TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 31 mai 2009

Barack Obama se moquerait- il de Nicolas Sarkozy?

A la veille de son arrivée en France la semaine prochaine, Barack Obama vient de proposer Charles Rivkin, ancien producteur du Muppet Show, au poste d'ambassadeur des Etats-Unis en France.

Sa nomination doit être confirmée par le Sénat américain. Il succèderait ainsi à Craig Stapleton, en poste depuis 2005.



On savait que Barack Obama avait de l'humour mais de là à nomme l'ex producteur du Muppet Show, il fait fort... Nicolas Sarkozy aurait il besoin des conseils de M Charles Rivkin pour son Sarko Show ?

samedi 30 mai 2009

Johnny au Stade de France: l'adieu en larmes

par Gilles Médioni (L'Express)
Sur un Et maintenant tonitruant avec une puissance 100 000 volts et autant de pathos dedans, Johnny a achevé la première salve de ses concerts au Stade de France. Juste avant, en annonçant Ca ne finira jamais, Hallyday nous avait confié puisqu'on était entre nous - 80 000 fans à vue de nez - "ces 50 années passées avec vous, je ne les oublierai jamais et qu'au plus profond de mon coeur, je vous aime (woaaaaaw! dans la foule). Voilà c'est tout, merci." Sauf que l'idole qui entamera bientôt un Tour 67 (dès le 16 juin, lendemain de ses 66 ans) avait des larmes dans la voix. On n'est pas chez Johnnie To ici. Et maintenant, quoi vous dire sur cette soirée que vous verrez à la télé tout à l'heure avec plein de duos inédits-et-vibrants et des VIP à Jojo.
En parlant de VIP, en arrivant vers 20 heures, Porte T, Tribune Présidentielle, accueilli par des Clodettes, enfin des Johnnettes en perruques blanches, on pouvait se faire photographier façon Johnny comme vu ci- dessus. Warner et Jean-Claude Camus savent recevoir. J'ai récupéré ma photo imprimée sous le regard indifférent de Michel Bouquet, Jean-François Coppé, Jean-Paul Belmondo (en béquilles), Alain Delon - lui, c'est pas pareil, j'ai eu la chance de voir la vie à travers ses yeux - qui tous allaient manu militari vers le carré VIP du carré VIP. Trop classe. C'est un peu comme Paris Hilton dansant 'incognito" à Cannes sur sa plateforme. Devant le cordon de sécurité gold, les appareils photos des VIP de seconde classe filmaient Delon, Bouquet and co.

Y'avait des mini mini hamburger Johnny, de la purée volaille Hallyday, des makis Diego. A la fin du cocktail, Laetitia est venue saluer les invités, c'est à dire au moins 1000 personnes?, la petite Joy dans les bras, et je me suis rué vers ma place sous les applaudissements de mes voisins saluant l'arrivée de Nagui: "Eh Nagui!!!"

Alors, le concert? Show des grands soirs réussi hauts les mains, donc 120 001 (Lol). Zoom sur le public. Et petit quiz....

Hop, les mains se lèvent en parallèle au dessus de la tête, mais oui, c'est bien sûr, c'est Que je t'aime, l'appel du loup qui brise enfin ses chaînes. Et si je fais les mains menottées???? Gabrielle. Ok. Alors juste le poing à la Trust? La Fille de l'été dernier. Et last one pour la route (66) ? On tape des mains en cadence ??? Allumer le feu. Mais aucun briquet Tour 66 à l'horizon. Le public a la flamme non fumeur ou quoi?

J'avoue j'en ai bavé au début du show, pas vous? Johnny m'a un peu fait peur pour tout vous dire. Quoi, ma gueule, tout ce chemin pour un début de concert très pensif, pour pas dire poussif, veillé par cet aigle noir aux yeux rouges comme deux loupiottes du 14 juillet et ses ailes larges comme des vaisseaux de Star Trek. Le public concentré laissait passer sans ciller Je veux te graver dans ma vie, Joue pas de rock'n'roll pour moi ou un Dégage pourtant très convaincant.

C'était la France glorieuse d'avant la crise et la loi Hadopi qui défilait, ça laisse effectivement rêveur. Mais trêve de sociologie, je laisse à d'autres le soin décrire sur ce sujet. Avec Marie, une clameur est enfin montée de Saint Denis. Que je t'aime, on était à fond dedans. Et le medley unplugged (Le Pénitencier, Blue Suede shoes...) joué au milieu du Stade, pas mal du tout non plus.

Quand Johnny a pris sa guitare pour chanter That's allright mama, il avait à nouveau 20 ans. Des cartes postales dentellées et en technicolor voletaient au dessus de la scène (c'est une métaphore).

Bon, je vais pas vous refaire le show, juste en passant, la set-list avait changé et il a pas chanté Sang pour sang qui était au programme. C'est pour ce soir avec David. D'ailleurs, Sylvie aussi, ce sera pour ce soir.

Hallyday très bavard entre deux titres - on n'est pas chez Johnnie To bis - montrait qu'il était toujours aussi fort dans les chansons de drames et d'ombres: Requiem pour un fou, L'Envie, Derrière l'amour. S'il était né aux Etats-Unis et non pas dans la rue (des Martyrs, à Paris), il aurait eu le monde à ses pieds, comme lui avait dit Marlene Dietrich. Elvis, si tu nous regardes!

Bref, à 23 heures et quelques, le rideau est tombé. Dans le carré VIP, on ouvrait le buffet des desserts - sucettes glacées, Panini banane-nutella. Chantal Goya passait dire bonjour. Chacun récupérait son cadeau collector, une sorte de gros presse papier numéroté avec Tour 66 dessus, très pratique. Et final cut sur le premier stade des adieux.

Eh Medioni, on devrait t'appeler Mediocri, qui êtes vous petit journaliste qui se la joue déjantée. "RaZé" comme un Skin ? Tête de nœud !!!
T'as rien compris au rock and roll, ni au rock tout court.
Et c'est quoi encore cette fausse intelligence ? ça court les rues des énergumènes comme vous qui, sous couvert d'un carton sur lequel est écrit le mot magique " journaliste" vous donne le droit de vous ériger en donneur de leçon, laisse tomber ton char, les roues pètent, et tout le bastringue.
Lamentable aussi tous ces petits trous du cul qui nous balances des commentaires insipides et dénués de sens.
Aller Jhonny, je n'aime pas tout de toi, mais t'es quand même le plus grand.

Bernadette Chirac et Carla Bruni-Sarkozy : leur rencontre à l'Elysée

C'est le dialogue entre deux femmes engagées. Bernadette Chirac et Carla Bruni-Sarkozy mettent leur temps et leur énergie au service d'associations caritatives. Et elles n'ont pas attendu d'être femme de Président pour s'y engager à corps perdu. Des blessures ou des drames intimes les avaient conduites sur cette voie. C'est en toute liberté qu'elles évoquent pour « Le Figaro Magazine » leur vie de femmes libres. Un entretien exceptionnel.

Lundi 14 h 45. Bernadette Chirac en tailleur Chanel bleu marine fait son entrée dans les salons du rez-dechaussée du palais de l'Elysée. Carla Bruni-Sarkozy l'accueille tout sourire. C'est la première fois que l'expremière dame revient dans ces lieux depuis qu'elle les a quittés il y a deux ans. Immédiatement son regard sonde les changements. Ici, un parquet a remplacé une moquette écossaise ; au premier étage, on entreprend des travaux de peinture; «Dieu merci, on a conservé les deux Hubert Robert », s'exclame-t-elle. Mme Chirac constate avec une pointe d'émotion que Carla Bruni- Sarkozy travaille sur le bureau qui fut le sien pendant douze ans. Elle a simplement fait installer le meuble dans un vaste salon donnant sur les jardins. Le Président a quitté le Palais quelques heures plus tôt pour Abu Dhabi. A 18 heures, à peine posé dans l'émirat, il téléphone à son épouse, et la charge de saluer Bernadette. Pendant les retouches de maquillage, les deux femmes échangent sur l'état du parc, la difficulté d'entretenir une telle maison. Après avoir essayé une robe Balenciaga bleu et blanc, Carla choisit finalement un ensemble Yves Saint Laurent rose. Quelques secondes encore et Pierre Charon, le «monsieur Communication » de l'Elysée, s'éclipse, tandis qu'Anne Barrère, qui accompagnait Mme Chirac, s'éloigne. Enfin seules, les First Ladies peuvent commencer leur conversation.

» EN IMAGES - La rencontre de deux First Ladies

Le FigaroMagazine Quand vous êtes-vous rencontrées pour la première fois ?

Bernadette Chirac Cet été, au cap Nègre. Mon mari et moi faisions un petit séjour chez des amis à Saint-Tropez. Le Président et Mme Sarkozy nous ont invités à dîner. Il faisait beau ; l'ambiance était amicale : ce fut un moment très heureux...

Carla Bruni-Sarkozy En vérité, tout le monde était très impressionné, même les enfants : deux Présidents dans la même maison ! Mais entre Mme Chirac et moi, le courant est immédiatement passé.

B. C. Je savais à qui j'avais affaire...

C. B.-S. Moi aussi, et je n'ai pas été déçue ! Nous avons parlé à bâtons rompus. Depuis, nous nous téléphonons de temps à autre. Nous avons déjeuné ensemble. J'aimerais d'ailleurs que nous puissions nous voir plus souvent, mais nos emplois du temps ne nous le permettent pas toujours...

Parmi les sujets qui vous rapprochent, il y a l'engagement humanitaire auquel vous vous êtes consacrées l'une et l'autre dès votre arrivée à l'Elysée...

C. B.-S. Bien avant d'arriver à l'Elysée, dans le monde de la mode et celui de la musique, j'ai participé à des événements tels que le Sidaction, le Téléthon, l'Amfar, les Enfoirés, etc. Mon mariage et ma nouvelle fonction m'autorisent désormais à agir en mon nom propre, mais mon engagement présent s'inscrit dans une continuité.

B. C. Pour moi, tout a commencé à la fin de l'année 1993 lorsque le Pr Claude Griscelli, qui a présidé l'Inserm, et qui est à l'origine de l'opération « Pièces jaunes », m'a proposé de prendre la présidence de l'association des Hôpitaux de Paris. Ceci s'est passé un an avant l'élection de mon mari à la présidence de la République. Ensuite, j'ai souhaité transformer l'association en une fondation qui a pour mission d'améliorer les conditions d'accueil et de vie des enfants malades à l'hôpital, puis des personnes âgées et des adolescents hospitalisés. Le rapprochement des familles et la lutte contre la douleur sont des éléments très importants dans l'action de la fondation. Dans un second temps, confrontée à un drame familial que chacun connaît, nous avons souhaité, avec l'équipe de la fondation, mettre en place des structures d'accueil pour adolescents en difficulté : ceux atteints de troubles du comportement alimentaire, d'anorexie mentale, de dépression, de maladies chroniques. La première d'entre elles a été la Maison de Solenn, créée en 2004. Aujourd'hui, nous avons participé à la construction de 25 Maisons des adolescents en régions. Et nous continuons, notre but est d'en créer une par département.

C. B.-S. Derrière tout engagement, il y a souvent une blessure. A la mort de mon frère, ma famille a créé une fondation qui porte son nom. Je suis également ambassadrice du Fonds mondial contre le sida.

Vous avez aussi créé la Fondation Carla Bruni-Sarkozy, à laquelle vont notamment vos droits d'auteur...

C. B.-S. Elle n'en est encore qu'à ses débuts. L'un de nos projets est, entre autres, de distribuer, en France, des bourses à des étudiants de talent issus de milieux défavorisés. Peut-être parce que j'ai eu la chance de naître et de grandir dans un milieu où tout m'a été offert, je voudrais donner une chance à ceux qui n'en ont pas eu. Evidemment le nom de mon mari et sa fonction ont centuplé l'impact de mon engagement. Cependant, l'humanitaire est un travail d'équipe, nous sommes là pour soutenir ceux qui, déjà, sont sur le terrain.

