TOUT EST DIT

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samedi 24 juillet 2010


Fortes thunes

Mon unique lecture de l'été sera donc la liste, parue dans Challenges de juillet, des plus grosses fortunes françaises." Les riches sont différents de nous ", disait Fitzgerald à Hemingway. Qui répondait : " Oui, ils sont plus riches . " Dans les années 50, l'auteur de " Pour qui sonne le glas " a écrit plusieurs livres et ne les a pas publiés. La raison : il refusait d'engraisser le fisc. L'auteur le plus cabochard de sa génération perdue. Au lieu d'envoyer le manuscrit à son éditeur, il le déposait à la banque, dans un coffre. Ce qui nous a donné la plus belle oeuvre posthume de tous les temps : " Iles à la dérive ", " Le jardin d'Eden ", " La vérité à la lumière de l'aube ", " L'été dangereux " et " Paris est une fête ".

La fortune de Mme Bettencourt a progressé de 40 % en un an. J'espère que ça a consolé Liliane des avanies qu'on lui a faites ici ou là dans les journaux. Je crois, moi, que tout le monde est content d'être le centre d'intérêt des médias, surtout les gens timides et réservés. Ils sont délivrés de la souffrance d'être timides et réservés. Même les braqueurs aiment avoir de bonnes critiques, le lendemain de l'attaque d'un fourgon blindé à l'arme de guerre. Le mal qu'ils se sont donné. Le succès financier ne leur suffit pas, il leur faut aussi les félicitations de la presse. Jean-Claude Decaux encore plus fort : sa fortune a doublé en 2009. Elle est désormais de 3 milliards 200 millions d'euros. Il pourrait faire un geste envers les Parisiens : la gratuité du Vélib', par exemple. Patrick Ricard, un prénom et une boisson chers à mon coeur, a gagné huit places dans le classement de Challenges : il était 24e, il est 16e. Devant les frères Bouygues. Je suis sûr, en plus, qu'il ne regarde jamais la télé.

Grâce aux gens du Nord , Jérôme Seydoux, le producteur de " Bienvenue chez les Ch'tis ", a pris vingt places, passant devant Elisabeth Badinter, elle-même à la tête de 650 millions d'euros. On se demande pourquoi, dans ces conditions favorables, elle se fatigue à écrire des best-sellers contre les mères de famille. Stéphane Courbit possède lui aussi 650 millions avec son groupe LOV. All you need is 650 millions. Guy Debord, l'un de ses auteurs de chevet, serait fier de sa situation, faute de l'être de son situationnisme.

A la 75e place, le choc : Didier Daeninckx et sa famille, avec 500 millions. C'était un simple problème de lunettes. Il fallait lire Didier Deconinck. Les comptes du pharmacien Pierre Fabre se sont redressés, ça doit être parce qu'il a laissé tomber l'édition. Il faut être un génie des affaires comme Antoine Gallimard pour gagner de l'argent avec des livres. Il en est où, d'ailleurs, dans la liste de Challenges, Antoine ? 178e. Ce n'est pas terrible, mais il a gagné quarante-six places. Grâce à une réduction des à-valoir ?

Un Besson : Luc (105 millions). A égalité avec mon ancien éditeur, Francis Esménard, PDG d'Albin Michel. Derrière eux, Pierre Bergé : 289e. Voilà ce qui arrive quand on dilapide ses sous avec des femmes politiques de gauche, la charité spectacle et des prix littéraires : on se retrouve avec 100 petits millions de rien du tout.

Les plus pauvres des riches s'appellent Pierre-Antoine Bernheim et Martine Orsini-Bernheim : 500 es avec 53 millions. Ils vont se faire chambrer tout l'été par les copains en meilleure position qu'eux. Il y a une explication : Pierre-Antoine écrit des livres.


