TOUT EST DIT

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mercredi 8 décembre 2010

La Commission se dotera d'un régulateur pour contrôler les Bourses européennes

Trois ans après avoir provoqué un "Big Bang" sur les Bourses en Europe, la Commission fait machine arrière. La directive Marchés d'instruments financiers (MIF), entrée en vigueur le 1er novembre 2007, avait ouvert à la concurrence les places boursières de l'Union. Trop ? Aujourd'hui, à peine plus de la moitié des ordres de Bourse transitent encore par le London Stock Exchange, la première place boursière européenne.

Bénéficiant de contraintes allégées, les nouveaux acteurs privés, dont les fameux "Dark Pools" – ces plates-formes boursières sur lesquelles s'échangent des blocs de titres de façon souvent opaque – ont pris une place tellement conséquente sur les marchés boursiers que le régulateur ne sait plus où donner de la tête.
"SURVEILLER CE QUI SE FAIT DE NOUVEAU"
Dans un entretien au Monde, Jean-Pierre Jouyet, président de l'Autorité des marchés financiers, estime que l'Europe n'a "pas eu une approche assez politique, (…) ne s'est pas posé les bonnes questions : de quels marchés voulons-nous ? Comment faire pour qu'ils financent au mieux l'économie ?"
La directive MIF "n'a pas que des défauts", selon M. Jouyet, qui était secrétaire d'Etat chargé des affaires européennes lorsque le texte a été adopté à Bruxelles en 2007. Elle a certes "renforcé les obligations de conseil des banques envers leurs clients", mais aussi "gravement accentué le désordre des marchés boursiers et conduit à une fragmentation et à une plus grande opacité des transactions". M. Jouyet compte sur le nouveau régulateur européen, l'ESMA, qui verra le jour le 1er janvier 2011, "pour surveiller ce qui se fait de nouveau et adapter la réglementation en conséquence".
A partir de ce mercredi 8 décembre, les experts du monde financier, politique et économique sont appelés par Bruxelles à faire leurs remarques et observations, en vue de rédiger une nouvelle copie du texte européen au printemps 2011.

"La situation en Europe reste très préoccupante" pour Dominique Strauss-Kahn

"Aujourd'hui, les conséquences de la crise sont loin d'être épuisées, la situation en Europe reste très préoccupante, l'avenir est plus incertain que jamais" : Dominique Strauss-Kahn n'était pas d'humeur rassurante, mercredi 8 décembre à Genève, lors d'une intervention publique au siège européen de l'ONU. Ce discours a eu lieu au lendemain d'un sommet de l'Eurogroupe où a été approuvé le budget d'aide à l'Irlande.
Selon le directeur général du Fonds monétaire international, les mécanismes d'aide européens sont loins d'être suffisants pour résoudre les crises financières. "Les épisodes grec puis irlandais montrent qu'en Europe, on est loin d'être tout à fait au point", a-t-il déclaré, précisant que la supervision financière était "encore très en retard" dans la zone euro, et que cette dernière était également encore "loin du compte en matière de gouvernance financière".
DES MÉCANISMES EUROPÉENS "PLUS DYNAMIQUES"
Ce discours intervient alors que les pays européens peinent à se mettre d'accord sur une augmentation de leur Fonds de secours pour aider les pays de la zone en difficulté. Déjà mardi, à Athènes, Dominique Strauss-Kahn avait plaidé pour "quelque chose de plus dynamique" pour résoudre le problème de la dette dans la zone euro, une "solution globale" qui ne soit pas appliquée "pays par pays".
Mis en place au printemps, le Fonds de secours européen est constitué de 440 milliards d'euros de garanties de prêts des pays de la zone euro, complétés par 250 milliards d'euros de prêts du Fonds monétaire international et par 60 milliards d'euros de prêts de l'Union européenne. Les pays européens n'ont pas exclu de relever le plafond de ressources pour rassurer les marchés sur la capacité de l'Europe à faire face à d'autres crises financières après la Grèce et l'Irlande.
"TOUT RECONSTRUIRE SANS ATTENDRE QUE LE CALME SOIT REVENU"
Mais au-delà du "défaut de gestion" au sein de la zone euro, découlant de l'absence de politique budgétaire commune, Dominique Strauss-Kahn s'est également exprimé, mercredi à Genève, sur les modèles de croissance mondiaux. Selon lui, la "grande récession" a révélé que ces derniers étaient "déséquilibrés et intenables" : pour remédier à cette situation, il faudrait pour Dominique Strauss-Kahn "tout reconstruire" au plus vite, "sans attendre que le calme soit revenu".
Reconnaissant que beaucoup a déjà été fait, le Français, qui achève une tournée en Europe où il s'est notamment rendu à Bruxelles et en Grèce, a toutefois estimé nécessaire d'aller plus loin, concernant notamment la gouvernance économique mondiale. A une période de grande instabilité due à des déséquilibres monétaires, le monde a la possibilité de "choisir l'immobilisme, le repli sur des positions nationales et au bout du compte risquer des années d'instabilité qui seront le terreau d'une nouvelle crise", a-t-il insisté.
La communauté peut aussi déciderd'"œuvrer pour mettre en place un nouveau modèle de croissance pour un monde nouveau", a ajouté le patron du FMI, appelant les leaders mondiaux à faire des choix, même s'ils sont parfois difficiles. "Un nouveau modèle de croissance exige un nouveau modèle de gouvernance", a enfin martelé Dominique Strauss-Kahn, pressenti comme candidat aux primaires organisées par le Parti socialiste afin de désigner son candidat à la présidentielle de 2012.

Des députés veulent interdire la semaine de quatre jours

Au départ, il y eu les doutes des syndicats enseignants et de mouvements pédagogiques. Puis une fronde d'élus socialistes. Et, en septembre 2009, les critiques de l'inspection générale de l'éducation. Dans un rapport rendu public mercredi 8 décembre, une nouvelle voix s'élève contre la semaine de quatre jours à l'école primaire, en place depuis la suppression par l'ex-ministre de l'éducation nationale Xavier Darcos, il y a seulement deux ans, du samedi matin : celle de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur les rythmes scolaires qui prône ni plus ni moins de l'"interdire" pour "alléger les journées de l'enfant", ainsi que de "réduire les vacances d'été".

