TOUT EST DIT

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jeudi 12 novembre 2009

Comment protéger sa vie privée sur Internet ?

Alors que le gouvernement se penche sur la question du "droit à l'oubli" sur Internet, c'est-à-dire la possibilité pour tout un chacun d'effacer des informations personnelles publiées sur le Web, quelques règles simples permettent d'éviter de voir des informations confidentielles rendues publiques.
C'est la manière la plus simple d'éviter de voir des informations personnelles diffusées. Si vous publiez votre numéro de téléphone sur un profil de forum, ou une photographie sur votre blog personnel, ils sont aisément accessibles à tous les internautes. Ce n'est pas parce qu'un site est peu visité que les informations qu'il contient ne sont pas visibles : les moteurs de recherche comme Google permettent d'y accéder aisément.

De plus, la plupart des données publiées sur le Web ont une très longue durée de vie. Un numéro de téléphone, une prise de position, une image peuvent rester en ligne indéfiniment, et être retrouvées aisément des années après leur publication.

Par ailleurs, lorsque vous vous inscrivez à un service ou à un site, vous pouvez limiter le nombre d'information que vous fournissez. De nombreux sites vous proposent de renseigner un numéro de téléphone ou une adresse, mais de manière optionelle.

Vérifiez quelles informations vous concernant sont en ligne

Vous pouvez savoir très simplement quelles sont les "traces numériques" que vous avez laissées, en tapant votre nom dans un moteur de recherche. Si vous découvrez que des informations privées sont librement accessibles, vous pourrez alors les effacer vous-même ou demander leur retrait.

Utilisez les options de contrôle

La plupart des sites, et notamment les réseaux sociaux comme Facebook, vous permettent de contrôler qui peut voir quoi sur votre profil. Vérifiez que les options cochées correspondent bien à ce que vous souhaitez : sur Facebook, vous pouvez par exemple choisir de limiter l'accès à vos photos aux seules personnes qui figurent parmi vos amis.

Cloisonnez vos réseaux sociaux

Vous n'avez pas forcément envie de partager les mêmes informations avec vos amis d'enfance, vos collègues de travail et les membres de votre association. Si c'est le cas, vous pouvez choisir de séparer ces différents groupes en différents réseaux, par exemple en limitant davantage les informations auxquelles ont accès vos collègues.

Faites jouer votre droit d'accès et de rectification

Si vous découvrez que des informations personnelles vous concernant sont publiées sur un site Web, vous pouvez demander leur retrait. La loi informatique et libertés du 6 janvier 1978 prévoit que vous disposez d'un droit d'accès et de rectification aux informations vous concernant. En clair, vous pouvez demander la modification ou la suppression d'informations personnelles enregistrées sur un site. Il peut cependant être difficile de faire appliquer ce droit, notamment pour les sites gérés en dehors de France.

De même, si des informations personnelles ou des propos vous diffamant sont publiés sur un site, vous pouvez demander à l'administrateur du site de les supprimer. En cas de refus, vous pouvez consulter un avocat, qui vous conseillera sur la meilleure marche à suivre. Attention, la loi n'impose pas à l'hébergeur de supprimer des informations publiques (candidature à une élection…), ni les propos qui ne sont pas explicitement diffamatoires ou injurieux (une critique négative mais mesurée d'un ouvrage que vous avez écrit…).
Le Monde.fr

La délicate question du droit à l'oubli sur Internet

"Je crois avoir montré mes fesses à la Saint-Nicolas, en 1969. Je ne le fais plus depuis. Et je n'aimerais pas que cela me poursuive encore." En une anecdote, Alex Türk, le président de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) résume l'enjeu du droit à l'oubli sur Internet. Depuis l'avènement des forums, des blogs et encore plus des réseaux sociaux, la question de la conservation des données publiées par tout un chacun sur le Web ne cesse de grandir.
Que faire pour empêcher son futur employeur, son voisin, sa famille de consulter des photos ou des textes mis en ligne il y a plusieurs années et que l'on préférerait voir disparaître ? Que faire quand on peut retracer toute la vie d'un inconnu en puisant uniquement ses sources sur Google, comme l'avait fait le magazine Le Tigre ? L'avènement d'un "droit à l'oubli numérique" est l'objet une récente proposition de loi sénatoriale, ainsi que d'une conférence qui était organisée par le secrétariat d'Etat à l'économie numérique, jeudi 12 novembre, à Sciences Po.

Pour Alex Türk, l'enjeu est de "retraduire une fonction naturelle, l'oubli, qui fait que la vie est supportable". La proposition de loi des sénateurs Yves Détraigne (Union centriste) et Anne-Marie Escoffier (Parti radical de gauche) suggère ainsi la suppression des données sur simple demande par courriel et l'information sur leur durée de conservation. "Le but est de protéger ceux qui ne sont pas conscients des données qu'ils peuvent laisser sur Internet, les mineurs notamment", explique Yves Détraigne.

LES GÉANTS DE L'INTERNET PLAIDENT LA BONNE FOI

Seul problème : cette éventuelle nouvelle législation n'aurait aucun effet sur les leaders américains du Web. "C'est bizarre, il n'y a pas de traduction en anglais pour 'droit à l'oubli'", s'amuse Peter Fleischer, le responsable de la protection des données personnelles chez Google, qui rappelle que c'est justement l'exploitation des données personnelles qui a fait le succès de son moteur de recherche. "Nous sommes présents dans 180 pays, nous ne pouvons pas nous adapter à 180 législations différentes" plaide-t-il par ailleurs, en vantant le nouveau service Dashboard mis en place par l'entreprise : "Nous sommes les premiers à rendre disponible pour tous les internautes l'ensemble des informations que nous avons collectées sur eux, en leur proposant de les supprimer", explique-t-il.

Tous les géants de l'Internet plaident la bonne foi. Microsoft vante son dispositif qui permet de scinder dans ses serveurs le traitement des données personnelles de l'historique de navigation. Pagesjaunes.fr "ne piste pas les internautes". Skyblog offre "gratuitement" la suppression des comptes. Facebook met en avant la possibilité récente de supprimer totalement son profil des serveurs, sans préciser que cette avancée a été obtenue par le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, qui menaçait de poursuites judiciaires le réseau social s'il ne respectait pas sa législation sur la protection des données personnelles.

"Il ne serait pourtant pas très difficile de bâtir une technologie universelle utilisable par tous les internautes sur tous les sites pour assurer un contrôle total de ses données personnelles, plaide Daniel Le Métayer, de l'Institut national de recherche en informatique et en automatique, mais il faudrait que le législateur agisse pour pousser les entreprises à financer cette recherche."

"NOUS AVONS BESOIN D'UNE PÉRIODE DE CONCERTATION AU NIVEAU INTERNATIONAL"

Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat au numérique, ne soutient pourtant que du bout des lèvres la proposition de loi sénatoriale. "Nous avons d'abord besoin d'une période de réflexion et de concertation au niveau international" assure-t-elle, sans se faire d'illusions : "Nous ne mettrons pas tout le monde d'accord sur la protection des données personnelles, mais on peut essayer de s'entendre sur une durée de détention maximum des données." Elle se donne "quelques mois" pour y arriver. En parallèle, elle prône, jeudi, dans Libération, un système de labellisation français qu'obtiendraient les sites en fonction du niveau de protection des données personnelles qu'ils offrent.

