TOUT EST DIT

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dimanche 30 décembre 2012

MOBILISATION GÉNÉRALE

APPEL DU 13 JANVIER 

Le durcissement de l'anti-hollandisme

À l'antisarkozysme primaire succède semble-t-il une fronde de même nature contre le nouveau locataire de l’Élysée.

Rebondissons sur l'analyse du journaliste du MondeSamuel Laurent, qui a étudié la blogosphère politique française en coopération avec Linkfluence.
Il écrit dans son chapitre"Anti-hollandisme" et ponts avec l'extrême droite :
Si Opposition Républicaine essaye de faire dans la critique "de fond" et "s'interdit de tomber dans la facilité de taper sur 'Flanby'", le sobriquet dont les sympathisants de droite affublent souvent François Hollande, d'autres ont moins de scrupules. De sa cravate de travers à sa compagne en passant par ses tics de langage, le "Hollande bashing" fleurit dans la blogosphère de droite, comme l'antisarkozysme avait servi de ciment à celle de gauche entre 2007 et 2012.
Il est vrai que mes propres billets sur mon blog ne sont pas exempts de cette tendance qui consiste à nommer le président de la République du nom d'un dessert lacté caramélisé. [1]
Alors, posons-nous la question : pourquoi l'anti-Hollandisme ?
Réponse : parce que Hollande a été élu, non pas sur un programme, mais avant tout parce que les gens ne voulaient plus de Sarkozy. Qui l'affirme ? Tout le monde, surtout à gauche :
  • Ainsi dans la gauchosphère trouve-t-on l'argument suivant dans le blog voie militante : "Raison #1 : Sarkozy n’aime pas les gens. Nous nous souviendrons longtemps de ses insultes répétées, de ses frasques. Je crois que ce n’est pas le cas de François Hollande."
  • De même dans les tribunes d'intellos qui s'expriment dans le Monde et commencent par "Beaucoup d'électeurs veulent faire barrage à Sarkozy".
  • Aussi du côté des élus socialistes comme Raymond Occolier qui affirme "Les gens n’avaient pas bien lu le programme de François Hollande ! Les Martiniquais ont d’abord voté contre Sarkozy. Certains étaient certes conscients du projet de « mariage » homosexuel, mais ils s’imaginaient que cela ne passerait jamais dans l’opinion, tout comme le vote des étrangers."
La première source du "Hollande bashing", c'est la campagne de Hollande elle-même. Les meilleurs opposants au nouveau président ont été les communistes qui voient en Hollande un capitaine de pédalo, et les socialistes, qui savent qui est Hollande. Surtout son ex compagne, Ségolène Royal. Cela n'a pas échappé aux membres de l'UMP qui en ont profité dans ce clip pour moquer leurs opposants politiques : 
La deuxième source du "Hollande bashing", c'est l'attitude outrancière de la gauche socialiste entre 2007 et 2012. On pouvait ne pas être d'accord avec Sarkozy, ses nationalisations, ses augmentations d’impôts, ses lois et son interventionnisme ultra étatiste ainsi que sa politique keynésienne et ultra socialiste, mais fallait-il l'attaquer sur sa taille, ses origines familiales, son phrasé.
Sur le plan politique, peut-on :
  • dénoncer (à juste titre) la droitisation de l'UMP et ne pas dénoncer la gauchisation du PS ?
  • insister sur les affaires qui concernent l'UMP et ne pas voir celles au PS ?
Il faut de la cohérence. Si on ne veut pas d'un petit (de taille) avocat de Neuilly à la diction incertaine et entouré de gens mis en examen ou condamnés, prêts à tout pour gagner y compris à défendre certaines des idées de la fille à papa de Saint-Cloud, alors comment peut-on vouloir d'un petit (de taille) énarque de Neuilly à l'orthographe incertaine et entouré de gens mis en examen ou condamnés, prêts à tout pour gagner y compris à défendrecertaines des idées de Mélenchon ?
La vérité c'est qu'entre 2007 et 2012, Sarkozy, au-delà des erreurs (fatales) de style, a pratiqué la politique que la gauche aurait fait : hausse des impôts, hausse du déficit pour ne pas couper dans les dépenses publiques, tentative de rationaliser la gestion de l’État, nombre record de lois, interventionnisme public, politique diplomatique active (mépris de nos partenaires européens et compromis entre des alliances classiques et des nouveaux partenariats). Voyant cela, la gauche ne pouvait pas vraiment critiquer le fond, elle a donc critiqué la forme, oubliant que Hollande est un millionnaire qui déjeune dans des restaurants bien plus chers que le Fouquet's et se déplace en jet privé. Et ne parlons pas de DSK et de ses steaks à 242 $
La troisième source du "Hollande bashing", c'est que les Français, notamment les libéraux, ne sont pas dupes. Ils savaient que Hollande augmenterait la TVA, par exemple, ou que ce que les électeurs de gauche dénonçaient chez Sarkozy se retrouverait chez Hollande, comme les expulsions de Roms ou le non respect de la séparation des pouvoirs. En dehors du fait de gagner et conserver le pouvoir, quels sont les moteurs d'action chez Hollande ? Quelle est sa vision, en dehors des toujours-plus-d’État et toujours-moins-de-libertés ?
Enfin, pensez-vous que Mitterrand aurait pu être président de la République à l'heure de Youtube, Dailymotion, Facebook et Google ? Sarkozy a été le premier président français vivant à l'heure du net 2.0.
Le vrai moteur du Sarkobashing a été la transparence de l’Élysée, voulue ou subie.
C'est pourquoi on peut affirmer : vous avez aimé le Sarkobashing ? Vous adorerez le "Hollande bashing"Il n'y aura ni indulgence, ni respect !
Note :

