TOUT EST DIT

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jeudi 13 septembre 2012

C’est triste



La campagne de reconquête des médias engagée par François Hollande s’achève par le mariage homosexuel. La discussion parlementaire de ce projet de loi gouvernemental était prévue en 2013. La sérénité du débat appelait une certaine distance. Interpellé sur sa politique économique, le président de la République répondait dimanche soir sur TF1 : « J’accélère. »
L’accélération a pris dès mardi un tour inattendu : la ministre de la Justice, MmeTaubira, annonçait dans la Croix (11 septembre) la très prochaine adoption en Conseil des ministres du texte légalisant le mariage homosexuel (que le gouvernement appelle “mariage pour tous”), tout en confirmant son vote en 2013. L’idée de manoeuvre était transparente : accélérer la présentation du mariage homosexuel pour rallier les médias tout en faisant passer au second plan l’attaque fiscale à venir.
Cela n’est que le symptôme d’une gauche épuisée. Aux États-Unis, Barack Obama veut faire oublier ses piètres résultats économiques et sociaux en faisant la promotion du mariage gay ; impuissante ici à se rénover comme à moderniser l’État, la gauche se jette sur une réforme de société qui ne lui coûte rien pour s’exonérer de ses faiblesses à agir. Mais si tout est réversible en économie, ce ne l’est pas dans les questions de société. Une fois votés le mariage et l’adoption, aucune majorité parlementaire ne reviendra sur cette disposition. Bien qu’elle rompe avec notre histoire, nos traditions, nos convictions religieuses ou philosophiques, elle aura créé des situations irréversibles.
Le ministre de l’Éducation nationale, M. Peillon, invite à enseigner la morale laïque et républicaine à l’école, ce qui paraît le bon sens même puisqu’il n’y a pas d’éducation sans morale. Ce serait pourtant une erreur magistrale de l’approuver. Quelle morale laïque à l’école, et à quelle fin pour nos enfants ? Pour leur enseigner qu’un petit garçon et une petite fille, c’est la même chose ? Le rôle de l’État, garant des libertés et de la santé publiques, s’est à ce point dissous qu’il faut préserver la dernière liberté qui subsiste, le libre choix individuel de transmettre aux siens les valeurs que l’on a reçues soi-même, à travers ses racines, sa mémoire, sa culture, sans plus accorder aux manuels d’État ou aux circulaires ministérielles la confiance aveugle qu’on leur faisait.
Le succès de l’enseignement privé par rapport à l’enseignement public dans les palmarès mêmes de l’Éducation nationale s’explique par une seule et grande raison : la liberté des parents, des enseignants, des chefs d’établissement d’adhérer librement à leur projet éducatif. Dès lors que l’État ne joue plus, pour de multiples causes, le rôle qui était le sien, on peut le regretter, mais il est inutile de gémir, il faut en tirer les conséquences.
C’est là que la question morale, le mariage, l’adoption, l’éducation, etc., rejoint la gestion publique. L’abandon moral n’est que le fard de l’impuissance. Dimanche soir, l’engagement pris par le président de la République devant les Français de « redresser » le pays s’est résumé en un seul chiffre : plus de 20 milliards d’impôts nouveaux sur les 30 à trouver pour ramener le déficit public à 3 % l’an prochain. Qu’il faille réunir ces 33 milliards, pour être précis, nous le savions depuis la publication du dernier rapport de la Cour des comptes. Mais M. Hollande y répond par un trompe-l’oeil ; quand il dit vouloir répartir équitablement le sacrifice en trois parts égales (10 milliards d’impôts pour les ménages, autant pour les entreprises, et 10 milliards d’économies pour l’État), l’effort n’est en réalité pas du tout le même. Comme François Hollande l’a expliqué, l’effort de l’État se limite à ne pas dépenser « un euro supplémentaire » en 2013, ce qui signifie bien qu’il ne diminue pas ses dépenses par une réforme de ses structures (les siennes ou celles des collectivités locales) mais par le gel de l’existant.
Il révèle ainsi qu’il est incapable d’agir sur lui-même : le sacrifice n’est pas pour lui mais pour ceux qui supportent l’impôt, les entreprises et les particuliers, en sachant que les entreprises représentent elles-mêmes des personnes : dirigeants, salariés, actionnaires et clients. C’est donc un sacrifice à sens unique – ce sont toujours les mêmes qui paient – particulièrement décourageant, parce qu’il paraît sans fin, même si le chef de l’État prétend que c’est pour deux ans.
Il n’y a rien de plus contagieux que le découragement. Et ce n’est pas la révolution des moeurs que l’on nous prépare qui va créer la force morale nécessaire au retour de la confiance, sans laquelle rien n’est possible.