En attendant, tous les acteurs d'Internet assurent se discipliner. Les réseaux sociaux ? Une liste de principes pour "favoriser l'éducation à la sécurité et aux politiques" ou "responsabiliser les utilisateurs". Les recruteurs ? Une charte pour "limiter le recours aux réseaux personnels, du type Facebook ou Copains d'avant" dans les procédures de recrutement. Les publicitaires ? Un livre blanc sur "le ciblage publicitaire et le respect de l'internaute" qui déconseille le "rapprochement des données personnelles et de comportement" des consommateurs sur Internet. La meilleure solution restant évidemment d'éviter les appareils photos et les téléphones portables dans les soirées trop arrosées ou d'apprendre à protéger seul sa vie privée sur Internet.

Angolagate : Pasqua implique de nouveau Chirac et Villepin

Condamné à un an de prison ferme dans l'affaire de l'Angolagate, l'ancien ministre de l'Intérieur dénonce une instruction conduite à charge. Et annonce sa décision de porter plainte contre le juge Philippe Courroye, alors en charge du dossier.

Pasqua avait promis des «révélations» pour sa conférence de presse, jeudi après-midi. Après avoir entretenu le suspens pendant de longues minutes, le sénateur est entré en scène. Mais les 200 journalistes présents sont un peu restés sur leur faim. Car les «révélations» avaient un petit air de déjà-vu.

A défaut de faire trembler la République, Charles Pasqua aura au moins réussi à impliquer un certain nombre de personnalités politiques dans l'affaire de l'Angolagate, qu'il considère comme une «affaire d'Etat». A commencer par le président de la République de l'époque et le secrétaire général de l'Elysée. «J'accuse Jacques Chirac de n'avoir pas assumé ses responsabilités. Il en est de même pour Dominique de Villepin, a lancé l'ancien ministre de l'Intérieur. Tous deux ont manqué à leur devoir. J'affirme que les plus hautes autorités de l'Etat étaient informées.»

«Je lève le secret défense»

Pasqua cite une note de la DGSE de 1995 qui indique que «le gouvernement angolais a reçu de grandes quantités de matériel militaire par l'entremise d'un intermédiaire français non autorisé». Cette note aurait été transmise à l'Elysée, au ministère des Affaires étrangères, et au ministère de la Défense. «Jacques Chirac, Dominique Villepin, Bertrand Landrieu, Charles Millon, Jacques Foccart et Hervé de Charette étaient donc informés», assure l'ancien ministre de l'Intérieur.

Pasqua prétend aussi avoir rédigé un mémorandum à destination de Jacques Chirac en janvier 1996. «Je ne sais pas s'il est classé secret défense, mais je lève le secret défense à votre intention», a dit Charles Pasqua, qui va communiquer le document aux journalistes. Il a également demandé «le lancement d'une pétition des parlementaires sur la levée du secret défense sur toutes les affaires de ventes d'armes depuis 2002».

Et d'insister : «La justice estime que ces ventes sont illégales. Pourquoi les autorités n'ont-elles rien fait et ne sont-elles pas poursuivies pour complicité ?» Pour Pasqua, la réponse est claire : «L'instruction a été conduite à charge ! Le magistrat s'est focalisé sur moi.»

«Gaydamak n'était pas un inconnu à l'Elysée»

Pour justifier son propos, Charles Pasqua insiste sur les décisions prises par le juge Philippe Courroye, magistrat instructeur du dossier et témoin lors du procès. «Une note déclassifiée en 2002 et transmise à Courroye ne figure pas dans la procédure», assène le sénateur des Hauts-de-Seine, qui a décidé de «déposer une plainte à ce jour contre Philippe Courroye».

Autre sujet abordé : le rôle d'intermédiaire joué par Arcadi Gaymadak dans la libération de deux pilotes français, capturés en Bosnie en 1995. Pasqua est accusé d'avoir reçu une contrepartie financière de 326.000 euros, en échange de la décoration due l'homme d'affaires franco-russe. «Est-ce que quelqu'un imaginerait un seul moment que je me prostituerais pour la vente d'une décoration ?»

Là encore, Pasqua prétend que Jacques Chirac était au courant de tout. «Gaydamak n'était pas un inconnu pour l'Elysée». Il assure que la présidence de la République a financé la première phase de la mission à hauteur de 900.000 francs (137.000 euros). Une somme qui aurait lui aurait été remise directement à par Dominique de Villepin.

Angolagate : les révélations chocs de Charles Pasqua

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Ségolène Royal va envoyer un «chèque contraception» aux lycéennes de sa région

EDUCATION NATIONALE - Objectif: lutter contre les «grossesses précoces»...
Ségolène Royal a indiqué jeudi qu'elle allait faire envoyer, dès la semaine prochaine dans les lycées de la région Poitou-Charentes qu'elle préside, des chèques contraception à destination de jeunes filles mineures malgré «le blocage de l'Education nationale».


Pour l'instant «il y a un blocage du ministère de l'Education nationale, de M. Chatel» mais «je vais le faire quand même parce que je veux lutter contre les grossesses précoces des filles mineures», a affirmé Ségolène Royal sur RMC et BFM-TV.

Elle a précisé que ces chéquiers seraient envoyés «en début de semaine prochaine» et qu'ils seraient le cas échéant «donnés par l'intermédiaire des infirmières scolaires».

Instaurer «un dialogue»

L'ex-candidate à la présidentielle a expliqué que ces chéquiers étaient en fait «un carnet de tickets»: un pour «une consultation médicale gratuite, un deuxième ticket pour accéder à l'achat de contraceptifs, un ticket pour faire les analyses médicales et un ticket pour faire une visite de contrôle».

Cette mesure permettra d'instaurer «un dialogue avec des jeunes filles qui sont totalement paumées» et aussi éventuellement «de renouer le lien avec les parents», a-t-elle fait valoir.

«Mieux de prévenir»

«On donne bien la pilule du lendemain dans les établissements scolaires c'est encore mieux de prévenir», a souligné Ségolène Royal rappelant que c'était elle lorsqu'elle était ministre de l'Enseignement scolaire qui avait «autorisé les infirmières scolaires» à la «distribuer pour lutter contre les grossesses précoces».

«A 16 ans, 17 ans parfois 15 ans quand vous mettez un enfant au monde, je crois que c'est fait dans de mauvaises conditions». La contraception pour les mineures doit permettre à des jeunes filles «de milieux sociaux très très modestes et souvent en situation d'abandon de maîtriser leur avenir».

ET POURQUOI PAS DES CAPOTES AUX MECS ? QUELLE CONNE !!!

TF1 : Paolini fait face au malaise de sa rédaction

Selon nos informations, Nonce Paolini, le pdg de TF1, est exceptionnellement descendu de son 14e étage, la semaine dernière, dans la rédaction afin de resserrer les boulons, à la suite du a-tf1-duroux-voulait-changer-l-info-de-tf1-nonce-paolini-protegeait/1253/0/388642">départ d'Axel Duroux , son numéro deux. "Il a affirmé que la nomination d'un nouveau numéro 2 n'était pas d'actualité", nous confie-t-on en interne. Paolini s'est dit satisfait des audiences et de leur qualité, confortant Laurence Ferrari et Catherine Nayl, la directrice de l'info. Le pdg de la Une était surtout chagriné par le communiqué de la société des journalistes (SDJ) de TF1, publié dans la foulée du départ d'Axel Duroux et qui, non seulement regrettait ce départ mais évoquait un "climat d'instabilité" entretenu par ce nouveau revirement.

