Dans ses perspectives semestrielles, l'institution dirigée par Dominique Strauss-Kahn souligne le contraste entre l'Asie, où la croissance est déhà repartie, et l'Europe, qui peine à redémarrer. Et alerte sur le gonflement de la dette publique dans les pays développés.
Le Fonds monétaire international (FMI) a fait état mercredi d'une reprise économique face à laquelle les pays du monde sont très inégaux, et haussé le ton dans son appel à combattre la dette publique, une tâche à entamer "d'urgence" selon lui.
Dans ses "Perspectives de l'économie mondiale" semestrielles, le FMI a relevé sa prévision de croissance pour la planète, à 4,2% pour 2010 contre 3,9% prévus en janvier.
"L'économie mondiale est en train de repartir, et mieux que nous l'estimions probable auparavant. C'est certainement une nouvelle bienvenue", a déclaré lors d'une conférence de presse à Washington l'économiste en chef du Fonds, Olivier Blanchard.
"Mais des difficultés nouvelles et exceptionnelles se sont présentées", a-t-il immédiatement ajouté, évoquant les déséquilibres dans cette croissance, et le gonflement de la dette publique des pays développés.
Contraste entre l'Europe et l'Asie
Le contraste est surtout évident entre l'Europe, où l'activité ne repart que lentement (1,0% de croissance dans la zone euro, 1,3% au Royaume-Uni), et l'Asie, où elle a déjà fortement accéléré (8,7%, dont 10% pour la Chine). Entre les deux se situent les États-Unis (3,1%), et le large groupe des pays émergents et en développement (6,3%).
Comme conséquence immédiate, les capitaux affluent vers ces zones de croissance, amenant le Fonds à s'inquiéter de déséquilibres des comptes courants qui "augmenteront sensiblement avec la reprise du commerce mondial, l'amélioration des conditions de financement, et la stabilisation du prix des matières premières à des niveaux plus élevés".
En revanche, les taux de change ne bougent pas aussi vite.
"Les monnaies d'un certain nombre d'économies asiatiques restent sous-évaluées, dans des proportions considérables dans le cas du yuan, tandis que le dollar et l'euro restent forts par rapport à leurs fondamentaux de moyen terme", a estimé le FMI.
"L'ajustement majeur dans les taux de change que nous voulons voir dans le monde est un ajustement entre les monnaies des pays développés et celles d'un certain nombre d'économies avancées", a appuyé M. Blanchard.
L'autre ajustement qu'appelle de ses voeux le FMI est la réduction du déficit public des pays les plus riches de la planète.
Inquiétudes sur l'endettement public
"Un grand nombre de ces pays doivent aussi adopter d'urgence des stratégies crédibles à moyen terme pour limiter l'endettement public et ensuite le ramener à des niveaux plus prudents", a-t-il indiqué dans son rapport.
Les termes choisis, et notamment la référence à "l'urgence" de ces mesures, révèlent une inquiétude croissante du FMI.
"Les risques liés à la dette des Etats pourraient déprimer l'activité pour tout un ensemble de raisons", a-t-il relevé. Il évoque une perte de souplesse budgétaire, voire une forte vulnérabilité pour les pays les plus touchés, une hausse des taux d'intérêt généralisée, et in fine une baisse de la croissance.
Après la récession de 2009, "le risque a changé. La perte de recettes fiscales due à la baisse de l'activité à cause de la crise menace de mener, si rien n'est fait, à une explosion de la dette. Et dans la plupart des pays, la consolidation budgétaire est de plus en plus devenue la priorité", a souligné l'économiste en chef du Fonds.
Ces efforts budgétaires devraient impliquer des choix d'autant plus douloureux que, prévient le FMI, le taux de chômage devrait rester élevé en 2010 et 2011, particulièrement dans la zone euro où il se maintiendra aux alentours des 10,5%.
mercredi 21 avril 2010
Le FMI salue la reprise, mais s'inquiète de l'endettement des Etats
Le FMI prévoit une hausse de la croissance mondiale en 2010
La reprise économique mondiale est plus forte que ne le prévoyait le Fonds monétaire international (FMI) qui parle aujourd'hui de "bonnes nouvelles" en provenance de ses statistiques. Selon les chiffres qu'il a publiés, mercredi 21 avril à Washington, la croissance sera, en 2010, de +4 ,2 %, soit une hausse de 0,3 points par rapport à ses prévisions du mois de janvier, et de +4,3 %, en 2011.
L'économie de la planète est littéralement coupée en deux. Les pays dits avancés connaîtront une croissance molle de 2,3 %, en 2010 (+2,4 %, en 2011), les Etats-Unis, en pleine reprise, (+3,1 % et +2,4 %) ne parvenant à tirer de leur relative léthargie ni la zone euro (+1% et 1,5%) ni le Japon (+1,9% et +2%). En France, la croissance serait de 1,5 %, en 2010, et de 1,8 %, en 2011.
