TOUT EST DIT

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dimanche 22 novembre 2009

JEGO : "LE MÉCHANT C'EST FILLON"

Le rock aux enfers

Si le supplice de la roue était encore pratiqué pour faire avouer son allégeance au diable, la plupart des grands rockers nous auraient quittés dans d'horribles souffrances. Au moins ceux qui figurent dans Les Enfers du rock, signé Philippe Manoeuvre pour les textes et Marie Meier pour les illustrations. En soixante et onze pages, le populaire critique français passe en revue les grandes figures du rock. Cela va des Rolling Stones à AC/DC, dont le guitariste vedette n'aime rien tant que de jouer avec de petites cornes sur le sommet du crâne, à Robert Johnson, dont on dit qu'il a vendu son âme au diable une nuit à un croisement de chemins ("Crossroads", sa plus célèbre chanson). Led Zeppelin, qui donna dans la magie noire (et en paya le prix fort), a droit à un chapitre et même à un livre pour lui tout seul : Cabala - Led Zeppelin occulte, avec une préface de Manoeuvre, qui sait de quoi il parle pour avoir traîné en Louisiane avec Dr John, musicien de génie et prêtre vaudou.

Les Enfers du rock, de Philippe Manoeuvre (éditions Tana, 72 pages, 9,90 euros).

Cabala - Led Zeppelin occulte, de Pacôme Thiellement (Hoëbeke, 176 pages, 23 euros).

Identité nationale : pour Aubry, «Sarkozy fait honte à la France»

Devant des centaines de militants réunis lors du neuvième congrès du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), Martine Aubry, a apporté, à sa manière, sa pierre au débat sur l'identité nationale voulu par Eric Besson et Nicolas Sarkozy.
Sans langue de bois : «Nicolas Sarkozy fait honte à la France en voulant opposer identité nationale et immigration. Et il a tort de penser que cette fois-ci les Français le suivront», a asséné la première secrétaire du parti socialiste à Grenoble.

«Fière d'être basque et française»

«Je ne pardonnerai jamais à Nicolas Sarkozy d'avoir mélangé l'identité nationale et l'immigration», a-t-elle insisté, dénonçant le «climat atroce» autour de l'immigration «qui est en train de s'installer dans ce pays». «Je suis fière d'être basque et française», a ajouté la maire de Lille. «Les Français ont compris que ces milliers de sans papiers qui sont aujourd'hui exploités dans les entreprises et qui font grève doivent avoir leurs papiers», assure-t-elle, indiquant que le PS devait «défendre une régularisation large des sans-papiers», sur critères, un sujet qui sera abordé mardi au bureau national du PS.

«Je n'oserai pas citer» Eric Besson

Dans le même temps, Martine Aubry s'en est pris violemment à son ex-compagnon de route au PS Eric Besson. «Je n'oserai pas citer» le ministre de l'Immigration «Eric Besson qui a parlé des mariages gris pour que la honte l'atteigne définitivement». «L'Etat ne doit pas nous dire avec qui nous marier» et «qui on doit aimer», a-t-elle ajouté, évoquant également les mariages mixtes.

La première secrétaire du PS en a profité pour défendre le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels, s'attirant les applaudissements nourris des jeunes socialistes.
ELLE ME FAIT RIRE LA GORETTE DE LILLE, BIEN SÛR QU'IL FAUT OPPOSER IMMIGRATION ET IDENTITÉ NATIONALE, ELLE DIT N'IMPORTE QUOI, JE SUIS FRANÇAIS, PAS AUTRE CHOSE, MON IDENTITÉ EST DANS MA CULTURE, DANS MA FAÇON DE VIVRE, UN IMMIGRÉ N'A PAS LA MÊME CULTURE QUE MOI, ET JE LE RESPECTE, MAIS IL N'EST PAS FRANÇAIS POUR AUTANT.

