TOUT EST DIT

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jeudi 16 décembre 2010

Le Cavaliere bouge encore

Affaibli par les scandales et la fronde de ses alliés, le président du Conseil italien s’est encore sorti d’une crise politique le 14 décembre. Mais c’est le peuple italien qui en paie le prix, estime la presse européenne. 

314 voix contre 311. Le 14 décembre, Silvio Berlusconi a surmonté de justesse une motion de censure présentée contre lui par l’opposition à la Chambre des députés. Il avait auparavant remporté une motion de confiance au Sénat. “Berlusconi a certainement gagné, mais les conséquences de cette victoire devraient le faire réfléchir”, écrit Sergio Romano dans le Corriere della Sera. 


Car le président du Conseil italien a désormais deux options, explique l’historien : “Se réjouir de son succès, couler ses adversaires et continuer jusqu’à la fin de son mandat. Une marge de trois voix d’avance ne le protègera pas contre les obstacles qui se profilent, mais il pourra toujours blâmer l’opposition et jouer la partition du leader trahi. Dans ce cas, le pays serait à nouveau condamné au spectacle indécent dont nous avons été témoins ces derniers mois : des polémiques, des querelles et aucune attention prêtée aux difficultés économiques et financières que nous traversons. L’autre possibilité est de recomposer une majorité sur de nouvelles bases”, à commencer par une nouvelle loi électorale.




Un pays sans rêve ni direction

Dans La Repubblica, Barbara Spinelli estime que “la victoire du Cavaliere, dans une large mesure, n’est qu’apparente. Non seulement il dispose d’une faible majorité, mais il doit maintenant faire face à deux partis d’opposition à droite (les centristes de l’UDC et FLI, le parti de son ex-allié Gianfranco Fini).” 
“Le dernier coup a raté, mais la crise se poursuit de manière souterraine”, note la journaliste. Car “derrière les apparences se trouve la difficile mais inévitable chute du Berlusconisme, du fait des même gens qui l’ont porté au pouvoir. C’est comme Thermidore.”
Mais Barbara Spinelli met en garde contre “la dangereuse pensée positive de Berlusconi” et son incroyable aptitude “à nager dans la mer des campagnes électorales”, qui pourraient lui permettre de contrecarrer sa chute et parvenir au fauteuil de président de la République, son dernier objectif personnel.



Et pendant ce temps, Rome brûle, s’indigne Mario Calabresi, le directeur de La Stampa. Au Parlement, “les politiciens ont eu ce qu’il attendaient depuis des mois : des cris, des calculs puis des célébrations”. Et dans la rue, où des anti-Berlusconi manifestaient , ce fut “de la fumée, des explosions, des matraques et des casques qui rappellent les années 70”. Plus de 100 personnes ont été blessées.
"Ces images de Rome font peur et démontrent la distance qui existe entre un monde politique retranché et un pays qui glisse et devient méchant, sans rêve ni direction, déplore Mario Calabresi. Le monde politique devrait regarder au-delà des incendies et voir une majorité usée qui n’est même plus capable de se faire des illusions. Au lieu de cela, il s’enferme et laisse dehors non seulement les voyous mais aussi le peuple italien.”

Un déclin généralisé de la démocratie

Plutôt que d’accuser et de critiquer l’homme et ses milliards, ne faut-il pas se demander si Berlusconi n’est pas finalement la métaphore de l’Italie, ou du moins d’une certaine Italie ?”, semble répondre Libération. Le quotidien français rappelle que le “l’homme a été trois fois élu au suffrage universel” et que “ses succès sont l’échec de l’opposition. Comme si en Italie, il n’y avait eu depuis 16 ans aucune autre option que le Caïman. Ni à droite ni à gauche.”  



Pour El País, “le show [au Parlement] va augmenter le discrédit international de la politique italienne, et va agiter le courant croissant de l’antipolitique qui ronge les fondements de cette démocratie anciennement parlementaire devenue le berceau du totalitarisme patronal”. Dans ce contexte, les violences “sont exécrables, note le quotidien madrilène, mais elles dénotent un climat social de grave implosion”.



 Mais l’Italie est-elle un cas si particulier ? “Avant de souhaiter, nous les autres Européens tellement parfaits, d’entourer l’Italie d’un mur le plus haut possible, et de l’abandonner à son sort pour, allez, les cent prochaines années, il faudrait se demander si nous n’assistons pas à un déclin de la démocratie dont d’autres pays ne sont pas si loin.”, écrit la Frankfurter Rundschau. "Seuls quelques degrés nous séparent” de l’Italie, assure le quotidien allemand, qui précise qu’ "il ne s’agit pas seulement ce pays modèle européen – la France – qui, sous Nicolas Sarkozy ressemble de plus un plus à l’exemple italien. Dans l’Europe entière, la dépolitisation et la boulevardisation de la politique progressent.”


 

Des euro-obligations pour sauver l'euro ?

Le premier ministre luxembourgeois et président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, n'en démord pas. Jeudi 16 décembre, dans un entretien à Libération, il a de nouveau insisté pour que soit discuté l'instauration d'euro-obligations lors du Conseil européen qui réunit les chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres jeudi et vendredi à Bruxelles.

