mercredi 12 septembre 2012
Comment choisir un bon mot de passe ?
De récentes études montrent que monsieur et madame tout le
monde ne savent pas choisir des mots de passe de qualité. Mais qu'est-ce
qu'un bon mot de passe ?
Ce n'est pas tous les jours qu'on peut donner comme exemple à suivre
un criminel notoire. C'est pourtant le cas en ce qui concerne Daniel Valente Dantas.
Ce dernier est un ancien banquier brésilien ayant été convaincu de
corruption et accusé de blanchiment. Il purge une peine de dix ans de
prison. Pourquoi le présenter comme un modèle ? Cela fait maintenant 4
ans que le FBI essaye sans succès (après que les services brésiliens s'y
soient également cassés les dents) de décrypter le contenu de cinq
disques durs saisis lors de l'opération "Satyagraha".
Le FBI a tenté une attaque en force basée sur des dictionnaires. Cela a
échoué. L'idée est tout simplement d'essayer tous les mots de passe des
dictionnaires les uns à la suite des autres jusqu'à tomber sur le bon.
En l'occurrence l'algorithme de chiffrement utilisé par Dantas était AES
(il n'y a pas d'attaques connues actuellement pour casser ce
cryptosystème qui est le standard de chiffrement des organisations
gouvernementales américaines depuis le début des années 2000) et le
logiciel de cryptage TrueCrypt
est un logiciel libre : il n'y avait pas vraiment moyen de faire plus
malin pour tenter de les décoder. Donc si l'on devait ne retenir qu'une
chose de ce qu'a fait M. Dantas c'est bien d'imiter la manière dont il
s'y est pris pour choisir ses mots de passe. Ils sont visiblement de
bonne qualité. Malheureusement de récentes études montrent qu'on ne peut
pas en dire autant de ceux choisis par monsieur et madame tout le
monde.
Une étude statistique
des mots de passe réellement donnés pour accéder aux comptes hotmail de
10 000 utilisateurs montre que choisir un mot de passe correct d'un
point de vue sécurité n'est pas une pratique passée dans le grand
public. En effet le mot de passe 123456 est quand même
apparu 64 fois ! D'autre part autour de 70% des mots de passe ont une
longueur comprise entre 6 et 9 symboles ce qui est très faible. Cela est
d'autant plus grave que 42% des mots de passe ne comportent que des
lettres minuscules. Comme nous allons le voir de tels mots de passe
n'assurent pratiquement aucune sécurité et ne tiennent que quelques
minutes tout au plus face à des attaques basées sur l'utilisation de
dictionnaires.
Un autre souci majeur de sécurité concernant les mots de passe vient de ces fameuses questions secrètes du type quel est le prénom de votre première petite amie
et autres. Il est clair qu'il est beaucoup plus facile de deviner la
réponse à votre question secrète que de trouver un mot de passe, c'est
bien sûr par là que va commencer à chercher toute personne essayant de
pirater votre compte. La recommandation la plus avisée en ce qui
concerne ces questions est de ne surtout pas les utiliser
ou alors, si vous y êtes obligés, d'entrer une réponse qui soit aussi
compliquée à trouver que votre mot de passe. En d'autres termes ces
questions secrètes doivent ne servir à rien, car si elles sont utiles
cela signifie qu'elles affaiblissent la sécurité de votre compte.
Revenons à la question principale : qu'est-ce qu'un bon mot de passe ?
Nous allons tenter de répondre scientifiquement à cette question en
nous servant de la théorie de l'information.
L'entropie : le poids de l'information
Qu'une clef USB de stockage soit pleine d'information ou vide ne change pas son poids. C'est une caractéristique de la virtualisation de l'information que d'avoir rendu concret le fait que l'information est un objet virtuel, sans masse, quasiment indépendant de tout support physique. Pourtant l'information représente bien quelque chose et la question de mesurer la quantité de ce quelque chose se pose.Claude Shannon |
On peut imaginer l'expérience suivante : supposons qu'on ait un message qu'un examinateur essaye de faire deviner à un joueur. Le jeu se déroule ainsi : le joueur propose une lettre. L'examinateur répond par oui ou non suivant la correction de la proposition, si la réponse est non, l'examinateur indique également quelle était la lettre correcte. Le jeu se continue, lettre par lettre, jusqu'à la fin du message. Il est clair qu'à certains moments du jeu, quand par exemple les lettres "ANTICONST'' ont été révélées, le joueur peut décider les lettres suivantes "ITUTIONNELLEMENT'' sans risque de se tromper. Par contre au début du message il n'a pas de raison de choisir une lettre plutôt qu'une autre (mis à part le fait que les lettres ne sont pas distribuées suivant une loi équiprobable pour les débuts de mots en français, il suffit de regarder un dictionnaire pour s'en rendre compte). Du point de vue du joueur c'est comme s'il essayait de déterminer une valeur au hasard entre 0 et 26 (0 représentant l'espace, 1 représentant 'A', 2 représentant 'B' etc.). La question est de mesurer ce qu'on gagne, en moyenne, à apprendre une nouvelle lettre sachant que le texte qu'on doit découvrir est écrit dans une certaine langue ? Il est à noter que ce jeu a été testé et montre expérimentalement qu'à peu près une lettre sur deux est redondante dans les langues naturelles.