Le fils d'Albert Camus opposé au transfert de son père au Panthéon

Jean Camus redouterait une "récupération" de son père par le chef de l'Etat, et juge qu'une telle décision serait un "contresens" par rapport à la vie du prix Nobel de littérature, d'après les sources du Monde.fr.
Le président français Nicolas Sarkozy affirmait jeudi dernier à Bruxelles que "ce serait un symbole extraordinaire" de "faire entrer Albert Camus au Panthéon", à l'occasion des 50 ans de la mort accidentelle du prix Nobel de littérature.

Mais on apprend par Lemonde.fr que le fils de l'auteur, Jean Camus, craint une "récupération" de son père par le chef de l'Etat et juge qu'une telle décision serait un "contresens" par rapport à la vie du prix Nobel de littérature. Catherine Pégard, conseillère du président, aurait rencontré Jean Camus jeudi et vendredi derniers.
De son côté, sa soeur, Catherine Camus, ne s'est pas clairement prononcée pour ou contre le transfert de son père au Panthéon. "Je ne sais pas", a-t-elle déclaré le même jour sur France Inter. "C'est quelqu'un qui a essayé de parler pour tous ceux qui n'avaient pas la parole, et de ce point de vue-là, c'est un beau symbole", a-t-elle ajouté.

Mais son père, a-t-elle poursuivi, "était claustrophobe" et n'"aimait pas" les grands honneurs. "C'est pour ça que la question n'est pas simple." Interrogée sur une éventuelle "récupération" politique de l'écrivain, Catherine Camus a indiqué qu'elle "ne se situe pas sur un plan politique". "Je ne me souviens pas de qui a fait entrer Zola, Malraux... Je ne pense pas que le problème se situe là. Si certains le pensent, ils ont peut-être raison", a-t-elle ajouté.

Ce serait le premier transfert au Panthéon décidé par Nicolas Sarkozy. Son prédécesseur Jacques Chirac avait organisé l'entrée au Panthéon des écrivains André Malraux (1996) et Alexandre Dumas (2002).

Quelques événements du 22 NOVEMBRE

22 novembre 1220
On pouvait voir ce jour à Rome une scène étrange : Frédéric II de Hohenstauffen, roi de Sicile et de Germanie, qui venait d'être couronné empereur d'Occident par le pape Honorius, servir d'écuyer à ce même pape, lui présenter avec une humilité de commande l'étrier, puis faire quelques pas symboliques en prenant la bride du cheval de Sa Paternité. Le petit-fils de Barberousse ne parlait sans doute pas l'allemand mais pouvait converser en latin, en français, en provençal, en grec, en arabe et en italien. Son ardent désir de tout connaître, son esprit d'expérimentation, le pousseront à faire élever des enfants sans jamais leur adresser la parole, afin de voir si, un jour, ils emettraient entre eux des sons qui pourraient être considérés comme les premiers balbutiements de l'humanité. Il obligea encore deux prisonniers à manger le même repas ; tandis que l'un était ensuite astreint au repos, l'autre devait s'adonner à des exercices violents. Puis on leur ouvrit le ventre à tous deux pour savoir « lequel, du repos ou de l'exercice, favoriserait le mieux la digestion ».
En échange de la couronne impériale, Frédéric avait dû jurer sur la croix de partir, au mois d'août suivant, pour délivrer les lieux saints. Mais, le moment venu de se croiser, l'empereur estima préférable de combattre les musulmans insoumis qui infestaient la Sicile. Le pape voulut bien accepter l'excuse et un nouvel accord fut juré, le 25 juillet 1225 : Frédéric s'engageait à prendre la croix deux ans plus tard. S'il manquait à sa parole, il serait excommunié. L'empereur mit à la voile mais fit bientôt demi-tour, affirmant qu'il était atteint par l'épidémie qui avait décimé ses compagnons. Frédéric alla paisiblement prendre les eaux de Pouzolles. Le nouveau pape Grégoire IX ne badinait pas : « pour ne pas ressembler à ces chiens muets qui ne peuvent aboyer », selon son expression, il excommunia le croisé récalcitrant.
La Chrétienté, muette de surprise, vit alors Frédéric, devenu, en son état d'excommunié, un véritable mort-vivant organiser lui-même, malgré l'opposition du pape, sa propre croisade et s'embarquer à Brindisi, le 28 juin 1228. On le sait, en dépit de l'anathème lancé contre lui par Grégoire, il parviendra, l'année suivante, à s'emparer de Jérusalem sans verser une seule goutte de sang.

