L'eurodéputé socialiste a estimé sur Canal + que Ségolène Royal "ne pourra pas faire gagner" la gauche en 2012, estimant que l'ancienne candidate à la présidence de la République en 2007 "s'est disqualifiée hier" à Dijon.
Ségolène Royal ne pourra pas nous faire gagner en 2012", a estimé dimanche 15 novembre Vincent Peillon. L'ancienne candidate socialiste à l'Elysée "s'est disqualifiée" elle-même pour la prochaine présidentielle, a-t-il estimé, lui reprochant sa venue tonitruante la veille à Dijon.
"J'entends Ségolène Royal dire: je vais recadrer. Mais il faut qu'elle se recadre elle-même!" s'est-il exclamé lors de l'émission "Dimanche+" sur Canal+.
"Qu'est-ce que c'est que ce comportement ?", s'est interrogé Vincent Peillon. "Tous ses amis s'en vont, Jean-Pierre Mignard (avocat), Dominique Besnehard (agent des stars)" car "ses comportements [...] ne sont pas bons", a-t-il jugé, en tançant la présidente de Poitou-Charentes : au lieu de rassembler, "tu divises toujours".
Se concentrer sur les projets
L'eurodéputé, qui avait soutenu Ségolène Royal lors de la présidentielle de 2007, organisait samedi à Dijon une journée de réflexion sur l'éducation rassemblant des socialistes, des communistes, des écologistes et des centristes. Il refusait la présence de présidentiables afin que les débats puissent se concentrer sur les projets et non sur les personnalités.
Mais la présidente de Poitou-Charentes s'est tout de même invitée à cette journée et procédé à une sévère mise au point devant la presse, estimant que "les choses avaient besoin d'être recadrées". "Chaque fois que j'estimerai ma présence nécessaire, je viendrai parmi les miens", avait-elle sèchement prévenu.
Tentative de récupération
"Je crois qu'elle voulait se recadrer dans un mouvement qui lui échappe. Elle a raté le train de Marseille, elle voulait essayer de prendre celui de Dijon", a poursuivi Vincent Peillon, en référence aux ateliers organisés par son courant fin août dans la cité phocéenne et qui avaient amorcé un rapprochement avec le MoDem.
Vincent Peillon a accusé Ségolène Royal de tentative de "récupération". A ses yeux, sa venue à Dijon a davantage servi la droite que la gauche. Au lieu d'évoquer les conclusions des débats dimanche, la presse rapporte les "bisbilles entre socialistes". "C'est lamentable et ça tire vers le bas", a-t-il déploré. "Ca nous amène à une conclusion : Ségolène Royal ne pourra pas nous faire gagner en 2012".
dimanche 15 novembre 2009
Vincent Peillon : "Ségolène Royal ne nous fera pas gagner en 2012"
Christine Lagarde veur ramener le déficit budgétaire sous 3% en 2014
La ministre de l'Economie a assuré pouvoir tenir les engagements du Pacte de stabilité et réaffirmé que la France ramènerait son déficit budgétaire sous les 3% du PIB en 2014.
La ministre de l'Economie Christine Lagarde a réaffirmé dimanche 15 novembre que la France ramènerait son déficit budgétaire sous les 3% du PIB pour 2014. La Commission européenne demande que ce soit fait pour 2013.
"On a trois objectifs : continuer les réformes, soutenir la relance et revenir à l'équilibre", a expliqué Christine Lagarde lors de l'émission "Dimanche+" sur Canal+. Concernant l'engagement de ramener le déficit budgétaire sous les 3% du produit intérieur brut (PIB), comme prévu dans le Pacte de stabilité et de croissance de la zone euro, "on arrivera à le tenir", assure-t-elle.
"On négocie avec la Commission"
"J'ai obtenu de la Commission européenne que ce soit en fonction des circonstances économiques, mais si on a une croissance exceptionnelle, on y arrivera. Sinon ce sera difficile. On négocie avec la Commission, on va voir ce qu'on peut faire", a ajouté la ministre. "On doit être très, très attentif à la dépense et on doit, à terme, revenir aux grands équilibres, c'est indispensable", a-t-elle ajouté.
