TOUT EST DIT

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vendredi 4 mai 2012

Sarkozy a maintenu le rang de la France

Maintenir notre modeste Hexagone dans la cour des grands de ce monde ne va pas de soi. C'est un combat permanent.
C'est l'heure des bilans. Quoi qu'il arrive, un mandat présidentiel s'achève. Au cours de la campagne, la politique étrangère a été réduite à la portion congrue. Les relations avec la Chine, l'Inde et leurs deux milliards et demi d'habitants ? Billevesées. Les rapports avec la Russie ? Anecdotiques. Les menaces de guerre en Iran ? Accessoires. L'avenir de l'Afrique (2 milliards d'individus en 2050) ? Détail sans importance. Sans parler du Proche-Orient, de la Turquie. Seules les questions européennes ont été, très superficiellement, abordées.
François Hollande ne souhaitait pas se risquer sur ce terrain qu'il connaît mal et, à ses yeux, pas assez "clivant". En vérité, il n'avait pas grand-chose à reprocher à Nicolas Sarkozy. Celui-ci s'est efforcé pendant cinq ans de maintenir la France dans la cour des grands. Cela ne va pas de soi. L'Hexagone représente 1 % de la population mondiale et est désormais relégué au sixième rang (au mieux) des puissances économiques de la planète. Il possède quelques atouts : un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, une dissuasion nucléaire, une armée en mesure de dépêcher une force d'intervention, des positions historiques en Afrique et, surtout, une capacité d'influence cruciale en Europe, à condition d'agir en coordination avec l'Allemagne.

Rapidité de réaction

Mais, à vrai dire, depuis de Gaulle, la France joue un cran au-dessus de sa catégorie. Et, pour s'imposer sur la scène internationale, il faut déployer une forte dose d'énergie, avoir le sens du compromis et une grande rapidité de réaction. À sa manière, parfois brouillonne, Nicolas Sarkozy a su le faire. Que ce soit pour mettre sur les rails le traité de Lisbonne après le fiasco du "non" ; pour juguler la crise financière ; pour éviter que la guerre de Géorgie ne dérape vers un affrontement incontrôlable ; pour faire triompher la légalité en Côte d'Ivoire ou mettre à bas la dictature de Kadhafi. Bien sûr, il y eut quelques ratés et retards à l'allumage à propos de l'Union pour la Méditerranée, dans les relations avec la Libye ou face au Printemps arabe. Mais, globalement, la France a, pendant cinq ans, maintenu son rang.

Angela Merkel boutée par les urnes ?

France, Grèce, Pays-Bas, Allemagne : les cinq scrutins qui vont avoir lieu en Europe sont très différents. Mais tous pourraient livrer un verdict sur la politique d’Angela Merkel face à la crise qui affaiblirait la chancelière.
Les cinq élections à venir vont transformer le pays en profondeur. Tout d’abord, les deux élections régionales qui vont avoir lieu dans le Nord et l’Ouest de la République fédérale [dans le Schleswig-Holstein le 6, et en Rhénanie-du-Nord-Westphalie le 13 mai] diront si celle qui est aujourd’hui le dirigeant allemand le plus apprécié, et le dirigeant européen le plus puissant, a encore une chance de conserver les rênes du pouvoir.

L’élection grecque de dimanche est d’une importance au moins égale pour l’Allemagne. Une grande énergie politique et plus d’argent encore ont été investis pour que la Grèce prenne elle-même le taureau par les cornes. Si les Grecs élisent un parlement qui s’oppose à la cure d’austérité et à l’assainissement des finances du pays, l’accord conclu entre l’Europe et Athènes pourrait bien tomber à l’eau. Un tel échec serait peut-être surmontable sur un plan économique mais nuirait considérablement à la légitimité des futurs plans de sauvetage en faveur d’autres pays européens.

