TOUT EST DIT

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jeudi 27 septembre 2012

Racisme anti-blanc: et si la droite était complexée?
 

Règle d'or : la contrainte budgétaire s’impose à tous

Un État souverain est libre de faire ce qu’il veut de l’argent public dont il a la charge du moment qu’il respecte la contrainte budgétaire et les institutions de l’État de droit.
Il est un domaine de l’économie où les confusions et les contresens foisonnent, c’est tout ce qui relève de la monnaie, des finances et du budget.
La monnaie a été inventée par les hommes pour faciliter les échanges de biens et de services, comme donc un instrument de l’échange des richesses. Mais la monnaie n’est pas la richesse. La richesse, c’est l’ensemble des biens et services destinés à répondre à nos besoins. Et les biens et services sont précisément produits pour répondre à nos besoins, surtout lorsque les producteurs sont tournés vers les demandes des consommateurs. Certes, la monnaie répond au besoin d’échanger, mais on échange en fait les biens et les services. Elle répond donc à un besoin intermédiaire.
La question financière consiste à répondre au besoin de transférer du pouvoir d’achat dans le futur dans les meilleures conditions sachant que cela comporte toujours un risque, puisque introduire le temps introduit inéluctablement le risque. Robinson Crusoë sur son île est confronté à ce problème crucial s’il veut survivre alors que personne ne viendra le secourir. S’il dispose de 100 grains de blé, il va décider d’en consommer 80 pour sa consommation immédiate mais il aura vite compris que, s’il veut manger demain, il doit auparavant semer 20 grains. Et pour semer (c’est-à-dire investir), il lui faut préalablement ne pas tout consommer, donc épargner 20 (taux d’épargne 20%). Dans l’économie moderne, il appartient donc au système bancaire et au marché financier de résoudre ce problème, c’est-à-dire de récolter l’épargne des ménages pour la sécuriser puis l’orienter vers les investissements les plus productifs.

On remarquera au passage que, puisque Robinson est tout seul sur son île, la question de l’échange ne se pose pas. Il n’a pas besoin de monnaie. Il n’a donc pas de problèmes monétaires à résoudre (quelle monnaie choisir ? quelle quantité de monnaie produire ?). Par contre, il a bien une question financière à résoudre : stocker et sécuriser ses 20 grains épargnés (pour les protéger des rongeurs ou des mauvaises conditions climatiques) et choisir les meilleurs terrains pour les semer afin d’en tirer le maximum de rendement. Car s’il veut manger demain, il doit épargner pour investir dès aujourd’hui. C’est ce que l’on appelle l’arbitrage inter-temporel au cœur de la problématique financière.
Enfin, tous les agents économiques, qu’ils soient les ménages, les entreprises ou l’État, doivent gérer un budget, ce qui consiste à réaliser ses dépenses dans le cadre de recettes nécessairement limitées. Autrement dit, chacun de ces agents doit faire des choix sous contrainte budgétaire. Être libre et souverain, cela ne veut pas dire faire tout ce que l’on veut, mais bien être capable de faire des choix étant données les contraintes. La différence entre les adultes et les enfants, c’est qu’il appartient aux adultes de faire des choix, ce qui est la définition d’un comportement rationnel en économie [1].
Ce n’est pas parce que votre compte courant est inscrit dans une banque que le banquier gère votre budget. Il vous appartient de faire rentrer des revenus de la même manière qu’il vous appartient ensuite d’en faire l’usage que vous désirez tant que vos comptes sont équilibrés. Certes, si vous êtes constamment à découvert au point de tomber dans le surendettement, un jour un huissier viendra saisir vos biens.
Il en est de même pour l’État ou pour les entreprises. Une entreprise qui perd ses clients sans réagir perd la confiance de ses actionnaires ou de ses banquiers jusqu’au jour où elle met la clé sur la porte. La contrainte budgétaire s’impose donc à tous car elle est inscrite dans les lois économiques. Et ce n'est pas parce que l'on ignore les lois économiques que celles-ci n'existent pas.
Traité européen ou pas, cette « règle d’or » s’impose à l’État. Le comble en France, c’est qu’on ressente le besoin d’inscrire une règle si basique et évidente dans la Constitution et qu’il se trouve des opposants pour crier à la perte de notre « souveraineté ».
Un État souverain est libre de faire ce qu’il veut de l’argent public dont il a la charge du moment qu’il respecte la contrainte budgétaire et les institutions de l’État de droit. Compte-tenu de l’ampleur de nos prélèvements, l’État français dispose d’une masse considérable d’argent public. Mais, il appartient aux responsables politiques de faire les arbitrages qui s’imposent. Ne pas savoir faire des choix, c’est-à-dire hiérarchiser les priorités, c’est perdre sa liberté et sa souveraineté, comme pour une entreprise ou un ménage. Ainsi, un État qui ne parvient pas à maîtriser ses déficits publics au point de tomber dans le surendettement est à la merci de ses créanciers. Être souverain, c’est être responsable. Et ce ne sont pas les banques qui sont responsables de la dette. Ce sont les dirigeants politiques qui n’ont pas su faire les choix, voulant satisfaire tout le monde, ce qui alimente l’inflation des dépenses publiques. Ils n’ont pas pris leur responsabilité.
Alors, en effet, on a cru longtemps en France que l’État était au-dessus des lois de l’économie qui s’appliquaient seulement au commun des mortels (les entreprises et les ménages), et qu’il pouvait en conséquence s’affranchir de la contrainte budgétaire, en entretenant savamment une confusion entre le monétaire et le budgétaire. Keynes lui-même n’a-t-il pas défendu l’idée qu’une politique de relance par le déficit budgétaire pouvait être soutenue par une politique d’assouplissement monétaire. En bref, si les recettes de l’État s’avéraient insuffisantes pour financer des dépenses publiques toujours croissantes, il suffisait d’accroître la masse monétaire (planche à billet).
Pourtant, on connait depuis le XVI° siècle le lien mécanique entre la quantité de monnaie et le niveau général des prix. Ainsi, tout accroissement artificiel de la masse monétaire (ce que Jacques Rueff appelait les « faux droits ») déclenche une élévation du niveau général des prix (inflation) de sorte que ce que l’État vous donne de la main droite, l’inflation vous le reprend de la main gauche (ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas).
C’est pourquoi les économistes du XX° siècle ont qualifié l’inflation d’impôt déguisé. Pareil à l’impôt, l’inflation opère un prélèvement sur le pouvoir d’achat des ménages en dépréciant la valeur de la monnaie. Bien-sûr, on nous a dit pendant des années, pour justifier ce réflexe inflationniste, que l’inflation encourageait les gens à s’endetter puisqu’ils allaient rembourser dans une monnaie de singe. Mais l’inflation est pareil au rat qui dévore les grains épargnés par Robinson, elle dévore l’épargne, pourtant indispensable à l’investissement.
Or, pour pouvoir emprunter, il faut bien qu’il y ait des gens pour risquer de prêter leur épargne. L’inflation, qui spolie les prêteurs, vient détruire la confiance nécessaire au bon fonctionnement des transactions financières.
Enfin, au-delà des considérations purement économiques, l’inflation, parce qu’elle est précisément un impôt déguisé, est l’impôt le plus sournois car il échappe à tout contrôle démocratique, n’étant jamais passé devant aucun parlement. Il a fallu des siècles pour conquérir la démocratie, c’est-à-dire donner le droit au peuple de confier la mission à ses représentants de bien contrôler l’usage qui était fait de l’argent qui leur avait été prélevé au titre de l’impôt, car l’argent public est d’abord de l’argent privé. Mais ce n’est pas parce qu’il devient un bien public qu’il échapperait miraculeusement aux lois économiques, notamment aux contraintes budgétaires.
À chaque fois dans l’histoire, tous les pays qui ont oublié ces vérités essentielles ont perdu leur rang économique et finalement leur liberté et leur souveraineté.