Vexé, Paolini s'est d'ailleurs payé la tête de ses journalistes en raison d'une erreur factuelle contenue dans ce communiqué, faisant état de "quatre mois de présence" de Duroux. En fait, la "présence" effective de Duroux fut beaucoup moins longue (un mois et quelques jours). Cette petite remontrance était une façon de leur dire : "Vérifiez donc vos infos avant d'écrire n'importe quoi." Ce ne fut pas forcément du goût de tout le monde... Une question lui a été posée concernant les marges de liberté de la rédaction, notamment vis-à-vis du pouvoir actuel... Nonce Paolini avait à coeur de réaffirmer qu'il s'en portait "le garant au même titre que Catherine Nayl". Une manière de répondre à ceux qui, au sein de la rédaction, voyaient en Duroux un champion de l'indépendance... La SDJ a reproché à Paolini son absence de réponse alors qu'elle le sollicite depuis plusieurs mois. Lui considère qu'il n'a pas à interférer avec les affaires de la rédaction mais "conserve la porte de son bureau ouverte".

Deux rédactions en une seule

Selon nos informations, Axel Duroux avait commencé à recevoir les journalistes par petits groupes. Conformément à ses habitudes, il ne mâchait jamais ses mots pendant le travail et avait une vision claire des directions dans lesquelles il entendait conduire l'information. Concernant Laurence Ferrari, il estimait qu'elle devait "retrouver du naturel" dans sa présentation et comptait la faire travailler dans cette direction. Ce qui signifiait, pour lui, retrouver le peps de la Laurence Ferrari qui, lorsqu'elle était joker de Claire Chazal ou même lors de son passage sur Canal+, était appréciée de tous. "Laurence a été bousculée par la pression et les campagnes violentes qu'elle a subies, confient ses amis à Canal+. Elle a besoin de retrouver sa sérénité. Ça se travaille." Peut-être, mais sans Duroux.

Par ailleurs, la rédaction de TF1, fusionnant avec celle de LCI, traverse un moment important de son histoire. Le numérique révolutionne les métiers de l'info télé. Or, deux populations de journalistes cohabitent depuis plus d'un an sans avoir les mêmes méthodes, la même productivité, ni la même expérience. Les "jeunes" de LCI montent eux-mêmes leurs images tandis que les "vétérans" de TF1 séparent encore les tâches de preneurs d'images, de rédacteurs et de monteurs... Pas simple, mais puisque Paolini est content, tout va bien.

CE SINISTRE PANTIN QUI FAIT PLUS DE DÉGÂTS DANS L'AUDIOVISUEL QU'UNE BATTERIE DE MITRAILLETTES, DOIT ÊTRE VIRÉ DE TF1, C'EST URGENT !

"François Fillon est inélégant, impertinent et imprudent", par Lionel Jospin

Sous ses airs de grand intendant dévoué, le premier ministre François Fillon se montre souvent agressif et peu respectueux des faits. Ainsi vient-il de se livrer à une charge gratuite contre moi, en imputant mon échec de 2002 à des "engagements jamais tenus". C'est inélégant, impertinent et imprudent.
C'est inélégant, parce que ce politique averti, qui d'ailleurs s'inquiète aujourd'hui des discordes au sein de son camp, préfère ignorer le rôle qu'a joué hier l'excessive division de la gauche dans les résultats du premier tour. Charles Pasqua nous a pourtant rappelé le soin qu'on avait pris à droite de lui interdire d'être candidat. Et personne n'a oublié combien la gauche avait négligé les risques en multipliant les candidatures.

C'est impertinent, parce que chacun sait que j'ai respecté mes promesses. Il suffit de comparer les engagements de mon programme en 1997 avec les décisions prises et les résultats obtenus.

Priorité à l'emploi ? 900 000 chômeurs de moins, 35 heures mises en œuvre et emplois-jeunes multipliés. Croissance économique ? Constamment soutenue et supérieure à la moyenne européenne. Rétablissement des grands équilibres ? Baisse des déficits du budget et de la Sécurité sociale, et même de la dette par rapport à la richesse nationale. Parité entre les hommes et les femmes ? Inscrite dans la Constitution et introduite dans les scrutins de liste.

Lutte contre les discriminations ? Mesures antiracistes et instauration du pacs. Indépendance de la justice ? Scrupuleusement respectée. Sécurité des quartiers ? Création de la police de proximité. Respect des élus locaux ? Contrats de plan généreux et négociés. Immigration ? Politique ferme mais digne.

Soutien à la recherche, à l'éducation et à la culture ? Fin des coupes sombres et efforts budgétaires. Obéissance aux règles de la République ? Cinq ans de gouvernement sans scandale et d'administration conduite en transparence, hors de tout favoritisme.

LE POUVOIR BRANDIT LA CRISE COMME UNE EXCUSE

C'est imprudent, enfin, parce que les Français pourraient bien comparer défavorablement le gouvernement Fillon au gouvernement Jospin, tant pour le respect des promesses que pour les résultats.

Où en est le "travailler plus pour gagner plus", quand le chômage se répand, que les salaires stagnent et que les injustices se font plus criantes ? Et la sécurité, quand se multiplient les violences aux personnes et les tensions avec les jeunes ? Les équilibres économiques, quand les déficits enflent et que la dette explose ? L'autorité de l'Etat, quand les préfets sont lassés d'être malmenés et que les plus hautes figures de la majorité se déchirent devant les tribunaux ? L'indépendance de la France, quand on réintègre l'OTAN sans aucun bénéfice ? La rupture avec la "Françafrique", quand on s'incline devant les répressions et les fraudes sur ce continent proche ?

Certes, le pouvoir brandit la crise comme une excuse. Mais ses échecs et ses travers sont antérieurs à la crise, ou sans rapport avec elle. Et il ne sert à rien de l'invoquer, puisqu'on reste si indulgent avec ceux qui l'ont provoquée, et si dur avec ceux qui la subissent.
PAUVRE PETIT BOUT DE CHOUX DE JOSPIN, QUI SORT DE SA SIESTE POUR NOUS DIRE QU'IL AVAIT TOUT BON EN 1997.
CE À QUOI IL N'A PAS PENSÉ, C'EST QU'UNE POLITIQUE NE SE FAIT PAS À COURT TERME, ET SES 35 HEURES, AUJOURD'HUI, HANDICAPENT LE PAYS ET A FAIT DES FRANÇAIS DES FAINÉANTS.

Le gouvernement veut étendre la vidéosurveillance dans toutes les villes de France

Soixante mille caméras installées dans les rues de France d'ici à 2011, dont un millier à Paris, contre un parc global de 20 000 actuellement ; 28 millions d'euros consacrés au développement des projets. La vidéosurveillance est devenue l'un des maillons essentiels de la politique de sécurité du gouvernement. Brice Hortefeux, qui a présenté, jeudi 12 novembre, les orientations de sa politique, l'a rappelé.
Le ministre de l'intérieur, comme avant lui Michèle Alliot-Marie, a plusieurs fois annoncé le "triplement" du parc de caméras. Présentant, le 2 octobre, le plan national de prévention de la délinquance, le premier ministre, François Fillon, a qualifié la "vidéoprotection" de "priorité absolue" et a annoncé que le dispositif serait étendu à d'autres sites que la voie publique (parties communes des habitations, transports, commerce). Soixante-quinze nouvelles villes devraient être équipées dans les mois qui viennent. Le partenariat avec le secteur privé va être étendu.

En 2009, le Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) a prévu d'y consacrer une enveloppe de 28 millions d'euros sur un budget total de 37 millions. Le gouvernement parle de "vidéoprotection", un terme jugé moins agressif que celui de vidéosurveillance, mais la bataille n'est pas que sémantique.