La concentration de la classe en seulement quatre jours conduirait à des journées trop lourdes pour les enfants, ce que les chronobiologistes entendus par la mission ont qualifié de "délirant" et "aberrant". La mission ne tranche toutefois pas entre quatre jours et demi ou cinq jours, ni entre le mercredi ou le retour au samedi matin, chacune des solutions ayant ses défenseurs.
RÉDUIRE LA DURÉE DE LA JOURNÉE
Il faudrait donc "réduire la durée de la journée en fixant un plafond quotidien horaire", prône la mission. "Dans ce cadre, une heure d'étude surveillée pour tous les élèves pourrait être instituée, sans sacrifier pour autant l'aide personnalisée. La place de celle-ci devrait être toutefois repensée. Elle pourrait être intégrée dans le temps de la classe, le temps scolaire ordinaire, ce qui permettrait de mettre en œuvre dans les écoles une pédagogie réellement différenciée", ajoute-t-elle.
La mission recommande par ailleurs de différencier les durées et horaires selon l'âge, car les mêmes emplois du temps pour les enfants âgés de 3 à 11 ans constituent une "absurdité". Ses experts appellent à davantage d'autonomie locale de gestion des horaires en collèges et lycées, où les heures de cours des élèves français sont supérieures à la moyenne européenne. "Il faudrait confier la gestion de la grille hebdomadaire des enseignements au collège et au lycée, dans le cadre de référentiels nationaux fixant le nombre annuel maximal d'heures", écrit-elle.
Une réforme devrait en fait avoir "pour objectif premier de faire varier les formes d'apprentissage" : il serait "souhaitable de réduire le temps de cours magistral, de développer les enseignements pluridisciplinaires et de repenser les temps pédagogiques". Et les "obligations de service" des enseignants pourraient être liées à la définition d'un "temps de présence" dans l'établissement, ce qui existe dans "de nombreux pays européens", préconise le rapport.
RACCOURCIR LES VACANCES D'ÉTÉ
Par ailleurs, concernant le calendrier scolaire, aussi bien en primaire que dans les collèges et lycées, le rapport insiste sur la nécessité de "respecter l'alternance entre sept semaines de classe et deux semaines de vacances prévue par le législateur", ce qui impliquerait d'allonger les vacances de Toussaint et de "réorganiser le troisième trimestre".
Elle ajoute que "les vacances d'été devraient être raccourcies de deux ou trois semaines". L'impact de ces mesures sur le tourisme "pourra être compensé par la définition d'un nouveau zonage, en deux zones, qui s'appliquerait également aux grandes vacances".
Ces propositions doivent alimenter la conférence nationale sur les rythmes scolaires, qui doit aboutir à des annonces en mai-juin 2011.,

A QUOI PENSENT CES DÉPUTÉS ? AU BIEN DE LEURS ÉLECTEURS OU À CELUI DES ENFANTS ?

L'Onu valide l'élection de Ouattara à la présidence ivoirienne

L'examen par l'Onu de l'élection du 28 novembre en Côte d'Ivoire montre que le chef de l'Etat sortant, Laurent Gbagbo, n'a aucune raison de contester les résultats donnant la victoire au candidat de l'opposition, Alassane Ouattara, a dit le représentant spécial de l'Onu.

Défiant la communauté internationale qui l'invite à céder son fauteuil, Laurent Gbagbo a prêté serment et a nommé un nouveau gouvernement en dépit de résultats provisoires créditant son rival de près de dix points de plus que lui au second tour.

Alassane Ouattara a lui aussi prêté serment et désigné un gouvernement parallèle.

Young-jin Choi, représentant spécial des Nations unies en Côte d'Ivoire, a rejeté mercredi les accusations du camp Gbagbo lui reprochant de s'être mêlé des affaires intérieures ivoiriennes en déclarant Ouattara vainqueur et en affirmant que l'annulation de sa victoire par le Conseil constitutionnel ivoirien n'était pas fondée.

"Je ne m'ingère pas dans les affaires ivoiriennes (...) Je me contente de faire mon travail ainsi que l'ont demandé les autorités ivoiriennes", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. Il s'est dit "absolument certain" que le peuple ivoirien avait désigné Alassane Ouattara "avec une marge irréfutable".

Les alliés de Laurent Gbagbo affirment que l'intimidation et la fraude ont faussé le vote dans le Nord, aux mains de rebelles. Cet argument a été retenu par le Conseil constitutionnel, dirigé par un proche de Gbagbo, et utilisé pour annuler des centaines de milliers de bulletins.

"SOMMET DES COMPLOTEURS"

Mais le représentant de l'Onu a souligné que l'on avait enregistré moins d'actes de violence dans le Nord que dans des circonscriptions pro-Gbagbo de l'ouest du pays. En outre, même en retirant du total des voix les votes controversés, Alassane Ouattara reste le vainqueur, a-t-il dit.

Laurent Gbagbo conserve le contrôle de l'armée et de la télévision publique et il campe sur ses positions en dépit d'appels des Etats-Unis, de l'Union européenne et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) qui a décidé mardi de suspendre la Côte d'Ivoire.

En France, le président Nicolas Sarkozy a qualifié mercredi de "courageuse, historique et susceptible de faire évoluer les lignes" la position de la Cedeao.

Le camp Gbagbo n'a pas commenté la décision de la Cedeao mais le mouvement pro-Gbagbo "Notre Voie" a appelé "Sommet des comploteurs" la réunion à Abuja, capitale du Nigeria, des chefs d'Etat et de gouvernement d'Afrique de l'Ouest.

Depuis le 26 novembre, les affrontements entre partisans des deux camps ont fait au moins 28 morts et 280 blessés, d'après le Comité international de la Croix-Rouge. Certains observateurs redoutent que le bilan réel ne soit deux fois plus élevé.

Le scrutin présidentiel était censé réunifier le pays après des années de division consécutive à la guerre civile de 2002-2003.

Nicole Dupont pour le service français, édité par Gilles Trequesser

Jacques Delors : "L'Europe se laisse aller, traversée par des effluves populistes et nationalistes"

A sa manière douce, Jacques Delors, l'ancien président de la Commission européenne, ne décolère pas contre les Etats membres qui ont refusé à de nombreuses reprises les transferts de souveraineté au profit de l'Union européenne. Dans un entretien publié dans Le Monde daté mercredi 8 décembre, il juge que "les 16 membres de la zone euro n'ont pas été capables d'une vraie coopération. Ils ne réalisent pas qu'ils ont un bien commun à gérer : l'euro".
 Il préconise de créer "des obligations publiques européennes non pour combler les déficits, mais pour financer des dépenses d'avenir", l'institution d'un "fonds d'aide conjoncturelle à mettre en œuvre dans les phases de faible croissance" et "une caisse d'amortissement qui prendrait une partie du déficit de chacun des 16 Etats", afin de dégager des marges pour le soutien de leur activité.

Jacques Delors estime que des sanctions sont indispensables contre les Etats laxistes. "Les sanctions les plus logiques, dit-il, seraient de priver des fonds d'aide structurelle – pour partie et provisoirement – les pays qui ne pratiqueront pas une politique saine."

DÉFENDRE "L'AUTRE" CAPITALISME

Il est aussi très remonté contre les conseillers des banques qui tétanisent les pays en leur intimant l'ordre de réduire leurs déficits, puis en s'alarmant de la panne de croissance qui pourrait en résulter. "Ce n'est pas aux banquiers qui ont reçu des Etats, comme prêts ou garanties, 4 589 milliards d'euros de dicter aux gouvernements leur comportements, s'emporte-t-il. La politique doit être l'ultime référence."

Il appelle à combattre le "capitalisme financier", celui qui a fait du marché et de la création de valeur l'alpha et l'omega de la vie économique et qui "a provoqué la crise mondiale". Il entend défendre "l'autre" capitalisme, "celui de la production des biens et services, de la vraie création de richesses".

Jacques Delors ne regrette pas d'avoir soutenu la création de l'euro qui "nous a protégés contre nos laxismes", mais qui n'a pas stimulé l'économie européenne, en l'absence d'un pacte de coordination économique et en raison d'une focalisation excessive sur les indicateurs d'inflation et de déficits.

"Pessimiste actif", il prédit le pire si… "l'Europe se laisse aller, traversée comme elle l'est aujourd'hui par ces effluves populistes et nationalistes, c'est le déclin assuré, même si nos gouvernants ne s'en rendent pas compte. Et même le meilleur élève de la classe européenne [l'Allemagne] y laissera des plumes…"


François Fillon à Moscou pour des contrats avec les entreprises françaises

Le premier ministre français François Fillon est attendu mercredi et jeudi 9 décembre à Moscou pour clore l'année croisée France-Russie mais aussi doper un peu plus les relations économiques entre les deux pays, alors que la question de la vente de navires de type Mistral à la Russie est toujours en suspens.