Note :
  1. Ayant été « pion » dans un collège aixois des beaux quartiers quand j’étais étudiant, j’ai pu mesurer les dégâts éducatifs chez les enfants qui disposaient d’argent de poche à volonté de la part de parents qui ne savaient jamais dire non. Il ne suffit pas de transmettre un patrimoine à ses enfants, il faut avant tout leur transmettre une éducation…

5 raisons de ne pas regarder Jean-Marc Ayrault dans Des Paroles et des actes

Ce jeudi soir, le Premier ministre est l'invité de l'émission politique de France 2. Ne vous sentez pas obligé de vous visser à votre poste: L'Express vous donne cinq raisons plus ou moins bonnes de ne pas vous infliger ce long moment de télé.
Au PS, la team Web des militants chauffe ses twitts. Jean-Marc Ayrault est l'invité de l'émission politique Des Paroles et des actes (#dpda pour le petit monde de Twitter) sur France 2, ce jeudi soir. Le parti majoritaire a donc organisé une support party pour que la Toile résonne des cris d'enthousiasme à chaque déclaration du Premier ministre. Climax annoncé: le débat avec Nathalie Kosciusko-Morizet (@nk_m), désignée pour contrer #JMA.
Vous ne trépignez pas? L'Express non plus. Et pour apaiser votre conscience, nous avons trouvé cinq raisons plus ou moins valables de bouder votre téléviseur.

1. Au menu: langue de bois

"Parce qu'il va pratiquer la langue de bois sur le déficit. Nul doute que le budget 2013, présenté vendredi en conseil des ministres, sera au coeur de l'intervention de Jean-Marc Ayrault. Le Premier ministre devrait réaffirmer la volonté du gouvernement de ramener le déficit public à 3% du PIB fin 2013. A la clé: un effort historique de 30 milliards d'euros, dont deux tiers de hausses d'impôts et un tiers de baisse des dépenses. Mais compte tenue de la faiblesse de l'activité, l'effort budgétaire à réaliser sera probablement plus important, de l'ordre de 45 milliards d'euros. De quoi couler le peu de croissance espéré l'an prochain et plonger la France en récession. En réalité, Jean-Marc Ayrault sait très bien que l'objectif des 3% n'est pas tenable. Tous les experts sont d'accord sur ce point. Même ceux du FMI. Mais il est tenu de se taire. Car à ce stade, avouer que la France ne respectera pas ses objectifs budgétaire, ce serait saper les efforts entrepris ces derniers mois pour rassurer les marchés. Obtenir un délai supplémentaire de Bruxelles, c'est pourtant bien ce à quoi travaille le gouvernement en secret. " (Emilie Lévêque, LEXPANSION.com)

2. Ambiance, ambiance...

"Raison 1: pas la peine de l'écouter, la vérité sur la loi de finances sera sur la feuille d'impôts, pas dans ses mots.
Raison 2: pas la peine de l'écouter, le vrai Premier ministre est Manuel Valls.
Raison 3: pas la peine de l'écouter, il suffit de regarder par la fenêtre pour voir que l'ambiance est aux feuilles mortes.
Mais regardons-le quand même, on ne sait jamais, les politiques sont pleins de surprises..." (Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L'Express)

3. Zappons!

"Il vaut mieux se plonger dans Masterchef à la même heure sur TF1, au moins il y est question de vraies recettes, pas fiscales. Ou alors zapper sur TMC avec Braveheart, histoire de voir ce qu'un chef charismatique peut vraiment faire dans une situation délicate. Encore mieux, autant voir les originaux: Les Charlots se font l'Espagne sur Gulli. Quoique l'Espagne en ce moment... Sinon, il y a la série événement du moment, Homeland sur Canal Plus, dont on ne peut décrocher." (Julien Jouanneau, responsable du service Culture sur le Web)

4. Déjà vu...

"Jean-Marc Ayrault n'aura pas grand chose (rien?) à annoncer de plus que ce que François Hollande a détaillé sur TF1 au début du mois. Et il aura sensiblement à répondre aux mêmes questions puisque la donne n'a pas vraiment changé en l'espace de deux semaines. Alors, pourquoi s'infliger ce remake? Quant au "duel" avec NKM, il aurait pu être intéressant si elle était candidate à la tête de l'UMP. Mais là, ce sera plutôt un match pour du beurre." (Adrien Sénécat, community manager Express Yourself)
Jean Marc Zayrault

5. Vu de Twitter

"Parce que Twitter me dira tout. Les petites phrases, les erreurs de l'invité, les bonnes blagues, les meilleures images en twitpic. Bref, je garderai un oeil sur mon iPhone plutôt que sur ma télé." (Marie Amélie Putallaz, Express Yourself)

... et la raison bonus:

"Raison économique: j'ai acheté FIFA 13 à midi, et je dois donc le rentabiliser dès ce soir. FIFA 13 >>> JMA" (Fabien Casaleggio, service multimédia)

