TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 30 juillet 2011

Nicolas Hulot envisagerait de quitter Europe Ecologie-Les Verts

Défait par Eva Joly lors de la primaire d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Nicolas Hulot pourrait quitter le parti écologiste avant la fin août, indique son conseiller Jean-Paul Besset. L'animateur de télévision avait auparavant exprimé sa déception dans le magazine Bretons, critiquant durement le rassemblement écologiste et certains de ses cadres, tout en se défendant de vouloir régler des comptes.

Dans le quotidien La Montagne paru samedi 30 juillet, Jean-Paul Besset laisse entendre que Nicolas Hulot pourrait quitter EELV avant les journées d'été du rassemblement écologique, du 18 au 20 août à Clermont-Ferrand. "Si vous voulez mon sentiment personnel, il ne viendra pas à Clermont", dit-il. Vendredi, sur France info, Nicolas Hulot avait lui-même assuré, face à "l'immense gâchis" de sa défaite à la primaire, "qu'il ne sert à rien d'insister".
Interrogé par Bretons, l'animateur estime que la primaire qui l'a opposé à l'ex-magistrate Eva Joly "aura donné un spectacle assez préjudiciable" de l'écologie. Selon lui, tout à été fait par les cadres du mouvement pour lui compliquer la tâche, du calendrier choisi au périmètre de vote. Il se demande aussi "quel diplôme de psychologie il faut avoir pour comprendre leur fonctionnement".
UN RAPPROCHEMENT AVEC BORLOO ?
"De Jean-Vincent Placé à Dany Cohn-Bendit, en passant par Cécile Duflot et Noël Mamère, ils n'ont eu de cesse de me demander de les rejoindre. Mamère m'a dit que j'étais le seul candidat possible. Et pourtant, il fut le premier à m'envoyer des banderilles quand je me suis présenté", déplore-t-il. Néanmoins, l'animateur assure n'avoir aucune rancœur envers Eva Joly, qui a obtenu une victoire très nette avec 58,16 % des voix.
L'annonce du probable départ de Nicolas Hulot d'EELV relance les spéculations sur un rapprochement avec Jean-Louis Borloo, le leader du Parti radical qui semble préparer sa candidature à la présidentielle de 2012. L'animateur avait semé le trouble lors du congrès des écologistes en confiant à des journalistes qu'il avait "pendant un court temps" envisagé un tandem avec Jean-Louis Borloo. Ce dernier avait aussitôt redit "son estime" pour l'écologiste, avec lequel il avait travaillé lors du Grenelle de l'environnement.

Les retraités allemands à Athènes pour former les Grecs

Pour rendre la Grèce plus compétitive, le commissaire européen à l'Énergie suggère que des professeurs d'écoles professionnelles et des artisans qualifés à la retraite soient envoyés à Athènes.

Comment faire pour que l'économie grecque devienne aussi compétitive que l'allemande ? Rien de plus simple. «J'imagine que des professeurs d'écoles professionnelles et des artisans qualifiés à la retraite seraient volontaires pour être envoyés (en Grèce) à durée déterminée», vient de suggérer le commissaire européen à l'Énergie, l'Allemand Günther Oettinger, dans un entretien au Hamburger Abendblatt. «Nous espérons que la culture économique allemande se laissera transférer à la Grèce», a déclaré simultanément le ministre de l'Économie, Philipp Rösler, par ailleurs vice-chancelier du gouvernement Merkel, en tant que patron du parti libéral.
Ce ministre d'à peine 38 ans, d'origine vietnamienne, incarne les vertus du métissage et il en est fier. Philipp Rösler considère qu'il n'y a aucune raison pour que les méthodes appliquées pour remettre à flot l'ex-RDA communiste ne marchent pas au profit de la Grèce. Ses propos, aux relents d'impérialisme culturel, paraîtront un brin naïfs. Mais ils reflètent manifestement une large partie de l'opinion publique outre-Rhin. Et après tout ne prête-t-on pas à Jean Monnet, l'un des pères fondateurs de l'Europe, cette formule, «Si c'était à refaire, je commencerais par la culture» ? C'est le moment ou jamais d'essayer.
LES ALLEMANDS NE MANQUENT PAS D'AIR, QUELLE IMPUDENCE !
POUR QUI SE PRENNENT-ILS ?
JAMAIS JE NE ME SOUMETTRAI À CES NAZIS !!!