Face à Royal, Vincent Peillon, comme un marin dans la tempête
A Dijon, ce samedi, l'opposition se réunissait sur le thème de l'école. Mais la présence inattendue de Ségolène Royal a capté toute l'attention. Notre envoyée spéciale a recueilli les impressions mitigées de Vincent Peillon.
Enervé, aussi. Très content "quand même". Il en fait des efforts, Vincent Peillon, pour cacher sa déception et sa colère. Il prend sur lui, parce qu'il veut "essayer d'élever le débat". En conclusion de cette journée éprouvante, au cours de laquelle Ségolène Royal a débarqué pour, dans l'ordre, le faire rentrer dans le rang, lui voler la vedette et occulter le débat sur l'avenir de l'école, il a choisi de garder sa ligne - comme un marin pris dans la tempête.
Dans la grande salle du Palais des Congrès de Dijon, il se félicite d'avoir réussi à réunir des personnalités disparates, de Gérard Aschieri à Gaby Cohn Bendit, et à rassembler autour de mêmes tables rondes des pédagogues et des conservateurs. Mais aussi, et surtout, d'avoir concrétisé le rassemblement amorcé à Marseille, "la seule formule qui permettra de battre Nicolas Sarkozy en 2012". Il avait l'air content quand même, en effet, d'être parvenu à ce que près de 1000 personnes applaudissent dans un même élan, et avec autant de chaleur, Robert Hue, auteur d'un discours engagé, à Marielle de Sarnez, oratrice non moins convaincue. Les invités, du PC au Modem, ont signé 6 engagements communs: remettre l'école au coeur du débat politique, garantir les engagements financiers; faire évoluer le métier d'enseignant; réformer le temps scolaire; repenser la continuité éducative.
"Ce qu'elle a fait est infantile et décalé"
"Je comprends que l'on ne nous remercie pas pour cela, mais j'aimerais au moins que l'on ne nous demande pas de nous excuser", lance Peillon en conclusion. Publiquement, face aux militants, ce sera la seule pique décochée à Ségolène Royal. Mais quelques minutes après, en grillant une cigarette dans un petit bureau adjacent, il confie aux journalistes : "Je n'ai pas réagi car ce qu'elle a fait aujourd'hui est infantile et décalé. C'est un événement qui n'a que l'importance que l'on veut bien lui attribuer, ce n'est que de la communication politique. C'est un peu consternant. Surtout pour elle".
Content quand même, mais énervé, aussi, donc. La prochaine réunion du Rassemblement est prévue le 23 janvier, à Paris, pour débattre de la "VIè République" et de l'avenir de la démocratie. On ne sait pas encore si Ségolène Royal sera invitée...
Facebook "expulse" la Fondation Abbé-Pierre
La page Facebook de la Fondation Abbé-Pierre a été fermée récemment sans explication par le site de socialisation, a indiqué samedi le responsable communication de la fondation, Yves Colin.
"Notre compte, ouvert au printemps dernier, a été désactivé il y a une dizaine de jours. Il comptait 600 amis et progressait régulièrement", a dit M. Colin, confirmant une information du Parisien.
"Nous avons été un peu plus actifs récemment sur le site, à l'approche de l'hiver, mais nous n'avons eu aucune explication" sur les raisons de cette fermeture, a-t-il ajouté.
Facebook indique sur son site pouvoir désactiver un compte en fonction de plusieurs facteurs (fréquence d'utilisation, heure, taux, etc..).
La Fondation Abbé-Pierre est présente sur plusieurs sites de socialisation et Facebook était un outil "quasi-idéal" pour toucher les jeunes, le public le plus concerné par les difficultés pour se loger et débattre avec eux, note le responsable.
"Nous sommes déçus de cette désactivation, qui intervient à un moment charnière dans l'année", a dit M. Colin qui espère cependant pouvoir entrer rapidement en contact avec un responsable de Facebook en France pour rouvrir le compte.