Népotisme à l'Epad ? Il y a plus grave sur Amin Khiari

Une nouvelle affaire Jean Sarkozy à la tête de l'EPAD ? C'est ce qu'affirme le journal Le Point sur son site internet. Mais l'affaire est bien plus grave que cela, puisque le candidat favori du gouvernement selon le journal a déjà été épinglé pour des dérives dans sa gestion des fonds publics.
Selon le site internet du journal Le Point, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault serait sur le point de nommer à la direction de l'établissement Amin Khiari, 35 ans et fils de la vice-présidente PS du Sénat Bariza Khiari. Une nomination qui fleure bon le népotisme, à peine trois ans après la polémique sur le parachutage avorté de Jean Sarkozy à la présidence du même établissement, renommé Epadesa depuis.
Mais on est en droit de se demander si les accusations de népotisme ne ratent pas l'essentiel. Car, si Le Point note le népotisme évident, la presse française oublie le plus grave, dont Contrepoints.org peut vous informer en exclusivité.
Philippe Chaix, actuel directeur général de l'Établissement public de la Défense, est mis en cause pour sa gestion par un rapport de la Cour des comptes. Pourtant, Amin Khiari, celui qui est pressenti pour le remplacer, a lui aussi été visé par les mêmes accusations et a été licencié en octobre 2010 de son poste de directeur général du Pôle Universitaire Léonard de Vinci pour "carences dans sa gestion" à la suite d'un rapport de la Cour régionale des comptes.
Comme Amin Khiari l'écrit lui même sur son profil Linkedin, il a été directeur général du Pôle Universitaire Léonard de Vinci entre 2005 et 2010. Soit la période visée par ce rapport choc de la Cour régionale des comptes d'Île de France sur la gestion du pôle universitaire Léonard de Vinci.
En réalité, contrairement à ce qu'il écrit sur son profil LinkedIn, Amin Khiari n'aurait en fait pas été directeur du pôle de 2005 à 2010, mais uniquement de 2008 à 2010, et a probablement exercé d'autres responsabilités dans l'établissement avant 2008. Un probable embellissement de CV qui l'exonère d'une partie des faits cités dans le rapport de la Cour. Il a toutefois bien été licencié, selon différentes sources, pour "carences dans sa gestion", à la suite de ce même rapport et d'un autre du département des Hauts de Seine.
La lecture du rapport (Rapport de la Cour des comptes) sonne comme une liste à la Prévert de toutes les façons de gaspiller l'argent du contribuable et donne une idée du bilan du candidat envisagé par le gouvernement... En voici quelques extraits, couvrant la période de l'audit de la Cour :

  • accumulation de déficits ;
  • conditions extrêmement favorables que la direction s'accorde à elle-même : "poids financier de mesures particulièrement avantageuses prises en faveur des salariés occupant des fonctions de responsabilité" ;
  • gaspillage d'argent public : "Les études diverses commandées à des prestataires extérieurs ont été nombreuses, alors que l’association disposait de collaborateurs dont les compétences auraient pu être mobilisées dans certains cas" ;
  • abus de bien public : "Les frais de réception pourraient être assurément réduits, si les dépenses ponctuelles de prestige étaient supprimées ou si l’association cessait de prendre à sa charge les frais de repas exposés à l’occasion d'événements d’ordre privé." (nous passons sur les exemples choquants cités par la Cour et qui sont dans le rapport) ;
  • un établissement d'enseignement qui ne vit que par et pour sa bureaucratie : "le personnel administratif est numériquement plus de deux fois plus important que le personnel enseignant, qui, de plus, est souvent employé à temps partiel." (149 versus 64). Doivent être ajoutés aux administratifs des prestataires pour un équivalent "temps plein de 101,6 personnes."
Cela sans mentionner le souvenir discutable qu'il a pu laisser de son passage au Pôle Universitaire Léonard de Vinci , selon cet article d'archive du Parisien que nous avons retrouvé (texte plus bas) :

"Cible : le directeur général, Amin Khiari. Invisible depuis la rentrée, déclaré officiellement « indisponible », ce dernier a en fait été mis à pied début septembre. Motif : « des carences dans sa gestion », assure Charles Pasqua. Sa procédure de licenciement est en cours. Plus largement, le fondateur du pôle lui reprocherait de « ne pas bosser »
Même si Charles Pasqua assure qu'il n'en est rien, difficile de ne pas rapprocher cette reprise en main avec de dérangeantes informations qui commencent à filtrer sur les deux audits en cours sur le Pulv. Tout comme le rapport de la chambre régionale des comptes, l'audit du conseil général qui doit être rendu public lors de la séance de rentrée de l'assemblée départementale le 22 octobre pointe une série de dysfonctionnements, dont certains peuvent être assimilés à des erreurs de gestion.."
Ajoutons à cela que ce diplômé de l'Essec, sorti en 2000 et qui ne liste comme seule expérience professionnelle que son passage au Pôle Léonard de Vinci, semble bien jeune et peu expérimenté pour un poste d'une telle ampleur. En effet, à la différence de la présidence que convoitait Jean Sarkozy, il s'agit de la direction de l'organisme, qui implique des responsabilités bien plus grandes.
Selon le cabinet de Cécile Duflot, tout cela ne pose aucun problème puisque le même Amin Khiari « a un bon profil, avec une bonne connaissance du milieu des affaires et des politiques de la Défense ». Voilà un mépris pour les contribuables et la bonne gestion de leur argent qui est particulièrement choquant...

Des paroles aux actes ? 


En commandant en second d’un navire qui gîte et tangue, Jean-Marc Ayrault se prépare à écoper sec ce soir sur France 2, à ramer peut-être un petit peu aussi.
Le fait que le Premier ministre ait accepté ce débat à hauts risques dit en effet assez l’urgence de la situation et la nécessité, déjà, de prendre tous les risques à la veille de la présentation du budget et à quelques jours de la ratification du traité budgétaire européen. Car face à lui Nathalie Kosciusko-Morizet, ancienne porte-parole du candidat Sarkozy donc peu susceptible d’indulgence, n’aura rien à perdre et lui si peu à gagner. Sauf du temps, ce qui est peut-être finalement l’essentiel quand on navigue sur une mer aussi tourmentée.
Moins de trois mois après un ronronnant discours de politique générale prononcé devant l’Assemblée, voilà l’ancien maire de Nantes contraint d’enfiler bottes en caoutchouc, ciré jaune et de brandir la corne de brume pour rassurer et surtout rassembler l’équipage. Redire que le cap fixé n’est pas perdu de vue et que la nouvelle majorité sait où elle va malgré les bourrasques et les écueils qui affleurent. Cela va sans doute sans dire mais cela ira beaucoup mieux en le disant.
Cette fois, il ne saurait donc être question de relire, même avec application, le projet de campagne du candidat Hollande. Les nouveaux chiffres cataclysmiques du chômage, la ruade des écologistes, la récente annonce des mesures d’austérité et un horizon économique qui se bouche inexorablement, mettant même en péril le pourtant modeste objectif des 0,3 % de croissance pour l’an prochain, obligent à une reprise en main ferme du gouvernail. Ils réclament l’établissement d’une véritable politique économique qui ne saurait être uniquement constituée de hausses d’impôts. Ils exigent l’affirmation d’un projet de société. Et un calendrier clair, défini.
En pleine tempête, c’est ce qu’on attend d’un commandant de bord.