C'est la mesure de cette valeur qu'on appelle l'entropie du message. Plus un message est prévisible plus son entropie est basse, à la limite un mot formé de 17 000 'A' ne contient pas 17 000 informations (la preuve en est d'ailleurs j'ai pu décrire ce mot dans une phrase assez courte), son entropie sera de 14 bits (il s'agit du logarithme en base 2 de 17000) car en gros il me suffit de connaitre sa taille pour connaitre le mot. Comme en informatique tout s'écrit avec des 0 et des 1 on choisit d'exprimer l'entropie en nombre de bits qu'il faut pour représenter l'information. Inversement une suite totalement aléatoire de 0 et de 1 de taille n aura une entropie de n, car on ne peut pas la décrire plus économiquement qu'en l'écrivant (c'est même la définition scientifique d'une suite aléatoire).
Quelques ordres de grandeur Simplifions le problème : le jeu consiste maintenant à deviner un chiffre secret écrit en binaire (in fine tout ce que vous écrivez sur un ordinateur sera transformé en un tel chiffre y compris votre mot de passe). À partir de quelle taille est-il illusoire de faire une attaque en force (c'est-à-dire d'essayer tous les chiffres binaires d'une certaine taille comme le FBI a tenté de le faire sur les disques durs de Dantas) ? Le temps mis pour trouver le chiffre secret dépend directement du temps pris par chaque test. Partons du principe qu'on puisse faire 1015 tests par seconde (cela correspond à l'ordre d'idée du nombre d'opérations arithmétiques simples que les supercalculateurs atteignent actuellement) ce qui est une approximation très conservatrice. Un adversaire très riche pourrait mettre plusieurs ordinateurs en parallèle, ce qui n'est pas inimaginable quand on songe aux fermes informatiques de sociétés comme Google ou de services gouvernementaux tels que la NSA. Supposons que notre adversaire en ait 1000 et donc au final une capacité de 1018 tests par seconde. Le tableau suivant donne le temps mis en moyenne pour une attaque en force sur un chiffre binaire :
taille en bits | temps d'énumération |
---|---|
Comme on peut le constater les temps explosent littéralement avec l'augmentation de la taille du code à tester. Pour donner un ordre d'idée l'âge de l'univers est estimé à 13,7 x 109 ans et donc une attaque en force sur 128 bits prendrait bien plus de temps que cela ! D'ailleurs il existe un argument physique sur le fait qu'une clef de 128 bits ne puisse être attaquée en force. Il s'agit du principe de Landauer. Les lois de la physique impliquent qu'il existe un niveau minimum d'énergie pour en changer la valeur d'un bit dans une mémoire d'ordinateur. Cette valeur minimale est k T ln(2), où k est la constante de Boltzmann et T la température en degré Kelvin à laquelle l'ordinateur fonctionne. Juste énumérer tous les chiffres à 128 bits nécessiterait donc (avec un ordinateur parfait, c'est-à-dire sans perte d'énergie inutile) selon cette formule 1018 Joules, soit 30 gigawatts sur une année ou de manière équivalente 262,7 terawatts/heure. Encore pour fixer les idées il faut savoir que la consommation totale d'électricité en France pour l'année 2010 s'élevait juste à un peu plus du double de cette valeur soit 550,3 terawatts/heure... Il n'y a même pas assez d'énergie dans l'univers tout entier pour une attaque en force sur un chiffre de 256 bits.
