TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 6 novembre 2011

HUMOUR ?

“La Croix” est en guerre

contre « les intégristes »


puce_carreLa sale guerre que La Croix mène contre « les intégristes », en y entraînant ses lecteurs laïques ou épiscopaux, a explosé à l’occasion de la dernière « création de l’art contemporain », la création excrémentielle de Romeo Castelluci qu’elle désigne comme étant simplement « une pièce de théâtre jugée blasphématoire par les intégristes ».

puce_carrePour disqualifier les jeunes catholiques qui ont manifesté à l’extérieur ou à l’intérieur du théâtre excrémentiel, La Croix a construit un réquisitoire tellement universel qu’il n’y manque guère que le soleil et la lune. Elle y rassemble et elle y mêle Maurras, l’hostilité (coupable) à la Révolution française (de 1789), l’épiscopat de 1960 mettant « fermement en garde » contre Jean Ousset « dont l’influence est [à cette époque] grande dans l’armée, notamment en Algérie », et qui, l’abominable, aurait « justifié la torture au nom de saint Thomas d’Aquin » ; et puis le « schisme » de 1988, et aussi Jacques Trémolet de Villers « avocat de Touvier », et bien sûr Mgr Lefebvre. Quel rapport avec les manifestations contre l’excrémentiel ? Eh bien, tout cela en bloc, justement, ce sont les ignobles, ce sont « les intégristes ».

puce_carreQuoi qu’il se passe du côté de ces catholiques qui déplaisent tant à La Croix, invariablement ce sont « les intégristes » qui sont mis en cause, accusés d’une culpabilité collective non précisée, il suffit qu’ils soient « les intégristes », tout est dit, on répète « les intégristes » ici, « les intégristes » là, et encore « les intégristes », et toujours globalement « les intégristes » : comme si les rédacteurs de La Croix, et principalement Nicolas Senèze et subsidiairement Bruno Bouvet, étaient appréciés au nombre de fois où dans un article ils arriveraient à placer « les intégristes », – et comme s’ils ignoraient qu’« intégriste » est à l’origine un sobriquet caricatural et méchant, devenu une injure, une perfidie, dénoncées et démontrées comme telles depuis des années et des années.

puce_carrePour enfoncer dans le déshonneur les jeunes catholiques manifestant contre la croissance d’un christianophobie ignorante, artificielle et persécutrice, La Croix accuse donc Jean Ousset, cinquante et un ans après coup, d’avoir « justifié la torture au nom de saint Thomas d’Aquin ». C’est (involontairement ?) une calomnie, et peut-être quelque Guillebon va croire que c’est vrai, mais de toute façon les jeunes catholiques en question sont nés vingt ans, trente ans, trente-cinq ans plus tard. Pour les discréditer, le réquisitoire leur attribue d’avoir, « un temps », subi la présidence de « Jacques Trémolet de Villers, avocat de Touvier ». Là non plus, il n’y a aucun rapport entre le procès Touvier et la « création » de Romeo Castelluci. Mais il convient d’arrêter son attention sur la persistance de ce trait typique de la dialectique communiste. Si l’on y réfléchit au lieu de le répéter mécaniquement, on s’aperçoit qu’incriminer le fait d’avoir été l’« avocat de Touvier », cela suppose qu’être l’avocat de Touvier est en soi répréhensible, et donc que personne ne devrait accepter de l’être ; par suite, cela implique forcément que Touvier aurait dû être jugé sans avoir d’avocat. C’est faire, éventuellement sans le savoir, du marxisme-léninisme authentique, version stalinienne. Mais peut-être Touvier était-il un « intégriste » ?

L'ultimatum d'Eva Joly aux socialistes

La candidate d'Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) à l'élection présidentielle, Eva Joly, a lancé dimanche 6 novembre un double ultimatum au Parti socialiste, alors que les deux partis sont en négociation depuis mercredi pour tenter de trouver un accord programmatique et de circonscriptions avant les élections législatives.

L'ultimatum de la candidate écologiste porte à la fois sur la date et le contenu d'un éventuel accord. "L'accord avec le PS doit intervenir avant notre conseil fédéral du 19 novembre. Au-delà du 19 novembre, il n'y a plus d'accord", a-t-elle déclaré sur France 3.

L'ARRÊT DE L'EPR COMME CONDITION

Eva Joly a érigé l'arrêt du chantier de l'EPR, projet de réacteur nucléaire dans la Manche, comme condition sine qua non. "Si François Hollande dit non pour arrêter le chantier de Flamanville, il n'y aura pas d'accord", affirme-t-elle. "Si nous achevons cet EPR-là, nous aurons l'énergie nucléaire pour les cinquante prochaines années, ce qui rend la sortie du nucléaire impossible. Nous voulons sortir du nucléaire", a insisté l'ancienne magistrate.

Dans une interview accordée le 15 octobre à Ouest-France, François Hollande avait déclaré que "si toutes les conditions de sécurité sont réunies, au regard de ce qu'a déjà coûté le chantier et de l'intérêt même de ce réacteur, je proposerai de terminer Flamanville." Le candidat du PS souhaite faire passer la part de l'électricité nucléaire en France de 75 % à 50 % à l'horizon 2025. Un objectif insuffisant pour les écologistes.

Lire "Les Verts demandent au PS l'arrêt de l'EPR de Flamanville"

Eva Joly est également revenue sur la candidature de Cécile Duflot à Paris pour les élections législatives, jugée "absolument légitime". "Nous ne sommes pas les supplétifs du Parti socialiste. C'est nous qui portons l'avenir", a-t-elle affirmé. Cette candidature complique les négociations entre le PS et EE-LV, qui réclame trois circonscriptions parisiennes sur dix-huit.

>> Lire "Circonscriptions : socialistes et écologistes vont négocier serré sur le cas Cécile Duflot"

UN NÉGOCIATEUR CRITIQUE "LA DÉSINVOLTURE" DU PS

Le négociateur officiel du PS, Michel Sapin, a déclaré qu'"il ne saurait y avoir d'ultimatum sur une date qui a été fixée par les deux partis", rappelant que le PS et EELV avaient "une volonté commune" d'aboutir à un accord à la mi-novembre.