RAPPORT CONTRE RAPPORT

En face, l'opposition grandit face à une politique jugée liberticide. Le collectif Démocratie et libertés, créé contre le plan de 1 226 caméras à Paris, a déjà réuni plus de 8 000 signatures. Un autre collectif, Souriez, vous êtes filmés, constitué depuis 1995, organise régulièrement des débats sur le sujet. Dans les conseils municipaux, les discussions sont animées et dépassent parfois le simple clivage gauche-droite.

Evoquant les questions de sécurité lors d'un déjeuner avec des élus de la majorité, le 15 septembre, Nicolas Sarkozy avait déclaré, selon l'un des participants, que le gouvernement trouverait les moyens de développer la vidéosurveillance "par-dessus la tête" des maires réticents…

A Bondy, en Seine-Saint-Denis, le maire PS, Gilbert Roger, a ouvert le débat au sein de son conseil municipal, un an avant l'installation des premières caméras.

Partisans et opposants s'affrontent aussi sur le terrain de l'efficacité de la vidéosurveillance. Dans un rapport commandé par le ministère de l'intérieur et rendu public en juillet, un inspecteur de l'administration, un responsable de la hiérarchie policière et un colonel de gendarmerie concluaient à une baisse de la délinquance plus forte, en moyenne, dans les communes équipées de vidéoprotection que dans celles qui ne le sont pas. A partir d'un échantillon composé de 53 communes en zone police (2 591 caméras), et 63 brigades de gendarmerie (1 257 caméras), ce rapport niait tout effet "plumeau", soit un effet de déplacement de la délinquance vers des zones non surveillées.

Toutefois, ses auteurs relevaient qu'il fallait une "forte densité" de caméras installées, et une localisation bien pensée, pour que ces dispositifs permettent l'interpellation de délinquants sur la voie publique. "Bien qu'ils apportent une aide indiscutable (…) leur impact sur le taux global d'élucidation reste encore modéré", avançaient-ils prudemment. En dessous d'une caméra pour 2 000 habitants, "les agressions progressent même plus que dans les villes qui n'ont aucun équipement"…

Sous le titre "Un rapport qui ne prouve rien", deux universitaires se sont, eux, appliqués à démontrer l'inefficacité de cet outil. Tanguy Le Goff, chercheur associé au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP-CNRS), et Eric Heilmann, enseignant à l'université de Dijon, mettent en cause la méthode fondée sur des chiffres de délinquance générale qui recouvrent des délits très divers.

Ils estiment que la contribution de la vidéosurveillance à l'élucidation des faits est "marginale". "Dans l'échantillon retenu de 63 gendarmeries, 770 faits ont été élucidés grâce à la vidéosurveillance en 2008, soit 12 faits par an et par brigade, autrement dit un par mois", soulignent les chercheurs.

"PAS D'ÉTATS D'ÂME"

A Bondy, une première série d'une dizaine de caméras a été implantée en 2008, autour du quartier de la gare RER. Une seconde série est en cours d'installation dans un quartier où, selon le maire, "pas un commerçant n'a été attaqué au moins une fois". Comme partout ailleurs, le dossier technique, les implantations des caméras, leur nature, fixe ou mobile, ont été du ressort de la police. Les images parviennent ensuite, de nuit comme de jour, au siège de la police municipale et au commissariat de Bondy.

"Je n'ai pas d'états d'âme", affirme le maire, Gilbert Roger qui indique que ces caméras ont permis notamment d'interpeller des auteurs de vol à l'arraché. Toutefois, l'élu constate que les chiffres de la délinquance sur sa commune, non seulement n'ont pas baissé mais continuent même de progresser. "Je ne sais pas si tout ça est 100 % efficace, dit-il, mais cela donne le sentiment d'être dissuasif. Avant, nous avions plus de rassemblements de jeunes adultes consommateurs d'alcool." A la demande des fonctionnaires municipaux, "pour les rassurer", des caméras ont même été installées à l'intérieur de l'Hôtel de Ville.

Mais tout ceci à un coût très lourd. La dizaine de caméras autour de la gare de Bondy a nécessité un budget de 100 000 euros, pris en charge à 60 % par l'Etat. "Comme il n'y avait pas beaucoup de projets en Seine-Saint-Denis, l'apport financier de l'Etat a été plus grand", rapporte-t-il. Ailleurs, c'est souvent moins.

Il faut ajouter les frais de télétransmission des images et le coût de trois fonctionnaires délégués à plein-temps pour regarder les écrans, en se relayant toutes les deux heures. Ces fonctionnaires de la mairie, installés dans les locaux de la police municipale, ont reçu un agrément spécial.

A Paris, le coût du plan de 1 226 caméras pourrait atteindre la somme globale de près de 300 millions d'euros sur une quinzaine d'années, générant sur ce seul aspect économique, de vives réserves d'élus. Et puis, il y a les frais d'entretien. A Sartrouville (Yvelines), sur les cinquante premières caméras installées, onze ont été détruites volontairement.

C'est, en tous les cas, un marché juteux pour les sociétés privées, sélectionnées sur appel d'offres, à qui sont confiées le parc des caméras. Selon le FIPD, la participation de l'Etat aux études préalables, aux frais d'installation ou d'extension des systèmes doit se situer entre "20 % et 50 % maximum" du montant des projets.

Intégrée depuis plusieurs années dans le travail quotidien de la police, la vidéosurveillance n'est pas "l'assurance absolue" de réussite d'élucidation des crimes et délits, notait le rapport commandé par le ministère. Les caméras du petit village de Bréau, en Seine-et-Marne, ont bien enregistré l'image du détenu Jean-Pierre Treiber. Mais à ce jour le fugitif, évadé de prison depuis le 8 septembre, court toujours.
Isabelle Mandraud

La "spirale vietnamienne" de l'Afghanistan

Une armée américaine aveugle et enfermée dans sa tour d'ivoire, des soldats locaux désabusés, des Français sans moyen: le constat de Michel Goya, chercheur et officier, sur le conflit afghan est sans illusion.

De retour de Kaboul, Michel Goya, directeur d'études sur les nouveaux conflits, livre ses "impressions" dans la première livraison de la lettre de l'Institut de recherche stratégique de la Défense (IRSEM), nouvellement créé. Elles sont riches d'enseignements sur le fossé culturel entre l'armée américaine et les Afghans. Et, de fait, sur le sort de la guerre.

Ecrans plats et produits made in USA

Cet officier, historien de formation, était invité par l'opération Epidote (qui forme les officiers afghans), afin de prononcer des conférences au profit des équivalents afghans du Collège interarmées de défense (CID) et du Centre des hautes études militaires (CHEM). Il décrit la façon dont beaucoup d'Américains vivent la guerre, à l'abri dans leurs bases, véritables "oasis de prospérité", avec écrans plats et produits made in USA surabondants. Les Afghans y sont absents, "sauf pour [les] nettoyer", écrit-il.

Pis: leur manière d'opérer à distance s'oppose à la culture guerrière afghane, féodale et mystique. Des méthodes guère différentes de celles employées lors de la guerre du Vietnam. Les Américains compensent la "médiocrité tactique" de leur infanterie par une puissance de feu écrasante, notamment aérienne. Résultat: celle-ci "transforme en héros ceux qui s'opposent à elle, en martyr ceux qui en sont les victimes et en vengeurs les proches de ces martyrs." C'est précisément cette "spirale vietnamienne" que le général Stanley McChrystal, le commandant en chef des forces de l'Otan en Afghanistan, veut enrayer, car elle est "incontestablement perdante à terme", souligne Goya. Un combat que le général américain doit mener contre la culture de sa propre armée...