Les paroles de haine et les actes de mort

Une semaine après le drame, la Norvège enterre ses morts et poursuit une douloureuse introspection. Comment un pays aussi riche, tolérant et ouvert a-t-il pu nourrir un être tel qu'Anders Breivik en son sein ? Ce sera aux juges et aux psychiatres norvégiens de décider s'il est pénalement ou non responsable. Mais s'il est l'auteur d'un acte démentiel, il n'a rien du simple être psychiquement déséquilibré. Affichant ouvertement son islamophobie et son antimarxisme, revendiquant ses liens avec certaines franges de l'ultradroite, se voyant en héros et martyr de l'Occident - parfait reflet, sinistre ironie, des postulants aux attentats-suicide islamistes… - assumant de devenir « le plus gros monstre nazi depuis la Seconde Guerre mondiale », le tueur d'Utoya est l'expression extrême d'une idéologie dont on ne peut ignorer la persistance, voire la progression dans toute l'Europe.Le Parti du progrès norvégien, et moins encore le Front national français, ne peuvent être tenus pour responsables des attentats d'Oslo, pas plus que la franc- maçonnerie, la religion chrétienne ou le jeu vidéo en ligne World of Warcraft, dont le « croisé » paranoïaque d'Utoya était apparemment aussi l'adepte. En revanche, comme le constatait l'association antiraciste MRAP, dans un communiqué, s'il s'agit bien d'un acte purement individuel, « il s'est nourri idéologiquement d'un terreau alimenté par tous ceux qui, en Europe, stigmatisent les immigrés, les étrangers, les musulmans. » Une prise de conscience qui vaut aussi pour la France. Les paroles ne tuent pas. Mais elles peuvent servir à armer l'esprit dérangé de tueurs prêts à passer à l'acte.

Europe, où est ta beauté d’antan ?

Des ruines de l'après-guerre à la crise actuelle, notre continent vit-il la fin d'un cycle ? L'écrivain mexicain Carlos Fuentes, Européen de coeur depuis 60 ans, livre son inquiétude emplie de nostalgie. 

De solaires jeunes filles passent, blondes, court-vêtues mais élégantes. Les jeunes hommes aiguisent leurs armes de séduction. Les anciens affichent une élégance éternelle. Les bourgeois qui remplissent restaurants, bars et hôtels n’ont rien à leur envier. Les touristes courent et parcourent par milliers les hauts lieux d’une culture trois fois millénaire : du Vatican aux forums impériaux, du Panthéon à la place d'Espagne en passant par la place Navone, qui fut jadis le stade de Domitien.
Que cette Italie est loin de celle que j’ai découverte pour la première fois, en 1950. J’avais 22 ans, la Seconde Guerre mondiale avait pris fin à peine cinq ans plus tôt, et Benito Mussolini, dictateur et Duce, avait fini exécuté par des résistants et pendu la tête en bas sur la place Loreto de Milan aux côtés de sa maîtresse, Claretta Petacci, dont une pieuse femme avait attaché la jupe aux cuisses. Les enfants couraient pieds nus en demandant l’aumône. Les mendiants étaient stationnés à des endroits clés des villes, dans les gares ou aux sorties des restaurants. Les gens allaient au musée parce qu’il y avait le chauffage – pas dans les hôtels.
Personne ne prenait le train en première ou deuxième classe. En troisième en revanche s’entassaient des voyageurs qui attachaient leurs valises avec des cordes et étaient vêtus, non comme des ouvriers, mais comme ce qu’ils étaient au fond : les représentants d’une classe moyenne appauvrie. Les ouvriers, eux, allaient grossir les rangs du Parti communiste italien et chantaient "Celui qui ne travaille pas ne mangera pas. Vive le communisme et la liberté."

