TOUT EST DIT

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jeudi 31 mai 2012

Grèce: catholiques et orthodoxes se déchirent

Un nouvel incident diplomatique dû au patriarche orthodoxe Séraphin du Pirée s'envenime. Et pourrait bien mener l'Eglise catholique devant la Cour européenne des droits de l'homme pour obtenir justice.
Séraphin, patriarche du Pirée de l'Eglise Orthodoxe Grecque, est peut-être l'actuel prélat orthodoxe le plus tristement connu au monde. Ses débordements antisémites, qui feraient passer Mgr Williamson pour un fervent adepte du dialogue judéo-chrétien, ont fait à maintes reprises le tour de la planète. Ainsi, en 2010, déclarait-il que "Adolf Hitler était un instrument du sionisme mondial et a été financé par la célèbre famille Rothschild dans le but de convaincre les Juifs de quitter les rivages de l’Europe et de se rendre en Israël pour établir un nouvel empire", accusant, pour faire bonne mesure, "les Juifs comme Rockefeller, Rothschild et la Fondation Soros de contrôler le système bancaire international qui contrôle la mondialisation", celle-ci n'étant rien moins qu'un "complot visant à asservir la Grèce et l'orthodoxie chrétienne en encourageant les familles monoparentales et le mariage gay".
> Mais ni les Juifs, ni les francs-maçons - qu'il accuse également de tous les maux - ne sont les seules cibles de Séraphin. Il n'aime pas non plus l'Eglise catholique, et ne perd jamais une occasion de le faire savoir. Dernier exemple en date: il vient d'attaquer en justice l'archevêque catholique d'Athènes, Mgr Nikolaos Foskolos pour "prosélytisme illégal". Le tort de l'archevêque? Administrer une école catholique dans son diocèse, qui est aussi celui de Séraphin.
> La Constitution grecque, qui reconnaît la liberté religieuse, stipule toutefois que le prosélytisme est interdit. C'est donc en vertu de cette disposition que Mgr Foskolos se retrouve devant les tribunaux.
> Le plus inquiétant dans cette histoire n'est pas l'issue du procès: l'Eglise catholique, agacée par les attaques répétées de Séraphin, est prête à se rendre à la Cour européenne des droits de l'homme pour faire cesser la discrimination d'Etat que subissent les confessions non-orthodoxes. Ce qui est davantage préoccupant, c'est la réaction du patriarcat orthodoxe d'Athènes, ou plutôt sa non-réaction. Pour le comprendre, il faut comprendre l'attachement viscéral du patriarcat orthodoxe à l'indépendance de son Eglise, véritable marque identitaire de l'orthodoxie. Or, en mars dernier, l'intervention du patriarche oecuménique Bartholomée de Constantinople, inquiet des dérapages de Séraphin, avait provoqué une réaction épidermique chez les patriarches grecs. Plutôt que de condamner Séraphin pour avoir prononcé des anathèmes en bonne et due forme contre l'Eglise catholique et les partisans de l'oecuménisme lors d'une messe, les patriarches orthodoxes grecs se sont sentis rabaissés par Bartholomée et ont condamné unanimement cette "ingérence sans précédent dans les affaires intérieures d'une autre Eglise".
> Privilégier l'esprit de corps plutot que de condamner les dérapages d'un mouton noir, tel semble être le choix de l'Eglise orthodoxe grecque. Mais dans une Grèce terrassée par la crise, où le peuple considère de façon pas toujours juste que l'Eglise orthodoxe tire sans problème son épingle du jeu, le pari est risqué. Comme partout en Occident, la sécularisation gagne du terrain en Grèce; la carte oecuménique semble difficilement contournable dans les prochaines années.
CHINE: PAS D'INVITES AUX FUNERAILLES DE L'EVEQUE
Alors que les funérailles de Mgr Francis Li Yi, évêque clandestin de Changzhi, doivent avoir lieu aujourd'hui, les autorités chinoises ont prévenu que le prélat, non reconnu par Pékin, ne serait pas enterré en tant qu'évêque et que toute allusion à son rang par la communauté chrétienne serait interdite durant ses funérailles. Secrètement consacré évêque en 1998, Mgr Francis Li Yi, qui appartenait à l'ordre franciscain, est mort d'un accident vasculaire cérébral à l'âge de 89 ans le 24 mai dernier. Ses obsèques seront célébrées par deux prêtres de l'Eglise officielle; l'évêque officiel, Mgr André Jin Daoyuan, non reconnu par Rome ne se déplacera pas.
SYRIE: JEÛNE ET PRIERE POUR LA PAIX
Le père jésuite Paolo Dall'Oglio, supérieur du monastère de Mar Moussa, en Syrie, s'est exilé à Qusayr, au sud de la ville martyre d'Homs, pour au moins une semaine, afin d'y prier et jeûner pour l'arrêt des violences interconfessionnelles. Dans cette ville devenue le symbole des affrontements entre les communautés, où meurtres, enlèvements et pillages sont monnaie courante, le jésuite a choisi de vivre l'expérience des Exercices spirituels de Saint Ignace. L'une des rares familles catholiques à être demeurée sur place lui a offert l'hospitalité, le presbytère de la ville n'offrant aucune garantie de sécurité.
EGYPTE: CONFIRMATION DE CONDAMNATION POUR GAMAL MASSOUD
En avril dernier, un tribunal pour mineurs d'Assiout avait condamné Gamal Abdu Massoud, un jeune chrétien de 16 ans, à trois ans de prison ferme pour avoir publié sur sa page Facebook un dessin tournant en dérision l'islam et son prophète. La cour d'appel d'Assiout a confirmé ce mardi cette peine pour "diffamation envers la religion". L'affaire avait, en décembre dernier, provoqué la colère de certains musulmans, qui avaient incendié plusieurs maisons appartenant à des chrétiens pour venger ce qu'ils considéraient comme une offense faite à l'islam. Les différentes associations pour les droits de l'homme en Egypte ont réagi à ce verdict en exprimant leurs craintes pour la liberté d'expression.
VATILEAKS: LE PAPE REAGIT
A l'issue de son audience générale d'hier, Benoît XVI a tenu à évoquer l'affaire des taupes et corbeaux au Vatican dans les termes suivants: "Les évènements récents touchant la Curie Romaine et mes collaborateurs m'attristent, sans que soit entamée ma certitude absolue selon laquelle, malgré la faiblesse humaine, les difficultés et les épreuves, l'Eglise est guidée par le Saint-Esprit et le Seigneur. Je suis certain qu'il ne cessera de la soutenir sur son chemin. Ceci dit, les conjectures multipliées par certains media sont totalement gratuites, allant bien au-delà des faits réels et offrant une image du Saint-Siège sans rapport avec la réalité. C'est pourquoi je tiens à renouveler ma confiance et mes encouragements à mes plus proches collaborateurs, comme à tous ceux qui jour après jour, fidèlement, en silence et en esprit de sacrifice m'assistent dans mon ministère".

La CGT ne veut pas de Nadine Prigent à sa tête

Le choix de Bernard Thibault pour sa succession a été rejeté par le comité confédéral du syndicat, décideur in fine. Un nouveau nom doit être proposé dans l'après-midi, pour qu'une décision puisse être prise ce soir.

Le Comité confédéral national (CCN, parlement) a tranché: ce ne sera pas Nadine Prigent. La candidate soutenue parBernard Thibault, l'actuel secrétaire national de la CGT, et finalement choisie hier soir par la Commission exécutive (direction) du syndicat pour lui succéder en mars 2013, n'a pas obtenu les suffrages nécessaires. Ce dernier rebondissement arrive au terme d'un processus de succession pour le moins mouvementé. Avant d'être désignée par la commission exécutive, Nadine Prigent avait essuyé un premier refus il y a quatre jours. Un désaveu terrible pour Bernard Thibault. A l'issue de longs débats, il avait fini par convaincre la directionde suivre son choix, insistant depuis des mois pour qu'à son départ une femme dirige la centrale.
Alors que le nom du successeur de Bernard Thibault devrait être connu ce soir, la Commission exécutive, qui doit proposer un nouveau nom, s'est de nouveau réunie à la mi-journée.
Eric Aubin, en charge du dossier de la retraite et patron de la Fédération de la construction, fait partie des favoris, et est soutenu par de grosses fédérations. Très critique à l'égard de l'actuel chef de file, il a promis de maintenir la neutralité politique de la Centrale, contrairement à Bernard Thibault qui avait pris position lors de la présidentielle. Il entend poursuivre le recentrage réformiste opéré depuis 1999. Mais Agnès Naton, membre du bureau confédéral et directrice du bimensuel La Nouvelle Vie Ouvrière, est aussi sur les rangs.
ON A EU UN PLAYMOBIL MASCULIN  ON N'EN VEUT PAS UN FÉMININ !!!!

Interview de Frédéric Georges-Tudo, auteur de Salauds de Riches !

Quoi de plus détesté par tous nos politiques pendant la campagne présidentielle que « les riches », désignés en ennemis à la vindicte populaire. Pour comprendre, nous avons interrogé Frédéric George-Tudo, auteur de Salauds de Riches ! (Bourin, 2012), dans lequel il analyse les mythes sur les riches, les pauvres ou les inégalités.
Pourquoi avez-vous eu envie d’écrire un tel livre ?
Atterré par tout ce que j’entendais chaque jour dans les médias sur les riches, l’idée m’est venue début 2011. J’ai été bien inspiré, car depuis les choses n’ont fait que s’aggraver. À l’approche des élections présidentielles, la stigmatisation a pris une ampleur inimaginable.
Dans notre pays, le riche est devenu pour l’extrême gauche – et hélas pour une partie de plus en plus fournie de la gauche dite modérée – ce que l’étranger est à l’extrême droite : un parfait bouc émissaire. Le responsable de tous ses malheurs quels qu’ils soient.