Obama et Medvedev lancent un avertissement à l'Iran
"Le temps commence à manquer en ce qui concerne l'approche diplomatique". Barack Obama s'est fait presque menaçant, dimanche, après une réunion avec son homologue russe Dmitri Medvedev, en marge du du Forum de coopération Asie-Pacifique (Apec), à Singapour. "Malheureusement, jusqu'ici au moins, l'Iran ne semble pas en mesure de dire oui à ce qui, de l'avis général, constitue une approche créative et constructive", a estimé le président américain.
Le président russe a lui aussi déploré la lenteur des discussions et a évoqué le recours à d'autres moyens, si les pourparlers restent stériles. M. Medvedev avait averti récemment, dans une interview à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, que de nouvelles sanctions contre Téhéran ne pouvaient être exclues s'il n'y avait pas d'avancées sur le dossier du nucléaire iranien.
L'AIEA propose que 75% de l'uranium iranien faiblement enrichi soient transférés à l'étranger pour être transformés en combustible nucléaire à des fins civiles, ce qui réduirait la marge de manoeuvre de Téhéran dans le domaine militaire. Dans un entretien publié dimanche par le quotidien israélien Yediot Ahronot, Bernard Kouchner, chef de la diplomatie française, estime quant à lui que l'Iran a d'ores et déjà rejeté cette offre. "Notre objectif est clair: un programme nucléaire transparent plutôt qu'un programme qui suscite les craintes", a-t-il expliqué. "Dans les faits, la réponse a déjà été donnée et elle est négative(...). Nous attendons. Ce n'est pas bon et c'est très dangereux".
Les deux présidents se sont également dits confiants pour aboutir à un nouveau traité de réduction des armements nucléaires. Le traité acutel, START, arrive à expiration le 5 décembre. Les chefs d'Etat des deux grandes puissances nucléaires ont expliqué que plusieurs points politiques et techniques devaient encore être tranchés.
Les coulisses du Dictionnaire de l'Académie française
Reportage au cœur du service qui travaille pourles académiciens à la rédaction du prestigieux ouvrage.
Ambiance studieuse, calme, et cette impression d'entrer sur la pointe des pieds dans un atelier de haute couture où des petites mains s'affaireraient. Sauf qu'ici on ne fabrique pas des robes rares, mais c'est tout comme : on prépare le Dictionnaire de l'Académie française ; les mots sont définis avec la même lenteur et exigence artisanales : ainsi la huitième édition a-t-elle nécessité cinquante-sept années de gestation. Le premier dictionnaire a été publié en 1694 : l'Académie s'acquittait ainsi de la mission définie dans ses statuts originels qui est de fixer les règles de la langue française pour la rendre plus pure et plus claire. La neuvième édition du dictionnaire, en cours depuis 1992, s'arrête à la lettre «P» (1). Il faudra donc attendre encore pour connaître les définitions des termes commençant par «R» et suivants. Les immortels ont l'éternité devant eux. Sous la Coupole, il est plus difficile d'élire un mot qu'un nouveau membre.
Quai de Conti, dans des bureaux de l'Institut de France, loin des fastes de la Coupole, dix personnes sont plongées dans les livres, elles échangent des notes, vérifient une étymologie, c'est «le service du Dictionnaire» : il est composé d'agrégés de lettres classiques ou modernes, de grammairiens, de lexicographes, de philosophes et d'historiens, la plupart sont détachés de l'Éducation nationale. Leur travail quotidien consiste à préparer la séance hebdomadaire du jeudi matin, celle qui va décider - ou non - d'adopter une définition ou un sens nouveau. Une chose saute aux yeux : ces hommes et ces femmes illustreraient bien le mot «vocation».
Celle de ces dix érudits a partie liée avec le travail et la discrétion. Jouant un rôle considérable, ils n'apparaissent nulle part. «Sans eux, je ne sais pas comment nous y arriverions. J'ai de l'admiration pour tous les membres de ce service. C'est un rouage essentiel de l'Académie française, le cœur du système. Ils travaillent pour la gloire de la langue française !» affirme Hélène Carrère d'Encausse, le secrétaire perpétuel. Le sérieux de leur travail n'exclut pas la passion.