Critique de la politique de rigueur

Mais la politique européenne d’Angela Merkel ne sera pas uniquement soumise à la loi des urnes en Grèce. Elle le sera également en France. Au fil de sa campagne électorale, Nicolas Sarkozy s’est largement éloigné de ce qui avait été convenu avec la chancelière au temps béni de l’osmose franco-allemande, il y a quelques mois. A moins qu’il ne s’agisse de simples effets de manches. Il faut l’espérer.
Du côté de François Hollande, son adversaire dans la présidentielle et favori du scrutin, l’effet de manches est moins probable, notamment parce qu’il est allé beaucoup plus loin dans sa critique de la politique de rigueur allemande. Quand bien même il ne réaliserait que la moitié de ce qu’il a consenti en promesses dispendieuses, cela suffirait à déclencher quelques vagues qui viendront malmener la fragile carcasse européenne. Or les vagues, certains acteurs de la Bourse n’attendent que cela.
Le cinquième scrutin qui aura une grande incidence sur la politique allemande et européenne se déroule également à "l'étranger" – aux Pays-Bas. La coalition chrétienne-libérale y avait été tolérée par le populiste Geert Wilders et vient d’échouer sous la pression des impératifs de réduction de la dette. Les prochaines élections, qui se tiendront au sortir de la trêve estivale, décideront également du sort politique du chef du gouvernement, Mark Rutte, l’homme qui s’est avéré l’un des partenaires les plus fiables et les plus efficaces de la chancelière allemande sur les sujets de politique européenne.
Sur place, l’enjeu est plus vaste encore. S’il avait jusque-là surtout orienté sa politique de haine contre les musulmans, Geert Wilders la redirige désormais peu à peu vers une ligne antieuropéenne. S’il devait payer, un tel revirement risquerait de favoriser l’essor des populistes europhobes sur l’ensemble du continent. D’autant que, pour faire le lien avec la France, Marine Le Pen semble avoir un objectif précis en cas de défaite de Nicolas Sarkozy : diviser l’UMP et annexer son aile droite. Ce qui risquerait d’étendre la dynamique antieuropéenne au centre de l’échiquier politique.

Répercussions au-delà des frontières

Difficile de savoir si les élections en France et aux Pays-Bas finiront également par déboucher sur la fondation d’un nouveau parti de droite en Allemagne. Jusqu’à présent, le pays est parvenu avec un certain succès à étouffer dans l’œuf toute velléité de cet ordre. Reste à savoir ce qui se passera en cas de victoires de la droite chez nos voisins occidentaux.
Une chose est sûre à la veille de ces cinq élections : les scrutins qui ont lieu en Europe, et plus particulièrement chez nos voisins immédiats, sont aujourd’hui au moins aussi importants qu’une élection dans un Land allemand – même le plus vaste. Compte tenu de l’ampleur des répercussions de ces scrutins par-delà les frontières, on pourrait théoriquement se poser la question de savoir pourquoi les électeurs allemands ne seraient pas autorisés à participer – ne serait-ce qu’un peu, à hauteur d’une voix sur cinq, par exemple – aux scrutins néerlandais et français. Et vice-versa, bien entendu.
Une autre bizarrerie saute aux yeux : même si elle fait figure de femme forte de l’Europe, Angela Merkel ne serait sans doute pas élue présidente de l’UE par les Européens. Si elle était élue directement par le peuple allemand, elle recueillerait la majorité des suffrages. Du fait des impératifs particuliers qui prévalent en Allemagne du fait de la coalition en place, elle pourrait, en dépit de sa popularité et des aléas de la vie politique, se voir bientôt dépossédée de son pouvoir. En d’autres termes : Angela Merkel cornaque une Europe qui ne peut pas la blackbouler, et sera peut-être involontairement évincée du pouvoir par des Allemands qui n’ont au fond aucune envie de la voir partir.
Tout cela est du point de vue de la légitimité démocratique pour le moins tordu, pour ne pas dire complètement absurde. Mais cela n’en reste pas moins passionnant.