Est-ce une raison suffisante pour défendre les riches ?
Je ne défends pas les riches. Certains sont généreux d’autres égoïstes. Vénaux ou totalement désintéressés. Bref, ils sont comme tout le monde.
En revanche, ce que je défends, c’est le droit de s’enrichir. D’abord parce qu’il n’y a rien de moralement condamnable à s’enrichir. Ensuite, parce que c’est bon pour l’économie. Une société qui confisque les fruits de l’enrichissement est une société dans laquelle tout le monde est assuré de souffrir, en particulier les plus pauvres. Notamment à travers le chômage qui ne peut qu’exploser dès lors que l’on décourage l’entrepreneuriat.
Reste toutefois la question des inégalités qui sévissent dans notre pays…
D’abord, comme je le démontre dans mon livre, les inégalités sont d’une étonnante stabilité en France depuis 30 ans. Bien sûr qu’il convient de venir en aide aux vrais nécessiteux. Mais l’égalitarisme ce n’est pas du tout cela. C’est une logique qui revient à refuser les inégalités liées au mérite.
En outre, j’aimerais comprendre comment il est possible de réclamer plus d’égalité entre les Français tout en parvenant à trouver le sommeil face aux écarts monumentaux entre les pays du Nord et les pays du Sud. Nous sommes là dans un cas typique de générosité à géométrie variable. Oui, au partage des revenus imposé quand j’en suis le bénéficiaire, point trop n’en faut lorsque c’est à mon tour de mettre la main au porte monnaie. Bref, il est toujours plus facile d’être généreux avec l’argent des autres…
Mais surtout, je le proclame haut et fort : vive les inégalités ! Prenons l’exemple éloquent de la Chine. Depuis la libéralisation de Deng Xiaoping entamée en 1981, les disparités de revenus ont explosé. Dans le même temps, la population vivant avec 3 dollars par jour est passée de 95% à moins de 33%. Tout est dit.
Plus que les entrepreneurs, n’est ce pas avant tout les héritiers et les rentiers que les français montrent du doigt ?
C’est faux, les Français n’aiment pas davantage les entrepreneurs que les héritiers. Ou plutôt ils aiment uniquement les entrepreneurs en difficulté. Vive le petit patron qui trime 70 heures par semaine et qui ne s’en sort pas. Honte au capitaine d’industrie prospère. Ce sont pourtant les mêmes à la base. Le gros n’est rien d’autre qu’un petit qui a réussi. Qu’y a-t-il donc d’obscène à voir le compte en banque de celui qui a vendu 100 milliards de clous, mille fois plus garni que celui qui n’en a vendu que 100 millions ?
Revenons aux héritiers. Selon quel fondement vertueux un individu ne pourrait pas être autorisé à transmettre aux siens ce qu’il a mis toute une vie à acquérir ? Libre à chacun de tout donner à une fondation, bien sûr. Mais à condition de conserver la possibilité de choisir la trace que l’on souhaite laisser.
D’une manière générale, prenons garde à ce populisme qui consiste à décerner les bons et les mauvais points. Le bon riche qui crée des emplois et le mauvais qui n’en crée pas. Il est certes judicieux d’encourager l’entrepreneuriat, mais ce n’est pas une excuse pour punir les autres. En la matière, le seul distinguo concerne ceux qui se sont enrichis honnêtement et les autres.
Comment expliquez-vous que la France stigmatise à ce point ceux qui réussissent ?
Au-delà de raisons historiques et religieuses, notre pays reste profondément marquée par la tentation marxiste. À chaque nouveau sondage, nous apparaissons comme le peuple le plus anticapitaliste du monde. En outre, nous sommes de fervents adeptes de l’État providence chargé d’assurer notre bien être. Lorsque l’on compte sur une force supérieure pour s’occuper de soi, on finit par mépriser l’entrepreneuriat et par extension la richesse.
Ne sous-estimons pas non plus l’influence des grands médias publics. Leur parti pris idéologique plus ou moins larvé oriente les débats dans une direction grossièrement « anti-riches ». On le voit notamment avec leur empressement à nous relayer toutes les contre-vérités des égalitaristes sur le sujet. C’est pourquoi, chiffres incontestables à l’appui, mon livre s’attache à démonter les sept mensonges suivants :
  • Il y a de plus en plus de pauvres,
  • Les pauvres le sont de plus en plus,
  • les inégalités explosent,
  • les grandes fortunes paient proportionnellement moins d’impôts que les autres,
  • le capital est moins imposé que le travail,
  • toujours plus d’argent dans les poches des actionnaires et toujours moins dans celles des salariés,
  • les entreprises sont de moins en moins imposées…
N’y a t-il donc rien à améliorer en matière de redistribution des richesses ?
Tout n’est pas parfait, bien sûr. Notamment dans notre pays où les hauts fonctionnaires fricotent avec les dirigeants des grandes entreprises. Le capitalisme d’État à la française a créé une endogamie des énarques dans les hautes sphères. Je n’ai rien contre les énarques. Je dis juste qu’il y a un mélange des genres, un petit réseau d’amitiés fidèles qui perturbe le libre fonctionnement de l’économie.
A minima, notre pays n’a rien à gagner à cette consanguinité. Car le risque est grand de voir des renvois d’ascenseurs dans tous les sens. Le libéral que je suis est le dernier à défendre ce type d’enrichissement…

François Hollande croit-il vraiment que l'eurozone et le G8 peuvent se gérer par des motions de synthèse comme au PS ?

1 -  Mansouret contre DSK, cherchez l’erreur !

Anne Mansouret, mère de Tristane Banon, a été exclue sans états d’âme du parti socialiste pour avoir osé se présenter dans une circonscription où un Vert lui a été opportunément préféré. Il faut dire, qu’ayant dénoncé publiquement la mansuétude de se sa hiérarchie et notamment celle de François Hollande face aux frasques et casseroles de DSK, elle s’est fait beaucoup d’ennemis puissants.
Et pendant ce temps, ledit DSK est toujours membre du parti. Cherchez l’erreur…

2 - Eurojunk Bonds 

Les médias dociles et l’électorat socialiste satisfait s’extasient devant le petit père François qui serait en bonne voie pour faire plier Angela, la méchante teutonne, et imposer des «Eurobonds» ou «Projectbonds», forme mutualisée de dette européenne censée relancer la croissance.
Le président de la Bundesbank n’a pas tardé à doucher cet enthousiasme en leur expliquant qu’on ne confie pas sa carte de crédit à n’importe qui. Quels projets financer ? Pourquoi ceux là plutôt que d’autres ? En quoi cet effort garantit-il que les pays aidés fassent le ménage dans leurs bureaucraties et leurs réglementations ringardes ? Quand on voit comment l’Euroland, malgré les engagements pris au moment de la création de la monnaie unique, a laissé les Etats membres piétiner leurs promesses de limitation des déficits et de la dette, on comprend que les Allemands soient sceptiques sur tout troc du type « Eurobond contre discipline budgétaire ». La seule expérience à laquelle on puisse se référer en ce domaine s’est traduite par la dérive des finances publiques et le reniement des traités signés et ratifiés, le tout sous le regard détourné des institutions communautaires. Ces projets n’ont en réalité qu’un véritable objectif : spolier les épargnants européens et extra-européens en forçant un jour ou l’autre la BCE à monétiser cette dette. Qui voudra cautionner cette entourloupe ?
Mais il y a plus grave. Le principe même des Eurobonds est dangereux car il risque d’entretenir les difficultés européennes, même en cas de succès à court terme.
La mutualisation des dettes abouterait peut-être (car ce n’est pas sûr) à diminuer le taux d’intérêt payé par les Etats fragilisés. Mais, du coup, elle leur permettrait de supporter plus longtemps un taux de change surévalué de l’Euro que leurs économies ne peuvent en réalité plus affronter. Elle leur permettrait également de continuer à sur-importer des produits allemands. Toute cette construction n’est donc qu’une fuite en avant. Quant à l’espoir qu’un véritable Etat européen voit rapidement le jour pour justifier des transferts financiers massifs entre des Etats fédérés, il suffit de se référer aux difficultés rencontrées en France pour réformer les retraites pour mesurer combien cette révolution politique d’envergure millénaire, qui reviendrait en fait sur le traité de Verdun de l’an 843 ayant disloqué l’empire carolingien, est un rêve. La grande réforme que va devoir affronter l’Euro est plus probablement sa disparition.
Tout cela n’est pas très grave, pour François Hollande, dès lors que l’opinion française ne s’en aperçoit pas d’ici le 17 juin au soir, date du deuxième tour des élections législatives. Ce président des journalistes, élu parce qu’au moment du démarrage des primaires socialistes les médias ont donné corps à sa candidature alors ectoplasmique (sans doute grâce à l’action tenace et efficace de Madame Trierweiler justement), continue à bénéficier de leur protection. Ils s’extasient sur ses talents de prestidigitateur européen, phénomène dont la magie ne franchit pourtant pas le Rhin.
La tactique de notre président, nous expliquent en chœur ses thuriféraires, consiste à tenter d’isoler Angela Merkel, à passer une sorte de pacte latin pour lui faire cracher ses sous. Hélas, dans une instance où la majorité ne décide de rien mais où il faut l’unanimité pour parvenir à ce genre de compromis, ces menaces font petite figure. D’autant que la personne menacée est celle qui détient fermement les cordons de la bourse.
François Hollande va devoir s’y faire, mais sa pratique des motions de synthèse ne lui sera pas de beaucoup de secours dans la cour des grands.

3 -  Rue89 bien conciliant ?