Patrick Besson


Comment la France a ruiné son agriculture

La mondialisation a déclenché une nouvelle révolution agricole. Du côté de la demande, la consommation alimentaire explose avec la croissance et l'enrichissement de la population mondiale. La Terre comptera 9 milliards d'hommes en 2050 contre 2,5 milliards en 1950, dont une majorité de citadins ; leurs exigences alimentaires ne cessent de progresser en quantité (un Chinois consomme 59 kilos de viande contre 13 en 1980) mais aussi en qualité (laitages, fruits et légumes) et en sécurité. Du côté de l'offre, cinq évolutions se font jour. La tension entre la population et les ressources, notamment en Chine, qui abrite 25 % de la population mondiale mais ne dispose que de 9 % des terres arables et 7 % des réserves d'eau. Le développement d'une agriculture offshore avec l'achat ou la location de terres (20 millions d'hectares depuis 2006, en majorité en Afrique, qui représente 80 % des espaces disponibles) par la Chine, la Corée du Sud ou les pays du Golfe via leurs fonds souverains. L'émergence des superpuissances agricoles du Sud, à l'image du Brésil, qui se positionne comme le nouveau grenier du monde et plus largement de l'Amérique latine, dont les exportations vers l'Europe sont passées de 17 à 25 milliards d'euros depuis 2000. L'intensité de l'innovation dans un secteur décisif tant pour l'alimentation que l'énergie avec les substituts aux matières fossiles. Enfin, la contrainte écologique avec la nécessité de produire plus tout en protégeant les terres, les ressources en eau et en énergie, la qualité de l'air et la santé des consommateurs.

En dépit de leurs atouts et du dynamisme de la demande, l'agriculture et les agriculteurs français sont sinistrés. Le secteur, qui génère 4 millions d'emplois, constitue un pilier majeur de l'économie française. Il dispose du meilleur potentiel en Europe, alignant 30 millions d'hectares, des pôles d'excellence dans la consommation de masse et le luxe, une recherche traditionnellement forte, une industrie agroalimentaire et une distribution puissantes. Pourtant, ses performances se sont effondrées, avec une chute de 9,1 à 6 milliards d'euros de l'excédent commercial en 2009 qui ravale notre pays au troisième rang européen, très loin derrière l'Allemagne. Le décrochage est particulièrement brutal dans les céréales (- 24 %), les vins et champagnes (- 22 %, alors que la consommation mondiale a progressé de 15 % en une décennie), les produits laitiers et les fromages (- 16 %). Dans le même temps, le déficit se creuse fortement pour la viande (quand les exportations allemandes de porc ont bondi de 35 % en cinq ans) comme pour les fruits et légumes. La conséquence immédiate est une violente crise du revenu des agriculteurs, qui a diminué de 34 % en 2009 après avoir perdu 20 % en 2008, malgré le déversement de 11 milliards d'euros de subventions européennes. La compétitivité de l'agriculture française a été ruinée par l'étatisme, le malthusianisme et le protectionnisme promus par les pouvoirs publics et les syndicats. Au lieu de s'adapter à l'évolution inéluctable de la politique agricole commune en raison de l'élargissement et du redéploiement du budget de l'Union vers les politiques de soutien de la compétitivité, gouvernements et représentants du monde agricole ont lutté pour ériger l'agriculture et l'Europe en forteresses, coupées des marchés et des consommateurs. Les prix se sont envolés sous la pression des coûts du travail, de la multiplication des réglementations et des taxes, de la surévaluation de l'euro enfin. Le secteur est passé sous complet contrôle de l'Etat, qui mobilise un nombre de fonctionnaires supérieur à celui des exploitants pour gérer quelque 300 procédures de subventions accaparant le tiers du temps de travail des producteurs. L'économie subventionnée est allée de pair avec la promotion de l'agriculteur jardinier du paysage au détriment du producteur. Le Grenelle de l'environnement a porté le coup de grâce en interdisant de fait les OGM, provoquant le déclassement de la recherche française dans les biotechnologies.

