Des proches de Nicolas Sarkozy ne décolèrent pas contre la "une" de Marianne présentant le chef de l'Etat comme un "voyou de la République". Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la famille, qui juge cette "une" "inacceptable", a appelé l'hebdomadaire à changer de nom ou à présenter "des excuses publiques". "C'est antirépublicain et on ne peut pas véhiculer des valeurs antirépublicaines en utilisant le nom de Marianne. Les journalistes de Marianne sont en train de salir un des symboles de la République", a-t-elle déclaré mercredi 11 août sur RTL.
Dans le sillage d'autres députés UMP, comme Lionnel Luca, Patrick Ollier a estimé mardi que Jean-François Kahn, co-fondateur de Marianne et auteur de l'article, s'était conduit en "voyou de la presse". "Vouloir faire des titres, souhaiter attirer le maximum de lecteurs pour renforcer les équilibres financiers que l'on sait délicats pour ce journal, conduit Jean-François Kahn à confondre le côté spectaculaire d'un titre et le respect que l'on doit à la fonction présidentielle et à Nicolas Sarkozy qui l'exerce au nom des Français", écrivait-il dans un communiqué.
"LEÇONS DE BONNES MANIÈRES"
Contacté par L'Express.fr , Maurice Szafran, directeur de la publication de Marianne, suggère aux responsables UMP indignés d'aller "demander à Nicolas Sarkozy de porter plainte" contre le magazine. "Voir Morano, Estrosi ou Luca venir nous donner des leçons de bonnes manières nous amuse au vu de leurs antécédents", explique-t-il. Il estime la "une" justifiée par les récentes annonces de Nicolas Sarkozy à Grenoble, qu'il juge dignes de "méthodes politiques de voyous".
Sur RMC, Jean-François Kahn avait justifié lundi le choix de l'expression "voyou de la République", reprochant au chef de l'Etat de se comporter comme un "caïd des cités" de banlieue. "Il y a eu des réactions sur Sarkozy : pétainiste, vichyste, facho, raciste, xénophobe ! Dans cet article, je dis : 'ce n'est pas vrai'." "Mais en revanche, dans le fond Sarkozy c'est un type qui, pour conquérir le pouvoir, ou pour garder le pouvoir avec talent, est capable de tout ! Rien ne l'arrête (...). C'est ça, l'idée, c'est ça un voyou."
Pour le député PS Claude Bartolone, Nicolas Sarkozy est responsable, par son comportement, de la "dérive verbale" du magazine. "Depuis qu'il est au pouvoir, Nicolas Sarkozy n'a eu de cesse d'insulter ici un pêcheur, là un agriculteur, ou encore les habitants des quartiers. Un tel comportement n'est pas sans conséquences graves sur l'image de notre République et de ses dirigeants, explique-t-il mercredi dans France-Soir. Le président porte une grande part de responsabilité dans cette dérive verbale."
mercredi 11 août 2010
Un magazine peut-il titrer "Sarkozy voyou ?"
Bientôt un test de l'haleine pour détecter le cancer
Un test de l'haleine, aussi bon marché qu'un alcootest, pourrait permettre de détecter un cancer du poumon, du sein, des intestins ou de la prostate, selon une étude publiée mercredi 11 août par la revue britannique The British Journal of Cancer.
Des essais menés auprès de cent soixante-dix-sept volontaires, atteints de différents cancers ou non, ont montré qu'un test de l'haleine pouvait réagir à des composants chimiques qu'émettent les cellules cancéreuses et dire, quels que soient l'âge et le sexe des patients, de quel type de cancer il s'agit.
Des chercheurs de l'Institut technologique Technion d'Israël avaient déjà annoncé il y a un an qu'un test de l'haleine pouvait permettre de détecter un cancer, mais seuls des essais très préliminaires avaient alors été effectués et seule avait été confirmée la détection du cancer du poumon.
"NEZ ÉLECTRONIQUE"
Les essais publiés ce mercredi confirment la détection possible de cancers en l'élargissant aux cancers du sein, des intestins et de la prostate. "Cette étude montre qu'un 'nez électronique' peut distinguer une haleine saine d'une haleine maligne et également les différentes haleines en fonction des types de cancer", a souligné le professeur Abraham Kuten, de l'institut situé à Haïfa, dans le nord d'Israël.
"Si nous pouvons confirmer ces résultats préliminaires par des études plus approfondies, cette nouvelle technologie pourrait devenir un outil simple pour un diagnostic précoce", a-t-il ajouté.