22 novembre 1497
Vasco de Gama atteint le cap de Bonne-Espérance, en Afrique.

22 novembre 1695
Honneurs royaux rendus au corps de Turenne, inhumé dans l'abbaye de Saint-Denis.

22 novembre 1852
Proclamation du Second Empire.

22 novembre 1890
Naissance du général de Gaulle.

L'Amérique verte prête à conquérir le monde

Les Etats-Unis sont accusés de faire peu d'efforts pour le climat. Mais en Californie, de jeunes entreprises spécialisées dans le green tech sont en passe de devenir des leaders mondiaux.
C’est une petite entreprise nichée derrière des collines aux herbes jaunies par l’absence de pluie. Le bâtiment, neuf, offre l’apparence de la banalité ; comme la plupart de ceux qui l’entourent à San José, dans la Silicon Valley. Il abrite pourtant l’une des révolutions technologiques de la décennie, qui atténuera le réchauffement climatique. En son sein, des machines à l’allure de rotatives de presse déroulent des feuilles de métal imprégnées d’un liquide sombre. Découpées, elles deviennent des panneaux photovoltaïques de dernière génération, légers et bien moins chers que les traditionnelles planches de silicium. Bienvenue chez NanoSolar, l’une des pépites du secteur des green tech, les nouvelles technologies "vertes".

Les murs d’une maison, voire des tissus, peuvent se transformer en mini-centrale pour un coût que les ingénieurs de NanoSolar font sans cesse baisser. Composée d’un alliage de matériaux, "l’encre" électrique a, en effet, vocation à être posée partout, ou presque. Pour se développer, la société a levé 500 millions de dollars (336 millions d’euros), notamment auprès d’investisseurs privés. De quoi monter son usine en Californie, une autre en Allemagne et poursuivre ses recherches. Elle totalise la somme fabuleuse de plus de 4 milliards de dollars (2,7 milliards d’euros) de commandes potentielles. EDF figure parmi ses clients.

Fière et sûre de son succès, NanoSolar a mis en ligne, sur YouTube, une vidéo qui présente sa production. Sur le papier, les Etats-Unis sont souvent accusés de freiner les négociations mondiales pour le climat, et leurs lobbies industriels sont voués à la vindicte des opinions. Mais en réalité, le pays de Barack Obama semble très bien placé pour devenir le leader des green tech, au nez et à la barbe des Européens et des Asiatiques. Car le business est en avance sur la Maison-Blanche.

En Californie, la Silicon Valley, berceau de Microsoft, d’Apple et d’e-Bay, voit naître des entreprises spécialisées dans l’énergie sans CO2 capables de devenir des leaders mondiaux, comme leurs grandes sœurs de l’informatique et d’Internet. L’Etat dirigé par Arnold Schwarzenegger s’est, parallèlement, fixé l’ambition de devenir le plus "vert" des Etats-Unis. Rien ne semble devoir les arrêter, pas même la crise financière qui a asséché les caisses du Golden State.
Un carburant à partir d’algues

L’abondance de capitaux privés et l’inventivité des jeunes créateurs d’entreprise issus des universités de Berkeley ou de Stanford forment la potion magique. Les investissements dans les jeunes entreprises (start-up) qui développent des technologies "vertes" explosent. L’an dernier, en pleine récession, les sommes placées par les fonds de capital-risque ont dépassé 4 milliards de dollars (2,7 milliards d’euros), et leur croissance s’accélère.