L'agriculture, à l'image de l'appareil productif français, n'est nullement condamnée mais doit produire, investir et innover dans la mondialisation. Les exploitations doivent être concentrées et spécialisées, à l'exemple des pays d'Europe du Nord. Des filières de production ont vocation à être mises en place comme en Allemagne, avec une négociation contractuelle intégrant le partage de la valeur ajoutée. L'évolution des besoins et des goûts des consommateurs gagnerait à être prise en compte, notamment dans le secteur viticole, où la complexité des appellations et l'envolée des tarifs se sont conjuguées pour faire la fortune des exportations des Etats-Unis, de l'Argentine, du Chili et de l'Australie dont les parts de marché mondiales ont progressé de 20 à 31 % en dix ans. Les subventions européennes devraient être régionalisées, distinctes selon les types d'exploitations (intensives, intermédiaires, hors sol, touristiques...) et dirigées vers la production à travers le développement des mécanismes contractuels et des marchés. Enfin, la recherche et les investissements dans les biotechnologies doivent être libérés. L'étatisme et le corporatisme ont écarté l'agriculture comme la France du tournant de la mondialisation. Leur salut ne se trouve pas dans la réhabilitation de l'économie administrée, mais dans la reconstruction d'une offre compétitive tournée vers les consommateurs du XXIe siècle.



La construction du mythe gaullien

Personne ne peut prétendre incarner aujourd'hui l'héritage politique gaulliste, mais le mythe national gaullien n'a jamais été plus resplendissant qu'en cette année 2010. Tout converge pour cela : le 70e anniversaire du 18 juin 1940 précède de quelques mois seulement le 40e anniversaire de la mort du Général. Dans un pays qui a toujours eu la passion des commémorations - elle va de pair avec l'obsession du déclin -, cela pourrait suffire. La violence de la crise financière et économique mondiale, la bataille de l'identité nationale, l'éternelle angoisse française, la litanie délétère des défaillances ministérielles additionnent également leurs effets pour exalter le culte de l'homme providentiel qui hissait comme personne la France vers le haut et méprisait si ostensiblement l'argent. Le spleen français fait rayonner le mythe gaullien.

Le grand intérêt de l'essai remarquable que consacre Sudhir Hazareesingh à la construction du mythe gaullien (1) est de démêler ce qui dans la religion gaullienne relève du fleuve de l'Histoire et ce qui appartient à la patiente architecture d'une entreprise politique. L'auteur, historien britannique d'origine mauricienne, enseignant à Oxford, offre l'avantage supplémentaire d'être également un spécialiste de la légende napoléonienne. Cela lui permet de rectifier l'absurde idée reçue selon laquelle Charles de Gaulle aurait rejeté l'héritage de l'Empereur. Il n'en est évidemment rien et Sudhir Hazareesingh établit au contraire qu'en 1969, juste avant d'être congédié par les Français, le Général préparait un grand discours à l'occasion du 200e anniversaire de la naissance de Napoléon Bonaparte. Nous n'en saurons jamais plus sur ce texte qui aurait été, à coup sûr, un morceau de bravoure homérique.

En revanche, grâce à l'universitaire d'Oxford, on mesure beaucoup plus clairement et méthodiquement les composantes du mythe gaullien. Outre une bibliographie immense, il utilise de nombreuses sources nouvelles, comme la correspondance gigantesque adressée au Général et maintes archives désormais ouvertes. Pour commencer, bien sûr, la rébellion fondatrice, le fameux discours du 18 juin 1940. Il fut peu entendu, il devient, magnifié par le mythe, la source glorieuse d'une épopée qui mène au premier, au plus incontestable pilier de la légende gaullienne, la figure de libérateur de la patrie. L'auteur distingue subtilement entre les périodes où le 18 Juin est célébré et celles où le Général impose la sobriété du souvenir pour écarter toute présomption de césarisme. Il y a aussi, cela va de soi, l'éclat du père fondateur revenant au pouvoir en 1958, jetant aussitôt avec Michel Debré les fondations de la Ve République. Entre-temps, il y a eu l'aventure avortée du RPF, que la mythologie efface pieusement, puis une cure de silence hautain rompue par la publication fracassante des " Mémoires de guerre " qui sont au gaullisme ce que le " Mémorial de Sainte-Hélène " fut au bonapartisme, à ceci près que le Général est son propre Las Cases. Il y a encore le chirurgien tragique qui met fin à la guerre d'Algérie (en passant par un considérable mensonge d'Etat), le président qui conduit l'Empire à l'indépendance, le souverain qui invente une politique étrangère épique, magnifiquement imprégnée d'un souverainisme utopique, d'ailleurs plus contestable et contesté que ne le relève l'auteur.