Ces médiocres performances des pays riches s'expliquent par la prudence des consommateurs aux Etats-Unis, par le crédit trop rare en zone euro et par le retour de la déflation au Japon. Leur taux de chômage atteindra 8,4 %, cette année, et décroîtra un peu l'an prochain, à 8 %. Le Fonds leur conseille de laisser leurs monnaies se déprécier afin d'augmenter leurs exportations.
ÉNORMES DÉFICITS CUMULÉS
Le FMI s'inquiète des énormes déficits accumulés par ces pays pour soutenir leur consommation et de la dette qui en a résulté. Il estime que désormais, "l'assainissement budgétaire doit être leur priorité".
En revanche, pays émergents et pays en développement ont renoué avec une croissance, selon le FMI, "vigoureuse mais durable" de +6,3 %, en 2010, et de +6,4 %, en 2011. L'Asie en développement fera mieux encore et atteindra les +8,7 % au cours des deux prochaines années. Les risques encourus par ces pays relèvent de la surchauffe, aussi le Fonds leur conseille-t-il de surveiller les afflux de capitaux qui pourraient leur infliger des "bulles" boursières ou immobilières.
Pour les pays les plus dynamiques comme la Chine ou l'Inde, il préconise de réorienter leur économie excessivement tournée vers les exportations et de se recentrer sur leur consommation domestique. Une réévaluation de leurs monnaies aurait deux avantages : ralentir leurs exportations et contenir les pressions inflationnistes qui commencent à se faire sentir chez eux.
Alain Faujas
Les gagnants et les perdants de la grève à la SNCF
Après deux semaines de grève, les cheminots ont repris le travail mercredi dans la quasi-totalité des régions. Direction et syndicats ont renoué le dialogue. L'Expansion.com dresse le bilan de ce mouvement de grève qui laissera des séquelles.
Lancé le 6 avril par la CGT et Sud-Rail, le mouvement de grève à la SNCF aura duré 15 jours. Un record depuis le conflit sur les régimes de retraites en 2007. La direction de l'entreprise publique, qui a reçu mercredi 21 avril les syndicats dans le cadre de rencontres bilatérales, a annoncé triomphante "une sortie de grève" dès la mi-journée. Si la CGT prône la reprise du travail, Sud-Rail, en revanche, appelle à poursuivre le mouvement. Sans trop y croire pour autant, le mouvement étant plus qu'affaibli. Les derniers bastions régionaux encore en grève (Midi-Pyrénées, Aquitaine, Ile-de-France et Rhône-Alpes notamment) ont en effet voté la suspension du mouvement mercredi. La crise est donc finie. Mais elle laissera des séquelles. Bilan.
La direction : elle semble le mieux tirer son épingle du jeu. Le principe édicté par Guillaume Pépy a été respecté : il n'y a pas eu officiellement de négociations nationales pendant la grève, comme le réclamait la CGT en début de conflit. La fermeté affichée par le PDG de la SNCF a d'ailleurs été suivie par le gouvernement. C'est rare. Mercredi, Christian Estrosi (ministre de l'Industrie) et Dominique Bussereau (secrétaire d'Etat aux Transports) lui ont réitéré leur soutien. En dépit de sa position inflexible, la direction de la SNCF a quand même fait des concessions. L'entreprise publique, qui a perdu près d'un milliard d'euros en 2009, va par ailleurs devoir accuser le coût de ce long conflit, de l'ordre de 100 millions d'euros selon Guillaume Pepy.
Les grévistes : ils ne sortent pas bredouille du conflit. Sur la question de l'emploi notamment. La CGT a obtenu l'ouverture de négociations et des avancées au niveau local. C'est-à-dire la création d'emplois de conducteurs et de contrôleurs, d'où d'ailleurs la reprise du travail dans beaucoup de régions. Selon Thierry Roy, secrétaire fédéral de la CGT, les recrutements cette année devraient avoisiner les 3.000 postes, contre 2.300 prévus avant le conflit. Les syndicats n'ont cependant obtenu aucune avancée sur les restructurations et l'avenir du fret, les deux autres sujets de revendications à l'origine du conflit. Par ailleurs, comme a tenu à le rappeler Dominique Bussereau, un éventuel paiement des jours de grève est totalement exclu. Quinze jours de grève, cela signifie une moitié de salaire en moins. Soit entre 1.000 et 1.500 euros par salarié. Même étalée sur plusieurs mois, cette perte de pouvoir d'achat n'est pas négligeable.