Le noir est une couleur


Parce que l’électeur est une fleur fragile à entourer de mille soins, la plupart des postulants à un mandat politique s’évertuent à peindre l’avenir en bleu ou en rose. Pas François Bayrou. Sa spécialité, c’est le noir.
Bayrou est le Cassandre des élections ; à côté de lui, les écologistes sont d’aimables épouvantails. Leur peur du nucléaire fait pâle figure à côté des catastrophes pressenties par le candidat centriste. Il est convaincu que l’effondrement de la Grèce préfigure ce qui attend la France. C’est, dit-il, le dernier moment avant le précipice pour sauver notre modèle social et républicain.
Ce genre d’axiome austère ne fait pas recette : 3,27 millions de voix le 22 avril, 9 % des suffrages, une cinquième place, derrière Jean-Luc Mélenchon. Chez Bayrou, le trou aussi est noir. Le voilà menacé de marginalisation durable.
Pour rebondir, il franchit le Rubicon, à la manière centriste. Pas de consigne donnée à ses électeurs, dont il sait qu’ils se répartiront (mais dans quelles proportions ?) entre François Hollande, Nicolas Sarkozy et le vote blanc. Mais à titre personnel, par hostilité aux raidissements de l’UMP, il votera Hollande. C’est une rupture avec le centre droit, un pied-de-nez à Sarkozy et une tentative (désespérée) de redonner une force spécifique au centrisme, ce qui sera évidemment plus facile si l’UMP éclate pour cause de défaite.
Dans l’immédiat Bayrou peut se consoler en se disant qu’il a raison trop tôt. Son leitmotiv («un pays endetté est un pays malheureux ») fait son chemin. L’obligation de réduire la dette des Etats s’installe dans les esprits. La maîtrise des dépenses publiques n’est plus une aberration, c’est une sage précaution -et, dans le meilleur des cas, un projet de gouvernement.
Aux yeux de Bayrou, qui se targue d’anticiper mieux que les autres, l’option est idéale : jouer avec le noir jusqu’à en tirer de la lumière, en période de marasme profond, ça aide et pour tout dire ça soulage.

L'Europe, si absente, si présente 


Quelle sera la politique étrangère de la France au lendemain de l'élection ? Ceux qui auraient aimé en savoir davantage durant le débat télévisé seront restés sur leur faim. Pas un mot sur la Chine. Pas davantage sur la Russie, l'Afrique ou le Proche Orient. Rien sur le Printemps arabe qui concerne pourtant la France et des millions de Français. Juste quelques mots sur la menace terroriste au Sahel, qui a permis aux deux candidats d'exprimer pudiquement leur seul point d'accord. Et une minute sur l'Afghanistan, même si le débat est désormais essentiellement technique, sur le rythme du retrait, pas sur son principe.
Bref, circulez, le monde peut attendre. C'est sur l'économie qu'on gagne une élection, pas sur la diplomatie. Et peu importe, diront les pragmatiques de la machine électorale, si c'est là l'un des deux grands domaines réservés de l'homme que tout un pays, justement, doit choisir ce dimanche.
Concernant plus strictement les questions européennes, le climat, mercredi soir, était toutefois différent, plus étrange. Bien sûr, on a beaucoup entendu parler de l'Allemagne, « le » bon élève, l'un vantant sa compétitivité, l'autre sa concertation sociale. On a entendu l'Espagne citée en exemple à ne pas suivre. Mais, au bout du compte, peu de choses sur les grandes questions du moment, sur la stratégie pour sortir de la crise de l'euro. Comme si l'Europe, sujet tabou pour tout candidat soucieux de ne pas froisser les extrêmes (ni ses propres troupes eurosceptiques), était à la fois omniprésente (et pour cause : notre économie en dépend) et curieusement absente en tant que telle.
Dès lundi matin, pourtant, ce sera le sujet de préoccupation numéro 1 du nouvel élu, quel qu'il soit. La crise n'est pas derrière nous et, depuis trois ans, on ne cesse de revenir au défi essentiel auquel est confrontée l'Europe : se relancer ou s'exposer à son éclatement. Les déclinaisons sociales, économiques et politiques de cette crise sont de plus en plus évidentes à travers le continent. La perte de crédibilité des partis traditionnels et la montée des extrémismes sont des signaux désormais récurrents. Le chômage des jeunes est une plaie qui s'étend.
En outre, si la fracture Est-Ouest a pu accompagner la construction européenne dès sa naissance après-guerre, la vraie frontière, très insidieuse, qui est en train de se dresser, est une frontière Nord-Sud, forgée par l'austérité et la récession. Plus on tarde à y répondre et plus l'écart de compétitivité, déjà important, se creuse entre la Méditerranée et la mer du Nord.
C'est la raison pour laquelle de nombreuses voix, même chez les spéculateurs les plus pragmatiques, évoquent la nécessité de faire faire à l'Union européenne un saut fédéral afin que l'euro cesse d'être une proie facile pour les marchés et devienne un instrument monétaire au service d'une vision politique. Cela implique un renouveau du couple franco-allemand, un débat sur le rôle de la BCE, sur la gouvernance économique, sur la façon de réintroduire le principe de solidarité, sur la validation démocratique de l'édifice européen. Ces débats peuvent paraître abstraits, ils ne le sont pas. En tous les cas, pas plus que l'avalanche de chiffres de l'autre soir. Car sans une action collective et concertée des Européens, il sera difficile à quiconque de trouver la recette miracle dont rêvent les deux candidats : allier la rigueur et la croissance.