Il y a encore le législateur impérieux, prophète du nucléaire, le fondateur de la " participation " : à la fois novateur et conservateur, de droite mais au-dessus des clivages ordinaires, intransigeant ici, opportuniste là, plus sensible et humain qu'on ne le dit, plus implacable, voire cruel qu'on ne le montre. Touche ultime, sa défaite de 1969 nourrit un remords et prépare la consécration de l'icône que déclenche instantanément sa mort, jusqu'à devenir aujourd'hui la dernière religion laïque du pays : le plus grand Français du XXe siècle assurément, le mythe politique suprême désormais.

Personne n'est parfait, pas même Sudhir Hazareesingh. Si son essai est aussi étincelant qu'acéré, il inspire tout de même deux réserves : pour grandir majestueusement le Général (qui n'en a pas besoin), il diminue inutilement François Mitterrand, qu'il ne s'agit pas de placer à même hauteur, mais qui eut lui aussi de la grandeur (en politique étrangère, par exemple) et dont les derniers mois d'agonie furent aussi impressionnants que l'ultime enfermement de la Boisserie. De surcroît, Sudhir Hazareesingh, porté par son sujet et sa compréhensible admiration, participe lui-même à l'édification du mythe gaullien qu'il dissèque. Ainsi, faire du Général le symbole de l'éducateur civique ou du sage mériterait au moins débat : le moins que l'on puisse dire est que la Ve République gaullienne (1958-1969) n'a pas été un modèle démocratique, tant s'en faut. La justice, l'information, le Parlement ont été bousculés comme jamais. En ce sens, si la grandeur, le courage, le prophétisme du Général sont effectivement incomparables, ils sont porteurs de plus d'unicité que d'exemplarité

Les pom-pom girls, nouvelle passion française?

Culte aux Etats-Unis, le cheerleading fait des émules auprès des jeunes en France, où il recrute à tour de bras. Et enflamme les stades.

Quand les joueurs ont remonté leurs chaussettes, elles ont ajusté leur brassière. Quand ils ont enfilé leur maillot XL, elles ont vérifié coiffure et eye-liner. Et quand ils ont chaussé leurs crampons, elles ont attrapé leurs pompons. Le 11 juillet, à l'heure où la planète foot avait les yeux braqués sur l'Afrique du Sud, les Eurogirls sont, elles aussi, entrées en scène... Mais à Marne-la-Vallée.

Sûr, ces Françaises auraient préféré être à Johannesburg plutôt qu'en Seine-et-Marne, siège d'un parc d'attractions et patrie de Mickey Mouse, où le match était retransmis sur les écrans du Sport's Bar à Eurodisney. Mais elles ont animé la soirée avec enthousiasme, misant sur leurs meilleurs atouts: chorégraphies millimétrées, sourires immuables et silhouettes impeccables. "On est toujours très bien reçu par le public, assure Malika, leur meneuse depuis près de vingt ans. On nous applaudit, on nous dit merci, les mères viennent en courant nous saluer avec leurs petites filles."

Les pom-pom girls, nouvelle passion française? Depuis quelques années, ces troupes de jeunes femmes tout en jupettes, paillettes, tee-shirts moulants et grands écarts faciaux ont envahi stades et gymnases.