A l'occasion de ce XVe séminaire intergouvernemental bilatéral, M. Fillon doit rencontrer le président russe Dmitri Medvedev et son homologue Vladimir Poutine, avec qui il se rendra au Théâtre Bolchoï mercredi soir pour la cérémonie de clôture de l'année croisée.

L'année France-Russie a permis l'organisation de plus de 350 manifestations culturelles dans les deux pays et a attiré plus de cinq millions de spectateurs, selon Paris.

AVANCER SUR LA VENTE DES MISTRAL

L'an dernier, le séminaire intergouvernemental avait été l'occasion de lancer l'événement et d'annoncer que la France examinait une demande officielle du gouvernement russe pour acquérir un puissant navire de guerre français, de type Mistral, d'un coût d'environ 500 millions d'euros.

Depuis, le dossier a connu plusieurs rebondissements et reste toujours en attente. En mars 2010, les deux pays ont annoncé mener des "négociations exclusives" sur ce marché, pouvant porter jusqu'à quatre bâtiments. En juillet, le président français Nicolas Sarkozy affirmait aux chantiers navals de Saint-Nazaire qu'ils construiraient deux navires de classe Mistral.

Mais, en août, Moscou a lancé un appel d'offres international. Une procédure dont les autorités russes ont immédiatement minimisé l'importance, la mettant sur le compte d'une obligation légale. Cette vente bute notamment sur la question sensible du transfert de technologies et sur la répartition de la construction des bâtiments entre chantiers navals russes et français.

SIGNER DES ACCORDS ET CONTRATS

M. Fillon sera accompagné de six membres de son gouvernement, notamment les ministres Christine Lagarde (économie) et Valérie Pécresse (enseignement supérieur), qui assisteront à une réunion plénière élargie aux chefs d'entreprise.

Plusieurs accords et contrats privés devraient être signés. Une vingtaine de patrons de grands groupes français mais aussi de PME sont du voyage. Alstom va ainsi signer un accord "très significatif" pour rénover neuf barrages situés sur la rivière Kouban, a annoncé M. Fillon dans une interview accordée au journal Rossiiskaïa Gazeta.

Entre 2007 et aujourd'hui, la France est passée du 9e au 5e rang des fournisseurs de la Russie. Et avec une croissance attendue de 5 à 7 % cette année, l'économie russe, qui va connaître une nouvelle vague de privatisations en 2011, attise les convoitises. C'est le cas dans le domaine de la production d'énergie. Un centre franco-russe sur l'efficacité énergétique sera officiellement mis en place jeudi.

M. Fillon affirme aussi dans le Rossiiskaïa Gazeta qu'il proposera "plus de souplesse" pour l'obtention de visas, une question sensible dans les deux pays.

Attaques de sites en rafale pour "venger" Julian Assange

Plusieurs sites Internet, appartenant notamment à des services bancaires, font l'objet d'attaques informatiques depuis plusieurs jours, sans que l'on puisse déterminer s'il s'agit d'attaques coordonnées.

Le blog officiel de PayPal a fait l'objet d'attaques durant plusieurs jours, après la décision de l'entreprise de geler le compte utilisé par WikiLeaks le 4 décembre. Indisponible par intermittence durant le week-end, le site est de nouveau accessible en ce début de semaine. L'attaque a été revendiquée par un internaute sous le pseudonyme "th3j35t3r".

Le site des services financiers de la banque postale suisse, qui a gelé un compte ouvert par Julian Assange, fait également l'objet d'attaques soutenues, et est encore inaccessible ce mercredi. Un porte-parole de la banque a attribué mercredi l'origine de ces attaques aux "anonymous", un groupe non structuré censé émaner du forum de discussion 4chan. Si des appels à la vengeance ont effectivement été lancés sur le forum, sous le nom d'"opération vengeance" ("operation payback"), le nombre de personnes y participant, leurs éventuels liens et même leur proximité avec 4chan ne sont pas avérés.

Des sites de Mastercard et Visa, qui ont annoncé en début de semaine avoir bloqué des cartes de crédit utilisées par M. Assange et WikiLeaks, font également l'objet d'attaque dites de "déni de service", et le site de Mastercard n'était pas accessible mercredi. Ces attaques, qui consistent à saturer artificiellement un site de connexions fantômes pour en bloquer l'accès aux utilisateurs, sont relativement simples à mettre en place mais difficiles à contrecarrer.

Le site et les e-mails de l'avocat des deux Suédoises accusant Julian Assange de "viol et agression sexuelle" ont aussi été visés par une attaque informatique a annoncé leur avocat, Me Claes Borgström mercredi matin, après un piratage similaire visant le site du parquet "Nous pensons que ce sont les mêmes personnes qui ont attaqué le site des procureurs", a affirmé l'avocat. Cible mardi d'une cyber-attaque, le site internet du parquet suédois qui est à l'origine des poursuites contre Julian Assange détenu depuis mardi à Londres, fonctionnait à nouveau mercredi matin.

Le site de WikiLeaks est lui-même la cible de cyberattaques depuis qu'il a commencé à mettre en ligne une partie des 250 000 câbles diplomatiques américains en sa possession, et que cinq journaux dont Le Monde ont pu consulter, le 28 novembre.

Côte d'Ivoire : Ouattara contre Gbagbo



Le cas Huchon




Le cas Huchon
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Près de 25% des femmes enceintes continuent de boire

Selon une étude publiée aujourd’hui, jusqu’à 25 % des femmes enceintes continuent de consommer de l’alcool, malgré les risques qu’elles font courir à leur enfant.

Trois ans tout rond que le pictogramme est arrivé sur les bouteilles d’alcool. Une silhouette de femme enceinte un verre à la main, barrée de rouge. Mais le message « zéro alcool pendant la grossesse », lui, n’est pas passé dans les mœurs. Et une évaluation récente menée dans plusieurs maternités révèle que 17 à 25% des Françaises continuent à boire régulièrement lorsqu’elles sont enceintes (1 verre de temps en temps), dont 6% en excès (2 verres ou plus dans la même journée).