Les usagers : le trafic sera normal sur la quasi totalité des lignes jeudi 22 avril. Mais ces quinze jours de grève, survenus en plein chassé-croisé des vacances scolaires de printemps, n'ont pas été de tout confort pour les Français. Une gêne à relativiser tout de même. Le service minimum a permis de maintenir à peu près une offre de transport durant le conflit. Par ailleurs, la SNCF s'est engagée à rembourser à 100% les voyageurs victimes de la grève, quel que soit le billet ou le type de train.
Le dialogue social : avant même que ne débute le mouvement de grève, Guillaume Pepy a accusé les syndicats - et notamment le leader cégétiste Didier Le Reste - de rompre le dialogue social qui, selon lui, porte ses fruits avec les autres syndicats (UNSA et CFDT, réformistes), pour préférer la méthode de la "lutte" et de la "confrontation". Pour les syndicats grévistes, c'est au contraire l'absence de négociations qui a conduit à ce conflit : "Certes, la direction multiplie depuis deux ans les réunions avec les partenaires sociaux, explique Alain Cambi, secrétaire fédéral de Sud Rail. Il ne s'agit cependant pour la direction que de nous exposer sa politique d'entreprise, pas de négocier." Selon lui, le seul moyen d'ouvrir les négociations, "c'est le rapport de force". "La direction met toujours en avant le dialogue social, mais quand il y a un désaccord, elle nous oppose une fin de non recevoir. Ce n'est pas de la négociation, déplore Thierry Roy, secrétaire fédéral de la CGT Transports. "Ce conflit va laisser des traces, ajoute-t-il, le dialogue social est rompu."
L'unité syndicale : inexistante au début du mouvement, puisque ni l'UNSA (deuxième syndicat de l'entreprise), ni la CFDT (quatrième syndicat) ne se sont engagés dans la grève, l'unité syndicale au sein de l'entreprise publique s'est transformée profonde division. Une tension alimentée par la direction de la SNCF - Guillaume Pepy a ainsi refusé au départ donner une "prime à la grève" en négociant séparément avec la CGT et Sud. A l'issue de leur entretien séparé avec la direction mercredi, la CFDT et l'Unsa n'ont pas manqué de souligner "l'inutilité" de la grève. Cette fracture syndicale ne sera pas sans conséquences, notamment quand viendra l'heure prochaine de négocier sur les retraites.
Ne tremblez plus à Tremblay-en-France ! Nouvelle étape hier dans la croisade sécuritaire de Nicolas Sarkozy. À l'heure où nous avons tous le nez en l'air pour guetter l'avancée des cendres islandaises, le chef de l'Etat a tenu à nous replonger dans une réalité plus terre-à-terre. Car il n'y a pas que les avions qui ne circulent plus, il y a aussi parfois les bus. Surtout dans le "9-3", ce cratère de violences et d'incivilités toujours plus ou moins en éruption. Le président de la République a visité les dépôts vandalisés, tenté de rassurer les chauffeurs qui travaillent "la peur au ventre" et surtout promis une nouvelle fois "la fermeté absolue". Un peu plus tard, à la mairie de Bobigny, l'ex-adepte du Kärcher a déclaré la guerre aux "gros caïds", "petits dealers" et autres "trafiquants" de tout poil. Avec un objectif : "Nous allons les harceler". On nous aurait presque refait le coup de la peur qui va changer de camp. Et l'école n'est pas oubliée. Les gosses de moins de seize ans qui sèment la zizanie seront accueillis dans des "internats". Tout absentéisme non justifié entraînera la suppression des "allocs". Mais il y a plus nouveau au programme. Dans les 53 établissements répertoriés "particulièrement sensibles" sera proposée l'installation d' "un bureau destiné au policier ou au gendarme référent". Plutôt bizarre cette initiative, non ?
C'est un peu comme si on instaurait une sorte de présence-absence des forces de l'ordre au sein même du corps enseignant.
Un symbole fort, certes, mais qui ne compensera pas la carence de surveillants. Pas sûr, en tout cas, que cette espèce de veille virtuelle, pour autant qu'elle soit adoptée sans malaise, soit vraiment dissuasive. Répétons-le : il y a urgence à passer des perpétuels effets d'annonce à des mesures enfin applicables. Et en Seine-Saint-Denis, c'est comme à Eyjafjallajökull,
on ne dissipera vraiment le nuage que lorsque le feu
sera éteint.
Cendres: Kouchner critique l'Europe
Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a jugé aujourd'hui que l'Europe "n'a pas très bien réagi" face à la paralysie "totalement inédite" de son trafic aérien en raison du nuage de cendres venu d'Islande, mais il a défendu le rôle des consulats français.
S'exprimant sur France Info, le ministre a souligné que "le problème est européen". "Et l'Europe n'a pas très bien réagi. Il faudra réajuster ses consignes", a-t-il souligné en conséquence.
Le chaos déclenché depuis vendredi dernier par le nuage de cendres a mis en évidence un manque criant de coordination entre les Etats européens qui se sont vus parfois reprocher d'avoir gaspillé un temps précieux. Ce constat pourrait accélérer la création d'une instance commune de décision pour le ciel européen.