Un peu plus tôt,, Jérôme Gleizes, un des négociateurs écologistes, avait critiqué la "désinvolture" du Parti socialiste. "Le PS a des méthodes particulières de négociation. Michel Sapin s'exprime dans les médias mais ne rencontre pas les négociateurs", a-t-il déploré.

Jérôme Gleizes regrette que la question de l'EPR "paralyse le reste des sujets comme la retraite ou l'aéroport Notre-Dame-des-Landes". "Le temps avance, et il n'y a même pas de début de texte", ajoute-t-il, précisant que "la situation rappelle celle de 2007 où il n'y avait pas eu d'accord".

"Qu’il dégage, mais qu’on garde l’euro!"

En Grèce, le discrédit des responsables politiques, Papandréou en tête, est à la mesure de l’attachement du pays à l’Europe. 

Arès, dieu de la guerre, fils de Zeus. Qui mieux que les professeurs se souviennent de la grande histoire de la Grèce! Qui mieux que les professeurs peuvent organiser le combat et la lutte! Ce n’est pas Pavlos Antonopoulos qui dira le contraire. Cet enseignant en biologie en est convaincu : la résistance des premiers mois a fait place à la guerre. La pire. Pas celle qui se livre avec des armes et des chars, non, celle des temps modernes, celle qui vous "bouffe" de l’intérieur, qui grignote "âme et dignité", celle qui vous conduit vers le précipice de l’indigence : la guerre économique.
Alors, lui et ses compagnons de lutte n’ont qu’un mot d’ordre depuis des mois : "On ne doit rien, on ne vend rien, on ne paie rien". Pas question de s’acquitter de la taxe immobilière instaurée par le gouvernement le mois dernier. La réunion, ce soir-là, a lieu à Daphni, dans la périphérie de la capitale grecque. Le maire est présent. Complice aussi. Il sait que si les gens refusent de payer, on leur coupera l’électricité. Il compatit et soutient. Quant à Pavlos, il ne craint plus de franchir la ligne rouge. "On s’organise, explique calmement ce fonctionnaire marxiste et syndicaliste de 62 ans. On empêche les employés de l’électricité de mettre en application la directive du gouvernement".

Le spectre du retour à la drachme

La Grèce vient de vivre l’une des semaines les plus folles de son histoire. L’attaque est d’abord venue de l’extérieur, de ce tandem "Merkozy" qui "étrangle chaque jour davantage le pays et ses habitants". Puis, coup de tonnerre : l’ennemi a surgi de l’intérieur, sous les traits du Premier ministre Georges Papandréou lui-même, avec sa proposition de référendum. Sonné, choqué, tétanisé, le peuple grec s’est raidi. La réalité, soudain, a pris la forme d’une interrogation lancinante et angoissante : la Grèce pourrait-elle être exclue de la zone euro? Hormis l’extrême gauche, tous ici repoussent cette idée. Tous devinent que le retour à la drachme, l’ancienne monnaie, signifierait une mort assurée. "Les gens craignent que, si on sort de l’euro, affirme Pandelis Kaspis, éditorialiste au quotidien de centre gauche To Vima, cela se traduise par un effondrement de la classe moyenne. Il y a encore une semaine, nous avons publié un sondage qui indiquait que près de 70 % de la population était en faveur de la zone euro".
Les politiques, en tête, font passer le message. Comme Eva Kaili, députée du Pasok (parti socialiste) qui, au lendemain de l’annonce par Papandréou d’un référendum, a menacé de quitter le navire. "C’était ma ligne rouge, affirme cette très jolie présentatrice télé reconvertie en politique. J’ai pensé, au-delà de ma petite personne, à la Grèce et aux Grecs. Sortir de la zone euro, jamais! Ce serait pire. Nous avons tous perdu 50% de nos revenus ces deux dernières années, mais il faut tenir". À l’extrême droite de l’échiquier politique, le discours ne diffère guère sur l’abandon de l’euro. "Ce ne serait pas souhaitable", reconnaît Makis Voridis, redoutable député du Laos (Alerte populaire orthodoxe), qui s’est dit prêt à discuter d’un gouvernement d’union nationale. L’homme, en élégant costume bleu et chemise blanche, affiche une déconcertante décontraction. Il n’est pas le seul d’ailleurs, ce vendredi soir, dans l’imposante salle du parlement réservée aux députés. Plus tard, dans la soirée, le sort de la Grèce va pourtant se jouer. Mais la commedia dell’arte du petit monde politique grec semble se moquer du temps qui passe. Tape sur l’épaule, accolade, amis et rivaux se saluent en attendant le vote crucial.

Pas de centre des impôts pour payer la taxe

Dehors, loin des fastes d’un gouvernement qui semble ne plus mener le pays nulle part, il y a les gens. Qui hurlent à l’asphyxie, qui ne peuvent ou ne veulent plus payer. Mais qui refusent la sortie de la zone euro. Comme ce chauffeur de taxi qui gagnait encore 1.500 euros il y a un an, et qui désormais vivote avec 500. "C’est ce traître de Papandréou qui nous a mis dans une telle impasse. Qu’il s’en aille, qu’il dégage, mais que la Grèce garde l’euro!" Cet autre commerçant, qui vend des serviettes, torchons et draps aux prix de plus en plus bas, ne dit guère autre chose. "Surtout ne pas sortir de l’euro, ce sera pire. On ne sera arrimé à rien, on va flotter dans le vide le plus dangereux". Électricien retraité de 65 ans, Nicola Voglis, quant à lui, vient tout juste de s’acquitter de la fameuse taxe immobilière : 600 euros, dont il est venu payer une première moitié au centre d’électricité -il n’y a pas de centre des impôts en Grèce. "On a peur de tomber aussi bas que la Bulgarie ou la Hongrie en terme de salaire, souffle-t-il. Si en plus on sort de l’euro…"
La jeunesse, pourtant virulente et toujours présente dans les rues pour toutes les démonstrations de force, se fait, elle aussi, moins assurée sur cette question de la zone euro."Ça n’a pas marché pour nous, c’est sûr, soupire cet étudiant en sciences sociales. Mais quand même, le retour à la drachme, qu’est-ce qu’on peut en attendre? Mais cela ne peut plus durer non plus. Je sais déjà qu’en sortant de la faculté, soit je serai serveur, soit je partirai à l’étranger". Oracle en son pays, Pétros Márkaris, écrivain de polars réputé (*), l’est sans doute un peu. N’a-t-il pas situé son prochain roman dans une Grèce où régnait à nouveau la drachme! "Le climat est au chaos, à la guerre, dit-il. N’oublions pas que le peuple grec est réactif, agressif. Le débat d’idées tombe facilement dans la violence. Il y a cinq ans, on disait : “Quand la vraie catastrophe va arriver…” Nous y voilà, peut-être".
(*) Le Che s’est suicidé, Points Seuil.