TOP DES CONS DE GAUCHE

LE TOP 3 EST TENU PAR SY NOAH ET GAD EL MALEH DEUX NÈGRES ET UN ARABE ! 
MERCI LES FRANÇAIS !!!!!










Vite une moustache. Le boom du poil signe-t-il le retour de la virilité ?


Business de l'implantation de moustaches en Turquie, mode de la barbe de trois jours en Occident : le poil et la virilité semblent être de retour.

En Turquie, de plus en plus d’hommes se font implanter des moustaches ou des barbes pour gagner en crédibilité tandis qu’en Occident, les hommes reviennent à une pilosité assumée. Cela témoigne-t-il d’un retour à la virilité ?  

Stéphane Héas : Bien qu’à première vue la question de la pilosité puisse sembler frivole, ce choix consiste en réalité à une véritable participation à la scène sociale. En effet, certaines cultures et certaines sociétés sont plus ou moins tricophiles ou tricophobes, etdans certains cas, se heurter à la norme pileuse peut exposer à une véritable exclusion sociale. L’un des exemples les plus violents était le régime taliban en Afghanistan qui obligeait les hommes à porter des barbes longues de plus d’une main et à se raser le pubis sous peine d’être violemment condamnés sous prétexte de ne pas être de bons musulmans. Je ne connais pas particulièrement le cas de la Turquie qui tire sa culture à la fois de l’Orient et de l’Occident mais quelles que soient les raisons qui poussent des gens à se faire implanter une barbe ou une moustache, cela témoigne bien de l’importance de la pilosité dans les relations sociales. Cela s’explique vraisemblablement par le fait qu’une absence de pilosité faciale représente un manque de prestige qui est, comme l’on montré les sociologues Goffman et Elias, le vecteur essentiel des relations sociales.
Pour l’Occident, je ne crois pas du tout que nous soyons sortis de la logique d’extermination de la pilosité, cette réapparition dans quelques publicités et cette micro tendance sont tout juste un sursaut, un frémissement. On peut cependant penser qu’il s’agit simplement d’une timide réanimalisation de l’homme liée à une peur de la confusion des genres qui ne me semble pas vraiment concrète car les codes pileux distinguent encore radicalement les hommes des femmes.

Comment expliquer que le poil ait été chassé si longtemps et à ce point de la représentation populaire de l’homme ?

