TOUT EST DIT

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vendredi 6 novembre 2009

Quatre heures du matin, bienvenue à Rungis, ventre de la gastronomie française


Avec ses 232 hectares, le marché d'intérêt national de Rungis est une ville dans la ville. Chaque jour, ce sont en moyenne 6 000 tonnes de fruits, de légumes, de viande, de poisson, qui y transitent, soit 1,5 million de tonnes par an pour un chiffre d'affaires de 7,6 milliards d'euros. Chaque jour, 1200 entreprises et 12 000 salariés se mettent au service de 18 millions de bouches à nourrir dont 11 en région parisienne. Et chaque jour, ce sont aussi 30 000 personnes qui vendent, achètent, préparent ou transforment ces denrées dont les prix sont fixés de gré à gré.

"Ne mettons pas 40 ans pour protéger nos droits fondamentaux sur Internet"

Des centaines d'experts se sont réunis, du 4 au 6 novembre à Madrid, afin d'arriver à un critère global de protection des données personnelles et de la vie privée sur Internet. La ministre américaine chargée de la sécurité intérieure Janet Napolitano, des représentants d'agences de protection des données d'une soixantaine de pays et des dirigeants d'importantes sociétés liées à Internet comme Google ou Facebook ont également participé aux débats.
En dépit des divergences de conception entre les pays, Alex Türk, président de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) salue l'accord qui a été adopté au sein des autorités de contrôle. Il indique toutefois que le passage des principes aux dispositions juridiquement contraignantes, à l'échelle mondiale, peut prendre du temps.

A quel type d'accord les 60 autorités de contrôle réunies à Madrid ont-elles abouti ?

Alex Türk : Nous sommes parvenus à une résolution commune sur la problématique des standards internationaux. Dans ce texte, que nous publierons bientôt, nous reconnaissons un certain nombre de principes fondamentaux, qui constituent le socle, la première étape, vers une convention internationale. Nous avons réussi à faire une espèce d'amalgame de l'ensemble de ces conceptions, dans lequel on maintient un degré de protection tel qu'on le souhaite en Europe.

C'est un bon résultat, dans la mesure où, il y a deux ou trois ans, personne n'aurait pu croire que cela puisse être faisable. Il faut toutefois être réaliste, c'est une étape nécessaire, mais pas encore suffisante.

Les conceptions de la vie privée divergent considérablement entre les pays européens et Américains. L'accord a-t-il été obtenu a minima ?

La proposition a été votée à l'unanimité, notamment par les Etats-Unis, l'Australie, Hongkong, les pays latins, etc. Tous les pays se sont mis d'accord sur cette formule, qui reprend le socle européen, mais qui associe le principe américain d'"accountability", c'est-à-dire d'autorégulation. L'idée est que les principes sont complémentaires, si l'autorégulation vient en plus des modes de réglementation que nous connaissons en Europe, pourquoi pas. Il ne s'agit pas de dire que nous allons abandonner le principe de réglementation, pour le remplacer par l'autorégulation : ce serait extrêmement dangereux.

Quelles sont les prochaines étapes du processus ?

Le rôle des autorités de contrôle est désormais de rencontrer le législateur et le gouvernement, et d'expliquer ce corpus de principes. Mais on peut imaginer que cela prendra du temps avant d'aboutir à une recommandation qui serait commune à tous les pays. Pour l'instant, nous avons pris des engagements en tant qu'autorités de contrôle indépendantes, mais nous n'engageons pas notre pays sur le plan juridique. Cette nouvelle phase sera beaucoup plus longue.

Sur l'écologie, nous avons mis une quarantaine d'années avant que cela devienne efficace sur le plan juridique. Ne mettons pas autant de temps à faire le parcours pour protéger nos droits fondamentaux, parce que lorsque nous y arriverons, ils auront déjà disparu. Quand nous aurons pris l'habitude de voir réduire certaines de nos libertés fondamentales, il n'y aura pas de raison de revenir en arrière.
Propos recueillis par Laurent Checola

Roger Moore poursuit sa bataille contre le foie gras

L'acteur britannique Roger Moore a financé une publicité affichée devant un célèbre grand magasin de Londres pour réclamer de nouveau un arrêt de la vente de foie gras, produit gastronomique dont il dénonce le mode de production.

L'affiche pour laquelle il a posé est placardée sur un Abribus qui se trouve devant le rayon alimentaire du magasin Selfridges sur Oxford Street, la principale artère commerçante londonienne. Cette affiche, qui fait partie d'une campagne réalisée par l'association de défense des animaux People for the Ethical Treatment of Animal (PETA), proclame que "Gaver les animaux est cruel, pas festif", "Cruel, not Yule"). Elle a été préférée à une affiche montrant la façon dont le foie gras est produit, jugée trop choquante. L'acteur de 82 ans avait écrit en septembre au directeur du grand magasin londonien, lui proposant de racheter tout son stock de foie gras.

QUAND BRET SAINT CLER ET JAMES BOND PÊTE LES PLOMBS: IL EN FUT L'UN DES PLUS GRANDS CONSOMMATEUR !

Francilien: Le "boa" sur les rails


Le Francilien va avaler les "petits gris", la nouvelle rame de style "boa" a été inaugurée mercredi en Seine St Denis, elle va progressivement remplacer toute la flotte d'île de France. Visite dans les entrailles de ce nouveau train ultra design, conçu par la firme Bombardier.

Quelques événements du 6 NOVEMBRE

6 novembre 1500
Naissance de Benvenuto Cellini. C'était un grand artiste mais aussi un fieffé sacripant. Ses débauches et ses excentricités ne se comptaient plus. Il avait des accès de violence incroyables. D'un naturel très jaloux, il passait son temps à blesser ses maîtresses. En plus de deux enfants légitimes et d'un bébé adopté, il devait laisser plus de dix bâtards. Benvenuto Cellini demeura toujours dans les bonnes grâces de François Ier, mais il s'aliéna celles de la favorite du moment, la duchesse d'Etampes, uniquement parce qu'un jour il avait oublié de lui montrer une de ses oeuvres. Lorsque Cellini eut terminé sa célèbre statue en argent doré représentant « Jupiter tonnant », il se rendit à Fontainebleau pour la présenter au roi. La duchesse d'Etampes réussit à empêcher François Ier d'aller voir cette statue de jour, espérant que l'oeuvre perdrait beaucoup de son mérite à être regardée le soir à la lumière. Mais Cellini éclaira si habilement sa statue, en mêlant une torche aux foudres que Jupiter avait en main, que, le soir venu, toute la Cour fut saisie d'admiration. François Ier s'écria en regardant la duchesse d'Etampes : « Ceux qui ont voulu nuire à cet homme lui ont fait une grande faveur. »

6 novembre 1656
Mort de Jean-Baptiste Morin, né à Villefranche. Célèbre astrologue et tireur d'horoscope souvent consulté par Richelieu, il prédit la mort de Louis XIII à six jours près. Il a laissé un livre intitulé : Astrologia gallica.

6 novembre 1777
Mort de Bernard Jussieu, né à Lyon en 1699. Médecin et botaniste distingué, il a transmis son nom à des descendants qui l'ont surpassé.