B. C. Mon objectif avec cette fondation était d'impliquer les équipes hospitalières et mes équipes. Nous avons beaucoup travaillé sur toutes nos missions et c'est pour cette raison que notre fondation joue un rôle important aujourd'hui en France. Je suis fière de la notoriété de l'opération « Pièces jaunes » chez les enfants et leurs familles.

Où en est la collecte ?

B. C. D'après les informations de la Banque de France, qui est un de nos fidèles partenaires, le résultat de la collecte2009, serait en augmentation par rapport à l'année dernière. Ce qui me touche particulièrement, connaissant les difficultés auxquelles les Français sont confrontés avec la crise. Les Français sont généreux.


Ces activités humanitaires vous laissentelles du temps pour faire autre chose ?

B. C. Comme toutes les femmes depuis toujours, je tente de concilier ma vie de famille, mes activités, mes obligations. Certes, mon emploi du temps est bien rempli, car, comme vous le savez, je suis une élue d'un canton rural de Corrèze et, depuis deux ans, à la demande de mon amie Claude Pompidou, je préside la fondation qu'elle avait créée et qui porte son nom. Notre principal objectif aujourd'hui est de construire à Nice un centre de soins (72 lits, plus 19 lits d'accueil de jour) et de recherches dédié aux malades atteints d'Alzheimer. Ce sera l'Institut Claude- Pompidou.

C. B.-S. Moi, mon petit canton, comme dit Mme Chirac, c'est la musique. Toutes les femmes d'aujourd'hui doivent jongler entre plusieurs activités, gérer horaires, transports, garde des enfants, etc. Je suis moi dans une position extrêmement favorisée, je n'ai fait qu'un sacrifice, ne pas partir en tournée, mais qu'importe, je recommencerai quand mon mari ne sera plus président.

B. C. Carla prend la vie du bon et du beau côté...

Il n'y a pas, en France, de statut pour la femme du Président. Le regrettez-vous ?

C. B.-S. Non. Ce qui m'étonne, c'est de voir qu'à l'étranger les femmes de Président ont à leur disposition de grandes équipes. Mme Bush m'a dit qu'elle avait 37 personnes qui travaillaient avec elle et la reine Rania de Jordanie, 27 ! Toutes les deux accomplissent beaucoup de choses sur le plan humanitaire et social. Mais chaque pays a ses traditions ; je ne m'imagine par réclamer un statut.

B. C. Ne pas avoir de statut n'empêche pas de jouer un rôle, notamment auprès des personnes en difficulté ou bien dans la détresse. Je me suis efforcée de venir en aide à celles et à ceux qui en avaient besoin pendant toutes ces années auprès de mon mari et à travers mes activités humanitaires.

Quels ont été les moments les plus agréables de votre vie de première dame ?

B. C. La naissance de notre petit-fils Martin, bien sûr, a été une joie immense. Tout comme la réélection de mon mari en 2002 à la présidence de la République, la visite d'Hillary Clinton en Corrèze, la prise de position de mon mari sur la guerre en Irak ou la réunion du Comité d'honneur de l'Icmec (Centre international pour les enfants disparus ou exploités) au palais de l'Elysée en février 2007. La reine des Belges avait créé sa propre fondation, Child Focus, au lendemain de l'affaire Dutroux ; la première réunion a eu lieu au palais royal de Bruxelles, la deuxième, à l'Elysée. Mme Bush, Mme Poutine, Mme Barroso, la reine de Suède, y ont participé. Cette année, la fondation s'est réunie au Caire à l'invitation de MmeMoubarak. Carla était invitée, mais elle n'a pas pu s'y rendre. Elle a écrit un très joli message que j'ai eu l'honneur de lire devant l'assemblée.

Et les mauvais souvenirs ?

B. C. La dissolution en 1997 n'est pas franchement mon meilleur souvenir. J'étais beaucoup sur le terrain en tant qu'élue et bien sûr à l'écoute des opinions différentes exprimées par les Français. J'avais dit à mon mari de ne pas se résoudre à cette dissolution. Il y a eu également la mort de ma mère en 2000 et l'accident de santé dont mon mari a été victime en 2005.

C. B.-S. Je ne sais pas si je suis plus en prise avec la réalité, mais j'ai plus de temps que mon mari. Je viens d'un tout autre milieu que lui. J'écoute beaucoup ce que l'on me dit. Je ne me permets pas de lui donner des conseils politiques, mais plutôt des conseils humains sur ce que je ressens. Mes bons souvenirs sont liés aux rencontres que j'ai pu faire : Mme Chirac, la reine d'Angleterre, la reine d'Espagne, Nelson Mandela, le dalaï-lama et tant d'autres personnes célèbres ou anonymes. Ce que je regrette c'est le manque de temps. Je m'emploie à ralentir le rythme de nos voyages à l'étranger. Oui, si j'interviens quelque part, ce n'est que dans l'emploi du temps. Je ne saurais conseiller mon mari sur un sujet aussi spécialisé que la dissolution, par exemple, la politique n'est pas théorique, c'est de l'expérience, un métier de terrain, et ce terrain n'est pas le mien.

A lire la presse, on a l'impression que vous êtes derrière chaque nomination de votre mari...

C. B.-S. A lire la presse, ceux qui me connaissent vraiment doivent être étonnés. Ce qui ressort dans la presse ne me ressemble en rien.

Ces reproches vous exaspèrent ?

C. B.-S. Non. Les seules choses pénibles sont les critiques adressées à mon mari. Il m'arrive d'en souffrir pour lui quand elles sont injustes et infondées, c'est-à-dire dans 90 % des cas. J'ai fini par comprendre que l'on critiquait plus son statut que l'homme. Pour moi c'est la même chose : on critique la «femme de» plus que ce que je suis vraiment. Finalement, critiques et compliments ne nous sont pas personnellement destinés.

B. C. La critique fait partie du métier. Quand on entre en politique, par définition, on est soumis à la critique. Avec le temps, j'ai un peu appris à « faire avec ».

C. B.-S. En fin de compte, ce qui reste, ce ne sont pas les critiques mais ce qu'on a accompli.

Et les attaques contre vous ?

C. B.-S. Je ne suis guère attaquée, je trouve. Je comprends que les médias préfèrent parler de mes escarpins plutôt que du Fonds mondial ou de la lutte contre l'illettrisme, mais je le regrette.

(Claude Gassian pour Le Figaro Magazine)
(Claude Gassian pour Le Figaro Magazine)

On dit, Mme Chirac, que vous étiez plus à droite que votre mari, et vous, Mme Bruni-Sarkozy, plus à gauche que le vôtre.

B. C. En ce qui me concerne, c'est complètement faux. Mon combat a toujours été celui des femmes.

C. B.-S. Je viens d'un milieu considéré comme à gauche, mais je n'ai jamais été militante. Quant à mon mari, son ouverture d'esprit n'est plus à prouver : la loi Hadopi et le RSA me semblent être des mesures qui auraient pu correspondre aux valeurs de la gauche.

B. C. Nos maris ne sont pas sectaires. Et nous non plus !

Mme Chirac, quel conseil pourriez-vous donner à Carla Bruni-Sarkozy ?

B. C. Aucun. Je pourrais être sa mère, vous savez... Carla est la première dame d'une France jeune qui change tous les jours. Elle représente très bien la France. Elle est élégante, douce et gracieuse.

La pression médiatique est-elle difficile à vivre ?

C. B.-S. Vous savez, j'ai fait des stages de pression médiatique dans mes deux précédentes vies... Et pour être honnête je ne déteste pas cela... Sinon, je ne serais pas devenue mannequin puis chanteuse. Mes métiers précédents m'ont appris à ne pas mal prendre une petite phrase et à savoir me tenir devant les photographes. Nous avons basculé dans une époque d'image et il est important d'y faire face. Les premières dames qui m'ont précédée pouvaient vivre plus discrètement et davantage protéger leur vie privée. Marc Aurèle, l'empereur philosophe, disait que la liberté de l'homme commence lorsqu'il comprend ce qui dépend de lui ou non. Or, ce que l'on dit de nous dans la presse, la façon dont on nous montre ne dépend pas de nous.

En signant une lettre de soutien à Aung San Suu Kyi, ne risquez-vous pas de mettre la diplomatie française en porte-à-faux ?

C. B.-S. Je sais que cette lettre a été remise par notre ambassadeur aux autorités birmanes. Je n'ai pas demandé la permission à la cellule diplomatique, mais avant de l'écrire j'en ai parlé à mon mari. Il m'a donné son accord. Une fois celle-ci terminée je l'ai lue à Jean-David Levitte, le conseiller diplomatique, dont l'opinion m'importe.

Mme Chirac, comment avezvous trouvé votre place politique au côté de votre mari ?

B. C. Les débuts n'ont pas été toujours très faciles. J'avais un peu l'esprit rebelle et cela faisait sourire. Pour autant, il n'est pas interdit d'avoir des idées et d'en discuter. J'étais fondamentalement une femme de terrain à l'écoute des Français. J'ai souhaité faire connaître mes actions humanitaires à travers les médias. Au fil des années, je pense avoir trouvé ma place, et j'espère avoir été utile aux Français, auprès de mon mari.

La politique n'est-elle pas un bon moyen d'assurer votre autonomie ?

B. C. Pour ma part, je continue à en faire en Corrèze, où je suis élue.

Quelle occasion pourrait vous rassembler publiquement ?

C. B.-S. Nos engagements respectifs. J'ai déjà eu l'occasion d'être à vos côtés lors d'une soirée donnée en faveur de votre fondation. Lorsque la mienne sera sur les rails, je vous solliciterai peut-être, ou je vous demanderai des conseils.

B. C. La reine des Belges m'a demandé si nous pouvions nous rendre toutes les deux à Bruxelles pour sa fondation Child Focus.

Mme Bruni-Sarkozy, pourriez-vous participer à un « Qui veut gagner des millions ? » spécial sur TF1 au profit de la fondation de Mme Chirac ?

C. B.-S. Je l'ai déjà fait au profit de la Fondation Claude-Pompidou, que j'ai d'ailleurs rencontrée à cette occasion. J'avais participé à cette émission avec Karl Lagerfeld et nous avions gagné 50 000 euros. J'aime beaucoup cette émission, mais j'aurai besoin d'un érudit comme Karl à mes côtés pour aller le plus loin possible dans ce jeu.
SIC TRANSIT GLORIA MUNDI !

Des images chocs sur les paquets de cigarettes

Le ministère de la Santé devrait signer en septembre un arrêté pour que des clichés illustrant les ravages du tabac figurent sur les paquets. L'OMS a lancé vendredi un appel en faveur d'une telle stratégie.

Bientôt des images montrant un poumon ravagé par le tabac ou des photos d'une bouche dont la dentition est délabrée devraient couvrir les paquets de cigarettes français. Le ministère de la Santé devrait en effet signer un arrêté au mois de septembre définissant les modalités pratiques de ces nouvelles mises en garde. Il reste encore à définir, la surface précise de ces illustrations sur les emballages (30% ou 50% ?), ainsi que la date de mise en œuvre effective. L'industrie du tabac tend à vouloir reculer le plus possible l'échéance.

Cette nouvelle mesure répond à une directive européenne que peu de pays ont appliquée, mais qui doit être mise en œuvre dans un délai de trois ans. Les paquets de cigarettes, dans un avenir proche, devraient donc faire apparaître une photo dans la partie supérieure d'une des faces du paquet et un message de prévention de l'autre côté. Les images «violentes» seront sans doute accompagnées d'informations rassurantes sur l'aide au sevrage. C'est pourquoi le numéro de téléphone de Tabac Info Service ou du site Internet pourrait figurer sur un certain nombre de paquets.

Vendredi, avant-veille de la Journée mondiale contre le tabac, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé que cette stratégie bientôt adoptée en France était incontournable. L'OMS a en effet lancé un appel pour que ces photos «chocs» soient mises en place dans tous les pays du monde, estimant que c'est une stratégie efficace pour faire reculer le tabagisme. L'OMS a invité les gouvernements «à exiger que tous les produits commercialisés contenant du tabac comportent non seulement des avertissements, mais aussi des illustrations concrètes des maladies et des souffrances causées par le tabagisme.»