La conquête des marchés mondiaux se présente ainsi très bien pour Better Place. Cette société fondée par Shai Agassi, l’une des stars du microcosme green, conçoit des bornes de chargement pour les batteries des voitures électriques. Ses stations-service du futur ont déjà trouvé preneur en Israël et sont attendues en Australie, au Danemark, etc. En Europe, Better Place est le partenaire de Renault-Nissan. La société américaine commercialisera le futur véhicule électrique Fluence en Israël. En captant 1% des marchés où il s’installe, Better Place serait rentable dès 2012.

L’administration américaine suit. Le plan de relance d’Obama injecte ainsi 42 milliards de dollars (28 milliards d’euros) d’argent public pour "verdir" certaines activités, notamment le réseau électrique. L’histoire semble ainsi se répéter. Dans les années 1960, Internet était une technologie développée pour la défense. Aujourd’hui, l’armée américaine assure un débouché majeur à Solazyme, une start-up qui crée un carburant à partir d’algues. L’US Navy a accepté d’acheter ce bio-fioul made in USA, dont les concepteurs prennent ainsi un train d’avance face à leurs concurrents européens. Solazyme est devenu l’un des chouchous du secteur.

Répétitive, l’histoire s’annonce aussi cruelle pour les Européens et pour la France, pourtant fer de lance politique de la lutte contre le réchauffement climatique. Les technologies mises en œuvre aux Etats-Unis sont, certes, maîtrisées par des ingénieurs français. A Chambéry, les laboratoires de la "Solar Valley" française savent, comme NanoSolar aux Etats-Unis, enduire des surfaces souples avec un composite photovoltaïque. Mais les financements publics ne soutiennent pas la comparaison avec la machine américaine. Et sans usine, pas de conquête des marchés mondiaux…

Elle et lui

Un couple, évidemment, ça ne s’oublie pas comme ça, on a été ensemble pour son meilleur, et ça reste quand le pire se profile. Ainsi Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.
Le plus bel instant de la dame fut le moment du triomphe de l’homme: ce printemps 2007 de l’enivrante campagne. Lui promettait à la France de vivifiantes ruptures, elle enchantait la gauche, qui se grisait d’avenir. Rationnellement, le parallèle s’arrêterait au résultat, comme au football où seule la victoire compte?

Mais ce qui fut se prolonge et les rattrape. Sarkozy préside mais voit ses constructions s’effilocher; on annonce le retour de l’extrême droite, qu’il avait réduite et dépouillée; les vieilles France s’agitent, le renouveau est en panne, les sondages glissent tels les déficits, le chef est seul à la tête d’une droite qui souvent ne l’aime guère. Il bouge et consolide, construit et accélère, mais sans jamais retrouver l’élan d’avant. Royal, c’est pareil et c’est pire, puisqu’elle n’a pas d’Etat, même pas un parti. Elle subit une solitude qu’on lui impose et qu’elle a fabriquée, et elle aussi a perdu ses équations d’antan, et ne peut compter sur personne qu’elle-même, et encore: tant elle s’ingénie à défaire par ses provocations ce que son génie lui inspire.

Et pourtant. Royal a tous les défauts qu’on lui prête et quelques autres encore, mais qui d’autre, à gauche fait ainsi le métier? Vendredi, Sarkozy chargeait les socialistes dépensiers et fiscalistes, ressuscitait le doux Jacques Faizant, qui peuplait jadis ses cartoons figaresques de vieux messieurs de droite allergiques à l’impôt. Ainsi chantera l’UMP, pour éloigner la gauche des Français aux régionales? Tout le monde l’a vue, la manœuvre du stratège. Mais elle seule s’est levée pour la contrer.