6 novembre 1784
Naissance de Laure Fermon, future duchesse d'Abrantès. Laure d'Abrantès, qui a connu la vie la plus brillante, tombe dans la misère lorsque s'effondra l'Empire. Ne pouvant faire face à ses créanciers, elle doit quitter son hôtel de la rue Royale. Le baron de Ville-d'Avray, intendant du Garde-Meuble, le loue vingt-six mille francs par an, le 1er août 1816, pour neuf années. Le sacrifice ne suffit pas : il faut tout liquider. Le 6 janvier 1819, la vente du mobilier produit neuf cent cinquante-huit mille six cent quatre-vingt-huit francs-or. Mais le passif est de un million cent soixante-huit mille soixante-treize francs cinquante-quatre. L'hôtel est estimé quatre cent dix-neuf mille cinq cents francs. Laure ne parvient à trouver un acheteur que pour deux cent quatre-vingt mille francs. Ces sommes ne comblent pas le passif, et c'est son ancien amant Balincourt qui vient le plus souvent possible en aide à la duchesse. A vouloir combler ce tonneau des Danaïdes, il se ruina galamment. Laure lui avait donné deux enfants qui ne vécurent point, mais dont la duchesse utilisait adroitement le souvenir : « L'état dans lequel vous me laissez depuis quatre jours est inexcusable et quelle est la femme que vous laissez ainsi dans le désespoir ? C'est votre amie, votre amante, celle qui deux fois vous rendit père ». Elle continuait à l'adorer comme à Aix, le jour où elle lui avait envoyé une lettre brûlante de passion écrite avec son sang. En 1817, elle écrivait encore : « Ecoute, Maurice, je t'aime avec un transport qui m'ôte le pouvoir de la réflexion. Je t'adore, je t'idolâtre. Le temps, loin de rien diminuer à mon excessive tendresse, n'a fait que l'accroître ; tu es aussi nécessaire à ma vie que l'air pour respirer et le jour pour se conduire ». Lui, continuait à la tromper et à déclencher scènes, pleurs, cris, menaces, et un monceau de lettres. La fin de Mam'selle Loulou, tombée dans la misère, fut atroce. Elle était couchée, gravement malade, lorsque ses créanciers firent vendre ses meubles et ses pauvres affaires sur place. On éparpilla tout au feu des enchères sauf le lit, deux chaises et une table de cuisine. On transporta la malade rue des Batailles, dans une maison de santé, mais on la jeta à la rue, en pleine nuit, car elle ne possédait pas les quelques francs dont on exigeait le paiement d'avance... Elle fut admise dans une maison, au 70, rue de Chaillot, où elle mourut dans une chambre misérable. Des rêveries de Laure, il ne reste plus aujourd'hui que le souvenir. Son hôtel a été démoli en 1911, après avoir été habité par le prince de Beauvau et le baron Haussmann.

6 novembre 1793
Philippe-Egalité meurt sur l'échafaud. Né à Saint-Cloud le 13 avril 1747, fils du duc Louis-Philippe d'Orléans et de Louise-Henriette de Bourbon-Conti, Louis-Philippe-Joseph, d'abord duc de Chartres, puis duc d'Orléans à la mort de son père en 1785, mena dans sa jeunesse une vie très libertine. En 1769, il épousa Marie-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre dont il eut plusieurs enfants, parmi lesquels le futur roi Louis-Philippe. Désireux de jouer un rôle politique, il sollicita en 1778 la charge de grand amiral. Le refus de Louis XVI contribua à faire de lui un adversaire acharné de la cour. Lors de l'assemblée des notables de 1787, il poussa les parlementaires à refuser l'enregistrement des édits fiscaux. Elu député de la noblesse aux Etats généraux, il favorisa la réunion des trois ordres et ses jardins du Palais-Royal devinrent un centre d'agitation populaire. Après Varennes, il pensa devenir régent puis, la monarchie tombée, abandonna ses titres pour devenir Philippe-Egalité. Lors du procès du roi Louis XVI, il vota la mort, ce qui lui valut un blâme général. Quelques semaines plus tard, la défection de Dumouriez et de son fils aîné, le duc de Chartres, le rendit suspect. On l'expédia à Marseille, où il fut incarcéré avec ses deux cadets au Fort de Notre-Dame-de-la-Garde. Transféré à Paris en octobre, il fut jugé avant d'être envoyé à l'échafaud.

6 novembre 1805
Un marsouin est aperçu dans la Seine entre le Pont-Neuf et le pont des Arts. 40 000 à 50 000 Parisiens se transportent précipitamment sur les quais. Après quatre ou cinq heures d'évolution, le marsouin disparaît vers le Port au blé.

6 novembre 1836
A 69 ans, l'ex-roi Charles X meurt de choléra, dans son exil de Graffemberg en Autriche.

La justice dit non à la délation

Le système de dénonciation par internet instauré par l'entreprise normande du groupe américain Stryker a été jugé abusif.
La délation en entreprise via un site Internet, non merci. C'est en résumé le message lancé par le tribunal de grande instance de Caen qui a rendu son verdict vendredi 6 novembre sur le système mis en place par la société normande Benoist-Girard, filiale du groupe américain Stryker.

Le "dispositif d'alerte professionnelle" qui permettait de dénoncer anonymement ses collègues via un site Web ethicspoint.com "présente des risques sérieux de mise en cause abusive ou disproportionnée de l'intégrité professionnelle voire personnelle", a estimé le juge des référés saisi par le comité d'entreprise et le syndicat CFDT.

Selon le président du tribunal de grande instance de Caen, Thierry Roy, ethicspoint.com "autorise une dérive dans la délation contraire à la loi informatique et liberté de 1978".

Le site permet en effet la dénonciation anonyme, ce qui est interdit par la Cnil, et ne limite pas la délation aux seuls faits de malversation ou de corruption mais laisse aussi le champ libre à des dérapages via une catégorie extrêmement vague intitulée "autres sujets d'inquiétude".

Le groupe Strycker qui fabrique des prothèses orthopédiques emploie 16.000 personnes. Son site d'Hérouville-Saint-Clair, près de Caen compte 280 salariés. Benoist-Girard devra payer 300 euros par jour et par salarié si la décision judiciaire n'est pas appliquée d'ici un mois.

Une vache reçoit des prothèses aux pattes arrière

Une génisse d'un an qui avait eu les pattes arrières gelées a dû subir une double amputation et s'est vue poser deux prothèses de pattes par une équipe de vétérinaires de l'Université du Colorado (ouest), une première en la matière, assure l'université.

"Cette opération sur une vache est inhabituelle et le remplacement de deux pattes est sans doute une première", dit l'Université de l'Etat du Colorado qui diffuse des photos de l'animal se tenant sur ses deux sabots artificiels.

Prénommée Meadow ("Prairie"), la vache avait souffert de gelures aux membres arrière et a été prise en pitié par une agricultrice du Nouveau-Mexique, Nancy Dickenson, qui l'a adoptée comme animal de compagnie auprès d'un fermier voisin et conduite à l'hôpital vétérinaire de l'Université du Colorado.

Là, une équipe de cinq anesthésistes --l'anesthésie étant délicate chez le ruminant dont l'estomac n'est jamais vide-- et de plusieurs chirurgiens vétérinaires a procédé le mois dernier à la double amputation et lui a posé les prothèses. "Quelques heures après, elle marchait", a indiqué l'université.

"L'opération chirurgicale n'était pas très difficile, le plus dur était de trouver les prothèses adéquates qui ne blessent pas l'animal ou lui provoquent des irritations", a indiqué à l'AFP le professeur qui a dirigé les opérations, Robert Callan.

Des prothèses sur mesure ont été commandées à une entreprise de Denver. "L'utilité d'une telle opération se comprend lorsqu'on sait que Meadow est une vache de compagnie pour les personnes qui l'ont adoptée, pas un animal d'abattoir", a ajouté le professeur. L'opération, d'un coût de plusieurs milliers de dollars, a été payée par la propriétaire.

Meadow est retournée dans sa ferme d'adoption où elle paît et déambule, dit sa maîtresse qui interdit les visites des curieux pendant la convalescence de la bête.
JE NE SAVAIS PAS QUE MARTINE AUBRY AVAIT DES PROBLÈMES AUX PATTES.

Présidentielle en 2012 : DSK l'emporterait sur Nicolas Sarkozy au second tour

Dominique Strauss-Kahn qui l'emporte au second tour de l'élection présidentielle sur Nicolas Sarkozy en 2012 ? C'est le résultat d'un sondage CSA pour LCP Politique Matin diffusé vendredi * . 51 % des personnes interrogées auraient l'intention de voter pour le socialiste, actuel directeur du FMI, s'il affrontait au second tour Nicolas Sarkozy (49 %). Les votes blancs, nuls, et l'abstention concerneraient 41 % des sondés.