Soupçonnés d’avoir grossièrement sous estimé leur patrimoine pour faire plus « peuple » et/ou échapper à l’ISF, les concubins notoires Hollande et Trierweiler, ont bénéficié du soutien sans faille de Rue89. Ne disposer que d’un patrimoine de 330 000 euros après 25 ans d’une carrière de journaliste en vue ne surprend pas outre mesure le journaliste de Rue 89 qui a enquêté sur le sujet et qui conclut, d’un clair, net et précis : «Non, Hollande et Trierweiler n’ont pas triché sur l’ISF».
Quand on lit cette prose dans le détail, on constate que, pour écarter ces interrogations légitimes, ce journaliste prend pour argent comptant, si l’on peut dire, les démentis du « cabinet » de Valérie Trierweiler.
Picorons quelques citations : « Elle possède en commun une maison à l’Isle-Adam (Val-d’Oise) avec son ex-époux Denis Trierweiler. « Ce n’est pas un château », précise-t-on au cabinet de Trierweiler, à l’Elysée. Et la valeur du bien, divisée par deux (puisqu’elle n’est que propriétaire), se situerait largement en dessous des 300 000 euros.» Circulez, il n’y a rien à voir…
Ou encore : «Il se murmure que Valérie Trierweiler aurait acheté récemment une maison à Nesles-la-Vallée, dans le Val-d’Oise. Le journal local L’Echo, le Régional a publié un article jeudi dernier faisant état d’une telle transaction. Contacté par Rue89, l’auteur de l’article, Nicolas Briard, jure avoir des sources solides. L’Elysée dément : aucun bien n’aurait été acheté par la première dame.»  Fermez le ban !
On a connu Rue 89 plus virulent et inquisitorial contre un autre occupant de l’Elysée qui ne pouvait espérer s’en tirer avec des dénégations laconiques. A propos, à quel titre exactement madame Trierweiler dispose-t-elle d’un cabinet à l’Elysée ?

4 - Zemmour, première victime de la France «apaisée» ?

En écoutant attentivement la chronique d’Eric Zemmour sur RTL, on n’entend guère de machisme ou de racisme mais une hostilité certes réactionnaire et radicale à la légitimation de la délinquance dans les banlieues par la situation sociale et, surtout, une dénonciation du clientélisme judiciaire qui pointe chez Madame Taubira, accusée de défendre celles et ceux qui votent le plus à gauche.
Victime de la France «apaisée», Eric Zemmour serait sanctionné pour avoir le premier, sur une radio de grande écoute, ouvert les hostilités contre le gouvernement. Il ne faudrait tout de même pas que Monsieur Hollande et ses troupes soient privés de la légitime quiétude de ceux qui cumulent tous les pouvoirs !

5 - Pour un euro de morale

A des journalistes qui lui demandaient de se prononcer sur le maintien d’Arnaud Montebourg, condamné pour diffamation, au gouvernement, le président de tous les François a laconiquement répondu : « Il va payer son euro, hein ».
Jurisprudence est faite désormais : pour un euro, le chef de l’Etat est prêt à gracier les diffamateurs de France. C’est une excellente nouvelle : cela va faire rentrer plein d’argent dans les caisses vides de l’Etat.

6 - La politique du zèbre

Ainsi donc, ce serait l’état de grâce sondagière, notamment pour Monsieur Ayrault. Moins on agit, mieux on se porte : les méthodes prêtées au père Queuille vont-elles reprendre du service ? On a connu des présidents qui s’abritaient derrière leur premier ministre et l’inverse. Le binôme Hollande-Ayrault inaugurera-t-il la méthode où chacun se cache derrière l’autre ? On voit ça chez certains zèbres, paraît-il.

7 - Copé, Fillon ou qui encore ?

La guerre de succession à l’UMP est donc lancée par un mot de François Fillon. Pendant ce temps, il suffit de se promener dans les rues de Paris ou d’aller s’égayer dans la nature provinciale pour constater que les candidats de ce parti utilisent peu le mot d’ordre national commun sur leurs affiches, qu’il n’y a aucune doctrine de combat. Tout miser sur l’enracinement local des sortants : le pari est risqué et l’abstention des électeurs de droite risque de faire des ravages.
Nous qui ne sommes pas à l’UMP, voici notre sentiment : peu importe l’un, l’autre ou un troisième, ce qui compte est que l’opposition à Hollande et son régime soit intransigeante. Un positionnement tiède et complaisant ne ferait que le lit du Front national, promu adversaire principal du pouvoir.



Sondage: les Européens n'aiment pas l'euro mais ne veulent pas l'abandonner

"Ni avec toi, ni sans toi", c'est un peu le sentiment face à l'euro des habitants de cinq pays européens, dont la Grèce, deux ans après le début de la crise de la dette qui plombe l'économie du Vieux Continent, d'après un sondage publié mardi par le New York Times.
"Malgré les troubles financiers qui secouent l'Europe, une majorité des habitants des cinq pays sondés préfère garder la monnaie unique, de 52% en Italie à 71% en Grèce", d'après ce sondage réalisé également en Allemagne, France et Espagne par le projet Global Attitudes du Pew Research Center.
La Grèce, pays qui risque même de sortir de la zone euro, est l'exemple même de cette contradiction, écrit le New York Times: "c'est là que les sondés ont eu le plus tendance à dire que leur pays avait été affaibli par l'intégration européenne. Et leur soutien à l'euro y est le plus fort, selon l'enquête, peut-être un signe de la tendance de leur vote au moment où de nouvelles élections parlementaires sont prévues pour le 17 juin".
D'après Bruce Stokes, directeur des comportements économiques mondiaux du Pew Research Center, situé à Washington, c'est l'aversion au risque qui est le moteur de cette apparente contradiction: les gens "réalisent (qu'abandonner l'euro) serait un grand bond dans l'inconnu".
Le soutien aux programmes d'aides dans les pays les plus touchés par la crise a divergé d'une manière qui semble aller à l'encontre des idées préconçues: le sondage a mis en évidence que 49% des Allemands sont en faveur de ces programmes, en hausse par rapport aux 42% de réponse à la même question il y a un an.
En France, à l'inverse, le soutien à ces programmes d'aide a chuté à 44% contre 53% au printemps 2010.
"Il y a un lien direct entre la perception de l'économie et la perception de l'intégration", remarque M. Stokes. "A présent, les gens sont au milieu d'une économie qui décline et ils en sont très affectés, et cela semble influencer leur volonté de s'aider les uns les autres, ce qui n'est pas sans conséquences".
Malgré le quasi effondrement de l'économie grecque, le pourcentage de grecs qui pense que l'euro est une bonne chose pour leur pays s'élève à 46%, le solde divisé à parts à peu près égales entre "une mauvaise chose" et "ni l'un ni l'autre".
En Italie, seules 30% des personnes interrogées pensent que l'euro est "une bonne chose", et 31% en France.
Par comparaison, à l'automne 2011, l'Eurobaromètre de la Commission européenne trouvait que 53% des Européens étaient en faveur de la monnaie unique, ce qui s'affichait déjà en baisse par rapport à 63% au printemps 2007, avant le début de la crise financière.
L'étude met aussi en évidence le fait que l'Allemagne est le pays le plus admiré de la zone, et sa dirigeante, la chancellière Angela Merkel, la plus respectée, malgré son combat pour plus d'orthodoxie budgétaire en Europe. Le pays le moins admiré est la Grèce.
Le sondage a été réalisé entre le 17 mars et le 16 avil auprès de 1.000 personnes environ dans chaque pays.

Cost-killing : Ces administrations où les dépenses pourraient être réduites sans atteindre à la qualité des services publics

La Cour des comptes vient de remettre un rapport sur l'état des finances françaises et cite quatre secteurs sur lesquels des efforts sont à fournir. D'autres viviers d’économies potentielles existent, comme l'immobilier de l'Etat ou les dépenses sociales.

La Cour des comptes vient de remettre un rapport sur l'état des finances françaises. Il cite quatre secteurs sur lesquels des efforts sont à fournir : les dépenses de personnel, les niches fiscales, les dépenses d'intervention et le financement des opérateurs de l'Etat. La Fondation iFRAP a aussi publié un rapport préconisant de nombreuses mesures d'économie. Sur quels secteurs l'effort doit-il être porté en priorité ?

Agnès Verdier-Molinié : La Cour des comptes estime qu’il manque 50 milliards d’économies. En adéquation avec leur analyse, notre rapport propose de baisser d’une vingtaine de milliards d’euros par an les dépenses publiques. Sur trois volets - Etat, collectivités locales et protection sociale - nous arrivons sur cinq ans à 129 milliards d’euros d’économies : 68 pour l’Etat, 25 pour les collectivités locales et 34 pour la sécurité sociale. C’est un objectif certes élevé, mais qui nous paraît totalement réaliste.
La Cour des comptes nous a rejoints sur la question des dépenses de personnel, qui est un vrai gisement d’économies. Il est paradoxal qu’au moment où il faut baisser les dépenses, on réfléchisse à une augmentation du Smic, qui, si elle était de 5% par exemple, coûterait, dès la première année, 1,5 milliard d’eurosde plus aux finances publiques sur l’ensemble de trois fonctions publiques.
Le premier vivier d’économies potentielles est la masse salariale de l’Etat et de ses opérateurs. Nous le chiffrons à 15 milliards d’euros sur 5 ans. Il y a aussi la masse salariale des collectivités locales, qui doivent aussi se préoccuper de la dérive du coût de leurs personnels. A leur niveau, nous pourrions économiser 13 milliards sur 5 ans.
Nos propositions ne consistent pas à baisser les salaires : nous proposons seulement de les geler et d’étendre la politique du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux aux collectivités locales et aux opérateurs, et mettre fin à la politique des heures supplémentaires, qui coûte très cher dans le public. La fin des heures supplémentaires permettrait ainsi d’économiser 1 milliard d’euros par an.


L'immobilier de l'Etat est-il aussi source d'économies potentielles ?