Bernard Kouchner a en revanche rendu hommage au rôle des consulats à travers le monde: "nos postes ont été à la besogne jour et nuit, et je crois que ça s'est pas mal passé" dans l'ensemble. Cela "a été rare", quand "parfois, ça c'est pas très bien passé", a-t-il noté. Il a jugé "formidable qu'il n'y ait pas eu d'accident" parmi tous les Français en attente d'un retour, un retour qu'il estime pouvoir être achevé "dans les 48 à 72 heures".
Bernard Kouchner a expliqué qu'une des aides fournies par les consulats a été de prêter de l'argent à certains touristes en difficulté de paiement, notamment en raison de problèmes de cartes bleues: "nous avons fait un effort financier, au cas par cas. Nous avons encore donné cette consigne hier soir", a-t-il dit.
Dans ses épisodes les plus noirs, l'histoire a souvent montré que les soulagements immédiats ne faisaient que différer les changements inéluctables. Qu'ils anesthésiaient la lucidité sur le long terme, et qu'ils retardaient les adaptations nécessaires aux exigences des temps nouveaux.
C'est cette même aspiration, fort humaine au demeurant, au « retour à la normale » qui habite l'ensemble du continent européen ce matin. Même si elle reste partielle et peut être provisoire, la reprise progressive des vols au dessus de l'Europe nourrit ce sentiment rassurant. Vite, vite, effacer de nos esprits ce gros nuage noir sur l'horizon de notre organisation quotidienne ! On a même entendu le présentateur d'un journal matinal à la radio se réjouir avec candeur du retour dans le ciel bleu des « jolies traînées blanches laissées par le kérosène ». Cinq jours sans avions seraient-ils donc une épreuve aussi insoutenable que cela pour nos sociétés ? Pour le coup, ce constat est presque plus inquiétant que les humeurs du volcan islandais.
Bien sûr, nous compatissons avec les milliers de naufragés du ciel ; qu'ils en finissent avec la galère qu'ils subissent soir après soir en attendant d'être rapatriés. Et nous sommes tous heureux à l'idée qu'ils en terminent rapidement avec une attente qui prend un tour bien plus difficilement supportable quand on la vit que quand on la commente.
Mais cette crise du ciel inattendue ne doit pas être considérée comme un accident qu'il faudrait oublier. C'est un avertissement qui rappelle notre vulnérabilité devant les lois de la Terre au moment même où les voix écolo-sceptiques voudraient faire croire que la volonté des hommes peut s'en affranchir. Et que de toutes façons, elle saura toujours les dominer.
Dans la confusion générale, on confond tout : l'obligation de la sécurité et le principe de précaution. Dans l'impatience d'une sortie de crise tant espérée, les considérations économiques font passer tout l'élan du Grenelle et le souffle de l'avant-Copenhague au second plan. Quand un ministre, Patrick Devedjian, annule, lundi, un déplacement... à Brest au motif qu'il « n'y a pas d'avion », on tremble un peu : non seulement le TGV n'est pas un réflexe pour les déplacements ministériels, mais il n'est même pas envisagé comme une solution alternative simple et économe.
Un seul objectif tend ces journées : surtout, que rien ne change vraiment. Que tout redevienne comme avant... Le volcan a projeté l'humanité dans une situation du futur, grandeur nature et on voudrait fermer les yeux. Il faut, au contraire, s'emparer de ce scénario d'anticipation pour changer nos habitudes, nos façons de voyager, notre rapport au temps et à la vitesse. Pour prendre de l'avance sur demain, afin de l'accueillir avec sérénité.
Un milliard de microbes dans l'océan
Des chercheurs américains ont mis au jour l'immensité et la diversité insoupçonnées de l'univers microbien sous-marin.
« L'équivalent en poids de 240 milliards d'éléphants africains. » Pour visualiser la découverte, les chercheurs ont tenté une comparaison avec un animal terrestre. Pourtant, c'est bien de microbes marins dont il s'agit. Une étude américaine a profité des dernières avancées de la science, notamment dans le domaine du séquençage de l'ADN, pour calculer la quantité d'espèces de microbes existant dans nos mers. Avec les méthodes traditionnelles, on en comptabilisait 20 000. Aujourd'hui « on est plus proche du milliard », estime John Baross, biologiste de l'université de Washington à Seattle.
Pourquoi recenser les microbes marins ? Parce qu'ils participent de manière essentielle au fonctionnement de l'écosystème planétaire, répondent les chercheurs. Tout d'abord pour leur rôle dans la chaîne alimentaire : on estime à des centaines de millions le nombre d'espèces habitant dans les intestins des animaux marins. Ensuite parce que ces microbes absorbent le CO2 rejeté dans les océans et le transforment en carbone qui se dépose sur les fonds marins. Azote, fer, soufre, manganèse, polluants et nutriments sont digérés, décomposés et recyclés. Au total, les microbes marins comptent pour plus de 95 % de la « respiration des océans ». Sans eux, la Terre ne serait peut-être pas habitable.