Un constat alarmant qui sera dressé ce matin par le professeur Mickaël Naassila, spécialiste des effets de l’alcool sur le cerveau de l’enfant, lors d’un colloque de l’Inserm (Institut national de la santé et la recherche médicale) aujourd’hui à Paris. Un bébé français sur cent exposé à l’alcool
C’est l’estimation unanime des experts : un bébé français sur cent est exposé à l’alcool, même si les dégâts peuvent passer inaperçus à la naissance. Tous les bébés n’ont pas le syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), qui reste la première cause de retard mental en France et concerne 1 à 3 naissances pour 1000, avec des bébés au visage particulier (face plate, nez court, oreilles basses, lèvre supérieure très fine, yeux un peu bridés…) avec des déficiences mentales, voire des malformations cardiaques, rénales, etc. Enormément d’enfants ont des séquelles de l’alcool beaucoup plus discrètes.
Les enfants hyperactifs, victimes invisibles de l’alcool
« De nombreux enfants chez qui on détecte, à l’âge scolaire, des problèmes d’hyperactivité, de déficits d’attention, de troubles du comportement sont en fait des enfants dont la mère a consommé de l’alcool enceinte, explique le professeur Naassila. C’est d’autant plus délicat que le problème ne se voit pas à la naissance. »
Les médecins ont mis un nom sur ces troubles des bébés qui trinquent : l’Etcaf (ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale).
Un gigantesque tabou
« Les pictogrammes, c’est bien. Mais le vrai problème, c’est que l’alcool est un sujet complètement tabou en France, se désole le chercheur. Les gynécologues n’abordent pas assez le sujet avec leurs patientes. Il faut mieux les former à repérer la consommation d’alcool chez les futures mères. » Selon le docteur Jean-Pierre Chabrolle, pédiatre à l’hôpital du Havre et spécialiste du SAF, « les risques de l’alcool sont mal connus des obstétriciens. Les sages-femmes semblent un peu plus sensibilisées ».
Un seul verre suffit
« Un seul verre fait courir un risque au bébé, explique le docteur Chabrolle, car l’alcool est un toxique tératogène, pouvant provoquer des malformations. » Il ajoute que « le cerveau du fœtus est l’organe le plus sensible à l’alcool, car il se développe pendant neuf mois, alors que les autres organes se forment au premier trimestre. »
Les experts martèlent qu’il n’y a pas de seuil de dangerosité. Impossible donc de dire qu’un petit verre ne fera pas de mal au bébé… « Mais ce qui est sûr, c’est qu’une ivresse, même une seule, peut avoir des conséquences dramatiques », affirme le docteur Chabrolle.
Seules 6% des femmes conscientes des risques
Une enquête publiée en 2009 dans la revue « Alcoologie et addictologie » montre que seules 6 % des femmes seraient conscientes des risques de l’alcool sur leur bébé. Une ignorance qui n’étonne guère le professeur Naassila : « En menant des actions de prévention, je rencontre de nombreuses collégiennes ou apprenties qui ignorent totalement qu’alcool et grossesse ne font pas bon ménage. »

FOUTAISES ! MA CHÈRE MAMAN, SANS ÊTRE UNE ARSOUILLE, BUVAIT UNE OU DEUX BIÈRE PAR JOUR, EN 1958, JE NE SUIS PAS PLUS CON QU'UN AUTRE, JE DIRAIS MÊME QUE JE ME TROUVE MEILLEUR QUE CERTAINS.

Le commentaire politique de Christophe Barbier



Le débat sur l'immigration est ouvert

Le titre d'une des chansons folk les plus connues en Allemagne "Kein schöner Land“ ("Il n’y a pas de meilleur pays" – titre souvent repris par le théâtre, la chanson et les essais pour critiquer l'état de l'Allemagne) devient "Ein schöner Land“ ("Un pays meilleur") sur la une du numéro spécial de la Tageszeitung consacré à l’immigration et à ce que signifie aujourd’hui "être allemand". Pour répondre à cette question, le quotidien de gauche a invité plus de 50 auteurs. Parmi eux, l’eurodéputé vert Daniel Cohn-Bendit, le polémiste Thilo Sarrazin, la présidente de la Fédération des expulsés Erika Steinbach ou l’écrivain Wladimir Kaminer. A cette occasion, la "TAZ" lance un appel pour remplacer l’expression la plus controversée du moment, "Mensch mit Migrationshintergrund", littéralement "personne avec un fond migratoire".

Le déficit budgétaire enregistre un léger recul sur un an en octobre

Le déficit budgétaire français atteignait 133,1 milliards d'euros à fin octobre, contre 134,6 milliards un an plus tôt, a annoncé mercredi 8 décembre le ministère du budget. Au 31 octobre, les dépenses (budget général et prélèvements sur recettes) atteignaient 354,3 milliards d'euros, contre 303,2 milliards à la même date l'an dernier, en hausse de 16,9 %.
HAUSSE DES RECETTES FISCALES
Les recettes du budget général (nettes des remboursements et dégrèvements) ont quant à elles progressé de 20,1 % à 223,6 milliards contre 186,2 milliards un an plus tôt, une évolution globalement conforme aux prévisions de la dernière loi de finances rectificative.
Les recettes fiscales ont progressé de 35,8 milliards d'euros par rapport à l'an dernier, pour atteindre 206,9 milliards sur les dix premiers mois de l'année. "Cette hausse est imputable, d'une part, au contrecoup positif en 2010 des mesures de relance prises en 2009, pour la plupart non reconduites cette année et, d'autre part, à la reprise de l'activité économique", déclare le ministère dans un communiqué.
RECUL DU DÉFICIT COMMERCIAL
Le déficit commercial a quant à lui reculé à 3,431 milliards d'euros en octobre après 4,378 milliards (révisé) le mois précédent, selon les données publiées mercredi par les douanes. Les exportations sont ressorties à 32,389 milliards d'euros contre 32,766 milliards en septembre. Les importations se sont élevées à 35,820 milliards contre 37,144 milliards le mois précédent.
Ce recul du déficit résulte pour l'essentiel de la baisse des importations d'hydrocarbures, liée notamment aux mouvements sociaux d'octobre, estime le ministère des finances.
Après un repli sensible le mois dernier, les ventes industrielles ont été stables en octobre avec des évolutions contrastées. Les livraisons aéronautiques ont été performantes, la France ayant vendu 29 Airbus contre 20 appareils en septembre, tandis que les ventes d'automobiles et de produits pharmaceutiques sont en légère hausse. En revanche, les exportations de produits pétroliers raffinés chutent et celles de produits chimiques se contractent.

La Russie bloque un accord sur la Côte d'Ivoire à l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est séparé mardi soir sans être parvenu à une déclaration sur la Côte d'Ivoire, la Russie bloquant l'adoption d'un texte commun. Les négociations doivent se poursuivre ce mercredi, alors que Laurent Gbagbo a annoncé mardi soir la composition de son nouveau gouvernement.

"Il appartient au président sortant Gbagbo de reconnaître pacifiquement et de façon responsable le résultat et de s'incliner", a souligné l'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, qui assure la présidence du Conseil de sécurité pour le mois de décembre, reconnaissant toutefois "des vues différentes au sein du Conseil".
"Nous continuons de discuter sur les contours d'une possible réponse", a-t-elle ajouté, au terme de négociations tendues initiées vendredi dernier. "Il est temps de parler et de parler clairement dans le cadre d'un effort international unifié pour soutenir le peuple de Côte d'Ivoire", a exhorté Mme Rice.
La Russie a bloqué une déclaration des 15 pays du Conseil de sécurité en estimant que celui-ci outrepassait son mandat en déclarant Alassane Ouattara vainqueur de l'élection présidentielle, selon des diplomates.
"Je ne sais pas pourquoi la Russie pinaille à propos de résolutions qu'elle a elle-même votées", a commenté Mme Rice, soulignant que l'envoyé spécial des Nations unies en Côte d'Ivoire, Choi Young-jin, avait agi strictement selon le mandat donné par le Conseil de sécurité.
LA CÉDÉAO SUSPENS LA CÔTE D'IVOIRE
Les consultations du Conseil de sécurité de l'ONU ont eu lieu "à la lumière du communiqué" de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui a dit reconnaître, mardi 7 décembre, en Alassane Ouattara le président élu de la Côte d'Ivoire. Réunis en sommet extraordinaire à Abuja, la capitale nigériane, au lendemain de l'échec de la tentative de médiation de l'Union africaine via l'ex-chef d'Etat sud-africain Thabo Mbeki, les membres de la Cédéao ont aussi exhorté Laurent Gbagbo à rendre le pouvoir et annoncé la suspension de la Côte d'Ivoire de son organisation.
Depuis une semaine, le pays est déchiré entre deux présidents proclamés, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara : le premier a été investi vendredi 3 décembre par le Conseil constitutionnel de Côte d'Ivoire, tandis que le second a été reconnu vainqueur de la présidentielle par la Commission électorale indépendante et la communauté internationale.