La vulgarité n'est pas leur terrain de jeu

"Presque toutes les villes ont leur équipe de pom-pom girls", souligne encore Malika, qui a vu le phénomène prendre de l'ampleur au cours des vingt dernières années. Du basket au rugby, du hockey à la pétanque, en passant par le foot, ces majorettes modernes sont désormais de toutes les manifestations, insufflant un peu de leur féminité dans un univers gonflé à la testostérone.

"Au début, on nous a un peu pris pour des extraterrestres, reconnaît Didier Barraud, porte-voix des Phoxy Girls, une équipe qui suit notamment l'AJ Auxerre. Mais, aujourd'hui, les gens en redemandent." Le rôle de ces reines assumées du kitsch? Accompagner les phases de jeu, mettre de l'ambiance, faire rêver les spectateurs. En somme, créer l'événement. "On évolue de plus en plus vers du sport-spectacle à l'américaine, observe Philippe Colin, directeur artistique de Media Drop, une société d'événementiel. Les clubs veulent diversifier leur public, proposer autre chose que du sport pur. Et sur ce créneau, les pom-pom sont une valeur sûre: on est certain qu'à leur arrivée le public va réagir et crier."
Tenues travaillées, décolletés, musique entraînante et jambes apparentes: la formule est imparable. Mais que les libidineux se refrènent: à chacune de leur prestation, les filles refusent de céder aux clichés. La vulgarité n'est pas leur terrain de jeu. "Nous ne sommes pas dans la provocation, soutient Erika Blain, présidente et coach des Pink Ladies. On ne boit pas d'alcool, on n'a pas de contact avec les sportifs, on ne met pas de string. On voit dans le public des gens plus dénudés que nous !"

Pas d'iPhone 4 blanc cet été

Les modèles blanc du téléphone star d'Apple sont « plus difficiles à fabriquer que prévu ». Seules les versions noires sont disponibles.
Apple joue avec les nerfs de ses fans. Lors de la sortie en grandes pompes de l'iPhone 4 le 24 juin dernier, ceux qui rêvaient de s'offrir le dernier smartphone de la firme à la pomme dans sa version à coque blanche ont été déçus : seul le modèle noir était disponible, le blanc ne devant arriver sur le marché qu'à la fin juillet « en raison de problèmes de production ».

Si beaucoup se sont rabattus sur l'iPhone 4 noir, contribuant à faire exploser les ventes du smartphone d'Apple, certains ont tout de même sagement patienté... En vain, vient de leur annoncer sans ménagement Apple aujourd'hui. Le fameux iPhone blanc ne sera en effet disponible que « plus tard dans le courant de l'année » car, indique succinctement le groupe, les modèles blancs « continuent d'être plus difficiles à fabriquer que prévu ». Pas question pour autant de faire son autocritique ou de présenter des excuses à ses fans : Apple précise juste que « la disponibilité du modèle plus populaire iPhone 4 noir n'est pas affectée ». OufDes explications limitées, un zeste de fanfaronnerie au lieu d'un profil bas attendu, des fans déçus... Tous les ingrédients semblent réunis pour créer un « white-iPhoneGate » alors que l'« Antennagate » agite encore le microcosme high-tech. Apple, dont les résultats traversent allégrement les tempêtes, devra peut-être étouffer l'incendie en distribuant, comme pour amadouer ceux qui se plaignaient de la mauvaise réception de leur iPhone 4, des housses... blanches, cette fois-ci.