L'historien s'intéresse - c'est inédit - à ce que pensent les officiers afghans. Leur vision est accablante. Tant qu'elle sera au service d'une politique corrompue, leur action militaire ne peut que l'être elle-même, estiment-ils. Quant aux contingents occidentaux, ils les voient comme des "corps étrangers" qui se barricadent dans leurs bases et se relaient sans cesse. Bref, la greffe ne prend pas.

Les généraux afghans sont notamment "sidérés" par le décalage entre les dépenses de l'Otan et la faiblesse du traitement des militaires. Exemple: une mission moyenne, sans tir, d'un chasseur-bombardier équivaut presque à la solde d'un bataillon afghan... Selon Goya, il suffirait probablement de doubler cette somme pour diminuer l'important taux de désertion dans les rangs de l'armée afghane (12% chez les sous-officiers et 34% chez les militaires du rang) et d'attirer les mercenaires du bon côté. Ce qui couterait 200 à 300 millions de dollars par an, alors que les Américains en dépensent près d'un milliard par semaine! "Mais il est vrai, écrit-il, que personne ne demande vraiment leur avis aux officiers afghans."

Michel Goya évoque enfin le rôle des Français. Le district de Surobi, où dix soldats français sont morts en août dernier, semble en voie de "pacification". En revanche, la situation reste difficile en Kapisa, au nord-est de Kaboul, car c'est une zone stratégique pour les insurgés venant du Pakistan. "Conscient de l'impossibilité de contrôler toute sa zone avec ses moyens limités, le 3e Régiment d'infanterie de marine (RIMa) se contente d'une action indirecte et patiente, concentrée sur la construction des routes et le repoussement des rebelles qui veulent s'y opposer", note Goya. Les soldats ont le sentiment qu'en France leur action est perçue comme "une opération à bas bruit et à bas coût", une "sorte de guerre d'Indochine en modèle réduit".

L'opinion publique française manque, il est vrai, d'explication sur cette guerre. Le gouvernement refuse de relancer un débat. Matignon estime qu'il a déjà eu lieu lors du vote du Parlement sur le maintien des forces en Afghanistan, en 2008. Néanmoins, le Sénat en discutera le 16 novembre. De même que, prochainement, la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Pas sûr que cela suffise pour que les militaires se sentent vraiment soutenus.
BIEN VU, UNE SITUATION PRÉVUE DEPUIS LONGTEMPS.

Dmitri Medvedev appelle à moderniser l'économie russe

La Russie a besoin d'être "modernisée" sur des bases démocratiques, déclare le président russe, Dmitri Medvedev, dans son discours annuel à la nation, jeudi 12 novembre. "Le prestige de la patrie et le bien-être national ne peuvent pas reposer indéfiniment sur les réalisations du passé", a-t-il déclaré en citant le complexe pétrolier et gazier, les infrastructures industrielles et les armes nucléaires datant de la période soviétique.
"Cela permet à notre pays de ne pas sombrer", mais tout ce qui date de cette époque "vieillit très vite", a poursuivi M. Medvedev. "Au XXIe siècle, notre pays a besoin d'une modernisation de fond en comble. Ce sera une expérience, une première dans l'histoire de notre pays, qui sera basée sur les valeurs et les institutions de la démocratie", a-t-il dit. "A la place d'une économie reposant sur les matières premières, nous allons créer une économie qui produit de nouvelles technologies, utiles aux gens", a déclaré le chef de l'Etat.

"En ce qui concerne les conglomérats publics, je considère cette forme [d'entreprise] sans avenir globalement dans les conditions actuelles", a déclaré le chef de l'Etat. Ces structures étatiques "doivent être liquidées à la fin de leur mission, et celles qui œuvrent dans un environnement commercial, concurrentiel, doivent être avec le temps transformées en sociétés par actions, contrôlées par l'Etat", a-t-il indiqué. "Plus tard elles resteront soit dans le secteur étatique, là où elles sont indispensables, ou seront transférées à des investisseurs privés", a poursuivi M. Medvedev, qui appelle à instaurer une société "intelligente et responsable" plutôt qu'une "société archaïque dans laquelle les leaders pensent et décident pour tous".

Les méga-entreprises d'Etat sont apparues essentiellement sous la présidence de son prédécesseur, Vladimir Poutine, dans des secteurs tels que l'armement (Rosoboronexport), les nanotechnologies (Rosnanotekh) ou l'énergie atomique (Rosatom).

ÇA VA ÊTRE TRÈS DUR !

La commission Juppé-Rocard propose un emprunt de l'ordre de 35 milliards

Près de 250 auditions, tenues avenue Marigny, dans le 8e arrondissement de Paris, juste en face de l'Elysée. La commission Juppé/Rocard chargée de travailler sur l'emprunt et ses finalités n'a pas fait dans la demi-mesure. Mercredi 11 novembre, au cours d'une ultime réunion elle a arrêté un chiffre qui ne devrait pas être éloigné des 35 milliards d'euros évoqués par Alain Juppé devant des militants UMP. La version finale du rapport reste néanmoins en cours de rédaction.
Le montant se situe dans la fourchette fixée la semaine dernière par le président de la République – entre 25 milliards et 50 milliards d'euros. Il résume les lourdes contraintes qui ont pesé sur l'exercice : certes, la France a besoin d'investir massivement pour combler son retard dans l'enseignement supérieur, ne pas en prendre dans les secteurs d'avenir (énergies renouvelables, avion du futuretc) et consolider son tissu de PME. Mais elle ne peut se permettre de trop emprunter en raisonde son lourd passif : à force de financer ses dépenses courantes par du déficit, elle a déjà accumulé une dette qui représente 84 % du produit intérieur brut et devrait monter à 93 % en 2013.

"100 milliards de dépenses d'avenir, ce n'est pas assez mais 100 milliards d'emprunts c'est trop" résume un membre de la commission, alors que le débat fait rage à droite : "Si le montant de l'emprunt n'est pas très important, nous prendrons du retard sur la croissance à venir" ne cesse de répéter Henri Guaino, le conseiller spécial du président, sur fond de divisions des élus UMP: une partie des députés s'inquiète de l'endettement, une autre estime qu'à moins de 50 milliards d'euros, l'emprunt ratera sa cible.

LA THÈSE ROCARD L'A EMPORTÉ

Autant les débats ont été animés à l'extérieur de la commission, autant le climat a été serein à l'intérieur. "Ça s'est bien passé" confirment plusieurs sources. Ce n'était pas gagné d'avance. En choisissant de nommer deux anciens premiers ministres pour coprésider la commission qu'il a installée le 26 août, Nicolas Sarkozy s'exposait à une guerre des égos. D'autant que Michel Rocard et Alain Juppé se connaissaient mal. Ils se sont apprivoisés et respectés.

"Juppé est bien élevé, intelligent. A la différence des monétaristes, il a le sens de l'Etat", confiait Michel Rocard au Monde le 28 septembre. "On s'entend bien, mais c'est surprenant, Rocard est parfois plus libéral que moi !", rétorque Alain Juppé. L'homme de droite était partisan de financer par l'emprunt les dépenses d'infrastructures. L'homme de gauche y était opposé.