Une majorité de Grecs favorables à un gouvernement d'union et à l'euro

Les Grecs sont majoritairement en faveur d'un gouvernement d'union nationale, proposé par l'exécutif socialiste à une opposition de droite réticente, et plébiscitent à près de 80 % l'ancrage dans l'euro, selon trois sondages publiés dimanche par la presse.

Selon un sondage de l'institut Alco publié par l'hebdomadaire Proto Thema, 52 % des personnes interrogées préfèrent un "gouvernement d'union nationale". 36 % optent plutôt pour des élections immédiates, que préférerait la droite, pour sortir le pays de la crise politique. S'il confirme cette tendance, un autre sondage, de l'institut Marc publié par Ethnos (socialiste) fait état d'un écart plus réduit : l'option d'un gouvernement de coalition est soutenue par 45 % des Grecs interrogés, contre 42 % qui sont en faveur des élections. Mais 10 % se prononcent pour le maintien d'une équipe socialiste.
Les deux sondages, réalisés en début de semaine auprès d'échantillons respectifs d'un millier de personnes confirment l'europhilie record des Grecs, en dépit des sacrifices imposés depuis deux ans par les créanciers de la zone euro, avec un soutien massif (78 % à 81 %) au maintien du pays dans la monnaie commune face à une minorité (11 % à 13 %) de partisans d'un retour à la drachme.
Mais au moment où leurs dirigeants mènent des transactions pour tenter de former un gouvernement de coalition pour succéder au premier ministre, Georges Papandréou, poussé vers la sortie par ses troupes et la rue, les Grecs ne sont qu'une petite minorité à leur faire confiance pour sortir le pays de la crise : 43 % ne se retrouvent dans aucun dirigeant selon Ethnos, 52 % ne font confiance à "personne" selon un troisième sondage de Pulse, publié par Elefthéros Typos (droite). Ces sondages confirment aussi l'avance d'environ de dix points de la Nouvelle-Démocratie (droite) de M. Samaras sur le Pasok (socialiste , au pouvoir), avec des intentions de vote d'environ 30 % pour le premier et 20 % pour le deuxième. Mais ces scores ne permettraient pas au premier de disposer d'une majorité absolue au Parlement.
NÉGOCIATIONS
Des négociations vont rapidement débuter en Grèce en vue de former un gouvernement de coalition chargé d'adopter des mesures d'austérité nécessaires à l'obtention d'une aide financière pour éviter au pays la faillite, a déclaré Le premier ministre George Papandréou. Le gouvernement en place se réunira aujourd'hui de manière informelle. Le chef du gouvernement socialiste a rencontré hier le président Karolos Papoulias. Il lui a déclaré qu'un consensus politique était essentiel pour prouver la détermination de la Grèce à rester au sein de la zone euro. Il a jugé que la Grèce devait à tout prix éviter à court terme des élections législatives anticipées qu'aurait précipitées la chute de son gouvernement en cas d'échec lors du vote de confiance.
La zone euro compte rappeler lundi à la Grèce qu'elle ne recevra plus aucun centime sans s'engager clairement à réaliser les économies promises, et va se mettre au travail en parallèle pour renforcer son pare-feu financier visant à protéger si nécessaire l'Italie de la crise. Après une semaine folle où la zone euro a une nouvelle fois failli vaciller, les ministres des Finances de l'Union monétaire doivent se réunir lundi à Bruxelles à partir de 17 heures au sein de l'Eurogroupe.

L’UE l’a bien cherché

C’est l’obsession des responsables de l’UE pour une fédération politique et économique qui est à l’origine de la crise qui secoue la zone euro, écrit l’éditorialiste Marek Magierowski 

La situation en Grèce et ailleurs dans l’UE n’a rien d’amusant, loin s’en faut, mais certains politiques semblent ne jamais perdre leur sens de l’humour. “J’espère qu’en Grèce, les gens comprennent qu’en prenant part à ce référendum, ils endossent la responsabilité non seulement pour leur propre pays, mais aussi pour le reste de l’Europe,” a déclaré l’ancien ministre allemand et chef de file du SPD Frank-Walter Steinmeier.
Le projet de référendum en question a fini par être abandonné, mais l’analyse de Steinmeier n’en est pas moins désopilante. "L’avenir de l’Europe" est la dernière chose dont se soucient les Grecs aujourd’hui. Vous imaginez un jeune chômeur de 25 ans qui voterait en faveur de réformes radicales parce que "l’avenir de l’Europe" l’exige ? Ou un fonctionnaire qui accepterait que son salaire soit réduit d’un tiers parce que c’est "ce qu’attend Berlin" ?

Un système qui n'a plus grand chose à voir avec la démocratie

Et ce serait la même chose si un référendum sur l’euro était organisé en Allemagne – ce que plusieurs politiciens outre-Rhin appellent d’ores et déjà de leurs vœux. Bild n’hésiterait certainement pas à dire à ses lecteurs s’il faut voter pour continuer à verser des subventions à "ces flemmards de voleurs à Athènes" ou au contraire expulser les Grecs de la zone euro.
Se menacer les uns les autres de référendums ne mène nulle part. Malheureusement, dans ce cas précis, les coupables sont les dirigeants de l’UE qui ont leurré l’opinion publique européenne en brandissant la vision d’une Europe de plus en plus démocratique, où les citoyens auraient de plus en plus leur mot à dire.
Au lieu de cela, ils ont accouché d’un système qui n’a pas grand-chose à voir avec la démocratie. D’un côté, ils ont imposé diverses lois de force, au mépris de la vox populi, et de l’autre, obsédés par l’idée d’une fédération politique et économique, ils ont engagé l’avenir de tout le continent sur des décisions prises par des gouvernants pas très sages dans des pays pas si gros que cela.