Selon lui, cette "arme contre des marchés irrationnels" est la seule solution pour sortir de la crise que traverse actuellement la zone euro, avec des pays comme la Grèce et l'Irlande qui n'ont plus d'autre choix que de recourir à l'aide des autres pays européens pour emprunter.
Du fait du peu de confiance qu'ont les marchés dans leurs finances, ces deux pays ont en effet vu les taux d'intérêts de leur dette exploser. A tel point que les écarts de taux d'intérêts entre les pays de la zone euro les plus fragiles et les plus solides – Allemagne en tête – atteignent aujourd'hui des records. A titre d'exemple, l'Irlande peut emprunter aujourd'hui à 8 % sur dix ans, contre à peine 3 % pour l'Allemagne.
D'où la nécessité, selon Jean-Claude Juncker, d'emprunter de manière commune pour mutualiser les risques et protéger les plus faibles face aux attaques des spéculateurs. Des emprunts qui se feraient tous au même taux.
Le dispositif pourrait notamment passer par une Agence européenne de la dette qui émettrait ces obligations. Jean-Claude Juncker et le ministre des finances italien, Giulio Tremonti, ont ainsi proposé que les pays de l'UE émettent jusqu'à 50 % de leurs nouveaux emprunts par ce biais. Les pays les plus fragiles pourraient monter jusqu'à 100 %.
REJET FRANCO-ALLEMAND
Mais Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont plusieurs fois expliqué qu'ils ne voulaient pas de ces euro-obligations. Pour la chancelière allemande, elles "ne permettent pas de concurrence entre les taux d'intérêt". Or "la concurrence des taux d'intérêt est une incitation à respecter les critères de stabilité", juge-t-elle, les investisseurs récompensant par des taux bas les pays les plus vertueux.
Berlin craint que certains Etats, parés de la sécurité de ces obligations, ne fassent plus l'effort de contrôler leur dette. A cela s'ajoute un argument budgétaire évident : l'Allemagne emprunte actuellement à un taux inférieur à la moyenne européenne. Avoir recours à des euro-obligations renchérirait de 17 milliards d'euros par an le coût de sa dette, estimait le Frankfurter Allgemeine Zeitung, le 13 décembre.
Pour tenter de vaincre les réticences franco-allemandes, certains économistes et responsables politiques, comme l'ancien premier ministre belge Guy Verhofstadt, ont proposé de n'inclure dans ce marché des euro-obligations que la première tranche de 60 % de la dette publique des pays. Au-delà, les Etats devraient se débrouiller seuls. Une manière de les encourager à ramener le volume de leurs dettes sous le seuil de 60 % du PIB, qui est en principe le plafond maximal autorisé dans l'UE.
Mais de tels aménagements ne suffiront pas à convaincre Berlin. Les euro-obligations ne sont "pas une solution", a réaffirmé mercredi Angela Merkel à Berlin. "Je suis suffisamment réaliste pour savoir que […] cette question n'occupera pas le devant de la scène et qu'aucune décision dans un sens ou dans un autre ne pourra être prise" lors du conseil de jeudi et vendredi, admet d'ailleurs Jean-Claude Juncker.
Paris et Berlin préfèrent tous deux assurer la pérennité du Fonds européen de stabilité financière (FESF) doté de 440 milliards d'euros qui prête par la suite aux membres en difficulté. A Bruxelles, les chefs d'Etat et de gouvernement devraient décider d'engager un changement de traité pour créer un mécanisme permanent de solidarité financière pour remplacer le FESF, qui prendra fin en 2013.
Certains pays souhaitent également augmenter ses fonds afin de rassurer les marchés financiers. Mais là encore, Angela Merkel freine, de crainte qu'une telle hausse déresponsabilise les Etats en difficulté.

La Belgique n'aura bientôt plus les moyens de sa schizophrénie

Alors même qu'elle n'a plus de gouvernement, la capacité de la Belgique à résister aux assauts de la crise est remarquable. Les élections qui ont eu lieu en juin dans ce pays atteint de schizophrénie n'ont permis de dégager aucun terrain d'entente et depuis, le pays est géré par intérim. Les gouvernements ont accumulé les emprunts, au point que la dette nationale est presque aussi élevée que le produit intérieur brut (PIB), et plus que celle du Portugal ou de l'Irlande, en niveau absolu comme en proportion. Les spreads (écarts de taux d'intérêt avec la référence allemande) sur la dette belge ne devraient-ils pas planer à des altitudes stratosphériques, comme ceux des pays de second rang de la zone euro ?

L'économie belge a des atouts qui font défaut à ces derniers. Soit, mais pour rejoindre l'analyse de l'agence de notation financière Standard & Poor's, qui a placé, mercredi 15 décembre, la note de la dette du pays sous perspective "négative", la Belgique ferait bien de ne pas pousser le bouchon trop loin.
Fondamentaux solides
L'avantage relatif dont elle jouit par rapport aux pays de second rang tient à la qualité de ses fondamentaux en termes de production, de compétitivité et d'exportation. Les pays de la périphérie ont construit leur essor sur le crédit, la hausse des salaires, l'aggravation du déficit public et la flambée de la dette nationale. La prospérité de la Belgique est plus ancienne. Le pays dispose d'une main-d'oeuvre qualifiée, et n'a pas laissé les salaires déraper. Si l'on rapporte les exportations au nombre d'habitants, la Belgique exporte plus que l'Allemagne. De grands organismes internationaux ont leur siège à Bruxelles, et les services sont dynamiques. Enfin, les ports d'Anvers et de Zeebrugge profitent de la reprise spectaculaire du commerce international.
Sur le plan macroéconomique, la balance des paiements, qui donne l'indication la plus large de la vigueur des échanges commerciaux, est excédentaire en Belgique. Au Portugal, le déficit extérieur est presque équivalent à 10 % du PIB. C'est ce qui fait la différence : la Belgique ne dépend pas des flux entrants de capitaux pour financer ses besoins. L'Etat et les banques peuvent puiser dans une épargne nationale élevée.
Il n'en existe pas moins des limites. Dans un pays aussi violemment déchiré, un gouvernement d'intérim ne peut mener à bien les réformes nécessaires à la réduction du déficit public, qui devrait représenter 4 % du PIB en 2011. L'administration est aussi mal placée pour améliorer l'efficacité de la supervision du secteur bancaire, ou parer aux éventuelles répercussions de nouvelles secousses dans ces fameux pays de second rang.
La Belgique doit à la fois décider de son avenir politique et améliorer l'état de ses finances, sous peine de voir ses fusibles à combustion lente se transformer en véritables bâtons de dynamite.

"Les braqueurs n'ont plus d'éthique"

Aulnay-sous-Bois, Dugny, Marseille... Les braquages se multiplient. Pour Yazid Kherfi, ancien braqueur, ces attaques sont plus violentes que celles des années 80. 

En 1981, vous avez attaqué à main armée une station-service avec un complice. Quel regard portez-vous sur les braquages d'Aulnay-sous-Bois, de Dugny ou encore de Marseille?

Les braqueurs des années 2000 sont moins expérimentés, ils n'ont pas de sang-froid. Mais ils sont mieux armés et plus violents qu'auparavant. A mon époque, il fallait respecter des règles: on ne s'attaquait pas à n'importe qui, on faisait attention aux gens. Il y avait une sorte d'éthique du braqueur qui semble avoir disparu aujourd'hui.