Avant d'être présenté à ladite commission, chaque mot, chaque sens est disséqué par le service. Le processus est long. «Nous remontons aux sources de l'usage, dit Patrick Vannier, l'un des dix spécialistes : c'est un important travail de vérification, nous ne nous fions qu'à l'autorité de la chose écrite pour retrouver où le mot a été imprimé pour la première fois, dans quel sens premier…» Le système de lecture croisée qu'ils ont mis en place permet qu'au moins trois ou quatre personnes apportent leur regard.
Ni «pin's» ni «bravitude»
Ici, contrairement au Larousse ou au Petit Robert qui admettent chaque année pas moins de 400 termes nouveaux, un mot met du temps à se faire adopter. Le seul critère qui prédomine, c'est le bon usage d'une langue commune à plusieurs centaines de millions de francophones à travers le monde. Le Dictionnaire de l'Académie française est l'ouvrage de référence. Pas question d'être tendance à tout prix, de courir après les néologismes quand un terme existe déjà pour désigner la même chose ou la même idée. On a beau faire dans la haute couture, on ne succombera pas à la mode. Maurice Druon ne disait-il pas «le langage subit des modes saisonnières. Des expressions nées de la dernière pluie s'en iront avec la sécheresse suivante» ? Si «bravitude» est entré dans le Larousse, ce néologisme usé après un semestre ne sera évidemment pas admis Quai de Conti. Vous n'y trouverez pas non plus «pin's» - on a oublié à quel point l'objet avait envahi les années 1980, puis a pratiquement disparu. Par expérience, les dix permanents, comme les immortels, cherchent à deviner ce que sera «l'espérance de vie» d'un mot, selon l'expression d'Agnès Oster. «Pour qu'il ait une chance d'être retenu, il faut qu'il ait fait ses preuves dans la durée», explique-t-elle. Une dizaine d'années - au moins - est nécessaire, parfois plus. Pour toutes ces raisons, le dictionnaire de l'Académie recense 35 000 termes environ, quand le Petit Robert affiche fièrement sur sa couverture 60 000 mots et 300 000 sens.
Une fois le travail de préparation effectué, c'est au tour des douze académiciens de la commission du dictionnaire de débattre du sort des mots. Deux ou trois personnes du «service» sont également présentes à la séance. «Les débats sont animés et passionnants, il faut souvent plusieurs tours pour qu'un mot soit désigné», souligne Hélène Carrère d'Encausse.
Le duc de Castries a rapporté au sujet des séances du dictionnaire l'anecdote suivante. Alors qu'on travaillait au mot «mitrailleuse», le maréchal Joffre fut tiré de sa sieste et prié d'apporter au sujet sa science de militaire : «C'est une sorte de fusil qui fait pan, pan, pan», se borna-t-il à dire, avant de refermer les paupières.
3 000 à 3 500 courriers par an
Aujourd'hui, le groupe est plus dynamique. La commission démarre à 9 h 30, tous les jeudis matin. Une heure environ est consacrée aux nombreuses terminologies envoyées par les ministères. L'objectif est de trouver des équivalents français aux vocables anglais largement usités dans de nombreux domaines d'activité. Les recommandations des douze sont ensuite inscrites au Journal officiel. Le «service», qui prépare également cette partie pour les publications techniques officielles, doit s'intéresser aux secteurs les plus variés : le bâtiment, la chimie, le nucléaire, la haute technologie… «C'est un moment extraordinaire, les termes sont parfois accompagnés de dessins explicatifs. On en apprend des choses !» raconte, en souriant, Hélène Carrère d'Encausse. L'Académie tire profit de ces débats pour nourrir son ouvrage et l'élargir à la culture technique et scientifique.
À 10 h 30, c'est la «pause Romilly», du nom de l'helléniste Jacqueline de Romilly qui a institué le rituel : un petit quart d'heure de relâche, de bavardages et de café. «C'est particulièrement nécessaire après la séance de termes techniques…», explique le secrétaire perpétuel.