Oui, mais… 


Bien sûr, une belle unanimité a salué les décisions de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe. Parce qu’un rejet du MES aurait bouleversé la politique de sauvetage de l’euro avec de nouveaux drames en perspective. Mais tous ces « ouf » de soulagement poussés ici et là font oublier l’autre constat dressé par les juges allemands : les mesures prises jusqu’à présent pour tenter de juguler la crise financière manquent de transparence, voire d’aval démocratique.
C’est en ce sens que le MES, en regard du droit constitutionnel allemand, doit encore être perfectionné avant la publication du décret de ratification. En précisant qu’en aucun cas, l’Allemagne, premier contributeur du Mécanisme de stabilité, ne pourra – sans décision parlementaire – aller au-delà de sa caution (190 milliards) et que les interventions du MES seront communiquées pour approbation au Bundestag. Voilà qui ne plaira certainement pas aux futurs gouverneurs de ce Fonds habitués au secret feutré des banques.
À une époque où les milliards circulent par clic d’ordinateur, ces précautions semblent irréalistes. Mais pour nos voisins elles ne manquent pas de logique car sous la pression financière et politique la donne change constamment en Europe. Par exemple, la BCE de Francfort a annoncé son intervention sur le marché des emprunts, ce qui, selon de nombreux analystes, outrepasse ses statuts. Certes, avec l’accord de son conseil d’administration (moins la voix de la Bundesbank) et la complicité des gouvernements mais sans consulter le législateur garant du traité… Et qu’adviendrait-il demain si un État sollicitait le MES tout en ne respectant pas les engagements pris ? En prenant le Mécanisme de stabilité – théoriquement limité à 700 milliards – pour un nouveau tonneau des Danaïdes à remplir par l’Allemagne et la France (engagée, elle, pour 143 milliards) ? Une éventualité qui n’est déjà plus de la fiction puisque l’Espagne, dit Mariano Rajoy, ne se laissera « jamais » dicter les économies à réaliser, si elle devait s’adresser aux fonds de secours.
Les juges de Karlsruhe, conformément à leur fonction, n’ont établi que des barrières juridiques, et pour la seule Allemagne. Résisteront-elles ? Pas dans le contexte actuel, sans profondes réformes en Europe, sans transparence, sans démocratie et sans davantage d’intégration. Des réformes dont tous sont conscients. Encore hier, le président de la Commission José Manuel Barroso a plaidé pour une « fédération d’États-nations ». Mais entre les paroles et les actes…