Pour l'instant, en France les autorités sanitaires sont en train de faire leur choix parmi une liste de 42 photos qui lui ont été soumises par Bruxelles : outre des images de dents noircies ou des cancers du poumon, certaines évoquent l'impuissance liée au tabac par l'image symbolique d'une cigarette courbée vers le bas. «Il n'y aura pas que des images qui enfoncent le fumeur, certaines informations seront aussi rassurantes», précise Bertrand Dautzenberg, président de l'OFT, l'Office français de prévention contre le tabagisme. «C'est une mesure nécessaire. Les messages sur les paquets n'ont pas été renouvelés depuis maintenant trois ans. Au bout d'un moment, les gens ne les voient plus», constate-t-il.

« Une mesure supplémentaire qui va dans le bon sens »

Pour le professeur Alain Didier, chef de service de l'unité d'aide au sevrage tabagique au CHU de Toulouse, afficher sur les paquets des images des ravages physiques du tabac «est une mesure supplémentaire qui va dans le bon sens». Mais il s'interroge sur son efficacité vis-à-vis des jeunes, à qui ces campagnes de sensibilisation s'adressent en priorité. «Ils sont une cible difficile à toucher, explique-t-il. Quand on est jeune, on se croit invincible, on ignore la maladie. En revanche la cigarette revêt encore un aspect de valorisation social important à leur âge.»

Quelques pays, comme la Belgique, la Roumanie ou la Thaïlande, ont déjà franchi le pas depuis peu en illustrant leurs paquets de photos chocs. Et les résultats semblent être probants. Si l'OMS invite «instamment» les gouvernements à imposer ces illustrations dissuasives, c'est qu'elle veut combattre les firmes de tabac sur leur terrain.

«Les emballages dont se servent les fabricants montrent un côté apparemment inoffensif. C'est pour cela que nous demandons que l'emballage soit utilisé pour promouvoir des informations honnêtes», explique Édouard Tursnan d'Espaignet, coordinateur du système d'information pour le tabac à l'OMS. «Dans le monde, 5 millions de gens meurent chaque année à cause du tabac, poursuit Édouard Tursnan d'Espaignet, qui rappelle que « la cigarette est le seul produit légalement en vente qui entraîne la mort lorsqu'il est utilisé comme le prévoit le fabriquant».

Les chiffres de la consommation de tabac continuent de baisser en France mais en 2008 cette baisse s'est un peu tassée. Malgré les nombreuses mesures, telles que l'interdiction de fumer dans les bars et restaurants, l'interdiction aux moins de 18 ans et un paquet de cigarette toujours plus cher, les ventes n'ont diminué que de 2,47% en 2008.

Cette initiative est géniale, il faut l'étendre. Quelques exemples : Voiture: "la voiture tue", l'eau chaude brûle, la fourchette pique, le couteau coupe, les dents mordent,
le main peut se transformer en poing dans la gueule,
la banane fait dérapper; surtout la peau, la télévision rend bête, c'est un inhibiteur d'imagination, les huitres
peuvent tuer, lire des conneries abime les yeux, boire de l'alcool est mauvais pour la santé surtout celle d'autrui. Encore plus idiot ? On peut trouver.
Y'en a marre de nous prendre pour des cons.
Les adultes savent ce qu'ils font !
Les ados peuvent réfléchir.....à moins que ces messages soient destinés aux fœtus ?
Et puis la connerie est contagieuse !!!


Merkel et Sarkozy, leaders préférés en Europe

SONDAGE - Dans quatre pays, les dirigeants français et allemand devancent leurs homologues britannique et italien.

Angela superstar ! Et Nicolas médaille d'argent. Selon le sondage OpinionWay réalisé pour Le Figaro auprès des quatre grands voisins de la France - Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne et Italie -, la gagnante de l'Europe-Académie des leaders de l'UE est la chancelière allemande. Ce n'est pas une surprise. Les eurobaromètres qui mesurent régulièrement la popularité des leaders européens donnent toujours la première place à l'Allemagne et, par conséquent, à sa chancelière.

Mais il est intéressant de noter qu'Angela Merkel conserve cette première place deux ans après l'arrivée de Nicolas Sarkozy, qui a illustré le fameux «retour de la France» dans le jeu européen. Si Angela Merkel régnait sans partage sur l'Europe en 2007, elle a conservé son avance, mais Nicolas Sarkozy a réduit l'écart. Avec le recul de quelques mois, on peut conclure que la présidence française de l'Union, dont l'UMP a fait l'argument central de sa campagne, n'a pas renversé la hiérarchie perçue par l'opinion dans les grands pays de l'Europe. Cette présidence du Conseil européen est pourtant jugée positivement par 60 % des personnes interrogées. Seuls les Britanniques jugent - à 62 % ! - qu'elle a été une «mauvaise chose» pour l'Europe.

Pérennité du couple franco-allemand

Au passage, on notera que seuls deux chefs de gouvernement sont populaires dans leur pays - Merkel et Berlusconi. Mais la chancelière emporte aussi la palme à l'extérieur, alors que président du Conseil italien bat des records d'impopularité dans les autres pays européens. Les Anglais, indécrottables eurosceptiques, et décidément de très mauvaise humeur, valident le palmarès des autres pays, mais avec une note bien plus sévère : si Angela Merkel est bien la première, elle n'enregistre que 44 % d'opinions positives.

Ce palmarès prend également acte de la pérennité du couple franco-allemand. L'Élysée se félicite d'ailleurs de cette «consécration» du rôle de l'axe Paris-Berlin dans l'Union européenne.

Sans surprise, Nicolas Sarkozy rallie avant tout les suffrages des pays latins. Et notamment des Espagnols, qui restent très positifs sur le président français, malgré l'amorce d'une polémique sur les propos supposés du président français sur «l'intelligence» de José Luis Zapatero. En réalité, aux yeux des Européens, c'est avant tout la modernité de Sarkozy qui se détache, avant tout à cause de son style beaucoup plus direct, de son divorce puis son mariage avec Carla Bruni. Le côté réformateur du chef de l'État arrive en revanche au dernier rang. Et ce sont les Anglais et les Allemands qui le jugent le moins pro-européen et le plus nationaliste.

C'est d'ailleurs dans ces pays que la presse s'est montrée particulièrement sévère depuis quelques mois, dénonçant le retour des habituels «stéréotypes» français : arrogance et jeu trop personnel.

vendredi 29 mai 2009

Sarkozy veut des policier volontaires news Fr3 280509



IL FAUT ALLER PLUS LOIN BEAUCOUP PLUS LOIN. LA PRISON, LA VRAIE !!

VIOL

Protocoles

Bon, peut-être qu'on s'est un peu mélangé les pinceaux dans cette histoire d'invitation à Élisabeth II pour les commémorations du Débarquement. Invitée ou pas, la reine d'Angleterre sera accueillie avec chaleur. «Elle est naturellement la bienvenue», a même juré notre porte-parole. Alors, il faut vraiment être des Anglais pour nous chercher des poux dans la tête à tout propos et assurer, comme l'a fait un tabloïd, que la reine était «frustrée» à la suite de notre attitude. Si elle vient, nous lui établirons même des notes de frais, pour peu qu'elle en manifeste le désir. Mais il est vrai que nous avons toujours des difficultés avec les protocoles. Il a fallu des semaines pour que deux de nos socialistes, deux dames, Martine et Ségolène, parviennent à se rencontrer dans un meeting. Cela valait le coup d'attendre pour voir leur sourire lumineux : leur entente était cordiale de chez cordial, leur amour confinait à la passion. Elles serraient les poings, tellement elles étaient heureuses de se retrouver.

"le monde ne doit pas céder au chantage nucléaire de la Corée du Nord"

Le Premier ministre s’est exprimé, le 26 mai à l’Assemblée nationale, sur le récent
essai nucléaire survenu en Corée du Nord. La France a demandé au Conseil de sécurité de l’Onu de "renforcer considérablement les sanctions à l’égard des responsables du programme nucléaire nord-coréen, et de mettre en œuvre un contrôle beaucoup plus strict des flux de matières et de technologies proliférantes".


"Avec ce deuxième essai nucléaire, la Corée du Nord se place au ban des nations. Elle défie la communauté internationale. Elle contribue à détruire ou tout au moins à menacer la stabilité de la région. Elle continue d’œuvrer pour la prolifération nucléaire - domaine dans lequel, on le sait, elle porte déjà une lourde responsabilité. Et tout cela en imposant à son peuple des souffrances inhumaines.

La France a immédiatement condamné cette violation de la résolution 1718 du Conseil de sécurité des Nations unies. À cet égard, je me félicite que cette condamnation ait été unanime, en particulier que la Russie et la Chine aient choisi, sans ambiguïté, de condamner cet acte illégal au regard du droit international.

La Chine, en particulier, joue, on le sait, un rôle fondamental pour contraindre Pyongyang à renoncer à ces provocations aussi inutiles que dangereuses. La France a demandé au Conseil de sécurité de renforcer considérablement les sanctions à l’égard des responsables du programme nucléaire nord-coréen, et de mettre en œuvre un contrôle beaucoup plus strict des flux de matières et de technologies proliférantes.

Mesdames et messieurs les députés, en aucun cas le monde ne doit céder au chantage nucléaire de la Corée du Nord."

jeudi 28 mai 2009

Sarkozy autorise la fouille des élèves à l'école

Les proviseurs des établissements scolaires seront désormais habilités à faire ouvrir les cartables des élèves afin d'empêcher l'introduction d'armes au sein de l'école, a annoncé jeudi le chef de l'Etat.

Nicolas Sarkozy, qui présentait jeudi ses mesures en matière de sécurité, a prédit de mauvais chiffres pour les mois à venir. Après une hausse de «4% en mars» et «un peu plus de 2% en avril», les chiffres des crimes et délits en mai seront «sans doute difficiles», a-t-il reconnu.

Pour la fouille des cartables. Les personnels de direction des établissements scolaires «recevront une habilitation spécifique qui leur permettra de faire ouvrir les cartables et les sacs» afin d'empêcher l'introduction d'armes par les élèves, a annoncé Nicolas Sarkozy, sans pour autant en préciser les modalités. «Il n'est pas question de tolérer la présence d'armes dans l'enceinte des établissements scolaires», a-t-il rappelé.

Equipes mobiles d'agents. Reprenant une idée du ministre Xavier Darcos, le chef de l'Etat a annoncé la création d'équipes mobiles d'agents pour assister les recteurs d'académie. 184 établissements scolaires devront faire l'objet d'un diagnostic de sécurité pour déterminer au plus vite où sont les besoins.

Portiques de sécurité. Nicolas Sarkozy est resté évasif sur le sujet très controversé de la mise en place de portiques de sécurité à l'entrée de certains établissements, une mesure proposée par le ministre de l'éducation. Après avoir rappelé la liste des récents faits divers survenus dans des collèges et lycées, le chef de l'Etat a simplement déclaré : «Bien sûr qu'il est regrettable d'en arriver là. Mais comment agir autrement dans un tel contexte?»

Durcissement de la répression. Le chef de l'Etat a prévenu : l'intrusion dans un établissement scolaire ne sera plus une infraction, mais un délit. Les violences contre un agent de l'éducation nationale constitueront à l'avenir des circonstances aggravantes, même lorsqu'elles se produisent à l'extérieur de l'établissement.

Opérations «coup de poing» dans les cités. «La priorité, c'est la reconquête des quartiers sensibles», a expliqué le chef de l'Etat. Le gouvernement a donc l'intention de se concentrer dans un premier temps sur 25 quartiers «rongés par la délinquance». 21 d'entres eux sont situés en région parisienne. Nicolas Sarkozy a prévenu : la présence policière y sera renforcée, comme en Seine-Saint-Denis, où 200 fonctionnaires de police en plus seront affectés. «Appartements, cages d'escaliers, caves squattés» : tout sera passé au peigne fin par les policiers, a-t-il averti.