La Grèce engluée dans la quête d'un gouvernement de coalition sans Papandréou

La Grèce est restée samedi engluée dans une crise politique menaçant son maintien dans la zone euro, après le refus du leader de la droite d'oeuvrer à un gouvernement de coalition aux conditions posées par le Premier ministre pourtant prêt à passer la main.

Après avoir arraché dans la nuit la confiance au Parlement, avec le seul soutien de 153 députés socialistes, soit huit voix d'avance, le Premier ministre Georges Papandréou a fait entrer dans le jeu le chef de l'Etat, Carolos Papoulias, auquel il a présenté sa proposition d'un exécutif de transition et de consensus.


Après une nouvelle rebuffade opposée par son rival conservateur Antonis Samaras, M. Papandréou a fait un pas de plus en demandant à M. Papoulias de convoquer les chefs de partis pour les forcer à discuter. Le président recevra M. Samaras dimanche à 11H00 GMT.

Mais aucune convergence de vues n'apparaît entre les deux grands partis grecs au terme de cette cinquième journée du psychodrame politique à rebondissements vécu par les Grecs quasiment en direct à la télévision. Le point d'achoppement reste la réticence de M. Samaras à soutenir les mesures de rigueur dictées par les bailleurs de fonds du pays.

Contesté au sein de ses troupes et confrontée à la fronde de la rue, M. Papandréou n'a accepté de préparer sa sortie que pour permettre un "gouvernement de coopération" qui puisse mettre en oeuvre d'ici au début 2012 le plan européen de désendettement adopté fin octobre à Bruxelles, "condition pour que nous restions dans l'euro".

"L'absence d'un consensus risquerait d'inquiéter nos partenaires européens sur notre volonté de rester dans l'euro", a-t-il mis en garde.

Son porte-parole, Ilias Mossialos, a ensuite stipulé pour la première fois que la Grèce était dans l'obligation de ratifier au parlement "avant fin 2011" le plan de la zone euro, car ses partenaires "n'attendront pas" davantage.

M. Mossialos a aussi reproché à M. Samaras de vouloir "opérer un tri entre ce que nos partenaires nous donnent et ce qu'ils nous demandent", et de vouloir "l'argent européen et la baisse de la dette mais sans partager la responsabilité (...) pour les mesures difficiles qui en découlent".

M. Samaras avait de fait dénoncé plus tôt l'exigence de M. Papandréou qu'il soutienne "avec le plan de Bruxelles, les nouvelles mesures d'austérité". Mais il a souligné "accepter les objectifs de convergence et les réformes structurelles" conditionnant le soutien européen à la Grèce même s'il refuse de "donner un chèque en blanc" en vue de nouveaux sacrifices.

Il a réitéré sa contre-proposition d'organiser des élections anticipées début décembre, y voyant la garantie d'un "retour du pays à la normale".

Une exigence rejetée par M. Papandréou, qui s'efforce de calmer la panique déclenchée en Grèce et dans la zone euro par son projet, entre-temps retiré, de référendum sur le plan européen.

Cette partie de ping-pong risque toutefois de vite lasser partenaires et créditeurs européens. Après s'être laborieusement entendu sur une formule permettant à la Grèce d'effacer un tiers de sa dette et de débloquer de nouveaux soutiens de 130 milliards d'euros en sus des prêts de 110 milliards consentis en mai 2010, ils attendent d'Athènes un strict respect de ses engagements.

D'autant que la Grèce négocie, pour garder la tête hors de l'eau, le déblocage d'ici fin février d'un premier soutien massif de 80 milliards dans le cadre de l'accord de Bruxelles, comme l'a rappelé le ministre des Finances, Evangélos Vénizélos qui doit participer au conseil de l'Eurogroupe prévu lundi à Bruxelles.

A sa sortie du bureau de M. Papoulias, M. Papandréou s'est d'ailleurs entretenu avec ce ministre-clé et ex-rival malheureux, que des médias grecs citent comme un candidat possible à la direction d'un nouvel exécutif. Il a également convoqué une réunion ministérielle pour dimanche dans la soirée.

Selon M. Papandréou, le mandat d'un gouvernement de consensus sera de sauver le pays de la faillite et de l'ancrer dans l'euro en sécurisant aussi d'ici au 15 décembre le versement d'une tranche vitale (8 milliards d'euros) de prêts européens.

Samedi, seules deux petites formations de droite dissidentes de la Nouvelle Démocratie -le parti d'extrême droite Laos de Georges Karatzaferis et l'Alliance démocratique de la libérale Dora Bakoyanni- s'affirmaient prêtes à jouer le jeu, avec un renfort potentiel d'une vingtaine de députés mais un capital de légitimation politique réduit.

"Prenez Papandreou, prenez Samaras ce sera pareil", estimait dans la matinée le retraité Takis Haralambos, en faisant ses courses aux halles d'Athènes. Selon lui, M. Samaras ferait mieux d'ignorer le consensus, car "ce n'est pas lui qui a signé les accords avec Merkel et Sarkozy".