Zone euro : deux verrous en moins 


Il y a une semaine, deux inconnues majeures pesaient sur le plan de sauvetage de l’euro confectionné depuis des mois par les gouvernements. Toutes deux dépendaient de responsables non élus, des banquiers centraux et des juges. D’un côté, à Francfort, la Banque centrale européenne allait- elle donner un peu d’oxygène aux pays les plus attaqués sur les marchés ? De l’autre, à Karlsruhe, la Cour constitutionnelle allemande allait-elle donner son feu vert au sauvetage de la monnaie unique ? En l’espace de quelques jours, une double réponse positive à ces interrogations vient d’être donnée. Ce n’était pas acquis, mais on ne peut que s’en réjouir. Le pire, le plongeon de l’Espagne et un retentissant blocage allemand, est évité.
En déclarant, hier, que le Pacte budgétaire européen et le Mécanisme européen de stabilité étaient compatibles avec la Loi fondamentale allemande, la Cour de Karlsruhe vient de rendre un fieffé service à la Chancelière et, peut-être, à l’Europe. Depuis des mois, Angela Merkel se battait pour asseoir, dans son propre pays, son plan de consolidation de l’euro. Face à une opinion plutôt hostile au renflouement des pays en difficulté, y compris dans les rangs de la majorité. Le large vote du Bundestag, au début de l’été, et le feu vert juridique de Karlsruhe, hier, donnent outre- Rhin, avec tous les débats qui les ont accompagné, une vraie légitimité démocratique à ces deux traités.
Cette légitimité est d’autant plus intéressante à souligner que le débat allemand, que l’obstacle linguistique empêche de mesurer à sa juste valeur, pose les questions de fonds. Sur la nature et les modalités de l’aide apportée par l’Allemagne aux pays en difficulté (Berlin apporte près de 30% du futur MES). Sur la compatibilité de ces textes avec la Loi fondamentale et donc la dimension démocratique des décisions.
Depuis le référendum de 2005, une chape de plomb empêche un tel débat en France. On ne peut que le regretter. Le déni de réalité en matière économique pointé durant la campagne électorale par la plupart des observateurs étrangers, se vérifie aussi sur les questions européennes. Le difficile automne social ne doit pas faire oublier que le sauvetage de l’euro est un défi tout aussi grand et vital pour l’Hexagone.
Car si les banquiers et les juges viennent de lever deux verrous, la balle revient – si jamais elle en était partie – aux politiques et ce n’est pour l’instant qu’un répi. Le choix audacieux et, non sans risque, du président de la BCE, Mario Draghi, rend la responsabilité budgétaire des gouvernements d’autant plus lourde. Madrid sait maintenant qu’une aide viendra de Francfort pour faire baisser les taux d’intérêt, mais aussi que cette aide sera synonyme de rigueur dans les comptes et de droit de regard des partenaires. En somme, l’achat de la dette souveraine n’exonère pas les dirigeants de consolider la gouvernance politique de leur union monétaire.
C’était, hier, le sens du discours sur l’état de l’Union prononcé par José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne. Reprenant une formule chère à Jacques Delors, il a prôné la naissance d’une fédération d’États-nations. Une « démocratie européenne complément à la démocratie nationale ». C’est bien sûr une façon de soutenir le projet d’union politique défendue par la Chancelière. Mais aussi, et peut-être surtout, de lancer un débat sur le vivre ensemble des Européens.
 

Papillon 


Vous connaissez l’effet papillon, ce simple battement d’ailes qui peut déclencher une tornade à l’autre bout de la planète ? Il résume la mondialisation, qui nous fait tous voisins, pour le meilleur et pour le pire. Un film, « L’innocence de l’Islam », nous fait la démonstration du pire : ces images de haine, bricolées avec cinq millions de dollars (pas même le coût d’un porno bas de gamme) ont fusé sur l’internet mondialisé. Et elles ont percuté des populations aux sensibilités mises à vif par la mondialisation des cultures. Un simple crachat en pixels a ainsi déjà provoqué la mort d’un ambassadeur en Libye, des émeutes anti-Coptes en Egypte, et demain pire encore, peut-être… La mondialisation nous fait tous voisins, mais aussi tous ennemis potentiels. C’est l’envers du progrès, direz-vous. L’ennui, c’est qu’avec cinq millions de dollars, on peut maintenant créer un tsunami de violence.

Quand Hollande donne (encore) raison à Sarkozy… (2/2)