Maires communistes et entrepreneurs capitalistes

De son côté, la bourgeoisie libérale se plaçait sous la protection des Américains. Le pape Pie XII, Eugenio Pacelli, lavait les soupçons de collaboration avec les nazis qui pesaient sur lui à grands renforts d’anticommunisme et de gloria chantant l’"année du jubilé" (1950). Dans les villes italiennes se côtoyaient maires communistes et entrepreneurs capitalistes, ces derniers souvent de véritables stars du développement économique de l’époque.
Depuis lors, une bourgeoisie riche et puissante, une classe de travailleurs vieillie ou déplacée par de nouveaux métiers où les syndicats sont en perte de vitesse, une jeunesse inquiète et contestataire ont cohabité avec des gouvernements de centre gauche et de centre droit sans guère d’attachements idéologiques. A croire que la politique italienne n’est qu’un rite de passage vers la réalité économique profonde du pays.
En qui les Italiens se sont-ils reconnus ? Les meilleurs éléments de la gauche n’ont pas pu créer d’alliances politiques durables, pas même par la fondation et la refondation de ces dernières sous de multiples appellations. La droite s’est en revanche trouvé un personnage rustique, bouffon et calculateur, que les lois du pouvoir protègent contre les procès qui le rattraperont quand il le quittera, ce pouvoir, un jour. Ce jour-là est-il proche, le dernier de Silvio Berlusconi ? Le gouvernement italien grince en tout cas de l’intérieur, comme l’a montré le ministre de l’Economie Giulio Tremonti en l’absence de Berlusconi, disparu au beau milieu d’une crise que le président de la République, l'ancien communiste Giorgio Napolitano, a gérée précisément avec ce que Berlusconi n’a pas : le génie politique.

Une crise paneuropéenne

Le plus intéressant dans cette affaire est que Tremonti, le ministre de l’Economie, Draghi, le futur président de la Banque centrale européenne, Napolitano, le président de la République italienne et, tacitement, de larges franges de la gauche post-communiste et de la droite post-berlusconienne, ont tous parlé d’une même voix pour mettre en garde contre une crise nationale – crise dont Tremonti aussi bien que Draghi osent faire porter le chapeau à une crise européenne dont l’Italie serait, par définition, la victime et non la cause.
Mais non, mais non, la crise est d’ordre européen : c’est aussi l’argument central de l’ancien chancelier de l’Echiquier (ministre des Finances) et ancien Premier ministre britannique Gordon Brown dans un article qui bénéficie d’un large écho international. "Pourquoi l’Europe s’est-elle endormie" ?, se demande et nous demande Gordon Brown.
Manque de capitaux, chômage, croissance en berne : tout annonçait une crise. Celle de l’Europe, et pas seulement celle de pays pris isolément, de l’Irlande, du Portugal, de la Grèce, voire de l’Italie et de l’Espagne. Une crise paneuropéenne : si l’on se refuse à le comprendre, les remèdes seront – sont – inefficaces.

Le monde actuel n'est plus eurocentrique

Le problème, insiste Brown, est européen et a plusieurs visages. Le secteur bancaire européen n’a pas pris conscience qu’il n’est pas seulement le secteur bancaire européen, encore moins un secteur bancaire national, mais qu’il fait partie d’un système mondial. Les problèmes ne se résoudront pas en débloquant des crédits, argumente le Britannique, car ce sont des problèmes de solvabilité et d’insolvabilité, et non de liquidités.
Ces problèmes-là ne se résoudront pas isolément. Brown prône une stratégie "paneuropéenne" qui, aux "réactions dans la panique", substitue une politique de reconstruction à long terme. Dans le cas contraire, l’Europe entrera dans une ère de mécontentement social, de phobie de l’immigrant et de "mouvements de sécession" politique. Et Gordon Brown de proposer que les problèmes communs soient abordés comme tels, non comme des problèmes "locaux" qui ne concerneraient pas le reste de l’Europe.
Je me rappelle l’Europe en ruines de 1950. La situation actuelle n’a aucune raison de sombrer à nouveau dans les drames de l’après-guerre. Il est certain en revanche que l’Europe devra s’adapter à un monde nouveau où se multiplient les économies émergentes, en Asie et en Amérique latine aujourd’hui, peut-être aussi en Afrique demain. Elle ne renouera pas avec la gloire d’antan, mais pas plus qu’avec la misère de jadis. L’Europe devra s’adapter à un monde pluriel, émergent et jamais plus eurocentrique.