La gauche : un peuple sans idéologie

À Athènes au temps de Solon, à Rome au temps des Gracques, les pauvres s’opposaient aux riches pour le partage des terres et des richesses sans qu’on y parlât de gauche et de droite.
La gauche moderne est née avec la philosophie des Lumières et la Révolution française. A la défense du peuple contre les grands, elle a associé l’idée de progrès : un projet que l’on appellera utopique ou idéologique de transformation de la condition humaine. Le XXe siècle a montré à quelles extrémités pouvait conduire un tel projet dans ses formes les plus radicales. On peut dire en simplifiant qu’aujourd’hui, le mondialisme a tellement affaibli les classes populaires que la gauche, vidée de son antique contenu social, n’est plus qu’idéologique. Autrefois, le peuple sans l’idéologie, hier l’idéologie et le peuple, aujourd’hui, l’idéologie sans le peuple !
Et comme l’idéologie est intrinsèquement stérile, c’est pourquoi on cherche en vain dans l’action de la gauche depuis vingt ou trente ans, un impact positif sur la situation des Français.
A la rigueur pourrait-on sauver de ce bilan calamiteux une institution comme le RMI, malgré le désordre de sa mise en œuvre. Répartir dans toutes les communes des grandes métropoles les logements sociaux peut être aussi, à notre sens, tenu pour utile, même si le meilleur moyen d’empêcher les ghettos est d’abord d’assurer la sécurité.
Mais le bilan général est négatif. Disons-le clairement : on trouve, comme nous l’avons montré en introduction, dans la plupart des griefs qui sont aujourd’hui ceux des Français vis-à-vis de leurs gouvernants, une décision prise ou inspirée par la gauche (et souvent continuée passivement par la droite)
À l’origine de ce désastre politique, cette immense révolution que constitue la mondialisation : mettant en concurrence tous les systèmes sociaux du monde, elle conduit tout naturellement à privilégier le "moins disant" social ou fiscal et à rendre presque impossible, dans un pays donné, tout projet social un peu consistant. Si ce pays veut, malgré tout, maintenir, sans protection aux frontières, un certain nombre d’acquis sociaux, comme c’est aujourd’hui le cas de la France - et de la plus grande partie de l’Europe - il assistera au dépérissement inexorable de son tissu industriel ou agricole. S’il s’avise en plus de maintenir des minima sociaux (et quoi de plus légitime ?), il le paye d’un volant de chômage plus ou moins important : c’est le choix, que, de facto, la France a fait depuis vingt ans. Ceux qui dénoncent la "préférence française pour le chômage" ne disent pas autre chose : une dénonciation bien mal venue cependant quand elle émane d’une gauche européiste et mondialiste de type rocardien !
A la rigueur, un pays donné pourrait-il compenser des choix sociaux avancés en jouant sur la variable monétaire : plus social, moins compétitif mais avec une monnaie plus faible, il pourrait encore s’en sortir. Or, comme pour aggraver leur cas, le pays de la zone euro se sont privés de cette arme.
La mondialisation, c’est-à-dire la libre circulation des marchandises, mais aussi des capitaux et de la main d’œuvre agit comme un vaste système de vases communicants des inégalités sociales. Comment le travail, nécessairement plus statique, résisterait-il aux pressions d’un capital désormais entièrement mobile ? Le magnat américain Warren Buffet n’a pas tort de dire que, grâce à la mondialisation, la lutte des classes a trouvé son aboutissement et que c’est le capital qui a gagné la bataille : grâce à elle, la finance a écrasé la classe ouvrière, dont le pouvoir d’achat stagne depuis bientôt vingt ans, quand il ne régresse pas,  alors que la valeur des patrimoines explose.
Mais qui ne voit que cette évolution, éminemment défavorable aux salariés de tous pays - et à fortiori à ceux qui n’ont pas de travail - trouve son fondement dans une idéologie progressiste ? Le moteur fondamental de la mondialisation, dont les instruments (GATT, FMI, Marché commun, etc.) se sont mis en place après la guerre, fut la réaction à toutes les formes de protectionnisme de la période précédente que, de manière hâtive, on avait assimilé au nationalisme et au fascisme, aujourd’hui au "populisme". Au fondement du mondialisme, se trouve l’hostilité au fait national, dénoncé comme un danger de guerre, mais dont on craint surtout qu’il amène des droits de douane, le contrôle des changes ou des entraves à la libre circulation des capitaux. Cette hostilité  s’est radicalisée à partir des années quatre-vingt, au fur et à mesure que tombaient les dernières barrières héritées de l’ancien monde. Droit de douane égale autarcie égale camp de concentration : telle est l’équation inavouée de la nouvelle gauche  mondialiste. La volonté, pourtant légitime, de contrôler les flux migratoires est assimilée au racisme. L’antiracisme, devenu, dit Alain Finkielkraut, le marxisme de notre temps et généralement plus haineux que ce qu’il dénonce, est aussi au cœur de l’idéologie mondialiste. Il tend en réalité à préserver la liberté de circulation des travailleurs de tous pays et donc leur concurrence pour le plus grand bénéfice des employeurs. Un banquier américain dénonçait il y a quelque temps à la tribune de Davos le retour du "populisme" : qu’entendait-il par-là ? Rien d’autre que volonté de réglementer le système bancaire, une réglementation qui naturellement ne pouvait être que nationale. Dans ce nouveau contexte, se dire milliardaire et de gauche – de gauche, non point pour le partage de la richesse, cela va de soi, mais sur les questions de société, l’ouverture des frontières ou la défense de l’environnement - n’est plus un oxymore, c’est la meilleure posture que puisse prendre aujourd’hui un milliardaire un peu dégourdi, surtout s’il a compris que la tranche d’impôts à 75 % proposée par François Hollande n’était qu’un effet d’annonce. Le think tank Terra nova qui se veut la pointe avancée de la recherche stratégique du parti socialiste (et qui est financé par plusieurs multinationales américaines) préconise que ce parti largue une bonne fois pour toutes la classe ouvrière, vouée, dit-il, au lepénisme, pour se tourner résolument vers les nouvelles couches urbaines : jeunes diplômés, cadres émancipés, bref la France "bobo". 
Ainsi, le Parti socialiste n’est plus celui de la classe ouvrière, ni même celui des fonctionnaires, mais celui de la partie la plus irresponsable de la bourgeoisie.

