Les impôts baisseront-ils en 2014 comme le dit Manuel Valls, en 2017 comme l’assurait Jean-Marc Ayrault, entre les deux dates comme l’affirme François Hollande ? Et d’ailleurs, les impôts baisseront-ils vraiment ? Et pour combien de gens ?
Les dépenses publiques reculeront-elles de 50 milliards d’euros ? Ou bien augmenteront-elles de 50 milliards de moins que prévu ? Et d’ailleurs, ce chiffre sera-t-il même atteint ? Et en combien de temps ?
Où qu’ils se tournent, François Hollande et Manuel Valls ont aujourd’hui un redoutable problème à résoudre : faire la preuve de ce qu’ils avancent. Au moment où les Français remplissent leurs feuilles d’impôts, le maniement de la calculette fait des ravages dans les foyers, y compris dans les ménages des classes moyennes à qui le gouvernement avait promis une sorte de neutralité fiscale. Et côté dépenses, Bruxelles a déjà laissé entendre que la crédibilité perdue de la France n’encourageait pas à imaginer qu’elle allait respecter ses engagements de réduction des déficits.
C’est le piège dans lequel s’est enfermée la gauche, à force de promesses intenables et d’engagements approximatifs. Un piège que chaque déclaration –nombreuses en ce moment- aiguise un peu plus par le flou qu’elle installe. Un piège dont elle ne pourra sortir qu’en affichant des résultats. Pas seulement sur le chômage, promu à tort unique thermomètre de l’efficacité de la gauche au pouvoir : sur la baisse des impôts, sur le retour de la vraie croissance, sur la liberté d’entreprendre sans se faire assommer de paperasse et de taxes, sur la sécurité des biens et des personnes, les Français réclament des preuves. Tant qu’elles ne seront pas là, mesurables, quantifiables, opposables, la gauche courra en vain derrière son pouvoir de persuasion.