Ségolène seulement est allée au devant de Sarkozy, avec suffisamment de force, d’impavidité, de culot aussi, pour s’installer devant l’adversaire. C’est cette interview au JDD, où elle tance celui qu’elle se refuse à qualifier de "Président". Elle affiche pour Nicolas Sarkozy cette détestation glacée et méprisante que Mitterrand, jadis, pouvait réserver à Rocard (chez lui) ou Chirac (en face)… Cela conserve, cela vous pose, cela vous mettra, un jour, à nouveau, en situation, contre lui? Tu attaques la gauche en ses régions, je t’attaque et j’attaque l’Etat. Nous sommes ensemble, l’un contre l’autre… Pendant ce temps, Bayrou et Cohn-Bendit se faisaient des mignardises, Delanoë soupesait son moment (ce sera aujourd’hui, sur Europe 1), et où donc était Martine Aubry? Dans le Nord, réglant une querelle de clochers roses autour de son grand stade… Seule Royal, sans décence ni prudence, saisissait le moment.

Qu’ils se ressemblent, elle et lui, jumeaux du bougisme devenu leur permanence, presque rassurante, tant leurs trucs sont connus. Se choisissant aussi? Les imagine-t-on pour toujours ensemble, jusqu’à l’ultime duel d’un couple fourbu, épuisé, usé d’avoir tant été vu, mais indissociable…

Besson: "La gauche nie les réalités"

En première ligne sur de nombreux sujets, et cible de nombreuses critiques, Eric Besson, ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, répond aux questions du JDD. Extraits de l'entretien à paraître samedi.
Maintenant, vous vous en prenez aux mariages mixtes, a priori suspects?
Je combats les "mariages gris", les escroqueries à la naturalisation, certainement pas les mariages mixtes! Ils sont une constante de notre pays, et ils contribuent au métissage de la société française...

Ce qui est une bonne chose?
Ce n’est pas une question de gouvernement. Mais je considère que le métissage a enrichi et continue d’enrichir la France.

Donc où est le problème?
Dans ce qu’on appelle un "mariage gris", l’un des deux conjoints est sincère, mais l’autre le trompe: il se marie pour entrer obtenir un titre de séjour, pour devenir Français. Son partenaire l’ignore, est utilisé puis abandonné. Les victimes de cette fraude sont d’abord des femmes étrangères, ou françaises d’origine étrangère, maghrébines ou africaines. Cela devrait émouvoir quelques consciences…Je défends les mariages mixtes. Mais l’idée qu’il faut éviter de traiter un problème réel parce qu’on risquerait d’être mal compris est illusoire. Si on contourne la réalité, on arrive au 21 avril 2002: quelqu’un de grande qualité comme Lionel Jospin battu à la présidentielle, parce que la gauche éludait certains problèmes. Je suis un grand blessé du 21 avril…

Comment organiser l’identité nationale, quand on est le gendarme de l’immigration?
C’est une fausse perception. Je suis aussi celui qui protège et qui aide les étrangers qui sont ici légalement. J’ai lancé des bourses pour les meilleurs élèves étrangers de nos lycées… Mais tout se tient. Pour consolider l’intégration, il faut lutter contre les filières de l’immigration clandestine et les mafias qui l’organisent…

Ces mafias profitent de la fermeture de l’Europe …
Il n’y a pas d’Europe forteresse. La France accueille 200 000 étrangers par an au titre du long séjour. Nous sommes le pays qui accueille le plus de réfugiés politiques en Europe. Et nous accordons la nationalité française à 110 000 personnes par an. La France est ouverte et généreuse.

Parce que nous y avons intérêt…
De quel point de vue? Intérêt au brassage et à l’ouverture, oui. Droit au regroupement familial, oui. Besoin démographique, non. La France n’a pas de raison quantitative d’encourager l’immigration. Mais par exemple en accueillant des étudiants, nous décidons de contribuer à l’éclosion d’élites mondiales, et à notre propre rayonnement. Je tiens à l’immigration légale. Ceux qui font profession de défendre les "sans papiers" devraient s’intéresser aussi aux étrangers en situation régulière, touchés à hauteur de 26% par le chômage, en butte parfois à des discriminations...