Le PS fustige l'interview TV Sarkozy/Obama

L'opposition a vivement critiqué, au lendemain de l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy et de Barack Obama sur TF1 et France 2, la campagne de communication du chef de l'Etat. 
En deux semaines, Nicolas Sarkozy effectuait sa deuxième interview télévisée sur le sujet de la crise, retransmise à la fois sur les deux premières chaînes du PAF : TF1 et France 2, ce vendredi soir. Et qui plus est aux côtés de Barack Obama. À quelques mois des élections présidentielles de 2012, (en France et aux Etats-Unis), le travail télégénique du président français a donc du mal à passer auprès de l'opposition. Alors que le couple Sarkozy/Obama venait d'afficher un « lien excellent » et un « travail commun » pour résoudre la crise mondiale, François Hollande a ainsi jugé sur France Inter samedi qu'il s'agissait là d'« un catalogue de bonnes intentions ».
« Ce qu'a révélé cette émission au-delà de la communication, c'est de bonnes intentions - ça a été même un catalogue -, mais peu de traductions concrètes. Ne serait ce que sur le seul cas de la taxe sur les transactions financières, qui a été présentée comme un objectif commun, (...) il n'y a ni engagement précis, ni calendrier, ni même instrument qui pourrait être appliqué de la même façon aux Etats-Unis et en Europe », a déploré le candidat socialiste à la présidentielle. Il estime que les deux chefs d'Etat qui venaient faire le compte-rendu du G20 « ne pouvaient pas dire autre chose ». Selon lui, le sommet qui s'est tenu à Cannes pour tenter de remédier à la crise de l'euro « n'a en définitive rien changé à la condition de vie ni des Américains ni des Européens ».

"On aurait voulu..."

De son côté, Pierre Moscovici a critiqué également une « opération de communication ». Sur France Info, il a déclaré : « Je me réjouis qu'on célèbre l'amitié franco-américaine, en même temps l'aspect électoraliste de la démarche, l'intérêt pour le président de la République, n'aura échappé à personne », a-t-il ajouté. « On aurait voulu que des avancées se fassent sur la régulation financière il n'y en a pas. Il était prévu de débattre de la croissance, on n'en a pas parlé. Les Chinois ont fait de très vagues concessions sur la flexibilité de leur monnaie, le yuan, mais ils sont restés spectateurs, c'est normal on s'est mis complètement entre leurs mains », a-t-il notamment détaillé.

"Se passer de la pommade sur le dos"

Parmi les premiers à réagir, les communistes n'ont vu dans cet exercice que deux dirigeants « se passer de la pommade sur le dos ». « Cette interview n'ayant pour but que de donner un ''coup de pouce'' à Nicolas Sarkozy pour sa campagne est parfaitement indécente! », a fustigé le PCF. « Il y en a marre de cette propagande », a lancé Philippe Poutou, candidat du NPA à la présidentielle, à propos de la « leçon » télévisée de Nicolas Sarkozy « avec son nouvel ami Obama ».
Face aux journalistes David Pujadas et Laurence Ferrari, les deux chefs d'Etat se sont tour à tour couverts d'éloges. Barack Obama a salué le « dynamisme » et le « leadership » de Nicolas Sarkozy sans lesquels « on n'aurait pas pu réussir en Libye, de même qu'en Afghanistan ». Ce dernier a rétorqué : Barack Obama est « un homme que l'on peut convaincre », « un homme courageux » avec qui il a « plaisir à travailler ».
LES SOCIALISTES, JALOUSENT LE FAIT QU'OBAMA (démocrate, homme de "gauche") ENCENSE NICOLAS SARKOZY, MAIS OBAMA CONNAIT-IL SEULEMENT LE NOM DU CANDIDAT PS ?

Emploi des jeunes : « Donnez-nous notre chance »

L'avenir d'un pays se joue dans le coeur de sa jeunesse, au milieu de ses espérances et de ses inquiétudes. Pour comprendre les difficultés des jeunes à entrer dans la vie active et ouvrir des perspectives, Ouest-France est allé, toute cette semaine, à la rencontre des jeunes de l'Ouest de tous milieux ainsi que des experts et des entreprises. Plusieurs enseignements ressortent de cette grande enquête :

Le chômage des jeunes est en France plus important que dans l'ensemble de l'Union Européenne. La différence avec l'Allemagne est frappante : en France, 23,9 % des moins de 25 ans sont au chômage ; seulement 8,9 % en Allemagne ! Pourquoi une telle différence ?

L'alternance est davantage développée en Allemagne et on aide ceux qui sont en difficulté à se qualifier. En France, les étudiants sont davantage à l'écart du monde du travail : seulement 7 % travaillent pendant leurs études quand ils sont 20 % en Allemagne : « Ce cumul leur permet de financer leurs études, de mieux s'orienter, de mieux connaître la réalité du marché du travail. Cette idée devrait être promue et soutenue », constate Gilbert Cette, membre du Conseil d'analyse économique . À cela s'ajoute « l'amour du métier et du travail bien fait. Ils ont une forme d'excellence... » observe Pascal Pellan .

En France, des métiers ne trouvent pas preneur. Pire, certaines formations ferment alors qu'il y a du travail à la clé ; tandis que d'autres, sans débouchés regorgent de monde ! À ce grand gâchis s'ajoute la difficulté de décrocher un premier travail en raison du manque d'expérience : « Comment faire si personne ne nous donne notre chance ? » se demande Jérémy titulaire d'un BTS.

Le système éducatif a la responsabilité de mettre fin à ces fractures. Et les jeunes devraient mieux se préparer aux difficultés qui les attendent quand ils quittent le foyer familial. Ils sont souvent surpris de découvrir qu'ils ont tout à construire. C'est alors qu'ils s'imaginent que la vie de leurs parents était plus facile au même âge. Ce qui est loin d'être toujours le cas !