Après le traité européen, après le chantier de la compétitivité des entreprises mis sur la table et notamment la question du financement de la protection sociale, après la politique de fermeté à l’égard des camps de Roms, Hollande et son gouvernement donne une nouvelle fois raison a posteriori à Nicolas Sakozy. Cette fois, c’est sur les accords « Compétitivité-emploi » lancés par le précédent président au début de l’année 2012.
L’élection présidentielle arrive et les partenaires sociaux n’ayant pas trouvé un accord, ils décident d’ajourner la négociation en attendant de rencontrer le nouvel exécutif. Début juillet, Jean-Marc Ayrault est définitif: « La négociation compétitivité-emploi, mal engagée, n’est plus à l’ordre du jour », estime-t-il, même si le président ne ferme pas complètement la porte avec une formule alambiquée dont il a le secret et qui permet de ne froisser personne : Si on ne parle plus d’accords « compétitivité-emploi », mais de « plans collectifs de sauvegarde de l’emploi », le fonds du projet est relativement proche : « Une réflexion sur le contrat de travail doit être engagée », estime M. Hollande en ouverture de la conférence sociale, avant d’évoquer « des formules nouvelles (…) pour prévenir les plans sociaux ou en limiter l’impact ». Les partenaires sociaux se montrent cette fois un peu plus prêts à débattre. En même temps, à ce moment-là, les syndicats ne se rendent pas bien compte de ce que le gouvernement a en tête…
Fin août, alors que les mauvaises nouvelles se succèdent sur le front de l’emploi, Jean-Marc Ayrault demande aux partenaires sociaux, lors de l’ouverture de l’université d’été du Medef, d’ »‘accélérer le rythme » sur ces accords, dont le nom est désormais « sécurisation de l’emploi », mais qui restent dans le contenu très proches. Le patron de la CGT, Bernard Thibault, qui comprend alors qu’on lui ressert les fameux accords de « fléxi-sécurité », s’emporte contre Laurence Parisot, la présidente du Medef, qui « veut avoir des accords de compétitivité-emploi, comme ceux préconisés par l’ancien président de la République. Je pense que ça va être très difficile de trouver un accord sur ce terrain là. » Le Medef souhaite en effet des accords impliquant la possibilité de négocier sur le temps de travail. La CGT et FO sont fermement opposés à cette idée. Le gouvernement, pour ne pas se renier trop vite ou trop fort, essaie de contenter tout le monde… et essaie d’appeler un chat un chien ! Jean-Marc Ayrault demande ainsi de » faire en sorte qu’en cas de difficultés, toutes les solutions, toutes les alternatives soient bien prises en compte ». Michel Sapin, le ministre du travail, évoque à son tour une » négociation sur les aspects de la sécurisation des emplois pour les salariés, mais aussi pour les entreprises elles-mêmes ».
Arrive enfin la rentrée et ses mauvaises nouvelles. On parle ici des plans sociaux qui se succèdent et non des sondages. Les postures démagogiques laissent place à un profond désarroi qui ferait de la peine si on ne parlait pas du gouvernement de la France. Cette fois, le gouvernement sort du bois. Michel Sapin est totalement limpide dans son document d’orientation sur le chantier de la sécurisation de l’emploi, qu’il transmet aux partenaires sociaux, en leur demandant de tout faire pour enfin faire avancer ces négociations, qui piétinent. Il écrit en effet : »Renforcer la sécurité de l’emploi – au niveau individuel du salarié dans son parcours professionnel comme au niveau collectif de l’entreprise –, c’est nécessairement concilier : la protection et l’accompagnement des salariés (…), les marges d’adaptation des entreprises (…), particulièrement utiles pour surmonter les chocs conjoncturels ; un haut niveau de dialogue social dans les entreprises », écrit-il. Si le mot de « temps de travail » n’est pas prononcé, personne n’est dupe. Il s’agit bien du même objectif que celui proposé par Nicolas Sarkozy, même s’il s’accompagnerait cette fois de « garanties juridiques » données aux deux parties, et si la durée légale du travail ne serait pas modifiée en droit. «  »Le document relève, par certains aspects, d’une philosophie, telle qu’elle a été défendue dans le cadre des accords de compétitivité-emploi », constate Agnès Le Bot, de la CGT. Les partenaires sociaux ont désormais jusqu’à la fin de l’année pour discuter la question. Sinon l’Etat légiférera. Exactement comme sous Sarkozy.
Comprenons nous bien : nous n’avons qu’à nous réjouir du pragmatisme dont fait preuve, enfin, le nouvel exécutif. Il nous semble néanmoins juste de rappeler la chronologie des faits d’une part et les réactions, horrifiées de la gauche, du PS et de son candidat lorsque Sarkozy avait lancé ce sujet. Cela illustre, encore une fois, les postures électoralistes du candidat Hollande, qui, une fois élu, reprend à son compte une grande partie des propositions de son opposant.  

Vous avez dit imposture ?