Dans les années 80, devenir braqueur était un choix, un mode de vie. L'attaque à main armée était une manière de se faire de l'argent facile. Mais actuellement on vit dans un mal-être social: il n'y a pas de travail donc les individus sont prêts à tout pour se faire de l'argent, y compris à prendre davantage de risques.  
Comment expliquer cette série de braquages?
Ces braquages sont symptomatiques de la société: elle est violente donc les individus le sont aussi. Le nombre d'attaques est croissant et risque encore d'augmenter. Avec le chômage et les discriminations, la délinquance apparaît parfois comme la solution... Au lieu d'injecter de l'argent dans la sécurité, il faudrait mettre l'accent sur la prévention et aider les jeunes à trouver du travail.  
Comment êtes-vous sorti de cette délinquance?
On peut être délinquant et intelligent, ce n'est pas incompatible. Je m'en suis sorti parce que certaines personnes, dont Paul Picard, l'ancien maire de Mantes-la-Jolie, ont cru en moi et m'ont tendu la main. Au début je l'ai fait pour leur plaisir, puis j'y ai pris goût. Avant j'étais braqueur, maintenant je donne des cours à l'université.

MAIS LES BANQUES, ELLES EN ONT-ELLE UNE, D'ÉTHIQUE ? 
PLUS MAINTENANT !!!
ELLES SE GANGSTÈRISENT DE PLUS EN PLUS !!!!!

MARINE LE PEN
PLUTÔT QUE DE S'ATTAQUER AUX ARABES, FERAIT MIEUX DE S'INQUIÉTER DU PÉRIL CHINOIS QUI ENVAHIT L'ÉCONOMIE ET LES COMMERCES FRANÇAIS.

Au Portugal, de nouvelles mesures budgétaires pour éviter un plan d'aide international

Le gouvernement portugais a annoncé mercredi 15 décembre une série de mesures pour renforcer le contrôle de ses comptes publics et améliorer la compétitivité de son économie. Selon le ministre des finances, ces mesures, annoncées à la veille d'un Conseil européen à Bruxelles, sont "indispensables pour ne pas avoir à recourir à des mécanismes de soutien extérieur". Lors de la dernière réunion des ministres des finances de la zone euro la semaine dernière, plusieurs pays avaient appelé le Portugal à faire davantage pour réformer son économie et réduire ses dépenses publiques, afin d'éviter un plan de sauvetage comme ceux de la Grèce ou de l'Irlande.

Sur le plan budgétaire, le gouvernement a décidé de mettre en place un dispositif de "contrôle trimestriel de la dépense publique", prévoyant notamment des "sanctions" pour les ministères qui s'écarteraient de leurs objectifs, a précisé le ministre des finances, Fernando Teixeira dos Santos, lors d'une conférence de presse à l'issue du conseil des ministres.
Sur le plan des réformes économiques, réclamées ces dernières semaines par Bruxelles comme par le FMI, le gouvernement a annoncé qu'il allait prendre une cinquantaine de mesures pour rendre le marché du travail plus flexible, réduire les coûts des entreprises et soutenir les exportations. Le gouvernement veut notamment plafonner les indemnités de licenciement afin de "réduire les coûts de restructuration des entreprises", a expliqué la ministre du travail, Helena André, qui a évoqué la possibilité de créer "un fonds de financement des indemnités de licenciement", sans toutefois en préciser les modalités.

La zone euro cherche à braver la crise

Les dirigeants de l'UE se retrouvent, jeudi 16 décembre, à Bruxelles, pour un sommet destiné à sortir durablement la zone euro de la crise financière, au terme d'une année de tous les dangers avec les sauvetages de la Grèce puis de l'Irlande.

L'objet de la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement européens, qui s'achèvera vendredi, est d'amorcer la création d'un Fonds de secours financier permament pour les pays qui connaîtraient des difficultés. Il s'agit du septième sommet européen de l'année, consacré comme tous les autres à la crise économique et financière qui fait vaciller l'Union monétaire.

Echaudée par la crise grecque au printemps, l'Europe a mis en place avec le FMI un plan de soutien provisoire aux pays en difficulté de 750 milliards d'euros, qui expirera mi-2013. Il a donc été décidé de mettre en place un dispositif permanent, qui lui succédera, afin de rassurer les marchés sur la capacité de réaction de la zone euro.

Mais l'Allemagne, principal contributeur, a posé une condition juridique. Elle veut que le traité actuel de l'UE, celui de Lisbonne, soit modifié car il interdit en principe un tel mécanisme de solidarité financière entre pays. A défaut, Berlin redoute de se faire censurer par sa Cour constitutionnelle.

A Bruxelles jeudi, les dirigeants vont donc engager une modification limitée du traité, qui sera concrétisée l'an prochain. Il s'agira de permettre clairement aux Etats de la zone euro de se doter d'un mécanisme d'entraide.

Les mets du Marché de Noël





Les mets du Marché de Noël
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Télescopage

Évidemment, c’est tentant. Quand près de 90 % des Français sont favorables à un assouplissement du permis à points, ce n’est plus une majorité, c’est un plébiscite. En cette période de fêtes, il faudrait avoir le cœur bien sec pour refuser aux parlementaires de faire un joli cadeau à leurs électeurs en brisant le délai honni de trois ans pour récupérer l’intégralité des douze unités salvatrices.

Le gouvernement, jusque-là, a résisté. Jusqu’à quand ? Le risque de l’impopularité a ses limites. Et d’autant plus que l’image de l’exécutif n’est guère étincelante dans les enquêtes d’opinion, et qu’à l’horizon pointent déjà les rendez-vous électoraux de la présidentielle et des législatives. Il n’en faut pas plus pour que l’Assemblée ne soit le théâtre d’un télescopage entre un règlement de la route sévère mais juste et le lobby des automobilistes, l’un des plus puissants de France. Lequel de ces deux costauds va plier dans ce crash d’une des réformes les plus emblématiques de ces dix dernières années ?

La France peut-elle se permettre de lever le pied de la pédale de la répression pour décrisper un peu celui qui appuie sur l’accélérateur ? Rude dilemme. À l’inconfort de conduire l’œil rivé sur le compteur, il faudrait donc répondre par l’allégement de la sanction. Pas facile : c’est à la fois de la physique, du calcul et de la philosophie.