3 millions de chômeurs : ce qu'en disent les politiques

Le cap symbolique des 3 millions de demandeurs d'emploi en France métropolitaine a été franchi fin août. Revue des réactions de personnalités du monde politique.
La barre des 3 millions de chômeurs a été franchie en août, selon les chiffres dévoilés mercredi par le ministère du Travail. Voici quelques réactions de personnalités politiques.
Michel Sapin, ministre du Travail : "Les 3 millions de chômeurs... Allez, je vais être caricatural mais c'est la vérité, c'est Nicolas Sarkozy. C'est ce que nous avons trouvé en arrivant."
Jean-Marc Germain, secrétaire national du PS au travail et à l'emploi et député : "Si l'heure n'est plus à regarder derrière mais à aller de l'avant, force est de constater les dégâts de dix ans de droite et de quatre ans de crise mal gérée."
Thierry Mandon, porte-parole des députés PS : "Depuis maintenant quatre mois, les députés socialistes sont pleinement engagés aux côtés du gouvernement pour inverser la tendance"
Jean-Louis Borloo, président de l'Union des Démocrates et Indépendants (UDI) et ex-ministre de l'Emploi : "Le gouvernement se contente de commenter ce qu'il considère comme une fatalité ou un héritage. L'UDI attend la mise en place de toute urgence d'un plan massif et cohérent pour l'emploi".
Jacques Myard, député UMP : "Le nombre des chômeurs dépasse malheureusement 3 millions de chômeurs et de New York, le Président de la République commente "C'est l'héritage". C'est proprement pitoyable de réagir de cette manière."
Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP : "Je constate (...) que les pays qui parviennent à contenir le chômage utilisent tous comme priorité absolue les outils de compétitivité, c'est-à-dire de baisse du coût du travail, d'assouplissement des conditions du travail et enfin, de mettre l'accent sur la formation professionnelle."
3.011.000 demandeurs d'emploi! Oui mais....

Le cap symbolique des 3 millions de demandeurs d'emploi en France métropolitaine a été franchi fin août. En réalité, si l'on inclut l'outre-mer, cela fait depuis septembre 2011 que la France connaît cette situation. Pis, la statistique officielle pour comptabiliser le nombre des demandeurs d'emploi doit également tenir compte de ceux qui ont eu une activité partielle dans le mois. On compte alors 4.776.800 demandeurs d'emploi.. Et ce n'est pas la première fois que le cap des 3 millions est dépassé, ceci avait été déjà le cas en 1993. C'est officiel, l'histoire retiendra qu'en ce mois d'août 2012, pour la première fois depuis le début du XXIe siècle, le nombre des demandeurs d'emploi inscrits en catégorie "A" en France métropolitaine a franchi le cap des 3 millions, avec très exactement 3.011.000 (+0,8% sur un mois et +9,2% sur un an). Certes, ce cap marque les esprits mais en réalité, il n'a qu'une portée purement symbolique. D'abord, cela fait en vérité depuis septembre 2011 -dans un silence général- que le seuil des 3 millions de chômeurs est dépassé (3,015 à l'époque), dès lors que l'on inclut l'outre-mer. Aujourd'hui, on comptabilise donc en réalité 3.259.200 demandeurs d'empoi inscrits en catégorie "A".
Avec l'outre-mer, la France compte plus de 3,2 millions de chômeurs en catégorie "A"
En effet, depuis la réforme des statistiques sur le nombre des demandeurs d'emploi décidée en 2009, pour établir les données officielles, le chômage en outre-mer doit être compté. Le ministre du Travail Michel Sapin le répète à raison depuis plusieurs semaines. Ensuite, ce nombre des 3 millions correspond à la seule catégorie "A". Or, là aussi, dans le comptage officiel du chômage , il convient d'inclure les demandeurs d'emploi inscrits en catégorie "B" et "C", ceux ayant exercé une activité réduite de plus ou moins de 79 heures dans le mois. Au total, le nombre des demandeurs d'emploi en catégories " A, B et C" s'élève fin août à 4.776.800 (toujours avec l'outre-mer). Et ce n'est pas fini, il y a ce que l'on appelle le "halo du chômage", pas toujours très facile à quantifier. Ce "halo" est constitué par des personnes qui souhaitent travailler mais qui ne sont pas considérées comme au chômage car elles ne sont pas à la recherche d'un emploi et/ou ne sont plus inscrites -souvent par découragement ou parce qu'elles n'ont plus droit à aucune allocation- ou bien encore ne sont pas disponibles pour prendre immédiatement un emploi.
Le chômage en France concerne globalement plus de 5,5 millions de personnes
En 2011, l'Insee chiffrait cette population à 850.000, (où les jeunes et les femmes sont proportionnellement surreprésentés). Avec la persistance de la crise et l'augmentation de la durée moyenne du chômage, les choses ont certainement empiré depuis l'année dernière. En tout état de cause, a minima, le nombre des chômeurs dépasse les 5,5 millions.
Enfin, dernière donnée, ce n'est pas la première fois que la France franchi le cap des 3 millions de chômeurs. Tout juste installé à Matignon après la perte des élections législatives des 21 et 28 mars par la gauche, le nouveau Premier ministre de droite, Edouard Balladur, avait dû annoncer que pour la première fois la France enregistrait plus de trois millions de chômeurs. C'est seulement en 1999 -alors que l'économie mondiale connaissait un cycle économique favorable -, sous le gouvernement de Lionel Jospin, que la barre sera de nouveau franchie dans l'autre sens...

 

La montée au front de Jean-Marc Ayrault 


Le soldat Ayrault monte au front ce soir sur France 2. Sa première longue prestation télévisée tient plus du champ de mines que du chemin pavé de roses. Bien lui en a pris de ne pas “buller” pendant les vacances comme il dit, la reprise est moins douloureuse…
Alors que le chômage s’envole, que les plans sociaux se bousculent au portillon de Pôle emploi, que les chefs d’entreprises se désespèrent et que le moral des Français chute, le Premier ministre va dévoiler les grandes lignes du budget 2 013. C’est-à-dire annoncer des coupes dans les dépenses et des hausses dans les impôts. La soirée promet d’être joyeuse….
Les ennuis volant en escadrille, Jean-Marc Ayrault devra également étouffer les couacs dans sa majorité. Des Verts qui participent au gouvernement un pied dedans un pied dehors aux ministres tentés de jouer leur petite partition, le chef d’orchestre Ayrault n’a pas le temps de lâcher la baguette. Elle lui sera utile pour jouer les funambules…
Même le président de la République s’y est mis en s’engageant à inverser la courbe du chômage d’ici un an ! Si ce n’est pas une épée de Damoclès sur la tête de son bras droit, ça y ressemble. François Hollande, il est vrai, n’est pas un chaud partisan des Premiers ministres qui s’incrustent. À propos de François Fillon ou Lionel Jospin, recordmen de longévité à Matignon, n’a-t-il pas observé un rien sournois : “Ils ont duré mais est-ce que ça s’est bien terminé ?”.

