TOUT EST DIT

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mardi 18 décembre 2012

Depardieu : la presse étrangère entre moqueries et réalisme

Icône du cinéma français, Gérard Depardieu est aussi un acteur apprécié hors des frontières de France. Et ce lundi 17 décembre, de manière unanime, la presse étrangère ne cache pas son étonnement quant à la volonté exprimée par l’acteur de rendre son passeport français. La dernière sortie de l’acteur est d’autant plus symbolique pour les journaux étrangers qu’il est "l’incarnation des aspirations culturelles de tout un pays", selon les termes du journal britannique Times.
"Depardieu ne sera plus français", relève le New York Times qui évoque, pour décrire cette affaire, le combat "idéologique" qui a lieu actuellement en France.
Plein d’ironie, le Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) s’amuse, lui, à rapprocher la fiction de la réalité. "Obélix n’a jamais été bon pour parler avec le collecteur des impôts, surtout si celui-ci vient de Rome", écrit le quotidien allemand. "Mais contrairement à Obélix, Depardieu ne peut pas fuir les agents du fisc et les mettre dehors", s’amuse encore le journal qui cite un autre "récalcitrant" aux autorités : son compagnon Astérix (interprété par le passé par Christian Clavier qui s’est, lui, exilé à Londres ndlr).
Pour le FAZ, qui rappelle les prouesses de l’acteur au cinéma "en Balzac, Danton, Napoléon ou encore en Cardinal Mazarin", le contraste avec le terme "minable" employé par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault est considérable.
La presse belge reste prudente 
La championne de l’humour reste néanmoins la presse belge, concernée au premier chef par l’affaire. "Acteur tout-terrain cherche climat fiscal clément", a choisit de titrer en Une dans son édition papier le quotidien La Libre Belgique où l’on y voit Gérard Dépardieu en Obélix, à dos de dromadaire.
Enfin, le quotidien Le Soir ne prend pas vraiment au sérieux la demande de changement de nationalité de l’acteur français. La journaliste belge correspondante à Paris Joëlle Meskens rappelle ainsi qu’il ne sera pas si facile pour Gérard Depardieu de devenir belge. "C’est l’Etat qui décide de déchoir un individu de sa nationalité ou non. (…) compte tenu de l’ampleur que prend l’affaire et la polémique qu’elle créée, il est peu probable que cela se produise", indique la journaliste aux lecteurs.

Quiproquo diabolique

• On l’a su après-coup, Manuel Valls a pris la parole sur le parvis de Notre-Dame de Paris, le 12 décembre, pour les 850 ans de la cathédrale. Le ministre n’arrête pas ces temps-ci d’exprimer ses sentiments laïquement religieux, mais ses discours sont comme semi-publics, ils ne suscitent guère d’écho, ou pas du tout, dans les grands médias francophones, on n’arrive à en connaître la teneur que peu à peu et par fragments.
Le discours sur le parvis de Notre-Dame a suivi de peu celui que Jeanne Smits a révélé et commenté dans notre numéro de samedi dernier, et qui avait été tenu aux Rencontres de la laïcité organisées par le groupe socialiste à l’Assemblée nationale. La question religieuse est donc d’une pressante actualité dans la tête du ministre.
Nous apprenons par La Croix que, sur le parvis de Notre-Dame, le ministre en charge des cultes a découvert une « continuité incontestable » entre :
– d’une part, ce qu’il appelle « la foi en l’humanité », qui est (croit-il) celle de l’Eglise,
– et d’autre part « les principes de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui sont au fondement de notre droit ».
La « foi de l’Eglise » est plus exactement la première des trois vertus surnaturelles dites « théologales », c’est-à-dire ayant Dieu pour objet immédiat et principal, et tout ce que Dieu a révélé ; et c’est Lui qui l’infuse en nous. La « foi en l’humanité », si elle existe, ne saurait être, au plus, qu’une croyance ; ou une opinion.
La « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » est bien celle de 1789, qui effectivement est « au fondement de notre droit » (républicain) selon la Constitution de notre Ve République. Principalement par ses articles 3 et 6, la Déclaration disqualifie toute autorité et toute loi morales qui se prétendraient supérieures au pouvoir politique. Celui-ci a tiré comme première conséquence institutionnelle des droits de l’homme d’imposer, avant toute autre, une « Constitution civile du clergé » (12 juillet 1790). Elle précédait de plus d’une année la première Constitution politique (3 septembre 1791). Depuis lors, toute démocratie des droits de l’homme a pour principe fondamental la soumission de l’Eglise au pouvoir politique républicain. Aujourd’hui ce principe s’exprime par l’intention proclamée d’opérer dans les religions, mais surtout dans l’Eglise catholique, l’épuration des « extrémismes » ou « intégrismes ». Sont ouvertement désignés comme tels les catholiques qui contestent le droit à l’avortement et le droit au mariage homosexuel.
Surtout depuis un demi-siècle, une grande partie du laïcat et du clergé catholiques s’efforce de s’approprier le vocabulaire de la démocratie des droits de l’homme. C’est pour le moins un diabolique quiproquo. On croit qu’il suffit de déclarer qu’une « démocratie authentique » est celle qui « ne consiste pas simplement en la souveraineté de la majorité ». Or justement : cette souveraineté de la majorité politique est le principe, le principe faux, mais le principe fondamental des « droits de l’homme ». Et le comble, c’est que cette souveraineté suprême est en fait une supercherie.

« Paire de mères et merde de père »

« Paire de mères et merde de père »


« Mieux vaut une paire de mères qu’un père de merde« , tel était l’un des slogans des manifestations de samedi sur « le mariage pour tous« , bien mis en évidence dans le reportages télévisés. Notre civilisation repose sur les quelques commandements bibliques, dont celui-ci, le quatrième « Tu honoreras ton père et ta mère. » Cette espèce de banalisation publique, affichée, revendiquée, de l’insulte envers le père me semble dévastratrice pour l’équilibre et le futur de la société. A travers le père, c’est tout ce qu’il représente traditionnellement qui est stigmatisé: l’autorité, la protection, la sagesse, l’éducation (même partagée avec la mère). La négation du père, à travers cette injure, d’une cruauté inouïe, au-delà de son aspect freudien, marque une étape supplémentaire dans la destruction des repères de la vie sociale, dans la voie d’une société de violence, de haine et de chaos.