Il faut sans doute commencer par un constat : le nombre de morts a baissé, c’est incontestable, et le pays peut se réjouir que l’un des trois grands objectifs du second mandat de Jacques Chirac ait été en partie atteint. Qui croyait possible qu’il le soit? On se dit que les vies sauvées pèsent lourd dans ce débat et qu’elles méritent sans doute d’accepter la sévérité de la loi même si, de petits écarts insignifiants en petits écarts insignifiants, elle peut conduire certains à garer la voiture pour un bon moment. Les importantes conséquences personnelles et professionnelles d’un retrait peuvent paraître cher payées mais le risque d’une telle galère n’est-il pas, précisément, le garant d’une discipline permanente ?

À chacun sa morale, sûrement. À chacun ses indignations. À chacun ses récits de ce qui peut apparaître comme une injustice. À chacun sa conception de la prudence. Mais le palmarès français au volant n’incite pas à une conception laxiste ou à géométrie variable de contraintes que notre génie national parviendra à contourner ou à détourner. En contrepartie, l’État ferait bien de ne pas en faire trop non plus en donnant le sentiment de traquer l’excès et de verbaliser facile. La vitesse ne doit pas non plus rester le seul paramètre - facile à contrôler - d’une vraie évolution des comportements. À quand une police de la route, exorbitante, qu’on promet aux Français depuis si longtemps ? De la justice plus ciblée contre la folie au volant.


Chapeau


L’info a failli passer inaperçue. Forcément, on était concentré sur le changement d’écurie de Rama Yade, le prurit présidentiel de François Hollande, les systoles de François Bayrou, et autres sujets planétaires. Et l’info était enfouie dans une des milliers de pages du projet de budget pour la France, voté hier... Quelle info ? Retraites-chapeau et parachutes dorés ne seront pas limités par la loi. La retraite-chapeau, c’est la rente-pactole qu’une entreprise sert à son ancien patron, en supplément de sa pension. Le parachute doré, c’est le cadeau-bonus versé au partant, qu’il ait échoué ou réussi. Au plus fort de la crise financière, ils avaient été désignés à la vindicte populaire, promis à la taille. Mais l’émotion est passée, les marchés sourient à nouveau, retraites-chapeau et parachutes dorés sont de retour... Bon, et si on reparlait de Rama Yade ?

Traiter politiquement la crise de l'euro


À qui le tour ? C'est devenu, depuis près d'un an, la ritournelle des observateurs de la zone euro, fortement secouée sur les marchés financiers par la crise et l'explosion des dettes souveraines. Après la Grèce, l'Irlande, et le Portugal, c'était, hier, au tour de l'Espagne d'alimenter les spéculations. C'est dans ce contexte que s'ouvre, ce soir, un Conseil européen décisif.


Au plus haut niveau et sans trop de précautions de langage, les responsables politiques ont évoqué, ces derniers mois, des hypothèses qui, il y a encore un an, auraient été taboues : la sortie d'un pays de l'euro, son exclusion ou l'éclatement même de la monnaie unique. Le débat sur le retour au mark s'étale dans les colonnes des quotidiens allemands. Le doute est allé si loin, depuis la crise irlandaise, que la crainte actuelle des dirigeants européens est ce qu'ils appellent les « prophéties auto-réalisatrices ».


Bricolé dans la douleur et sous le poids des réticences allemandes, le Fonds européen de stabilité financière a permis, au printemps, de stopper la dérive grecque et d'éviter le pire. À ce jour, seule l'Irlande y a puisé. Et moins de 10 % des 750 milliards d'euros mis sur la table par l'Union européenne et le Fonds monétaire international ont été réellement débloqués. Les Vingt-Sept, réunis ce soir à Bruxelles, ne devraient pas, comme certains le suggèrent, rehausser ce toit.


En revanche, ils vont discuter du mécanisme permanent qui, à compter de 2013, devrait remplacer ce Fonds. Il s'appellera MES, Mécanisme européen de stabilité. Son cadre juridique, qui exige une retouche au traité, et son fonctionnement, qui continue d'exclure toute approche communautaire, font l'objet d'âpres discussions. Car deux philosophies continuent de s'affronter.


D'un côté, la rigueur qu'incarne, revendique et exige l'Allemagne. Aux yeux de Berlin, le mécanisme à mettre en place n'a pas pour but de sauver tel ou tel État membre, mais de sauver l'euro. La nuance est importante. Elle indique un refus clair d'une logique communautaire en matière de responsabilité financière. La voix de l'opinion, hostile à tout transfert financier vers les pays en crise, et le poids de la cour constitutionnelle de Karlsruhe continuent de conditionner fortement les choix de la Chancelière.


De l'autre côté, il y a tout ceux (les pays du Sud, mais pas seulement) qui craignent que le vrai visage de cette rigueur ¯ l'austérité ¯ ne soit socialement insoutenable et économiquement infructueuse en étouffant la relance. La multiplication des manifestations en Europe, de Dublin à Athènes en passant par Rome et même Londres, témoigne de la délicatesse du sujet. Et lorsque le gouvernement Cameron va, bientôt, entamer concrètement son plan de réduction de 500 000 emplois publics sur quatre ans, le flegme britannique va être mis à rude épreuve.


Entre ces deux positions, la France soutient l'Allemagne. Elle estime prioritaire d'apporter une réponse politique aux marchés financiers, quitte à composer avec les exigences de Berlin. Tous deux refusent, pour l'heure, l'idée d'émettre des obligations en euro tant qu'un vrai budget européen n'aura pas vu le jour. En échange, après bien des tergiversations, Angela Merkel a renouvelé son engagement en faveur de la monnaie unique et davantage d'intégration. Il était temps, car il n'y a que par le haut que l'Europe pourra sortir de cette crise.