«Frapper les délinquants au portefeuille». Le chef de l'Etat a annoncé que «deux fonctionnaires spécialisés devront être spécialement affectés dans chacun des 25 quartiers les plus sensibles». Leur rôle : «détecter les signes extérieurs de richesse indue afin d'enclencher les mécanismes de répression contre les trafiquants». Ils travailleront en étroite coordination avec la justice et les services de police, a-t-il précisé.

Accroître la vidéo surveillance. Nicolas Sarkozy souhaite également développer la vidéo surveillance, «moyen fondamental de la politique de sécurité», y compris -si nécessaire- dans les établissements scolaires. «10.000 caméras ont été installées avec des financements de l'Etat. La LOPPSI 2 va nous fournir les moyens juridiques de donner une impulsion nouvelle à cette politique».

Un plan pour septembre. Le chef de l'Etat a par ailleurs annoncé qu'il avait demandé au premier ministre de lui présenter «dès septembre un plan gouvernemental de prévention de la délinquance et d'aide aux victimes». «Il faut que nous mettions pleinement en oeuvre la loi sur la prévention de la délinquance», de mars 2007 [dont il était alors l'auteur, en tant que ministre de l'Intérieur, ndlr], a ajouté le chef de l'Etat, estimant que «la prévention de la délinquance a été beaucoup trop négligée ces dernières années».

Une «enfant sauvage» découverte en Sibérie

Livrée à elle-même, la fillette de 5 ans aurait été élevée par des chats et des chiens dans un appartement délabré. Elle s'exprime en aboyant et paraît trois ans de moins que son âge.

La police russe l'a surnommée «Mowgli», comme le personnage du «Livre de la jungle» de Rudyard Kipling. La protection de l'enfance a annoncé mercredi avoir découvert une fillette à l'état quasi sauvage, à Tchita, en Sibérie orientale, à 4.700 kilomètres à l'est de Moscou.

Natacha, 5 ans, a été trouvée prisonnière d'un appartement délabré où vivaient son père et ses grands-parents, qui ne s'en occupaient pas. Leur domicile s'apparente à une décharge, des gamelles s'entassant d'une pièce à l'autre.

Vêtue de haillons, l'enfant n'est jamais sortie de ce taudis, sans chauffage, ni eau courante. Elle «vivait dans des conditions de totale insalubrité. Il y avait une horrible puanteur», a expliqué à la chaîne de télévision, une responsable de la police locale.

Entourée de chiens et de chats, la fillette a très probablement été élevée par ces animaux, dont elle semble avoir copié le comportement. Lorsqu'elle a été découverte, elle «se jetait sur les gens comme un petit chien» et ne communiquait qu'avec «le langage des animaux». Elle comprendrait le russe, mais ne le parlerait que très peu.

La petite fille a depuis été placée dans une institution où elle reçoit une aide médicale et psychiatrique et joue avec d'autres enfants, tout en continuant à avoir un comportement animal. «La fillette ne mange pas avec une cuillère, elle la met de côté et elle lape», raconte une responsable. «Aujourd'hui, quand j'ai quitté la pièce, elle a sauté vers la porte et a commencé à aboyer», ajoute Nina Yemelyanova.

760.000 enfants dans des «conditions socialement dangereuses»

Un autre responsable de l'institution refuse toutefois de voir en elle un «enfant animal». «Ce n'est pas Mowgli», dit-il. «Natacha s'était très bien adaptée, elle marche, ses manifestations comportementales de ‘chiens et de chats' sont épisodiques. Elle montre comment mettre une casserole sur un réchaud et allumer le gaz», ajoute-t-il.

Selon les médecins qui l'ont examinée, l'enfant ne connaît pas de retards graves dans son développement psychique. Physiquement, elle a en revanche l'apparence d'un enfant de deux ans. «D'autres examens médicaux vont être menés mais elle est en bonne santé».

Après la découverte de l'enfant, sa mère de 25 ans, qui vit ailleurs avec un autre enfant a reçu un avertissement et son père de 27 ans, une amende pour négligence parentale. L'homme est apparu hagard, en survêtement, sortant de chez lui pour aller répondre aux questions de la police.

Le cas de Natacha n'est pas isolé. Depuis 2003, une dizaine d'histoires similaires ont été recensées en Russie. Les enfants, maltraités ou délaissés, ne savaient marcher qu'à quatre pattes, mordaient ou miaulaient.

En mars, le président russe Dmitri Medvedev avait appelé à agir d'urgence pour mettre fin aux violences à l'encontre des enfants. Il avait affirmé que 760.000 enfants en Russie vivaient dans des «conditions socialement dangereuses».

"Arrêtez d'emm...les Français!"

Protéger, oui ! Infantiliser, non !
En s’exprimant ainsi, Georges Pompidou pouvait-il imaginer qu’un jour, on en viendrait à stigmatiser le camembert, criminaliser l’automobile ou culpabiliser les familles de plus de deux enfants ?

Cessez d’emm… les Français ! Venant de l’universitaire lettré qu’était Georges Pompidou, la crudité de l’injonction en dit long sur l’ancienneté du problème : de même que trop d’impôts tuent l’impôt, trop de lois tuent la loi. Au moins, cette préoccupation était elle, en 1966, partagée par les plus hautes autorités de l’État, puisqu’en prononçant ces mots, le premier ministre d’alors repoussait plusieurs projets de règlement émanant de ses propres services :en l’espèce,d’un chargé de mission répondant au nom de… Jacques Chirac !


Le moins que l’on puisse dire est qu’une fois entré à l’Élysée, celui-ci n’a pas vraiment suivi le précepte de son mentor et même, l’a contredit en constitutionnalisant le fameux principe de précaution.Mais il a eu assez d’humour pour rapporter l’anecdote, plusieurs décennies plus tard, à son ami Thierry Desjardins, lequel en tira aussitôt profit pour rédiger un essai sur la prolifération législative française (Plon, 2000).
Mais en 2009,ce n’est plus seulement le “tracassin” administratif ou fiscal (comme aurait dit de Gaulle) qui rend difficile – et parfois impossible – la vie des Français, déjà confrontés à la dureté de la crise : c’est l’arsenal dissuasif et coercitif qui,désormais,tend à régir un nombre croissant de domaines jusqu’alors considérés comme relevant de la seule vie privée.

Obliger les fumeurs à ne pas enfumer leurs voisins dans un restaurant ? Le principe est légitime.Mais aller jusqu’à interdire la création de salles,et même d’établissements, explicitement réservées aux amateurs de tabac, puis menacer, maintenant, de supprimer les terrasses en plein air censées les accueillir, où est la logique,sinon dans la volonté de se substituer au libre arbitre de chaque citoyen ?

L’État réprime-t-il pour protéger ou pour… encaisser ?

Punir les (vrais) chauffards et interdire l’alcool au volant, qui s’en plaindrait ? Mais frapper d’une contravention automatique un automobiliste roulant à 51 kilomètres-heure en ville au lieu de 50 – alors qu’en vertu de l’incertitude liée à la fiabilité des compteurs de vitesse, la tolérance est de 5 kilomètres- heure de plus sur autoroute –,n’est-ce pas, pour l’État, s’exposer au reproche de réprimer… pour encaisser ?

Partir en guerre, comme le fait l’Europe de Bruxelles,contre le camembert au lait cru (non pasteurisé, donc contraire au fameux principe de précaution), cela participe-t-il d’une saine prophylaxie ou d’une guerre assumée contre des traditions ancestrales ?

Doublé d’un discours à la fois moralisateur et anxiogène (fumer, boire et conduire vite, cela peut “tuer”, comme peut tuer la listeria), cette montée en puissance de législations sacrifiant au principe du “risque zéro”(comme si la vie en elle-même n’était pas un risque !) apparaît d’autant plus insupportable à beaucoup qu’elle se double d’étranges tolérances.

Fumer sur un quai de gare en plein air peut faire de vous un délinquant ;mais l’article L3421 du code de la santé publique, qui proscrit (à juste titre) l’apologie des stupéfiants,ne figure pas dans les textes de référence du Conseil supérieur de l’audiovisuel, qui surveille pourtant avec ardeur toute représentation favorable de la cigarette à l’écran !

Dépasser, de quelques kilomètres-heure, une vitesse imposée peut vous faire perdre votre permis (et votre emploi !) si l’infraction est répétée,mais la liste s’allonge chaque jour des commissariats de banlieue attaqués et des policiers molestés,sans que les auteurs de ce qui s’apparente parfois à des actes de guerre soient condamnés à proportion de la gravité de leurs actes… à supposer qu’ils soient arrêtés, et s’ils le sont,non relâchés pour insuffisance de preuves !

Et pendant que les agences officielles expliquent aux citoyens comment ils doivent manger (les fameux cinq fruits par jour), l’Europe autorise la fabrication de chocolat… sans cacao.Mais bourrés d’huile de palme, elle-même riche en acides gras saturés, pourvoyeurs d’hypercholestérolémie, de problèmes cardiovasculaires,d’obésité et même de certains types de cancers.

Toutes choses qui tempèrent la portée de la “maternisation” assurément excessive de la société française, qu’un bon auteur (Mathieu Laine) a récemment stigmatisée dans son livre la Grande Nurserie (JCLattès, 2006). Sans pour autant évacuer la question de fond :que signifie cette tendance générale à la déresponsabilisation des citoyens et qui sert-elle en réalité ?

Pour Mathieu Laine, libéral au sens de Tocqueville, le but recherché (consciemment ou non) est clair : le contrôle insidieux des citoyens par l’État, passé du statut de garant de l’intérêt général (son rôle naturel depuis Athènes et Rome) à celui de directeur de conscience de chaque citoyen ! Un totalitarisme soft en quelque sorte…

Le processus qu’il décrit est implacable : traiter le déviant (le fumeur, par exemple) comme un malade, puis comme un délinquant en puissance dont on encadre puis réprime le comportement par des lois ad hoc…

N’est-ce pas d’abord aux parents de surveiller leurs enfants ?

Et pas seulement de tabac ou d’alcool. Ainsi des possesseurs de piscine, qui doivent ériger des clôtures pour éviter que leurs enfants se noient (tant pis pour les familles qui ont envie de se baigner dans leur jardin sans disposer des moyens afférents !) ; des camps scouts, qui ont l’obligation de conserver plusieurs jours,dans l’hypothèse d’un contrôle de la DDASS, un échantillon de la nourriture servie à leurs enfants (tant pis encore pour les randonneurs qui ne peuvent transporter un réfrigérateur branché sur leur dos !) ;ou encore des chefs d’entreprise pour lesquels il devient périlleux de refuser la candidature d’une personne de couleur ou de plus de cinquante ans, même incompétente… sous peine d’être convaincu de discrimination, et qui sait, de racisme, pour peu que l’éconduit s’avère mauvais plaideur et se décide à saisir la Halde !

Sauf abus manifeste,est-il vraiment du ressort de l’État de se substituer à l’appréciation des particuliers ? N’est-ce pas le rôle des parents de surveiller leurs enfants au bord d’une piscine ou à la plage ? À eux, aussi,de les empêcher de sortir seuls la nuit ? L’Éducation nationale serait-elle la seule capable d’organiser des camps de vacances exempts de risques ? Et les lois existantes réprimant le racisme sont-elles si inopérantes qu’il faille créer une structure exorbitante du droit commun (la Halde), capable de condamner sans procès un comportement présumé dont la seule dénonciation vaut matérialisation ?

Dans les temps ordinaires, pareil déferlement d’interdits et de procédures peut suffire à en exaspérer plus d’un. Mais quand l’angoisse de la paupérisation vient s’ajouter aux contraintes de la récession pour dramatiser le quotidien d’un peuple, il est temps de crier halte au feu !

Sarkozy fait main basse sur la justice

Sarkozy en nouveau Napoléon?