Pour comprendre l’origine de la cabale dont est victime la pilosité humaine, il faut revenir à certains travaux fondateurs de la sociologie. Déjà en 1955, Lévi-Strauss, dans ses études des peuples occidentaux, avait mis en avant l’importance de la représentation pileuse dans les structures qu’il étudiait. Depuis, d’autres études ont été menées comme la critique radicale qui est faite de la dictature normée de l’épilation par Philippe Liotard ou Frédéric Baillette. Citons aussi Jocelyn Patinel qui considère que nous essayons d’éliminer l’animal dans l’être humain et notamment dans la femme afin de la réduire à un être pré-pubère. Bien que je sois sociologue et non pas anthropologue, il me semble qu’il s’agit là d’une sorte d’impératif anthropologique qui consiste à se distinguer des autres animaux en éliminant les poils en tant que symbole de la "primitivité". Pour reprendre les mots de Douglas, je dirais que nous essayons fondamentalement de purifier l’impureté naturelle. Il est intéressant de voir cela apparaître en surimpression dans une œuvre de la culture populaire comme le film RRRrrr !!! d’Alain Chabat. Ce film comique oppose deux tribus, celle des cheveux propres et celle des cheveux sales, à la fin Depardieu se lave les cheveux et entre ainsi parmi les éduqués. Cela témoigne de la perception que nous avons de notre rapport à notre pilosité et la manière dont nous la traitons change la perception sociale que nous avons des autres et qu’ils ont de nous.
D’autre part, il est important de préciser que l’appareil médical a parfaitement relayé pendant des décennies le fantasme hygiéniste qui est de dire que les poils sont sources d’infections supplémentaires. Ainsi, des communications de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont fait savoir que le rasage automatique avant les opérations chirurgicales n’avait aucun intérêt, voire pouvait entraîner des risques si cela était fait de manière trop rapide et peu appliquée.

Dans une société de plus en plus transgenre, aussi bien au niveau de la mode que des pratiques sociales et sexuelles, la pilosité est-elle devenue un marqueur de virilité ?

Stéphane Héas : Il ne me semble pas qu’il y ait une réelle confusion des sexes dans les pays occidentaux et donc pas vraiment de problématique transgenre. C’est une réflexion qui ne concerne en fait qu’un micro milieu urbain et éduqué. Les éléments qui opposent le masculin et le féminin représentent encore aujourd’hui deux mondes bien distinctsl’un de l’autre avec quelques exceptions. La majorité maintient encore son pouvoir sur les minorités transgenres qu’elles soient d’origine biologiques ou décisionnelles. Il y a des caractéristiques radicalement différentes entre un individu qui décide de vivre selon les codes normés d’un sexe qui n’est pas le sien et un autre qui prend la décision de subir des opérations chirurgicales définitives.
Sur le plan biologique, la situation est cependant bien plus complexe qu’une différence fondamentale entre le masculin et le féminin. Au niveau chromosomique, il existe au moins cinq ou six situations différentes qui mêmes si elles sont quasi inexistantes sur le plan statistique existent malgré tout. Il faut donc arrêter de faire disparaître cette diversité en lui imposant des normes sociales intransigeantes. Dans d’autres pays, le transgenre peut donner accès à une certaine reconnaissance sociale comme le statut des Lady boys en Asie du sud-est ou comme ce fut le cas en Europe avec les castrats. Le film Farinellimontre très bien comment, au prix de lourdes souffrances, les castrats pouvaient accéder à des privilèges sociaux uniques. En France cependant, nous sommes encore très loin de cela. Récemment encore, dans l’une des émissions télévisées qui se vouent à la découverte de nouveaux chanteurs, un homme habillé en femme a été sournoisement stigmatisé par le jury. J’ai même failli écrire à la production tant il m’a semblé qu’il s’agissait d’homophobie caractérisée. Je ne crois donc pas que nous soyons sujets à une confusion des genres, bien au contraire, et la chasse à la pilosité n’est donc pas remise en cause.

Peut-on imaginer à terme que cette réapparition des poils, même minime, puisse s’étendre aux femmes ?

Stéphane Héas : En réalité, c’est déjà un peu le cas, bien que cela soit tout à fait minoritaire. Lorsque Laetitia Casta ou certaines stars hollywoodiennes apparaissent publiquement avec une légère pilosité apparente sous les aisselles, elles luttent contre la dictature du glabre mais ne parviennent pas à faire basculer le phénomène pour autant. Je suis sociologue et je ne défends aucune thèse sur l’intérêt, ou non, d’avoir des poils. Néanmoins, il me semble que la pluralité des usages devrait avoir cours sans qu’une partie soit stigmatisée. Il faut rappeler que l’apparition de poils est une valorisation de l’arrivée à l’âge adulte et j’ai donc peur que cette injonction au rasage provoquent des amalgames religieux ou entre l’âge adulte et la pré-puberté. Enfin, en tant qu’homme, je suis sensible aux injustices et aux violences dont sont victimes les femmes et je ne crois pas que cette dictature de la femme sans poils, désanimalisée, n’aille dans le sens de l’amélioration des relations hommes-femmes et de la façon dont elles sont traitées. 

La France est-elle prête à affronter le choc économique que risque bien d'être 2013 ?