Ces travaux, publiés dimanche, vont donc permettre de mieux comprendre le rôle de ces micro-organismes dans l'écosystème. Sur ce projet, lancé en 2000 et qui doit aboutir en octobre, planchent plus de 2 000 scientifiques de 80 pays. Près de 18 millions de séquences d'ADN microbiens ont été accumulés au cours de prélèvements opérés sur plus de 1 200 sites à des profondeurs différentes.
Qui sont-ils, ces nouveaux rebelles dont l'apparition sur la scène politique, l'été passé, a failli tuer la réforme des assurances santé promise par Barack Obama ? Ce serait trop simple d'y voir une réaction raciste à l'élection du premier président noir ; trop facile aussi de les considérer comme les laissés-pour-compte de la crise financière.
Si l'on n'est pas surpris d'y trouver une forte majorité blanche et masculine, âgée de plus de 45 ans, un récent sondage du New York Times indique que plus de 68 % se considèrent comme membres de la classe moyenne et que les revenus de 20 % d'entre eux dépassent les 100 000 $ (environ 75 000 €). Malgré un chômage proche de 10 % de la population, ils sont 70 % à décrire leur situation économique comme « plutôt bonne ». On constate aussi qu'ils sont bien éduqués (37 % de diplômés universitaires contre 25 % du public général).
Il y a, bien sûr, un revers de la médaille en ce qui concerne la question raciale. Il ne s'agit pas de racistes déclarés, mais 52 % affirment que « le gouvernement prête trop d'attention aux problèmes des Noirs ». Si une telle attitude reflète un progrès social ¯ le racisme ouvert n'est plus de mise ¯ le ressentiment est retourné contre un gouvernement qui ne se préoccupe pas « des gens comme nous ». Ils sont même 73 % à dire que « le pays ne nous appartient plus ».
Le nom que s'est donné ce nouveau mouvement reflète cette aliénation politique. La première Tea Party qui eut lieu à Boston en 1773 exprimait le refus des colonies à payer des taxes sur l'importation du thé britannique. Ceux qui se veulent ses héritiers contemporains ajoutent à ces motifs fiscaux une attaque en règle contre les déficits qui menaceraient l'avenir de la République.
Que 90 % des adhérents du Tea Party critiquent la politique d'Obama, c'est une chose ; mais, quand on voit que 92 % expliquent que cette politique vise à instaurer le socialisme, on se demande comment ils voient au juste la politique. Un autre chiffre renforce les doutes. Ils sont 63 % à regarder la chaîne de télévision Fox (chaîne conservatrice, propriété de Murdoch), alors que seulement 23 % du public général y puise ses informations.
Cela annonce des problèmes pour le Parti républicain. En 1992, le mouvement antidéficit créé par le milliardaire Ross Perot avait glané 19 % des voix qui avaient sans doute coûté à George Bush senior sa réélection. Or, le récent sondage donne 18 % à la Tea Party. Mais celle-ci n'a pas de leader présidentiable. Soit elle déborde le Parti républicain, soit elle est récupérée par lui, ce qui accentuerait son caractère antipolitique et son obstination à dire « non » aux réformes.
Une telle droite avait émergé au début des années 1960, alors que J-.F. Kennedy devenait le premier président catholique. Elle utilisa même des réflexions du sociologue Max Weber sur le « statut social » et ce qu'il assure à l'individu. À ce moment-là, la montée d'une droite radicale représentait la réaction angoissée d'une partie de la classe moyenne en train de perdre son statut.
Aujourd'hui, la Tea Party pourrait être une réaction au déclin relatif de la puissance américaine. Toutefois, rien n'assure l'imminence de ce déclin, et la culture américaine reste ouverte à « l'autre ». Les jeux ne sont pas faits.
Principe de précaution ou principe d'anxiété ?
Le volcan islandais Eyjafjöll et son immense nuage de cendres n'ont pas seulement paralysé le ciel de l'Europe depuis cinq jours, désorganisé les transports aériens mondiaux, bloqué sept millions de passagers et coûté des centaines de millions d'euros par jour aux compagnies interdites de trafic. Ils ont aussi relancé la polémique, désormais rituelle, sur le principe de précaution.