Toujours oiseuse, souvent malveillante, la comparaison entre Nicolas Sarkozy et Napoléon Bonaparte serait-elle, pour une fois, pertinente? En matière de justice, le chantier engagé par l'actuel président n'a de précédent que celui mené par l'Empereur il y a plus de deux cents ans. Il n'y a rien là d'illégitime, car la magistrature est le corps social le plus conservateur et l'institution judiciaire, indispensable au soutènement de la démocratie, en est le pilier le plus vermoulu. Ce que François Mitterrand ni Jacques Chirac n'ont su réaliser doit être tenté. Mais la brutalité de la méthode choque: l'action précède la réflexion, la consultation passe après la décision, le dire prime le faire. Ensuite, une désagréable impression de personnification domine: c'est la réforme du président, par le président, pour le président. Quelques hommes clefs, judicieusement placés, incarnent ce penchant. Au nom du changement, main basse.

Dérange surtout l'idéologie de cette révolution, qui entend placer l'enquête, après suppression du juge d'instruction, sous l'autorité d'un parquet soumis au garde des Sceaux. On ne pourrait mieux définir une justice aux ordres... Il y a, enfin, une volonté suspecte de rendre l'enquête opaque à la curiosité publique, à celle de la presse notamment. Sous prétexte d'efficacité, on cache, on muselle, on étouffe.

Certes, ce projet est loin d'être adopté, et encore plus appliqué. Mais L'Express veut tirer la sonnette d'alarme: derrière le masque de la modernité, quelle justice s'avance-t-elle?

Christophe Barbier


Du Code Napoléon au Code Sarkozy? La justice pénale française s'apprête à vivre un grand chambardement, peut-être le plus important depuis le début du xixe siècle. Le maître d'oeuvre en est le président de la République, Nicolas Sarkozy. Plus qu'une réforme, il veut provoquer une révolution. Si elle aboutit, elle restera sans doute comme l'un des événements forts du quinquennat. Pour les magistrats, confrontés à une autre manière d'enquêter et de juger. Pour les justiciables, auteurs ou victimes de crimes et délits. Comme son lointain prédécesseur l'Empereur, le chef de l'Etat, avocat de formation, compte bien imprimer sa marque sur la justice du pays, au risque de susciter des craintes quant à une éventuelle mainmise du pouvoir exécutif.

Défiance à l'égard des juges

Depuis son installation à l'Elysée, en mai 2007, il n'a pas changé de point de vue. L'ancien ministre de l'Intérieur aime les policiers, mais il a toujours manifesté une certaine défiance à l'égard des juges. Ainsi n'a-t-il jamais hésité, au nom de la fidélité en amitié, à donner des témoignages publics de sympathie à des personnalités sulfureuses aux yeux des magistrats. Le député (UMP) et maire de Levallois, Patrick Balkany, plusieurs fois condamné par le tribunal correctionnel, l'accompagne dans la plupart de ses déplacements officiels. Récemment, Nicolas Sarkozy n'a pas caché non plus son soutien à Jean-Paul Alduy, maire (UMP) de Perpignan, dont l'élection a été annulée en raison d'une fraude. Contrairement à ses prédécesseurs, le chef de l'Etat, garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire selon l'article 64 de la Constitution, a multiplié les plaintes. Ces actions d'un justiciable un peu particulier ont aussi bien visé des tee-shirts parodiques à son effigie que des menaces de mort ou l'ancien directeur central des Renseignements généraux, Yves Bertrand.
De son bureau, le chef de l'Etat a largement inspiré la politique menée par la garde des Sceaux, Rachida Dati. Pendant les derniers mois, en raison de l'affaiblissement de la ministre, le "conseiller justice" du président, Patrick Ouart, a même pris les rênes de la chancellerie. Quel que soit le successeur de Mme Dati, il sera soumis à la volonté de Nicolas Sarkozy sur un sujet qui lui tient à coeur: la réforme. Comme l'explique l'un de ses proches, "même si cela doit prendre deux ans, le président la fera". Pour mener à bien ce chantier, il dispose désormais du rapport du Comité de réflexion sur la justice pénale, qu'il a lui-même mis en place en octobre 2008. Présidé par l'avocat général Philippe Léger, ce groupe de professionnels a lancé une véritable bombe en préconisant la disparition du juge d'instruction.

L'indépendance statutaire menacée

Ce magistrat enquêteur, jadis baptisé par Balzac "l'homme le plus puissant de France", serait remplacé dans sa tâche par un magistrat du parquet. Tous les acteurs du monde judiciaire, y compris des juges d'instruction comme Renaud Van Ruymbeke, ne sont pas hostiles à cette mesure. A condition qu'elle s'accompagne d'une indépendance statutaire des nouveaux responsables de l'enquête. Seulement, voilà: le comité Léger préconise que ce chef d'enquête exclusif continue, comme aujourd'hui, à dépendre hiérarchiquement du ministre de la Justice. "Si le parquet n'est pas indépendant, souligne Renaud Van Ruymbeke, la disparition de l'instruction pourrait être attentatoire à la liberté, surtout dans les affaires les plus sensibles, qui ne représentent que 5% des dossiers, mais concernent les domaines financier, terroriste, de santé publique et de la grande criminalité."

"Même si cela doit prendre deux ans, le président le fera"


Dans ces conditions, on peut se demander quelle sera l'attitude du parquet lorsqu'il entrera en conflit direct avec l'intérêt de l'Etat. Exemple: aurait-il décidé d'engager des enquêtes approfondies contre trois chefs d'Etat africains soupçonnés d'avoir détourné dans leur pays de l'argent public investi en France, comme l'a fait la doyenne des juges d'instruction parisiens? Ou encore, ne peut-on craindre qu'un parquet zélé ne cherche d'abord à plaire au pouvoir en place, quitte à engager des poursuites controversées, comme celles qui viennent de viser, au tribunal de police de Marseille, un enseignant qui s'était exclamé en pleine gare "Sarkozy, je te vois!" afin de contester un contrôle d'identité jugé trop musclé?

Pour répondre aux inquiétudes, le comité Léger prévoit la création d'un juge de l'enquête, qu'il promet de doter de "pouvoirs importants". Ainsi, c'est lui et lui seul qui pourra ordonner une écoute téléphonique d'un suspect. Problème: dans l'ignorance du dossier, pourra-t-il résister à la demande pressante de son collègue du parquet? "L'un des enjeux les plus sensibles du projet Léger réside précisément dans le statut de ce nouveau juge de l'enquête, déclare Me Henri Leclerc, président honoraire de la Ligue des droits de l'homme. Il faut absolument qu'il puisse interdire des actes au parquet ou, au contraire, en exiger."

Le poids du secret professionnel

Ce débat est particulièrement sensible. Un sondage de l'institut CSA, diffusé le 27 mars par La Chaîne parlementaire, indiquait que 71% des Français faisaient confiance au juge d'instruction pour conduire une enquête, alors même que le scandale d'Outreau avait malmené l'image de cette catégorie de magistrats. Un peu plus tard, la Cour européenne des droits de l'homme s'est inquiétée des liens trop étroits entre le parquet et le pouvoir politique en France, qualifiant les membres du ministère public de "fonctionnaires".

Une autre disposition, beaucoup plus discrète, accroît le contrôle sur le déroulement des enquêtes. Si le secret de l'instruction disparaît avec le juge du même nom, l'obligation du secret professionnel demeure. Moins menaçant pour les journalistes, ce dispositif reporte tout le poids d'une éventuelle sanction sur les juges, les avocats ou les policiers en cas de fuites. "Par ce moyen, explique Serge Portelli, vice-président du tribunal de grande instance de Paris, on essaie d'intimider, de faire peur et de provoquer l'autocensure, sur le thème "Je ne peux rien dire, rien montrer, je respecte ma hiérarchie". J'ai la conviction que le président de la République veut nous traiter comme il traite les préfets ou les policiers révoqués après une manifestation de rue."

Pour cette révolution judiciaire, le président s'est entouré d'hommes de confiance. Nicolas Sarkozy s'est d'abord adjoint les services d'un superviseur de la chancellerie, Patrick Ouart. Contre l'avis consultatif du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), il a également désigné des proches à des postes sensibles. L'exemple le plus marquant? Celui de Philippe Courroye, juge d'instruction parisien placé à la tête du parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine), où sont traitées nombre d'affaires politiques et financières. Sans oublier que la rumeur promet au même Courroye le poste prestigieux de procureur à Paris... Autre proche, le président de la cour d'appel de Paris, Jean-Claude Magendie, qui mène une réforme de sa juridiction, dont l'un des effets pourrait être une spécialisation renforcée des magistrats, et un choix plus "politique" des présidents de cour d'assises et de chambre. De quoi semer le trouble au sein d'une institution d'ordinaire discrète. Au terme d'une audience publique récente, une présidente de chambre annonçant son départ a ainsi déclaré qu'elle était "virée".

"C'est écrit où, la tradition?"

Cette volonté de contrôle s'étend jusqu'au sommet de la justice administrative, ainsi que l'illustre cette anecdote saisie au Conseil d'Etat. Elle met en scène Christian Vigouroux, homme de gauche respecté de ses pairs, qui fut le directeur de cabinet de la socialiste Elisabeth Guigou à la chancellerie. Il y a environ un an, un poste de chef de l'une des six sections du Conseil d'Etat se libère.

Comme le veut l'usage, le vice-président de la haute juridiction administrative propose alors trois candidats au président de la République. Celui-ci a en effet le dernier mot sur les nominations. Depuis 1945, la tradition républicaine veut toutefois qu'il confirme le premier nom porté sur la liste. Celui de Vigouroux occupe cette position, suivi de celui de l'ex-directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon, Olivier Schrameck. Surprise: Nicolas Sarkozy les récuse tous les deux! "C'est écrit où, la tradition républicaine? Moi, j'applique la Constitution, qui me donne le droit de nommer qui je veux", aurait ironisé le président. La séparation des pouvoirs, dont le philosophe Montesquieu avait fait l'un des fondements de la démocratie, n'est pas à l'ordre du jour.

Les défis du nouveau président des artisans taxis

Les défis du nouveau président des artisans taxis
Selon une enquête du site Hotels.com, les taxis parisiens offrent des prestations médiocres, loin des standards internationaux. Un challenge à relever pour le nouveau président de la Fnat, Jean-Claude Richard.

Le nouveau patron de la Fédération nationale des artisans du taxi (Fnat) Jean-Claude Richard, qui succède au bouillonnant Alain Estival, a du pain sur la planche. De nombreux défis s'ouvrent à lui. L'un d'entre eux porte sur la perception des taxis par les utilisateurs. En effet, le jour de son élection - il a obtenu 61% des suffrages de ses pairs -, sort une enquête d'opinion des taxis européens peu favorable aux taxis parisiens. Selon le site Hotels.com, qui a réalisé ce sondage (1), les meilleurs taxis au monde circulent à Londres. Pour la deuxième année consécutive, les «black cab» conservent la première marche du podium. De son côté, Paris peut mieux faire. Les taxis de la capitale française obtiennent des notes médiocres pour tous les critères d'évaluation excepté la propreté. Sur ce critère ils arrivent 7ème ex aequo avec Dublin, Dubaï et Tokyo.

33% des voyageurs européens interrogés par le moteur de recherches hôtelières qui plébiscitent les taxis de la capitale britannique mettent en avant l'amabilité des chauffeurs (16%), la qualité de la conduite et la connaissance de la région (33%). En revanche ils critiquent le coût des courses (21%). A noter que sur ce dernier critère, Paris se positionne à la 3ème place (8%) derrière Copenhague (9%).

Paris, a contrario, apparaît dans le top 10 des taxis sur la plupart des critères d'évaluation. Les voyageurs se plaignent principalement de l'amabilité des chauffeurs (16%) et de la disponibilité des véhicules (10%). Ce n'est pas nouveau, une meilleure gestion du trafic avec par exemple un couloir dédié sur une partie de l'autoroute A1, tente de remédier à la fluidité des taxis en heures de pointe. Toute comme la planification de 4000 taxis supplémentaires parisiens.