Retraites : vive l'épargne collective

Dans un contexte post-crise économique avec des finances publiques exsangues -selon les critères de Maastricht -les Etats font face au défi du financement des retraites et de la dépendance. Ils répondent le plus souvent par une politique de « rustines », qui transforme le paysage des retraites complémentaires en un dédale de textes, d'où une véritable jungle dans laquelle se perdent les futurs retraités. En termes décisionnels, le choix d'un régime de retraite complémentaire à cotisations volontaires s'avère particulièrement délicat : on leur présente une multitude d'alternatives, certaines spécifiques à la forme et au statut de l'emploi, d'autres collectives ou personnelles, d'autres à fiscalité différenciée, à durée de placement variable, à performance inégale et avec ou sans la participation de leur employeur, sans mentionner les placements appelés « assurance-vie »…

De plus, la distinction entre épargne salariale, instituée en 1967 par une ordonnance du général de Gaulle, et épargne retraite -complémentaire et volontaire-s'est progressivement estompée. Les formes d'épargne salariale ont été diversifiées : à l'origine essentiellement composée de la participation aux bénéfices et de l'intéressement, l'épargne salariale comprend également les plans d'épargne retraite, tel par exemple le Perco créé en 2003. Schématiquement, ces plans comprennent au moins 3 OPCVM, avec des profils d'investissement différents, proposés par l'entreprise mais gérés par des institutions financières. Lors du départ en retraite, il est possible de choisir deux modes de sortie : soit en capital, soit en rente.

Trois caractéristiques majeures rendent ce type de retraite par capitalisation attractif : l'entreprise participe aux cotisations, le mode de sortie est laissé ouvert et, surtout, cette rente n'est pas viagère. En effet, les Français n'aiment plus les rentes viagères, contrairement aux XVIII e et XIX e siècles. Mirabeau, s'élevant contre « l'égoïsme » familial des détenteurs de telles rentes, les a sans doute convaincus…

Ces plans collectifs devraient être développés à grande échelle, car ils permettent de résoudre des questions socioéconomiques majeures : les manifestations contre la réforme des retraites ont mis en exergue à la fois les inégalités entre hommes et femmes et le caractère non redistributif des systèmes en vigueur. Ainsi, alors que 86 % des hommes arrivent à valider une carrière complète (avant la réforme !), la proportion chute à 44 % pour les femmes, qui, de plus, ne perçoivent que 62 % (1.020 euros mensuels en moyenne) du montant perçu par les hommes (1.636 euros). Nul besoin d'insister sur l'aspect non redistributif de ces plans, puisqu'ils sont constitués par capitalisation. Pourtant, les entreprises, y compris les banques, qui font face à une défiance accrue des ménages pourraient profiter de l'occasion qui leur est donnée d'atténuer ces inégalités et montrer l'importance qu'elles accordent au capital humain : d'une part, en augmentant leur abondement, d'autre part en le différenciant selon les revenus, le genre, l'ancienneté, etc., et ainsi introduire de la redistribution dans les retraites.

Plus techniquement, la sortie en rente (récupération du capital selon le rythme choisi) permet de définir des profils de revenus selon les différentes périodes de la vie d'un retraité. C'est donc à la fois la rémunération des placements constituant le capital retraite mais aussi la flexibilité qu'il faut intégrer dans les critères de choix.

Enfin et surtout, le danger de ces produits retraite par capitalisation est le risque lié à l'effondrement des cours de Bourse au moment du départ en retraite. Ainsi, la crise financière a eu un impact direct sur les fonds de pension dans le monde. Après un rendement moyen de -9 % en 2008 et malgré un redressement en 2009 (+7 %), la valeur des actifs n'a pas encore retrouvé son niveau d'avant la crise. Les pays les plus affectés sont ceux où l'épargne privée par capitalisation obligatoire est importante : Australie, Canada, Danemark, Irlande, Pays-Bas et Royaume-Uni. D'où la prise de conscience de l'importance des gestions financières en termes de cycle de vie pour les régimes par capitalisation. Mais ce n'est pas suffisant : la seule solution acceptable, permise par les innovations financières -elles ne sont pas toutes maléfiques -est d'inciter les ménages, surtout ceux à revenus faibles et moyens, à ne choisir que des plans d'épargne collectifs garantissant le capital

Salaires : combien gagnent les Français... et les Chinois

Les salaires occidentaux stagnent, tandis que les feuilles de paie en Asie s'envolent. Le détail continent par continent

Des paies qui devraient progresser, selon les dernières prévisions du cabinet Mercer, publiées ce mercredi, de 12,2 % l'an prochain au Vietnam, ou qui auraient même dû, si la promesse gouvernementale avait été tenue, augmenter de 80 % cette année dans le textile au Bangladesh ! Les salariés, à travers la planète, ne sont pas tous logés à la même enseigne puisque, selon le dernier rapport sur les salaires de l'Organisation internationale du travail (OIT), la tendance, dans les pays développés, est à la modération salariale, voire au recul. Si la crise économique, puis l'austérité budgétaire, ont gelé les feuilles de paie, cette compression des salaires n'y est pas nouvelle, et surtout elle contraste avec l'envolée des rémunérations observées en Asie. Selon l'OIT, si l'on prend l'année 1999 comme base de départ, l'augmentation cumulée n'atteint que 5,2 % dans les pays riches, contre + 109,3 % en Asie dans la même période. 

En Europe, de la Lettonie à l'Irlande en passant par l'Espagne et la Grèce, les salariés, fonctionnaires ou non, se voient imposer des baisses, après la stagnation enregistrée en 2008 et 2009, en pleine crise économique. À titre d'exemple, les salaires irlandais du secteur public ont été, en moyenne, baissé de près de 15 % cette année. La ponction touche aussi les feuilles de paie du secteur privé (? 5 % en moyenne), tandis que les nouvelles embauches se font à des salaires inférieurs de 25 % à ce qu'ils étaient avant la crise.

Cet amenuisement des rémunérations est un phénomène qui touche également les États-Unis, où les syndicats sont contraints de choisir entre salaires assortis d'avantages sociaux élevés et préservation de l'emploi. Le tout au nom de la compétitivité vis-à-vis des pays « usines du monde », Chine, Inde, Vietnam, Bangladesh... Si la modération salariale n'est pas le seul élément permettant d'accroître la compétitivité - dévaluation de la monnaie et gains de productivité peuvent aussi améliorer la structure de coûts -, la menace des délocalisations pourrait s'atténuer sous l'effet de cette convergence salariale à l'oeuvre. À Séoul, le rattrapage des rémunérations a déjà largement eu lieu (lire ci-contre), puisqu'en trois décennies l'écart des salaires entre la France et le pays du matin calme s'est réduit de 1 à 15 à 1 à 2.
Pour autant, les réservoirs de main-d'oeuvre à bas coût de la planète sont loin d'être épuisés et les écarts de coûts salariaux entre pays riches et pays du Sud demeurent encore souvent abyssaux.
Malgré les évolutions divergentes - la progression rapide des salaires dans les pays émergents versus la stagnation dans les pays développés -, le temps où Nord et Sud afficheront des niveaux de salaires identiques est encore loin. Dans une étude d'août 2008 intitulée « les salaires mondiaux convergent-ils ? », les économistes de Natixis estimaient que, au rythme actuel du rattrapage, il faudrait « à peine quarante ans pour que le coût du travail en Chine soit comparable à celui des pays du G7 ». Une vie professionnelle entière, en somme. Et une fois les salaires chinois au niveau de ceux de l'Occident, il restera encore le « made in Africa » - à prix cassés.