Et puis, « les voyages forment la jeunesse », ils élargissent l'horizon, donnent des idées, fortifient. Damien Charpentier, BTS en poche, travaille à Montreal  : « Mais pourquoi sommes-nous au ralenti en France ? Ici, chaque étudiant travaille... N'ayons pas peur de nous mouiller, il faut créer de l'emploi, de la richesse... Je suggère à ceux qui sont en détresse pour trouver un travail d'ouvrir leur propre entreprise avec d'autres personnes dans votre cas. Soyez créatifs, compétitifs, il y a de la place pour les battants... Il faut montrer au monde entier notre compétence et notre solidarité. Si le changement ne vient pas des politiciens, alors qu'il vienne de vous qui, comme moi, êtes jeunes, pleins d'énergie, de bonne volonté ! »

Pour une trêve

Tenir la barre du pouvoir, par temps de crise, n’est pas une sinécure. Et pourtant les candidats ne manquent pas ! Quelle que soit la couleur politique des dirigeants à la manœuvre, le sort électoral qui leur est promis, dès les prochaines échéances, n’est pas glorieux. Alors que s’ouvre la campagne pour les législatives en Espagne, les socialistes y sont en mauvaise posture. La droite gouvernementale en France, d’élection locale en élection régionale, essuie des échecs et les sondages d’avant-présidentielle ne lui sont pas favorables. La chancelière Angela Merkel, en Allemagne, subit elle aussi des revers lors des scrutins régionaux. David Cameron en Grande-Bretagne plie sous les critiques. Jusqu’à Barack Obama qui, à un an de la présidentielle aux États-Unis, voit son avenir incertain. Il ne fait pas bon naviguer dans la tempête, car, contrairement à certaines épreuves de voile, il n’est pas possible de retarder le moment du départ.

De l’avancer, en revanche, certains y pensent. Ainsi peuvent en décider les parlementaires socialistes grecs qui semblent vouloir refuser leur confiance au premier ministre Papandréou et rejeter son initiative de référendum. Beaucoup parmi eux en appellent à un gouvernement de coalition, capable de prouver aux Grecs, au reste de l’Europe et aux marchés la cohésion du pays. L’opposition qui, jusqu’alors, refusait son aval au plan d’aide européen, suggère la nomination d’un gouvernement de transition, pour préparer de nouvelles élections… et faire aboutir ce plan de soutien.

On comprend que pour une opposition, si près de toucher au but, il soit difficile de soutenir, ne serait-ce que provisoirement, un adversaire politique qui pourrait, au bout du compte, en tirer bénéfice. Et pour un dirigeant de partager son pouvoir. Mais on peut regretter – tant pis pour la naïveté du propos – que, devant la complexité et les enjeux de la crise traversée, une même envie de coaliser les forces et les compétences, de susciter l’intelligence collective, n’anime pas les responsables politiques. Une trêve de la crise, en quelque sorte (le raisonnement vaudrait d’ailleurs pour le G20 : faire primer le bien commun sur les intérêts nationaux). Car, en cas d’échec, ce sont les partis extrêmes qui pourraient bien rafler la mise.

Papandréou et Samaras loin du consensus

La Grèce est restée engluée hier dans la crise politique, après le refus du leader de la droite Antonis Samaras d'oeuvrer à un gouvernement de coalition aux conditions posées par le Premier ministre pourtant prêt à passer la main.

Après avoir arraché la confiance au Parlement avec le seul soutien de 153 députés socialistes, Georges Papandréou a fait entrer dans le jeu le chef de l'Etat, Carolos Papoulias, auquel il a présenté sa proposition d'un exécutif de transition et de consensus. Il lui a demandé de convoquer les chefs de partis pour les forcer à discuter. Le président recevra M. Samaras ce matin. Celui-ci veut des élections anticipées début décembre, ce que Papandréou rejette.

Aucune convergence de vues n'apparaît entre les deux grands partis. Le point d'achoppement reste la réticence de M. Samaras à soutenir les mesures de rigueur dictées par les bailleurs de fonds.

Contesté au sein de ses troupes et confronté à la fronde de la rue, M. Papandréou n'a accepté de préparer sa sortie que pour permettre un « gouvernement de coopération » qui puisse mettre en oeuvre d'ici au début 2012 le plan européen de désendettement adopté fin octobre à Bruxelles, « condition pour que nous restions dans l'euro ».

Grèce : retour sur une semaine de chaos politique

Les chicaneries politiques continuent, alors que l'Europe attend toujours de la Grèce un «oui» massif au plan de sauvetage du 27 octobre.

Dix jours après qu'un sommet de l'Union européenne lui a offert un nouveau et généreux plan d'aide (130 milliards de prêts bonifiés supplémentaires et effacement de 50% de ses dettes bancaires), la Grèce n'est toujours pas parvenue à donner une réponse positive à ses partenaires européens. Les chicaneries politiques qui se poursuivent à Athènes ont désormais le don d'exaspérer les Européens du Nord. L'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder vient de déclarer tout haut ce que pensent la quasi-totalité de ses compatriotes : « La Grèce n'aurait jamais dû rentrer dans la zone euro ! ».
Quatre jours après être rentré du Sommet de Bruxelles, le premier ministre grec George Papandréou avait annoncé inopinément qu'il soumettrait à référendum l'accord européen historique du 27 octobre. Une annonce calamiteuse, qui provoqua la panique des marchés, la stupéfaction des chefs d'Etat et de gouvernement européens, la colère de la population comme de l'élite politique grecque. Contesté au sein de son propre parti (le Pasok, socialiste), Papandréou dut renoncer jeudi à son projet baroque de consultation populaire. L'urgence aujourd'hui pour la Grèce est d'obtenir le versement de la sixième tranche (huit milliards d'euros) du prêt exceptionnel consenti en mai 2010 par l'UE et le FMI, et pas de se plonger dans une période d'incertitude électorale.

La droite exige la démission de Papandréou

Après avoir habilement laissé courir des rumeurs sur son éventuelle démission, et susciter l'éclosion d'ambitions suprêmes - et bien sûr rivales - au sein du Pasok, Papandréou a su reprendre la main vendredi, pour obtenir dans la nuit un vote de confiance du Parlement en sa faveur (153 voix pour, 146 contre). Dans son discours précédent le vote, le premier ministre s'était engagé à travailler à la formation d'un gouvernement d'union nationale, qui serait ensuite capable d'obtenir l'approbation du plan européen par une majorité qualifiée du Parlement grec.
Samedi, en milieu de journée, Papandréou s'est donc rendu chez le Président de la République hellénique (doté de pouvoirs plus symboliques que réels, à l'image des présidents allemand ou italien), pour lui demander de convoquer les chefs de parti en vue de la constitution d'une grande coalition. Mais Antonis Samaras, le leader du grand parti d'opposition Nouvelle Démocratie (centre droit) a ensuite déclaré publiquement qu'il exigeait la démission préalable de Papandréou, à ses yeux trop décrédibilisé pour prétendre former un tel gouvernement d'union nationale. Se rendant compte qu'il n'avait aucune chance d'obtenir la démission de Papandréou, le leader de l'opposition a réclamé ensuite la tenue immédiate d'élections anticipées, une proposition que le Pasok estime «irresponsable» dans les circonstances présentes.
Papandréou parviendra-t-il néanmoins à gagner l'adhésion de plus petits partis et à élargir ainsi son assise parlementaire ? Il est trop tôt pour le dire. Pour le moment, il a réussi à sauver son siège. L'important désormais pour les leaders européens est que le Parlement grec adopte le plan de sauvetage du 27 octobre, et, constitutionnellement, une majorité simple y suffirait. Ensuite, il faudra que le pays applique les mesures de rigueur qui lui ont été demandées. Faute de cela, la Grèce n'aurait plus que l'option de quitter la zone euro, une éventualité que 70% des Grecs jugent aujourd'hui catastrophique…