Thomas Cook revoit ses ambitions à la baisse
Le tour-opérateur britannique Thomas Cook Group n'avait, pas plus que son concurrent TUI, pressenti la baisse des réservations enregistrée au Royaume-Uni cet été. Une mauvaise nouvelle supplémentaire qui a conduit ses dirigeants à lancer mercredi un avertissement sur résultats.
Alors que son rival TUI Travel annonçait mardi qu'il visait le bas de la fourchette de ses prévisions pour son exercice annuel, c'est au tour de Thomas Cook Group d'annoncer des mauvais résultats. Pour son troisième trimestre, achevé en juin, le voyagiste a subi une perte imposable de 116,6 millions de livres (141,1 millions d'euros) alors qu'il enregistrait un an plus tôt à la même période un bénéfice de 2,9 millions de livres. La perte avant impôt pour les neuf premiers mois de son exercice atteint 360,8 millions de livres.
Une perte expliquée par les dirigeants du groupe comme le résultat de l'impact du nuage de cendres volcaniques qui a bloqué au printemps dernier une bonne partie de la circulation aérienne en Europe. Ils ont d'ailleurs rehaussé le coût total estimé de cet évènement à 81,9 millions de livres contre une évaluation précédente entre 60 et 80 millions.
Le résultat opérationnel du groupe passe également dans le rouge au troisième trimestre : Thomas Cook enregistre une perte opérationnelle de 64,3 millions de livres, alors qu'il faisait l'an dernier un bénéfice de 20,2 millions. Logiquement le chiffre d'affaires est en recul, il baisse de 9% à 2.156,4 milliards de livres.
Le groupe britannique tient toutefois à préciser qu'il estime à 10% la croissance, pour le troisième trimestre, de son bénéfice sous jacent qui exclut l'impact du volcan islandais.
Comme son rival TUI, Thomas Cook a lancé un avertissement sur ses résultats pour l'exercice en cours, même pour le bénéfice sous jacent. Il annonce lui aussi faire face à la dégradation du marché britannique et à des effets de change défavorables. "L'activité au Royaume-Uni est plus faible qu'attendu et, au taux de change actuel, l'affaiblissement de l'euro aura un impact négatif sur la conversion de nos revenus perçus en euros. Par conséquent, nous anticipons désormais un bénéfice opérationnel sous-jacent pour l'exercice entier (hors impact du nuage de cendres volcaniques) dans le bas des attentes du marché", a expliqué Manny Fontenla-Novoa, directeur général du groupe.
Même report des réservations au Royaume Uni
Thomas Cook fait la même analyse de marché que son concurrent : les incertitudes liées à la cure d'austérité du gouvernement conservateur, le beau temps en Grande-Bretagne, et aussi la Coupe du monde sont invoqués pour expliquer la baisse de l'activité cet été. En effet, les réservations cumulées pour la saison estivale 2010 ont reculé de 10% au Royaume-Uni par rapport à l'an dernier.
Après la décision de la Fed, faut-il craindre une récession en "W" pour l'économie mondiale ?
La question de la croissance mondiale est relancée par la décision de la Fed de reprendre son soutien à une économie américaine qui peine à rebondir. Mais même si les pays émergents, comme l'Inde ou la Chine, anticipent un ralentissement de leurs économies, la plupart des analystes et des investisseurs restent confiants quant à la solidité de leur croissance et leur capacité à amortir les difficultés rencontrées par les Etats-Unis.
année mais Les premières économies de la planète devraient, à l'image des Etats-Unis, ralentir sur le reste de l'année mais la probabilité d'un retour de la récession est très faible, selon une enquête Reuters menée auprès de 250 économistes.
Réalisée après l'annonce vendredi dernier d'un nombre de destructions d'emplois supérieur aux créations de postes en juillet aux Etats-Unis, cette enquête reste étonnamment optimiste. La question de la croissance mondiale est tout de même relancée par la décision, mardi soir, de la Fed de reprendre son soutien à une économie américaine qui peine à rebondir.
Mais même si les pays émergents, comme l'Inde ou la Chine, anticipent un ralentissement de leurs économies, la plupart des analystes et des investisseurs restent confiants quant à la solidité de leur croissance et leur capacité à amortir les difficultés rencontrées par les Etats-Unis.
SOULAGEMENT SUR LA DETTE EN ZONE EURO
A cela s'ajoute également un certain soulagement à l'égard de la situation de la dette souveraine de la zone euro, un temps menacée par la situation budgétaire de la Grèce.