En revanche, le chef de l'État l'emporterait dans les cinq autres hypothèses retenues par l'institut de sondage pour un second tour. Il recueillerait ainsi 51 % des voix face au président du MoDem François Bayrou (49 %), avec 42 % d'abstentions, blancs et nuls. Face à la première secrétaire du PS Martine Aubry (47 %), il totaliserait 53 % des voix (abstention, blancs et nuls 39 %), un score identique s'il devait affronter le maire PS de Paris Bertrand Delanoë au deuxième tour. Il aurait 55 % des voix contre son ancienne adversaire au second tour de la présidentielle de 2007, Ségolène Royal (45 %), et 57 % face à l'ancien numéro un du PS François Hollande (43 %).

AH BON ? ET EN VERTUE DE QUOI DSK SE PRÉSENTERAIT-IL EN 2012 ?

Commerce: le nombre de plaintes portées à l'OMC atteint la barre des 400

L'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui joue le rôle d'arbitre dans les contentieux commerciaux entre ses 153 membres, a reçu 400 plaintes depuis sa création en 1995, majoritairement des Etats-Unis et de l'Union européenne, a-t-elle indiqué vendredi.
"Le nombre des différends portés devant l'OMC atteint la barre des 400 à la veille de son 15e anniversaire", a expliqué l'OMC dans un communiqué.

"Il s?agit sans aucun doute d?un vote de confiance qui plébiscite un système considéré par beaucoup comme un modèle à suivre pour le règlement pacifique des différends qui surgissent au niveau international dans d?autres domaines", a commenté le directeur général de l?OMC Pascal Lamy, cité dans le communiqué.
L'OMC relève toutefois que la moitié des plaintes déposées auprès de son Organe de règlement des différends (ORD) ont été réglées à l'amiable durant la première étage de consultations.
Quelque 169 ont fait l'objet d'un jugement, précise-t-elle ajoutant que 17 affaires sont actuellement en cours de jugement, tandis que 12 autres en sont encore au stade des consultations.
Selon les données de l'OMC, les Etats-Unis sont les plus importants plaignants et accusés (93 plaintes ont été déposées par Washington qui a fait l'objet de 107 plaintes). Ils sont suivis par l'Union européenne qui compte à son actif 81 plaintes tandis qu'elle a été attaquée 66 fois.
La Chine, qui est devenue membre en 2001 et a bénéficié d'une période de grâce, fait l'objet 17 plaintes, un chiffre qui ne cesse d'augmenter ces dernières années.
Selon M. Lamy, il n'est "pas surprenant" que les Etats-Unis et l'UE soient les plus grands utilisateurs de ce mécanisme de règlement, - "le joyau de l'OMC", selon son directeur - dans la mesure où ils sont "les plus grands acteurs commerciaux de la planète". Une situation que la Chine rejoint également, a-t-il ajouté.
L'OMC surveille de près les politiques commerciales de ses membres depuis le début de la crise afin de prévenir les tentations protectionnistes. Elle n'a relevé jusqu'à présent que "des dérapages", et ne fait pas état d'une augmentation significative du nombre de plainte portée auprès de ses services.

Dassault a-t-il «bradé» ses Rafale au Brésil ?

A quel prix Dassault a-t-il vendu ses Rafale au Brésil ? Dans son édition de vendredi, le quotidien Libération affirme que le constructeur aéronautique français, en compétition pour fournir 36 avions de chasse de ce type au Brésil, a dû baisser son prix de vente de 40% pour emporter la mise.

Le groupe a aussitôt démenti.
«Premièrement, ces informations sont fausses, deuxièmement nous n'avons pas l'habitude de négocier sur la place publique», a indiqué un porte-parole à l'AFP.

Selon la presse brésilienne, le groupe français avait soumis à l'origine à l'armée de l'air brésilienne un prix de vente de 98 millions d'euros l'unité. Ce serait beaucoup plus que pour les F/A-18 Super Hornet de Boeing et le Gripen NG de Saab, également en compétition pour remporter ce contrat.

De 98 millions d'euros l'unité à 50 millions

Dassault s'est finalement engagé à aligner le prix sur celui payé par l'armée française, soit 50 millions d'euros, conformément à ce que Nicolas Sarkozy avait promis lors d'une visite au Brésil en septembre, affirme un journal brésilien, qui ne cite pas ses sources.

A cela s'ajouterait le coût du transfert des avions au Brésil. Le gouvernement brésilien a exprimé sa préférence pour le Rafale en raison des transferts de technologie sans précédent concédés par la France - et confirmés par le président français à son homologue Luiz Inacio Lula da Silva - mais les négociations se poursuivent néanmoins avec les deux autres constructeurs.

Un groupe d'experts de l'armée de l'air doit maintenant finaliser son rapport technique sur les trois avions. L'annonce formelle du gagnant aura lieu «à une date qui n'a pas encore été fixée», a souligné l'armée de l'air.

Le 24 septembre dernier deux Rafale s'étaient abîmés en mer, au large de Perpignan, alors qu'ils s'apprêtaient à regagner le porte-avions Charles-de-Gaulle à l'issue d'un vol d'entraînement. L'un des deux pilotes avait été tué. Suite à cet accident, le commandement de l'armée de l'Air brésilienne avait demandé aux autorités françaises d'avoir accès à l'enquête, compte tenu du désir du Brésil d'acquérir des Rafale pour moderniser sa force aérienne.

Trafic de diplômes à Toulon : le président de l'université démissionne

Laroussi Oueslati a démissionné, vendredi 6 novembre, de son poste de président de l'université de Toulon. Joint par Le Monde, M. Oueslati l'a confirmé, mais ne souhaite pas en discuter tant que le rectorat de Nice n'aura pas reçu sa lettre de démission.

Depuis le 19 octobre, il était suspendu pour six mois de sa fonction élective pour avoir orchestré, avec deux des ses vice-présidents, des "mises à l'écart, pressions, intimidations et menaces de représailles à l'encontre d'enseignants-chercheurs et de personnels de l'université et une saisine de documents qui peut laisser supposer une tentative de destruction de preuves" lors de l'enquête sur un trafic de diplômes au sein de son université. Le 23 octobre, Philippe Tchamitchian, ancien président de l'université Aix-Marseille-III, a été nommé administrateur provisoire pour six mois.
Dans un courriel envoyé ce vendredi midi à l'ensemble de la communauté universitaire toulonnaise, Laroussi Oueslati estime qu'"une telle durée est longue, trop longue dans une période où l'université du Sud Toulon-Var va devoir définir sa politique pour les quatre années à venir. Elle correspond à des délais de procédure et il serait irresponsable de ma part de contribuer à bloquer le rétablissement du processus démocratique à l'USTV aussi longtemps".

"MA DÉMISSION EST LE SEUL MOYEN DE RÉTABLIR LE FONCTIONNEMENT DÉMOCRATIQUE"

L'ancien président de Toulon estime que "trop d'humiliations sont subies quotidiennement par les vice-présidents, les directeurs de services et certains membres du personnel qui ont tout donné à l'établissement depuis de nombreuses années". "Ma démission, dès lors, est le seul moyen de rétablir le fonctionnement démocratique et le libre choix de la gouvernance de l'université par ses acteurs", estime-t-il. Par ailleurs, Laroussi Oueslati se dit "fier de laisser au prochain président, que notre communauté universitaire devra élire, un bilan positif de près de trois années de mandat" : "Il y a deux ans a été ouvert le chantier de nombreuses réformes qui, pour moi, avaient un objectif simple : placer le service public au service du public. Je me suis attaché à mettre en œuvre les changements dans un contexte mouvementé de transformations de notre système d'enseignement supérieur et de recherche."