Payer plus pour aller à l'université 


Le récent débat sur l'introduction de frais de scolarité pour les étudiants des classes préparatoires aux grandes écoles a relancé la question plus générale du financement des études supérieures en France.
En Europe, à l'exception de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas, les frais d'inscription sont généralement peu élevés. La France s'inscrit dans cette tradition : un étudiant paie 181 € annuels pour la licence, 250 € pour le master, auxquels s'ajoutent 207 € de couverture maladie. Ces coûts sont majorés dans les grandes écoles : 500 € dans les écoles publiques d'ingénieurs et considérablement plus dans les écoles de commerce régies par un statut privé. La scolarité à HEC s'élève ainsi à environ 12 000 € par an, ce qui n'a plus rien à voir.
En France comme ailleurs, faire des études supérieures nécessite bien entendu aussi de se loger, de se nourrir, et d'acheter des livres. En moyenne, 45 % du budget d'un étudiant français est actuellement consacré à son logement. Certes, il y a les bourses. Mais ces sommes versées par l'État aux étudiants issus des familles les plus modestes sont faibles en France, comparées aux Pays-Bas ou à la Norvège. Elles représentent, au maximum, 4 600 € par an, ce qui est insuffisant pour vivre et étudier sans ressources supplémentaires, comme celles que procure un travail à temps partiel.
Dès lors, il n'est pas étonnant que les syndicats d'étudiants défendent la gratuité de l'enseignement supérieur. Cette revendication reçoit un écho positif au sein de la société française, qui trouve légitime que seul l'État finance les universités. Conséquence pour les présidents d'université : ils ne peuvent pas vraiment compter sur la contribution financière des étudiants pour améliorer l'enseignement et la recherche, ou envisager des aides supplémentaires aux plus méritants.
Il est plus que jamais nécessaire de réfléchir, en France, au rapport entre financement de l'enseignement supérieur et justice sociale. Revenons au cas des classes préparatoires : si 30 % des élèves qui y suivent des études sont boursiers, un certain nombre proviennent aussi de familles privilégiées dont on sait qu'elles encouragent souvent leurs enfants à préparer les grandes écoles. Il ne serait donc nullement injuste que ces étudiants contribuent, comme les autres, au financement de leur scolarité.
Plus généralement, il est tout à fait possible de penser à des frais de scolarité modulables en fonction des revenus de chacun. C'est le système qu'applique Sciences Po. Son avantage est de faire contribuer les familles qui le peuvent, tout en offrant des bourses dignes de ce nom aux étudiants les plus modestes, bien entendu exonérés de frais de scolarité. À ce propos, les droits élevés que pratiquent les universités privées américaines sont souvent pointés du doigt en France. On oublie que ces mêmes universités pratiquent une redistribution sous forme de bourses conséquentes aux étudiants brillants les plus modestes.
Il n'est donc pas impossible d'envisager des frais de scolarité plus élevés dans les universités, pour en accroître les ressources, tout en préservant le principe ¯ essentiel dans une société démocratique ¯ de la justice sociale. Ce sujet mérite d'être débattu sans manichéisme. Les Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche, qu'a initiées la ministre en charge de ces questions, en sont une belle occasion.

La facture américaine de Hollande

Le mépris
Du vin, mais pas de champagne : mardi soir, et Valérie Trierweiler recevaient 1500 Français de New York. La réception a eu lieu au Roseland Ballroom, une prestigieuse salle de spectacle de Broadway. En septembre 2009 lors de son passage à New York, avait reçu 4 000 Français au Manhattan Center Studio.
La crétinitude du discours
Coût de la réception : 400 000 €, rien que pour les repas.
Selon nos informations, celle de mardi soir avoisinerait les 116 000 €. Mais, au , la facture de ces deux jours passés à New York atteindrait les 900 000 € pour la délégation composée de 61 personnes. Soit une économie de 100 000 € par rapport au déplacement de Sarkozy à l’ONU en 2011. Certes, le président a passé deux nuits dans la meilleure suite du Setai, au dernier étage d’un établissement de luxe de Manhattan. Mais il a fallu négocier : tarifée plus de 3 000 $, la nuit serait finalement revenue à moins de 1000. Les policiers logeaient en suite, mais à deux. Même la délégation italienne, présente dans le même hôtel, a demandé des « tuyaux » aux Français pour mieux négocier…

La question du racisme anti-blanc

Dans l’affaire du racisme anti-blanc, ce qui me sidère, c’est l’hystérie qui s’empare du monde associatif, des médias et des écolo-socialistes à la seule invocation de cette idée par Jean-François Copé. En réalité, elle n’a rien de nouveau. La une du Monde, le 15 mars 2005, titrait sur « le spectre des violences anti-blancs » à la suite du passage à tabac de jeunes gens lors d’une manifestation lycéenne. On sait que les phénomènes de lynchage en bande de personnes d’origine européenne surviennent dans les quartiers sensibles, les voitures incendiées, les insultes « sales blancs, sale gaulois, sous-chiens ». Le racisme anti-blanc n’est pas propre à la France : qui ne se souvient des fermiers blancs du Zimbabwe, objets de persécutions et de massacres de la part du régime de Mugabe. Cette réalité n’enlève rien à l’existence d’autres formes de racisme, mais il est lâche et malhonnête de vouloir la nier. Le seul argument qu’on entend sur les ondes est : « vous dites la même chose que le FN » Aucun argument ne saurait être plus bête et plus totalitaire. D’abord, c’est faux, personne n’a le monopole de cette expression, comme le montre l’article du Monde cité ci-dessus. Et puis s’interdire de prononcer un mot, une formule parce qu’elle a été dite par un parti, c’est entrer dans une logique de censure sans fin. On ne pourra pas éternellement utiliser cet argument débile comme bâillon contre la liberté d’expression et outil d’un aveuglement généralisé.

Chômage : Hollande invoque "une situation dont nous héritons"

Le nombre de chômeurs a dépassé la barre symbolique des 3 millions en France.
Le président François Hollande, interrogé mercredi en marge de l'Assemblée générale de l'ONU sur la situation de l'emploi en France où le nombre de chômeurs a dépassé la barre symbolique des 3 millions, a invoqué "une situation dont nous héritons". "Nous avons 3 millions de chômeurs dans notre pays (qui) ne sont pas venus depuis quatre mois, ils sont là, une situation dont nous héritons", a-t-il déclaré lors d'un point de presse. "Nous allons tout faire, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault et moi-même, pour endiguer puis ensuite faire reculer le chômage", a-t-il enchaîné.
Le ministère du Travail a annoncé mercredi que le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité a dépassé les 3 millions en août en métropole, un seuil jamais franchi depuis 1999. "Je rentre cet après-midi et, donc, dès jeudi matin, et sans que j'aie été coupé du gouvernement et des responsables qui ont vocation à agir, j'aurai à préparer la communication qui sera faite sur le budget" 2013, a ajouté le chef de l'État.