Reprise des débats à 10 h 45, pile. On n'admet pas de retard. Le reste de la matinée est consacrée au dictionnaire, et rien qu'au dictionnaire. Les académiciens peuvent passer deux heures sur une définition. Généralement, l'accord se fait aisément. En cas de divergences, on vote et le terme est adopté, comme une loi au Parlement. On emporte aussi chez soi des «devoirs de vacances», les deux heures d'échanges suffisent rarement. Une fois le travail terminé, la compagnie s'en va déjeuner et, souvent, les discussions se poursuivent autour d'une bonne table, celle de l'Académie.
Une autre partie du travail de ce service du dictionnaire mérite d'être racontée tant elle est étonnante. «Nous recevons 3 000 à 3 500 courriers par an qui nous interrogent sur la langue française. Ce qui est amusant, c'est le nombre d'élèves qui nous envoient leurs devoirs de français à faire !» révèle Agnès Oster. «Beaucoup de personnes nous proposent des néologismes. Signe des temps, certaines se renseignent pour savoir si, éventuellement, elles pourraient toucher des droits d'auteur au cas où l'on accepterait ce mot…», ajoute Patrick Vannier. Tous deux sont tout de même heureux de constater que de nombreuses demandes émanent de l'étranger. Et, surtout, ils parlent «de découvertes, d'émerveillements, et d'étonnements». «On est loin d'être une institution sclérosée», disent-ils.
Derrière ce travail de bénédictin, en apparence technique et réservé aux seuls puristes, se cache un véritable enjeu politique. Hélène Carrère d'Encausse en est consciente, comme ses confrères. L'Académie se trouve au cœur de la plupart des débats actuels : l'identité nationale, la réforme de l'orthographe, la domination de Google, la langue des brevets européens… Sur toutes ces questions, la compagnie - avec parfois le concours du service du dictionnaire - sait qu'elle a son mot à dire, et une position à prendre. D'ailleurs, elle ne va pas s'en priver à l'occasion de sa séance publique annuelle de rentrée, le 3 décembre prochain. «La langue est notre socle commun», tient à affirmer le secrétaire perpétuel.
(1) Le Dictionnaire de l'Académie française est disponible dans une version mise à jour jusqu'au mot «plébéien» sur le site Internet www.academie-francaise.fr. Il existe une édition de poche en deux volumes coédités par Fayard et L'Imprimerie nationale (volume 1 : de A à Enzyme, 1200 pages, 35 € ; volume 2 : de Eocène à Mappemonde, 1244 pages, 30 €). Un troisième tome, jusqu'à la lettre «r» sera mis sous presse à la fin de l'année 2010. Un cédérom est également en vente.
Distribution d'argent : le coup de pub dégénère
Un coup de pub organisé par une société internet qui voulait distribuer de l'argent près de la Tour Eiffel de Paris a dégénéré à la suite de l'annulation de l'événement. Ce qui a engendré la colère de milliers de personnes massées sur les lieux.
Déçus par l'annulation, de nombreux jeunes ont violemment protesté. Un véhicule a été vandalisé, des projectiles lancés contre des policiers et un photographe roué de coups. La police a procédé à une dizaine d'interpellations et neuf personnes ont été placées en garde à vue.
Le ministère de l'Intérieur a annoncé qu'il allait porter plainte contre l'organisateur, qui n'avait pas reçu l'aval des autorités.
Selon la Préfecture de police, jusqu'à 7.000 personnes étaient présentes sur les lieux vers 12h30, au plus fort de l'événement.
La société de droit belge Rentabiliweb avait décidé de distribuer 40.000 euros environ. A grand renfort de publicités sur internet et dans les médias, le groupe avait annoncé dès octobre qu'il prévoyait de répartir cette somme dans cinq mille bourses contenant chacune un tract et un billet de banque d'une valeur comprise entre 5 et 500 euros.
Des centaines de personnes, dont beaucoup de jeunes, faisaient déjà le pied de grue dès 6h place Joffre (Paris VIIe), lieu prévu de l'événement, à quelques mètres de la Tour Eiffel. Malgré le froid et la pluie, elles avaient fait le déplacement en famille ou entre amis et venaient en majorité de la banlieue parisienne.