En conclusion de son courriel, l'ex-président assure : "En tant qu'homme, je continuerai à me battre pour mon honneur. En tant qu'homme, je veux dire à mes amis, en ce moment difficile, et à tous ceux qui, malgré les attaques et les calomnies, me font confiance, à quel point leur soutien m'est précieux. Je sais pouvoir compter sur votre engagement envers notre université, l'université du Sud Toulon-Var." Laroussi Oueslati devra tout de même passer devant un conseil de discipline au sujet des "graves irrégularités dans l'application des textes réglementaires régissant la procédure d'admission des étudiants étrangers et de validation de leurs études". Par ailleurs, une information judiciaire, menée par le parquet de Marseille depuis le 26 mars, est toujours en cours au sujet de l'éventuel trafic de diplômes.
Philippe Jacqué

Le taux de chômage a franchi la barre symbolique des 10 % aux Etats-Unis

Le taux de chômage aux Etats-Unis a franchi en octobre la barre symbolique des 10 % pour atteindre 10,2 %, sous le coup de destructions d'emplois encore massives, bien qu'en baisse, selon les chiffres officiels corrigés des variations saisonnières, publiés vendredi 6 novembre à Washington.

L'économie américaine a détruit encore 190 000 postes en octobre, soit 13,3 % de moins que le mois précédent, qui avait marqué un coup dur pour l'emploi, mais encore bien plus qu'en août, quand les licenciements nets étaient tombés à 154 000, a indiqué le département du travail.
La baisse des licenciements est moins forte que ne le prévoyaient les analystes, pour qui le rapport mensuel sur l'emploi du ministère aurait dû faire apparaître 175 000 suppressions de postes. Malgré la révision en forte baisse du nombre d'emplois perdus en septembre, le taux de chômage a bondi de 0,4 point pour atteindre 10,2 %? un niveau qui n'avait plus été constaté depuis le mois d'avril 1983, et qui dépasse largement les attentes exprimées dans le consensus médian des analystes (9,9 %). La prévision de la banque centrale américaine d'un chômage maximum de 10,1 % en 2009 est d'ores et déjà caduque.

VONT-ILS ACCUSER OBAMA ? COMME LES FRANÇAIS ACCUSENT SARKOZY DE TOUS LES MAUX ?
CE SERAIT ÉTONNANT TOUT DE MÊME, MAIS LES FOULES FONT TOUJOURS N'IMPORTE QUOI.

Le gouvernement s'apprête-t-il à supprimer les prud'homales ?, par Michel Noblecourt

Faut-il supprimer les élections prud'homales ? Ce scrutin par lequel salariés et employeurs élisent, tous les cinq ans, leurs juges dans les conseils de prud'hommes, pulvérise à chaque rendez-vous les records d'abstention. La question est dans l'air depuis que Xavier Darcos, le ministre du travail, a confié, le 28 octobre, à Jacky Richard, conseiller d'Etat, une mission sur "le mode de désignation des juges prud'hommes". Le rapport de M. Richard, qui doit être remis "pour la fin du mois de février" 2010, a pour objectif de "conforter la légitimité de l'institution prud'homale". Mais, déjà, le landerneau s'alarme.
Lors du dernier scrutin, le 3 décembre 2008, où il y avait plus de 19 millions d'inscrits, les prud'homales ont recueilli, une nouvelle fois - et malgré les indéniables améliorations apportées par Xavier Bertrand, alors ministre du travail -, la palme de l'incivisme. Dans le collège salariés, la participation n'a été que de 25,5 % ! Seul un salarié sur quatre s'est déplacé pour aller voter en dehors de son lieu de travail. L'abstention a ainsi atteint 74,5 % !

Plutôt restreinte lors des premières élections, en 1979 - 36,8 % -, l'abstention a suivi une courbe exponentielle : 41,3 % en 1982 ; 54,1 % en 1987 ; 59,6 % en 1992 ; 65,6 % en 1997 et 67,3 % en 2002. La cote d'alerte a été largement dépassée. Ainsi, en trente ans, comme si elle accompagnait le déclin du syndicalisme, l'abstention a fait un bond de 37,7 points ! Une situation paradoxale : les salariés se tournent de plus en plus vers les prud'hommes pour les litiges individuels du travail, mais ils se désintéressent de l'élection de leurs juges. Il en résulte que, avec une telle abstention, le scrutin ne peut plus constituer le test de représentativité syndicale qu'il prétendait être au départ. Il relève davantage du concours de musculation syndicale, où chaque organisation exhibe ses forces pour impressionner le gouvernement et le patronat et, plus encore, ses partenaires et rivaux.

"Cette situation atteint la légitimité de l'institution", écrit M. Darcos dans sa lettre de mission à M. Richard. "Une réflexion sur le mode de désignation des juges prud'hommes est indispensable, souligne le ministre, pour préserver cette juridiction, qui offre un modèle de justice unique reposant sur des juges issus du monde du travail." M. Richard est donc prié de dresser un bilan des prud'homales, et d'"analyser la pertinence et l'efficacité des différentes actions déjà mises en oeuvre pour augmenter la participation des électeurs". "De plus, ajoute M. Darcos, votre mission s'attachera à analyser les autres possibilités de désignation des juges prud'hommes, en tenant compte de la nécessité de maintenir une légitimité de ceux-ci fondée sur l'audience des organisations syndicales."

La solution évoquée consistera-t-elle à supprimer les prud'homales, et à fonder la désignation des juges salariés sur l'audience des syndicats, sur la base de la loi du 20 août 2008 qui avait explicitement exclu ce scrutin pour mesurer la représentativité syndicale ? Cet étrange remède rappelle le précédent de la désignation des administrateurs des caisses de Sécurité sociale. En 1946, le législateur décide qu'ils seront élus par tous les assurés sociaux. En 1967, les élections sont supprimées. En 1982, le gouvernement de Pierre Mauroy les rétablit. Mais il n'y aura qu'un seul scrutin - celui du 19 octobre 1983, avec 52,6 % de votants -, la CGT et, plus encore, la CFDT, ébranlées par leurs mauvais résultats, plaidant pour un retour à la désignation sur la base... des élections professionnelles.

Mais les syndicats sont vent debout contre une suppression des prud'homales. Dans le rapport d'orientation de son 49e congrès, du 7 au 11 décembre à Nantes, Bernard Thibault souligne que "la très faible participation des salariés n'enlève rien à notre satisfaction de voir, malgré bien des obstacles, l'influence de la CGT progresser pour la première fois depuis que ce scrutin est organisé". De plus, les prochaines prud'homales doivent avoir lieu en 2013, année où s'achèvera le premier cycle d'application de la réforme de la représentativité. Les syndicats mal en point ou menacés feront inévitablement de ce scrutin une sorte de vote recours.

L'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) ne verrait pas d'un mauvais oeil l'économie de ce scrutin - qui a coûté 95 millions d'euros en 2008 -, mais elle n'en fera pas un cheval de bataille. Il y a en effet une voie moins radicale, qui consisterait à renforcer les améliorations engagées. Il s'agit d'abord de développer le vote sur les lieux de travail, déjà là où il y a une implantation syndicale - moins de la moitié des entreprises. En 2008, M. Bertrand avait observé que dans les entreprises où le scrutin avait été organisé, la participation avait dépassé les 50 %. Dans les élections aux comités d'entreprise, la participation équivaut (presque) à l'abstention prud'homale : 63,8 % en 2005-2006. Pourquoi dans ce cas ne pas reprendre l'idée de M. Bertrand, qui voulait "développer plus largement le vote en entreprise" ?

Le vote par correspondance a déjà été simplifié. Mais la mission Richard devrait aussi étudier la possibilité d'étendre le vote sur Internet, expérimenté, en 2008, seulement à Paris. S'il fait le choix du statu quo, le gouvernement devra s'efforcer de donner plus de lisibilité à l'objet du scrutin et surtout de rendre visible une campagne électorale qui se déroule en catimini.

A mi-mandat, Nicolas Sarkozy a du mal à retrouver sa « magic touch »

Deux ans et demi après son élection à l'Elysée, le chef de l'Etat répond aux difficultés qui s'accumulent par la poursuite des réformes. A son agenda : les retraites, le cinquième risque et la justice. S'il concède certaines erreurs, sur Jean Sarkozy notamment, il a décidé de ne rien changer à son management, à son exposition permanente et à son rythme d'action.

