gül. Ce dernier a assisté, cet été à Erevan, à un match de football entre l'Arménie et la Turquie. Samedi, les deux pays comptent signer en Suisse un protocole pour normaliser leurs relations. Le sujet reste délicat : l'exposition au Grand Palais ne met pas autant en valeur les apports arméniens et juifs que l'aurait souhaité la partie française.

PERCÉE SUR L'ARMÉNIE

Globalement, la Turquie a proposé la création d'un forum de stabilité pour résoudre les conflits gelés au Caucase. Cela après avoir fait preuve de prudence pendant le conflit russo-géorgien d'août2008, où M.Sarkozy a joué les médiateurs. Elle n'avait pas permis aux navires de guerre américains de franchir le Bosphore pour croiser en mer Noire.

Enfin, avec l'UE, M. Gül espère ouvrir rapidement de nouveaux chapitres de négociations. La présidence suédoise pense à l'environnement. Ce processus risque de se tarir : cinq chapitres sur trente-cinq sont bloqués par Paris, car ils préjugent d'une adhésion complète (institutions, euro, etc.). Huit autres le sont parce qu'Ankara a refusé d'étendre son union douanière à Chypre lorsqu'elle est entrée dans l'UE en 2004, estimant que ce serait reconnaître ce pays.

La Commission doit remettre un rapport sur le sujet avant décembre. Peu importe l'évolution formelle des négociations, M.Gül estime que les Turcs doivent se hisser d'eux-mêmes au niveau européen, car c'est leur intérêt.

Même stratégie géopolitique, mêmes valeurs, avec une économie dynamique forte de 80 illions d'habitants : M. Gül espère que M.Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel finiront par ouvrir les yeux et changeront d'avis sur son pays.

En avril, Paris avait été choqué par l'opposition turque à la nomination du premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen au secrétariat général de l'OTAN. Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan lui reprochait d'abriter des télévisions kurdes et d'avoir laissé publier des caricatures du Prophète.
Arnaud Leparmentier

Grand Paris : J.-P. Huchon fustige le "syndrome du baron Haussmann"

Invité des "Questions du mercredi" , une émission de France Inter, "Le Monde" et Dailymotion, le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, est revenu sur la gestion du Grand Paris par Christian Blanc. Il a moqué l'administration de ce dossier, marquée par les "séquelles du jacobinisme et du centralisme", regrettant que M. Blanc n'ait pas daigné le recevoir pendant un an.
Par ailleurs, M. Huchon a été questionné les mœurs de Frédéric Mitterrand, qui raconte dans un livre son expérience du tourisme sexuel. Le président de région s'est dit en accord avec ceux qui s'indignent, y compris Marine Le Pen.
QUE DIRE DE PLUS À PROPOS DE JP HUCHON ? RIEN IL SE DISCRÉDITE BIEN TOUT SEUL.