Une vérité perdue dans les nuages

Nombre d’Alsaciens sont, hélas, bien placés pour comprendre la détresse des familles des victimes du Rio-Paris. La catastrophe aérienne du Mont-Saint-Odile et, dans une moindre mesure, celle d’Habsheim, leur ont infligé la douloureuse lenteur des enquêtes sur de telles affaires. Cette impression que, rapport après rapport, la vérité se dérobe, masquée par les nuages, mouvants, des investigations, évanescente comme le mystère, affreux, d’un avion qui s’écrase.

Pour faire le deuil d’un être cher, il faut pouvoir sonder le néant des conditions de sa disparition. L’acceptation passe par l’explication du drame et aussi par la détermination des responsabilités qui ont conduit à l’accident. Il ne s’agit pas d’un besoin de trouver coûte que coûte le ou les «coupables» sur lesquels faire porter la faute, mais de combler ce vide qui déshumanise l’absence. La visualisation du scénario apaise, comme si les victimes n’étaient tout à coup plus seules dans leur tragédie.

Si on en croit la conclusion du Bureau d’enquêtes et d’analyse, il faudra encore attendre de longs mois avant de pouvoir reconstituer définitivement les trois minutes trente finales du vol AF447. En affirmant que le BEA ne fait qu’«établir les faits», avant que la justice ne fasse ensuite son travail, Nathalie Kosciusko-Morizet ne pouvait pas dire autre chose. Mais c’est évidemment d’autant plus difficile à entendre que les éléments présentés n’établissent pas de hiérarchie claire entre les causes liées aux défaillances de l’avion et les éventuelles erreurs d’appréciation des pilotes.

Ce flou qui, à l’oreille, met tout sur le même plan, choque évidemment les personnels d’Air France, parce qu’il donne le sentiment de protéger les intérêts économiques, phénoménaux, du constructeur. Il n’y a alors qu’un souffle de doute jusqu’à la théorie du complot, qui a enveloppé toute la procédure de l’affaire du Mont-Saint-Odile. Mais il pourrait aussi porter l’injustice tant le BEA, composé d’experts, et pas tous Français, ni même tous Européens, fait prévaloir une analyse froide des circonstances du crash. Les recommandations de ces professionnels ne sont pas de simples suggestions et tentent, en priorité, de combler une zone d’inconnu dans la formation des pilotes au décrochage en haute altitude. La sécurité aérienne ne saurait s’en affranchir...

La raison invite à se résigner à ce diagnostic de prudence. Mais en se soumettant au temps, elle impose aux proches des 228 morts de l’Atlantique-sud une cruauté supplémentaire.

Hulot flingue Europe-Ecologie, mais le parti lui laisse la porte ouverte

Nicolas Hulot l'avait promis : "A l'instant où le candidat ou la candidate sera choisi, je serai dans le constructif et le positif" déclarait-il le 4 juillet au Monde.fr entre les deux tours de la primaire d'Europe Ecologie-Les Verts. Pourtant, quelques jours plus tard, alors que sa défaite face à Eva Joly se dessine précisément, l'initiateur du pacte écologique exprime son amertume vis-à-vis du parti, de ses principaux dirigeants et même des sympathisants dans un entretien au magazine Bretons.