Petit retrait et grosses bulles


La date n’était pas mal choisie. Le 7 décembre rappelle le désastre naval de Pearl Harbor, le naufrage des cuirassés américains sous les bombes japonaises en 1941. Depuis plusieurs jours, le 7 décembre 2010 était annoncé par les disciples d’Éric Cantona comme le possible Pearl Harbor des banques. Encore eût-il fallu que l’amiral fût vu à la manœuvre.


On a bien cru qu’il conduirait l’abordage, quand un responsable de la BNP du village d’Albert, dans la Somme, affirma que le millionnaire allait retirer 1500 euros dans son établissement. Un million d’anciens francs, on en frissonne ! Le démontage de la finance picarde, sinon mondiale, semblait en vue.


Scrupule de dernière minute à donner l’ordre de grandeur de ses frais de goûter — l’apparition était annoncée pour l’après-midi — ou doute sur l’effet dévastateur du retrait ? Les médias n’ont rien découvert à Albert, et il n’y avait personne à Péronne. Or c’est là, toujours dans cette Somme peut-être choisie par ludisme verbal, que le fringant buteur de nos souvenirs a retiré un montant « symbolique ». Un avocat a été commis pour l’annoncer au monde, confirmant fortuitement que son client n’avait pas hésité à finir l’année en sacrifiant deux quinzaines d’intérêts.


Pourtant, Éric Cantona inspire bel et bien la finance, mais celle-ci copie surtout le joueur impétueux qui s’accrochait parfois avec un arbitre ou un juge de ligne. Ainsi, elle n’a guère apprécié l’exigence de règles, contrôles et sanctions, formulée par de nombreux pays après la crise de 2008. Et parfois concrétisée en partie.


Le problème est que la finance est aujourd’hui en mesure de mettre le nez de bien des États dans leur propre caca. Et elle ne s’en prive pas. À coups de notations, de hausses de taux d’intérêts, elle met en lumière les pays fragilisés par leurs déficits et leurs dettes, bulles dans la gestion de l’argent public dont le volume n’a souvent rien à envier à celles de la spéculation.


– En prônant, légitimement, la « moralisation » de la finance, les politiques ne savaient pas encore que leur discours fonctionnerait comme un boomerang.

« Vous pouvez bien dire que je suis un rêveur... »

J'étais dans le métro, en chemin pour Sciences Po. Comme pour l'assassinat d'un autre John -Kennedy- ils sont nombreux ceux qui se souviennent de ce qu'ils faisaient et de l'endroit où ils étaient quand ils apprirent, le 8 décembre 1980, la mort de John Lennon. C'était il y a 30 ans et c'était hier. Un temps fugitif comme ces notes dans le vent qui poussait les quatre garçons de Liverpool.
L'insolent qui se disait « plus célèbre que Jésus-Christ » aura réussi à être immortel même si, lui aussi, l'a payé de sa vie. Il appartient pour toujours à cet imaginaire derrière lequel il courait éperdument au point de lui donner une mélodie universelle, apparemment si facile à jouer et pourtant inaccessible. Le souffle insaisissable du génie.
« Vous pouvez bien dire que je suis un rêveur... mais je ne suis pas le seul », chantait-il en 1971, tentant désespérément de retenir l'illusion, celle des années 60, qu'il voyait prendre la fuite. Il s'était toujours vu en révolutionnaire utopique, John, lui qui voulait donner sa chance à la paix et affichait « war is over » -la guerre est finie- en lettres géantes dans les rues de New York, ajoutant en plus petit : « if you want it » -si vous le voulez.
C'était la profession de foi perpétuellement naïve d'un idéaliste généreux qui se donnait simultanément beaucoup de mal pour ne pas avoir l'air gentil. Question de style. Il fallait rester rock'n roll. Un vrai faux dur dont Keith Richards, le guitariste des Rolling Stones, raconte drôlement, aujourd'hui, les mésaventures avec la drogue. Avis de professionnel sur un amateur un peu trop tendre.
Au fond, Lennon était un romantique. Yoko Ono, la femme de sa vie, a révélé il y a quelques jours qu'il envisageait de remonter sur scène pour lui entonner à genoux « I want to hold your hand » comme un lycéen sentimental. Quant à son copain Paul (McCartney), il a confié, il y a peu, que « le moins prolo des Beatles » avait lu tout Churchill, et ne le reniait pas.
C'est ce héros baroque qui a traversé les décennies sans prendre une ride. Parce qu'il a épousé, par avance, tous les élans contradictoires de son époque et des suivantes.
Indocile, l'icône n'appartiendra jamais à personne. Seulement à l'histoire.


Le grand écart entre élèves

Longtemps, l'Éducation nationale a jugé anecdotiques les comparaisons internationales entre systèmes scolaires. Si la France était mal classée, c'est que ces évaluations mondialisées n'étaient pas assez subtiles pour saisir les plus-values de l'école républicaine. Cette défense, un peu courte, a fini par céder car ces enquêtes, aussi partielles soient-elles, sont têtues. Elles ressassent le même constat : la France produit une étroite élite scolaire ¯10 % d'excellents élèves ¯ et abandonne, dans le fossé de l'échec, près de 20 % des autres.

La dernière étude du genre, l'enquête Pisa ¯ Programme international pour le suivi des acquis des élèves ¯ publiée hier, compare 65 systèmes éducatifs. Elle confirme le rang moyen occupé par la France. Vingt et unième place en lecture, vingt-deuxième en mathématiques, vingt-septième en sciences, loin du peloton de tête formé par Shanghai, la Corée du Sud et la Finlande, érigée, depuis dix ans, en modèle européen de réussite scolaire.

Être ou ne pas être sur le podium, être bien ou mal classé, ne mérite sans doute ni excès d'honneur ni excès d'indignité. En revanche, ce que tout cela révèle sur les sociétés et leurs écoles est fichtrement intéressant. Concernant la France, royaume autoproclamé de l'égalité des chances, Pisa montre que, depuis dix ans et sa première enquête, le grand écart entre les mauvais élèves et les meilleurs n'a cessé de se creuser. La France scolaire est plus inégalitaire que jamais.

À 15 ans révolus, à la fin de la scolarité obligatoire, des élèves caracolent au lycée tandis que les retardataires ¯ l'Éducation nationale a pratiqué le redoublement à grande échelle ¯ se traînent au collège et plombent les résultats aux tests. Le système élitiste à la française est encore si vivace que l'écart ainsi creusé ne peut plus être comblé.

Les fatalistes répliqueront que l'école n'est, en fait, que le reflet de la société qui l'entoure et les inégalités scolaires le copier-coller des inégalités sociales. Si l'on compare la France et la Finlande, soixante millions d'habitants d'un côté, cinq de l'autre, une société diverse, ouverte ¯ tout est relatif ¯ aux immigrés et à leurs familles, avec, nécessairement, des problèmes d'intégration, et, de l'autre, une petite société très homogène, très fermée, les résultats de Pisa semblent logiques. Le social déteint sur le scolaire et inversement.