Un test très cosmétique

Faut-il pousser le cocorico d'usage parce que quatre établissements français ont réussi avec mention « bien » le « stresstest » des banques européennes ? Mais pourquoi n'étaient présentés à l'épreuve que quatre « champions » ? L'Allemagne en avait quatorze dont un échec flagrant pour la Hypo Real Estate nationalisée en pleine restructuration : c'était prévisible.
Que cinq banques espagnoles aient fait preuve de leur incapacité n'est pas étonnant non plus. Madrid avait à tout prix voulu faire participer des établissements régionaux au test, sans doute pour démontrer leurs faiblesses et favoriser des réformes.
Publié à l'heure où ferment les Bourses, le résultat de cet « examen » a surtout une fonction cosmétique car la crédibilité des banques européennes repose largement, à l'égard du marché mondial, sur l'« assurance-vie » de 750 milliards que garantiraient les États dans le cadre du plan de stabilisation arrêté en mai dernier. Toutefois, en traînant des pieds, les Européens se devaient de répondre à l'initiative du secrétaire d'État américain aux finances Timothy Geithner, inventeur de l'épreuve. Et le travail a été confié à la CEBS, un organisme communautaire confidentiel, constamment assiégé par les lobbies financiers et qui - à l'instar de toutes les institutions de l'UE - doit habiller Pierre sans déshabiller Paul en respectant les susceptibilités des États membres.
Pourtant, le test est sérieux. Comme si sur simulation d'ordinateur était expérimentée la résistance d'immeubles aux tremblements de terre sous les plus forts degrés de l'échelle de Richter. Toutefois, avec quelques curiosités. Ainsi, à la demande de plusieurs capitales, quelques « pièces » (celles renfermant par exemple certains emprunts d'État) ont été occultées avant de soumettre les « immeubles » aux secousses virtuelles.
Voilà qui ne semble faire ni chaud ni froid au monde de la finance car les résultats étaient connus dans leurs grandes lignes avant leur publication par le « Committee of European Banking Supervisors ». Sans créer de turbulences, du moins jusqu'à présent. Et l'euro frise de nouveau les 1,30 dollars.
Grâce à l'infinie générosité du contribuable, ultime garant du grand casino, la finance européenne chemine sur la voie de la guérison. On ne peut pas en dire autant de l'économie réelle fragilisée par l'aventurisme bancaire...

Seules 7 banques européennes sur 91 échouent aux tests de résistance

C'est un succès pour les établissements financiers européens : seules cinq banques espagnoles, une banque grecque et une allemande ont échoué à prouver leur capacité de résistance lors des "stress tests", au cours desquels les banques devaient prouver leur capacité à maintenir un ratio de fonds propres "Tier 1" d'au moins 6 % d'ici à la fin 2011, et ce dans des scénarios de crise plus ou moins sévères.

* France

Les quatre banques françaises qui faisaient partie de la liste des banques européennes soumises à des tests de résistance afin de vérifier leur solidité financière ont réussi leur examen "avec succès", a annoncé vendredi la Banque de France. Les quatre banques concernées par ces tests sont BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole et BPCE (Banque populaire Caisse d'épargne) La "marque des banques françaises est vraiment une capacité de résistance très forte", s'est félicité Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, en présentant les résultats de ces tests, commandés par la Commission européenne et organisés par le CECB (Comité européen des contrôleurs bancaires).

Avec ces résultats, les banques françaises montrent qu'elles "figurent parmi les plus solides d'Europe", indique encore la Banque de France. Ces résultats étaient "prévisibles" car ils sont "en ligne avec les résultats obtenus dans les tests régulièrement menés en France et la capacité avérée des banques françaises à traverser la crise récente", a-t-il ajouté. Les banques testées devaient conserver un niveau de fonds propres dit "Tier One" (fonds propres rapportés aux engagements de la banque) de 6 % pour que le régulateur considère qu'elles avaient réussi le test. Or les tests ont montré qu'en cas de tension lié à une crise financière importante, ce ratio cumulé des quatre banques françaises allait tomber à 9,3 % fin 2011, contre 9,9 % fin 2009.

Pour Christian Noyer, même en cas de "scénario adverse", les banques conservent un "niveau de revenus en 2010 et 2011 à peu près le même qu'en 2009". Les quatre banques françaises testées ont toutes reçu un important soutien de l'Etat au plus fort de la crise en 2008, après la faillite de Lehman Brothers. Trois de ces banques ont complètement remboursé cette aide ; la BPCE a encore un reliquat à rembourser.