Cette crise semble ne pas avoir été aussi sévère que certains le redoutaient et ce d'autant moins que d'autres pays périphériques de la zone euro n'ont pas reproduit le scénario grec.
Selon l'enquête Reuters, les chances d'une récession en "W" aux Etats-Unis restent au même niveau qu'au mois dernier, à 15%, et ce bien que deux tiers des analystes aient abaissé leur prévision de croissance pour la première économie mondiale pour le second semestre de cette année.
L'EMPLOI AU COEUR DES PREOCCUPATIONS
Pour 2010, la prévision moyenne de la croissance américaine a ainsi été réduite à 2,9%, contre 3,0% auparavant. En 2011, le produit intérieur brut (PIB) américain devrait croître de 2,7%, alors que le marché anticipait précédemment 2,8%.
"Le risque d'une récession en 'W' est réel mais finalement l'issue la plus probable est que l'on réussira à l'éviter", assure Jan Hatzius, chef économiste chez Goldman Sachs.
S'agissant de la zone euro, le risque d'une rechute en récession s'amoindrit, mais le rythme de la reprise devrait être très faible. On connaîtra vendredi les chiffres d'activité pour le deuxième trimestre en France, en Allemagne et dans l'ensemble de la zone euro.
Les économistes anticipent ainsi un ralentissement de la croissance à 0,4% à partir du troisième trimestre et jusqu'à la fin 2011, du fait des disparités existant entre les 16 membres de la zone euro et de mesures d'austérité budgétaire qui commenceront à produire leurs effets.
L'EVOLUTION DES TAUX TRES SURVEILLEE
La probabilité médiane d'une récession en Grande-Bretagne est stable quoique plus élevée, à 20%, en raison de la sévérité de la cure d'austérité entamée par le pays.
L'économie japonaise devrait elle aussi connaître un certain essoufflement en affichant un rythme de croissance faible l'an prochain.
Les perspectives d'un relèvement rapide des taux d'intérêt sont peu élevées. La Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne (BCE), la Banque d'Angleterre (BoE) et la Banque du Japon (BoJ) devraient ainsi maintenir leurs taux jusqu'à l'année prochaine.
INFLATION MODEREE
L'inflation devrait rester modérée dans la zone euro et aux Etats-Unis et inciter leurs autorités monétaires à maintenir le niveau exceptionnellement bas de leurs taux d'intérêts, alors que la déflation devrait se poursuivre au Japon.
Seule exception en la matière, le Royaume-Uni, où l'inflation se situe bien au-dessus de l'objectif de 2,0% de la BoE et ne devrait pas repasser sous ce niveau avant longtemps.
Mais la principale préoccupation de ces économies porte sur le maintien à un niveau élevé du taux de chômage et la bataille pour l'emploi apparaît comme le défi économique majeur des mois à venir.
La situation de l'emploi pèse en effet sur la consommation des ménages, l'un des principaux moteurs de la croissance, en particulier aux Etats-Unis.
Le sport est souvent un miroir pour un pays. La Bérézina de l'équipe de France de football a illustré les dégâts de l'illusion de se bercer trop longtemps des succès passés en se masquant les dures réalités du présent. Image d'une France qui ne sait pas marier l'énergie de la jeunesse à la sagesse de l'expérience : les jeunes et les seniors sont ceux qui paient le plus lourd tribut à la crise économique.
Après le Mondial, le sport nous a heureusement montré d'autres images. Avant les nageurs, qui ont offert un doublé hier à la France, aux championnats d'Europe, les cyclistes étaient partis avec panache à l'assaut des victoires d'étapes dans le Tour de France. Notre cyclisme était au fond du trou les années précédentes. Il a touché les dividendes d'un long travail de fond... Puis les « Bleuets », discrètement, ont remporté le championnat d'Europe de football des moins de 19 ans.
Enfin, l'équipe de France d'athlétisme avait connu, elle aussi, de retentissants échecs. Cette fédération a osé mettre les problèmes sur la table, repenser son fonctionnement et placer à la direction technique nationale Ghani Yalouz, un ancien... lutteur, d'abord choisi pour sa capacité à insuffler un véritable esprit d'équipe.
Dernier exemple, à confirmer certes, celui du PSG. Décidé à en finir avec des supporters qui ternissent depuis des années l'image du club, le président, Robin Leproux, a décidé qu'il fallait doter le PSG d'un nouveau public, quitte à passer par une cure d'austérité.
