TOUT EST DIT

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dimanche 25 mai 2014

Bloc-notes : les "populistes" au secours de l'Europe

Ne pas craindre le "populisme": il est l’heureuse réaction des peuples confrontés aux désastres qui déboulent. La faute des gardiens du Système est de ne rien entendre des mises en garde sur l’Europe et sur eux-mêmes. Les "élites" qui, en 2005, insultaient les "nonistes" qui s’opposaient à la Constitution européenne, reproduisent leur morgue contre les eurosceptiques, devenus plus nombreux encore. Le vieux monde politiquemesurera, dimanche, les frustrations accumulées des électeurs. Ils lui rappelleront vraisemblablement que le temps de la relève est venu. Un ancien préfet, Paul Bernard, écrit (1) : "Il y a sur le territoire des personnes modestes, dotées de bon sens, d’expérience et capables de proposer et d’expérimenter des réformes en prise avec les réalités locales et humaines". Oui, il va falloir écouter la société civile en rogne. Et lui faire une place.
Bien sûr, les europhiles n’ont pas tort sur tout. Ils ont raison quand ils jugent impensable que la France se claquemure tandis que la mondialisation oblige aux rassemblements. Ils ont raison quand ils font remarquer que le libéralisme appliqué par l’Union européenne est la seule solution susceptible de relancer une croissance étouffée par les endettements publics et un euro trop fort. Raison, également, de prendre l’Allemagne pour modèle et de ne pas craindre, par un antiaméricanisme de principe, le futur traité de réciprocité transatlantique qui fait fantasmer les extrêmes : il ouvrira le marché nord-américain aux PME européennes. Cette construction-là doit être préservée. Mais certainement pas son autre face, qui rend l’Europe haïssable par son mépris des nations, sa fascination d’agonisant pour l’islam querelleur, son enfermement élitiste.

L’Europe est une passoire pour l’immigration de peuplement qu’elle encourage, mais une forteresse quand il s’agit de s’abriter des citoyens qui la composent. (La suite ici)

(1) La Corse, le cactus de la république, Cherche Midi 

L’homme qui dit non


Dans les 49% d’insatisfaits de l’Europe, il n’y a pas que des anti-européens et je crois même loin s’en faut. En ce qui me concerne, et bien que je sois plutôt favorable à l’Europe, je fais partie de ces insatisfaits sur le fonctionnement de l’Europe . Je suis loin de partager tout ce que dit Henri Guaino sur le fond, mais j’ai de commun avec lui d’être mécontent des institutions européennes. Ce billet n’a pourtant pas pour objet de plaider pour ou contre l’Europe, il a simplement pour objectif de défendre la liberté de penser, mais surtout la liberté de dire ce que l’on pense.
Henri Guaino a raison lorsqu’il dénonce le fait que les partis politiques ne supportent pas le désaccord. Il a encore raison lorsqu’il affirme qu’un parti ce n’est ni une caserne ni un couvent mais un lieu de débat ou chacun doit avoir et garder sa liberté de ton et faire preuve de tolérance envers ceux qui pensent différemment. Ce qui porte du discrédit à un parti politique ce n’est pas et ce ne sera jamais le débat d’idée bien au contraire, ce qui discrédite un parti ce sont soit les déchirements dus à des ambitions personnelles soit au vide des idées et donc à l’absence de débat, telle est la pensée d’Henri Guaino et il a encore une fois raison. Ceci est valable pour tous les partis et s’il y a bien un thème qui divise tous les partis et même au delà, c’est bien l’Europe. On a connu le « non » de Charles Pasqua et de Philippe Seguin pour le RPR, on a connu le « non » de Laurent Fabius pour le PS et même celui de Manuel Valls avant de se plier à la discipline imposée par le parti dirigé alors par François Hollande..
Henri Guaino fait partie de ceux qui sans être anti européens, sans être favorables à la sortie de la France de l’Euro reste malgré tout un eurosceptique. Il se refuse à voter pour le candidat investi par son parti (l’UMP) Alain Lamassoure président de la commission des finances qu’il juge trop fédéraliste et qui dit-il  » incarne une Europe dont plus personne ne veut « .
L’Europe d’Alain Lamassoure, c’est L’Europe telle qu’elle est aujourd’hui, celle que nous vivons tous les jours. Henri Guaino ne reproche en aucun cas à André Lamassoure d’incarner une certaine vision de l’Europe, il lui reconnaît ce droit, il dit simplement que c’est contraire à ses convictions et que voter pour lui constituerait un reniement, ce qu’il ne veut pas et ne peut pas faire compte tenu de son engagement politique depuis ses débuts il y a 30 ans. Ce qu’on lui reproche, c’est de le dire. Il faut savoir, et peu le savent, que Henri Guaino a été la plume de Philippe Seguin, notamment en ce qui concerne le très célèbre discours de ce dernier à l’Assemblée nationale contre le traité de Maastrich.
Henri Guaino n’est pas anti européen par dogme, il considère que l’Europe d’aujourd’hui ce ne sont que des institutions , qu’elles sont critiquables et que ce n’est pas un crime de lése majesté que de les critiquer. Henri Guaino voit l’Europe dans sa globalité, l’Europe politique, l’Europe économique, L’Europe culturelle, ce qui l’amène à s’interroger et il estime que l’UMP ne répond pas à ces interrogations. Pour Guaino l’Europe est un Thème qui dit-il « définit, détermine et conditionne notre façon et notre capacité à gouverner« . C’est pour lui un sujet capital, il veut en parler et pouvoir le faire en toute liberté sans être menacer d’exclusion.
J’ai suffisamment passé d’années comme militant au RPR et comme j’ai encore un peu de mémoire je me souviens parfaitement de « l’appel de Cochin » lancé par Jacques Chirac en décembre 1978. Il commençait ainsi  » Il est des heures graves dans l’histoire d’un peuple où sa sauvegarde tient toute dans sa capacité de discerner les menaces qu’on lui cache. L’ Europe que nous attendions et désirions, dans laquelle pourrait s’épanouir une France digne et forte, cette Europe, nous savons depuis d’hier qu’on ne veut pas la faire. Tout nous conduit à penser que, derrière le masque des mots et le jargon des technocrates, on prépare l’inféodation de la France, on consent à l’idée de son abaissement. En ce qui nous concerne nous devons dire NON.« 
La suite du discours est à l’avenant puisque, en autre, les centristes avaient été traité d’être « le parti de l’étranger« . Alors quoi de plus normal qu’il y ait aujourd’hui à l’UMP des anciens du RPR et Henri Guaino en fait partie qui soient eurosceptiques. Ils sont dans la continuité des positions du RPR de l’époque avec Charles Pasqua et Philippe Seguin notamment. Je n’accepte pas le procès fait à Henri Guaino et surtout je n’accepte pas qu’un homme qui s’est différencié de son parti en soutenant François Bayrou contre le candidat investi par son parti, et en se prononçant publiquement contre le programme définit par le bureau politique de ce même parti demande aujourd’hui l’exclusion d’Henri Guaino parce qu’il lui dénie le droit de se différencier sur l’Europe.
Par ailleurs, ce que à l’UMP, certains semblent ou veulent oublier, c’est que finalement Henri Guaino ne fait que défendre une position qui a été celle de 55% des Français en 2005. Que je partage ou non tout ou partie de ce que pense et dit Henri Guaino n’a aucune importance, mais je crois qu’on se doit de soutenir la liberté de penser et de s’exprimer et ce, même sur un sujet qui divise profondément les Français, je dirai même surtout sur un sujet qui divise les Français. Dans un parti politique, on doit pouvoir s’exprimer sans être mis au banc des accusés et menacé d’exclusion car dans le cas contraire, effectivement le parti devient une caserne où le chef de corps ne veut voir qu’une seule tête et j’ai connu ça lors mon service militaire. C’est pourtant la conception de trop de responsables politiques, tout parti confondu. Militer ne doit pas faire perdre son identité, militer, ce n’est pas avoir un maître à penser, militer, c’est tout simplement défendre des convictions. Henri Guaino est un exemple d’hommes de convictions, il est un des rares hommes politiques qui ne soient pas une girouette. Que ses certidutes soient partagées ou pas est sans importance, c’est un homme libre, il veut le rester et en ce sens je le soutiens.