L'entretien a paru vendredi 29 juillet, mais c'est le 10 juillet que Nicolas Hulot a reçu chez lui, à Saint Lunaire, la rédaction du magazine breton. Même si les résultats du second tour des primaires ne sont pas définitifs, il sait alors que les jeux sont faits : sa concurrente, Eva Joly, qui avait frôlé l'élection dès le premier tour, le distance trop largement pour qu'il puisse espérer revenir. A cet échec au terme d'une campagne éclair de trois mois, s'ajoute l'humiliation : la veille, le samedi 9 juillet , lors de la mobilisation contre l'aéroport Notre-Dame-des-Landes, il a reçu sur la tête un plein seau d'épluchures. "Je me suis fait agresser par ce militant" et Eva Joly "n'a pas eu un mot. Si elle avait été malmenée de la sorte, je me serais insurgé dans la seconde. Tout ça n'est pas très noble. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que cela ne donne pas très envie d'y rester” déclare-t-il.
"PRONONCEZ CINQ FOIS LE MOT SARKOZY DANS UN DISCOURS..."
Au sein d'Europe Ecologie-Les Verts, si on reconnaît l'inélégance de l'aggression, on rappelle à la vedette du petit écran la réalité du terrain et de la vie politique :"Nous avons tous déjà été victimes de ce type d'agression" relativise François de Rugy, député écologiste présent sur les lieux. "Les auteurs ne sont pas des militants verts, ce sont des extrémistes qui profitent de ces manifestations pour faire ce genre de coups d'éclat. Eva Joly n'a pas condamné pour ne pas donner plus de relief et plus d'écho à ces actes" justifie-t-il.
Toutefois, la rancoeur du fondateur d'"Ushuaïa" ne frappe pas seulement Eva Joly, mais également de nombreux cadres de la galaxie écologiste : "De Jean-Vincent Placé à Dany Cohn-Bendit, en passant par Cécile Duflot et Noël Mamère, ils n'ont cessé de me demander de les rejoindre. Mamère m'a dit que j'étais le seul candidat possible" poursuit Nicolas Hulot qui, semble-t-il, pensait que la primaire ne serait qu'une formalité. Selon lui, les médias et les militants écologistes ne sont pas exempts de responsabilités dans sa défaite : “Les médias sont conditionnés par la façon traditionnelle de faire de la politique. Les électeurs aussi. Et plus que les électeurs, les militants. Ils aiment les formules, ils aiment les ennemis désignés. Prononcez cinq fois le mot Sarkozy dans un discours : vous provoquez des orgasmes...” ironise-t-il.
QUELLE PLACE POUR HULOT AU SEIN D'EELV ?
Au sein d'EELV, cette nouvelle sortie de Nicolas Hulot est percue comme une maladresse. "On pensait que son point fort c'était la communication, la maîtrise des médias. Cet entretien près de trois semaines après la primaire est la preuve qu'il s'agit finalement de son talon d'Achille", analyse François de Rugy, député écologiste. "Je pense qu'il est plus fragile qu'il n'y paraît. Il n'a pas été exposé au type d'attaques personnelles qui touchent les politiques. La politique est très rude" poursuit Dominique Voynet, sénatrice EELV et maire de Montreuil dans un entretien au JDD.
"Cet entretien a été réalisé trois semaines avant sa publication" indique pour sa part Denis Baupin, soutien de Nicolas Hulot pendant la primaire, laissant entendre que la défaite digérée , l'ancien candidat peut trouver une place au sein d'EELV. Une analyse partagée par Jean-Vincent Placé, membre du bureau de campagne d'Eva Joly, qui bien que directement cité par Nicolas Hulot, ne souhaite pas "polémiquer inutilement". Il déclare d'ailleurs que Nicolas Hulot a "sa place au sein d'EELV". Reste à savoir si Nicolas Hulot est prêt à ne pas être le numéro 1. Le 10 juillet, il pose franchement la question : “Est-ce que j'apporte quelque chose à Europe Écologie ? Si je ne leur apporte pas grand-chose, cela ne sert à rien d'insister. Il vaut mieux que je reprenne une autre forme d'engagement”, déclare-t-il à Bretons.
"ON NE BOUDE PAS EN CAS DE DÉFAITE"
"Une fois l'amertume passée, c'est à Nicolas Hulot de faire savoir ce qu'il veut faire. S' il a le désir et la volonté de poursuivre avec nous, très bien. Si ce n'est pas le cas, il est inutile de s'acharner" tranche François de Rugy, impatienté par les états d'âmes de l'ancien candidat. "En politique, on ne gagne pas chaque campagne, et on ne boude pas en cas de défaite."
Europe Ecologie-Les Verts tiendra, du 18 au 20 Août, ses journées d'été à Clermont-Ferrand. Selon plusieurs élus écologistes, l'occasion sera belle pour Nicolas Hulot de se décider après un long temps de réflexion. La vedette du petit écran est toujours considérée comme un atout au sein d'EELV. "Il faut trouver un mode d'intervention spécifique pour Nicolas dans cette campagne" estime Denis Baupin qui imagine un rôle lui permettant d'exprimer ses qualités sans l'enfermer dans un organigramme politique qu'il abhorre. Toujours selon l'adjoint au maire de Paris, entre l'animateur et les politiques d'EELV il faut jouer "la complémentarité des rôles" et préserver dans la campagne présidentielle "le lien si particulier qui fait de Nicolas Hulot l'écologiste le plus connu et le plus populaire."
MAIS, QU'EST-IL ALLÉ FAIRE DANS CE DRAKKAR ?