Nicolas Sarkozy côte à côte avec Angela Merkel pour rallumer la flamme du soldat inconnu : la petite parenthèse commémorative qui s'ouvre la semaine prochaine (lundi à Berlin pour la chute du Mur, mercredi à Paris pour le 11 novembre), est accueillie comme une respiration par l'Elysée. Le président de la République, qui arrive aujourd'hui à la mi-mandat (il a été élu le 6 mai 2007), ou plutôt à la « mi-temps » selon le terme utilisé par ses proches, traverse la passe la plus difficile depuis son élection. Dans les premiers mois, son mode de vie avait certes fortement troublé son électorat. Mais cette fois, le problème est bien plus large, comme si c'était le « système Sarkozy » lui-même qui était atteint. La blessure de l'« ouverture » a été ravivée dans les rangs de la droite par la polémique sur Frédéric Mitterrand, les doutes sur le management centralisé du président ont été aiguisés par l'affaire Jean Sarkozy, et les recettes qui lui avaient toujours permis de rebondir sont depuis deux mois restées sans effet : les chantiers ouverts sans relâche ont soit déçu (lycée, jeunes..) soit suscité des polémiques d'une rare violence (taxe carbone, taxe professionnelle…).
Une majorité en rébellion

Tout se passe comme si l'activisme présidentiel ne suffisait plus à effacer les « couacs » et à entraîner la machine, son omniprésence à donner le sentiment d'une majorité bon gré mal gré en ordre de marche, son énergie à convaincre l'opinion. Les sondages repartent à la baisse (- 6 points en novembre d'approbation à 39 % selon l'Ifop pour « Paris Match »), la majorité parlementaire est en rébellion permanente et, fait nouveau, des figures de l'UMP comme les trois anciens Premiers ministres Alain Juppé, Edouard Balladur et Jean-Pierre Raffarin n'hésitent plus à dire ouvertement ce qu'ils pensent de telle ou telle réforme. Et dans des termes peu amènes. Le tout, dans une situation économique encore très défavorable. Ou peut-être trop peu pour servir de tremplin politique. L'année dernière, la chute de Lehman Brothers et la crise financière avaient été l'occasion pour le président de montrer ses qualités de réactivité et d'audace. Les mois qui viennent s'annoncent tout juste moroses.

Ce climat n'a évidemment pas échappé à l'Elysée, même si les proches du président s'attachent à en minimiser l'impact. « Il faut regarder cela sur la durée… Le bilan se fera à la fin du quinquennat », « dégripper les moteurs du changement sans remettre en cause le modèle social et culturel français », assure-t-il. « Le chef de l'Etat se dit : « J'ai des convictions, je les mets en oeuvre. Cela heurte parfois mon électorat, mais c'est nécessaire à la France »,
Reprendre la main

Ces derniers jours, le chef de l’Etat s'est déployé comme jamais pour tenter de reprendre la main. Il a tapé du poing sur la table face aux ministres et conseillers frondeurs, il a reçu des journalistes, il a rappelé que Barack Obama rencontrait des difficultés au bout d’un an seulement, et a même reconnu certaines « erreurs » – fait rare –, notamment d'avoir pensé que l'accession de son fils à la tête de la Défense passerait sans dommages. Mais la remise en cause s'arrête là. Sur l'essentiel, sur son management (lire ci-dessous), sur son exposition permanente et sur le rythme des réformes, le président ne lâche rien. La « nouvelle étape » ne sera enclenchée qu'après les élections régionales de mars ; le cap de la modernisation du pays est inchangé ; l'ouverture reste d'actualité, tout comme la volonté de conforter les électeurs de la droite traditionnelle et d'éviter le départ de ceux venus de l'extrême droite. Ces derniers temps, l'UMP et les ministres ont multiplié les initiatives sur « nos valeurs », comme dit Xavier Bertrand : débat sur l'identité nationale, couvre-feu pour les délinquants de moins de 13 ans pour les plus récents, sans parler de la suspension des allocations familiales pour absentéisme scolaire que l'UMP a fixé à son agenda. Le président, lui, entend dans les prochains mois lancer les réformes des retraites, du cinquième risque (dépendance) et de la justice (suppression du juge d'instruction notamment). En espérant que cet automne n'aura été qu'une mauvaise passe... et qu'il n'a pas ouvert une « seconde étape » , malgré lui, de heurts constants, semblable à celle qu'ont connue tous ses prédécesseurs à compter de leur « mi-temps ».
CECILE CORNUDET, Les Echos

« Changeons radicalement nos comportements ! »

Pierre Rabhi, philosophe et pionnier de l'agriculture biologique, sera demain à Strasbourg dans le cadre des rendez-vous citoyens du Climat (*).

En quoi consiste la « sobriété heureuse » que vous défendez ?

- Nous vivons sur une planète soumise au pillage. Nous lui demandons de produire de plus en plus, et ce pour une minorité. Dans les pays prospères, la surabondance n'apporte pas pour autant le bonheur. Notre vie est constituée de choses banalisées qui ne nous réjouissent plus. La sobriété est une façon de donner des limites à ses besoins pour générer du temps disponible et un bonheur d'exister. A quoi cela sert d'avoir toujours plus sans être heureux ? Il faudrait une société plus équitable. On ne peut bien sûr pas demander à ceux qui n'ont rien d'être sobre.
Il faut réduire l'outrance d'une minorité et répartir les ressources de manière à ce que tout le monde ait ce qu'il lui revient en termes de besoins vitaux.
C'est ce que nous avons appliqué dans notre vie, avec ma famille, en faisant le choix de retourner à la terre. L'auto-limitation permet de se libérer de l'outrance qui ne rend pas heureux.

Quelle est la différence entre la sobriété heureuse et la décroissance ?

- Dans ma campagne électorale de 2002, je prêchais en faveur de la décroissance, mais ce message n'a pas été compris. Les gens pensaient que nous prêchions un retour à la bougie.
Il faut ramener les choses à l'équilibre si nous voulons que notre planète puisse subvenir aux besoins de l'humanité. La décroissance soutenable comme la sobriété heureuse ont le même objectif : réorienter l'économie pour lui rendre sa noblesse.

L'agro-écologie peut-elle subvenir aux besoins de la planète ? N'est-ce pas un privilège réservé aux « bobos » ?

- J'ai démontré que l'agro-écologie était viable sur le petit domaine où nous vivons en Ardèche et qui était considéré comme non viable. Nous avons créé une oasis et élevé cinq enfants avec l'agro-écologie.
Je suis allé dans le tiers-monde pour travailler selon ces principes. Il y a aujourd'hui 100 000 paysans au Burkina Faso qui pratiquent l'agro-écologie avec bonheur, car cela les a libéré des pesticides qui leur coûtent cher, et leur a appris à gérer leur patrimoine.

« L'agriculture moderne
devrait être déclarée
comme catastrophique
pour l'humanité »

A l'inverse, l'agriculture moderne devrait être déclarée comme catastrophique pour l'humanité. A-t-elle nourri la planète ? Non, au contraire, elle l'a appauvrie. Nous sommes en train d'affamer les générations futures en détruisant le patrimoine qui les nourrit.

Que pensez-vous du concept de « développement durable » ?

- C'est une tarte à la crème, une diversion. Si on ne prend pas des résolutions très fortes pour arrêter les processus de dégradation de notre planète, nous mourrons.

Vous appelez à une « insurrection des consciences », qu'entendez-vous par là ?

- Aujourd'hui, bien au delà des États, chaque individu doit prendre la mesure de ses responsabilités à l'égard de la vie. L'humanité ensemble doit sortir de l'ornière.
La première chose est de prendre conscience de soi-même, et établir en soi-même une certaine paix. Le monde ne changera pas simplement parce que l'on va manger bio ou se chauffer solaire !
Les êtres humains doivent changer, aimer, protéger et estimer leur bien fondamental qui est la nature. Je ne me fais pas de souci pour la planète. Je me fais beaucoup plus de souci pour l'humain. La planète s'en sortira toujours.