Des efforts ont d’ores et déjà été faits. Mais on peut en revanche dire que les plans de cession n’ont jamais été honorés tels qu’ils avaient été annoncés. A chaque fois, ces plans censés rapporter autour du milliard d’euros ont rapporté au maximum autour de 600à 700 millions.
On a chiffré l’effort encore possible au niveau de l’Etat à 6 milliards d’euros.
Sur l’immobilier territorial, on pourrait aussi économiser mais nous n’avons aucun renseignement sur les possessions immobilières des collectivités territoriales. On se heurte là au problème du renseignement de la donnée publique : il faut qu’on recense les possessions immobilières.
Au niveau de l’immobilier, rien qu’en imposant une logique immobilière de 12m² par agent, ce qui est la logique préconisée par l’Etat, on pourrait gagner énormément d’argent.


Cette politique immobilière, de réduction de la surface ou de cession de bâtiments, ne peut pourtant qu'avoir un impact ponctuel sur l'état des finances publiques. A long terme, permettrait-elle de retrouver l'équilibre ?

A la Fondation iFRAP, nous considérons qu’à chaque instant, quelle que soit la situation budgétaire, il faut contrôler et évaluer l’efficience de la dépense et donc remettre en question en permanence les dépenses.
Cela fait des années que nous travaillons sur la question de l’évaluation de la dépense publique, et même avec notre rapport aux 129 milliards d’économies, nous considérons que nous sommes en dessous des économies que nous pourrions réaliser. Avec 56,6 % du PIB en dépenses publiques, la marge d’économies est importante.Et ce sans pour autant changer de modèle pour la France et sans baisser la qualité des services publics, voire même en les améliorant.
Au delà de la réduction des déficits publics par la baisse de la dépense mais aussi par le fait de créer les condition de la croissance par le secteur marchand qui s’imposent à nous comme des évidences, nous devons aussi penser au moyen et long terme et à la modernisation de nos services publics. La logique de la e-administration va s’imposer de plus en plus, les citoyens font déjà de plus en plus de démarches en ligne. Cela va modifier en profondeur notre modèle administratif. On ne mesure pas aujourd’hui les économies qui seront réalisée demain grâce aux changements technologiques.
Il y a la question de la logique de la dette, mais aussi la question à plus long terme : revoir les périmètres d’intervention de l’Etat et revoir sa façon de fonctionner. Ce n’est que le début du processus, et il notre rapport ouvre des pistes sur la croissance comme sur la baisse des dépenses mais ne doit pas être considéré comme définitif. Dans les années qui viennent, il nous devrons changer en profondeur la façon de concevoir les services publics.
 

Y a-t-il d'autres sources d'économies réalisables au niveau des collectivités locales ?

Les collectivités locales sont absolument coresponsables de la dette : 20% du déficit résulte de leurs dépenses. C’est pour cela que nous proposons de mettre en place un objectif national des dépenses locales, c’est-à-dire plafonner l’ensemble de leurs dépenses pour qu’elles participent à l’effort. Le gouvernement sera contraint de négocier avec les collectivités locales pour qu’elles se mettent à prendre en considération les contraintes budgétaires.
La question des subventions aux associations entre en compte. En France, elles vivent exclusivement de subventions, qui ne sont pas contrôlées. Il serait plus sain qu’elles vivent avec plus de dons. Quand ce sont des financeurs publics qui versent des subventions, aucune évaluation n’est faite. Il y a pourtant 30 milliards d’euros d’argent public qui vont financer nos associations chaque année.
 

Le dernier volet de votre rapport concerne la protection sociale. Il serait possible d'y économiser 34 milliards d'euros. De quelle façon ? 

En matière de dépenses sociales, il y a beaucoup à faire sachant que nous avons plus de 600 milliards de dépenses sociales par an. Pour l’instant, nous proposons de fusionner tous les régimes de retraites, notamment en supprimant les régimes spéciaux. Cela nous permettrait d'économiser 6 milliards sur cinq ans. Aujourd’hui, force est de constater que les annonces faites sur les retraites ne vont pas dans ce sens mais le rendez-vous de 2013 pourrait apporter des surprises.
Sur les dépenses d’assurance maladie, et la Cour des comptes le dit aussi, arrêter la convergence des tarifs entre les hôpitaux publics et les cliniques privées ne semble pas tenable. Il y a un surcoût de 7 milliards d’euros par an dûs aux écarts de tarifs entre les actes hospitaliers publics et privés. Dans le secteur hospitalier, les dépenses n’ont pas été réduites : il y a beaucoup d’économies à faire sur les transports sanitaires (réduction de 500 millions d’euros par an en 2016), en rabotant le niveau de remboursement des affections longue durée (en le passant de 100 à 94%), et en limitant les actes inutiles.
On peut aussi réduire les dépenses de l’assurance chômage, comme cela a été fait en Allemagne. Par exemple, les indemnités pourraient être conditionnées à l’âge en raccourcissant la durée d’indemnisation pour les moins de 50 ans.

L'Allemagne, justement, est souvent montrée en exemple sur la réduction des déficits publics. Quelles a été sa méthode ?

Les Allemands ont réussi à faire baisser leurs dépenses sociales grâce aux réformes menées par le gouvernement social-démocrate de Gerhard Schröder. Dans les économies développées comme la nôtre, on peut toujours diminuer les dépenses de l’Etat, mais ce qui coûte le plus cher, ce sont les dépenses sociales, parce qu’on a des populations vieillissantes et des niveaux de protection de plus en plus élevés.
Les Allemands ont fait ce travail notamment en baissant la durée d’indemnisation du chômage et en mettant en place un vrai lien entre ces indemnités ou les minima sociaux et le devoir d’accepter un emploi si on vous on propose un. En Allemagne si vous recevez des minima sociaux ou le chômage et que vous refusez un emploi, on vous baisse ces indemnités. Dans une société vraiment solidaire, il y a autant de devoirs que de droits. En théorie, après le refus de deux offres raisonnables d’emploi par un de ses bénéficiaires, selon ce qui est prévu dans les textes, le RSA devrait être supprimé. C’est rarement le cas.


Catholique et de gauche toujours !

Jamais campagne électorale n’aura été l’objet d’autant de mots doux adressés aux catholiques. C’est que Patrick Buisson, le très influent conseiller de l’ancien président Sarkozy, n’a jamais renié son attachement à l’Eglise traditionnelle. Et quand on adopte une stratégie bien à droite sans jamais dépasser son principal rival dans les sondages, il faut aller draguer dans les zones où le filet traîne peu d’habitude et s’adresser à ces catholiques que les politiques méprisent d’ordinaire avec une complaisance non dissimulée. Alors on met le paquet, on s’offre une interview dans les pages glacées du Figaro Magazine où l’on réaffirme son attachement à des valeurs qui flirtent clairement avec les principes non négociables édictés par le pape Benoit XVI. Entre les deux tours, la blogosphère s’affole et le matraquage est tel que l’équation n’a plus d’inconnue. Sarko c’est catho.
Pourtant, la gauche n’est pas en reste et la religion du Christ ne s’encarte pas. Certes, on voit plus de gens à droite s’offusquer des attaques répétées contre certaines valeurs sociétales millénaires tant défendues par l’Eglise. Mais ils pardonnent bien vite à ceux qui les ont offensés, histoire de pouvoir retourner leur veste. Cette droite que trop de cathos consacrent, c’est aussi celle qui a préféré le marché au sacré et n’hésite pas à fustiger les rapineurs aux aides sociales tout en fermant les yeux sur les fraudes autrement plus conséquentes des larrons en col blanc. S’il n’est pas question ici de dégrader la droite de sa possible catholicité, considérons à tout le moins qu’elle n’en a pas le monopole. A gauche aussi, les catholiques existent. Pour beaucoup, cette lapalissade n’en est pas une tant ils sont persuadés que le salut est de l’autre côté du Père – comme si personne ne siégeait là où du flanc du Christ coulait, ce qui représente tout de même l’immense mystère de la transsubstantiation.
Dans son ouvrage sur Les Réseaux Cathos, Marc Baudrillard, journaliste à Challenges, décrypte cette génération de cathos de gauche qui ne se sent pas moins imprégnée de foi que ses congénères de droite : « Ce sont ces hommes et ces femmes, nés entre 1940 et 1955, parvenus aux commandes des entreprises, des journaux, des institutions politiques et culturelles, qui ont fait et font encore le gros des réseaux cathos. Ce sont eux qui lisaient et lisent toujours La Vie et Télérama. Eux qui ont piloté l’opération au Monde (NDLR : La vente de Télérama et de La Vie au Monde). Eux qui ont fait les belles heures de Témoignage chrétien. Ce sont eux qui fournissent l’essentiel des effectifs des Semaines sociales, « lieu de formation, de débat, et de proposition sur les grands enjeux de la société ». Totalement en phase avec les valeurs contemporaines –qui sont d’ailleurs largement l’œuvre de cette génération, catho et non-cathos confondus-, ils sont au faîte de leur puissance. »
Et l’auteur de citer ces figures connues du monde politique qui partagent avec le catholicisme une certaine filiation que peu oseraient imaginer. Bertrand Delanoë n’ignore rien des entrailles du catholicisme. Le maire de Paris, qui osa baptiser la place de la Cathédrale de Paris du nom du prédécesseur de Benoit XVI, malgré les assauts répétés du lobby homosexuel Act-up, est l’heureux frère d’une bonne sœur. Si Martine Aubry ne revendique aujourd’hui aucun héritage religieux, elle a baigné dedans depuis toute petite avec un père, Jacques Delors, qui osait poser un nom sur les « forces de l’esprit ». Durant son adolescence, le nouveau Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, était membre du Mouvement rural de la jeunesse chrétienne, d’abord à Cholet, puis à l’université de Nantes. Tout comme François Dufour, ancien porte-parole de la Confédération paysanne, ancien vice-président d’ATTAC et actuellement vice-président (EELV) du Conseil régional de Basse-Normandie. Sa collègue Cécile Duflot aura préféré la Jeunesse ouvrière chrétienne. Bref, la gauche aussi a ses litanies.
« Catho et de gauche : est-ce encore possible ? » titrait en octobre 2011 l’hebdomadaire Famille Chrétienne. Le journaliste et écrivain Jean-Claude Guillebaud, catholique de gauche, redevenu chrétien sans pour autant renier ses racines politiques, expliquait : « Parfois, on me demande comment je peux être de gauche alors que le Parti socialiste défend le mariage homosexuel. À l’inverse, je ne vois pas comment, en se crispant sur ces questions de société, on peut se retrouver, de fait, à droite, dans le camp de la folie néolibérale, qui est une autre forme de barbarie. Qu’ils soient politiquement à gauche ou à droite, les chrétiens sont ainsi aujourd’hui coincés entre deux feux. ». « Il reste des cathos de gauche dans l’Église, et en dehors », expliquait il y a peu l’historien des idées Philippe Portier dans Témoignage Chrétien avant d’ajouter : « Les mouvements d’action catholique notamment, en perte de vitesse depuis le milieu des années soixante-dix, font perdurer cette sensibilité. Le discours a changé. Si l’on s’oppose ici à la mondialisation libérale, on ne se situe plus du côté de la révolution et de la mort du capitalisme. Les cathos de gauche entendent simplement réformer l’économie de marché dans le sens d’une plus grande solidarité. »
Aujourd’hui, être catholique n’implique plus de prendre parti pour le Sillon ou l’Action française. Certains le regretteront mais l’espérance invite à voir que ces cœurs, balançant à gauche ou à droite, regardent tous vers le ciel.