L’hypocrisie absolue

L’hypocrisie absolue
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Quel paradoxe! Le parti qui prône une sortie de l’Union européenne, en passe de triompher à l’occasion d’une élection censée cristalliser l’ambition européenne. Chacun imagine déjà les commentaires horrifiés qui vont suivre demain soir le bon score, voire même peut-être la victoire annoncée du fn aux élections européennes. Eh bien moi, je le dis sans ambages, ce résultat a été organisé, voulu, concocté, préparé, prémédité par la société politique et médiatique française, de sondage truqué en sondage truqué, d’émission en émission (des paroles et des actes, grand levier de la promotion de Mme le Pen), de démission en démission. Franchement, il ne faut pas être grand clerc pour simplement prendre acte de cette formidable mécanique de propagande qui s’est mise en branle dans ce but. Maintenant, on attend plus que les jérémiades indignées de la clique qui s’attelle depuis si longtemps à faire monter le fn. A qui profite le crime? Objectif ? Pour les socialistes, noyer le poisson, faire oublier les désastres politiques et électoraux en plongeant la catastrophe dont ils sont responsables dans une belle soupe sur "le retour du fascisme en France et en Europe". Classique. Le monde intellectuel, la presse, la radio, la télévision: d’une part enfoncer un peu plus l’image de la France en Europe et dans le monde, d’autre part faire du sensationnel, de l’émotion, de la peur, du commentaire…L’opération est à tous les coups gagnante. S’y ajoute un autre bénéfice en faveur de la nomenklatura dirigeante: la diabolisation, par assimilation au fn, de sujets essentiels aux yeux des Français comme l’autorité de l’Etat, la lutte contre l’insécurité, l’intégration, la maîtrise de l’immigration, la réforme de l’Europe, la situation des banlieue, la désindustrialisation… Je suis triste, sans aucun mépris, simplement triste pour des amis qui se laissent ainsi piéger… J’ai le sentiment de me trouver devant un champ de ruines, ruines de la politique, ruines de l’intelligence, ruines du bon sens. Jamais je n’ai été aussi désespéré de la situation politique de mon pays. Je voulais m’abstenir pour manifester mon dépit. Puis, je me dis que ce n’est pas la solution de laisser le champ libre aux politicards que mon abstention n’empêchera pas de conquérir leurs prébendes à Bruxelles et Strasbourg. Je vais donc aller voter mais je ne sais pas encore pour qui… 
Enfin, sauf pour le fn et le ps bien entendu.

Qu’est-ce qu’on attend ?