Vous allez accentuer la lutte contre les discriminations?
Oui il faut renforcer la lutte contre les discriminations. Et adopter des mesures positives. Nous défendons le "label diversité" dans les entreprises, l’expérimentation du cv anonyme…

Faut-il favoriser l’emploi des étrangers en situation régulière?
Pas de "discrimination positive". Mais il faut viser l’égalité réelle pour les étrangers en situation légale. Il n’y a pas de raison pour que ceux-ci soient moins employés que les français. C’est aussi un élément du débat sur l’identité. C’est l’idée qu’on se fait de soi-même. J’organise des diners citoyens avec des français d’origine étrangère ; ils sont les preuves de l’intégration... Mais l’honnêteté exige de reconnaitre qu’on a aussi des échecs patents.

Par la faute de la crise économique, des discriminations?
Oui, mais pas seulement. Vivre ensemble, suppose des efforts des deux côtés. Et le rôle de l’Etat est de garantir les règles. Le président du CRAN Patrick Lozes dit à juste titre que "rien ne ressemble plus à un étranger régulier qu’un étranger irrégulier"... La lutte contre l’immigration clandestine est peut-être politiquement incorrecte, mais elle est profondément républicaine, puisqu’elle met fin à cette confusion.

On peut être politiquement incorrect en étant politiquement habile?
La politique de l’immigration devrait rassembler tous les républicains. Mais dans une partie de l’intelligentsia française, la négation des réalités semble être une constante...

Ce n’est pas une facilité, d’opposer le bon sens aux intellectuels?
Il y a un vrai problème chez certaines élites de gauche. Quand Bernard-Henri Lévy proclame, "pour faire l’Europe, il faut faire taire Eric Besson", je suis navré... Tant de culture pour arriver là? Et Vincent Peillon, ce philosophe, qui prône pour Ségolène Royal la "psychiatrie lourde"? Il y a dans l’intelligentsia éclairée des rémanences bolchéviques...

Ce que vous inspirez pollue le débat sur l’identité. Comment le détacher de vous?
Ce débat passionne ; 32 000 contributions d’internautes, des débats partout en France. Je n’ai pas de complexe. Je me demande sans cesse si ce que je fais est juste et républicain. L’identité nationale c’est un passé et des valeurs pour se projeter dans l’avenir ; c’est définir un imaginaire collectif.

Mais vous revenez sempiternellement au lien avec l’immigration!
Dans un pays métissé, l’histoire de la constitution en Nation est aussi celle de l’assimilation réussie des nouveaux arrivants. Mais l’identité nationale dépasse la question de l’immigration. Le service civique prôné par Nicolas Sarkozy fait aussi partie de la construction de l’identité nationale… Notre débat est vital parce qu’il s’inscrit contre une tendance lourde à l’émiettement de nos sociétés. Les grands intégrateurs, l’église, l’armée, l’école, disparaissent ou sont affaiblis… Les forces individualistes s’exacerbent.

Ce qui vous va bien: vous êtes l’exemple type d’un individu guidé par son intérêt –ou ses convictions…
Je crois à l’émancipation individuelle et au dépassement. Mais je crois aussi en l’Etat et en la Nation. Ma question est celle-ci: à l’âge de l’individu, qu’est ce qui reste pour faire lien, pour faire Nation, pour faire communauté nationale? Qu’est ce qui justifie l’impôt, la solidarité, le lien social, le fait qu’on soit citoyen? Avant, on se demandait pour quoi on serait prêt à mourir. Aujourd’hui, la question est: pourquoi vivons-nous ensemble? Sommes-nous encore capables de faire acte de solidarité? Je prétends que le cadre national est le plus naturel. Mais nous devons lui redonner du sens. Tout est lié. Quand Nicolas Sarkozy met le prix unique du livre –l’accès à la culture- au cœur de notre identité, on voit le sens politique. La mondialisation et la crise financière renforcent à la fois le rôle des Etats-nations et le besoin de gouvernance mondiale.