« Nous voulons l'oseille, la tune », a lancé Mounir, 18 ans, arrivé vers 7h d'Aubervilliers avec « cinq potes ». « Je ne crois plus au Père Noël mais un petit billet de 100 euros ne ferait pas de mal », a renchéri Françoise, la cinquantaine, au chômage depuis un an.
« C'est des enfoirés, ils se sont moqué
de nous. C'est scandaleux ! »
Seule une cinquantaine d'agents de sécurité avait été engagée. Des barrières métalliques avaient été installées, mais ont été aussitôt enjambées par la foule, créant de légères bousculades.
Dès 11h, la décision était prise d'annuler l'opération. « Suite à des troubles majeurs à la circulation dans le secteur Champ de Mars et d'importants mouvements de foule, la Préfecture de police de Paris a demandé à l'organisateur (...) de ne pas procéder à la distribution d'argent », a expliqué la Préfecture de police.
Le président de Rentabiliweb Jean-Baptiste Descroix-Vernier, a annoncé qu'il « reversera l'intégralité de la somme qui était prévue (dans le cadre du budget publicitaire, ndlr) au Secours populaire ».
« C'est des enfoirés, ils se sont moqué de nous. C'est scandaleux ! », ne décolérait pas Abdel, la trentaine, venu des Yvelines.
De son côté, Gérard, un Parisien d'une quarantaine d'années, « (se) demande si finalement ce n'était pas un canular ». « Ce qui est sûr, c'est qu'ils se sont fait une grosse pub ».
Vers 15h les derniers badauds s'étaient dispersés dans le calme.
La maire UMP du VIIe Rachida Dati a condamné une « provocation irresponsable et inacceptable » et a « demandé au maire de Paris de prendre ses responsabilités et de porter plainte contre la société organisatrice, responsable de ces débordements de violence inacceptables ».
Le coup de pub de la société internet empruntait aux nouveaux courants de marketing alternatifs en vogue tels que la « guérilla marketing » ou le « street marketing ».
Le ministère de l'Intérieur va porter plainte
«On est en manque d'argent», expliquait Mounir, interrogé par l'AFP. «Ce serait scandaleux s'ils ne le distribuaient pas, ça fout la rage s'il n'y pas de billets». «S'ils annulent, on casse tout» mettait en garde un autre jeune homme présent sur les lieux, au micro de France Info. «Tous les crève-la-faim sont réunis ici, si je vois quelqu'un avec un billet, je ne pourrai pas m'empêcher de l'agresser», révélait, avant l'annulation, un autre passant.
Le ministère de l'Intérieur a anoncé son intention de «déposer plainte» contre l'organisateur, selon la Préfecture de Police (PP) de Paris. La maire UMP du 7e arrondissement de Paris, Rachida Dati, a demandé de son côté au maire de la capitale, Bertrand Delanoë, de «porter plainte». Le maire de Paris s'est dit «surpris de cette demande,» puisqu'à Paris, «la sanction des troubles à l'ordre public relève du préfet de police» a-t-il rappelé.
Pour piloter cette distribution d'argent controversée, Rentabiliweb avait fait appel à trois agences de communication et à Stéphane Boukris. Un jeune diplômé d'une école de commerce habitué des polémiques. En mars dernier, il avait provoqué un tollé parmi les parents d'élèves et les enseignants en lançant l'éphémère Faismesdevoirs.com, qui proposait aux élèves de faire leur travail à leur place moyennant une rétribution minimum de 5 euros… et jusqu'à 80 euros pour un exposé complexe. Mailorama.fr, le site que devait promouvoir cette action, compte plus d'un million d'inscrits et est spécialisé dans le «cash back» (remboursement d'argent). L' activité consiste à rétribuer les internautes qui effectuent des achats en ligne chez ses partenaires, en leur reversant une petite partie de la somme déboursée.
Quelques événements du 15 NOVEMBRE
15 novembre 1315
Combat de Morgarten, célèbre par la victoire des Suisses sur les Autrichiens, dont ils avaient secoué le joug.
15 novembre 1492
Christophe Colomb signale dans son journal l'usage du tabac par les Indiens.