Car selon l'enquête, la capitale française devrait se méfier. En effet, selon Alison Couper, Directrice de la Communication pour Hotels.com, «les voyageurs basent souvent leur opinion d'une ville sur la première impression qu'ils en ont eue. Dans de nombreux cas, ce premier contact se fait dans le taxi qui les mène à l'hôtel, lorsqu'ils sortent de l'aéroport ou de la gare».

69% des personnes interrogées ont affirmé privilégier le taxi pour se rendre de l'aéroport à l'hôtel, loin devant la location de voiture (17%), le train (16%) ou encore le bus (14%).

Après Londres, New York se place deuxième, puis Berlin, Madrid et Copenhague ferment le top 5 des villes qui d'après les sondés ont les meilleurs taxis. Même si Paris a entrepris de nombreuses initiatives, notamment aux aéroports, les marges de progrès sont encore grandes pour entrer dans le club des cinq.

(1) Sondage a été réalisé auprès de 1 400 voyageurs de Grande-Bretagne, Irlande, France, Espagne, Allemagne, Norvège, Suède et du Danemark en mai 2009.

mercredi 27 mai 2009

28.000 postes de fonctionnaires supprimés en 2008

La baisse des effectifs dans la Fonction publique d'Etat a été plus importante que prévue, avec 28.000 postes supprimés l'an passé contre 22.921 fixés par la loi de finances.

La baisse des effectifs dans la Fonction publique d'Etat a été plus importante que prévue, avec 28.000 équivalents temps pleins (ETP) supprimés en 2008, contre 22.921 fixés par la loi de finances, selon un communiqué de l'Elysée publié mercredi à l'issue du Conseil des ministres.

Ces réductions d'effectifs interviennent dans le cadre de la Révision générale des politiques publiques (RGPP), qui prévoit le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. L'écart "traduit l'anticipation par certains ministères de suppressions de postes prévues dans le cadre du budget 2009-2011", précise un communiqué du ministère du Budget et de la Fonction publique

"Arrêtons ce jeu de massacre en période de crise", a réagi à ces chiffres Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, premier syndicat dans la Fonction publique d'Etat (2,5 millions de fonctionnaires), mercredi sur France Info.

"Pas étonné" par ces chiffres, il a expliqué que "depuis la mise en oeuvre de la Lolf (nouvelle architecture budgétaire, ndlr), on parle de plafond d'emplois: c'est-à-dire que chaque ministère, chaque administration a un nombre maximum d'emplois dont il peut disposer mais il n'est pas obligé d'atteindre ce maximum, il peut faire des économies supplémentaires".

"C'est manifestement ce qui se fait depuis plusieurs années, et je crains que pour 2009 et 2010 on ait le même phénomène de suppressions d'emploi qui viennent s'ajouter à celles déjà prévues par le législateur", a-t-il ajouté.

Pour 2009, l'Etat prévoit de supprimer 30.627 postes de fonctionnaires d'Etat.
Enfin, la France est encore l'un des pays les plus outrageusement peuplé de fonctionnaires, de personnes qui font 35 heures de présence café compris.

Tout le monde n'est pas allergique à Claude Allègre

L'arrivée hypothétique au gouvernement de Claude Allègre -qui annonce ce mercredi qu'il votera "sans état d'âme" Barnier aux européennes- a suscité de nombreuses réactions négatives, de Juppé à Hulot. Mais aussi des encouragements, notamment dans la majorité. On fait le point.

Les contre

Alain Juppé. Le 25 mai sur France Bleu Gironde, le maire de Bordeaux estime que la nomination de Claude Allègre au gouvernement constituerait un "contre-signal formidable". "La personne n'est pas en cause, mais ses thèses sont bien connues: pour lui le réchauffement climatique n'est pas dû à l'activité humaine. Il est quasiment le seul à penser cela."

Nicolas Hulot, dans le JDD: "J'ai simplement mis en garde sur la difficulté qu'il y aurait à rendre compatibles d'un côté le rapport Attali, de l'autre les vues de Claude Allègre sur le climat, au moment où la France tente de mettre en oeuvre les orientations du Grenelle de l'environnement. Mais beaucoup de gens sont montés au créneau. Il ne faut pas oublier qu'Allègre nie la part entropique des changements climatiques. Moi, je me contente de donner mon avis, si on me le demande. Après, c'est un choix politique".

Jean Jouzel. Le climatologue français, vice-président du Groupe intergouvernemental d'étude sur le climat (Giec), prix Nobel de la paix 2007 avec Al Gore: "C'est dérangeant."

La fédération France nature environnement (qui regroupe 3000 associations) et Agir pour l'environnement: "Après avoir longtemps nié la responsabilité humaine dans le dérèglement climatique, Claude Allègre s'est donné pour mission de vanter les mérites de la transgénèse appliquée à l'agriculture", il "est devenu l'archétype du mammouth de l'écologie". "Allègre ou Grenelle, pour nous il faut choisir".

Corinne Lepage, ex-ministre de l'Environnement de Juppé, dans Libération du mardi 26 mai: "Faire entrer Allègre au gouvernement, c'est un oxymore; comme si on lançait un programme d'agriculture bio à Tchernobyl. Mais cela pose aussi la question du combat politique: c'est quoi aujourd'hui? La satisfaction de son ego ou la défense d'une conviction? On m'a proposé d'entrer au gouvernement en 2007, j'ai refusé car là n'était pas ma conviction."

José Bové qualifie Claude Allègre d'"anachronisme scientifique" et estime que son éventuelle nomination au gouvernement "serait un très mauvais signe pour l'écologie".

Dès février, le collectif Sauvons la recherche dénonçait "sa nomination (qui) ferait pour nous figure de provocation".

Claude Goasguen, député UMP de Paris:"Je ne suis pas persuadé que la personnalité de Claude Allègre soit très favorable pour calmer le monde de l'Education nationale. (...) Il ne faut pas confondre l'ouverture et le mercenariat".

Benoist Apparu, député UMP: "On a eu des difficultés sur le chemin éducatif. Il vaut mieux mettre quelqu'un de vierge dans le système, quelqu'un qui a une image correcte dans le milieu."

François Goulard, député UMP et ancien ministre de la Recherche: la nomination de Claude Allègre créerait "une crise de plus" avec les chercheurs. "Des personnalités comme M. Allègre ne nous apportent pas grand chose"

Jean-Pierre Bel, président du groupe socialiste au Sénat. "S'ils veulent se charger de Claude Allègre, qu'ils le fassent! Bon courage!"

Les pour

Nicolas Sarkozy rêve depuis longtemps de confier un grand ministère de l'Innovation à Claude Allègre, mais le battage qui entoure cette possible nomination l'agace, note ce mercredi Le Parisien.

Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP estime qu'avec "sa liberté de ton" et ses qualités de "réformateur", l'ancien ministre socialiste du gouvernement Jospin avait "un profil intéressant pour la vie politique française". "Moi, je crois à l'ouverture parce qu'il est important qu'un gouvernement puisse aussi ressembler à la société française". "Il est certain que ça dérange beaucoup de socialistes".

Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP voit "quelque chose de formidable", "c'est de la publicité pour l'ouverture". "Or l'ouverture, je pense que c'est la solution pour réformer notre pays en profondeur et c'est d'autant plus important quand il y a la crise comme aujourd'hui". Allègre est "une personnalité forte de la vie politique", "quelqu'un qui ne se laisse pas arrêter par des codes ou parce que ça fait pas bien de dire ci ou ça, qui dit ce qu'il pense, qui peut parfois se tromper".

Eric Besson: "Les attaques à l'encontre de Claude Allègre sont inacceptables et grotesques".

Ivan Rioufol, journaliste au Figaro, sur son blog: "L'éventualité d'une entrée de l'iconoclaste Claude Allègre au gouvernement serait le signe encourageant d'une vraie rupture avec le conformisme politique: une tradition que Nicolas Sarkozy a jusqu'à présent consolidée en menant une inutile politique d'ouverture à gauche, alors que la société penche de plus en plus à droite. En d'autres termes, ce n'est pas l'ancien conseiller de Lionel Jospin qui est intéressant dans la personnalité d'Allègre, mais l'esprit libre et critique qui a rompu avec le PS et qui dit les choses. Il est réjouissant de voir, dès à présent, une partie de la communauté scientifique s'affoler de l'audience que pourrait retrouver celui qui met en doute, notamment, l'unique responsabilité de l'activité humaine dans le réchauffement climatique".


Claude Allègre votera UMP aux européennes


Alors que sa possible nomination au gouvernement continue de provoquer un tollé, le scientifique persiste à multiplier les déclarations flatteuses en direction de Nicolas Sarkozy.

« Je vais voter pour Michel Barnier, sans aucune hésitation, je n'ai pas d'état d'âme. D'abord j'aime bien Barnier, ensuite je pense que Sarkozy est la seule personne qui a fait bouger la Commission européenne et la présidence française de l'UE a été formidable. J'espère qu'il va continuer à la faire bouger ».

Contrairement à Bernard Kouchner, Claude Allègre n'a pas hésité longtemps sur son vote aux européennes. Dans une interview à l'AFP, le scientifique et ex-ministre de l'Education Nationale de Lionel Jospin fait une nouvelle fois montre de son admiration pour Nicolas Sarkozy. Sans cacher son envie de faire partie de l'équipe gouvernementale après le 7 juin prochain. «J'ai refusé d'entrer au gouvernement au début, mais j'ai beaucoup admiré la présidence française de Nicolas Sarkozy. Je suis très admiratif: le fait qu'on a fait un plan de relance commun, le fait qu'on a secoué la Commission, c'est une performance ».

Allègre obtiendra-t-il ce poste ministériel auquel il aspire tant ? La question devient complexe pour l'Elysée. Selon les informations du Figaro, Nicolas Sarkozy aurait « toujours envie » de tenter l'aventure, mais serait inquiet au vu des retombées négatives suscitées par les rumeurs annonçant le scientifique au gouvernement.

Allègre : «je ne pratique pas l'écologie dénonciatrice»

Le chef de l'Etat serait notamment inquiet, selon Le Parisien, des retombées chez les sympathisants de la cause écologiste, après les commentaires très négatifs de Nicolas Hulot ou d'Alain Juppé à l'encontre d'Allègre et de ses thèses contestées sur le réchauffement climatique. Autre point négatif, les réticences des ministres à son entrée au gouvernement et surtout à la mise en place souhaitée par le géochimiste d'un ministère de la recherche et de l'Industrie.

L'ancien socialiste dénonce depuis quelques jours «les mensonges et les affabulations» proférées par Nicolas Hulot et d'autres écologistes. «Je ne pratique pas l'écologie dénonciatrice mais l'écologie préventive et réparatrice», explique-t-il, rappelant qu'il a lancé «le premier programme français de géothermie» et «travaille depuis 20 ans sur les pollution des fleuves». Et Allègre d'ajouter : «En tant que scientifique et citoyen, je ne veux pas, comme certains, que l'écologie contribue à accentuer la crise et fasse encore plus souffrir les plus démunis».

Claude Allègre n'hésite d'ailleurs pas à tacler Nicolas Hulot. Selon lui, l'animateur«a peur de perdre ses subventions. Le ministère lui donne des subventions pour sa fondation Nicolas Hulot et il a peur que si je suis ministre je coupe ses subventions. Hulot c'est le grand inventeur de l'écologie financière».

Dernière attaque en date, celle du PS. Mardi, Martine Aubry a souhaité «bon courage» au gouvernement si Allègre l'intégrait. Sur Canal +, la première secrétaire du PS a expliqué : «Aujourd'hui, qu'est-ce que [Nicolas Sarkozy] attire à soi? Des hommes qui sentent l'odeur de l'écurie et qui attendent qu'on leur donne quelque chose». Avant d'ajouter : «Quand nous tous politiques nous sommes venus à dire que c'est un sujet majeur pour les générations qui viennent (...) si un ministre ose dire l'inverse de ce qui est une vérité absolue, je leur souhaite bon courage, car il ne va pas se taire, lui».

