Oui à la réforme des 35 heures et du smic
Il faut une bonne dose de cynisme pour reprocher au patronat de proposer des solutions au nom de la création d’emploi. C’est pourtant par une déferlante de protestations indignées qu’ont été accueillies les pistes du Medef pour lutter contre le chômage.
Il faut aussi une bonne dose de mauvaise foi pour jouer la surprise : opposé depuis toujours aux 35 heures, le Medef suggère d’y renoncer. Incroyable. Hostile de longue date à un smic uniforme quel que soit l’âge où le lieu de résidence du bénéficiaire, le voilà, ô scandale, qui évoque un salaire minimum régionalisé. Stupéfiant. Et que dire des seuils sociaux, du travail du dimanche, de la baisse des charges ? Quelle audace, quelle provocation, à quelques heures du discours de politique générale du Premier ministre, à quelques jours seulement de la conférence de presse du président de la République ! Une véritable agression sociale…
La réalité, c’est qu’aucune des solutions mises en place par le gouvernement n’a permis d’enrayer la montée du chômage. C’est qu’aucune revendication des syndicats ne débouche sur des créations d’emplois. Et il faudrait s’interdire de faire des propositions, s’obliger à vénérer tous les totems de notre modèle social (sic) ? La vérité, c’est aussi que le moment n’est jamais bien choisi pour aborder ces débats : forcément, puisqu’ils dérangent et remettent en question nos schémas bien français, ceux de la préférence pour le chômage. Il y aura toujours une fermeture d’usine, un débat parlementaire, une grève ici où là pour justifier qu’on essaye d’imposer le silence.
La France étouffe d’une économie anémiée et d’un secteur social cadenassé. Au moins devrait-on pouvoir en parler.