Vers le plus grand choc fiscal de l’après-guerre

Comment notre économie surfiscalisée et fragilisée absorbera-t-elle le choc fiscal qui se profile ? Telle sera la grande question qui se posera au prochain quinquennat. Pour nous pauvres contribuables, taillables et corvéables à merci, il y a peu de doutes : nous le paierons tous très cher.
Un éditorial paru le 31 mars dernier dans le magazine The Economist, « La France dans le déni », a connu un certain écho dans nos médias. Il est vrai que celui-ci prononce un jugement sans appel sur la campagne présidentielle : « En ignorant les problèmes économiques de leur pays, les politiciens français rendent plus difficile leur traitement »].
L’éditorial de The Economist part du principe que la crise de la dette publique en Europe contraint les Etats surendettés à des réformes structurelles profondes. Son auteur cite, par exemple, le plan ‘’sauver l’Italie’’ de Mario Monti, la réforme courageuse du marché du travail entreprise par le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy et la prise de conscience brutale, par les Grecs, que l’augmentation continue des dépenses publiques, sans impôts supplémentaires, relève de l’utopie.
Dans cette vague de réformes, sur fond d’austérité, le discours de la classe politique française apparaît comme une exception. Selon The Economist, chaque candidat à l’élection présidentielle ferait autant de promesses de dépenser plus que de dépenser moins. Chacun d’entre eux se préparerait aussi à imposer davantage les contribuables.
Cet aspect du consensus politique français est sans doute, le plus inquiétant d’entre tous. Il annonce la croissance d’un Etat déjà hypertrophié, une nouvelle régression des libertés économiques, la stagnation du PIB et le maintien de millions de Français dans le chômage et la précarité.
A ce propos, nous n’entrerons pas dans le piège dialectique de savoir si tel ou tel impôt serait justifié par la réduction des déficits publics, le remboursement de la dette ou la redistribution des revenus. Pour nous, il est un fait acquis que la France a, depuis plus de trente ans, dépassé le seuil à partir duquel l’excès d’impôts tue la croissance. Le véritable défi auquel la société française doit faire face est la diminution des dépenses publiques. En effet, en 2011, elles ont atteint un record historique absolu à 56% du PIB.
Face à de telles perspectives, nous nous proposons d’évaluer les propositions fiscales des principaux candidats à l’élection présidentielle et d’en comprendre les implications pratiques pour les contribuables et notre économie.
Par souci de méthode, nous présenterons un résumé des programmes fiscaux selon un classement décroissant en termes de hausses d’impôts, telles qu’elles ont été officiellement annoncées. Cela ne signifie nullement que cet ordre serait respecté si chaque programme était mis en application. Car, dans le domaine fiscal, plus que dans tout autre, les promesses des candidats n’engagent que les électeurs.
Maillot Jaune : Jean-Luc Mélenchon
Sans surprise, le candidat vainqueur de la course effrénée aux impôts est Jean-Luc Mélenchon. Selon les experts du Front de Gauche, les hausses nécessaires à la réalisation du programme de leur parti s’élèveraient à 160 milliards d’euros. Ce coût est faramineux. Il représenterait une augmentation des prélèvements obligatoires de 8 points de PIB et de 6200 € pour chacun des 26 millions de personnes employées ou actives en France1.
Lorsqu’on sait que le revenu moyen net après impôt est, en France, de 2100 € par mois, il faudrait amputer ce revenu d’un quart pour financer le programme Mélenchon.
Quant à la promesse de faire payer ces hausses d’impôts par les riches, nul ne peut sérieusement y songer. Ils ne seraient pas assez nombreux pour en supporter la charge à eux seuls.
Les responsables du Front de Gauche le reconnaissent implicitement, puisqu’ils prévoient de faire financer ces 160 milliards de recettes supplémentaires par la suppression de toutes les niches fiscales, aussi bien les déductions accordées aux particuliers que les réductions de charges sociales, sur les bas salaires, consenties aux entreprises. S’y ajouteraient l’instauration d’impôts nouveaux sur toutes les transactions mobilières et immobilières. Cela, pour les catégories aisées comme pour les catégories moyennes2.
Plusieurs analyses montrent que le programme de Jean-Luc Mélenchon conduirait à la ruine des épargnants français et à la destruction, quasi immédiate, de plus d’un million d’emplois. Cette gageure vaut à Mélenchon le surnom d’Hugo Chavez français. Tout un symbole…
Heureusement pour notre pays, le rapport de forces politiques ne permettra, pas au programme du Front de Gauche d’être appliqué. Toutefois, le résultat de Jean-Luc Mélenchon, au premier tour, pourrait avoir un impact sur l’application du deuxième programme le plus coûteux de notre classement : celui de François Hollande.
Maillot rose : François Hollande
Le projet de François Hollande prévoit, pour sa part, l’augmentation progressive du taux des prélèvements obligatoires à 46,7% du PIB en 2017, soit officiellement 56 milliards d’euros de hausse sur la base du PIB 2011 (1600 € par contribuable).
Ce programme serait financé par sept mesures principales : i) le relèvement annuel de 0,1 point des cotisations sociales et patronales sur la partie déplafonnée, ii) La fin de la défiscalisation des heures supplémentaires, sauf pour les très petites entreprises, iii) le rétablissement de l’ancien barème de l’ISF, iv) la création d’une tranche à 45% pour les revenus supérieurs à 150.000 euros par part fiscale, v) la création d’une tranche à 75% pour les revenus supérieurs à un million d’euros, vi) l’augmentation des droits de succession et vii) l’alignement de la fiscalité des revenus du capital et du travail. La simple déclinaison du programme fiscal de François Hollande nous montre qu’au-delà des discours démagogiques, sur les contribuables gagnant plus d’un million d’euros par an, c’est essentiellement la classe moyenne qui devrait prendre à sa charge les hausses d’impôts.
D’ailleurs, le nombre de contribuables visés par la tranche à 75% (87% avec les CSG, RDS et CRDS) est épiphénoménal. La pyramide des revenus française montre que le nombre de contribuables gagnant plus de 100.000 euros par an se situe entre 1,5 et 2% du total – soit entre 45.000 et 50.000 individus). Les contribuables qui gagnent plus d’un million d’euros sont probablement moins de ½ pour mille – soit entre 2000 et 3000 individus.
Pratiquement, cette mesure ne ramènera donc rien à l’Etat. Ceci, pour une série de raisons bien connues des économistes un tantinet sérieux :
  1. L’assiette est trop faible et le taux trop élevé.
  1. Une majorité d’entre eux peut réorganiser fiscalement ses activités pour échapper à l’impôt.
  1. Ils peuvent s’expatrier dans un paradis fiscal.
  1. Même si la mesure s’appliquait de force, les contribuables concernés cesseraient de travailler préférant jouir à 100% des loisirs que leur procure leur premier million de revenus imposé à 45%, plutôt que de travailler à 87% pour l’Etat.
Si les économistes socialistes avaient étudié la microéconomie et les mécanismes psychologiques sous-jacents aux coûts d’opportunité, ils sauraient que cette mesure ne rime à rien. En l’état, elle est purement idéologique. Elle n’est ni plus ni moins qu’une interdiction, de fait, de gagner plus d’un million d’euros. C’est une taxe sur la propension à créer des richesses. Une mesure bien en phase avec les déclarations passées de François Hollande sur : « sa haine des riches ».
Encore faut-il nuancer cette haine des ‘’riches’’. Dans la pratique, le discours des hommes politiques, en faveur de la justice sociale, vise surtout les revenus privés qui dépassent les plus hauts revenus de la fonction publique à laquelle ils appartiennent, le plus souvent (François Hollande est énarque et appartient au corps de la cour des comptes)
A ce propos, il ne faut pas oublier que nombre d’hommes de l’Etat se sont octroyés des revenus mensuels élevés : 13.152 € pour un député, 11.000 € pour un ministre, 27.000 € pour le défunt directeur de Sciences-Po Paris.
Ces émoluments et les avantages en nature qui les accompagnent placent, l’élite soi-disant républicaine, dans le 1% des contribuables qui disposent des plus hauts revenus. Mais, aucun candidat à la présidentielle ne semble s’en indigner. Quoi qu’il en soit, la ‘’noblesse d’Etat’’ qui dirige notre pays est assez au fait de ses intérêts pour ne pas réduire ses revenus, à l’excès, par des mesures fiscales qu’elle proposerait à l’approbation des électeurs. Toutefois, en stigmatisant systématiquement les hauts revenus privés, l’élite politique génère un état de frustration sociale qui entretient une demande politique permanente pour l’égalisation des revenus qu’elle se propose de réaliser…
Une autre dimension inquiétante du programme de François Hollande est celle qui conduira, inévitablement, au renchérissement du coût du travail (augmentation des charges patronales et fiscalisation des heures supplémentaires). Il semble échapper aux experts socialistes que la compétitivité de la France est en chute libre par rapport à ses principaux concurrents, notamment l’Allemagne.
Peut-être, les experts socialistes se fondent-ils sur les statistiques quantitatives de l’INSEE pour soutenir que la différence du coût du travail entre la France et l’Allemagne est marginale et s’approche des 33€ de l’heure dans les industries manufacturières des deux pays.
Ce qui n’est pas dit dans ces études, c’est que si les coûts sont comparables les produits ne le sont pas. Ce dont témoigne la difficulté croissante de nos industries à exporter sur les marchés européens et mondiaux. Rappelons, à ce propos, que le déficit commercial de la France ne cesse de se creuser : – 44 milliards d’euros en 2009, – 51 milliards en 2010, – 70 milliards en 2011. Dans la même phase l’excédent commercial allemand n’a cessé de croître : + 136 milliards d’euros en 2009, + 155 milliards en 2010, + 158 milliards en 2011. Avec le programme de François Hollande, ce retard de compétitivité s’accentuerait. Le déficit commercial abyssal se creuserait un peu plus et les pertes d’emplois dans les industries exportatrices s’accélèreraient.