Gérard Mestrallet



Le PDG de GDF-Suez avale les proies industrielles avec la même maestria que les obstacles des concours hippiques lorsqu'il monte sa jument favorite. Déjà à la manoeuvre sur une bonne trentaine d'OPA quand il dirigeait Suez, le polytechnicien passé ensuite par l'ENA a montré qu'il a gardé la main en réussissant, après une dérobade initiale, à mettre la bride au cou de l'électricien britannique International Power. La ténacité fait, il est vrai, partie des armes favorites de cet ancien conseiller de Jacques Delors au ministère de l'Economie, qui a reconstruit pierre après pierre un empire sur les ruines de l'ex-Compagnie Financière de Suez, où il est entré il y a vingt-six ans. Le fils de papetier qui vécut sa jeunesse à Asnières, où il réside toujours, aime la discrétion au point de sembler parfois adepte du pouvoir solitaire. Sa passion pour les fossiles paraît le reflet de la patience reptilienne dont il fait preuve pour asphyxier ses adversaires. Cycliste émérite qui venait autrefois à bout des pentes du Tourmalet, il a su éviter de se faire dépasser dans la dernière côte pour préserver son rang de numéro un après le rapprochement avec GDF. De son passage de plusieurs années en Belgique, le lecteur de Simenon a conservé le goût de la Stella Artois et des frites. Ce père de trois enfants pourrait suggérer à sa femme, qui élève des chevaux en Normandie et possède déjà une jument baptisée « Suez Girl », d'appeler « International Power » le prochain poulain qui naîtra dans son haras.

Une France en panne d'accélérateur pour 2011

Le moteur crachote. La voiture France ne va pas assez vite. Cette année, l'automobile Allemagne l'a dépassée à toute vitesse - autour de 3,5 % de croissance, deux fois plus que la France. L'an prochain, l'écart sera presque aussi fort. Sans parler de la Chine, qui fonce à 10 %, comme si elle était équipée d'une pédale d'accélérateur bloquée, à l'image de certaines Toyota. Et ce crachotement… Non, ce n'est guère rassurant. Il faut mettre le véhicule sur le pont élévateur et regarder ce qui se passe pour voir s'il sera possible d'aller plus vite en 2011.

Avant d'explorer les entrailles, regardons d'abord le carnet de route. Jusqu'en 2008, la voiture avançait à un peu plus de 2 %. Les enfants derrière criaient « plus vite, chauffeur », mais enfin, c'était déjà ça. Puis, il y a eu le tremblement de terre. La voiture France a même reculé du printemps 2008 (avant donc le fameux coup de tonnerre Lehman Brothers de l'automne) jusqu'au début 2009. Ensuite, la voiture est repartie à petite allure, avec un mélange de deux carburants : le plan de relance gouvernemental et les achats des entreprises pour remplir leurs entrepôts, qu'elles avaient consciencieusement vidés l'année précédente. Mais cette étape s'achève. Les réservoirs se vident. Dès lors, d'où peut venir la reprise ?

Ecartons d'abord, avec regret, le carburateur de l'exportation. Il marche mal depuis plus d'une décennie, ralentissant la voiture de 0,5 % par an en moyenne. Certes, il a semblé repartir en 2010. Les échanges ont contribué à la croissance pour la première fois depuis… 2001. Mais c'était, hélas, provisoire. L'impulsion est venue du fait que les clients étrangers en pleine forme, notamment en Asie, ont recommencé à acheter plus tôt que les Français. Le décalage a disparu et les pays émergents vont ralentir l'an prochain. Les échanges risquent donc de freiner à nouveau la voiture.

Venons-en maintenant au gros moteur de la consommation. Avec un message plutôt rassurant : ce moteur-là n'est pas cassé. Inutile de céder aux ados, au fond de la voiture, qui réclament en boucle la relance de la consommation, faute d'avoir compris que le désir bute toujours sur un principe de réalité ! Si les Français placent toujours beaucoup d'argent dans leurs bas de laine, ils sont aussi heureux de dépenser dès que l'argent tombe. Les entreprises ont recommencé à embaucher dès la fin 2009 et les nouveaux salariés ont pu consommer sans remords. Mais la situation reste fragile. Elle pourrait même se tendre à nouveau l'an prochain, faute de tonus économique. L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui avait été plutôt optimiste ces dernières années, prévoit des suppressions d'emplois à partir du printemps. Et les employeurs seront visiblement très prudents sur le front des salaires.

Mais alors, où est le problème ? En vérifiant les câbles, il devient évident : l'accélérateur est en panne. Il y a bien sûr la pédale de la dépense publique. Mais elle est réservée aux périodes de reflux de l'activité économique. Elle a d'ailleurs tellement servi depuis deux ans qu'il devient imprudent de la solliciter à nouveau. Les créanciers de l'Etat sont très vigilants sur cette question. Seule un énorme camion comme les Etats-Unis, qui impriment la monnaie du monde, peut se permettre une troisième année consécutive avec un déficit public frôlant les 10 % du PIB…

En phase de reprise, il y a normalement un autre accélérateur à l'oeuvre : l'effort d'équipement des entreprises. L'économiste Albert Aftalion avait montré son rôle il y a un siècle, suivi par Keynes et Samuelson : quand la demande repart, l'investissement repart plus vite et il entraîne la croissance. Le volume des dépenses d'investissement des entreprises avait rebondi de plus de 4 % en 1976 après avoir dévissé de 8 % dans la crise de 1975. Il a progressé de 5 % dans les deux années suivant la récession de 1993, où il a perdu 8 %. En 2009, il a à nouveau reculé de 8 % (et de près de 20 % dans l'industrie). Mais il a encore diminué cette année et il devrait à peine augmenter l'an prochain.