Quand Martine parle de Ségolène (et vice-versa)

L'animosité entre les deux premières dames du PS est récente: les choses se sont envenimées avec les ambitions de la présidente de Poitou-Charentes. Notre sélection de petites phrases vachardes...

MARTINE AUBRY SUR SEGOLENE ROYAL

Réputée pour ses répliques cinglantes, Martine Aubry ne supporte pas le côté "com", selon elle, de son ancienne ministre déléguée à la Famille: "C'est pour cela que Martine est revenue au premier plan en politique, explique un membre de sa famille. Elle s'arrachait les cheveux chaque fois qu'elle l'écoutait parler." (Le Point, 5 février 2009)

Sur son style

"Le problème aujourd'hui n'est pas de mettre au premier plan des visages, des mises en scène, mais de dire ce que les socialistes ont à proposer." (Libération, 18 septembre 2008)

A la veille de l'élection du premier secrétaire du PS, en novembre 2008: "La politique, c'est trop sérieux pour qu'on s'étale dans les magazines de papier glacé." (RFI, 21 novembre 2008) et aussi "L'élection n'est pas un concours de beauté" (Les Echos, 17 mars 2009)

Ses relations au sein du PS

La maire de Lille ne supporte pas le "côté perso" de la présidente de Poitou-Charentes: "Elle ne s'est jamais entendue avec personne, elle a toujours été seule." (Les Echos, 30 septembre 2008)

"Ségolène a un point non commun avec tout le monde, celui de vouloir travailler toute seule." (Le Figaro, 30 août 2008)

Dans son livre d'entretiens avec le journaliste Stéphane Paoli et le sociologue Jean Viard - Et si on se retrouvait...: "Rien n'est pire que la personnalisation extrême et permanente que nous connaissons actuellement" (Les Echos, 27 août 2008)

Après le congrès de Reims, en novembre 2008:

"Je ne l'ai pas vue, je travaille!" "Chacun a le droit d'avoir ses ambitions. Moi, je prépare un projet pour qu'en 2012 les Français se disent 'Il y a un autre modèle possible'", explique Aubry, qui dit "respecter Ségolène Royal". La preuve: "Il y a autour d'elle des grands élus et des gens compétents qui ont toute leur place dans la future direction." C'est juste que Ségolène Royal n'a pas "la même manière de faire de la politique" (Libération, 27 novembre 2008)

Au lendemain de la prestation de Ségolène Royal au Zénith, le 27 septembre 2008:

Qu'on ne lui dise pas que le rassemblement des "royalistes" ressemble à un meeting des démocrates américains et que les vieilles pratiques du PS pourraient paraître ringardes! " Vous croyez que c'est cela le renouvellement de la politique? Aux États-Unis, le leader est mis en scène, mais il parle des problèmes politiques." (Le Figaro 29 septembre)

En octobre 2007:

Quand l'ex-candidate à la présidentielle tente une manoeuvre d'approche après sa défaite, la maire de Lille lui répond froidement: "Ecoute, Ségolène, je n'ai aucune envie de te voir. Je pense que nous n'avons rien à nous dire. Je n'ai pas de temps à perdre et toi non plus, j'en suis sûre." La guerre des "ex", de Renaud Dely (Ed. du Moment).

Après l'échec à la présidentielle, en mai 2007, Ségolène redevient un leader parmi d'autres au PS:"Aujourd'hui, Ségolène Royal est évidemment une des responsables du Parti socialiste, comme d'autres qui se sont exprimés. Si on accepte de dire que la responsabilité n'est pas la sienne, mais qu'elle est collective, il faut qu'elle accepte, elle aussi, et elle l'acceptera, d'être autour de la table avec nous pour faire comprendre aux Français encore une fois que ce n'est pas l'individualisme, la loi du plus fort, qui régira la société de demain, mais des valeurs d'humanisme, de solidarité qui d'ailleurs nous amènent à aller au-delà de la gauche. Ségolène est maintenant un leader parmi d'autres au PS." ( Le Franc-Parler, France Inter, i-télé, Le Monde)

A propos de la campagne pour la présidentielle en 2007 : "Je n'ai pas aimé notre façon de faire de la politique".
La démocratie participative? "La politique, ce n'est pas demander à chacun ce qu'il veut pour ensuite lui promettre", attaque-t-elle "On ne peut pas se contenter de demander aux gens ce qu'ils veulent pour faire un programme." (Le Figaro 23 octobre et 27 novembre 2008)

En mai 2008: "Je crois à un retour de la politique. A nous d'apporter une vision pour la France. Envoyer des mails pour demander aux gens leur analyse de la société, ça ne suffit pas." (Le Point, 1er mai 2008)

"Nous avons un peu abandonné la politique. Nous avons eu l'impression qu'il valait mieux suivre les Français dans ce qui pouvait leur plaire plutôt que de leur proposer une vision de notre société. Par moments, nous avons eu des doutes sur les valeurs." ( Le Franc-Parler, France Inter, i-télé, Le Monde, mars 2008)

Elle s'en prend également aux thèmes sécuritaires de la candidate à la présidentielle et au slogan de l'"ordre juste" : "Il faut remettre la phrase dans le bon ordre et dire qu'il n'y a pas d'ordre sans justice !" (Libération, 2 juin 2008)

En octobre 2006, à la veille des primaires socialistes pour la présidentielle, Martine Aubry est claire : "Je ne voterai pas pour Ségolène Royal au premier tour." Mais si elle "est choisie, ce sera ma candidate et je la défendrai". (Le Nouvel Obs, 4 décembre 2006)

Fin août 2006, dans un restaurant de La Rochelle où elle dîne avec des journalistes: "On n'est pas en train de choisir le président de l'association de boules du quartier", "Le projet du PS, ce n'est pas famille, travail, effort et régions." (Les Echos, 17 mars 2009)

Martine Aubry sait aussi se montrer magnanime :

"Quand je vois Villepin et Juppé dire ce qu'ils disent de Nicolas Sarkozy, mais enfin on n'en est pas là avec Ségolène Royal !" (Le Parisien, 18 mai 2009)

Il lui arrive même de faire l'éloge de la dame du Poitou : "Franchement, dans ce parti, c'est l'une des seules qui ait des couilles !" (L 'Express, 27/11/2009)

Pendant la campagne présidentielle 2007, Ségolène est venue à Lille, en janvier, chercher le soutien de l'élue du Nord : "Elle a choisi un style extrêmement particulier, un rapport aux Français qui n'est pas habituel. Il nous faut désormais respecter ses choix et s'y inscrire." (Le Nouvel Obs, 25 janvier 2007)

SEGOLENE ROYAL SUR MARTINE AUBRY

Sur la politique conduite par Martine Aubry à la tête PS

En Grèce, à un colloque sur l'avenir des gauches en Europe. : "A nous de descendre de notre piédestal programmatique, de nos certitudes et d'un certain contentement de nous-mêmes." (Le Figaro, 12 mai 2009)

Ségolène accuse le parti, et donc sa première secrétaire, de n'avoir "aucune idée de réforme" depuis qu'elle est en fonction et de pratiquer "l'ostracisme et le sectarisme". (Le Nouvel Obs, 31 janvier 2009)

Dans son livre "Femme debout" paru en janvier 2009: elle "me regarde toujours comme quand j'étais sa sous-ministre. Elle le pense vraiment. Il y a eu une primaire, une campagne présidentielle, un score plus qu'honorable et je suis sa sous-ministre. Elle ne me regardera jamais autrement." (Blog de Jean-Michel Apathie, 28 janvier 2009).

Après le congrès de Reims, à Martine Aubry: "Je veux bien jouer le rassemblement, mais il faut qu'on partage tous les postes importants. La réponse est sèche: "Non, Ségolène. J'ai gagné, on ne va pas faire la cohabitation." (Le Point, 5 février 2009)

Au moment des primaires pour l'élection du Premier secrétaire du Parti socialiste, en novembre 2008, son angle d'attaque, c'est le renouvellement face à "l'ancien appareil":

Après sa défaite face à Aubry à la tête du PS : "Nous avons mené une très belle bataille pour la transformation du Parti socialiste et cette bataille continue." Sa candidature a "réussi cet exploit de convaincre la moitié, et peut-être un peu plus, du Parti socialiste, en ayant la totalité de l'ancien appareil contre nous". (Le JDD, 25 novembre 2008)

Au congrès de Reims, à Pierre Mauroy "Tu sais, j'ai toujours beaucoup d'admiration pour toi", confie l'ancien Premier ministre à Ségolène Royal. "Eh bien, rejoins-moi!", répond du tac au tac l'ex-candidate. L'octogénaire, qui soutient Martine Aubry, sourit et se défend: "Martine fait des choses très bien dans notre région." Ce à quoi Ségolène Royal répond: "Martine, c'est très bien pour la région, mais moi, c'est la France."

Avant l'élection du premier secrétaire du Parti socialiste, le 20 novembre, Ségolène Royal précise ses arguments dans la confrontation qui l'oppose à Martine Aubry et Benoît Hamon. Elle estime qu'elle "symbolise la rupture", et évoque son "contact particulier avec le peuple".

Dans un entretien publié par Le Parisien, à la question :" Si vous êtes élue, tendrez-vous la main à Martine Aubry, comme elle entend le faire elle-même?", elle répond: "Il aurait été préférable qu'elle prenne la main que je lui avais tendue avant le congrès ainsi qu'à Bertrand. Pour que tout se passe bien. Les actes doivent être conformes au discours. Ma responsabilité maintenant, c'est de tendre la main aux militants socialistes pour avoir demain la légitimité la plus forte afin que le PS puisse refaire son unité pour s'opposer et proposer efficacement." (Le Parisien, 20 novembre 2008)

Quelques jours plus tôt, elle s'en prend à une organisation qualifiée de "fortin étriqué de positions ratiocinantes", et prône "une consultation directe des militants sur la question des alliances avec le Modem." (Libération, 17 novembre 2008)

A la veille de sa prestation au Zénith, le 27 septembre 2008

A la question: "Martine Aubry n'est pas avare de petites phrases à votre égard..." elle répond : "Elle balance, mais ce n'est pas nouveau de sa part. Qu'elle vienne au Zénith, la musique adoucit les moeurs !" (Métro, 26 septembre 2008)

En septembre 2008, elle fustige ses camarades, "direction et parlementaires", incapables de faire entendre la voix du PS face à Nicolas Sarkozy. "J'ai choisi dernièrement de me mettre en retrait, analyse-t-elle. Eh bien, quand je ne remplis pas mon rôle d'opposante, c'est François Bayrou qui occupe l'espace !" (Le Parisien, 19 septembre)



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Sur les 35 heures, l'oeuvre de Martine Aubry

Pendant la campagne pour la présidentielle, en janvier 2007 : au nom de la rénovation de la politique , la candidate, qui se rend à Lille, déclare dans un entretien à La Voix du Nord qu'elle ne s'"interdit rien" sur les 35 heures. "Nous devons regarder les choses en face. Ce n'est pas se désavouer que de réajuster certaines réformes pour gommer leurs effets négatifs."

En 2006, sur son site Désir d'avenir: les 35 heures ont eu pour "contrepartie un spectaculaire assouplissement du droit du travail et une flexibilité accrue" et "la répartition de l'effort et des avantages a été fortement inégalitaire". "La proportion des salariés en horaires flexibles est passée de 10 % à 40 %, soit plus que les salariés américains", note-t-elle, soulignant que "c'est essentiellement au bas de l'échelle des qualifications et des statuts que la flexibilité a été accentuée". Désirs d'avenir, octobre 2006

Après les primaires socialistes en 2006, recevant Ségolène Royal à Lille, Martine Aubry "lui demande juste avant le meeting ce qu'elle doit dire aux militants: "Surtout tu ne parles pas de politique, tu dis du bien de moi, tu développes mes qualités", lui répond la présidente de la région Poitou-Charentes. Interloquée, la dame du Beffroi s'exclame: "Ah ça, je ne peux pas!" (JDD, 21 septembre 2008)

A propos de leur collaboration en 2000, Ségolène Royal, héritant du dossier de la Famille, est placée sous l'autorité de la puissante ministre de l'Emploi et de la Solidarité.
"Pour Martine, je faisais partie des ombres, des passe-murailles... Elle me prenait vraiment pour la dernière des nouilles."