En quoi consiste le projet Colibri initié par votre mouvement, terre et humanisme ?

- Il est destiné à rassembler et faire apparaître les initiatives de la société civile pour amorcer à terme un mouvement politique non conventionnel. Nous ne sommes pas démunis. Il existe des initiatives intéressantes sur tous les continents pour s'en sortir en dehors du modèle.

Quels penseurs ont inspiré votre philosophie de vie ?

- J'ai beaucoup lu. A une période où j'étais catholique j'ai bien aimé Léon Bloy, Peguy, Bernanos, Saint-Exupéry, mais aussi les précurseurs de l'écologie : Fairfield Osborn ou Günther Schwab, et également Gandhi.
Mais ce qui a énormément enrichi ma pensée c'est l'expérience, ma vie de paysan agro-écologiste, où la vie elle-même - le végétal, l'animal, le cosmos - m'a beaucoup enseigné. Ma philosophie s'est structurée sur une expérience de vie, pas seulement sur une pensée abstraite.

Propos recueillis par Élodie Bécu

Hermès accélère sa croissance

Le groupe de luxe qui s'était montré prudent à l'issue de son premier semestre estime que son objectif de ventes annuelles sera légèrement dépassé en 2009.
10% de croissance des ventes au troisième trimestre et une activité probablement plus importante que prévu sur l'ensemble de l'année 2009. Les nouvelles sont plutôt bonnes en provenance de la maison de luxe Hermès.

Prudent à l'issue d'un premier semestre déjà solide, Hermès tablait sur une stabilité de ses ventes annuelles et "sur une légère baisse" de son résultat ; il chiffre aujourd'hui à environ 5% le recul de son résultat opérationnel en 2009, estimant que son objectif de ventes sera "légèrement dépassé si la tendance observée depuis le début de l'année se poursuit".

Le groupe qui a fait sa réputation sur ses produits de maroquinerie-sellerie et ses carrés de soie a vu son chiffre d'affaires trimestriel grimper à 452,1 millions d'euros sur les trois mois d'été, contre 410,5 millions d'euros un an auparavant. La performance doit tout de même quelque 86 millions d'euros à un impact monétaire positif.

La croissance organique s'est accélérée à 4,8% tandis que l'activité s'est intensifiée dans les magasins du groupe (+18% après +9% au premier semestre). Chez les grossistes, les ventes ont encore chuté (-13%) mais dans une moindre mesure qu'au premier semestre (-22%).

La demande en sacs Kelly et autre article de maroquinerie à plus de 4.000 euros n'a pas faibli : la division avait enregistré une progression de 15,7% à taux de change constants, au premier semestre, elle affiche aujourd'hui au titre du troisième trimestre une croissance de 17,2% (et de près de 28% à données publiées) dans un contexte mondial de recul du marché du luxe. Les carrés de soie et les accessoires de mode ont concouru au dynamisme des ventes mais pour ce qui est des autres métiers, le chiffre d'affaires est en baisse avec "un recul plus marqué sur l'horlogerie et les arts de la table", dont les ventes pâtissent des opérations de déstockage des distributeurs.

Au quatrième trimestre, Hermès poursuivra ses investissements pour développer son réseau de distribution avec à la clef l'ouverture ou la rénovation de six succursales, dont un nouveau magasin à Seattle, aux Etats-Unis, un autre à Calgary, au Canada et plusieurs projets en Asie.
Les Echos

BRAVO A CETTE MAISON QUI FAIT PLUS POUR LA PROMOTION DU SAVPOIR FAIRE FRANÇAIS QUE VUITTON (tout en tape à l'œil) ET CERTAINS CONSORTS.

Franc succès pour la thérapie génique

Ce n'est plus un simple espoir, mais un franc succès. Pour la première fois, une maladie grave touchant le cerveau a pu être traitée par une thérapie génique. La progression de cette pathologie, l'adrénoleucodystrophie liée au chromosome X, a été arrêtée chez deux enfants après une autogreffe de cellules souches de la moelle osseuse dans lesquelles un gène correcteur avait été introduit. Les résultats définitifs de cet essai clinique, mené par Nathalie Cartier et Patrick Aubourg (Inserm et Assistance publique-Hôpitaux de Paris), sont publiés dans la revue Science datée du jeudi 5 novembre.
Les leucodystrophies frappent un nouveau-né sur 2000 en France. Ce groupe de maladies a en commun d'affecter les cellules du système nerveux central fabricant la gaine de myéline qui enveloppe les nerfs. Dans l'adrénoleucodystrophie, le chromosome X porte une version mutée du gène ABCD1. Seuls les garçons sont donc atteints de la maladie. Celle-ci évolue progressivement, avec entre l'âge de 5 et 12 ans l'apparition d'anomalies à l'imagerie médicale du cerveau sans signes cliniques. Puis, les manifestations pathologiques apparaissent et le malade devient grabataire, avec une altération de ses fonctions intellectuelles et motrices.

Le professeur Patrick Aubourg, qui avait identifié en 1993 le gène en cause avec le professeur Jean-Louis Mandel, a conçu un essai de thérapie génique, destiné à traiter des patients pour lesquels il n'y avait pas de donneur de moelle osseuse compatible disponible. Cet essai, dont des résultats intermédiaires étaient encourageants (Le Monde du 30 octobre 2007), s'est conclu avec un suivi qui aura duré respectivement vingt-quatre et trentemois pour les deux enfants y ayant participé.

Chez ces deux malades porteurs de la mutation, des cellules souches de la moelle osseuse – capables de donner l'ensemble des lignées cellulaires sanguines – ont été récoltées dans le sang périphérique. Elles ont été mises en présence d'un vecteur lentiviral dérivé du VIH, qui a la particularité de pénétrer dans le noyau des cellules. Ce vecteur portait la bonne version du gène ABCD1. Une fois réinjectées dans le sang des deux enfants, les cellules souches porteuses du gène correcteur ont eu une descendance cellulaire qui s'est retrouvée notamment dans le cerveau. Sur le plan des lésions, le processus de démyélinisation des cellules nerveuses s'est arrêté en un peu plus d'un an. Les fonctions neurologiques et cognitives sont restées stables au cours de la période de suivi, et les résultats sont tout à fait comparables à ceux d'une greffe de moelle osseuse réussie – sans l'inconvénient de l'administration, à vie, d'un traitement antirejet.

Cette étude, qui a mobilisé une large équipe, incluant notamment les professeurs Marina Cavazzana-Calvo et Alain Fischer (Inserm, hôpital Necker, Paris) était financièrement soutenue par l'association européenne contre les leucodystrophies (ELA). Le premier enseignement qui peut en être tiré est la confirmation qu'il est possible, au moyen d'un vecteur lentiviral, de corriger les cellules souches de la moelle osseuse. "Nous avons obtenu une correction importante, de l'ordre de 15 %, souligne le professeur Aubourg. Il faut savoir que dans la thérapie génique des “enfants bulle”, par exemple, le taux de correction est inférieur à 0,01 %. Nous allons travailler pour augmenter le pourcentage de cellules corrigées. Le vecteur lentiviral pourrait être appliqué à d'autres maladies génétiques comme la bêta-thalassémie ou la drépanocytose."

La deuxième leçon est la sécurité d'emploi de cette technique. L'intégration du vecteur lentiviral dans le génome du malade n'allait-elle pas entraîner des effets secondaires ? Les risques étaient limités par le fait que le vecteur était doté d'un dispositif d'auto-inactivation: il s'inactivait une fois intégré et n'a donc pas joué de rôle néfaste. Grâce au travail de Christof Von Kalle (Centre allemand de recherche sur le cancer, Heidelberg), les différents sites d'intégration ont pu être surveillés. "Même si nous nous devons de rester prudents, les résultats sont rassurants sur l'innocuité du vecteur", indique le professeur Aubourg.