Pourquoi donc cet accélérateur est-il grippé ? Il faut revenir ici à la crise amorcée en 2008, et plus précisément à sa nature financière. La panne brutale des marchés financiers a provoqué une forte chute de la demande, sans précédent depuis près d'un siècle. Beaucoup de machines ont cessé de tourner. Dans l'industrie, les capacités de production sont encore aujourd'hui utilisées à seulement 77 %, presque 10 points de moins que la moyenne de long terme. Il serait donc inutile d'investir. Mais ce n'est pas si simple. Au cours de l'été, par exemple, la demande totale (cumul des achats de biens de consommation et des investissements) a augmenté de 0,8 %, deux fois plus vite que la production. Autrement dit, il a fallu importer. Il faudrait donc investir pour produire ce que les Français veulent acheter.

Mais les entreprises n'ont pas assez d'argent. Derrière les belles performances du CAC 40 dont les firmes investissent surtout… à l'étranger, les PME sont à la peine. Elles n'ont pas reconstitué leurs profits. Pour l'ensemble des entreprises, l'épargne ne finance que les deux tiers de leurs investissements, un niveau très bas. Elles doivent donc emprunter. Elles le font précautionneusement. Sur un an, leurs crédits bancaires ont progressé de 1 %, moins que la hausse des prix. Et là aussi, la crise risque de faire effet : les banquiers vont sans doute être encore plus frileux l'an prochain, car les nouvelles règles de prudence qui s'imposent à eux vont les contraindre à limiter leurs prêts.

L'accélérateur n'est pas près d'être réparé. Et sans accélérateur, la voiture France aura du mal… à accélérer très au-delà de 1,5 % et à atteindre les 2 % prévus par le gouvernement. Décidément, ce crachotement, c'est bien embêtant.

La métamorphose des sauterelles

Qu'il paraît loin le temps où les fonds souverains étaient diabolisés. C'était pourtant encore le cas il y a quatre ans à peine. A l'époque, leurs velléités d'investissement dans les entreprises occidentales étaient observées à la loupe et souvent contrecarrées. Décrits par certains comme les chevau-légers d'Etats pas très démocratiques désireux de mettre la main sur des actifs stratégiques, ils inspiraient la plus grande méfiance. Mais la crise est passée par là. Et, aujourd'hui c'est à bras ouverts que sont accueillis ces investisseurs chargés de faire fructifier les réserves de change ou les revenus tirés des exportations de matières premières d'un nombre croissant de pays émergents. Entre 5.000 et 10.000 milliards de dollars, selon les estimations. Plus personne ne trouve à redire que le fonds du Koweït prenne un ticket au capital d'Areva ou que son homologue qatarien fasse de même chez Vinci ou chez Volkswagen pour ne citer que quelques exemples parmi beaucoup d'autres.

Il faut dire qu'entre-temps, la plupart d'entre eux n'ont pas ménagé leurs efforts pour échapper aux soupçons d'ingérence politique. Le fonds d'Abu Dhabi, Adia, réputé le plus gros de tous, aurait ainsi confié la gestion de 80 % de ses actifs à des gérants extérieurs. Ce qui lui permet de se présenter comme un équivalent moyen-oriental du californien CalPERS. Surtout fin 2008, 26 pays abritant un fonds souverain, dont la Chine et la Russie notamment, ont montré patte blanche au FMI. Ils se sont engagés à respecter un ensemble de bonnes pratiques en termes de transparence et de gouvernance.
De quoi apaiser les craintes. Avec d'autant plus de facilité que l'émergence des fonds souverains a coïncidé avec la perte d'appétit des investisseurs institutionnels classiques pour les actions d'entreprises. La faute à la crise bien sûr qui a clairsemé leurs rangs. La faute aussi aux évolutions réglementaires qui les dissuadent de plus en plus de miser sur les placements actions.

Difficile dans ces conditions pour les grands groupes de résister aux sirènes des Adia, GIC et autres Temasek dont les exigences de rendement sont somme toute limitées et s'inscrivent le plus souvent dans une perspective de long terme. Ce qui ne gâte rien.

Un crédit intact


Leurs crédits diminuent mais leur crédit reste intact. Hormis l'Education nationale, qui concentre inquiétude et insatisfaction, les administrations demeurent performantes aux yeux de leurs clients et cela en dépit, ou à cause, des rationalisations structurelles, des restrictions budgétaires, des compressions d'effectifs. C'est ce que montre le baromètre annuel des services publics réalisé par BVA pour « Les Echos » et l'émission « Service public » de France Inter, en partenariat avec l'Institut Paul Delouvrier - association dont la mission est d'oeuvrer à améliorer la gestion de l'Etat. De cette vaste enquête, il serait commode de ne retenir qu'un regard, sévère, celui que porte l'opinion en général sur les services publics.


Ce cliché est bien trop flou pour servir de photographie d'identité aux administrations. Soit parce que les Français, globalement, sont invités à porter un jugement sur des services publics qu'ils n'utilisent pas. Soit parce qu'ils émettent alors une opinion moins sur la qualité de service que sur les politiques publiques.


Bien plus significative, dans une démarche d'évaluation de la performance, est la mesure de la satisfaction des vrais clients, ceux qui utilisent les services de Pôle emploi ou ont des enfants scolarisés. Depuis novembre 2007, cet indice est en hausse, parfois spectaculaire, pour six des neuf services publics testés, dont la police-gendarmerie, la justice et les impôts. En revanche, le mécontentement gagne du terrain, et plus nettement depuis un an, à l'égard de l'Education nationale, accusée de deux délits majeurs : ne pas savoir préparer à l'emploi, ni corriger les inégalités sociales.


Cette sanction, cependant, est relative tant le taux d'adhésion à l'enseignement public est élevé. Là comme presque partout - exception faite de l'emploi et de la justice où les attentes sont par nature difficiles à satisfaire -3 usagers sur 4 sont contents des services rendus. Ainsi, ces administrations prétendument démantelées par les réformes, affichent-elles des niveaux de satisfaction à faire rougir bien des entreprises privées. Sans doute y a-t-il à ces performances des raisons exogènes comme l'utilisation d'Internet. Il est parfois plus facile d'échanger par e-mail avec l'agent des impôts qu'avec son banquier. Mais cette faculté d'adaptation est en elle-même révélatrice de changements plus profonds.