Maillot vert : Nicolas Sarkozy
Dans la hiérarchie du tour de France, le maillot vert est porté par le leader du classement par points. De ce point de vue, il convient bien à la troisième position occupée par le candidat Nicolas Sarkozy. Bien que Nicolas Sarkozy ait annoncé, à plusieurs reprises pendant sa campagne, que s’il était réélu il n’y aurait pas d’augmentation d’impôt, il a dû récemment reconnaître le contraire. Selon Valérie Précresse, ministre du budget, le programme du candidat Nicolas Sarkozy porte sur 115 milliards, comprenant 75 milliards de réduction des dépenses de l’Etat et 40 milliards d’augmentation des recettes sur les cinq années à venir 3.
Ces chiffres sont toutefois sujets à caution. François Bayrou les a récemment mis en cause : « François Bayrou a expliqué qu’il n’avait « rien compris » aux chiffres avancés par Nicolas Sarkozy dans la présentation de son programme, renvoyant le président-candidat de l’UMP au « cours moyen deuxième année ».  »Je n’ai rien compris aux chiffres qu’il a donnés », a-t-il affirmé lors d’un meeting devant un millier de personnes à Poitiers.  »Il (Nicolas Sarkozy, ndlr) a dit: +on a un déficit de 103 milliards, auquel j’ai ajouté 12 milliards de dépenses nouvelles, cela fait 115 milliards. Il faut donc qu’on trouve 53 milliards ». »En tant que défenseur du calcul mental dans la politique française, je dis au président de la République que s’il a un déficit de 115 milliards, il ne lui suffira pas de trouver 53 milliards (…) il va manquer dans cette affaire plus de 60 milliards », a-t-il poursuivi. « Je ne sais pas qui a écrit ces chiffres mais je prétends que ces chiffres sont à la portée du cours moyen deuxième année »4.
En toute hypothèse, l’évaluation du coût fiscal du programme électoral de Nicolas Sarkozy est particulièrement difficile. Celui-ci mélange des décisions dont le principe a été adopté mais qui ne sont pas encore entrées en application (TVA sociale, taxe Tobin sur les transactions financières) et des décisions qui seraient adoptées pendant le second mandat. Ajoutons à cela qu’un volet d’une vingtaine de milliards d’euros de hausse d’impôts n’a toujours pas été explicité. Ces hausses figurent, néanmoins, dans les projections fiscales envoyées par le gouvernement Fillon à la Commission Européenne.
A ce stade, la seule certitude est que le programme de Nicolas Sarkozy représente une hausse des impôts comprise entre 40 et 56 milliards d’euros (Entre 1200 et 1600€ par contribuable) soit deux à trois points de PIB de prélèvements obligatoires supplémentaires, par rapport à la situation actuelle.
Ces hausses se feraient selon le calendrier suivant : « Le projet de Nicolas Sarkozy se traduit […] par une hausse du taux des prélèvements obligatoires, de 43,8% en 2011, 44,6% en 2012, 45,1% en 2013, 45,4% en 2014, 45,6% en 2015 et 45,8% en 2016 » () soit 40 milliards de hausse sur la base du PIB 2011 »5.
Elles reposeraient sur six mesures principales: i) l’augmentation de la fiscalité sur les dividendes, ii) l’imposition minimale des grands groupes dont le siège est en France et dont la capitalisation en bourse est supérieure à un milliard, iii) la réduction des niches fiscales pour les particuliers et les entreprises, iv) la fin de la déductibilité des gros travaux dans l’immobilier, v) la non-réévaluation des tranches de l’impôt en fonction de l’inflation, vi) la taxation des exilés fiscaux.
Comme on peut le remarquer, ce programme n’est pas exempt de démagogie. Prenons la cible des exilés fiscaux. Qui revêtira cette qualité ? Comment ces exilés seront-ils identifiés à l’étranger ? Que fera-t-on des exilés fiscaux qui renonceront à leur nationalité pour en prendre une autre de complaisance ? Comment distinguera-t-on le patrimoine, fruit du travail à l’étranger, de celui qui a été expatrié ? Comment fera-t-on pour rendre la mesure applicable sachant qu’elle remet en cause tous les traités bilatéraux de non-double imposition ?
Une fois encore, on désigne des ‘’riches’’ à la vindicte populaire tout en se préparant à taxer les classes moyennes. L’artifice est dangereux. Il créera de nouvelles frustrations sociales quand il apparaîtra qu’un certain nombre d’impôts démagogiques ne pourront légalement être adoptés : « Près de 7 milliards de recettes affichées dépendront dans les faits de l’issue de négociations internationales plus qu’incertaines. C’est le cas de la taxe sur les exilés fiscaux (500 millions d’euros de rendement présenté), de la taxe (hypothétique) sur les grandes entreprises de l’internet (500 millions d’euros), des « 3 milliards d’euros » affichés au titre de la taxation sur les transactions financières, explicitement subordonnée à un accord de tous les Etats européens, des 3 autres milliards d’euros attendus au titre de l’impôt mondialisé sur les grandes entreprises qui nécessiterait la révision de plus de 100 traités internationaux, sans parler de l’économie de 3 milliards d’euros affichée au titre du gel des contributions à l’Union européenne ».
De même, l’imposition minimale des grandes entreprises sera fiscalement contreproductive. Celles qui avaient conservé leur siège social en France, le déménageront à Londres, Francfort ou Luxembourg.
Avec le programme de Nicolas Sarkozy tous les contribuables paieraient davantage par la TVA (sociale) et aussi par la non-réévaluation du seuil des tranches de l’impôt sur le revenu en fonction de l’inflation. Cette décision aurait de graves conséquences économiques. Le revenu réel baisserait tandis que les impôts augmenteraient sur le revenu nominal. Les contribuables verraient, ainsi, leur pouvoir d’achat comprimé par les deux puissantes mâchoires de l’inflation et des tranches sur le revenu. En outre, cette décision va rendre imposables 150.000 à 200.000 salariés et retraités modestes qui étaient exemptés de l’I.R. Corollairement, le fait de devenir imposable supprimera les dégrèvements de taxe foncière accordés à de nombreux petits propriétaires.
Quels effets attendre des hausses d’impôts annoncées par Nicolas Sarkozy, si elles étaient adoptées ? Très probablement, elles accentueraient la tendance à la récession qui se manifeste depuis le début de l’année. La demande intérieure baisserait sans que les exportations repartent. Ces deux leviers de la croissance étant grippés, ni le niveau du chômage, ni celui de la dette publique ne se résorberaient.
Maillot à pois rouge : Marine Le Pen
Du côté du Front National, il est difficile de se faire une idée du coût fiscal du projet de Marine Le Pen. Selon son discours, toutes les hausses d’impôts seraient compensées par des rentrées supplémentaires ou par un rééquilibrage de la fiscalité.
Par exemple, Marine Le Pen défend l’idée que sa proposition de sortir de l’euro et la dévaluation qui s’en suivrait redonnerait aux entreprises françaises leur compétitivité perdue. Celles-ci pourraient ainsi à nouveau embaucher. Ce qui aurait des effets positifs sur les comptes sociaux et les recettes de l’Etat.
De notre point de vue, cette hypothèse ne peut être retenue. Elle ne change en rien le périmètre fiscal de l’Etat. Techniquement, elle ne correspond pas à une baisse des impôts. Or, quand l’augmentation des dépenses publiques est programmée et que les recettes dépendent d’événements économiques aléatoires, il faut toujours s’attendre à de nouvelles hausses d’impôts.
De quel montant ? A cette question, la réponse des experts varie selon leurs sensibilités politiques. Les estimations les plus sérieuses s’échelonnent entre 20 et 40 milliards d’euros. Si l’on retient une hypothèse moyenne de 30 milliards, le Front National se place bien en quatrième position du palmarès fiscal de la course présidentielle. Et, pour rester dans l’analogie cycliste, on soutiendra que Marine Le Pen montre une certaine aptitude à grimper les courbes de la pression fiscale, mais que cette aptitude ne suffit pas à gagner la compétition. En cela, le maillot à pois rouge lui revient de droit. Plus sérieusement, quelles seraient les hausses auxquelles le contribuable devrait faire face si Marine Le Pen était élue ?
Succinctement, la candidate du Front National propose : i) de rendre plus progressive les tranches de l’impôt sur le revenu en utilisant différents taux, allant de 5,5% pour la tranche la plus basse à 46% pour la plus haute – au lieu de 41% aujourd’hui. , ii) la fin de l’abattement de 40% sur les dividendes, de telle sorte que les revenus du capital soient taxés à la même hauteur que les revenus du travail, iii) le remplacement de l’ISF par une surtaxe qui se déclencherait à partir de 790.000€ au lieu de 1,3 million aujourd’hui, iv) de taxer davantage les grandes entreprises en empêchant leurs filiales basées en France de transférer leurs profits vers leur société-mère.
Ces mesures n’ont rien d’original. On les retrouve dans des termes équivalents chez François Hollande et Nicolas Sarkozy. Là où le Front National se distingue plus nettement de ses concurrents politiques, c’est sur la fiscalité indirecte. Marine Le Pen se dit favorable à l’instauration d’une TVA sur les produits de luxe et l’instauration de droits de douane sur les produits qui concurrenceraient déloyalement les productions françaises, particulièrement ceux en provenance de Chine.
Cette proposition se heurterait aux traités européens qui instituent un tarif douanier commun. En outre, elle serait une autre forme de taxe à la consommation et une source potentielle d’inflation. En France, comme en Europe, la progression de l’inflation a été limitée, ces dix derrnières années, par les importations des pays à faible coûts de production. Une fois ce frein disparu, l’inflation repartirait mécaniquement à la hausse.
Le programme de Marine Le Pen (sortie de l’euro, dévaluation du néo-franc, droits de douane, augmentation du SMIC, monétisation de la dette par la Banque de France) est clairement inflationniste. Il reproduirait, trait pour trait, la politique économique de la France des années 1968-1983. Une politique qui n’a pas permis ni de renouer avec la croissance, ni de faire baisser le chômage de masse dont notre pays est victime depuis quarante ans.
On remarquera aussi que la candidate du Front National, qui se pose en candidate ‘’antisystème’’, partage pourtant la croyance, avec tous ses concurrents politiques, dans le postulat de la rentabilité croissante du taux marginal de l’impôt. Une théorie toujours invalidée par les faits économiques et que réfute le simple bon sens.
Aujourd’hui, pour être ‘’antisystème’’ et restaurer une croissance forte, il faudrait proposer une flat-tax de l’ordre de 25%  et la limitation des prélèvements obligatoires à 35% du PIB. Ce qui correspondrait à une diminution de 21 points de PIB de l’emprise de l’Etat sur la société française. De toute évidence, aucun candidat à la présidentielle n’a le courage de formuler de telles propositions. Certainement par peur de perdre de larges fractions de l’électorat, devenues dépendantes de l’Etat-providence. Même François Bayrou qui se présente comme le champion de la modération fiscale envisage aussi des hausses d’impôts.
Maillot blanc : François Bayrou
Dans la grande course présidentielle aux impôts, nous décernerons le maillot blanc à François Bayrou. Non pas parce qu’il serait, comme dans le tour de France, le meilleur des plus jeunes coureurs. Mais parce que son programme fiscal fait preuve d’une certaine ingénuité.
Par sa position centriste, François Bayrou veut à la fois dénoncer les dérives de l’Etat jacobin, le caractère insoutenable des prélèvements publics, fédérer les classes moyennes autour de sa candidature, rembourser la dette publique et produire français. Pour atteindre ces objectifs contradictoires, Bayrou ne peut faire l’économie de hausses d’impôts. Mais celles-ci n’étant pas accompagnées de promesses mirobolantes en faveur de la redistribution des revenus, il ne peut espérer capter qu’une faible portion de l’électorat.
En quoi consisteraient les hausses d’impôts du candidat du centre ? Fondamentalement, elles s’appuieraient sur deux mesures : i) l’adoption de deux nouvelles tranches de l’I.R., l’une à 45% et l’autre à 50% pour les revenus supérieurs à 250.000 €. ii) La transformation de l’ISF en Contribution de Solidarité sur le Patrimoine (CSP). La CSP s’appliquerait pour tout patrimoine supérieur à 1 million d’euros. Au-delà de cette valeur, un revenu fictif de 1% du patrimoine serait intégré dans l’impôt sur le revenu. En d’autres termes, pour les contribuables, taxés au taux marginal, cela représenterait 5000 € d’impôts par million d’euros de patrimoine, déduction faite du premier million. Par rapport au barème de l’ISF, retenu pour 2012, (0,25% pour les patrimoines allant de 1,3 million € à 3 millions € et 0,5% au-delà) la réforme proposée par le MODEM ne change pas foncièrement la donne fiscale. Elle offre, cependant, l’avantage de ne pas surtaxer les contribuables qui ont un patrimoine immobilier mais peu de revenus.
De ces hausses d’impôts, François Bayrou espère engranger un revenu fiscal supplémentaire de 10 milliards sur cinq ans – soit une augmentation de la pression fiscale de 2 milliards d’euros sur une base annuelle.
A ce titre, François Bayrou apparaît comme le candidat du statu quo économique. Rien ne s’aggraverait vraiment. Mais rien ne s’arrangerait non plus. Objectivement, le candidat centriste est celui qui propose la hausse d’impôts la moins élevée. Mais, fait symptomatique, une hausse quand même6.
Conclusion : tout le monde paiera
Pour nous, il est particulièrement significatif que les cinq principaux candidats à l’élection présidentielle, totalisant plus de 90% des intentions de vote, proposent tous des hausses d’impôts. Il y a là une dérive systémique inquiétante. Dans chaque pays européen, il existe au moins un courant politique pour proposer une baisse des prélèvements obligatoires, ne fusse qu’à des fins électorales. La chancelière Angela Merkel est, parmi d’autres, une habituée de ce genre d’exercice qui consiste à promettre des baisses d’impôts avant les élections qui ne sont jamais mises en application après. Ces promesses de baisse ont toutefois l’avantage de rendre politiquement plus coûteuses la moindre hausse. Elles limitent les ambitions fiscales des concurrents et la dérive des prélèvements obligatoires.
En France, la classe politique n’est pas soumise à une telle concurrence. Cela signifie que notre marché politique fonctionne toujours sur la base des promesses faites à des majorités variables d’électeurs de taxer, à leur profit, des minorités variables de contribuables.
Ce que reconnaît implicitement François Hollande : « J’ai préféré alerter les Français, de toute manière, quel que soit le président élu au mois de mai, il y aura une augmentation des prélèvements », a affirmé M. Hollande. « D’ailleurs, a-t-il ajouté, le gouvernement sortant, le président sortant ont envoyé une stratégie de finances publiques à Bruxelles dans laquelle il est prévu une augmentation des prélèvements obligatoires de 2 % de la richesse nationale. »
« Donc le grand débat de l’élection présidentielle, ce n’est pas de savoir s’il y aura plus d’impôts ou pas, c’est de savoir qui va payer les impôts, (…) qui va assurer ces augmentations de prélèvements. Et j’ai dit : ‘ce seront les revenus élevés, les patrimoines importants et les grandes entreprises, en tout cas pas une très grande majorité de nos concitoyens ».
Sur un point, nous serons d’accord avec François Hollande : si lui-même ou Nicolas Sarkozy était élu, il y aura davantage d’impôts. Par contre, comme nous l’avons vu, ce ne seront pas les revenus élevés qui payeront. Cela ne sera ni les super-riches de Hollande, ni les exilés fiscaux de Sarkozy. Inévitablement, cela sera l’immense majorité des contribuables. Et, c’est là un sombre constat : ce que préparent les deux candidats, super-favoris du premier tour, c’est le plus grand choc fiscal pour la classe moyenne, depuis l’après seconde guerre mondiale.
Comment notre économie surfiscalisée et fragilisée l’absorbera ? Telle sera la grande question économique et existentielle qui se posera au prochain quinquennat. Pour nous pauvres contribuables, taillables et corvéables à merci, il y a peu de doutes : nous le paierons tous très cher.
Pour en savoir plus :