Le troisième enseignement, souligné dans un commentaire de Luigi Naldini (San Raffaele Telethon Institute for Gene Therapy, Milan, Italie), publié dans le même numéro de Science, est que ces résultats et d'autres récemment parus vont sans doute redonner un élan à la thérapie génique. Cette approche thérapeutique, après avoir beaucoup promis, n'avait pour l'heure pas répondu aux espoirs placés en elle.
Paul Benkimoun

Cri d'alarme des journalistes sur leur situation

Dans une lettre ouverte, les syndicats de journalistes font part de leurs inquiétudes à Nicolas Sarkozy, estimant que "la situation des médias d'information s'est considérablement aggravé", tant sur le plan économique qu'éditorial, depuis son arrivée au pouvoir.
Dans une lettre ouverte, les principaux syndicats de journalistes alertent jeudi 5 novembre le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy sur la situation "extrêmement préoccupante" des médias d'information : plans sociaux, précarisation, non protection de sources, arrêt de la publicité dans l'audiovisuel public.
Les syndicats SNJ, SNJ-CGT et CFDT, ont adressé leur lettre à l'occasion de la journée européenne pour les journalistes, "Stand up for journalism".

2.300 journaliste au chômage en 2009

"Il s'agit d'attirer l'attention de Nicolas Sarkozy et de l'opinion publique sur la difficulté à faire notre travail", indique Alain Girard, secrétaire national du SNJ, premier syndicat de journalistes en France. "Il y une confusion croissante entre la communication et l'information car les rédactions sont de moins en moins indépendantes", ajoute-t-il.
Dans leur lettre, les syndicats estiment que depuis l'élection de Nicolas Sarkozy "la situation des médias s'est sensiblement aggravée", tant sur le plan économique qu'éditorial.
"Il n'est pas un jour sans qu'un journal, un hebdomadaire, une radio, une télévision ne licencie des journalistes en prétextant la crise économique", indiquent-ils.
Depuis le début de l'année, 2.300 journalistes se sont retrouvés au chômage, la profession regroupant 38.000 salariés, relève la lettre.
Elle rappelle le projet de 206 licenciements à Radio France Internationale, les licenciements chez Gamma (32 salariés) et un plan de départs volontaires à la retraite visant jusqu'à 900 personnes à France Télévisions (France 2, France 3, France 4, France ô).

Moins de moyens, plus de rentabilité

Selon les syndicats, les patrons de presse "amenuisent les moyens" des rédactions, tandis que "la seule préoccupation" des actionnaires des groupes de presse est "de rentabiliser" sans soucis pour la qualité.
"Le pluralisme est atteint en son coeur. Les fusions, les rachats, les concentrations au profit de grands groupes de presse dont vous vous félicitez d'être proche (Lagardère, Bolloré) ou du Crédit Mutuel (Groupe EBRA), ne contribuent pas à sauver, ni même à conforter les titres", estiment les syndicats.
Le code de déontologie des journalistes, élaboré dans le cadre des états généraux de la presse, inquiète également, puisqu'il n'engage que la responsabilité des journalistes et pas celle des directeurs de rédaction.
En outre, les sources ne sont toujours pas protégées "alors que la loi et la justice européennes l'imposent". Sont rappelées les perquisitions de police au Canard enchaîné, à l'Equipe ou au Point.
Dans l'audiovisuel public, l'avenir de France Télévision et de Radio France est "obéré par la suppression de la publicité (décidée par Nicolas Sarkozy, ndlr) sans la garantie de moyens équivalents 'à l'euro' près".
Les syndicats critiquent également un projet de réforme du statut de l'AFP, qui, estiment-ils, revient à opter "avec la direction de cette agence mondiale, la seule non anglo-saxonne, pour son étatisation, après avoir mis à l'encan son statut qui depuis un demi-siècle a préservé son indépendance".
Un projet de réforme du statut de l'AFP est prévu, porté par la direction au nom de son développement, mais combattu par les syndicats au nom de son indépendance.
Les syndicats de journalistes invitent notamment Nicolas Sarkozy à une réforme législative pour reconnaître "l'indépendance juridique des équipes rédactionnelles". Ils demandent une garantie des ressources pour les services publics (radio et télévision) et souhaitent que les aides publiques "ne servent plus seulement à enrichir les actionnaires".

APRÈS LECTURE DE CETTE LETTRE OUVERTE (site du nouvel observateur) ON SE REND COMPTE QUE LA PROFESSION NE FAIT PAS UNE ANALYSE HONNÈTE DE SON RÔLE DE MEDIA, MAIS PLUTÔT UN PLAIDOYER POUR UNE CRITIQUE ACERBE DU POUVOIR.

Skype: les fondateurs sont de retour

L'imbroglio juridico-technologique qui empêchait la vente par eBay de Skype à un groupe d'investisseurs est enfin réglé. Janus Friis et Niklas Zennström, les fondateurs de l'opérateur de téléphonie internet, en profitent pour faire leur retour au capital.

"La vente de Skype sera bien entérinée ce mois-ci", a confirmé cette semaine le PDG d'Ebay, John Donahue, lors de la conférence Paypal X à San Francisco. Le site marchand aurait en effet conclu un accord avec les créateurs de Skype, Janus Friis et Niklas Zennström, qui recevront 10% de l'opérateur de téléphonie Internet et 2 sièges à son conseil d'administration, qui en compte 23.

Selon le site All Things Digital, le duo scandinave aura aussi l'option d'acquérir 3% supplémentaires du capital de Skype pour 83 million de dollars.

En contrepartie, ils abandonnent leurs plaintes contre Ebay et donnent accès au code source de la technologie utilisée par Skype pour faire passer ses appels sur Internet, et qui restait détenue à part, au sein de leur société Joltid. "La décision d'Ebay de ne pas avoir inclus Joltid dans le rachat de Skype il y a 4 ans (pour 2,6 milliards de dollars, NDLR) restera gravée comme l'une des plus grosses et coûteuses erreurs dans les annales de l'histoire Internet", estime l'analyste Rob Enderle.

Ce compromis met en tout cas fin à l'imbroglio juridique qui dure depuis deux mois, lorsque Ebay a annoncé la cession de 65% de Skype à un groupe d'investisseurs pour 1,9 milliard de dollars. Le grand perdant dans l'affaire est la firme de capital risque britannique Index Ventures qui ne fera plus partie du tour de table. Son partenaire Mike Volpi, qui dirigeait le service de video sur Internet Joost lancé par Friis et Zennström, était accusé par ces derniers d'avoir eu accès à des informations confidentielles qui lui aurait permis de finaliser le rachat de Skype. Et ce alors que l'offre des deux fondateurs de Skype, qui avait réuni leur propre groupe d'investisseurs, avait été rejetée par eBay.

Une diplomatie française bien peu diplomate

La diplomatie française s'est livrée, jeudi 5 novembre, par la voix de deux ministres, à un double exercice de franchise bien peu dans les coutumes du Quai d'Orsay, en qualifiant le président afghan, Hamid Karzaï, de "corrompu" et l'opposition britannique de "pathétique".
Les propos ont été tenus respectivement par le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, et son secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Pierre Lellouche, lors d'entretiens avec des journalistes étrangers. Ils n'ont pas été démentis, M. Lellouche évoquant juste une mauvaise traduction de ses déclarations.

"Karzaï est corrompu, OK", a dit Bernard Kouchner, selon les propos relatés par le New York Times et tenus lors d'une rencontre avec un groupe de journalistes étrangers. Mais le président afghan, qui vient d'être réélu à la faveur du retrait de son rival Abdullah Abdullah, "est notre homme", a-t-il poursuivi, ajoutant : "Nous devons le légitimer."

"L'ALLIANCE ATLANTIQUE NE FONCTIONNE PAS DU TOUT"

Quelques heures après la publication de ces propos, le président Nicolas Sarkozy a clairement réitéré le soutien de la France au président afghan. "Nous, on veut travailler avec le président Karzaï, qui est le président élu. On va encourager son rival malheureux à travailler pour le bien-être de l'Afghanistan et on reste engagés de façon déterminée pour les aider à réussir", a-t-il déclaré.