Zemmour se paye Arnault, Libé et la gauche hypocrite (vidéo)

Dans sa dernière chronique sur RTL, Éric Zemmour revient sur l’affaire Bernard Arnault. Le polémiste prend également le contrepied de la gauche et de Libération, qu’il met dans le même panier mondialiste et antipatriotique que l’homme d’affaire. Une chronique qui remet les idées à leur place !
Dans un premier temps, Zemmour rappelle que Bernard Arnault doit sa fortune à la France et à son image de luxe et d’élégance, qui lui permettent de vendre ses produits aux Chinois ou aux Américains. Le chroniqueur dénonce ensuite le comportement de Bernard Arnault, symbole d’une idéologie ambiante nauséabonde :
« Bernard Arnault incarne avec éclat cette sécession des élites, qui ne veulent plus rien avoir à faire avec leurs pays, qui ne connaissent plus que le marché mondial. Une révolte des riches que tous les pays occidentaux subissent depuis plusieurs décennies et qui est l’autre nom de la mondialisation. »
Mais loin de s’associer aux critiques de Libération et des intellectuels de gauche, Zemmour pointe du doigt un point essentiel : le comportement d’Arnault découle de la même idéologie mondialiste et antipatriotique du « village mondiale », chère à notre bonne gôche. La gauche française est tellement hypocrite, à l’image de la Une scandaleuse de Libération, qu’elle parvient à dénoncer violemment les applications concrètes de ses propres idées…


"La Chronique d'Eric Zemmour" : Arnault vs Libé... par rtl-fr
Zemmour, comme souvent, explique ce paradoxe avec brio :
« La gauche française est très mal placée pour dénoncer Bernard Arnault. Parce que l’internationalisme c’est son truc ! A 20 ans, ils ont tous crié dans le rue de paris : « nous somme tous de juifs allemands! » A 60, ils sont tous devenus européens. Toute leur vie, ils l’ont joué « citoyens du monde », défendant l’immigré qui est « chez lui chez nous », maudissant le franchouillard, le beauf, la France moisie. Ils ont vu derrière tout béret un raciste, derrière la moindre baguette de pain, la France du repli haineux. La double nationalité franco-belge de Bernard Arnault est une trahison pour eux. Mais celle franco-marocaine ou franco-sénégalaise ou franco-américaine est à leur yeux enamourés une richesse. »
Pour conclure, le polémiste le plus détesté de France considère que « les accents patriotiques vont à cette gauche comme des lunettes roses à un canard ».

L’annonce d’un nouvel « Hiroshima éthique » sans réaction proportionnée !