HEUREUSEMENT QU'IL A SARKOZY COMME ALIBI,
SINON, QUE DIRAIT-IL DONC 
L'INSIPIDE ?

Seine-Saint-Denis : des enfants roms réduits en esclavage pour voler


Magnifique, cette culture « rom » qui se dit « tzigane » et ces « nomades » qu’il ne faut surtout pas déloger au nom des droits de l’homme. N’en déplaise au bobo et à la dame de Saint-Cloud bien comme il faut, qui vous donnent tort dans le train de banlieue : « Laissez-les, ces pauvres gens, ce sont des mendiants honnêtes » lorsque vous répondez à un rom que sa petite fille (d’environ six ans) ne devrait pas faire la manche dans le froid mais être à l’école.
Trois jours après le spectaculaire procès d’un réseau mafieux d’exploiteurs d’enfants roms devant le tribunal de Paris vendredi dernier, les forces de l’ordre ont mené une vaste opération coup de poing dans trois camps de Seine-Saint-Denis pour porter secours à des mineurs réduits à l’état d’esclaves et « dressés » à mendier et voler. Deux cents policiers sont intervenus sur plusieurs communes du département, dont Aubervilliers, Stains et Saint-Denis.
Onze caïds ont été placés en garde à vue. Par ailleurs, trois supposés donneurs d’ordre ont été arrêtés en Roumanie, dans la région de Galati, dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen.
Chefs de bande présumés (ou parents des petites victimes !), ils sont soupçonnés d’avoir exploité des dizaines d’enfants de 9 à 17 ans depuis des mois. Une trentaine de mineurs déscolarisés étaient forcés à voler en remplissant des quotas journaliers précis.
Traite humaine
Sous le règne de la terreur, ces enfants et ces adolescents que vous croisez chaque jour étaient lâchés dans les rues de Paris pour arracher quotidiennement un ou deux portefeuilles, ainsi que trois ou quatre téléphones. Ceux qui revenaient les mains vides étaient frappés et privés de nourriture.
Selon les dernières constatations, la valeur du butin est estimée au minimum à 150 euros par jour et par enfant, sachant que la bande qui comparaissait vendredi à Paris a empoché 100 000 euros en une seule année.
Sous le coup d’une mise en examen pour « traite des êtres humains » mais aussi « provocation directe de mineurs à la commission de crimes et délits » et « vols et recels » en bande organisée, ils encourent les assises et une peine de vingt d’emprisonnement. Après avoir envahi nos rues et nos trains, ils vont maintenant surpeupler nos prisons.
« Les investigations menées faisaient apparaître une structure très organisée, tant en France qu’en Roumanie, démontrant l’exploitation clanique de mineurs pour permettre des vols répétés et systématiques », relève le parquet du tribunal de grande instance de Paris.
Selon de premières estimations, près de 200 jeunes roms délinquants ont été identifiés en région parisienne.
Système clanique
Le récent procès a révélé les détails d’un trafic de mineurs entraînés à voler en France. Remus Stoian, un Rom de 40 ans, a été accusé d’avoir initié au vol et exploité plus d’une dizaine d’enfants roumains : « Les enfants me rapportent beaucoup d’argent et d’autres choses… »
Stoian a déjà été condamné à cinq ans de prison, mais il a fait appel. Vendredi devant le tribunal de Paris, il a nié méthodiquement la plupart des faits reprochés. Ces paroles qu’on lui impute, par exemple, saisies par des écoutes téléphoniques, il ne s’en souvient pas. La faute à l’interprète, qui n’aurait rien compris aux subtilités linguistiques de sa région… Dans le box, entouré de trois de ses complices habillés de survêtements – le quatrième est en fuite –, il ne se démonte pas. Face à lui, sur les bancs de la salle d’audience, plusieurs familles roumaines sont venues le soutenir.
Pour la première fois, la justice a décortiqué le fonctionnement d’un véritable système mafieux entre la France et la Roumanie. Le parquet a donc lui aussi fait appel, jugeant trop clémentes les peines infligées en première instance aux acteurs de cette forme de « traite humaine », selon les mots de l’avocat général. Avant leur interpellation, Remus Stoian, Palos Constantin et plusieurs membres de la famille Radu, cheville ouvrière du trafic, s’étaient installés dans des camps roms de la banlieue parisienne, depuis lesquels ils organisaient un « réseau criminel international dont le but est la venue en France de jeunes mineurs afin de commettre des vols ».
Dès 2009, les policiers s’intéressent à une série d’agressions opérées selon la même technique : une poignée d’enfants ou d’adolescents entourent une personne – une femme le plus souvent – occupée à composer son code au distributeur bancaire. Pour la distraire, ils posent un journal ou une pétition sous le nez de la victime, en profitent pour taper la touche correspondant au montant le plus élevé possible, avant de prendre la fuite avec les billets. Les victimes qui résistent sont frappés.
Les enfants, toujours mineurs, déclinent sans cesse des identités différentes lorsqu’ils sont interpellés. Mais les caméras placées au-dessus des distributeurs montrent que les mêmes visages réapparaissent et conduisent les enquêteurs jusqu’à un camp rom à Saint-Denis. Les écoutes révèlent un gros trafic entre la France, la Roumanie et même l’Angleterre. Les enfants circulent d’un pays à l’autre, pris en main localement par des chefs de réseaux.
Dans l’une des conversations téléphoniques, Remus Stoain explique la méthode : « Tu as besoin de 4-5 personnes qui puissent travailler pour toi, chacun d’eux t’apporte 100-150 euros par jour. Tu peux récupérer 3 000 euros en un mois. » Dans une autre discussion, un correspondant roumain lui fait ce reproche : « Je ne sais pas comment faire car j’ai déjà 11 enfants qui travaillent pour toi. Tu en as déjà 2 de Tchezorash, 3 de Chéprentura, 6 de Djeme… »
Les interrogatoires mettent en lumière un système clanique organisé : un camp est dirigé par un chef, qui vend les emplacements aux nouveaux arrivants.
A partir des aveux des enfants, les enquêteurs ont évalué les sommes en jeu à près de 100 000 euros. « Mais les montants réels sont bien plus importants », estime une source judiciaire. Car le dossier montre aussi que les mis en cause et leurs proches ont réalisé de nombreux investissements immobiliers (immeubles et villas) près de Tandarei, leur région natale…
Rappelons que la fameuse « aide au retour » en France, cette vaste tartufferie, s’élève à 300 euros par adulte et 100 euros par enfant. En 2010, la France a dépensé 18 millions d’euros au titre de l’aide volontaire. Pas moins de 9 000 Roumains ou Bulgares ont pu en bénéficier en 2011. C’est-à-dire qu’ils sont rentrés chez eux pour des vacances en quelque sorte, payées par le gouvernement français, et puis qu’ils sont revenus aux « affaires ».