Pourquoi ne pas parler d’identité républicaine?
Je chéris "la République" mais je ne veux pas qu’on élude "la Nation". Je fais un lien entre pacte social, pacte national, pacte républicain. S’il n’y a pas d’identité commune, nous ne serons pas assez forts pour maintenir le lien social et nos valeurs.

Kofi Yamgnane, ancien ministre français, veut devenir président du Togo. C’est perturbant?
C’est une démarche personnelle. Je ne la partage pas mais je peux la comprendre un peu. Quand je suis accueilli au Maroc, où je suis né, moi, ministre Français, le roi ou ses ministres me rappellent que je suis un peu Marocain, pour eux… Je sais ce que pèsent les histoires personnelles. Mais j’aime un mot qui est passé de mode, celui d’assimilation. Entrant dans la communauté nationale, on abandonnait une partie de ce qu’on était…

Et quand des jeunes français font la fête pour l’équipe d’Algérie?
Je ne nie pas les tentations communautaristes, je les combats. Mais je ne veux pas créer d’épouvantail. La liesse est de droit, la joie est normale, les débordements et les casseurs sont inacceptables et il ne faut pas fermer les yeux là-dessus. Plus généralement, si des jeunes Français se sentent Algériens, cela confirme qu’il faut mettre au clair notre identité nationale. Nous devons amener ces jeunes à se revendiquer Français pleinement, dans un parfait équilibre de droits et de devoirs.

Emploi de sans-papiers : Darcos menace les entreprises

Les préfets pourront décréter la «fermeture administrative» des entreprises ayant recours au travail illégal.

Les préfets seront bientôt dotés d'un nouveau pouvoir. Le ministre du Travail souhaite qu'ils puissent dorénavant prononcer la «fermeture administrative» des entreprises employant des travailleurs sans papiers. «Les employeurs d'étrangers en situation irrégulière seront dans le collimateur des inspecteurs du travail» et «nous allons renforcer les contrôles et recourir à des sanctions qui touchent au porte-monnaie et à l'image de l'entreprise afin d'avoir un effet dissuasif», annonce Xavier Darcos dans un entretien au Parisien-Aujourd'hui en France ce dimanche.

Le ministre affirme qu'il va fixer jeudi prochain «des objectifs précis de progression, notamment en matière de contrôles». L'Etat y trouve là un intérêt financier. D'après Xavier Darcos, le coût du travail illégal «est estimé à 4 % du PIB, soit 60 milliards d'euros, l'équivalent du budget de l'Education nationale». L'an dernier, ses services ont effectué 28.000 contrôles. «Sur les 9.000 procès-verbaux dressés, 12,9% concernent l'emploi d'étrangers sans titre de travail». Si l'on effectue une règle de trois, cela donne 1.161 PV dressés l'année dernière pour l'emploi de sans-papiers.

Le «nouveau plan d'action» pour 2010 et 2011 ciblera les entreprises dont «l'activité est construite autour du travail illégal ou de l'emploi de travailleurs étrangers sans titre de travail», a dit le ministre, sans plus de précision. Xavier Darcos promet aussi de sévir contre les entreprises passant des contrats avec des sous-traitants ayant eux-mêmes recours au travail illégal. «Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2010 prévoit une extension de la suppression des exonérations de charges sociales aux donneurs d'ordre complices de sous-traitants qui n'ont pas déclaré leur activité ou qui ont eu recours à du travail dissimulé», a-t-il rappelé.