La ministre de l'économie, Christine Lagarde, s'est aussitôt félicitée de ces résultats, estimant que les banques françaises avaient passé le test "haut la main". "C'est évidemment un sujet de satisfaction parce que ça signifie qu'elles vont pouvoir financer l'économie, les ménages, les entreprises, et que la défiance des marchés devrait maintenant disparaître", a-t-elle déclaré lors d'un point presse.

* Allemagne

La banque Hypo Real Estate a été la seule à échouer aux tests de résistance européens sur les quatorze établissements allemands qui s'y sont soumis, selon les résultats présentés vendredi par la Bundesbank et le BaFin, le gendarme allemand de la Bourse. Hypo Real Estate n'a pas résisté aux deux scénarios négatifs des tests, tombant dans les deux cas sous la barre des 6 % de fonds propres ramenés aux crédits accordés. Mais ce n'est pas une surprise pour l'institut de Munich, en profonde restructuration sous l'étroite direction de l'Etat fédéral, qui l'a nationalisé en 2009.

"Hypo Real Estate évolue presque en dehors de toute concurrence", a reconnu Jochen Sanio, le président du BaFin, lors d'une conférence de presse au siège de la Bundesbank à Francfort. Banque symbole de la crise financière en Allemagne, Hypo Real Estate s'était effondrée fin septembre 2008 à la suite de la chute de Lehman Brothers. Nationalisé depuis l'an dernier, l'établissement n'a jamais caché avoir encore besoin d'une injection de capital d'environ 2 milliards d'euros, qui a déjà obtenu l'aval du Soffin, le fonds allemand d'aide au secteur bancaire. Mais il manque le feu vert de la Commission européenne.

"La restructuration en cours d'Hypo Real Estate n'a pas pu être prise en compte par les tests", a expliqué le ministre des finances allemand Wolfgang Schäuble dans un communiqué. Il s'est félicité des résultats pour les banques allemandes, tout en précisant qu'il fallait "continuer à faire des efforts pour la consolidation des 'Landesbanken'", les banques régionales publiques allemandes, présentées comme le maillon faible du système bancaire du pays.

* Pays-Bas

L'examen est réussi pour les quatre banques testées.

Les 91 banques sous revue représentent 65 % du total des actifs bancaires de l'UE et au moins la moitié des actifs bancaires dans chacun des 27 pays membres. Tous les établissements ont dû passer des tests similaires, portant sur les risques sur les "trading books" (portefeuilles d'actifs financiers) et les "banking books" (portefeuilles bancaires), l'exposition au crédit immobilier, d'entreprises et aux prêts interbancaires ainsi qu'à la volatilité des taux d'intérêt et aux risques de crédit.

* Suisse

Sans grande surprise, les deux principales banques du pays, UBS et Credit Suisse, ont réussi les tests de résistance, ont indiqué vendredi les autorités de surveillance helvétiques. "Même dans le cas d'une crise majeure (...), les deux établissements conserveraient une base de capital solide, avec un ratio Tier 1 d'au moins 8 %", écrit l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma), dans un communiqué de presse.



Qu'est-ce qu'un ratio "Tier 1" ?

Le "Tier 1" est la partie jugée la plus solide des capitaux propres des institutions financières, et est utilisé par les régulateurs afin de mesurer le degré de capitalisation des institutions financières. Le minimum requis, selon les accords de Bâle I, est de 4 %. Dans la pratique, la plupart des banques visent au moins 7 %.



DES TESTS BIDONS AVEC QUATRE BANQUES FRANÇAISES QUI CACHENT CERTAINS EMPRUMTS,ALORS QUE L'ESPAGNE PRÉSENTE MÊME DES ÉTABLISSEMENTS RÉGIONAUX, CE N'EST PAS CONCLUANT POUR LE SYSTÈME BANCAIRE FRANÇAIS, TROP OPAQUE J'IRAI MÊME JUSQU'À DIRE OCCULTE.