La France faible : François Hollande pourra-t-il tenir encore quatre ans et demi à l'Elysée ?

Cette semaine, Serge Federbusch revient aussi sur la baisse de popularité de François Hollande, Marine Le Pen qui compte interdire le port de la kippa et du voile en public, la BPI et le gaz de schiste.

1 – Le pouvoir sens dessus dessous 

Comment, en 160 jours, ont-ils pu en arriver là ? Pour éviter de prendre des coups politiques, François Hollande, depuis son élection et malgré sa posture récente à destination des téléspectateurs de TF1, s’abrite derrière le gouvernement. Au prétexte de normalité constitutionnelle, la répartition des tâches est simple : à lui les annonces agréables et les généralités, aux autres, Premier ministre et ministres, les mauvaises nouvelles. Jusque là, rien que de très classique …
Sauf qu’hélas le froid souffle beaucoup plus fortement sur l’actualité que le chaud ces derniers mois. On se trouve donc dans une situation paradoxale où le président s’exprime essentiellement sur les mesurettes et gadgets de peu de portée contenus dans son programme alors que le gouvernement est contraint d’aborder les sujets lourds, ce qu’il ne fait naturellement qu’avec le plus d’ellipses et de précaution possible, à la notable exception de Manuel Valls.
Ainsi, ces derniers jours, a-t-on entendu François Hollande préempter des sujets aussi considérables que l’inauguration d’un monument au camp des Milles, de nouvelles salles au Louvre ou une aide d’urgence aux sans-abris alors que son Premier ministre n’abordait rien moins que la question des tensions autour de l’islam, du traité européen ou de la hausse de la fiscalité. Sur ce dernier sujet d’ailleurs, c’est le sauve-qui-peut car personne ne veut prendre la responsabilité d’annoncer le retour de la TVA sociale ou l’alourdissement considérable de la CSG. Tout est donc abordé de biais, par des fuites, des confidences anonymes et autres bruits de couloirs. A ce rythme, les ministres vont bientôt parler masqués.
Sans aller jusqu’à l’hyper-présidence, le service minimum du chef de l’Etat, sous la cinquième République, est de traiter des grands enjeux. Depuis mai dernier, c’est un Premier ministre-zombie qui doit s’y coller et, naturellement, ni sa légitimité ni son autorité ne sont respectées, sur ces sujets de première importance, par les ministres ou qui que ce soit. François Hollande voulait un Premier ministre qui le protège sans lui faire d’ombre, ce qui est impossible, surtout en temps de crise. D’où l’étrange sentiment de vacance du pouvoir qui s’installe chaque jour un peu plus à la tête de l’Etat et accroit son impopularité. Les Verts n’en font déjà plus qu’à leur tête et le gouvernement tire à hue et à dia.
Conséquence directe de cette situation : devant Matignon, la danse du scalp a commencé, François a ouvert son carnet et Martine ressorti ses ballerines. Le problème, c’est que François ne veut pas de Martine.

2 – Hollande tiendra-t-il encore 4 ans et demi ?

Ce début de règne sent déjà la fin et l’effondrement sondagier du pouvoir est plus inquiétant qu’il n’y paraît. En effet, l’expérience des présidences passées montre qu’après pareille chute, on ne rebondit jamais sauf en période de cohabitation.
Dès lors que la proportion de mécontents franchit la barre des 50 %, la pente est trop rude à remonter (juin 1983 pour Mitterrand, novembre 1995 pour Chirac et mars 2008 pour Sarkozy). C’est déjà le cas pour François Hollande dans le « baromètre » du JDD, ce le sera bientôt dans celui du Figaro. Puisque, malgré nos objurgations, le président ne se résout pas à provoquer une cohabitation, que peut-il faire ? Rien, si ce n’est encaisser les coups. Dès lors, il va se trouver face à une situation inédite sous la 5ème République : effectuer un entier mandat en première ligne de l’impopularité. Il est peu probable que la rue, les entreprises et les banlieues le laissent terminer sereinement.

3 – Les calottes sont cuites.

A ceux qui rêvent d’une nouvelle Saint Barthélémy, le climat qui s’est installé en France depuis deux semaines donne quelque espoir. Des vendeurs de mauvaise soupe journalistique, caricaturistes sans inspiration et démagogues de tout poil font commerce éditorial et politique d’une tension réelle, montante, en grande partie liée à l’inculture et au défaut d’assimilation d’une fraction non négligeable des jeunes musulmans. La vidéo mise en ligne sur le site de Riposte laïque, où l’on voit d’inquiétants imbéciles se goberger sur les Champs-Elysées de la bataille victorieuse des fidèles de Mahomet sur les Juifs d’Arabie au 7ème siècle ( !) n’a été que très discrètement reprise par les médias. Mais le silence et la gêne ne sont pas des solutions. Le plus terrible est d’entendre Mou-Président, pardon Moi-Président, balbutier que : « Ce qui divise n’est pas bon ». Quel rappel à l’ordre ! Les extrémistes vont trembler. Et, pendant ce temps, Marine Le Pen nous apprend qu’une fois le Front national au pouvoir, on pourra arborer des crucifix mais pas trop gros, des kippas discrètes et des voiles labellisés non islamiques.
Nous ne sommes guère enclins au catastrophisme mais cette situation commence à devenir préoccupante. Elle ne pourra trouver de solution que par des mesures courageuses mais respectueuses des libertés.
D’abord, les lois mémorielles et privatives de liberté d’expression ont ouvert la boîte de Pandore de la censure. Puisqu’on ne peut parler librement de la Shoah, se moquer des homosexuels ou déblatérer des Noirs, pourquoi ne pas interdire également la fustigation de l’islam ? Il n’existe plus de rempart intellectuel sérieux contre le rétablissement du délit de blasphème dès lors que la critique virulente des religions ne diffère guère de celle des races. De même, empêcher une manifestation de salafistes ne les fera pas disparaître. Cela accroît leur prestige auprès de leurs coreligionnaires, puisqu’ils peuvent se targuer de combattre un interdit à géométrie variable. Le ministère de l’Intérieur plastronnera un temps mais le cycle paranoïa/répression est engagé et l’infection va se développer à bas bruit.
Le retour à la liberté d’expression est donc paradoxalement la première étape de la lutte contre ces obscurantistes, elle mettra le mal au grand jour. Elle va de pair avec le fait de considérer que le port d’un voile, d’une calotte ou de tout autre signe religieux dans la rue est un droit individuel inviolable sauf nécessité impérieuse d’ordre public. Si le visage n’est pas dissimulé, rien ne justifie l’interdit. S’il n’ya pas appel au meurtre mais simple expression de l’imbécillité, nulle raison de censurer.
A contrario, et c’est essentiel, le rétablissement du droit commun implique qu’on en finisse avec les ruineuses politiques de la ville et autres subventions clientélistes à une myriade d’associations parasitaires. Tout comme on devrait cesser de promouvoir, sous le nom de logement social, des ghettos. Ou de contourner, comme à Paris, la loi de 1905 en subventionnant la construction de mosquées sous prétexte de pratiques culturelles.