Du coup, il n'y a plus d'abonnement pour les tristement célèbres « kop » de Boulogne et d'Auteuil. Le club parie sur l'exemplarité des comportements « normaux ». Cela ne veut pas dire que l'on oublie les sanctions contre les éventuels délinquants, mais on ne compte plus seulement sur elles : les années précédentes ont montré leur insuffisance. Clin d'oeil des dieux du stade, le PSG a gagné largement devant un public moins nombreux que d'habitude, mais plus sage...
De quoi méditer pour le pays lui-même. Sans doute, une action résolue contre les caïds est-elle nécessaire, mais rien ne sera gagné si nous ne retissons pas les liens de solidarité, et si nous ne mettons pas fin à la ghettoïsation des populations en situation de fragilité. Rien ne sera gagné si nous ne renouons pas le dialogue entre les générations, si nous n'encourageons pas le travail... Il y a plus à faire que de la réhabilitation de quartier. Sans doute faut-il mettre en oeuvre une véritable mixité sociale.
Le drame de l'immigration n'est pas d'avoir importé des populations non intégrables ou potentiellement délinquantes ou asociales, mais de n'avoir pas su les placer dans un cadre apte à les insérer. Cela passe par une politique de l'habitat et de l'emploi beaucoup plus imaginative, mais aussi par une responsabilisation des Français : l'individualisme forcené et l'indifférence qui prévalent dans nos villes sont des obstacles à l'intégration.
Pour que de nouveaux venus et leurs enfants puissent partager les « valeurs de la France », il faut leur donner l'occasion d'en expérimenter les bienfaits. Jamais la peur du gendarme n'aura autant d'efficacité que le désir d'imiter les comportements « gagnants » de l'environnement social. Le mimétisme est, comme l'a montré René Girard, un des ressorts les plus puissants de l'être humain. Il est temps d'offrir de « bons exemples », y compris dans les médias de masse. Rien n'est plus efficace.
Les hommes clefs du président
Certains pourraient passer la main à l'automne mais tous sont, encore aujourd'hui, des rouages importants du dispositif élyséen.
· Claude Guéant : la pièce maîtresse
A soixante-cinq ans, le secrétaire général de l'Elysée a pris en janvier sa retraite… d'ancien préfet. Pas question, en revanche, d'abandonner la politique. Au contraire, son nom circule pour entrer au gouvernement. Ce haut fonctionnaire travailleur et discipliné, fin connaisseur des questions de sécurité (il fut directeur général de la police nationale), est l'homme de confiance de Nicolas Sarkozy, qu'il suit depuis 2002. Il fut son directeur de campagne en 2007 et est aujourd'hui incontournable au « château », au point d'être parfois surnommé « le Premier ministre bis ». Car Claude Guéant n'agit pas que dans l'ombre : aucun secrétaire général ne s'est autant affiché dans les médias pour relayer la parole du président.
· Henri Guaino : la « plume »
Comme Claude Guéant, il travaille au même étage que Nicolas Sarkozy, qu'il a rejoint pendant la campagne en 2006. Conseiller spécial et « plume » du président, ce gaulliste social de cinquante-trois ans, né d'une mère femme de ménage et d'un père inconnu, est, à l'Elysée, un personnage atypique, au caractère bien trempé. Passé par les cabinets de Philippe Séguin puis de Charles Pasqua, Henri Guaino fit campagne pour le « non » au traité de Maastricht avant de devenir, en 1995, l'un des artisans du discours sur la « fracture sociale » de Jacques Chirac. Nommé commissaire général au Plan, débarqué par Lionel Jospin en 1998, cet économiste, grand pourfendeur de la pensée unique, se frotta une fois au suffrage universel. Tête de liste séguiniste dans le 5 e arrondissement de Paris aux municipales de 2001, il n'obtint que 9,6 % des voix, loin derrière Jean Tiberi.
· Raymond Soubie : le social
Plus discret que Claude Guéant et Henri Guaino, le conseiller social du chef de l'Etat est, lui aussi, une pièce maîtresse du dispositif élyséen. Son influence a pu se mesurer lors du limogeage de Xavier Darcos, avec lequel il entretenait des relations très difficiles. Expert reconnu des questions sociales, cet énarque de soixante-neuf ans, fondateur du cabinet de conseil en ressources humaines Altedia, peut se targuer d'avoir noué des relations de confiance avec les syndicats comme avec le patronat. Il a fait ses premières armes au cabinet de Joseph Fontanet, ministre du Travail en 1969, avant de rejoindre Matignon, en 1974, comme conseiller de Jacques Chirac puis de Raymond Barre - qui lui proposa même, en vain, le ministère du Travail. Raymond Soubie a préparé en amont la dernière réforme des retraites, comme il avait piloté, fin 2007, celle des régimes spéciaux. Il a laissé entendre que la réforme serait sa dernière oeuvre à l'Elysée.