Fatalité ? La mission de l'éducation est de vaincre l'injustice sociale, pas de reproduire les inégalités, surtout pas de les creuser. Certains pays ont réformé leur système éducatif et bondi dans les classements internationaux : la Corée, l'Allemagne, la Pologne, la Hongrie. Luc Chatel, hier, s'est défendu de tout immobilisme. Il a évoqué le retour aux matières fondamentales, le soutien personnalisé aux élèves, la réforme du lycée, l'autonomie des établissements, un plan en faveur des sciences. Et ignoré les réductions de postes.

Le gouvernement a fait le choix d'une certaine mise en concurrence des collèges, des lycées. Mais il risque d'accentuer les souffrances des établissements situés en zones d'éducation prioritaire. Là où se nichent les inégalités. Cette politique d'inspiration néolibérale a-t-elle une chance de réussir ? En tout cas, le grand écart scolaire persiste et il mine le moral du pays et sa cohésion sociale.

Imagine


C’est reparti sur l’air de la nostalgie avec John Lennon. Comme un bon vieux rock’n’roll, guitares-basse-batterie, sans oublier le raclement de tiroir-caisse : un film sort le jour-anniversaire, business is business… La nostalgie Lennon, elle se chantonne sur la mélodie de « Imagine », complainte d’un rêveur éveillé. Toujours aussi belle, mais tellement datée. Il n’y avait pourtant pas moins de guerres, en ce temps-là, pas moins de cupidité ni de pauvreté. C’est que la différence, elle n’est pas dans la réalité décrite, mais dans le rêve de Lennon. Imaginez tous les gens partageant le monde, nous dit-il, imaginez la fraternité. Il ne dit pas : faites comme moi, ou rêvez chacun chez vous – non, il chante : rejoignez-nous, et ensemble, nous ferons mieux. C’est dans ce « nous », dans l’affirmation d’un rêve collectif, que résonne toute la nostalgie de Lennon. Pour longtemps, sans doute.

Cantona, à guichets fermés

Entre deux pubs pour Nike, Bic, L’Oréal ou Renault, il se préoccupe des damnés de la terre. Parce que c’est un vrai rebelle, lui, qui trimballait au stade sa “conscience sociale”. À Manchester, les foules prolétaires gardent un souvenir ému de ce surdoué de la classe football. Il cumulait, sur la pelouse, les vertus du bon élève et le mystérieux prestige du cancre. En dehors aussi, avec un parfum de révolution dans l’air.


Désormais rangé des crampons, Éric Cantona danse toujours la Carmagnole. Contre les injustices, en quête éternelle d’une surface de réparation… Scandalisé par le cynisme du système financier, il propose de s’y attaquer. Voici comment : “Petits salariés de tout le pays, unissez-vous !” Pour que les banques s’effondrent, il suffit d’aller massivement vider vos comptes. Et le 7 décembre, date fixée pour ce “retrait” collectif, deviendra 14 juillet. La prise du Crédit Lyonnais vaut bien celle de la Bastille.


Hier, pourtant, les banquiers n’ont guère tremblé. Aucune file d’attente, nulle part, ne menaça leurs succursales. Calme plat, la partie s’est jouée à guichets fermés.


Un flop, l’appel au peuple ? Mais non, “Canto” a réussi à faire parler la presse, les ministres, les économistes… Le “buzz” ainsi créé, s’il n’enlève rien à la misère du monde, rajoute à sa propre gloire. “Éric le rouge”, à l’avenir, pourra augmenter le montant de ses prestations publicitaires.

AnalpaNetisme, 
ou pourquoi il faut apprendre à utiliser internet !

Nicolas Moinet fustigeait il y a quelques jours dans ce blog le « déferlement d’informations » produit par notre société de l’information, et le danger d’infobésité qui nous guette.

Il a parfaitement raison.

Au-delà des aspects culturels sur lesquels porte son article, la difficulté à canaliser le flot d’informations qui nous assaillent vient aussi du manque de connaissance du web. Le récent licenciement de deux salariés qui ont échangé des propos critiques envers leur entreprise sur Facebook en est un exemple de plus. Si utiliser internet peut paraitre facile, la réalité est tout autre : internet avec les milliards de données qu’il charrie, avec ses médias sociaux et la tentation d’expression désordonnée, est tout sauf un espace facile à maitriser !

En fait Internet donne une impression fallacieuse de facilité. En effet, la porte d’entrée sur le web - j’ai nommé Google - est un outil dépouillé de toute complexité. On se rappellera sans doute que lorsque Google est apparu sur nos écrans au tournant du siècle, sa page d’accueil complètement dépouillée tranchait radicalement avec les « portails » surchargés des concurrents.

Cette volonté de dépouillement est une bonne illustration du positionnement de l’outil hégémonique du web : nous rendre l’interrogation d’internet la plus aisée possible. Comme toute régie publicitaire, Google vit du trafic qu’il réussit à générer. Il a donc contribué à démocratiser l’accès au web.

Parallèlement, les outils participatifs ont permis à tout un chacun de publier, dupliquer, diffuser, s’exprimer, … sans retenue.

Si l’on peut se réjouir de ces évolutions, on doit aussi savoir faire un constat : une utilisation intelligente et maîtrisée d’internet demande aujourd’hui un apprentissage. La nouvelle fracture sociale ne partage plus ceux qui savent écrire et ceux qui ne le savent pas (analphabétisme). Elle partage ceux qui savent utiliser internet et ceux qui ne le savent pas (analphaNétisme). Il faut donc apprendre à utiliser internet !

La croissance du marché de l’automobile a vu le développement d’un nouveau risque : l’accident de la route. Les premiers morts ont conduit à la création d’une réponse adaptée, le code de la route dont l’apprentissage est rapidement devenu un passage obligé pour toutes personnes voulant tenir un volant.

A ceux qui pratiquent régulièrement l’outil internet, il semble évident qu’un apprentissage est nécessaire pour maitriser ce nouveau moyen de locomotion dans le cyberespace. Les outils, guides, livres blancs et autres livrets pédagogiques ne manquent pas* qui offrent à toute personne amenée à effectuer des recherches sur internet un panorama des outils et méthodes les plus efficaces, en intégrant des dispositifs qui permettent de surveiller le réseau des réseaux.

Ces livres devraient être étudiés au lycée, lieu de formation de notre future force de frappe économique.

On pense souvent que Darwin a dit que ce sont les plus forts qui survivent. Erreur ! En réalité il a dit que ce sont les plus adaptables. Si la puissance des nations se mesure à l’aune de leur capacité d’adaptation face à des nouvelles réalités, il est certain que cela passera par l’adaptation et la maîtrise du net.