Lors de la même rencontre avec des journalistes étrangers, Bernard Kouchner s'est également interrogé sur l'efficacité de l'action de l'OTAN en Afghanistan. "En Europe, nous agissons, nous nous battons, nous allons à la guerre, mais nous ne nous parlons pas, et cela est bien dommage", a-t-il dit, selon le New York Times. Il a ajouté que, d'après lui, l'Alliance atlantique "ne fonctionne pas du tout" en Afghanistan. "Quel est le but ? Quel est le chemin ? Et au nom de quoi ?" a-t-il questionné.

Selon le Financial Times, Bernard Kouchner a pointé les règles d'engagement des soldats allemands présents dans le nord de l'Afghanistan. "Leurs soldats ne sont pas là-bas pour se battre", a-t-il dit. "Nous devons égaliser les politiques d'engagement" a-t-il précisé, ajoutant que "c'est le point de départ d'une position européenne".

UNE GRANDE-BRETAGNE "PATHÉTIQUE"

Simultanément avec Bernard Kouchner, le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Pierre Lellouche, attaquait, dans le quotidien britannique The Guardian, la position anti-UE prônée par les conservateurs britanniques, qui, selon les sondages, sont en passe de revenir au pouvoir en 2010. "C'est pathétique. C'est juste très triste de voir la Grande-Bretagne, si importante en Europe, se couper du reste de l'UE et disparaître des écrans radar", a-t-il déclaré.

Le ministre a ensuite affirmé dans une interview à la BBC jeudi que ses propos avaient été abusivement cités et mal traduits par The Guardian, qu'il n'était "nullement inquiet de la nouvelle politique européenne des conservateurs et qu'il pourrait travailler avec David Cameron", leur leader, qui a toutes les chances de devenir premier ministre l'an prochain.

Rama Yade de plus en plus isolée au gouvernement

"Les ministres iront là où on leur dira d'aller", avait prévenu Nicolas Sarkozy en août dernier. Il semble que le message présidentiel n'ait pas été bien entendu par Rama Yade, qui continue à jouer les trublions. Mais l'Elysée commence à se lasser de ses "sorties" à répétition. Une "indiscipline" qui pourrait lui coûter son poste au gouvernement.
Courant d'octobre, alors que l'Elysée et Valérie Pécresse, la ministre de la recherche et tête de liste UMP pour les élections régionales en Ile-de-France, affinent le casting des têtes de liste par département, l'affaire de la candidature de Jean Sarkozy à la tête de l'Etablissement public d'aménagement de la Défense (EPAD) fait tanguer l'UMP. Rama Yade se fait alors remarquer en s'écartant du conciliant argumentaire gouvernemental, avant de rentrer dans le rang quelques jours plus tard. Une attitude qui ne passe pas inaperçue à l'Elysée.

Dans le même temps, Rama Yade, qui est également la porte-parole de campagne de Mme Pécresse, est pressentie pour prendre la tête de la liste UMP dans le Val-d'Oise plutôt que dans les Hauts-de-Seine, où elle souhaitait se présenter. "Rama Yade dans le Val-d'Oise fera bien plus couleur locale que dans les Hauts-de-Seine", lâche en "off" une responsable UMP. Rama Yade répond alors qu'elle refuse ce "parachutage ethnique". Conseillère municipale d'opposition à Colombes (92), elle en profite pour rappeler qu'elle est "élue des Hauts-de-Seine" et par conséquent bien placée pour y conduire la campagne de l'UMP.

"RAMA YADE VA DANS LE SENS DE L'OPINION PUBLIQUE"

Deux semaines plus tard, la secrétaire d'Etat se démarque à nouveau lors du vote d'un amendement prévoyant la suppression du droit à l'image collective (DIC) des athlètes professionnels. Cette mesure, qui mettra fin à une exonération de charges sociales des sportifs professionnels (footballeurs, rugbymen, basketteurs) et devrait rapporter 138 millions d'euros à l'Etat, est soutenue par Roselyne Bachelot, la ministre de la santé et des sports et ministre de tutelle de Rama Yade. Cette dernière ne l'entend pas ainsi et prend le contre-pied du gouvernement, en jugeant la suppression du DIC "dangereuse" pour "la compétitivité du sport français". Cette prise de parole va amorcer une semaine d'emballement médiatique pour la jeune secrétaire d'Etat.

Ces petites phrases commencent à agacer ses collègues du gouvernement. Le ministre du budget, Eric Woerth, dégaine le premier dans les colonnes du Figaro : "Rama Yade va dans le sens de l'opinion publique et de sa propre clientèle. Ce n'est pas très courageux. Ce n'est pas à un secrétaire d'Etat de dire à son ministre de tutelle ce qu'il doit faire. Des arbitrages gouvernementaux avaient été rendus et elle devait s'y tenir." Le lendemain, face aux caméras de Canal +, c'est au tour de Nadine Morano, secrétaire d'Etat chargée de la famille et membre de la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy, de faire passer un message on ne peut plus clair à sa collègue : "Quand on n'est pas d'accord avec la politique menée par le gouvernement, c'est simple : ou on ferme sa gueule, ou on démissionne."

"J'AI UNE HAUTE IDÉE DE LA POLITIQUE ET CE N'EST PAS CELLE-LÀ"

La riposte de Rama Yade ne tarde pas à fuser : "En politique, on ne répond pas en descendant à ce niveau-là, répond-elle le 2 novembre. J'ai une haute idée de la politique et ce n'est pas celle-là." Le soir même, sa marionnette fait son entrée aux Guignols de l'info de Canal +. Puisque l'avertissement de Nadine Morano n'a pas calmé l'ardeur de Rama Yade, c'est François Fillon qui s'y colle le 3 novembre : "J'ai fait savoir à la secrétaire d'État ce que je pensais de la méthode qui consiste à se désolidariser de son ministre. Il faudra en tirer les conséquences le moment venu." Jeudi 5 novembre, Nicolas Sarkozy enfonce le clou : "Il y a un moment donné où il faut travailler en équipe, ou alors, ce n'est pas possible."

Au sein du gouvernement comme à l'Elysée, les soutiens à Rama Yade semblent rares. "Indisciplinée" pour les uns, elle est jugée "enfant gâtée" par les autres. "Il y a deux ans, elle était administratrice au Sénat, elle est secrétaire d'État pour la deuxième fois, on lui propose un poste éligible aux régionales. Comme horreur en début de carrière, il y a pire", a ironisé Eric Besson, le ministre de l'immigration. Pas rancunière, Roselyne Bachelot, pour sa part, juge "clos" l'incident sur les DIC : "Dans une équipe gouvernementale, il faut jouer collectif. Je le lui dis avec beaucoup d'amitié et de gentillesse et en me comportant comme une grande sœur."

Valérie Pécresse a réitéré, le 3 novembre sur Europe 1, sa proposition de faire de sa collègue la tête de liste dans le département du Val-d'Oise. Mais, deux jours après cette main tendue, Rama Yade n'a toujours pas répondu. Ni à Valérie Pécresse ni à Michèle Sabban, la vice-présidente PS de la région Ile-de-France, qui a offert, mercredi 4 novembre, le "droit d'asile" à la secrétaire d'Etat aux sports, lui proposant de conduire la liste PS aux régionales dans les Hauts-de-Seine. "Une blague", a-t-on précisé depuis au PS.

L'avenir immédiat de Rama Yade semble pour le moins incertain. Pourtant, selon le baromètre BVA-Orange, elle demeure la "personnalité star" des Français, alors que la cote de popularité du président de la République décline. "Attaquer Nicolas Sarkozy lorsque l'on est dans l'opposition mais surtout prendre bien ses distances avec lui lorsque l'on est dans la majorité demeure un facteur-clé de succès très efficace dans l'opinion publique", analyse Gaël Sliman, directeur général adjoint de BVA. Mais moins efficace pour garder sa place au gouvernement.
Eric Nunès