· Xavier Musca : le financier
Bon connaisseur de la finance et des marchés internationaux, proche de Nicolas Sarkozy qu'il connaît depuis trente ans, ce pur produit de la méritocratie républicaine est, depuis 2009, secrétaire général adjoint de la présidence, attaché aux affaires économiques. Discret et peu connu du grand public, ce fils de postier, formé à l'ENA, a passé une grande partie de sa carrière au Trésor. Ancien conseiller d'Edouard Balladur à Matignon, directeur de cabinet de Francis Mer à Bercy, le Corse Xavier Musca (cinquante ans) pourrait prendre du galon. Il a notamment oeuvré en coulisses, lors de la crise grecque, pour obtenir une solution acceptable par l'Allemagne.
· Franck Louvrier : la communication
Il est l'un des plus anciens conseillers de Nicolas Sarkozy, dont il gère la communication depuis 1997. Très efficace, ce Nantais de quarante-deux ans, arrière-petit-fils d'un des plus proches collaborateurs d'Aristide Briand, a été l'un des hommes clefs de la conquête de l'Elysée. Marginalisé par Cécilia Sarkozy en 2007 (au profit de David Martinon), revenu en grâce après le divorce du chef de l'Etat, Frank Louvrier a fait son baptême du feu électoral aux dernières régionales, sur la liste UMP en Loire-Atlantique. Elu conseiller régional, il rêve désormais de croiser le fer avec Jean-Marc Ayrault, à Nantes, aux municipales de 2014.
PIERRE-ALAIN FURBURY
Opération majeure dans une industrie mondiale de l'énergie en perpétuelle transformation, le rachat d'International Power par GDF Suez couronne d'abord le succès du rapprochement de GDF et de Suez, deux groupes qui, lors de l'annonce de leur projet de fusion début 2006, n'étaient pour l'un qu'un gazier moyen dans un monde de géants, pour l'autre un conglomérat menacé de démantèlement par un groupe public italien.
On se souvient du chemin semé d'embûches qui finit par aboutir, il y a deux ans, à la fusion. Entre une droite peu pressée de « privatiser » GDF avant la présidentielle de 2007 - « il n'y a pas de majorité pour cela », craignait le président de l'UMP de l'époque… Nicolas Sarkozy -et une gauche qui avait inscrit dans son programme la constitution d'un improbable « pôle public de l'énergie » réunissant GDF et EDF, et qui déposait 137.000 amendements à l'Assemblée, entre des syndicats hostiles, galvanisés par l'échec du CPE et des actionnaires de Suez inquiets pour la valorisation de leur patrimoine, le projet faillit mourir plusieurs fois.
Pendant des mois, les pires bêtises économiques furent ainsi évitées de justesse, grâce notamment à la persévérance du PDG de Suez, Gérard Mestrallet, et au soutien de son actionnaire historique, Albert Frère. Les Français manifestant parfois un curieux talent pour dilapider leurs atouts, souvenons-nous, au moment où l'on réfléchit à l'avenir de la filière nucléaire, que ces erreurs auraient débouché sur la marginalisation peut-être définitive de deux importants groupes français… au nom d'une politique industrielle privilégiant les dividendes électoraux.
Aujourd'hui, GDF Suez est non seulement devenu un « champion » de l'énergie, remplissant la promesse de la fusion face à la cohorte des sceptiques de l'époque, mais il franchit, avec International Power, un nouveau seuil sur la scène internationale. Sa capacité de production électrique dépassera les 100.000 mégawatts, avoisinant celle du leader mondial EDF en France, et il disposera du deuxième portefeuille gazier privé. Grâce aux actifs du groupe britannique, il va enfin accroître sa présence dans les marchés émergents, là où la demande d'énergie connaît la plus forte croissance.
Si l'attelage de Colbert et d'Albert Frère au sein du capital de GDF Suez peut sembler insolite, preuve est faite que les intérêts patrimoniaux de l'Etat-actionnaire peuvent converger pour le meilleur avec ceux du capitaliste. Tant mieux ! Et tant mieux si, deux ans après, les péripéties politiques qui avaient entouré la fusion n'en paraissent que plus dérisoires.
