Les déclarations de Laurence Parisot sur la grève de jeudi - lors de laquelle une mobilisation importante est attendue - ont déclenché la colère dans les rangs des syndicats et de l'opposition. Mardi, la présidente du Medef a considéré que cette journée avait "un coût en termes de démagogie, d'illusions créées". "C'est une facilité, je ne crois pas que ce soit une réponse." Une première mèche allumée avant d'accuser la CGT de "provoquer des destructions d'emplois" à Marseille.
Les réactions des principaux visés par ses propos ne se sont pas fait attendre. À commencer par Bernard Thibault : "Madame Parisot est dans une extrême difficulté pour justifier ce qui se passe dans les entreprises, pour justifier les aides publiques dont bénéficient les grandes entreprises qui restructurent aujourd'hui et tentent, pour s'en sortir, de porter le discrédit sur les syndicats de salariés. Si par là, elle (...) laisse entendre qu'il n'y a plus de place pour la revendication, je crois qu'elle va être déçue. Elle fait preuve d'un archaïsme d'un autre temps et elle contribue à sa manière à tendre un peu plus la situation", a fustigé mercredi le secrétaire général de la CGT sur Europe 1. "Il ne faudra donc pas s'étonner que cela provoque un peu plus de participation dans les manifestations de jeudi avec singulièrement le Medef comme cible", a-t-il prévenu.
François Chérèque a lui aussi tiré à boulets rouges sur la présidente du Medef. "Elle dit aujourd'hui qu'exprimer ses difficultés (...), c'est de la démagogie. Ses propos dans les oreilles des salariés licenciés pouvaient être ressentis comme insupportables", s'est emporté le secrétaire général de la CFDT sur i-Télé.
Aubry : "des propos indécents"
Même son de cloche du côté de l'opposition socialiste. "J'ai trouvé ses propos indécents et je dirais même peut-être indignes lorsqu'elle s'attaque à une organisation syndicale qui défend, soutenue par les Français, la situation actuelle, c'est-à-dire des Français inquiets face à l'arrivée massive des licenciements, face à un pouvoir d'achat qui baisse", a tonné la première secrétaire du PS, Martine Aubry. "Aujourd'hui, nous n'avons que des patrons qui parlent finance à court terme et je n'entends pas de la part du patron des patrons, madame Parisot, un autre discours", a-t-elle fait remarquer laconiquement.
D'après la maire de Lille, Laurence Parisot "n'aide pas notre pays à sortir de la crise (...) Elle défend les grandes entreprises, les banques". Pourtant, Martine Aubry estime qu'il serait plus conforme à la "morale" de réclamer "une loi qui limite les rémunérations des patrons, les stock options et les parachutes dorés".
Les Français sont trop habitués a demander ce que le pays peut faire pour eux, alors que le contraire serait plus responsable, mais ça....allez le faire comprendre aux gens de gauche, trop habitués à se planquer sous la couette de leurs acquis sociaux, plutôt que de soutenier ceux qui leurs fournissent du travail !!!