Laurence Ferrari : démission ou épuration ?

Dans un entretien accordé au Parisien et publié ce matin, la journaliste Laurence Ferrari annonce qu’elle a décidé de quitter son poste de prestige à la présentation du JT de TF1, pour animer une émission de divertissement sur la chaine de TNT Direct 8. Un choix de carrière irréaliste qui laisse d’autant plus perplexe que la jeune femme était considérée comme une proche de Nicolas Sarkozy.
Comme pour se convaincre lui-même, François Hollande a rappelé hier soir qu’il n’y aurait aucune chasse aux sorcières avec son arrivée au pouvoir. Pourtant, après un premier lavage parmi les journalistes radio, c’est au tour de la télévision d’être touchée par une mystérieuse disparition de journaliste gênant. Laurence Ferrari déclare donc qu’elle veut changer de poste, quitter son JT et TF1. Une décision personnelle qu’elle explique ainsi :
« Cela fait quatre ans que je me bagarre pour porter ce journal. C’est la fin d’un cycle. J’ai une envie profonde de renouveau. » Envie de prendre la place de Cécile de Ménibus pour co-animer l’émission de Jean-Marc Morandini ? Envie terrible de voir son salaire diminuer considérablement ? Comme tout les professionnels !
Pour son prédécesseur, Patrick Poivre d’Arvor, le cycle avait durée 21 ans. En effet, habituellement les présentateurs des JT restent de longues années en place, car les chaines mises sur la confiance et l’habitude pour ces programmes… Étrange…
Le poste du présentateur du JT de TF1 est le plus convoité par les journalistes de télévision, il est le saint Graal des présentateurs. De la même manière, la TNT et plus particulièrement la chaine Direct 8, font office de deuxième division pour animateurs « has-been ». C’est un peu comme si Lionel Messi annonçait qu’il voulait un nouveau challenge et qu’il quittait le Barça pour aller jouer à Quevilly !
Sera-t-on considéré comme fasciste si l’on constate que Direct 8 est la chaine dans laquelle travaille Valérie Trierweiler ? Et que l’on se pose la question suivante : « s’est-on débarrassé d’une journaliste gênante en lui garantissant un petit plaçou et pas trop d’ennuis, pour qu’elle accepte de prendre le choix de cette décision inévitable sur les épaules et qu’elle ne fasse pas trop de bruit ? » Si la femme concernée jurera toujours le contraire, on est en droit de se poser des questions.
Et de craindre pour notre liberté d’expression…