C'est la deuxième religion de notre pays, et la mosquée de Paris, la plus ancienne sur notre territoire, a érigé son minaret de 33 mètres au cœur du quartier latin dès... 1922. Mais pour beaucoup de Français, elle continue d'être regardée comme une étrangère. Une intruse suspecte, marquée du sceau d'un doute majeur. L'islam et ses valeurs sont-ils compatibles avec la République, et au-delà, avec l'idée qu'on se fait de la France éternelle ? Certains répondent non sans hésitation.
Si tous les musulmans de France avaient le même profil que Lies Hebbadj, « le boucher halal » de Nantes, polygame, mis en examen pour viol aggravé sur une de ses compagnes, fraudeur aux allocations familiales, et partisan du niqab pour toutes les femmes, on pourrait comprendre une certaine réserve à leur égard. Mais l'immense majorité des cinq à six millions de musulmans de France n'a rien à voir avec Liess Hebadj. L'immense majorité de ces cinq à six millions de musulmans est composée de Français comme les autres, et fiers de l'être, pratiquant leur religion discrètement et faisant le ramadan dans le respect absolu de nos lois.
Le fondamentalisme et le terrorisme islamique ont noyé leur image dans les confusions et les amalgames. Ils peinent encore à trouver leur place, pourtant légitime, dans la maison de la « fille aînée de l'Église ». Ministre de l'Intérieur en charge des cultes, Nicolas Sarkozy avait œuvré avec beaucoup de clairvoyance et d'intelligence à leur reconnaissance au sein de notre état laïc en orchestrant la création du Conseil français du culte du musulman (CFCM). Ce fut un pas très prometteur qui donnait à notre pays une dimension à la fois moderne, lucide et ouverte sur une civilisation qui compte, dans le monde, plus d'un milliard et demi de croyants.
Le président de la République, qui a souvent déclaré, avec sincérité, que l'islam représentait un apport très positif pour la France semble avoir renoncé, depuis, à promouvoir cette idée juste. Le plus souvent originaires du Maghreb ou d'Afrique, les musulmans français peuvent légitimement se sentir stigmatisés, aujourd'hui, par le concept de « Français d'origine étrangère » manipulé dangereusement par les amis du chef de l'État. En distillant une méfiance généralisée clairement tournée contre les Français d'origine immigrée, le gouvernement prend ainsi le risque de les rejeter dans ce repli identitaire et religieux que, précisément, il prétend combattre.
Face aux incendies dantesques qui ravagent la campagne russe au point d'étouffer Moscou, on cherche des explications techniques. On imagine un pays peu expérimenté en ce domaine et donc mal équipé en canadairs et autres engins de combat modernes contre le feu. Mais voici que rencontrant les pompiers sur le terrain, le Premier ministre Poutine s'emporte soudain contre la corruption des responsables politiques et administratifs régionaux. C'est à cause d'eux, clame-t-il, que l'aide n'arrive jamais, que les équipements datent des années 1950. Laissons une part de ce discours à la propagande du pouvoir central. Mais tous les connaisseurs de la société russe s'accordent à dire que la vérité est là. Dans la patrie du communisme, l'idéologie de l'égalité, du partage, du bien commun, s'est effondrée pour laisser la place à une corruption omniprésente, de la base au sommet de l'Etat. Et chacun sait que si Mikhaïl Khodorkovski croupit en prison pour cause de corruption, c'est parce que ses activités pétrolières concurrençaient trop frontalement les intérêts financiers des clans les plus proches du pouvoir.
La transition directe du communisme vers la corruption peut sembler paradoxale. Mais à regarder le monde, on constate qu'aucune idéologie ne résiste à la puissance de l'argent. Le tiers-mondisme, si puissant dans les décennies d'après-guerre, a laissé place à des clans civils ou militaires qui n'agissent, notamment en Afrique, que pour leur propre compte. Les circuits mafieux sont parfois si présents que même l'aide internationale promise après un drame absolu tel que le tremblement de terre en Haïti n'est pas versé de crainte qu'elle soit aussitôt détournée. N'en concluons pas trop vite que ces moeurs n'appartiennent qu'aux zones peu développées. Car tout à côté de chez nous, dans un grand pays jadis dévoué à la démocratie chrétienne, le système berlusconien est lui aussi en train de pourrir de l'intérieur. Il ne doit qu'à la faiblesse de ses adversaires de n'être pas encore tombé. C'est à croire qu'il faut être protestant et scandinave pour échapper à la fatalité.