15 novembre 1591
Arrestation et pendaison du premier président Barnabé Brisson, qui avait rendu quelques jours plus tôt un jugement intolérable aux yeux de la Ligue. Il avait en effet osé absoudre Brigard, procureur du roi à l'Hôtel de Ville, qui était accusé de correspondre avec les royalistes assiégeant Paris affamé. Les ligueurs catholiques ne veulent pas voir la ville livrée au huguenot Henri de Navarre. L'indulgence de Brisson étant confondue avec une trahison, le conseil des Dix le fait arrêter Brisson ainsi que deux de ses conseillers. Ils sont tous trois conduits au Petit Châtelet, et sont condamnés à mort. La Ligue fait exposer les corps des suppliciés sur la place de Grève. Mais les Parisiens n'accepteront pas la cruauté de la Ligue et se retourneront contre elle.
15 novembre 1715
Signature du Traité d'Anvers, dit aussi de la Barrière. Il découle d'un précédent traité signé en 1713 et du traité d'Utrecht. L'empereur Charles VI, régnant sur les Pays-Bas espagnols doit accepte que les Provinces-Unies tiennent garnison dans huit places fortes pour prévenir toute agression française. Le traité d'Utrecht, signé, d'une part par la France et l'Espagne, d'autre part par l'Angleterre, la Hollande, le Portugal, la Prusse et la Savoie, avait quant à lui mis fin à la guerre de succession d'Espagne.
15 novembre 1730
Mort de François Gacon, poète satirique. Il était de ceux dont Voltaire a dit : « Ayant la rage et non l'art de médire. »
15 novembre 1787
Mort de Christophe Gluck, un des plus célèbres compositeurs allemands, auteur des opéras d'Orphée? d'Iphigénie en Aulide, d'Iphigénie en Tauride, d'Alceste, d'Armide. La représentation de ses opéras en France fit naître la fameuse querelle des gluckistes et des piccinistes.
15 novembre 1796
Victoire de Bonaparte sur les Autrichiens à Arcole.
15 novembre 1811
Promulgation d'un décret renforçant le monopole universitaire en limitant le rôle des institutions privées, religieuses en particulier. Ce décret complète la loi du 10 mai 1806 qui avait fondé l'université de France. Celle-ci, en plus de l'enseignement, a pour fonction de « diriger les opinions politiques et morales. » A sa tête se trouve un grand maître, placé sous l'autorité directe de l'Empereur, lequel nomme lui-même tous les professeurs.
15 novembre 1818
Depuis le 27 novembre, un congrès ayant pour but la redéfinition des rapports entre les alliés et la France réunit les délégués d'Angleterre, de Prusse, d'Autriche, de Russie et de France. L'Angleterre veut maintenir la Quadruple-Alliance sans la France tandis que le tsar veut faire de l'alliance la base de l'équilibre européen. Un compromis est trouvé ce jour : la Quadruple-Alliance est maintenue et la France associée dans la sauvegarde de l'ordre monarchique.
15 novembre 1862
A la répétition générale de la Muette de Portici, les vêtements de la danseuse de l'Opéra, Emma Livry, prennent feu. Emma Livry ne mourra que huit mois plus tard, le 26 juillet 1863, après d'atroces souffrances.
15 novembre 1922
Le sultanat est aboli en Turquie.
Royal veut reprendre la main sur son courant
L'ex-candidate à la présidentielle s'est invitée samedi aux premières rencontres à Dijon du rassemblement «social, écologique et démocrate». Elle a tancé sévèrement Vincent Peillon, son ancien lieutenant, qui ne l'avait pas invité.
«C'est un avertissement. Il a commis une faute politique et un dérapage verbal qui ne doit pas se reproduire». Ségolène Royal, qui s'est invitée samedi au rassemblement «social, écologique et démocrate», organisé par Vincent Peillon, a taclé sévèrement son ex-lieutenant. La veille, l'ex-candidate à la présidentielle avait décidé de participer coûte que coûte au rassemblement du courant qui l'avait soutenue lors du congrès du PS, désormais dirigé par Vincent Peillon. Son ex-lieutenant, qui ne l'avait pas invitée, avait alors estimé que la venue de la présidente de Poitou-Charente, en tant que présidentiable, n'était «pas désirée» et avait parlé de « coup médiatique » sur Europe 1.