A part quelques exceptions notables, les réactions au nouvel Hiroshima éthique annoncé par Christiane Taubira sont plutôt faibles à « droite ». Similaires, dans un ordre évidemment différent et plus contingent, à la réception du projet de loi sur les emplois d’avenir pour lequel un certain nombre d’élus d’UMP sont déjà disposés à voter.
Sur le « mariage » et l’adoption homos, il y a ceux qui sont pour (Roselyne Bachelot, Stephane Dassé qui passe de l’UMP au Parti Radical…), ceux qui sont « réservés » seulement sur l’adoption mais favorables à « tout ce qui légitime l’amour homosexuel » (Nathalie Kosciusko-Morizet), ceux qui ne se sont pas encore fait une opinion (David Douillet), ceux qui y sont défavorables « à titre personnel » (Jean-François Copé, Eric Ciotti) pour le moment, etc.
Rares sont ceux qui pointent, comme il convient, les contradictions ontologiques et épistémologiques du discours subversif des socialistes. Saluons donc la réaction du député de la 10e circonscription des Yvelines, Jean-Frédéric Poisson, vice-président du PCD et secrétaire national de l’UMP : « Il est inquiétant de constater que la garde des Sceaux ignore le sens et l’origine du mariage. Le mariage n’est pas avant tout “inventé pour structurer la société”, mais pour maintenir l’existence d’une société dans le temps, par la pérennisation de l’engagement d’un homme et d’une femme à fonder une famille. Jusqu’à preuve du contraire, un enfant n’est jamais né de deux hommes ou de deux femmes… »
Il est tout de même surprenant que les obsédés habituels des quotas, de la diversité, de la complémentarité, de la parité ou de la mixité refusent ici cette féconde altérité pour la cellule de base de la société où elle s’impose absolument, écologiquement : naturellement et non pas artificiellement !
Mettant en avant l’égalité entre individus, le ministre prétend que « le mariage pour tous répond à une exigence d’égalité ». Mais cette égalité existe déjà ! Chacun et tous, hommes et femmes, hétérosexuels ou non, sont déjà égaux devant l’institution et la réalité du mariage qui suppose précisément certaines conditions (conjugalité, ouverture à la fécondité, exclusion de la consanguinité et de l’inceste…). Ce n’est pas parce que certains individus n’ont pas ou ne veulent pas avoir accès à ces conditions qu’on doit changer la nature et la fin du mariage pour eux, au nom d’un faux principe d’égalité. User du même mot « mariage » pour désigner deux réalités foncièrement différentes ne me paraît pas « respecter ces réalités » et introduit « la confusion », commente le P. Jean Rigal sur un nouveau blog pourtant intitulé Chrétiens de gauche (http://chretiensdegauche.eu).
Car la question du « mariage » homosexuel « n’ouvre pas un débat entre la droite et la gauche, entre ceux qui se réfèrent à une religion et ceux qui ne s’y réfèrent pas », explique Christine Boutin dans La Croix du 12 septembre. La vérité est qu’il n’y a pas besoin de concertation ni du « nécessaire débat », comme titre en une La Croix du même jour. Il n’y a pas photo, comme on dit vulgairement : le débat est tranché par la loi naturelle depuis la Genèse, en passant par Sodome et Gomorrhe, et aucun référendum n’y changera rien, sinon pour faire reculer éventuellement cette terrible dictature du relativisme. Mais on ne fait pas débat sur l’opportunité ou non d’un Hiroshima moral !
Ce n’est pas par hasard qu’on n’a pas le droit aujourd’hui d’épouser une personne du même sexe ou de la même famille. Et ce n’est pas en « créant » arbitrairement ce nouveau « droit » qu’on changera quelque chose à l’affaire du mariage. A quand l’accès des non-voyants aux permis de chasse et de conduire ?
Sinon, comme dit encore Christine Boutin, si l’on fonde le droit au mariage et à l’adoption sur ce faux principe, il faut aussi alors aussi ouvrir pour tout le monde l’accès à la procréation médicale assistée : « Le refus de Mme Taubira d’aller jusque-là fait voler en éclats ce principe d’égalité. Certes, la ministre renvoie à un texte ultérieur, mais c’est une pirouette. »
Loin de l’exigence d’égalité revendiquée, Alliance Vita observe pour sa part, comme les AFC, que l’enfant est le grand absent de cette revendication : priver des enfants d’un père et d’une mère, n’est-ce pas aussi une injuste « discrimination vis-à-vis des autres enfants » ? On veut une fausse égalité des droits des adultes en ignorant la véritable égalité des enfants de Dieu, qui ont le droit d’être éduqués par de vrais parents dans une vraie famille. L’enfant a ce besoin et ce droit avant le besoin ou le désir d’un couple (a fortiori d’une « paire ») d’avoir un enfant qui n’est pas un droit. Il n’y a pas un droit à l’enfant mais un droit de l’enfant !
« Plus grave encore, déclare Jean-Frédéric Poisson : les maires seront contraints de célébrer ces mariages entre personnes de même sexe. Il n’y aura pas d’objection de conscience. Ils seront contraints non seulement d’accepter, mais de célébrer un acte qu’ils réprouvent. » On franchit là un nouveau pas dans le totalitarisme sournois de la dictature du relativisme, plus sournois à certains égards que le communisme. « On rentre là dans le même domaine que le médecin qui veut ou ne veut pas pratiquer un avortement. Il me semble qu’il doit y avoir là la clause de conscience et si elle n’y était pas, ça signifierait que nous sommes dans un monde totalitaire, ce qui est déjà bien avancé », commente le maire d’Orange, Jacques Bompard.

Jeux Paralympiques : Hollande ridicule devant les caméras

Une vidéo hallucinante montre à quel point François Hollande est loin, très loin des réalités, installé confortablement sur son petit nuage de président mou. A l’occasion des jeux paralympiques, le président s’adresse devant les caméras à la championne mal voyante du 200 mètres, Assia El Hannouni. On voit le président la féliciter, puis lui reprocher gentiment de ne pas l’avoir vu… Malaise !
Après avoir décroché sa deuxième médaille d’or au 200 mètres, lors des derniers Jeux Paralympiques, Assia El Hannouni, championne mal voyante, a été obligée de subir cinq minutes de conversation avec