En 1812, l’armée tsariste incendiait Moscou pour priver Napoléon de sa conquête. L’Empereur en eut le souffle coupé : “Cela dépasse tout, c’est une tactique horrible, sans précédent dans l’histoire de la civilisation. Brûler ses propres villes !”
Aucune invasion, aujourd’hui, ne menace la capitale russe. Mais la méfiance vis-à-vis des étrangers demeure, alors qu’un gigantesque sinistre submerge le pays et révèle son incurie. Le Kremlin, front patriotique, rechigne à accepter l’aide internationale.
Poutine joue des biscoteaux. Permettre à l’occident de venir fourrer son nez dans ce tas de cendres serait une faute. Et puis, à quoi sert de s’unir contre la fatalité ? Côté officiel, on évoque “une anomalie du fonctionnement du soleil.” Sans rire.
Il s’agit de taire la gestion catastrophique des forêts, les secours défaillants. Le manque de bombardiers d’eau ou de pompiers ne doit pas être mentionné. Ni la corruption du système, ni l’incompétence gouvernementale.
“Ce n’est pas nous qui décidons, c’est en haut !” a dit le président Medvedev, doigt pointé vers le ciel.
Du coup, sur la place Rouge, des cortèges de pèlerins s’ébranlent parmi les touristes. Ils demandent à Dieu de faire tomber la pluie. À leur tête, barbes éternelles, des moines orthodoxes sortis de chez Dostoïevski…
Le discours sécuritaire booste les adhésions à l'UMP
"Il y a quelques temps, les passants dans la rue nous parlaient du social et du chômage. Désormais, c'est des gens du voyage et de la sécurité", commente le parti.
L'UMP a affirmé mardi 10 août que les récentes annonces sécuritaires de Nicolas Sarkozy ont provoqué une forte vague d'adhésion. Le parti aurait gagné plus de 15.000 adhérents en quelques jours, entre le 23 juillet et le 9 août. C'est du moins ce que prétend Damien Meslot, secrétaire national de l'UMP aux fédérations et aux nouveaux adhérents.
"Depuis le discours de Nicolas Sarkozy sur la sécurité à Grenoble [le 30 juillet, ndlr], le nombre d'adhésions à l'UMP explose", affirme le député du Territoire de Belfort. "C'est d'autant plus spectaculaire que le mois d'août est traditionnellement un mois très calme, déclare-t-il à Nouvelobs.com, mais "cette année, ça flambe." Le député UMP estime que "cette forte hausse traduit le fort soutien populaire au discours du président de la République en matière de sécurité".
"Que la gauche continue à nous taper dessus !"
Toujours selon Damien Meslot, le parti comptait 194.905 adhérents à jour de cotisations, le 23 juillet dernier - contre 200.936 en juillet 2009. Et l'UMP compterait 210.465 adhérents "au pointage du 9 août", "contre 207.073 un an auparavant". "Je souhaite que Martine Aubry, Marianne et Michel Rocard continuent à nous taper dessus : ça fait monter nos adhésions !", plaisante-t-il.
"Il y a quelques temps, les passants dans la rue nous parlaient du social et du chômage. Désormais, c'est des gens du voyage et de la sécurité. Et je n'ai pas trouvé un électeur pour critiquer Nicolas Sarkozy ! Même les électeurs de gauche souhaite qu'on serre la vis", poursuit Damien Meslot.
Le député souhaite que le président et son ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, continuent à prendre des initiatives sur ce thème porteur, car "la sécurité intéresse beaucoup les Français". A ce rythme, l'UMP peut espérer une progression du nombre de ses adhérents en fin d'année, qui pourrait atteindre "270 à 280.000".
Redresser la pente
Il faut dire que des nouvelles adhésions, l'UMP en a bien besoin : le parti connaît une véritable hémorragie depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République. En janvier 2007, l'UMP revendiquait "370.000 militants". Ce chiffre tombe à 270.000 en janvier 2009, au moment où Xavier Bertrand est nommé secrétaire général. Un an plus tard, en janvier 2010, le même Xavier Bertrand annonce une "opération transparence" : 253.645, à l'unité près.