Zapatero annonce des élections législatives anticipées en Espagne

Madrid, correspondance - Après plusieurs semaines de rumeurs persistantes dans la presse, de pétitions insistantes de la part de l'opposition et de démentis réguliers du principal intéressé, le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a finalement cédé à la pression ambiante et annoncé,  vendredi 29 juillet à 13 heures, des élections anticipées le 20 novembre.

Selon le président socialiste, cette date a été choisie "pour deux raisons". D'une part, elle lui laisse le temps de boucler, "avant la dissolution des assemblées", certains dossiers en cours, et de voter de nouveaux décrets de réforme visant à accélérer la réduction du déficit public, lesquels seront dévoilés le 19 août lors du prochain conseil des ministres.
D'autre part, elle permettra au nouveau gouvernement "d'être en mesure de prendre toutes les décisions qui lui correspondent pour prendre les rênes du pays au 1er janvier". En clair, M. Zapatero s'évite ainsi le difficile exercice qu'aurait été le vote du budget pour l'année 2012. Difficile car le parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) risquait de manquer de soutien au sein du parlement mais aussi car ce budget devra sans doute prévoir de nouvelles mesures d'austérité pour l'Espagne. Des mesures impopulaires qui auraient pu nuire au candidat socialiste.
Car derrière le choix d'avancer la date des élections, initialement prévues en mars 2012, se cachent également de savants calculs électoraux. Le PSOE a désigné au début du mois son candidat pour prendre la succession de M. Zapatero en la personne de l'ancien vice-président du gouvernement et ministre de l'intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba. Ce dernier a annoncé le 8 juillet sa démission pour se consacrer à une campagne difficile, si ce n'est impossible, l'écart entre les deux partis étant alors de 10 points selon plusieurs sondages.
"CONTEXTE COMPLIQUÉ"
Mais figure politique très appréciée et respectée en Espagne, M. Rubalcaba est parvenu à réduire l'écart de 3 points selon un sondage du Centre d'enquête sociologique (CIS) paru mercredi qui donnent les conservateurs vainqueurs avec 43% des voix. Surfant sur sa réputation de fin stratège et de travailleur infatigable, mais aussi sur le sursaut provoqué au sein des électeurs de gauche par l'écrasante victoire du parti populaire (PP, droite) lors des élections locale du 22 mai, l'ancien ministre de l'intérieur espère remonter les sondages et récupérer les 1,5 million d'électeurs perdus par le PSOE.
Dans cette course, le temps n'est pas forcément un allié, risquant d'éroder le phénomène de nouveauté que représente sa candidature.
Au contraire, M. Zapatero a annoncé les élections anticipées dans un moment clé. La veille, le ministère de l'économie avait annoncé une réduction de 19% du déficit budgétaire par rapport à l'an dernier, confirmant son objectif de réduire à 6% le déficit public à la fin de l'année, contre 9,2% en 2010. Et le matin même les chiffres du chômage offraient une légère trêve, à 20,8%, marquant une augmentation de l'emploi de 0,3%.
C'est ainsi dans un "contexte compliqué" mais après avoir posé "les bases de la récupération économique" que M. Zapatero a estimé que le temps était venu de fixer un calendrier pour les élections législatives.