François Hollande, devant les caméras, communication politique oblige.
Une conversation surréelle où le président explique a la jeune femme qu’il a essayé de lui faire signe mais qu’elle ne l’a pas vu… On sent que le socialiste prend conscience de l’énormité de ses propos au moment où il les prononce. Il essaye alors maladroitement de se rattraper, mais il est trop tard, la gaffe est lâchée !
En dehors de son ridicule habituel, en dehors d’un plan Com’ grossier et mal préparé, c’est surtout la déconnexion des réalités et du quotidien des Français de François Hollande qui choque. On voit un homme qui n’a tellement pas conscience des réalités de la vie qu’il parvient à oublier le handicape de la jeune femme alors qu’il est venu assister aux Jeux Paralympiques. On dirait un gros nounours passif que des communicants trimbaleraient sans lui expliquer où il va…
Plus que normal, Hollande serait-il un peu simple ? 
JE DIRAI SIMPLET !

Vote des étrangers : le reniement, c’est maintenant !

Et un reniement de plus dans l’escarcelle de François Hollande et de la gauche au pouvoir. Malgré ses promesses de campagne (que nous ressort le PS avant chaque élection), le président de la République a choisi d’enterrer sa proposition pour autoriser le vote des étrangers. Quand le cynisme et la démagogie jouent le rôle de boussole politique !
C’est une trouvaille socialiste que l’on doit à François Mitterrand. Avant chaque élection, le sujet du vote des étrangers revient sur la table, histoire de faire monter le Front National et fragiliser la droite… puis est remis au placard une fois les élections passées. Le système est bien connu, mais après trente ans de manipulation, l’UMP n’a pas trouvé la parade.
Il faut dire que François Hollande ne prenait pas grand risque à promettre une telle mesure… puisque cela lui est techniquement impossible en l’état ! Alors candidat, l’ex-député de Corrèze était parfaitement au courant qu’il ne disposerait pas de la majorité des trois cinquièmes nécessaire pour faire changer la Constitution et que cette proposition serait de toute façon retoquée.
Restait l’éventualité d’un référendum. Mais les socialistes n’ont jamais fait du vote des étrangers une bataille morale, mais bien politicienne. François Hollande voit déjà son crédit se réduire comme peau de chagrin auprès des Français et il est parfaitement conscient que les électeurs rejetteraient massivement une mesure aussi stupide.
Du coup, François Hollande fait du François Hollande. Il promet… et enterre. Une méthode corrézienne héritée de son prédécesseur et mentor Jacques Chirac. Si pour une fois l’immobilisme présidentiel nous prémunit d’une grossière erreur, il faut se préparer à cinq ans d’inaction.

Boomerang 


En confiant à Emmanuel Sartorius, début juillet, un rapport d’expertise sur la situation du groupe PSA, le gouvernement avait, dans l’urgence, réagi face à l’émotion née de l’annonce, par le constructeur automobile, de la suppression de 8000 emplois en France. Mais l’opération, uniquement destinée à gagner du temps, risque bien de se retourner contre l’exécutif. Car, après avoir crié que le plan de PSA n’était « pas acceptable », le vibrionnant ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, ne peut aujourd’hui juger, sans écorner sa crédibilité, qu’une restructuration est « inévitable ».
François Hollande en sort, lui aussi, affaibli. Quand il déclare que les pouvoirs publics « feront tout » pour « réduire l’ampleur des suppressions de postes », les Français n’entendent qu’une chose : « Nous sommes impuissants. » Sans le dire ouvertement, le président de la République reprend, sur le fond, l’aveu, concernant Michelin, qui avait tant coûté à Lionel Jospin, alors Premier ministre, en 1999. Et sur la forme, Hollande fait du Sarkozy, tout en ne parvenant pas à se montrer aussi convaincant. Question de style.
Si le diagnostic du groupe PSA dressé dans le document transmis au gouvernement n’a, en soi, rien de surprenant dans la mesure où la surcapacité de l’outil industriel, l’insuffisante internationalisation et la chute des ventes, notamment en Europe, dans un marché ultra-concurrentiel, étaient connues, le rapport Sartorius résume tout ce que la société française compte de blocages : repli sur soi, manque de vision stratégique à long terme, retard d’adaptation, fragilité financière, dialogue social déficient…
Plutôt que de s’arrêter sur les responsabilités, il reste à en tirer les leçons. S’il veut garder le statut de constructeur mondial qu’il revendique, le groupe industriel doit, rapidement, se réveiller et, face à son partenaire General Motors, jouer à fond la carte de l’innovation. De leur côté, syndicats et organisations patronales doivent prendre conscience de l’importance d’une refondation des relations sociales qui ne peuvent plus être basées sur l’affrontement, mais sur le partenariat. Charge au gouvernement de mettre tout ceci en musique. En quelque sorte, à ne pas se limiter aux mots, mais à véritablement traiter les maux.