Ce fut le cas il y a quelques mois lors de la pandémie de grippe A(H1N1), hier encore après la tempête Xynthia sur les côtes françaises, aujourd'hui à propos du nuage volcanique. A chaque fois, les pouvoirs publics se trouvent placés devant deux injonctions contradictoires. D'un côté, ils sont sommés par les citoyens eux-mêmes de leur assurer une protection maximale, absolue même, contre les risques (naturels, climatiques, sanitaires, etc.) qui peuvent les menacer. De l'autre, ils sont immédiatement accusés de verser dans l'excès de précaution et d'entraver la liberté de chacun, s'il apparaît que le risque n'était pas aussi grave que redouté.
Devant ce dilemme, les Etats appliquent à leur niveau la règle de sagesse que chacun retient volontiers pour sa gouverne personnelle : deux précautions valent mieux qu'une. Le gouvernement français y est même obligé depuis que la Charte de l'environnement a été constitutionnalisée en 2005. Dans son article 5, celle-ci est claire : "Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution, à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin d'éviter la réalisation du dommage."
Entendu au sens large, c'est ce principe qui a conduit à la fermeture du ciel européen. Et il est un peu facile, après coup, de dénoncer cette décision radicale. Combien de voyageurs auraient accepté, devant le risque annoncé, de le braver ? Combien auraient admis de faire passer leurs obligations ou leur confort, ou plus encore les intérêts des compagnies aériennes, avant leur sécurité ?
Reste à mesurer si les pouvoirs publics, français et européens, ont adopté des "mesures proportionnées" contre le danger supposé. Dans un premier temps, oui, à l'évidence. Dans un second, c'est beaucoup plus douteux. Dans le cas de la grippe A(H1N1) comme dans celui du nuage volcanique, l'on a tout simplement oublié de tenir compte ou même de mesurer la réalité effective du danger.
Les drames sanitaires ou environnementaux qui ont éclaté depuis une vingtaine d'années - Tchernobyl, le sang contaminé, l'amiante, la vache folle... - ont amplement démontré que les obligations de protection des citoyens ne résistent pas toujours à la logique du profit. C'est un euphémisme ! Pour autant, cela ne signifie pas que le principe de précaution doit être précédé ou dominé par un principe de suspicion et d'anxiété. Sauf à admettre une société craintive, affolée par la moindre innovation scientifique, minée par le sentiment de vulnérabilité, obsédée par le risque zéro. Bref, une société régressive.
PRINCIPE DE PRECAUTION – En fait-on réellement trop ?
Un nuage de cendres tout droit venu d'Islande a paralysé le ciel européen pendant plusieurs jours, générant d'énormes pertes financières et bloquant 7 millions de voyageurs. Grippe A, OGM, zones inondables, au nom du principe de précaution, les décisions prises par les autorités semblent parfois disproportionnées et créent la polémique. Gère-t-on les crises avec trop de rigidité ?
La sécurité doit être la priorité absolue. Alors en situation de détresse, le principe de précaution est déclaré, au risque de tomber presque dans l'immobilisme. Ces derniers jours, le trafic aérien était au point mort en Europe, laissant des millions de voyageurs presque livrés à eux-mêmes. Rapidement, les compagnies aériennes ont dénoncé les dégâts économiques d'une telle décision, et ont lancé le début d'une polémique bien connue.
Qu'est-ce que le principe de précaution ?
Il n'existe pas de définition universelle du principe de précaution. Très large, il n'exige pas de preuves et repose donc sur de simples présomptions. Jacques Chirac, en 2005, l'a tout de même fait inscrire dans le préambule de la Constitution française avec la charte de l'environnement. Le principe de précaution pourrait être résumé de la manière suivante : ''Des mesures doivent être prises lorsqu’il existe des raisons suffisantes de croire qu’une activité ou un produit risque de causer des dommages graves et irréversibles à la santé ou à l’environnement.'' Lorsque le nuage de cendres du volcan islandais a commencé à se propager sur le continent, l'expérience voulait que le danger soit connu et trop important pour que les avions continuent de voler. En 1982 en Indonésie et en 1987 au-dessus de l'Alaska, deux avions avaient chuté de plusieurs milliers de mètres en traversant un nuage de cendres. D'après Louis Jobard, président du Syndicat national des pilotes de ligne Air France, ''il était parfaitement normal d'appliquer le principe de précaution les premières 24 heures, voire 48 heures''. Ensuite, les compagnies aériennes dénonçaient une trop grande rigidité.