La justice sous le feu des projecteurs

Affaire DSK, acte V. Après la sidération de l'agression sexuelle d'une femme de chambre noire par le directeur du FMI, après l'opprobre jeté sur un Dominique Strauss-Kahn présumé coupable, les menottes aux poignets devant les caméras, après les révélations ayant remis en cause l'innocence de la victime, après le déclenchement de « l'affaire bis » Tristane Banon, c'est l'heure de la contre-attaque de Nafissatou Diallo et de ses avocats. La discrète employée anonyme du Sofitel a désormais un visage et une voix, depuis son interview sur ABC et dans Newsweek lundi, puis sa première apparition publique devant la presse, hier. La carte de la médiatisation et de la « communautarisation » de l'affaire est jouée depuis le début par son avocat Kenneth Thompson. Après avoir eu pour but de faire exister la victime présumée face à l'une des personnes les plus puissantes de la planète, il s'agit désormais d'atténuer le discrédit jeté sur sa cliente, de faire pression sur le procureur afin qu'il n'abandonne pas les poursuites… voire sans doute de préparer le terrain pour un procès au civil, et sa perspective de forts dommages et intérêts. Le report de l'audience au 23 août laisse en tout cas présager d'autres interventions, d'un camp ou l'autre, dans une affaire qui relève désormais autant du show- business que de la procédure judiciaire. Cette lumière crue projetée sur cette histoire ne participe pas vraiment de la recherche de la vérité. Et la justice risque de finir par se brûler à s'exercer autant sous le feu des projecteurs.

Le rôle du Tea Party dans la crise de la dette américaine

"Aucun vote ce soir." L'annonce de l'un des membres de la direction républicaine de la Chambre des représentants aux Etats-Unis a pris par surprise le Congrès et la Maison Blanche, jeudi 28 juillet, tard dans la soirée. Après des heures de tractations, les républicains de la Chambre, où leur parti est majoritaire, ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur le plan sur la réduction des déficits et le relèvement du plafond de la dette publique proposé par leur chef de file, John Boehner. Un blocage qui, depuis le début des négociatoins houleuses entre l'exécutif et le Congrès, est en grande partie l'œuvre de la frange ultraconservatrice du Parti républicain, le Tea Party. Au point de menacer les Etats-Unis de défaut de paiement si aucun accord n'est trouvé d'ici la date butoir du 2 août.