Année après année, l'UMP perd donc des militants. Au point que l'objectif de "500.000 adhérents" en 2012 pourrait relever de la mission impossible. Damien Meslot estime pourtant que ce chiffre reste réaliste: "nous pouvons l'atteindre dans une année présidentielle, si nous continuons sur cet élan". La dynamique se résume donc à quatre syllabes : sé-cu-ri-té. L'UMP peut compter sur Nicolas Sarkozy pour les prononcer aussi souvent que nécessaire.
AU CRÉTIN QUI TROUVE QUE SARKOZY FAIT DU LE PEN LIGHT, OSERA-T-IL DONNER UN EXEMPLE DE POLITIQUE GAUCHISTE DE L'IMMIGRATION ?
L'économie mondiale devrait éviter la récession en "W"
Les premières économies de la planète devraient, sous la conduite des Etats-Unis, ralentir sur le reste de l'année, mais la probabilité d'un retour de la récession est très faible, selon une enquête Reuters menée auprès de 250 économistes.
Réalisée après l'annonce vendredi dernier d'un nombre de destructions d'emplois supérieur aux créations de postes en juillet aux Etats-Unis, cette enquête reste étonnamment optimiste.
Même si les pays émergents, comme l'Inde ou la Chine, anticipent un ralentissement de leurs économies, la plupart des analystes et des investisseurs restent confiants quant à la solidité de leur croissance et leur capacité à amortir les difficultés rencontrées par les Etats-Unis.
A cela s'ajoute également un certain soulagement à l'égard de la situation de la dette souveraine de la zone euro, un temps menacée par la situation budgétaire de la Grèce.
Cette crise semble ne pas avoir été aussi sévère que certains le redoutaient et ce d'autant moins que d'autres pays périphériques de la zone euro n'ont pas reproduit le scénario grec.
Selon l'enquête Reuters, les chances d'une récession en "W" aux Etats-Unis restent au même niveau qu'au mois dernier, à 15%, et ce bien que deux tiers des analystes aient abaissé leur prévision de croissance pour la première économie mondiale pour le second semestre de cette année.
L'EMPLOI AU COEUR DES PREOCCUPATIONS
Pour 2010, la prévision moyenne de la croissance américaine a ainsi été réduite à 2,9%, contre 3,0% auparavant. En 2011, le produit intérieur brut (PIB) américain devrait croître de 2,7%, alors que le marché anticipait précédemment 2,8%.
"Le risque d'une récession en 'W' est réel mais finalement l'issue la plus probable est que l'on réussira à l'éviter", assure Jan Hatzius, chef économiste chez Goldman Sachs.
S'agissant de la zone euro, le risque d'une rechute en récession s'amoindrit, mais le rythme de la reprise devrait être très faible.
Les économistes anticipent ainsi un ralentissement de la croissance à 0,4% à partir du troisième trimestre et jusqu'à la fin 2011, du fait des disparités existant entre les 16 membres de la zone euro et de mesures d'austérité budgétaire qui commenceront à produire leurs effets.
La probabilité médiane d'une récession en Grande-Bretagne est stable quoique plus élevée, à 20%, en raison de la sévérité de la cure d'austérité entamée par le pays.
L'économie japonaise devrait elle aussi connaître un certain essoufflement en affichant un rythme de croissance faible l'an prochain.
Les perspectives d'un relèvement rapide des taux d'intérêt sont peu élevées. La Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne (BCE), la Banque d'Angleterre (BoE) et la Banque du Japon (BoJ) devraient ainsi maintenir leurs taux jusqu'à l'année prochaine.
L'inflation devrait rester modérée dans la zone euro et aux Etats-Unis et inciter leurs autorités monétaires à maintenir le niveau exceptionnellement bas de leurs taux d'intérêts, alors que la déflation devrait se poursuivre au Japon.
Seule exception en la matière, le Royaume-Uni, où l'inflation se situe bien au-dessus de l'objectif de 2,0% de la BoE et ne devrait pas repasser sous ce niveau avant longtemps.
Mais la principale préoccupation de ces économies porte sur le maintien à un niveau élevé du taux de chômage et la bataille pour l'emploi apparaît comme le défi économique majeur des mois à venir.
La situation de l'emploi pèse en effet sur la consommation des ménages, l'un des principaux moteurs de la croissance, en particulier aux Etats-Unis.
avec le Bureau de Bangalore, Chris Reese à New York, Kaori Kaneko à Tokyo, Jonathan Cable et Andy Bruce à Londres, Alexandre Boksenbaum-Granier pour le service français, édité par Nicolas Delame