La modernisation accélérée des administrations y a introduit une culture nouvelle, une attention inédite aux besoins du client, que ne traduit pas seulement l'extension des plages d'ouverture ou l'effacement progressif du terme d'« usager ». En déduire que le public doit un peu de sa popularité au privé serait bien sûr très exagéré.

L'affaire Huchon, premier acte

En octobre 2009, la région Ile-de-France a financé une campagne d'affichage vantant ses réalisations en matière de transports et d'emploi. Rien que de très banal, sauf que le Code électoral stipule que, si une telle campagne a lieu dans les six mois avant le scrutin, les dépenses publicitaires doivent être considérées comme des dépenses électorales et être réintégrées dans le compte de campagne du candidat. Compte tenu de l'importance de la dépense en cause, sa réintégration dans le compte risque de le faire déborder par rapport au plafond autorisé par la loi. Dans cette hypothèse où s'est trouvé M. Huchon, tête de la liste socialiste aux élections régionales de mars 2010, le juge doit déclarer le candidat inéligible, même s'il a largement remporté l'élection.

Ce sont ces règles que le magistrat rapportant l'affaire devant le Conseil d'Etat a rappelées à la suite du recours d'un militant UMP. Ce magistrat en a conclu que l'élection de M. Huchon devait être annulée. L'avocat de celui-ci a aussitôt fait valoir que les articles de loi invoqués étaient contraires à la Constitution à la fois parce qu'ils prévoient une sanction automatique et parce que cette sanction est disproportionnée. Le Conseil d'Etat a estimé que ces objections méritent un examen sérieux dans le cadre de la nouvelle procédure dite de la QPC : question prioritaire de constitutionnalité. Fin du premier acte de l'affaire Huchon.

Trois constats peuvent déjà être faits à l'issue de cette étape. La première est que la démarche entreprise par un militant proche de Valérie Pécresse n'est pas un chef-d'oeuvre d'élégance. Quand on perd une élection à 43 % contre 57 %, on a la décence de reconnaître sa défaite sans aller pinailler devant les tribunaux pour de misérables affiches publiées cinq mois plus tôt. Le deuxième est que le PS s'est aussitôt emporté contre le magistrat du Conseil d'Etat par des propos indignes qui rappellent les belles heures de Georges Marchais. Le troisième constat est que la procédure de la QPC voulue par Nicolas Sarkozy est décidément une très heureuse novation de notre droit.

Les quotidiens nationaux absents des kiosques pour cause de conflit parisien

Les quotidiens nationaux ne paraîtront pas jeudi en raison du durcissement d'un conflit interne à la distribution parisienne des journaux, lourdement déficitaire, que Pressatlis (ex-NMPP) entend restructurer.
Toutefois la plupart des titres seront disponibles gratuitement sur leurs sites internet, smartphone ou tablette numérique.
Le syndicat général du Livre et de la Communication (SGLCE-CGT) a annoncé mercredi avoir décidé de ne pas faire paraître ces journaux en raison de leur opposition au projet de restructuration de la Société de Presse Paris Service (SPPS, filiale de Presstalis), laquelle est chargée de la distribution à Paris et onze communes limitrophes.
"Les délégués de presse réunis ce jour au centre de SPPS de Bobigny (...) ont décidé d'apporter leur soutien dans la lutte de leurs camarades de la distribution", selon un communiqué du SGLCE.
"Après plus de deux semaines d'un conflit qui s'étend à toutes les formes de publications, les négociations semblent à nouveau bloquées", affirme le syndicat qui appelle à un rassemblement jeudi à 10H00 devant le ministère de la Culture et de la Communication à Paris.
Depuis lundi, représentants syndicaux et direction de Presstalis se sont rencontrés à plusieurs reprises dans et hors cadre de négociations, selon des sources concordantes. Parmi les conditions de départ de certaines catégories de personnels, le chiffre d'indemnités négociées se compte en centaines de milliers d'euros, indique-t-on de mêmes sources.
La SPPS est structurellement déficitaire et a nécessité l'injection de 150 millions d'euros depuis sa création en 2004. Avec 287 salariés aujourd'hui, elle perd deux millions d'euros par mois, rappelle la direction de Presstalis.
Pour Presstalis, la réponse passe par une sous-traitance d'une partie de l'activité (la distribution des magazines), actuellement trop coûteuse selon elle par rapport au prix du marché.
Compte tenu des conditions dont bénéficient les salariés affiliés au syndicat du Livre, les prestations logistiques proposées par Presstalis coûtent beaucoup plus cher que celle d'une plate-forme classique, selon le rapport remis par Bruno Mettling en avril dernier à la demande du gouvernement.
Selon différentes sources syndicales et patronales, le salaire moyen des personnels ouvriers des messageries se situent dans une fourchette de 4.500 à 5.000 euros mensuels sur 14 mois pour environ 32 heures hebdomadaires et près de 10 semaines de congés annuel.( excusez du peu !!!!)
Les conséquences du conflit frappe de plein fouet les diffuseurs de presse, c'est-à-dire les kiosques et les marchands de journaux.
Le Conseil Supérieur des Messageries de Presse (CSMP), organisme de tutelle des messageries, "s'alarme de la situation dramatique des diffuseurs de presse et des kiosquiers de Paris et de sa banlieue du fait de la pénurie qui leur est imposée".
Dans un communiqué, le Président du CSMP souligne que "ces marchands, dont la situation économique très précaire est connue de tous, sont conduits vers une inéluctable asphyxie par le mouvement de grève qui perturbe gravement depuis début décembre la distribution de la presse à Paris et en banlieue".
Si des mesures d'urgence pour venir au secours des kiosquiers ont été prises par les messageries comme Presstalis ou les Messageries Lyonnaises de Presse (MLP), "seule la reprise de l?activité garantira l?intégrité du réseau", estime le CSMP.

A TOUT CASSER ! CE MONOPOLE DES OUVRIERS DU LIVRE. PRIVATISEZ TOUT ÇA ET DÉFINITIVEMENT !! AU PLACARD LES COCOS DU LIVRES, LE COMMUNISME EST MORT.SURTOUT AVEC DES SALAIRES AUSSI MISÉRABLES !!!!