Concernant les salariés, «en cas de perte de leur emploi du fait de son caractère irrégulier, les indemnités dues seront néanmoins versées», a ajouté le ministre. Depuis le 12 octobre, plus de 5.000 travailleurs sans-papiers à travers toute la France et principalement en région parisienne se sont mis en grève pour réclamer la régularisation de leur situation, selon la CGT. Les organisations syndicales engagées dans ce mouvement doivent rencontrer Xavier Darcos le 26 novembre.
LES CHARGES, LES CHARGES, LES CHARGES SONT EXORBITANTES EN FRANCE, C'EST POURQUOI IL Y A DU TRAVAIL CLANDESTIN, ET C'EST NORMAL.
LA FAUTE À QUI ? A L'ÉTAT GLOUTON, AUX SIRÈNES DE L'IMMIGRATION POSITIVE QUI COUTE DE PLUS EN PLUS CHER.

Pierre Bergé: "Le Téléthon parasite la générosité des Français"

L'homme d'affaires, à la tête du Sidaction, s'en est pris vivement samedi au Téléthon, qui selon lui "parasite la générosité des Français d'une manière populiste".
"Soyons clair, je n'accuse personne de détourner de l'argent (...), mais j'accuse que 100 millions pour le Téléthon ne sert à rien", a déclaré Pierre Bergé sur France Info, révélant au passage qu'il était lui-même myopathe.

"Les organisateurs du Téléthon ont trop d'argent, ils achètent des immeubles", a-t-il dit.

"Moi je parle pour le sida, mais il n'y a pas que le sida. Le Téléthon parasite la générosité des Français d'une manière populiste, en montrant des enfants myopathes, en exhibant le malheur des enfants. Je trouve ça absolument inadmissible", a encore déclaré l'homme d'affaires.

La présidente de l'Association française contre les myopathies (AFM), organisatrice du Téléthon, Laurence Tiennot-Herment, a démenti tout placement financier dans l'immobilier.

"L'AFM ne fait évidemment aucun placement financier dans l'immobilier. C'est clair, net et précis", a-t-elle affirmé sur France Inter.

"Par contre, nous engageons des moyens financiers, parfois dans de la construction et dans du bâtiment", a-t-elle précisé, ajoutant que c'était "forcément toujours en lien avec nos missions sociales, guérir et aider".

Elle a cité comme exemple la construction de trois appartements près d'Angers qui sont des "lieux de répit pour les familles", ou la construction d'un bâtiment dédié à la fabrication de médicaments de thérapie génique pour les maladies rares.

Le 23e Téléthon aura lieu les 4 et 5 décembre sur France 2 et France 3. La collecte précédente, en décembre 2008, a rapporté 104,911 millions d'euros.

L'eau en Ile-de-France devrait augmenter en moyenne de 15 % d'ici à 2015

Les tarifs de l'eau en Ile-de-France devraient augmenter en moyenne de 15 % d'ici à 2015, selon une étude interne de l'Agence de l'eau Seine-Normandie, rapporte le quotidien Le Parisien samedi.
Selon le quotidien, le prix médian payé par les 11 millions d'habitants de l'Ile-de-France passera de 3,33 à 3,82 euros/m3, soit "un surcoût annuel d'environ 30 euros pour une personne seule et de 60 euros pour une famille avec deux enfants".

A Paris, la hausse devrait avoisiner les 11%."En Ile-de-France, les tarifs actuels varient du simple au double, allant de 2,89 euros/m3 pour Paris, le tarif le moins cher, à 5,52 euros/m3 pour Auvers-sur-Oise, dans le Val-d'Oise".

Une "médiation de l'eau" a été créée fin octobre pour tenter de régler à l'amiable les contentieux entre les consommateurs et les entreprises privées de services d'eau. Une dizaine d'associations de consommateurs est partenaire de la médiation de l'eau, mais pas l'UFC-Que Choisir, très critique sur le coût de l'eau dans plusieurs agglomérations françaises, notamment en Ile-de-France.