Les raisons de la polémique
Il était évidemment très difficile pour certains voyageurs d'accepter de rester bloqués plusieurs jours durant dans un hall d'aéroport, alors que la reprise du travail les attendait. Mais il était encore plus difficile pour les compagnies aériennes de voir leurs pertes financières augmenter, alors même que le danger n'avait pu être estimé. Lufthansa et Air Berlin, ont critiqué les autorités pour l’absence de calcul de la concentration de cendres volcaniques dans l’air. Chez Air France, Louis Jobard aussi dénonçait le déficit de données : ''Il faut que la direction générale de l'aviation civile envoie des avions munis de capteurs pour que l'on sache précisément quelle est la concentration de poussière, où et à quelle altitude. Si on n'a pas ces données là, on peut y être encore dans deux mois.'' Alors ce week-end, Lufthansa et Air France effectuaient des vols d'essais, sans passagers, qui se sont déroulés dans des conditions normales. Un porte-parole de la compagnie allemande disait : ''les appareils ont été analysés et ne présentent aucun dommage, pas la moindre égratignure sur le pare-brise du cockpit, le fuselage ou les moteurs''. Depuis, la contestation n'a fait que monter. Une réplique habituelle dès lors que l'on touche au porte-monnaie. Les compagnies ont perdu environ 200 millions de dollars par jour.
Un principe déjà plusieurs fois remis en cause
Alors que la nocivité des cultures OGM n'était pas scientifiquement démontrée, on exigeait déjà leur destruction, en estimant qu'ils étaient plus dangereux que les pesticides. Alors que la crise de la vache folle défrayait la chronique, les farines animales devaient être interdites au commerce. Mais l'histoire que l'on retiendra, c'est Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, qui commandait 94 millions de doses de vaccins aux laboratoires pharmaceutiques en 2009, pour faire vacciner 60 millions de français contre le virus de la grippe H1N1. Seules 10 millions de doses ont été utilisées. Les autorités ont été tout aussi radicales en prononçant la destruction de 1.500 maisons en Vendée et Charente-Maritime, y compris celles qui n'avaient pas été touchées. Des précautions qui, dans ce cas, arrivent un peu tard.
Le FMI va proposer de taxer les banques
Le FMI va proposer de taxer les banques
La chaîne britannique a publié sur son site internet une version "confidentielle" de ce rapport qui doit être officiellement remis cette semaine.
Le FMI y identifie deux taxes qui permettraient que le secteur financier "puisse faire une contribution juste et importante pour payer toute charge associée aux interventions des Etats pour réparer le secteur bancaire".
"Les mesures qui sont examinées actuellement peuvent être regroupées en deux catégories larges", a expliqué le FMI. La première est celle des "taxes sur les institutions financières", qui sont appliquées à celles-ci "pour couvrir le coût budgétaire net du soutien public direct aux institutions financières et contribuer à réduire la prise de risque excessive". Le FMI propose en effet de pondérer le taux de cette taxe en fonction du profil de risque de chaque entreprise, en excluant les actifs les moins risqués.
La seconde mesure est intitulée "autres instruments d'imposition". Leur but est "d'assurer une contribution plus large aux recettes de la part du secteur", par le biais d'une "taxe sur les activités financières". Celle-ci s'appliquerait "à la somme des profits et de la rémunération". Elle "serait à peu près une taxe sur les profits du secteur financier si l'assiette comprenait seulement les niveaux élevés de rémunération, et si la composante des profits était définie adéquatement, pour exclure en pratique une norme de retour sur fonds propres".
Le FMI n'a pas formellement exclu une taxe sur les transactions financières, mais estimé que son poids risquait d'être répercuté sur les clients des banques.
Pour Pierre Lelouche, l'Europe est menacée de "déclassement rapide"
Le secrétaire d'Etat français aux affaires européennes, Pierre Lellouche, s'est inquiété mardi 20 avril du recul de l'influence mondiale de l'Europe, confrontée à "un risque de déclassement rapide".
"Avec la mondialisation, la question c'est : que reste-t-il du modèle européen, de la place de l'Europe dans la gouvernance mondiale ? De ce point de vue, je suis très inquiet", a commenté M. Lellouche au cours d'une rencontre avec des journalistes à Strasbourg, en marge d'une session plénière du Parlement européen. "Nous sommes en train d'être dépassés, on est en risque de déclassement rapide", juge-t-il.
Une Europe unie, basée sur la réconciliation franco-allemande après la deuxième guerre mondiale et servant de base à élargir une zone de paix, "quelque part c'est l'Europe d'hier et cet objectif a déjà été atteint", a-t-il dit. "Même si l'idée reste complètement d'actualité, sa signification politique change". Aujourd'hui, la question phare est "la survie du modèle de société européen face à un monde qui a radicalement changé", explique-t-il.
"UNE MACHINE À PALABRER"
Pour le secrétaire d'Etat français, "on ne cesse d'avoir des reculs de l'influence européenne". Lors des négociations internationales climatiques de Copenhague en décembre, "des décisions se prennent sans que les Européens soient dans la salle, pour la première fois", note-t-il. Cette perte d'influence est aussi apparente dans "l'annulation de la visite du président américain Obama en Espagne" ou son récent dîner à Prague avec des pays d'Europe de l'Est qui a "court-circuité totalement les institutions de l'Union, la France, l'Allemagne et les autres".