C'est la thèse Rocard qui l'a emporté : la commission ne retient pas les infrastructures dans les priorités, préférant cibler fortement l'enseignement supérieur qui devrait bénéficier d'une dizaine de milliards d'euros, par le biais de fondations.

C'est peut être l'un des effets de l'audition de l'économiste Daniel Cohen : à l'entendre, il aurait fallu mettre tout le produit de l'emprunt sur les universités tant le retard français est énorme : "Nous formons moins de 30 % d'une classe d'âge dans l'enseignement supérieur contre 50 % aux Etats Unis et 80 % au Japon" confirme un membre de la commission.

Certaines des auditions étaient "visionnaires" comme celle d'Henri Verdier, président du pôle de compétitivité Cap Digital (création numérique) qui a visiblement séduit l'auditoire. D'autres ressemblaient davantage à un défilé de lobbyistes flairant le financement prometteur.

Mais s'il ne fallait retenir qu'une idée des travaux de la commission, c'est celle-là : pas question au XXIe siècle de renouveler les erreurs du plan calcul. Si la puissance publique est là pour dégager les priorités et apporter des financements, la réalisation doit se faire au plus près du terrain et par un étroit maillage entre argent public et privé.

La commission préconise de passer systématiquement par des appels à projet. Elle recommande de ne pas multiplier les nouvelles structures de financement ou d'accueil des fonds. Elle veut aussi que l'emprunt soit fléché afin de vérifier que les sommes vont bien aux investissements. Bercy sera sous surveillance.

Le rapport de la commission devrait être remis jeudi 19 novembre à Nicolas Sarkozy. Ce n'est que début décembre que le président de la République en arrêtera le montant et les modalités (appel ou non au public). L'une de ses idées est d'y affecter les 13 milliards d'euros que l'Etat avait prêtés aux banques et qu'il a récupérés.
Françoise Fressoz et Claire Guélaud

Que diable vient faire Angela Merkel à Paris ?

La chancelière allemande sera le 11 novembre le premier chef de gouvernement fédéral à assister aux commémorations françaises liées à l'Armistice. Le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung doute qu'elle y soit à sa place.
Un pays sorti vainqueur de la Première Guerre mondiale a parfaitement le droit, voire le devoir, de célébrer régulièrement son triomphe et les hommes qui l'ont permis. Il serait présomptueux de vouloir, au nom de l'entente entre les peuples, dissuader son voisin de toute emphase patriotique. Il n'empêche qu'un Allemand aura toujours le sentiment d'être un corps étranger dans cette affaire.

Le 11 novembre, le "monde allié" fête depuis toujours ou presque le jour de l'Armistice [de la guerre 1914-1918]. Longtemps les hommes d'Etat de l'Ouest sont restés entre eux pour l'occasion. Ce n'est que tardivement que l'on a envisagé d'inviter un chancelier fédéral allemand aux célébrations commémorant une victoire remportée sur son propre pays. Auparavant, un certain sentiment de tact défendait même d'y penser. Il a fallu attendre 1998 et le refus de Gerhard Schröder pour que cet isolement devienne une question politique. Il avait décliné l'invitation de Jacques Chirac mais, au lieu de s'exprimer clairement sur le sujet, avait invoqué des problèmes d'emploi du temps, ce qui avait semblé extrêmement ambigu, et peu sage sur le plan politique comme historique.

Angela Merkel sera à Paris le 11 novembre, devenant ainsi le premier chef de gouvernement allemand à le faire. Aux côtés de Sarkozy, qui compte faire de l'occasion une journée dédiée à la réconciliation franco-allemande, elle prononcera un discours sur la tombe du soldat inconnu. Une nouvelle qui suscite un léger frisson. Dans son “long chemin vers l'Ouest”, le mimétisme de la République fédérale est-il devenu si profond que l'on puisse désormais, au prix de contorsions politico-mémorielles, vouloir s'associer aux vainqueurs en tant que vaincu ?

Suggestion : ne pourrait-on pas neutraliser l'Armistice, le dépolitiser et en faire un moment du souvenir pour tous les soldats de toutes les nations tombés au champ d'honneur ? Un peu comme nous sommes en mesure de célébrer les traités de Westphalie [1648], qui ont mis fin à la guerre de Trente Ans, sans que cela heurte aucune des confessions concernées ? L'ambiguïté objective du lieu des cérémonies [du 11 novembre] s'y oppose. Il s'agit de l'Arc de triomphe, qui, orné de la flamme éternelle, surmonte la tombe du soldat inconnu. Il rend la victoire indissociable du souvenir des morts. Quant à ses décorations, elles célèbrent les campagnes napoléoniennes. Reinhart Koselleck [historien allemand, 1923-2006] a souligné ce fait remarquable qu'après la Première Guerre mondiale, et avec l'installation de la tombe du soldat inconnu, l'Arc de triomphe était devenu le monument de toutes les victoires françaises, rendant caduc le besoin d'un monument consacré spécifiquement à la victoire de 1918.

En outre, à Paris, le 11 novembre s'accompagne d'un défilé militaire. Quand, à Verdun, site des affrontements les plus sanglants, Helmut Kohl et François Mitterrand s'étaient pris la main, cela avait eu un tout autre caractère. Ce geste de réconciliation était non seulement légitime, mais il constituait un moment historique : il n'était pas lié à la célébration de la victoire et à une démonstration de puissance militaire, ce qu'incarne nécessairement un défilé. En Allemagne aussi, on peut honorer ce jour qui marque la fin de la Première Guerre mondiale, de préférence en se taisant. Celui qui a encore des photos de famille remontant à cette époque peut se souvenir en silence des proches qui sont tombés au combat. J'ai personnellement deux photos jaunies de jeunes gens en uniforme. Elles ont été prises en 1916 ou 1917. D'une façon ou d'une autre, je leur suis lié, mais je ne sais pas – ou j'ai oublié – comment exactement, et je n'ai plus personne à qui poser la question. Ma mère n'est plus là, elle qui se contentait laconiquement de me dire que ces deux-là non plus n'étaient “pas rentrés au pays”.

Lorenz Jäger

Les Européens vont réduire leurs dépenses pour les fêtes de fin d'année

Les Européens vont réduire leur budget fêtes de fin d'année. En moyenne, ils prévoient de dépenser 600 euros en cadeaux, divertissements et bonne chère. C'est-à-dire 3,8 % de moins que l'an dernier, selon une étude du cabinet Deloitte, rendue publique jeudi 12 novembre.

"La chute tendancielle constatée au cours des dernières années est freinée", relève toutefois Gilles Goldenberg, l'auteur de cette étude réalisée auprès d'un échantillon de 17 567 consommateurs dans 18 pays européens. Une façon de parler de la "décélération du pessimisme".
Tous les Européens de l'Ouest, à l'exception des Suisses, comptent rogner sur les dépenses. Les coupes les plus claires seront effectuées par les Irlandais (-22,4 %), les Anglais (-17,4 %) et les Espagnols (-9,1 %), les plus touchés par la crise. Les Français pensent économiser 3,5 % (à 650 euros). Les économies seront réalisées sur les cadeaux (-7,3 %, à 420 euros), l'alimentaire (-3,5 %, à 190 euros) et les divertissements (-7,6 %, à 90 euros).

En revanche, chez les Européens de l'Est, le moral apparaît meilleur : tous, sauf les Tchèques, pensent dépenser autant ou plus que l'an dernier, avec une moyenne de 415 euros.