 Lire notre éclairage Comprendre la crise de la dette américaine
Dans sa dernière version, le texte républicain prévoit une réduction des déficits de 915 milliards de dollars sur dix ans, en échange d'un relèvement du plafond de la dette en deux temps : 900 milliards de dollars d'ici au 2 août, avant un second relèvement, début 2012, en pleine période électorale. Le plan concurrent, des démocrates au Sénat, où ils sont majoritaires, prévoit un relèvement du plafond en un temps et économiserait 2 200 milliards de dollars sur dix ans, selon le Bureau du budget du Congrès américain (CBO), une agence indépendante. Depuis le début, le Sénat démocrate s'oppose au "plan Boehner", qui "n'est rien de plus qu'un gros baiser dégoulinant au Tea Party", selon l'expression de Harry Reid, chef de file démocrate au Sénat.
"LE TEA PARTY S'EST EMPARÉ DU PLAN BOEHNER"
"Si Boehner avait eu les mains libres, il y aurait eu un compromis il y a un bon moment", estime Graham K. Wilson, professeur de science politique à Boston University. Pour la première fois, le Tea Party, jeune mouvement politique qui a pris forme lors des élections de mi-mandat de 2010 dans l'aile droite du Parti républicain, s'impose dans les discussions et les négociations au Congrès.
L'échec du vote à la Chambre prouve d'abord la force numérique du mouvement, même s'il est difficile de déterminer exactement le nombre d'élus républicains qui se reconnaissent dans cette mouvance. Graham Wilson estime que ce chiffre tourne autour de vingt pour cent des élus. Quoi qu'il en soit, leur importance est suffisante pour avoir obligé John Boehner à solliciter les voix du Tea Party, indispensables à la validation de son plan, le poussant, de fil en aiguille, à radicaliser son discours.
"Le Tea Party s'est emparé du plan Boehner", résume George Shambaugh, professeur de science politique à Georgetown University. Résultat : "Il n'y a aucune mention d'une hausse d'impôts, aussi bien dans le plan du Sénat que dans celui de la chambre des représentants." Pour de nombreux experts, la victoire politique du Tea Party est d'avoir réussi à évacuer toute notion de relance économique et d'augmentation des impôts du plan, pour n'y laisser que la réduction des dépenses.
Une ligne résumée, jeudi soir, par Mike Pence, élu républicain de l'Indiana et membre du Tea Party, qui martelait : "Nos objectifs restent les mêmes. Produire une législation sans hausse d'impôts."
LA DETTE, AU CŒUR DE L'IDÉOLOGIE DU TEA PARTY
Au-delà de la lutte contre la mainmise de l'Etat et d'une opposition viscérale à toute hausse des dépenses publiques, l'aile droite du Parti républicain a surtout un cheval de bataille : la dette. Et c'est précisement dans cette bataille que le Tea Party a joué son va-tout : "Ils sont dans une stratégie de quitte ou double", note Charlotte Lepri, chercheuse à l'Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS). A tel point que certains, comme Michele Bachmann, élue du Minnesota et candidate déclarée à la primaire républicaine, affirment ne pas croire au risque d'un défaut de paiement si aucun compromis n'est trouvé d'ici au 2 août.
Au sein de la mouvance, tous ne s'opposent pas au plan de John Boehner. Mais les plus radicaux vont jusqu'à réclamer la tête du président de la Chambre. Les différends au sein même du Parti républicain ont été incarnés par John Boehner et Eric Cantor, numéro deux de la Chambre des représentants et proche du Tea Party. "John Boehner a quitté la table des négociations à cause de cette rivalité, il a fait le calcul de durcir sa position", note George Shambaugh.

Des membres du Tea Party manifestent contre le relèvement du plafond de la dette, à Washington le 27 juillet.
Des membres du Tea Party manifestent contre le relèvement du plafond de la dette, à Washington le 27 juillet. REUTERS/JONATHAN ERNST
Lorsque les Républicains se réuniront de nouveau pour tenter de trouver un terrain d'entente, vendredi, beaucoup auront en tête une autre échéance que celle du 2 août : l'élection présidentielle de 2012. "Les républicains craignent d'être mis à mal [par le Tea Party] pendant les primaires du parti", souligne Graham Wilson, qui estime que c'est pour cette raison qu'ils ne répugnent pas à charmer ces ultraconservateurs.
2012 est également dans l'esprit du Tea Party, dont "les membres sont principalement venus au pouvoir avec l'idée d'évincer Barack Obama", rappelle George Shambaugh. En blocant les négociations sur le plafond de la dette, ils ont réussi à faire vaciller le président, estime M. Wilson. En n'hésitant pas à brandir un éventuel défaut de paiement, ils hypothèquent également "le grand sujet" sur lequel Barack Obama veut bâtir sa campagne de réélection : la baisse du chômage.