"Attention, l'Europe n'est pas en train de se faire respecter!", prévient M. Lellouche. "Il est urgent que nous réagissions. Or nous passons notre temps à palabrer ! Le monde bouge. L'Europe discute. C'est une machine à palabrer, alors que cela devrait être une machine d'action", insiste-t-il. Or "l'Europe dans 30 ans, c'est à peine 6 % de la population mondiale, 12 % de son PIB. L'impératif d'union il est évident. De grâce ne nous contentons pas de fabriquer une usine à palabres, faisons de la politique", ajoute-t-il.
Evoquant la création d'un nouveau service européen d'action extérieure, il a déploré des mois de discussions sans grand intérêt sur "qui contrôle quoi, qui nomme qui". "Ca intéresse 300 personnes ça. Pendant ce temps-là, on ne parle toujours pas de la Russie, toujours pas de sanctions à l'Iran, toujours pas de la Chine. Le monde continue d'avancer".
Les astuces pour supporter les cons au travail
Friand de rumeurs assassines et de mails communs désagréables, certains salariés mènent la vie dure à leurs collègues. Tonvoisin Debureau, auteur du best-seller Travailler avec des cons, décortique les manies de ces employés.
Qui sont les cons dans les entreprises?
On est toujours le con de quelqu'un mais certains font l'unanimité. Dans l'entreprise, il y a ceux qui multiplient les erreurs et font bourdes sur bourdes. Cela n'instaurent pas une mauvaise ambiance dans l'entreprise. Au contraire, les gens se prennent souvent de pitié pour eux. Les plus dangereux sont ceux qui altèrent notre qualité de vie, nous mettent des bâtons dans les roues pour accéder plus vite au plus haut niveau du pouvoir. Cela reflète une certaine forme de violence dans l'entreprise. Ces salariés malveillants sont généralement très minoritaires au sein d'une équipe mais ont un fort potentiel de nuisance et déséquilibrent, à eux seuls, un groupe. Pour parvenir à leurs fins, ils peuvent, par exemple, envoyer un mail à toute votre hiérarchie lorsque vous avez fait une petite erreur ou usurper votre travail pour se valoriser. Ils peuvent également semer la zizanie dans une équipe en colportant différentes rumeurs diffamatoires.
Qu'est ce que cela leur apporte?
Ces cons sont généralement mus par la jalousie. Ils sont incapables de se réjouir de la réussite des autres et cherchent à avoir ce que les autres ont. Ils ne sont pas au niveau de leurs collègues et ne peuvent donc pas jouir d'une autorité naturelle liée à leurs compétences. Pour y remédier ils usent d'un pouvoir de contrôle. Ces humiliations sont le seul moyen pour eux d'affirmer leur autorité.
Pourquoi la hiérarchie ne les blâme-t-elle pas?
La bêtise humaine se trouve à tous les niveaux de la hiérarchie. Si les managers ont eux-mêmes pris l'habitude d'harceler moralement leurs salariés ou de les humilier publiquement, les employés reproduiront ce comportement. Pourquoi, par exemple, s'empêcher de s'en prendre à un salarié si même sa hiérarchie n'a pas de scrupule à le faire ? On se sent presque encouragé à adopter ce comportement. A l'inverse, si l'entreprise est bien managée et a une ligne de conduite irréprochable, les salariés suivront son exemple.
Quelles sont les conséquences au quotidien?
Les cons ont un fort potentiel de nuisance surtout s'ils sont à des postes importants. Ils créent d'abord une mauvaise ambiance dans un service voire dans l'entreprise entière. Les salariés sont stressés et ne sont donc pas au maximum de leurs capacités. Ce comportement a également une incidence sur la productivité de l'entreprise. Les salariés n'osent plus prendre d'initiatives ou même proposer des améliorations dans le système de production de peur de se faire humilier publiquement même si leur remarque est pertinente. Avec la crise, cette crispation a augmenté: les salariés ne tentent plus rien de peur de perdre leur emploi.
Quels conseils donneriez-vous aux victimes de ces cons?
Il faut savoir prendre du recul car vous ne ferez pas changer la situation. Ces cons sont souvent très prévisibles, leurs mesquineries, leurs méthodes sont toujours les mêmes. Une fois la ou les personnes nuisibles identifiées, il faut se détacher de leurs actions pour ne pas trop en souffrir. Il faut également se rendre compte qu'on n'est généralement pas seul dans cette situation et s'appuyer sur ses collègues.
Mais si la petite mesquinerie se transforme en vrai harcèlement moral, il faut en parler à sa hiérarchie et porter plainte si rien ne change. Evidemment en temps de crise, prendre cette décision est compliqué mais il faut savoir préserver sa santé. Si vous gardez tout pour vous, sans en parler à personne, vous risquez de faire une dépression.
Tonvoisin Debureau publie désormais ses essais sous le pseudonyme Tonvoisin de la Garlée