Bayrou votera pour Hollande au second tour

Le président du MoDem justifie sa position par «la course à l'extrême-droite» à laquelle s'est livrée Nicolas Sarkozy entre les deux tours, mais il refuse toutefois de donner «une consigne de vote générale».

Le suspense a pris fin à 19 h 23, jeudi soir. À dire vrai, il s'était déjà étiolé dans la journée, les proches de François Bayrou laissant entendre que le président du MoDem pourrait ­surprendre. «Je ne donnerai pas de consignes de vote, a-t-il d'abord précisé. Chacun de mes électeurs votera en conscience.» Puis, il a fait part de son «jugement personnel», refusant le vote blanc («Ce serait de l'indécision», a-t-il dit) et fustigeant la campagne de second tour du président-candidat avant de déclarer: «Reste le vote François Hollande. C'est le choix que je fais.»
Cyril Chadé, membre du conseil national et militant dans le Rhône, a salué «un instant historique». «C'est la logique de l'indépendance du centre. Jamais nous ne serons inféodés à la droite», a-t-il poursuivi. Florence Bistagne, élue MoDem de Marseille, a évoqué «une vraie rupture historique avec vingt ans de centrisme».
«On a gagné», a écrit sur son compte Twitter Sophie Goy, responsable du MoDem à Marseille, favorable, comme Jean-Luc Bennahmias ou Christophe Madrolle, au soutien à François Hollande.