* par exemple Net Recherche 2010 qui vient d’être récompensé par l’Académie de l’Intelligence Economique

Les opérateurs télécoms 
et les nouveaux barbares

Ils sont jeunes, séduisants, et de plus en plus riches ; ce sont les « barbares » d'Internet. Apple, Google, Amazon, Facebook ont remodelé à leur façon des pans entiers de l'économie, et ringardisé les empereurs du monde analogique. Vont-ils réussir à démoder les opérateurs télécoms ? Jusqu'à présent, peu de choses leur résistent. En l'espace d'une dizaine d'années, parfois moins, ces entrepreneurs ont réussi à changer la règle du jeu dans de nombreux secteurs. Apple est ainsi devenue la référence mondiale du téléchargement légal de musique : c'est la firme à la pomme qui fixe les prix pour le marché, et à chaque vente via iTunes, elle prélève sa dîme sur les maisons de disques. Google ? Toute entreprise souhaitant exister sur le Web doit désormais construire son site en fonction de ses algorithmes de recherche, et concourir sur sa plate-forme d'enchères publicitaires Adwords. Le petit libraire Amazon s'est pour sa part transformé en un hangar planétaire où tout s'achète et se vend, y compris du stockage de données à distance : un marchand total, sans limites. Quant à Facebook, ce vaste réseau de 500 millions d'« amis », aspire tous les usages d'Internet pour les intégrer dans sa matrice : photo et vidéo, messagerie instantanée, jeux, e-mail, commerce, voire paiement…

Chez les opérateurs télécoms, on appelle ces barbares incapables de rester dans leur silo les « over the top ». Ceux qui grimpent sur le dos des autres pour capter la valeur ajoutée. Au lieu de se comparer aux producteurs laborieux qui remplissent les tuyaux, ils chevauchent le réseau. Ils agrègent, supervisent, aiguillent, négocient… et à chaque fois, ils prélèvent leur commission d'intermédiaire ou leurs revenus publicitaires.

Ces conquérants aux moeurs un peu cavalières n'ont pas bonne presse auprès des Orange, Telefonica, Vodafone, Deutsche Telekom, etc. Car après s'être attaqués aux marchands du monde physique, aux majors du disque, aux médias traditionnels, ils remettent en question le modèle des télécoms. De ce point de vue, l'affaire Apple-Gemalto a fait office d'électrochoc. Le fabricant de l'iPhone s'est invité il y a seulement trois ans sur le marché de la téléphonie mobile. Depuis, il n'a de cesse de mordre dans le gâteau des opérateurs. Il a d'abord exigé en vain une rétrocession sur la facture mensuelle. Puis il a élaboré dans le plus grand secret un plan lui permettant de devenir propriétaire de la carte SIM. Le leader mondial de la carte à puce, le français Gemalto, lui a apporté son savoir-faire pour gérer ce petit circuit intégré qui sert à identifier un abonné mobile et à lui attribuer des droits sur le réseau. Armé de cette SIM, Apple allait pouvoir changer de fournisseur de connectivité à sa guise, ou bien réclamer une rémunération distributeur aux opérateurs.

Trahison ! Vodafone, Orange, Telefonica et compagnie ont battu le rappel, et formé une Sainte-Alliance qui a permis de repousser le barbare. C'est bien la première fois qu'ils parvenaient à faire front ensemble. Apple a fait marche arrière, mais à n'en pas douter, le coup suivant est déjà en préparation à Cupertino.

Et pas seulement là-bas. Google veut aussi siphonner les abonnements, même s'il cherche surtout à capter les revenus publicitaires des chaînes. Avec sa plate-forme de télévision connectée, les téléspectateurs n'ont plus besoin de souscrire un abonnement « triple play » (Internet plus téléphone plus télévision) auprès de leur opérateur. Une connexion à Internet suffit. Autre exemple : Amazon commercialise une liseuse, le Kindle, qui permet à ses utilisateurs d'acheter des livres numérisés en se connectant sur son site… sans jamais payer d'abonnement. Le libraire en ligne a acheté de la connectivité, pour garder l'exclusivité de la relation client. Ce dernier ignore s'il utilise le réseau d'Orange, de SFR ou de Bouygues Telecom. Citons également les détournements de trafic opérés par des spécialistes de l'« optimisation » des communications. Akamai se fait rémunérer par les entreprises afin d'assurer que leurs vidéos ou leurs données stratégiques arriveront à bon port malgré les pics de consommation de bande passante. En réalité, ce spécialiste stocke sur ses serveurs puis reroute en masse les informations sur le réseau des opérateurs, qui ne peuvent plus prévoir correctement le trafic. Petit à petit, les opérateurs sont dépossédés, coupés de leurs clients.

Plus dure est la chute pour la noblesse européenne des télécoms. Elle pensait avoir fait sa révolution, avec la libéralisation intervenue à la fin des années 1990 et l'apparition de vrais opérateurs « alternatifs ». Mais la deuxième vague sera bien plus cruelle : c'est l'oligopole des télécoms qu'on veut détruire. Les barbares estiment pouvoir capter une bonne partie de leur métier, ne leur laissant que les fondamentaux -l'entretien et la commercialisation de l'infrastructure. Pour eux, France Télécom pourrait tout aussi bien devenir « Réseau Télécom de France ».

C'est la pente naturelle des barbares. Il n'y a rien de plus intolérable pour eux que d'être tenus en lisière. Si le réseau, aux extrémités, est entre les mains d'un seul acteur, cela signifie que ce potentat peut leur interdire de passer, ou leur imposer des conditions. Justement, l'explosion du trafic crée des tensions qui se traduiront un jour ou l'autre par des restrictions d'accès. Et puis les « over the top » flairent l'argent. Trente à 100 euros par abonné tombent avec la régularité d'une horloge, chaque fin de mois, dans l'escarcelle des opérateurs. La recette a même tendance à augmenter avec les services « premium » qu'ils commercialisent. Télévision sur mobile, « triple play » grâce à la box, vidéo ou jeux vidéo à la demande, fibre optique, numéros spéciaux… De plus, les opérateurs sont les seuls à posséder une foule de détails sur les profils des internautes : quand et combien de temps ils se connectent, les services utilisés, les terminaux, l'adresse, les coordonnées bancaires… Ils vendent d'autant plus de services à leurs abonnés qu'ils les connaissent sur le bout des doigts. Voilà de quoi émoustiller les professionnels du marketing que sont les « over the top ».

Mais attention, personne ne veut éliminer les opérateurs. Plutôt que de devenir eux-mêmes des opérateurs, les barbares préfèrent accroître leur pouvoir de négociation, en devenant toujours plus gros et plus indispensables. S'ils ne veulent pas devenir des gestionnaires du déclin, les opérateurs vont devoir innover.

Les vertus de la médiation


Le pire n'est jamais sûr. Voir l'Etat s'immiscer dans les alcôves de l'économie, là où fournisseurs et donneurs d'ordre sont censés négocier comme des grands, n'était pas forcément de bon augure. Mais, à l'heure des bilans de fin d'année, c'est sur une note positive que s'établit celui du médiateur de la sous-traitance, nommé en avril dernier. Avec plusieurs dizaines de dossiers traités, des interventions bénéficiant parfois à des secteurs entiers, il fait taire les Cassandre qui, au printemps, au mouvement Ethic ou au Medef par exemple, ne cachaient pas leur scepticisme, voire leur agacement, face à ce qui était parfois vu comme un énième « machin » venant compliquer la vie des entreprises. Au lieu de quoi, cet inattendu enfant de la crise pourrait s'avérer l'une des meilleures choses qui soient arrivées depuis longtemps à la politique industrielle française en général et à la communauté PME en particulier.