La question de l’islam est l’abcès de fixation des tensions sociales en France et toutes les politiques de discrimination positive entretiennent positivement les discriminations. Les populations issues de l’immigration ne doivent bénéficier ni de faveurs ni de défaveurs.
Enfin, et c’est toute la difficulté, seule la création d’emplois pérennes dans le secteur privé et le retour de la croissance économique parviendront à ramener ces sujets et les partis qui les exploitent à ce qu’ils étaient avant le début des années 1980 : des lubies et des ramassis folkloriques d’énervés. La réforme des institutions pour réduire le poids des élus professionnels et celui de l’administration, la baisse des impôts, la lutte contre les corporatismes et la déréglementation mais aussi le refus d’adopter la règle d’or budgétaire tant que la question de la surévaluation de l’euro n’est pas réglée, bref la levée des contraintes qui nous étouffent : telles seraient les solutions réelles à la crise sociale et communautaire vers laquelle nous nous dirigeons.
Naturellement, sur tous ces points, le pouvoir actuel va dans la direction opposée à celle qu’il faudrait suivre. Ses imprécations antiracistes et rappels à la mesure vont faire long feu. La suite à la prochaine provocation …

4 – La Banque Pléthorique d’Investissement

Dans l’esprit gosplanisé de nos dirigeants, la Banque publique d’investissement sera le remède miracle aux maux des entreprises françaises. C’est un syndrome classique qui frappe le grand corps malade de notre économie administrée : en regroupant les différents organismes qui œuvrent à son financement, le gouvernement espère obtenir plus de puissance de feu. Mais aveugles et paralytiques, même attelés, ne vont guère loin quand leur chemin est jonché de trous. Le gouvernement ne cherche pas d’économies d’échelle et il n’obtiendra pas d’efficacité accrue.
Le plus terrible, dans cette affaire, est le droit conféré aux régions de s’immiscer dans le fonctionnement de la BPI. Ce choix vient d’être confirmé par Moscovici : "La BPI est fondée sur un partenariat entre l'Etat et les régions. Dans la pratique, 90% des décisions de la BPI seront prises en régions. Elles définiront les orientations et les priorités de la BPI avec l'Etat, aussi bien au niveau national qu'au niveau local … des guichets uniques seront mis sur pied au plus près des entreprises".
Quand bien même les régions ne l’obtiendraient que pour les crédits et les projets qu’elles financent, c’est ouvrir la possibilité aux élus locaux d’interférer dans des décisions d’investissements privés à partir de fonds publics. C’est encore plus sûrement faire prévaloir des considérations politiques locales sur les besoins des marchés et des consommateurs. Les mille et un exemples de dérives dans la gestion des collectivités territoriales font craindre le pire en matière de dévoiement clientéliste si la France s’engage dans cette voie.

5 – Du socialo dans le gaz.

Intrusion autoritaire dans la hausse des tarifs, refus arbitraire et hypocrite de permis d’exploiter les gaz de schistes : une logique politicienne sévit déjà dans la fixation du prix de l’énergie à la consommation.
Comme pour la récente et vaine intervention gouvernementale sur le tarif de l’essence à la pompe, la démonstration de l’inanité des actions de l’Etat face à des mécanismes de fixation totalement mondialisés n’a pas tardé. Même Delphine Batho, ministre de l’Energie ( ?) soupire en réclamant le droit de ne plus être mise au pied du mur ! Sur ce sujet aussi, il fallait bien cet épisode « hollandais » pour que la France réalise à quel point les idées socialistes sont obsolètes. On en revient donc à notre observation liminaire : comment tenir quatre ans et demi dans ce cul-de-sac ?





Sahelistan 


L’épreuve budgétaire s’annonce périlleuse, la majorité connaît de vives tensions : afin d’oublier un peu les soucis hexagonaux, François Hollande aspire peut-être à une brève parenthèse hors de nos frontières. Mais son voyage à New York, pour un premier discours devant l’Onu, n’a rien d’une tranquille escapade, car le terrain de la politique étrangère est presque aussi miné que la scène intérieure.
La Syrie est au cœur du débat, mais les Nations Unies ne parviennent pas à endiguer la répression sanglante menée par Bachar Al-Assad. On peut regretter que la France ne soit pas plus offensive dans ce dossier. Mais la paralysie incombe à la communauté internationale dans son ensemble, la Chine et la Russie continuant de protéger le dictateur syrien.
C’est dans un autre dossier, que notre pays se retrouve en première ligne, celui du Mali. Le nord du pays est aux mains de rebelles islamistes, dans la région où sont détenus les quatre otages français aux mains d’Al-Qaïda au Maghreb islamique. Les autorités légales du Mali viennent de faire appel à l’Onu pour une intervention militaire, à laquelle la France est prête à contribuer mais pas directement par des troupes au sol. Et dans le cadre d’une opération qui serait avant tout menée par des forces africaines.
De prime abord, cette ligne équilibrée paraît tenable : elle ne donne pas prise au reproche éventuel de néocolonialisme, mais témoigne d’un esprit « facilitateur », selon l’expression diplomatique, dans une zone, le Sahel, dont notre pays ne peut se désintéresser pour des raisons historiques et stratégiques.
Mais un tel engagement expose au risque de l’engrenage non maîtrisé, qui peut devenir coûteux en vies humaines, même sans intervention directe. Et très lourd sur le plan budgétaire, alors que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault présente une loi de finances d’extrême rigueur.
La France est en train de quitter l’Afghanistan. Mais elle pourrait bientôt être engagée sur un autre front anti-islamistes radicaux. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères a trouvé un néologisme qui résume bien la nature du piège malien : il l’a baptisé le « Sahelistan », menaçant mélange de sable et de feu.