Vote blanc en 2007

Lors d'une réunion du comité stratégique, jeudi matin à huis clos, les quelque vingt-cinq membres sur quarante avaient demandé à François Bayrou, à la «quasi-unanimité» selon l'un d'eux, de «prendre une position nette». En 2007, l'ancien troisième homme de la présidentielle avait refusé de rendre un avis tranché. Et avait juste indiqué qu'il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy. Bien plus tard, il confiera avoir alors voté blanc.
Mercredi soir, pourtant, François Bayrou semblait se diriger vers une «non-consigne de vote», accompagnée d'un «jugement personnel» sur «les forces et faiblesses» des deux finalistes de la présidentielle. Mais voilà! Après le discours de Toulouse de Nicolas Sarkozy sur les frontières, ou encore après l'appel du pied de son ministre de la Défense Gérard Longuet en direction du Front national, de très nombreux militants centristes ont fait remonter leur «trouble» auprès du siège.
Jeudi matin, dans une tribune au quotidien Le Monde, l'ex-ministre Philippe Douste-Blazy, cofondateur de l'UMP qui soutenait François Bayrou au premier tour, expliquait pourquoi il ne voterait pas pour le président sortant: «Ce que je reproche à Nicolas Sarkozy, c'est d'abîmer l'idée de frontière et de proposer aux générations futures comme idéal une porte blindée car, à l'opposé de lui, je pense que le propre d'un homme politique est d'aider son peuple à embrasser de nouvelles frontières.»
Tout au long de la journée, selon des témoins, François Bayrou a écouté les intervenants, «sans préciser son opinion». Une piste évoquée, racontait un élu, était qu'il «appelle finalement à voter pour François Hollande tout en se déclarant premier opposant du même». Un «titre» dont le président du MoDem s'était déjà honoré en 2009 sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Jeudi, il a assuré n'avoir mené aucune négociation avec personne et affirmé que le MoDem ne siégerait pas dans le prochain gouvernement.
CET HOMME EST PATHÉTIQUE, IL L'A TOUJOURS ÉTÉ. 
LE CUL ENTRE DEUX CHAISES, BIEN AU CENTRE, MAIS LE CENTRE N'EXISTE PAS, LE CENTRE C'EST L'INACTION.

Débat : le New York Times souligne le « mépris » de Hollande

Dans un article consacré au débat présidentiel français, le journal américain New York Times s’étonne des mauvaises manières de François Hollande, qui n’a cessé de couper la parole à Nicolas Sarkozy et qui a fait preuve de « mépris ». On est loin de l’analyse des journalistes socialistes de Libé, de Mediapart et du Nouvel Obs…
Contrairement aux journalistes français, aveuglés par leur militantisme, les observateurs américains ont vu un enfant mal élevé agresser un président de la république et lui manquer de respect.

« Monsieur Hollande, essayant d’amoindrir sa réputation de douceur et de charme, a été un débatteur agressif , interrompant souvent monsieur Sarkozy sans la moindre déférence et même avec un mépris visible. » Voici comment le New York Times décrit ce débat que les journaleux français essayent de faire passer pour une victoire de Hollande.
De l’agressivité mal placée, un refus de débattre des vraies questions, des attaques à répétition pour éviter d’aborder son propre bilan catastrophique et le mépris socialiste de ceux qui se pensent meilleurs et qui ont déjà gagné. Voilà les ingrédients du débat retenus par les observateurs extérieurs.
Le New York Times revient ensuite sur le fond du débat et explique comment Sarkozy a mouché François Hollande sur la dette. L’article reprend la phrase du président « c’est une erreur de 100 millions que vous faites. Cela montre votre incompétence ». Pour les journalistes du New York Times, « le débat a continué, mais monsieur Sarkozy avait raison ». On ne peut être plus clair ! Pour rappelle, le New York Times est un journal plutôt démocrate (de gauche), dont le sérieux et la rigueur journalistique (contrairement à la presse française) sont salués sur l’ensemble de la planète !
On voit donc bien que François Hollande s’est couvert de ridicule à l’international et a prouvé qu’il n’avait pas les compétences requises pour un débat sous tension. On voit surtout l’écart incommensurable, que l’on constate depuis le début de la campagne, entre le traitement engagé, presque militant, des journalistes français en faveur de François Hollande, et la vérité décrite par les analystes extérieurs qui ont un peu de recul !
Français, soyez prêts à vivre 5 longues années de propagande officielle sur l’ensemble des médias de notre pays.
Ce débat fait pensé à l’altercation de Mélenchon avec Marine Le Pen avant le premier tour. Tous les journalistes, émerveillés, avaient expliqué que Mélenchon avait écrasé Marine. On a vu le résultat. Puissent les Français prouver à nouveau qu’ils ne sont pas des moutons…