Dans ce genre d'heureuse surprise, pour ne pas parler de petit miracle, la dimension humaine a toujours son importance. En désignant Jean-Claude Volot comme premier titulaire du poste, le gouvernement a placé aux commandes un entrepreneur d'expérience -à l'origine de la croissance du groupe Dedienne, puis président de l'Agence pour la création d'entreprise -, pour qui l'économie se joue à hauteur d'homme. Cela explique sans doute pour une part les choix stratégiques dont on récolte désormais les fruits. La médiation de la sous-traitance a en effet su éviter deux écueils traditionnels en France. L'inflation législative tout d'abord : au contraire, chargé par Christian Estrosi d'un audit sur la loi de 1975 encadrant les relations entre donneurs d'ordre et fournisseurs, Jean-Claude Volot avait préconisé début septembre de ne pas réformer le texte, mais de se concentrer d'abord sur le rétablissement de bonnes pratiques. Les discussions atomisées ensuite : pour y échapper, les équipes nationales du médiateur et leurs antennes en région ont pour priorité de réunir autour de la même table les acteurs d'un dossier, elles accueillent positivement les recours collectifs, plus faciles à assumer pour les petites entreprises, apprécient de raisonner par filière, souvent la meilleure échelle pour agir, notamment dans l'industrie. Après le crédit, la sous-traitance : autour de cette fonction de médiation, c'est bien un nouvel espace de légitimité pour l'action publique qui est en train de se créer.

Les marchés contre l'euro

Jean-Claude Trichet est sorti de ses gonds pour dénoncer les marchés financiers, qui boudent les emprunts européens, imposent à certains pays de l'eurogroupe des taux prohibitifs, développent leurs doutes sur une cohésion durable de la zone euro. Et il évoque non sans raison « les difficultés des opérateurs à comprendre les mécanismes en Europe », comme « leur sous-estimation flagrante de la détermination des gouvernements » à maintenir la solvabilité des pays membres. Les récentes décisions de soutien à la Grèce et à l'Irlande la manifestent, en effet. De leur côté et dans leur logique, les marchés expriment une fois de plus leur sacro-sainte « aversion au risque », selon laquelle tout ce qui n'est pas certain est certainement douteux. A en juger par leurs débordements passés, ils reprochent aux autres les inconséquences dont ils ont fait preuve eux-mêmes.

Cela se comprend quand on connaît leur système de valeurs. Les opérateurs raisonnent d'instant en instant, au risque de confondre liquidité et solvabilité ; ils sont culturellement réticents à la pérennité des volontés politiques et, d'ailleurs, n'ont jamais vraiment cru à celle de l'euro. Ils sous-estiment surtout le ciment ultime qui soude ensemble les pays de la zone : la conscience que tout le reste serait pire. Si un pays venait à en sortir, en effet, il connaîtrait la séquence fatale : dévaluation sévère, renchérissement des importations (dont le pétrole) et de la dette, inflation, hausses des prix et des salaires, perte supplémentaire de compétitivité d'où repli protectionniste, d'où récession et appauvrissement général.

L'euro, donc, subsistera. Et les marchés continueront de s'en défier. Ils contribueront ce faisant à affaiblir sa valeur qui est encore, malgré sa glissade récente, de 10 % au-dessus de sa valeur originelle (1,18 dollar) et, selon certains, de sa valeur intrinsèque. On se demande si, au total, ils ne font pas tout simplement leur métier.

L'échec de l'école


Le constat d'un système scolaire en échec est d'une triste banalité et y remédier devrait être une priorité nationale, l'emportant radicalement sur toutes les autres.


Que l'on cherche à se rassurer en relevant, dans un flot de statistiques savantes, que la France n'est pas si mal classée, qu'elle figure même encore - et heureusement ! -dans le premier tiers des pays développés, n'est que mauvais camouflage d'un résultat médiocre. Que l'on cherche à gommer la gravité du diagnostic, en arguant que l'école et le corps enseignant n'en sont pas les uniques responsables, ne change rien non plus à l'affaire. Nul ne peut nier que la contestation de l'autorité des enseignants, la dégradation spectaculaire de la discipline dans les salles de classe - la France, selon l'OCDE, est l'un des pays où le problème se pose de la manière la plus aiguë - ou la montée de diverses formes de violences verbales et physiques ne soient, aussi, les reflets des tourments de la société. Et ce n'est pas au système scolaire - « scholè » signifie « loisir » en grec… -de faire la guerre, seul, à tous ces maux.


Le véritable échec de l'école est ailleurs. Il se situe au coeur de sa mission première de transmission du savoir et du plaisir d'apprendre. Or la vérité est que l'école permet de moins en moins d'échapper à sa condition, pas plus qu'elle ne promeut le mérite. La France se caractérise par un nombre croissant d'élèves qui décrochent, par une progression des inégalités à rebours de l'idéal républicain et, au bout du compte, par un niveau moyen qui s'affaisse lentement, tandis que l'Asie, de Shanghai à Séoul ou Singapour, prend la tête de la compétition mondiale de l'éducation, mère de toutes les batailles pour tout pays désireux de tenir son rang.


Si, en miroir des autres pays développés, les performances de notre système éducatif ne déclinent que doucement au lieu de s'effondrer, c'est d'abord parce qu'une élite, représentant environ un élève sur dix, hisse la moyenne. En revanche, un élève sur cinq se trouve en grande difficulté à 15 ans, incapable de maîtriser convenablement la langue, et cette proportion s'accroît. Derrière l'idéal de la « réussite pour tous », notre système scolaire creuse les inégalités sociales et d'origine, à la différence d'autres pays, comme le Canada, et ne contribue pas à faciliter l'intégration. Un sursaut est nécessaire, autant pour la cohésion sociale du pays que pour préserver notre destin économique. Sur ce terrain aussi, la concurrence est redoutable et mondiale.

Les Vingt-Sept valident le plan d'aide à l'Irlande

Les ministres des Finances de l'UE ont en revanche renvoyé la mise au point du mécanisme permanent de gestion de crise au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, les 16 et 17 décembre prochains.


Les ministres des finances de l'Union européenne ont formellement approuvé, mardi, le plan d'aide à l'Irlande, dont la part « européenne », hors FMI et hors participation irlandaise, s'élève à 22,5 milliards d'euros pour le Mécanisme de stabilité financière européen (EFSM) garantis par le budget de l'Union européenne, à 17,5 milliards pour le Fonds européen de stabilité financière (FESF) garantis par les Etats de la zone euro et à 4,8 milliards de prêts bilatéraux (3,8 milliards pour la Grande-Bretagne, 600 millions pour la Suède et 400 millions pour le Danemark). « Nous lancerons une première tranche d'emprunts de 5 milliards dans la deuxième quinzaine de janvier », a précisé Klaus Regling, directeur général du FESF, en précisant n'avoir aucune inquiétude sur le placement de ces titres.

Mardi, les ministres des Finances ont poursuivi leurs travaux « classiques » sur les réformes financières européennes en cours, après avoir coupé court, la veille, à toute nouvelle initiative pour répondre à la crise de la dette, qu'il s'agisse d'augmenter le volume du FESF ou d'émettre des euro-obligations, comme l'avaient suggéré le président de l'eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et le ministre des Finances italien, Giulio Tremonti. C'est un débat de moyen terme, a admis le premier.

Les ministres ont donc renvoyé le débat au prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, qui doivent définir les 16 et 17 décembre prochains le mécanisme permanent de crise qui succédera au FESF à la mi-2013. A eux de décider si une augmentation du Fonds, jugée aujourd'hui inutile sur un plan technique, pourrait « calmer » les inquiétudes des investisseurs, ou si elle alimentera au contraire un nouveau cycle de rumeurs autour de la zone euro.

Alors que le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, en visite à Athènes, a plaidé en faveur d'un étalement des remboursements grecs, Didier Reynders, ministre des Finances de la Belgique, pays qui préside ce semestre l'Union européenne, a répondu mardi que le débat allait se poursuivre. En revanche, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaeuble, a défendu la méthode du pas-à-pas et averti que tous ceux qui pariaient sur l'effondrement de l'euro gaspillaient leur argent.