Alors que le gouvernement maintient son objectif de 3% de déficit en 2013, le FMI a d'ores et déjà estimé que la France ne pourrait pas tenir cet engagement. La France est-elle suffisamment armée pour faire face à 2013 ?

Atlantico : L'économiste Christian Saint-Etienne a déclaré que "2013 [allait] être un choc d'une violence telle que les couleurs politiques [allaient] disparaître" [¹]. Dans le même temps, le Fonds monétaire international appelle la France à "rediscuter" l'objectif des 3% de déficit en 2013 parce qu'il l'estime inatteignable. François Hollande a lui-même reconnu que l'année allait être difficile. Quels sont les grands défis qui nous attendent en 2013 ?

Christian de Boissieu : Le principal défi est celui du chômage. Les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI) pour 2013 prévoient 0,4% de croissance, contre 0,8% selon le gouvernement. Or, il faut être à peu près au-dessus de 1,5% pour commencer à le réduire. La situation de l'emploi est donc le principal enjeu économique, social et socio-politique des prochains mois dans un contexte où l'Europe sera une zone en ralentissement par rapport au reste du monde.
Pour y faire face, il faut prendre des mesures pour relancer la croissance et ne pas se satisfaire des ces prévisions. Au plan national, les mesures prises en faveur de l'emploi -que se soient les emplois d'avenir, les contrats de génération - jusqu'à présent ne seront pas suffisantes pour contrer la hausse du chômage. Il faut également des mesures supplémentaires en faveur des PME qui constituent la principale source d'emplois et d'activités. Il faut les aider à survivre et à se développer.
Thomas Guénolé : Les grands défis qui attendent la France et donc François Hollande ne sont pas particuliers à 2013 puisqu'il s'agit de défis structurels arrivés à maturité. Il existe plusieurs dettes : la dette de l'Etat, celle des collectivités locales, des fonctions publiques, la dette sociale, la dette environnementale et la dette intergénérationnelle (celle que les actuels trentenaires vont hériter des générations au-dessus).
François Hollande a donc plusieurs options :
  • une politique de relance mais qui requiert des moyens financiers que la France n'a plus puisqu'il faudrait accepter d'augmenter significativement notre dette sans gage de succès puisque la dernière relance - au début des années 1980 sous Pierre Mauroy - avait aggravé la situation en augmentant les importations ;

  • une politique de relance par une croissance endogène en investissant dans les transports, les infrastructures, l'information... mais ce type de croissance, au delà des moyens financiers, ne produit ses effets qu'à moyen terme ;

  • une politique d'austérité afin de réduire massivement la dépense publique ce qui laisse entendre une baisse du nombre de fonctionnaires, voire du périmètre de l'action publique.

Pour le moment, le gouvernement donne surtout l'impression de tâtonner le terrain. Seule chose qui semble certaine : la fiscalité augmentera pour tous.

Dans ces conditions, la France est-elle suffisamment armée pour affronter 2013 ?

Christian de Boissieu : Au delà des mesures budgétaires, il existe une marge de manœuvre considérable : l'épargne importante. En France, la taux d'épargne est en moyenne légèrement supérieur à 16% du revenu disponible. Alors que les banques risquent de freiner le financement de l'économie et que les finances publiques sont sous contraintes, il faut mobiliser cette épargne en faveur de l'investissement, du financement des PME et des dépenses d'avenir. Il faut une politique de l'épargne afin de générer de la croissance.
Au niveau européen, les mesures adoptées lors du sommet du mois de juin ont été insuffisantes. Le premier semestre 2013 doit être totalement consacré au problème de la croissance en Europe ce qui passera nécessairement par des mesures nationales en sus des initiatives européennes : il faut jouer sur les deux piliers. La crise n'est pas terminée mais est en bonne voie de résolution : la zone euro restera à 17 pays, la monnaie unique a été secourue... même s'il convient d'être vigilent.
Il y a un an, il aurait fallu que les Européens décident ensemble de décaler l'objectif des 3% de déficit à 2014 plutôt que 2013 afin de donner plus de temps au "noyau dur" des économies européennes dont la France fait partie. Sans cet accord, la France est tenue de respecter cet engagement. Cette révision du calendrier aurait permis d'éviter que la rigueur budgétaire ne pèse sur l'activité... Désormais, si la France ne respecte pas cet objectif, elle le paiera sur les marchés financiers par des taux d'intérêt plus élevés sur sa dette.
Thomas Guénolé : Sur le plan politique, les divisions à l'UMP ne sont qu'un problème secondaire pour la France car ce qui compte pour gouverner c'est d'avoir une majorité à l'Assemblée, ce qu'à François Hollande d'autant plus que celle-ci reste assez solide à ce stade même si nous constatons déjà quelques tensions, notamment au sein de la "gauche populaire". Mais ces fractures restent d'une ampleur normale. Il est encore impossible de pronostiquer réellement un éclatement de la majorité actuelle.
Jean-Luc Mélenchon incarne une opposition sur la gauche au pouvoir. Il a dit et répété que son objectif est la création d'une majorité alternative incluant le Front de gauche, l'aile gauche du PS et les écologistes qui sont plutôt sur une ligne "Les Verts" que sur une ligne "Europe-Ecologie". Il est alors important de rappeler que dans les dix jours qui ont précédé le premier tour de la présidentielle de 2012, seuls dix points de pourcentage séparaient les électeurs qui hésitaient à voter entre Hollande et  Mélenchon. Leur vote d'adhésion se portait sur Mélenchon mais leur "vote utile" les a conduit a glissé leurs bulletins sur Hollande. Conclusion : la frontière qui sépare le vote Hollande du vote Mélenchon est un mur en papier qui se franchit très facilement et l'espace potentiel de Mélenchon est largement supérieur à son espace politique effectif. Les élections européennes de 2014 seront déterminantes en termes de fragilité politique du gouvernement et de sa majorité.