« J’ose » : les vidéos compromettantes pour Hollande

Deux nouvelles vidéos viennent illustrer un peu mieux ce qu’est le « J’ose », la boite sensuelle où François Hollande emmène sa petite fille de 20 ans pour qu’elle lui attire les faveurs des éléphants socialistes, dont DSK. Quand un homme est prêt à tout pour accéder à la présidence…
Ces deux vidéos se passent de commentaire. On comprend bien l’ambiance malsaine et perverse qu’apprécient tant la gauche caviar et François Hollande. Répugnant !
Cet homme, qui veut redresser la France, est un papa qui emmène sa petite fille dans ce genre d’endroit. Quel père irait dans des boites de ce style avec sa fille de 20 ans ? Un socialiste, certainement. Un président, espérons pas pour la France !
Ce sont ça les endroits où va le « président normal » ? Il se fait passer pour proche du peuple mais il compte passer ses soirées avec DSK et Dray dans des boites coquines de luxe. On est loin de la fausse paparazzade organisée dans une supérette par Flamby et Voici
Une honte qui prouve que les socialistes et Hollande se croient tout permis.
Sur le plateau de C dans l’air, l’analyste politique prononce cette phrase à laquelle il n’y a rien à ajouter : « Cette gauche qui vit bourgeoisement, qui n’a pas de valeur moral, ça dégage une mauvaise odeur ! »
Petite visite guidée de la boite où devait se rendre François Hollande pour rejoindre sa fillette, son ex femme et son fils (oui, oui, c’est très sain !) :
  


J’Ose - Restaurant Tendance et Bar Club à Paris... par Citiscreen

Le débat qui n’a pas eu lieu


La lippe arrogante, le regard creux, les traits sévères et impassibles, chaque geste si manifestement étudié à l’avance qu’il lui a fallu à maintes reprises quelques microsecondes pour l’ajuster, François Hollande était, mercredi soir, tout sauf avenant. Tendu, haineux, plein de colère rentrée, il laissait exploser sa hargne à travers les incessantes interruptions dont il a mitraillé les propos de Nicolas Sarkozy, mollement reprises par David Pujadas. Au point de rendre le candidat-président (presque) sympathique.
Jean Madiran nous avait prévenus – je me souviens du temps de notre « petite classe » à la rédaction de Présent : face à un adversaire de gauche, celui qui tient un discours plus à droite, moins loin de nous, fût-il aussi notre adversaire, en paraîtrait persuasif.
Froid comme un accusateur public de 1793, François Hollande minimisa tour à tour certains éléments et conséquences de son programme, tout en niant certaines de ses déclarations passées les plus sectaires. Rien de très précis pour les Verts ni pour les Rouges de Mélenchon à se mettre sous la dent, du coup : auront-ils été convaincus ? La question est finalement inutile : chacun sait que le débat est un exercice de style. Mais le style du candidat socialiste, décidément, n’est pas possible. Comme l’a dit une amie venue passer une « soirée copains » pour regarder le débat : mettez une blouse blanche à François Hollande et il vous ferait irrésistiblement penser au vendeur du rayon crémerie du Monoprix du coin, tendance sous-payée et revêche.
L’essentiel n’est pas là, direz-vous. Et Nicolas Sarkozy, plus spontané, plus combatif mais moins agressif, plus direct, plus rompu aussi au dialogue et à la négociation, a contre lui son bilan (il n’a d’ailleurs pas assez mis en évidence les lourdeurs socialistes qui entravent tant de réformes nécessaires, notamment dans l’Education nationale). Ce qui était à l’avantage de Hollande.
Mais on a eu affaire à deux expressions d’un même système. Deux hommes politiques qui, avec leurs différences mais aussi leur accord profond sur l’européisation de la France, n’ont pas fait entendre les arguments ni proposé les solutions dont elle a si cruellement besoin.
Ils ont parlé de la crise, sur le plan technique, et de ses conséquences qui sont terribles pour l’ensemble de l’Europe, sans remettre en cause la construction européenne qui la renforce et en rend les conséquences, pour certains, beaucoup plus dramatiques.
Ils ont évoqué le chômage, les retraites, le poids de la protection sociale, sans mentionner la réalité du suicide européen par le refus d’enfanter, ni le drame que constitue la poursuite d’une immigration légale – à 90 000 par an comme la rêve Sarkozy ou à 180 000 comme l’accepte son adversaire, mais c’est le niveau où elle est arrivée sous sa présidence – qui fait venir une majorité de miséreux mal formés alors que les Bac+5 fuient le niveau des prélèvements obligatoires et les lourdeurs administratives de leur propre pays.
Ils ont parlé de l’école et de ses problèmes, Hollande voulant y engouffrer plus de moyens et Sarkozy osant prôner plus de rigueur et d’exigence… Mais aucun ne dénonce le désastre intellectuel et moral où ont mené des décennies de confiscation de l’éducation de la jeunesse aux parents, sous la houlette de pédagogistes aux commandes de la rue de Grenelle dont droite et gauche ont été les complices volontaires ou impuissants.
Ils sont passés à côté du nécessaire redressement intellectuel et moral, même si l’un – Sarkozy – met avec justesse l’accent sur la responsabilité de chacun, le droit des familles de transmettre un patrimoine et un héritage, la nécessité de libérer le travail. Mais quelle liberté, quelle responsabilité dans une France engloutie dans l’Europe ?
Ces problèmes, ils sont là, ils s’aggraveront vite avec Hollande, moins rapidement avec Sarkozy qui a tout de même à son actif, sous sa présidence, l’ouverture d’espaces de liberté pour ceux qui prennent en main leur travail, pour ceux qui veulent échapper au Mammouth scolaire sclérosé par la gauche.
Ce débat-là n’a pas eu lieu. Mais il est essentiel, celui des libertés menacées…

