C’est un chiffre, un simple chiffre mais qui signifie beaucoup, car tout François Hollande y est résumé. Ce chiffre, c’est 3,6 milliards d’euros. Il représente le montant du correctif que la France a fini par consentir à apporter à son projet de budget, pliant ainsi sous la pression de la Commission de Bruxelles.


Ce chiffre, c’est aussi le symbole du zigzag permanent dans lequel se perd le président de la République : après avoir affirmé à plusieurs reprises avec force que la France, souveraine, ne changerait rien à son budget, ni à ses dépenses ni à ses recettes, François Hollande a brutalement opéré un tête-à-queue.
Ce revirement est d’ailleurs, autre symbole, la manifestation de la perte brutale d’influence de la France en Europe et l’échec de la politique alternative tentée par le chef de l’Etat autour d’une alliance des faibles, un axe mou Paris-Rome pour changer le cours de l’histoire.
Ce chiffre de 3,6 milliards, c’est également la preuve que les promesses de François Hollande ne sont pas tenues : on y trouve en effet des hausses de taxes et de prélèvements pour près de la moitié, très loin de la pause fiscale maintes fois promise. En revanche, nulle trace d’une véritable baisse des dépenses : on devra se contenter de promesses d’économies à venir sur les intérêts de la dette.
Tout cela est donc parfaitement flou, et c’est signé Hollande.
Reste à savoir, bien sûr, si la Commission de Bruxelles acceptera de se faire rouler comme ça ? Probablement oui, l’équipe sortante ne pouvant pas déclarer la guerre in extremis à Paris, et la nouvelle n’ayant pas envie de démarrer le sien par un conflit avec la deuxième puissance du continent. Exploiter les failles des autres, c’est là encore un savoir-faire que tous ses adversaires reconnaissent à François Hollande. Et c’est ainsi qu’il survit à sa propre faiblesse.