«Je ne comprends pas que Vincent Peillon auquel j'ai accordé toute ma confiance et une place éminente dans l'organisation de ce mouvement puisse aujourd'hui déraper verbalement», a-t-elle rétorqué. «Je n'ai pas fait 25 ans de vie politique pour me refréner ou pour être l'otage ou être instrumentalisée, c'est-à-dire qu'on utilise mon nom, ma capacité de mobilisation des militants et ensuite qu'on utilise tout cela pour des rapports de force », a dénoncé Ségolène Royal. «Que tout le monde revienne dans le troupeau au sens positif du terme car on a besoin d'être chaleureux entre nous.»
«Je reviens travailler dans mon courant»
«Chaque fois que j'estimerai ma présence nécessaire, je viendrai parmi les miens au milieu du travail qui est fait et au contact des militants.», a-t-elle insisté. «Tout naturellement, je reviens travailler dans mon courant » a-t-elle lancé. « A tous ceux qui ont lancé une campagne sur ma solitude, qu'ils sachent bien que les seuls qui sont les experts ès solitude, ce sont les militants et les électeurs ».
Arrivée à la mi-journée à Dijon, la présidente socialiste du Conseil régional de Poitou-Charentes a été accueillie par le sénateur-maire de la ville François Rebsamen, son fidèle lieutenant Jean-Louis Bianco ainsi que le député socialiste Gaétan Gorce. Accueillie par de nombreux applaudissements de militants et des drapeaux de la présidentielle 2007, elle s'est dit «très joyeuse» d'être présente à Dijon «car nous sommes tous dans la même famille politique».
Royal trouble-fête ?
Interrogé sur cet «avertissement» par quelques journalistes, Vincent Peillon n'a pas caché son agacement, estimant que «Mme Royal est venue faire à Dijon une conférence de presse» et parlant «de méthodes un peu déplacées et assez ridicules».
Ce rassemblement, initié à Marseille fin août, est l'esquisse d'un dialogue avec Robert Hue, ex-numéro un du Parti communiste français, Marielle de Sarnez et Jean-Luc Bennahmias, vice-présidents du MoDem, ainsi que des Verts.
La présence de Ségolène Royal n'a pas été du goût de tout le monde. Ainsi, François de Rugy, député Verts, a trouvé «cela incorrect et de l'irrespect. Ca pollue le débat important sur l'école». Pour Jean-Luc Bennahmias, «elle a accéléré les tempos, elle va plus vite que la musique». «Elle est là, c'est bien, elle n'est pas là, c'est pareil. Je suis venu pour Vincent Peillon», a lâché le mécène Pierre Bergé, qui était présent et finance désormais le courant.
Marielle de Sarnez, vice-présidente du MoDem, n'a pas commenté la venue de Ségolène Royal, mais la réunion elle-même. «Pour gagner, il faudra mobiliser toutes les forces disponibles. Tous les républicains, tous les démocrates, quelle que soit leur préférence de parti, leur histoire, doivent peu à peu être rendus compatibles les uns avec les autres». Le leader d'Europe Ecologie Daniel Cohn-Bendit, par vidéo interposée, a jugé qu'on «construisait des passerelles», évoquant cette «capacité de dialogue et de «confrontation». «Nous avançons à petits pas», a-t-il commenté. Un site internet a été créé à l'issue de la rencontre, où cinq propositions, «priorités» sur l'école, ont été définies en commun et seront débattues.
FAIT TOUT À L'ESBROUFFE, ELLE SE DÉMARQUE DE PLUS EN PLUS, QU'ELLE CONTINUE ÇA FAIT RIRE.
IL FAUT INVENTER UNE AUTRE VOIE
LE philosophe Michel Serres vient de publier un petit recueil de réflexions, intitulé Temps des crises (Ed. Le Pommier), dans lequel il invite à prendre du recul par rapport aux événements depuis la faillite de Lehman Brothers. Pour le professeur de Stanford, il faut impérativement changer d'état pour sortir de la crise car la condition humaine a évolué beaucoup plus vite que la société.