« Au moins, Merkel et Sarkozy travaillent »

Pour l’ancien Premier ministre Michel Rocard, le tandem franco-allemand, si critiqué, parvient à limiter les dégâts.
 L’ex-Premier ministre de estime qu’il est trop tôt pour dire que la crise européenne est terminée.

Est-on sorti de cette crise grecque ?
MICHEL ROCARD. Probablement pas. Il ne suffit pas d’avoir renoncé au référendum pour que tout redevienne normal.
 On saura si on en est sorti s’il n’y a pas de défaut grec dans les quinze jours qui viennent. Mais le résultat, c’est qu’on demande à la Grèce de diminuer le niveau de vie de tous ses habitants de 20%. Il est évident qu’un gouvernement démocratiquement élu ne peut faire ça. J’ai beaucoup réfléchi à l’attitude de Papandréou et un détail a échappé à beaucoup de monde : il vient de changer l’essentiel de la composition du haut commandement militaire. Cela veut donc dire que la question du maintien de l’ordre dans le pays est un problème sérieux. A Athènes, on réfléchit au rôle que devra jouer l’autorité militaire.

Vous regrettez que Sarkozy et Merkel aient fait pression sur Papandréou pour qu’il abandonne son référendum ?
Cela a agacé mesdames et messieurs nos dirigeants politiques et ça a perturbé leur soigneux calendrier qui voulait que la Grèce soit derrière eux au moment où ils entraient dans le G20. On a déstabilisé, décrédibilisé Papandréou. Il aurait fallu l’aider à être l’homme de la situation plutôt que de lui compliquer la vie. Qu’est-ce qu’on fait derrière? Qui va diriger la Grèce? Nous allons nous trouver devant une situation de blocage politique terrible. Georges Papandréou est un ami, je le respecte. C’est le fils d’un ancien Premier ministre grec, mais il est beaucoup moins populiste et beaucoup plus sérieux que n’était son père. C’est un grand seigneur d’une certaine façon.

Le tandem Merkozy, comme l’appelle la presse européenne, a-t-il bien géré la crise ?
Au moins, le tandem franco-allemand travaille et cherche une solution, dont naturellement chacun veut qu’elle soit compatible avec ses intérêts nationaux. La situation générale des liquidités mondiales est telle que, s’il y a un défaut de paiement à l’intérieur de la zone euro, il y aura un mouvement spéculatif torrentiel. Ce sont les mêmes banques qui ont des créances en Grèce, en Italie… Or, on ne distingue pas les créances quand la panique s’en mêle! M. Sarkozy et Mme Merkel essaient de colmater les brèches. Jusqu’à présent, ils y arrivent en partie.

Vous paraissez peu critique vis-à-vis de Nicolas Sarkozy…
Le président Sarkozy est un homme dont on a mesuré l’impulsivité et une certaine discontinuité. Donc ce président a des faiblesses considérables. Dans son bilan, ce qu’il a fait sur la scène financière internationale est ce qu’il y a de mieux. Mais ça ne suffit pas.

Avec la crise, le projet du PS et de son candidat, , vous paraît-il réaliste ?
Non, si on doit y voir une prévision sur l’avenir. Mais ce qu’il a de réaliste, c’est de mettre l’accent sur les choses fortes : nous ne pouvons pas sortir de cette crise en retrouvant la même croissance qu’avant, ni en rythme ni en contenu. Trop de gaspillage, trop de consommation de produits fossiles énergétiques, trop de déchets, trop de gaz à effet de serre… Nous avons besoin d’écologiser nos modes de vie.

Etes-vous favorable, comme les écologistes, à une sortie du nucléaire ?
Non et François Hollande doit tenir bon face à eux. La folie post-Fuku- shima a été grande. Le fait qu’un accident nucléaire soit intolérable et scandaleux n’implique pas qu’on cesse de réfléchir. La renonciation au nucléaire pour revenir à plus de charbon, c’est n’importe quoi. J’aurais tendance à me battre pour que toutes nos académies des sciences nous fournissent des indices de dangerosité. Et qu’avec cela on puisse sereinement choisir l’énergie la moins dangereuse.

Mme Lagarde : "Nous soumettrons l'Italie de Silvio Berlusconi au test de la réalité"

Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), juge que son institution a obtenu du G20 le plan d'action et les moyens requis pour affronter une configuration économique mondiale qu'elle qualifie de dangereuse.
N'avez-vous pas mis l'Italie sous tutelle politique ? C'est l'Italie qui a demandé notre expertise. Son président du conseil ne souhaitait pas un programme classique du Fonds. Il s'est dit : "Je me suis engagé à réaliser des efforts et à mettre en place des réformes, mais les marchés ne me croient pas. Je demande qu'un tiers indépendant démontre la véracité de ce que j'avance."
Vous crédibiliserez SilvioBerlusconi ? Nous le soumettrons au test de la réalité.
Est-ce que le report des nouveaux moyens financiers pour le Fonds européen de stabilité financière (FESF) n'est pas dommageable ? C'est à lui de mettre en œuvre les décisions de l'accord de Bruxelles du 27 octobre. Il a décidé d'accélérer le pas pour pouvoir solliciter une augmentation de ses moyens auprès des Etats et des acteurs privés. Nous travaillons avec lui sur les pays européens, mais le FMI ne prête qu'à des Etats.