Entre rigueur, objectifs de croissance et relance de l'économie, les sensibilités politiques ont-elles encore un sens ? Pourraient-elles tout simplement disparaître ?

Christian de Boissieu : Il existe encore des clivages entre la droite et la gauche. La pondération entre la hausse des impôts et la baisse des dépenses publiques en est un exemple puisque le gouvernement actuel privilégie la première solution, là où une grande partie de la droite aurait préféré la seconde. Il en est de même sur la lutte contre les inégalités. 2013 sera d'une certaine façon la continuation de 2012 même si les chiffres définitifs pour l'année en cours ne sont pas encore connus.
Thomas Guénolé : Si le diagnostique de Christian Saint-Etienne - celui d'un choc violent - est avéré, les couleurs politiques ne disparaîtront pas mais, au contraire, deviendront beaucoup plus claires, chaque bord se radicalisant sur son cœur idéologique : moins d'Etat pour la droite, une politique de démondialisation pour l'aile gauche du Parti socialiste et une accélération du choc de compétitivité pour l'aile droite, ou encore une sortie de l'euro et le protectionnisme pour le Front national...
Dans un tel contexte, l'hypothèse d'une radicalisation de François Hollande serait très peu probable. Ce serait une première absolue dans son parcours politique. N'oublions pas que son premier modèle politique fut Jacques Delors. Mais il est un président fragile car il n'y a jamais véritablement eu d'adhésion à François Hollande lors de l'élection et l'écart qui le séparait de Nicolas Sarkozy le 6 mai dernier est très serré alors qu'il existait pourtant un rejet très fort de ce dernier, le tout sur fond de crise économique. Pour faire simple, il n'y a jamais eu de dynamique autour de François Hollande comme nous avons pu en connaitre pour François Mitterrand. François Hollande est un président fragile.
 

Quelles devront être les priorités pour la France en 2013 ?

Christian de Boissieu : Une des questions centrales est celle du chômage des jeunes qui augmente plus fortement que le chômage de toutes les classes d'âges confondues. Près d'un jeune de moins de 25 ans sur quatre est au chômage en France... Fondamentalement, l'enjeu est intergénérationnel : comment recréer la confiance des entreprises si l'on ne redonne pas confiance aux jeunes ?
Aujourd'hui, nous constatons que les jeunes n'ont que trop rarement droit à un véritable premier emploi. On ne leur propose que des stages qui débouchent sur d'autres stages qui débouchent eux-mêmes sur d'autres stages... Le problème est social, politique et économique... Il existe peu de marge de manœuvre mais il en reste tout de même.
Thomas Guénolé : Indiscutablement, la priorité sera le chômage et l'emploi. Les résultats en termes de chômage sont toujours la clé déterminante pour un gouvernement. Les débats politiques se crispent et se détendent en fonction des évolutions des chiffres de l'emploi. Il faut absolument une dynamique de baisse du chômage entre 2013 et la première moitié de 2014.
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[1] "2013 va être un choc d'une violence telle que les couleurs politiques vont disparaître".