L'année 2009 devrait être marquée par moins de cadeaux en Europe de l'Ouest mais davantage à l'Est. Et les Français devraient se distinguer puisqu'ils sont 30 % à vouloir offrir des produits d'occasion pour Noël et qu'ils sont aussi deux fois plus nombreux que leurs voisins à envisager de revendre ce qui ne leur plaira pas…
Nicole Vulser

A L'ACADÉMIE FRANÇAISE


JEAN CHRISTOPHE RUFFIN.

L'Iran refuse toute condition à la prochaine comparution de Clotilde Reiss

Téhéran a averti la France, mercredi 11 novembre, qu'il n'accepterait aucune condition à la comparution devant la justice iranienne de la Française Clotilde Reiss, arrêtée le 1er juillet en Iran et aujourd'hui confinée à l'ambassade de France.
"Elle ira avec certaines garanties : que le tribunal accepte de la relâcher sitôt après cette dernière interrogation. Cela s'appelle la dernière explication, c'est une tradition iranienne (...)", avait déclaré Bernard Kouchner, mardi, sur France Inter. "Il faudra qu'elle puisse quitter le tribunal à Téhéran et revenir à l'ambassade. Ensuite, il y aura une décision du juge. Nous attendons la décision du tribunal révolutionnaire de Téhéran", avait-il insisté.

"Conditionner la présence de la ressortissante française devant le tribunal à une garantie des autorités iraniennes [qu'elle ne sera pas emprisonnée] est une claire violation des engagements officiels et écrits du gouvernement français selon lesquels elle est à la disposition de la justice" iranienne, a déclaré le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères, Ramin Mehmandoust, à l'agence Fars. "Cela n'est en aucune manière acceptable", a-t-il ajouté. "Clotilde Reiss ne sera pas graciée sous la pression politique, et personne n'a le droit de décider pour le juge", a-t-il encore dit.

"L'insistance avec laquelle les autorités françaises présentent des demandes injustifiables et la remise en question de l'autorité judiciaire iranienne peuvent créer des conditions défavorables pouvant affecter la confiance des autorités judiciaires iraniennes quant à la sincérité des responsables français à propos des engagements pris par l'ambassade de France à Téhéran", a martelé M. Mehmandoust.

Clotilde Reiss, 24 ans, a été arrêtée pour avoir participé à des manifestations après la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad, le 12 juin. Elle a été libérée sous caution à la mi-août à condition de rester à l'ambassade de France, dans l'attente de son jugement.

L'agence IRNA avait indiqué au début d'août que la Française était accusée d'avoir "rassemblé des informations et encouragé les émeutiers". Le procureur général de Téhéran a indiqué lundi que son procès allait reprendre à une date non déterminée.

LA PUB ÇA VA, QUAND ELLE NE PART PAS BONJOUR LES DÉGÂTS !

QUESTION

N'EST ELLE PAS EN TRAIN DE LUI FAIRE FAIRE N'IMPORTE QUOI ?

Sarkozy, Fillon, Juppé, au pied du mur

Un sommet pour désigner le président de l'UE

La présidence suédoise de l'Union européenne a convoqué un sommet extraordinaire à Bruxelles le 19 novembre pour choisir les nouveaux postes emblématiques de président et de chef de la diplomatie de l'Union.

Alors que de Tony Blair à l'actuel premier ministre belge Herman Van Rompuy aucun des prétendants au titre de président de l'Union européenne ne fait l'unanimité parmi les 27, la présidence suédoise de l'Union a convoqué un sommet extraordinaire pour réssoudre l'épineuse question.Un sommet sera organiséà Bruxelles le 19 novembre prochain. Les Etats membres y désigneront les trois postes clefs dont la mise en place est prévue par le traité de Lisbonne: le président permanent du Conseil européen, un haut représentant des Affaires étrangères et un secrétaire général pour le secrétariat du Conseil.

La réunion se fera sous forme d'un dîner de travail. Le premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt explique avoir pris cette décision après avoir consulté les autres chefs d'Etat et de gouvernement. Il a bouclé cette semaine une première série de consultations, mais il n'y a «encore aucun consensus». Fredrik Reinfeldt va contacter les dirigeants de l'UE cette semaine pourqu'ils soient en mesure de présenter des candidats au sommet de Bruxelles.

Le choix du président du Conseil européen se révèle plus difficile que ce qu'espérait Stockholm. Londres continue à défendre la candiudature de son ancien premier ministre Tony Blair, malgré les critiques dont il fait l'objet.Parmi les autres noms évoqués, figurent ceux de l'ancienne présidente irlandaise Mary Robinson, de son homologue lettonne Vaira Vike-Freibzerga, du premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker et de son discret homologue belge Herman Van Rompuy. Or Fredrik Reinfeldt serait agacé par ce qu'il perçoit comme des pressions franco-allemandes en faveur de ce dernier

«C'est important que chacun ait son mot à dire» mais «ce n'est pas seulement une histoire où deux personnes nous disent quoi faire», a ainsi commenté le premier ministre suédois lundi soir à Berlin, en marge des cérémonies marquant le 20e anniversaire de la chute du Mur. Toutefois, selon des diplomates européens, le chef du gouvernement belge tiendrait toujours la corde. «L'équilibre gauche-droite est très important pour beaucoup, mais aussi entre grands et petits pays, entre Nord et Sud, hommes et femmes», a souligné Fredrik Reinfeldt. En outre, la gauche revendique le portefeuille de «ministre» des Affaires étrangères de l'UE, car la droite se réserve celui de président.

La Pologne propose des auditions

L'incertitude est encore plus grande concernant le choix du haut représentant aux affaires étrangères. Considéré longtemps comme favori, le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband semble avoir renoncé, même si un revirement de dernière minute n'est pas à exclure. Un autre Britannique, Peter Mandelson, ministre du Commerce, a indiqué «avoir été approché», selon son porte-parole cité par The Times, tout en niant à ce stade être disponible.

L'ancien premier ministre italien de gauche Massimo D'Alema est aussi cité comme alternative possible mais, en tant qu'ex-communiste, son nom pourrait être rejeté par les pays de l'Est ayant vécu sous la férule soviétique jusqu'à la chute du rideau de fer.

Lasse des marchandages secrets, la Pologne a réclamé que le choix du président et du chef de la diplomatie de l'UE se fasse après audition des candidats. Varsovie dit être soutenu sur ce point par la Lituanie, la Finlande, la Slovaquie, la République tchèque, l'Estonie et la Lettonie.

Nétanyahou et Sarkozy: rien sur les colonies

A l'issue de plus d'une heure et demie d'entretien mercredi soir à Paris, Nicolas Sarkozy et Benyamin Nétanyahou n'ont fait état d'aucune avancée sur la question de la colonisation, que le président français souhaite voir gelée mais que le Premier ministre israélien n'entend que limiter.

Les deux dirigeants n'ont fait aucune déclaration à la presse après leur rencontre. Dans un communiqué laconique, ils indiquent simplement avoir évoqué "les moyens de relancer sans délai le processus de paix au Moyen Orient". Nicolas Sarkozy et Benyamin Nétanyahou promettent de "déployer tous les efforts dans ce but et (de) rester en contact étroit sur cette question".

M. Nétanyahou était venu en France pour parler de l'Iran et de ses ambitions nucléaires. Il espérait notamment que Paris fasse davantage pression sur Téhéran. D'après le communiqué conjoint diffusé par l'Elysée, "le dossier nucléaire iranien a également été évoqué à la lumière des dernières évolutions".