Les droits de tirage spéciaux (DTS) des pays européens seront-ils placés dans ce Fonds ? Ils ont la faculté de le faire.
La Grèce s'en sortira-t-elle ? Laissons retomber la poussière des événements de ces derniers jours. Il nous faut plus de clarification politique pour pouvoir poursuivre nos déboursements et nos programmes.
Mais la Grèce ne sera-t-elle pas à court d'argent mi-décembre ? Elle aura clarifié sa situation politique d'ici là.
Peut-on éviter une nouvelle récession ? Nous nous trouvons dans une configuration dangereuse où se combinent des prévisions de croissance révisées à la baisse et des taux de chômage jamais atteints, même si l'on constate une éclaircie aux Etats-Unis. Un cercle vicieux s'est installé, fait de croissance réduite, de rééquilibrage budgétaire qui freine la reprise et d'indécision politique. Ce G20 a eu le mérite de montrer une détermination collective pour rééquilibrer les politiques, grâce à un cadre pour la croissance validé par ses vingt membres et doté d'un plan d'action.

La Chine, qui dispose d'excédents, en fait-elle assez pour soutenir la conjoncture ? La réduction de l'excédent de sa balance extérieure est en cours. Encore faut-il analyser le phénomène : tient-il à l'augmentation de la consommation domestique et de l'investissement ? En tout cas, la Chine va dans la bonne direction.
A-t-elle accepté, comme le bruit en a couru, de laisser s'apprécier plus vite son yuan ? Là aussi, les choses progressent.
Le sommet de Cannes est-il un échec ? Je rapporte de ces deux jours une liste considérable de travaux pour le FMI. Certains sont en cours, comme les programmes en faveur de l'Irlande, du Portugal ou de la Grèce. L'Italie nous a demandé de travailler avec elle sur un monitoring de sa politique budgétaire et de ses réformes. Je vais y envoyer tous les trois mois une équipe composée sans doute de cinq ou six spécialistes. Nous publierons leurs rapports sur ces questions. Nos missions sont aussi de long terme. L'ensemble des pays du G20 ont déclaré leur détermination à assurer des ressources suffisantes au Fonds et notre conseil d'administration travaille sur les modalités.
Autre projet : un nouvel instrument financier pour répondre à la demande des pays solides, mais qui subissent des chocs externes. Le G20 l'a endossé dans son principe et je le soumettrai à mon conseil d'administration fin novembre. Ce mécanisme n'est pas destiné à l'Italie ou à d'autres pays de l'eurozone. Nous comptons plutôt l'utiliser, si besoin est, dans d'autres zones, comme l'Amérique latine ou l'Asie par exemple. Enfin, le G20 a validé le rôle du Fonds en matière de surveillance des déséquilibres nés des politiques des grands pays. Clairement, le FMI est désigné comme le gardien de la stabilité.
Je repars donc de ce G20 avec un plan de travail et des ressources.
A Londres, en 2009, il avait été décidé un abondement de 500 milliards de dollars (362milliards d'euros) pour le FMI… Je considère que j'ai obtenu une promesse d'augmentation de nos moyens qui s'adaptera aux circonstances. C'est tout ce qu'il me faut.

Aider davantage la Grèce ? Une majorité de Français y sont opposés

La Grèce commence à donner le tournis aux Français. Une majorité désapprouve (63 %) l'augmentation de la contribution financière française à hauteur de 15 milliards d'euros dans le cadre du plan d'aide à la Grèce, selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest-France.
La France a prêté à la Grèce 11,5 milliards d'euros, ce qui lui a rapporté 200 millions d'euros d'intérêts, avait déclaré le président de la République Nicolas Sarkozy lors de son intervention télévisée le 27 octobre.

Selon ce sondage le projet n'est approuvé que par 37 % des personnes interrogées, un chiffre cependant en augmentation par rapport à un sondage réalisé en septembre dernier où ils n'étaient que 32 % à approuver le plan de sauvetage. En novembre sur les 63 % qui désapprouvent le projet (contre 68 % en septembre), 32 % y sont même "tout-à-fait" hostiles.
Les personnes âgées de 65 ans et plus sont en majorité favorables au plan de sauvetage avec 54 %, tout comme les sympathisants UMP (55 %) et MoDem (60 %) et les cadres supérieurs (48 %). Les classes moins aisées comme les ouvriers et les employés y sont clairement moins favorables avec respectivement 26 % et 23 % d'avis favorables, tout comme les sympathisants du Front national avec seulement 14 %.
Enfin, 89 % des Français estiment que "l'argent prêté à la Grèce est de l'argent perdu, parce que la Grèce ne pourra pas rembourser", un chiffre en augmentation de deux points par rapport à septembre dernier. Mais en même temps, ils sont 89 % (cinq points de mieux qu'en septembre) à estimer que "les difficultés de la zone euro vont s'accroître dangereusement si le problème de la dette grecque n'est pas réglé".
LA SORTIE DE LA ZONE EURO, MAUVAISE POUR LA GRÈCE
Une enquête menée par TNS Sofres et Mediaprism pour iTélé indique qu'une courte majorité de Français (54 %) soutenait le référendum sur le plan de sauvetage de la Grèce, avant l'annonce de son annulation au motif "qu'il est normal que le peuple grec se prononce sur des mesures qui l'impacteront directement", contre 45% qui estimaient qu'au contraire "cela aurait été une mauvaise chose car un vote négatif aurait mis en péril l'ensemble de la zone euro ".
Selon cette enquête, les Français sont aussi très partagés sur les conséquences pour l'UE d'une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro : 51 % estiment que ce serait "une bonne chose", contre 47% d'avis contraire. Une majorité (62 %) estime que la sortie de la zone euro serait "une mauvaise chose" pour la Grèce.
PUTAINS DE FRANÇAIS, ILS AIMENT ALLER SE DORER LA PILULE EN GRÈCE, MAIS SE FOUTENT TOTALEMENT DES GRECS.