Tesson : "La haine poursuit Sarkozy depuis 2007"

Hollande a attaqué sauvagement le bilan du président sortant. 

Nicolas Sarkozy a entamé mercredi soir, en situation de faiblesse, le débat qui l'a opposé à François Hollande. À double titre : d'une part, le succès de son concurrent au premier tour de l'élection le mettait en position de challenger et, d'autre part, il avait à défendre un bilan de sortant, ce qui n'est jamais confortable, à plus forte raison lorsque ce bilan est sauvagement attaqué par l'adversaire. Il aurait pu néanmoins franchir brillamment l'épreuve et en retirer un avantage non pas décisif, mais appréciable. Ce ne fut pas le cas.
Aussi convaincu, éloquent et même flamboyant que sait l'être devant les foules le président-candidat, aussi réservé est-il apparu en face d'un concurrent mordant et sûr de lui-même. Était-ce un choix tactique ? Voulait-il amener son adversaire à offrir de lui-même une image d'agressivité et d'arrogance inattendue ? Auquel cas, il y a réussi. Le fait est que Hollande s'est livré sur tous les sujets à une attaque implacable du bilan de Sarkozy, forçant celui-ci à la défensive et lui interdisant d'élever le débat.

"Une bataille de chiffonniers"

L'exercice manqua d'intérêt. Il s'enlisa le plus souvent dans des querelles de chiffres qui échappent au commun des mortels. Il ignora les grands bouleversements qui secouent actuellement le monde. Il n'apporta rien que de conventionnel sur la vision de l'avenir des deux concurrents, sur leur projet politique respectif et sur leur philosophie. L'échange sur le thème du rassemblement fut une caricature d'un dialogue de sourds indigne du souci de vérité affiché par les deux candidats. On attendait de la gravité, on a eu en spectacle une bataille de chiffonniers.
Le coup est nul. Cette campagne n'aura décidément pas été à la hauteur de ce qu'exige la situation d'urgence dans laquelle est plongé le pays et de ce que mérite le peuple dont on répète si volontiers qu'il souffre. On l'appelle à se rassembler et l'on n'utilise que le langage de la revanche, sinon de la haine, cette haine qui poursuit depuis mai 2007 le président sortant.