FRANÇOIS HOLLANDE LE SOURNOIS, LE MENTEUR HORS CATÉGORIE, COMMENCE PAR CE GESTE , À METTRE EN PLACE LA COMMUNICATION CONTRÔLÉE PAR LE PARTI. 
LIBÉ VA BIENTÔT S'APPELER : 
"LA VOIX DU PEUPLE"

François Hollande : les mauvaises nouvelles, ce sera après les législatives 


François Hollande plus impatient que Nicolas Sarkozy ? Mardi soir, moins de deux semaines après son intronisation, le nouveau chef de l’Etat intervenait à la télévision. Nicolas Sarkozy, comme n’ont pas manqué de le souligner plusieurs commentateurs, élu le 6 mai 2007, avait entendu plus d’un mois, et la fin des législatives, pour se livrer à ce genre d’exercice d’autosatisfaction. Hollande n’aura pas pu résister si longtemps à la tentation d’apparaître. Mais attention : comme le président « normal » l’a lui-même souligné, l’entretien se déroulait sur le plateau de France 2, et pas à l’Elysée, comme le voulait jusqu’ici la coutume.
Un « simple » entretien donc, d’une vingtaine de minutes, durant lequel le président pédagogue a fait en toute simplicité son auto-promotion. Un président satisfait de son court bilan, et surtout de ses premiers pas sur la scène mondiale – il n’a d’ailleurs fait que ça depuis son investiture – qu’il juge « extrêmement positifs ». Que ce soit sa rencontre avec Barak Obama, ses entretiens à Camp David ou « l’encerclement diplomatique » d’Angela Merkel sur le terrain de la croissance. Le président normal est simplement content de lui. « Ce que j’ai promis je le tiendrai. » Surtout l’augmentation des impôts destinée à frapper « ceux qui ont le plus ». Une notion dont la barre, comme dans cette danse caraïbe (le Limbo me souffle Alain Sanders), s’abaissera de plus en plus, après chaque prestation. Un « Limbo fiscal » qui risque fort d’amener beaucoup de Français à danser ensuite devant le buffet.
Parmi les promesses qu’il se targue d’avoir déjà à moitié réalisées il y a bien sûr le retrait des troupes françaises d’Afghanistan. Mais, avant même que celles-ci aient regagné le sol français, Hollande, président interventionniste, semble prêt à les envoyer en Syrie, où l’insurrection tourne de plus en plus à la guerre civile. Ce sont en effet des propos de chef de guerre que le chef de l’Etat a tenus mardi soir sur France 2, à l’égard du régime de Damas. Une intervention envisagée bien sûr, comme en Côte-d’Ivoire ou en Libye, au nom de « l’urgence humanitaire ».
Sur le plan économique aussi il y a urgence. « Il va falloir faire un effort », a prévenu le président ravi de lui-même, sans insister davantage et surtout sans apporter plus de détails sur cet « effort » à fournir. Les mauvaises nouvelles ce sera de toute façon après les législatives. Inutile de mettre les électeurs de mauvaise humeur…
Président funambule, François Hollande nous a assuré qu’entre ses promesses et les contraintes budgétaires, il cherchait « un chemin d’équilibre ». Au risque de mettre les Français sur la corde raide ? Et si la croissance invoquée faisait défaut ? Pas de problème. « Nous trouverons des économies ailleurs. » Surtout dans la poche des contribuables.
Le président Hollande, il l’a répété, n’est pas chef de parti. Il « n’entend pas se mêler » de la campagne électorale en cours. Pourtant, mardi soir, il n’en a pas moins lancé un appel très explicite aux électeurs de gauche. « Je ne pourrais tenir mes promesses que s’il y a pour cela une majorité à l’Assemblée nationale. Si les Français veulent les réformes que je leur propose, ils auront à cœur d’accorder une majorité large, solide et cohérente au président de la République. » Le président de la République n’est pas chef du PS. Mais il compte bien être celui de la majorité socialiste qui, espère-t-il, sortira des urnes le 17 juin prochain. Pour cela, comme pour le SMIC, il est prêt à « donner un coup de pouce » aux candidats socialistes. Tout en assurant qu’il garde les mains dans les poches de sa redingote présidentielle… Mardi soir, le nouveau chef de l’Etat menait campagne électorale sur le plateau de France 2, en tenue à peine camouflée…

mercredi 30 mai 2012

Pas d'état de grâce pour Hollande et Ayrault

Selon le baromètre politique du Figaro Magazine, le nouveau couple exécutif ne jouit pas de la ferveur qui a prévalu en 1981 ou encore en 2007.
55% pour François Hollande, 50% pour Jean-Marc Ayrault. À peine trois semaines après son arrivée au pouvoir, le tandem exécutif ne connaît pas d'état de grâce. La crise explique en partie ce phénomène, peut-être également le plus faible écart que prévu au second tour de la présidentielle, et pour Jean-Marc Ayrault un nombre important de Français qui ne le connaissent pas. En tout cas, la ferveur n'est pas identique à celle qui a prévalu en 1981, même auprès du peuple de gauche. En juin de cette année-là, François Mitterrand bénéficiait selon le baromètre de l'époque, d'une cote de confiance de 74% et Pierre Mauroy de 71%! Une vraie popularité qui allait durer jusqu'en septembre 1982 pour le premier ministre et mai 1983 pour le chef de l'État. 2012 ne ressemble décidément pas à 1981, ni même à 2007. Pour son arrivée au pouvoir, Nicolas Sarkozy était monté à 63% de cote de confiance et son premier ministre, François Fillon, à 55%. L'état de grâce avait duré peu de temps puisque les courbes se sont croisées dès l'automne de la même année (novembre pour le chef du gouvernement et décembre pour le chef de l'État). Le résultat des élections législatives des 10 et 17 juin donnera une indication sur la solidité de la popularité du nouveau couple exécutif.

Manuel Valls coupe des têtes et prépare la police socialiste

Mieux vaut avoir sa carte au parti socialiste pour obtenir de l’avancement dans la fonction publique depuis le 6 mai… a fortiori dans la police nationale, où Manuel Valls a lancé une véritable chasse aux sorcières sarkozystes. Avant Bernard Squarcini et Frédéric Péchenard, sur un siège éjectable, c’est le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, que le nouveau pouvoir qui a été limogé.
On attend toujours les mesures du gouvernement socialiste dans le domaine de l’emploi et de la réinudstrialisation (malgré les agitations médiatiques d’Arnaud Montebourg). Les camarades de François Hollande sont en revanche très actifs pour faire tomber les têtes et préparer une fonction publique à leur botte.
Rien qui dépasse et ne pense pas comme eux dans ce nouvel Etat PS. Il faut dire que le parti socialiste est en manque de leviers et d’interlocuteurs pour gouverner puisqu’il ne dirige que 20 régions sur 21 et l’écrasante majorité des Conseils généraux et des mairies des grandes villes. La pluralité, on ne connait pas rue de Solférino !
Et Manuel Valls, que l’on croyait pourtant raisonnable et moins sectaire que ses camarades, fait du zèle dans la chasse aux sorcières des fonctionnaires de droite. C’est l’ensemble de l’état-major de la police nationale que le ministre de l’Intérieur veut remanier afin d’y installer des hommes à sa botte.
Des pratiques archaïques et anti-démocratiques qui ne semblent pourtant pas émouvoir grand-monde !

Audiences 


Le Premier ministre a enchaîné hier les rendez-vous avec les syndicats de salariés et les organisations du patronat. Chacun a eu soixante minutes pour convaincre — si possible — et se faire dire, bien sûr, qu’il avait été sinon entendu, en tout cas écouté.
On le sait : on a parlé à Matignon chômage, retraite, SMIC, notamment. Logique : ce sont de graves préoccupations pour beaucoup et la campagne électorale ne les a pas contournées. Et quand on a promis beaucoup, il faut donner, au moins un peu.
L’exercice, assez formel, s’apparente aux audiences données aux nouveaux ambassadeurs qui présentent leurs lettres de créance. On fait connaissance, on parle du pays, on écoute le point de vue de l’hôte sur les dossiers en cours. Il s’agit de montrer que le dialogue est noué. Mais on ne se dévoile guère. Et on prend rendez-vous pour les vraies réunions, celles où l’on négociera âprement, dans ce donnant-donnant qui est le jeu des relations diplomatiques comme celui du dialogue social.
Là, il faudra trancher, c’est-à-dire dire ce qui sera décrété, ce qui sera refusé, ce qui sera oublié, ce qui sera laissé à la négociation syndicats-patronat — et dans quel calendrier.
Depuis le jeu de dupes du Grenelle de l’Environnement, on n’ose plus évoquer les vrais accords de Grenelle, ceux qui furent réellement appliqués après mai 1968. Un autre Premier ministre (de droite), Alain Pompidou, le patronat et les syndicats d’alors avaient abouti dans la douleur à un texte qui augmentait le SMIG de l’époque de près d’un tiers et les autres salaires de 7 à 10 %, autorisait les sections syndicales d’entreprise, réformait une série d’allocations dont le minimum vieillesse.
Ces accords, il y a quarante-quatre ans, avaient été négociés dans un tout autre contexte. Mais ils ont installé l’idée que l’État, qu’il le veuille ou non, qu’il se dise libéral ou dirigiste, donne en France le ton du dialogue social, le stimule et le contrôle. Après le temps des audiences, viendra donc pour le gouvernement, celui de M. Ayrault ou même celui d’un autre, le temps des échéances.