Cependant, le communiqué n'aborde pas le gel de la colonisation, point de désaccord entre la France et Israël, sur lequel Nicolas Sarkozy n'a probablement pas fait l'impasse.

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas exige un gel des colonies avant de reprendre les pourparlers. Les Israéliens, eux, ne proposent que de limiter les nouvelles constructions.

L'administration Obama a appelé à un gel des implantations juives dans les territoires palestiniens. Mais Benyamin Nétanyahou, jusqu'à présent, résiste. Il est resté sur ses positions lors d'une visite quelque peu délicate en début de semaine aux Etats-Unis. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, lors de son déplacement au Proche-Orient la semaine dernière, a estimé que les restrictions israéliennes pouvaient être vues comme un premier pas vers un arrêt négocié des activités de colonisation.

Paris se montre moins conciliant. "Il y a un vrai différend politique" avec Israël sur la colonisation, avait reconnu mardi le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner au micro de France-Inter. "Nous pensons toujours que le gel des colonisations (...) pendant qu'on parle serait absolument indispensable".

Paris multiplie les contacts avec les dirigeants de la région pour voir s'il est possible de ranimer le processus de paix. Le président français Nicolas Sarkozy a téléphoné mardi à Mahmoud Abbas pour l'encourager "à poursuivre son action au service des Palestiniens et de la paix". La semaine dernière, le successeur de Yasser Arafat avait annoncé qu'il ne briguerait pas un second mandat lors de la présidentielle de janvier 2010, lassé de l'impasse dans laquelle se trouvent les pourparlers.

Par ailleurs, le président syrien Bachar el-Assad sera reçu par Nicolas Sarkozy vendredi à Paris. AP

QUAND ISRAEL CESSERA-T-IL SON EXPANSION COLONIALE ?

Des troubles sexuels observés chez des ouvriers chinois en contact avec du bisphénol

Un taux élevé de troubles sexuels a été observé chez des ouvriers en Chine ayant été en contact à haute dose avec du bisphénol A (BPA), un composé chimique notamment employé dans la fabrication de biberons, selon une étude publiée mercredi.

Ainsi, les ouvriers exposés à de fortes doses de BPA sont confrontés à une baisse de leur libido, voire à une impuissance, selon l'étude publiée dans la revue "Human Reproduction". Ces hommes ont été exposé à des doses très élevées, explique le Dr De-Kun Li. "Nous ignorons" si des doses plus normales auraient des effets similaires.

Pour autant, le chercheur, spécialiste de la reproduction au département recherches de l'organisation Kaiser Permanente, basée en Californie, met en garde contre tout affolement de la population. Il demande toutefois une certaine prudence dans l'exposition au BPA en attendant que des chercheurs se penchent sur les effets de doses moins élevées. Le gouvernement américain a récemment débloqué de nouveaux financements pour la recherche sur le bisphénol.

Le BPA est utilisé dans de nombreux produits de consommation courante, notamment les bouteilles en plastique ou les canettes en métal. Plusieurs fabricants de biberons ont récemment annoncé avoir cessé d'utiliser ce composant chimique, qui peut se détecter dans les urines d'environ 90% de la population américaine.

Les scientifiques craignent qu'une exposition au BPA ne perturbe les systèmes nerveux et reproductifs, avec le développement possible de cancers de la prostate et du sein. L'an dernier, une étude préliminaire avait lié le bisphénol à des risques possibles de maladies cardiaques et de diabète.

La Food and Drug Administration (FDA) a conclu l'an dernier que les niveaux de BPA retrouvés dans les produits sur le marché américain apparaissaient comme sûrs. Mais l'agence américaine du médicament a dû relancer une étude sur cette question après des critiques d'un groupe de scientifiques.

Pour l'étude de "Human Reproduction", Li et ses collègues ont examiné 164 ouvriers chinois ayant été exposés à de fortes doses de BPA dans le cadre de leur travail. Ils ont été comparés à 386 autres hommes de la même ville qui travaillaient dans d'autres usines ou étaient mariés avec des employées de leur usine.

Les scientifiques ont mesuré le taux de BPA présent dans l'atmosphère et interrogé ces hommes sur leur vie sexuelle. Résultat, les individus exposés aux doses élevées de bisphénol avaient quatre fois plus de troubles de l'érection que les autres hommes. Ils avaient sept fois plus de mal à éjaculer et ils étaient quatre fois plus nombreux à déplorer une baisse de leur libido.

Ces effets sont spectaculaires et il est "plutôt clair" qu'ils sont "liés à l'exposition" au BPA, a réagi Linda Birnbaum, directrice de l'Institut national des sciences de la santé environnementale (NIEHS), qui n'a pas participé à l'étude. Ces résultats correspondent aux études réalisées auprès des animaux et devraient faire l'objet de recherches dans la population générale, a-t-elle plaidé.

Mais pour Steven Hentges, un spécialiste du bisphénol, ces résultats "ne sont probablement pas applicables aux consommateurs". Il a ainsi observé que les ouvriers avaient été en contact avec le BPA par inhalation ou par contact avec la peau. Or, a-t-il ajouté, les consommateurs l'absorbent avec leur alimentation, ce qui permet au corps de le détoxifier. Mais pour le Dr De-Kun Li, les ouvriers en ont probablement ingéré, la poudre ayant pu contaminer leur nourriture. AP

La France a jusqu'à 2013 pour revenir sous la barre des 3 % de déficit

La Commission européenne a demandé, mercredi 11 novembre, à neuf pays – dont la France, l'Allemagne et l'Espagne – de ramener d'ici à 2013 leur déficit public sous la limite autorisée au sein de l'Union européenne, qui correspond à 3 % du produit intérieur brut. Le gendarme budgétaire européen a donné en revanche jusqu'à 2012 à l'Italie et à la Belgique pour revenir dans les limites fixées, jusqu'à 2014 à l'Irlande, et même jusqu'en avril 2015 au Royaume-Uni.
"Je suis convaincu que les délais proposés aujourd'hui sont appropriés et réalistes", a déclaré le commissaire européen aux affaires économiques, Joaquin Almunia. La France et la Belgique contestent cependant déjà les objectifs que leur a fixés la Commission, car ils leur semblent peu "réalistes". Ces deux pays tablent sur un retour au respect des limites un an plus tard que fixé par la Commission, en 2014 pour la France et 2013 pour la Belgique.

Il a par ailleurs été décidé d'enclencher la phase suivante de la procédure pour déficit excessif concernant la Grèce, progressant ainsi vers la possibilité de sanctions. La Commission considère que, dans ce pays, "aucune action suivie d'effets n'a été engagée" pour réduire les déficits, et lui donnera au début de 2010 un nouveau délai pour prendre des mesures.

Certains économistes ont cependant remis en question la crédibilité des nouvelles dates butoirs. Ce sont "des vœux pieux", a jugé Sylvain Broyer, économiste chez Natixis, pour qui la Commission "agit comme s'il n'y avait pas de crise". Selon lui, les pays européens ne pourront pas être assez rapides, "d'abord parce que la croissance est insuffisante". Pour Jean Pisani-Ferry, de l'institut européen Bruegel, dans "une situation si dégradée", les objectifs de Bruxelles "risquent de manquer de crédibilité".

Selon les dernières prévisions économiques de la Commission, le déficit devrait atteindre 5 % en Allemagne en 2010, 8,2 % en France, 10,1 % en Espagne et 14,7 % en Irlande. Les trois quarts des pays de l'UE sont sous le coup de procédures pour déficit excessif.