Quand Hollande donne (encore) raison à Sarkozy… (1/2)

Après le traité européen, après le chantier de la compétitivité des entreprises mis sur la table et notamment la question du financement de la protection sociale, après la politique de fermeté à l’égard des camps de Roms, Hollande et son gouvernement donne une nouvelle fois raison a posteriori à Nicolas Sakozy. Cette fois, c’est sur les accords « Compétitivité-emploi » lancés par le précédent président au début de l’année 2012.
Dimanche soir, François Hollande a relancé le chantier de la « flexi-sécurité » et souligné l’urgence qu’il y avait pour les partenaires sociaux d’aboutir à un accord. Dimanche 8 septembre, le chef de l’Etat a évoqué, lors de son intervention sur TF1, la nécessité de « réformer le marché du travail, pour que ce soit plus souple et en même temps plus protecteur ». Pour ce faire, il juge qu’il pourrait être possible aux entreprises « de recourir au travail partiel en cas de période difficile », si cela se fait « dans le dialogue social ». Dans le fond comme dans la forme, il devient Sarkozyste : si patronat et syndicats ne se sont pas mis d’accord d’ici la fin de l’année, l’état prendra ses responsabilités. Autrement dit, il y aura une loi. Du Sarkozy pur sucre.
L’idée est naturellement reprise par le premier ministre : mardi 10 septembre, au micro d’Europe 1, notre gentil premier ministre chargé de l’après-vente et du paratonnerre présidentiel, a estimé nécessaire de « trouver un compromis (…) : Il faut donc donner des garanties aux salariés, et en même temps savoir tenir compte de certaines réalités. » Si le mot n’est pas prononcé, le couple exécutif évoque bel et bien le concept de « flexi-sécurité », qui tente d’associer une plus grande flexibilité salariale en échange d’une plus grande sécurité en matière d’emploi. Un discours qui n’est pas sans rappeler celui tenu début 2012 par… Nicolas Sarkozy, qui avait lancé une négociation en la matière au début de l’année. Retour sur les mensonges, faux semblants, postures et impostures de la majorité sur cette question, pourtant cruciale.
Un chantier lancé par Nicolas Sarkozy : Sarkozy avait en effet lancé, à la fin janvier, une grande négociation baptisée « accords compétitivité-emploi ». Il s’agissait, selon les mots du président-candidat d’alors, de demander « aux partenaires sociaux de négocier ces accords compétitivité-emploi dans les deux mois qui viennent », afin qu’ »une majorité de salariés » puisse se mettre « d’accord dans une entreprise pour décider leur durée de travail, de privilégier le salaire sur l’emploi… ». Une solution de souplesse aux si rigides 35 heures puisque ce dispositif permettait de moduler le temps de travail en fonction de l’activité, en utilisant le salaire comme variable d’ajustement (et non pas l’emploi). Une négociation saluée par le MEDEF et la CFDT qui se disent prêts à négocier, au contraire de la CGT et de FO.
Hollande entre « faux prétexte » et renégociation : La gauche est alors vent debout contre cette idée, et le fait savoir. « Il faut que les salariés le sachent, il n’y aura plus de code du travail, il n’y aura plus de loi qui les protégera », s’était emporté Benoît Hamon, alors porte-parole du PS, à cette annonce. Le candidat socialiste, François Hollande, évacuait la question : « La compétitivité est un faux prétexte. Ce n’est pas en baissant de quelques points les cotisations patronales qu’il y aura quelque progrès que ce soit pour notre commerce extérieur », jugeait-il. Pire, lors d’une visite à Gandrange, fin février, il tançait « ces accords qui sont discutés dans un moment qui tombe parfaitement mal ». Mais plutôt que de les abroger, il promettait : « Ils ne verront pas le jour et nous aurons à cœur de faire en sorte que les syndicats puissent négocier dans de bonnes conditions des accords sans avoir à remettre en cause la durée légale du travail, parce qu’en l’occurrence, c’est ça qui est recherché. »