Eau : les Parisiens invités à limiter leur consommation

Le préfet de Paris a appelé vendredi à un usage «raisonné» et «économe» de l'eau potable dans la capitale en raison du faible débit de deux cours d'eau, le Lunain en Seine-et-Marne et la Vanne dans l'Yonne. «Le préfet de Paris attire l'attention de tous sur la sensibilité de la situation et sur la nécessité d'utiliser l'eau de manière raisonnée et économe.
Que l'on soit particulier, entreprise, service public ou collectivité, toute consommation d'eau a une incidence sur la ressource, que ce soit en terme de quantité ou de qualité», indique-t-il dans un communiqué.

En raison de la sécheresse estivale, le débit du Lunain est passé «en dessous du seuil d'alerte» et celui de la Vanne «en dessous du seuil de crise», est-il souligné. Les deux rivières servent à l'alimentation en eau potable de Paris, précise le communiqué de la préfecture de région.

«Sont ainsi réunies les conditions de déclenchement des mesures correspondant au seuil de vigilance à Paris, en application de l'arrêté préfectoral du 10 mai 2010 qui définit pour Paris des mesures coordonnées de limitation provisoire des usages de l'eau par principe de solidarité entre les usagers d'une même ressource en eau», ajoute le communiqué, qui évoque aussi les «niveaux très bas des nappes dans l'est du bassin parisien.»

Les vacances d’Obama critiquées

Barack Obama ira bien passer ses vacances en Floride lors du week-end du 15 août. Depuis le début de la marée noire dans le golfe du Mexique, le président américain et sa femme, Michelle, n’ont pas arrêté d’appeler leurs compatriotes à aller faire du tourisme dans la région pour la soutenir. Mais quand, la semaine dernière, la famille présidentielle est partie se détendre pendant deux jours dans la petite ville de Bar Harbor, dans le Maine, les habitants du nord de la Floride et beaucoup d’Américains ont froncé des sourcils : pourquoi les Obama ne viennent-ils pas dans le golfe?

Du coup, les fréquentes vacances du 44e président reviennent souvent dans les discussions ces derniers temps.
Le parti républicain accuse Obama de s’accorder trop de temps libre et de ne pas consacrer toute son attention aux maux du pays. Le comité national républicain (RNC) a ainsi mis en place un site Internet détaillant toutes les activités non officielles d’Obama. D’après le RNC, le locataire de la Maison-Blanche est parti en vacances trois fois depuis le début de la marée noire, le 22 avril (à Ashville, à Chicago et à Bar Harbor), serait allé jouer au golf une dizaine de fois et est allé assister à un concert privé de Paul McCartney.

Pour couronner le tout, du 19 au 28 août, Obama sera en vacances avec famille et amis sur l’île très chic de Martha’s Vineyard, dans le Massachusetts. Les républicains posent alors avec malice cette question : le président préfère-t-il jouer au golf ou sauver le golfe? « Les présidents ont certainement le droit de partir en vacances, comme tout le monde, mais il y a un équilibre délicat à respecter sur la durée et l’endroit où ils doivent se rendre, explique Brad Blakeman, ancien membre du staff de George W. Bush. Les présidents doivent se rendre compte que leurs moindres faits et gestes sont observés. »

Les démocrates ont répliqué aux critiques des républicains en rappelant que durant ses deux mandats, Bush avait passé près de neuf cent soixante-dix-sept jours à Camp David et dans son ranch de Crawford (Texas). Ancien conseiller de Bill Clinton, Paul Begala a tenu à souligner que, même en vacances, « le président restait le président, et ce, peu importe où il se trouve. Les Américains peuvent ne pas apprécier la politique du président, mais ils ne doivent pas douter de son sérieux. Le président est un homme qui se donne à fond et travaille durement. » Il n’empêche : un président averti en vaut deux.

PERSONNE N'EST À L'ABRI, MÊME PAS OBAMA...N'A-T-IL PAS DE CAP NÈGRE, LUI ?
(sans vouloir faire de jeu de mot raciste)