"Elle était une bosseuse, mais elle avait aussi la chance d'être la fille de Jacques Delors. Moi, je ne suis pas fille de ministre, je suis un peu arrivée là à la force du poignet." (Les Echos, 30 septembre 2008)

LE PS EST DE PLUS EN PLUS RIDICULE. QU'IL PRENNE UN PEU EXEMPLE SUR L'ESPAGNE, ZAPATERO
LUI, EST CRÉDIBLE ET NE RENIE PAS L'ÉCONOMIE DE MARCHER.

EDIFIANT SUR LA REPRISE.

Aubry-Royal : la réconciliation de façade

À l'occasion des européennes, la première secrétaire et l'ex-candidate jouent mercredi soir les retrouvailles devant les militants.

«Back to normalitude !» La formule est de Benoît Hamon. À moins que ce ne soit une plaisanterie… Pas de quoi faire un fromage, affirme-t-il, du meeting qui réunit Martine Aubry et Ségolène Royal, mercredi soir à Rezé, dans la banlieue nantaise. Ah bon ? Pourtant, depuis l'épilogue du congrès de Reims, ce sera la première fois que la numéro un du PS et l'ex-candidate à la présidentielle se reverront. Une affiche de rêve pour les militants qui n'aspirent qu'à l'unité du parti. Entre les deux rivales, la haine, la rancune, le ressentiment, l'incompréhension n'ont pourtant jamais disparu. Autant dire qu'à moins de deux semaines des européennes, ce meeting est un événement. Pour le PS, il sera, à n'en pas douter, l'un des temps forts de la campagne. Plus qu'un cliché, un symbole. Factice peut-être, ambitieux sûrement, fragile surtout. «En période de guerre froide, on appellerait cela une normalisation», plaisante à peine une proche de Royal. Pour qualifier l'état des relations entre les deux adversaires, les socialistes ont choisi leur expression : «la paix armée».

Mardi, elles se sont parlées au téléphone. C'est exceptionnel. Mercredi soir, après s'être entretenues en tête à tête, l'une et l'autre s'efforceront de donner le change à la tribune. «Il y a eu des meetings avec Laurent Fabius, Bertrand Delanoë, Vincent Peillon, François Hollande. On termine avec Ségolène. Il n'y a rien de plus naturel que le parti se réunisse pour les élections», assure Aubry. Ce meeting n'est pas «un sujet dans le sujet, affirme pour sa part Royal. Il n'y a pas de story entre nous. Le problème, c'est la mobilisation des électeurs.»

Pourtant, l'opposition de leurs deux caractères ne cesse d'alimenter la chronique. «Les choses sont beaucoup plus simples qu'on veut bien le dire», tempère Aubry. «Mais peut-être le fait qu'on soit des femmes attise» les commentaires sur leur rivalité, tente-t-elle d'expliquer. De son côté, Royal joue aussi l'apaisement : «Nous avons des relations normales, responsables. Même si ce n'est pas facile après le congrès. Mais je tourne vite une page. On souhaite normaliser les choses.» Plus facile à dire qu'à faire. Le chemin à parcourir est encore long.

Côte à côte, si ce n'est ensemble pour soutenir la tête de liste dans l'Ouest, Bernadette Vergnaud, Martine Aubry et Ségolène Royal se retrouveront sur la même estrade à 19 h 30. La réunion n'a pas été facile à organiser en réalité. Elles ont laissé leurs lieutenants, François Lamy pour Aubry et Jean-Louis Bianco pour Royal, régler les détails de l'organisation. Au PS, gérer les relations entre les deux femmes relève presque d'un job à temps plein.

Benoît Hamon en sait quelque chose. Ce vendredi d'avril, il est bien embêté. Depuis le matin, à la radio, on ne parle que de cela : Martine Aubry et Ségolène Royal pourraient participer à un meeting commun… C'est vrai, l'idée est dans l'air, rue de Solferino, depuis quelque temps. En tant que présidente de la Région Poitou-Charentes, l'ancienne rivale du congrès devrait logiquement être présente au meeting régional du Grand Ouest. Mais pour l'instant, personne, au sein de la direction du PS, n'a pris le soin de vérifier auprès d'elle ses intentions. «Je devrais peut-être appeler…», s'interroge le porte-parole du parti, qui se déplace ce jour-là dans le Pas-de-Calais. Il sort son téléphone, compose le numéro de Jean-Louis Bianco, principal interlocuteur des aubrystes chez les royalistes et plus fidèle soutien de l'ex-candidate. Il tombe sur le répondeur. «Bonjour, c'est Benoît Hamon… Je t'appelle à propos du meeting du Grand Ouest… Je ne suis pas en mission officielle… Mais je pense que ce serait bien d'en parler… Bon… À bientôt». Il raccroche. «Je pourrais aussi téléphoner à Rebs…» Le maire de Dijon, François Rebsamen, est un autre négociateur royaliste… Mais un négociateur retors. Benoît Hamon hésite, réfléchit encore un peu… «Est-ce qu'il faut que j'appelle Ségolène directement ?» Pas devant un journaliste en tout cas. Pour un membre de la direction de Martine Aubry, téléphoner à Ségolène Royal n'est pas un acte anodin.

Le vote de Reims, à 50-50, n'a rien tranché

Le contentieux est lourd. Elles se détestaient déjà lorsqu'elles siégeaient dans le gouvernement Jospin. «Elle me regarde toujours comme quand j'étais sa sous-ministre», confie Royal dans son dernier livre. D'ailleurs, elle n'a pas figuré longtemps sur la liste des invitées aux déjeuners des femmes ministres : les autres ne voulaient plus la voir. Depuis, les temps ont changé : Aubry a connu des échecs, Royal un succès en étant investie candidate à la présidentielle en 2007. Et au bout du compte, le vote de Reims sur le poste de premier secrétaire, à 50-50, n'a rien tranché.

L'organisation du rassemblement du 1er mai l'avait montré. La direction du parti avait annoncé la présence de Ségolène Royal dans le cortège socialiste à Paris. Mais la présidente de Poitou-Charentes a préféré manifester avec les salariés d'Heuliez, dans sa région. C'était l'excuse officielle. En fait Royal n'avait pas apprécié d'avoir été mise devant le fait accompli alors qu'elle n'avait pas été invitée au meeting de lancement de la campagne européenne des socialistes à Toulouse.

Tenue à l'écart, l'ex-candidate mène aussi sa vie en dehors du PS : colloque divers et variés avec son association Désirs d'avenir, voyages à l'étranger, déplacements de terrain dans sa région… «Aubry n'a pas souhaité traiter la question du rôle de Ségolène Royal dans le parti. Alors, Ségolène Royal n'a pas voulu faire une campagne parallèle. Si elle avait fait des meetings, cela aurait été interprété comme cela. C'est à la direction de campagne de dire ce qu'elle souhaite», explique Delphine Batho, membre de la garde rapprochée de l'ex-candidate. C'est dans ce contexte qu'a surgi l'idée du meeting de Rezé.

Mais avant de venir, Royal a tenté de négocier sa présence. «Il y a quinze jours, en réunion, elle nous a dit : “Je suis brave fille, quand on m'a demandé d'aller soutenir les candidats aux législatives j'y suis allée, aux municipales, pareil. On me demande toujours d'y aller mais je n'ai rien en retour”», raconte un de ses proches. Chez Aubry, on a répondu ne pas avoir connaissance des désirs de Ségolène Royal… Alors elle a envoyé un courrier. «J'ai reçu ses propositions la semaine dernière, expliquait mardi Martine Aubry. Nous en discuterons après l'élection. Je n'ai pas à gérer Ségolène. Je souhaite qu'elle se sente bien dans le parti.» Dans l'entourage de Royal, on commente sobrement, mais sans naïveté : «Martine a pris un engagement, nous n'avons pas de raison de ne pas la croire.» Autant dire qu'ils le lui rappelleront en temps voulu.

Ce que Royal veut ? Une responsabilité officielle au PS et «des moyens humains». De préférence, la présidence de l'Association des Régions de France. Sinon, la présidence de la Fneser, (la fédération des élus socialistes), qu'elle avait déjà demandée après Reims. «On nous a répondu que ces postes étaient déjà occupés. Heureusement !», dit-on chez les royalistes. Royal accepterait aussi une mission à l'internationale. En fait, n'importe quoi qui la sorte par le haut de l'isolement dans lequel Aubry a réussi à la cantonner. Toutefois, ce marchandage en pleine campagne n'a pas été apprécié par les militants. C'est pourquoi Royal a d'elle-même corrigé le tir : «Je viens sans préalable, dans l'objectif de l'unité du parti», explique-t-elle.

Mais la question du rôle de Royal au PS reste posée. «Je suis sûre qu'on trouvera la place qui lui revient, celle qu'elle souhaite», a promis la première secrétaire. Les tractations auront lieu après les élections. D'abord, parce que le score du PS aux européennes déterminera le poids politique de Martine Aubry face à Ségolène Royal. Mais aussi parce que pour l'heure, le PS ne veut pas donner l'image d'un parti qui ne parle qu'à lui-même. «Ces débats entre nous n'ont qu'un impact : renforcer l'idée que les socialistes ne s'intéressent qu'à eux-mêmes», soupire Manuel Valls, ex-proche de Royal.

«Obnubilés par Ségolène»

Pire que glaciales, les relations entre les deux dames s'étaient congelées après le congrès, avant de s'améliorer lentement sous la pression de la base. «Martine Aubry est la chef du PS et moi, je suis derrière», lâche Ségolène Royal fin février. Un signal pour Solferino comme pour ses proches. Dans la foulée, quelques royalistes intègrent la direction.

De son côté, Martine Aubry a elle aussi consenti à quelques efforts. Un mois et demi plus tard, lorsque l'ex-candidate s'excuse en Afrique pour les déclarations de Nicolas Sarkozy sur «l'homme africain», la chef du PS approuve et défend sa rivale attaquée par l'UMP. «Elle a eu raison de tenir un discours qui recrée un lien pas seulement affectif mais humaniste entre l'Afrique et la France», commente-t-elle. À ce moment, on pense alors à la direction du parti que Ségolène Royal ne représente plus un danger immédiat. «Le courant de Ségolène s'est décomposé. Il n'y a plus de porte-parole ségoliste agressif aujourd'hui dans le parti. Ségolène est dans une autre temporalité : se maintenir dans l'opinion pour la prochaine présidentielle. Martine n'en est pas là», assure un membre de la direction. Avant, pendant et après le congrès, les partisans d'Aubry s'étaient fixé une ligne de conduite à l'égard de l'ex-candidate : y penser toujours, n'en parler jamais. Voilà pourquoi tous ont pris soin de ne pas ironiser lors du deuxième pardon de Royal adressé à José Luis Zapatero. «On a bien tenu, on a refusé de s'exprimer», confiait alors un lieutenant d'Aubry.

«En fait, ils sont obnubilés par elle», se réjouit un royaliste. Aubry est-elle si sûre d'avoir réglé le problème Royal ? «Dès lors que je ne considère pas être à la tête du PS pour accomplir un destin personnel, mais pour suivre un chemin collectif, le résultat des élections sera collectif», assure Martine Aubry. Façon de dire qu'en cas d'échec, tout le monde au PS aura sa part de responsabilité. Royal compris. Martine serait-elle désormais prête à tout partager avec Ségolène ?

POUVU QUE SÉGO NE NOUS FASSE PAS ENCORE LE COUP DU GRAND PARDON