L'entropie des mots de passe
Pour mesurer la force d'un mot de passe il faut donc arriver à mesurer son entropie. Dans la réalité les mots de passe ne sont pas des chiffres binaires aléatoires mais sont composés par une suite de symboles pris dans un alphabet. Supposons qu'on ait N symboles différents dans cet alphabet et que la longueur du mot de passe soit de l. Si le mot de passe est choisi de manière équiprobable pour chaque symbole il y a donc NL mots de passe possibles. L'entropie d'un mot de passe constitué de cette manière est de ln(Nl) = l x ln(N). On peut noter que l'entropie du mot de passe augmente linéairement avec sa longueur (ce qui est trivial intuitivement), mais sa force, elle, augmente de manière exponentielle. Regardons la valeur d'entropie d'un symbole pour les cas plus fréquents :Symboles du mot de passe | Entropie par symbole |
---|---|
C'est la combinaison des deux tableaux précédents qui permet de décider objectivement si un mot de passe est bon ou non. Pour un niveau de sécurité correct il faut au moins 64 bits d'entropie, à partir de plus 100 bits d'entropie on peut s'estimer à l'abri des attaques les plus communes. On peut constater qu'au delà de 128 bits ce n'est plus vraiment la peine d'augmenter la taille du mot de passe car la sécurité ne changera pas d'un point de vue "humain".
Ainsi pour obtenir 64 bits d'entropie il faut soit un nombre de 20 chiffres (ce qui est impossible à retenir pour la majorité des gens) soit un mot écrit avec 16 lettres minuscules, la taille du mot de passe peut descendre à 12 lettres si on mélange minuscules et majuscules. On remarquera que les clefs wep utilisées pour sécuriser les accès aux réseaux wifi (c'est le chiffre qui se trouve sous votre box internet et qui comporte un mélange de chiffre et de lettres comprises entre 'A' et 'F', qui n'est rien d'autre qu'un nombre écrit en hexadécimal) ne comportent que 40 bits d'entropie (car sur les 64 bits de la taille de la clef 24 sont utilisés à d'autres fins) ce qui n'est pas très rassurant finalement.
Enfin, si on utilise des lettres mélangées avec des chiffres et des symboles de ponctuation (les caractères ASCII inscriptibles, disons pour simplifier les symboles se trouvant sur le clavier d'un ordinateur) il faut tout de même retenir un mot de 10 symboles. Pour obtenir 128 bits il suffit de multiplier les chiffres précédents par 2 vu la progression linéaire de l'entropie avec la taille du mot de passe. On donne souvent comme préceptes d'utiliser des signes de ponctuations et de mélanger majuscules et minuscules pour avoir un bon mot de passe. Le problème est qu'il faut quand même que ce mot de passe possède au moins 10 symboles et qu'il est très difficile de se rappeler de quelque chose comme cX&A!erJ31, et en fin de compte vous finirez par écrire votre mot de passe quelque part...
Il faut savoir que rajouter une majuscule au début de votre mot de passe et un point à la fin par exemple ne changera pas significativement sa sécurité parce que... c'est ce que tout le monde ou presque fait quand la politique de mot de passe est trop stricte. De même changer un "e'' en "3'' ou un "O'' en "0'' histoire d'insérer des chiffres à la place de lettres n'apportera quasiment rien en termes de sécurité car ce sont des substitutions très fréquentes qui sont facilement implantables dans les algorithmes de craquage de mots de passe.
Il faut faire attention également à ne pas prendre un mot du dictionnaire. En effet un mot d'un dictionnaire, du point de vue de la théorie de l'information, est vu comme un symbole unique : il suffit d'imaginer le dictionnaire comme un gigantesque clavier. Une taille moyenne de dictionnaire pour la langue française est de 75 000 entrées. Cela veut donc dire que l'entropie associée à un mot de la langue française est ln (75000) = 16,2. Comme on l'a vu il est très peu sûr de choisir un mot de passe de 16 bits d'entropie cependant en prenant 4 mots non directement reliés (c'est à dire qui ne font pas partie d'une phrase qu'on peut deviner facilement) on trouve un mot de passe facile à retenir dont l'entropie est supérieure à 64 et donc d'un très bon niveau. Par exemple le mot de passe suivant cruchelaitbrisérêve bien que long (il est composé de 20 lettres minuscules donc sans considérer l'utilisation de dictionnaire c'est un mot de passe déjà sûr) est facile à se rappeler si on associe le mot de passe à l'histoire de Pérette et le pot au lait. Le problème est que bien souvent une taille maximale pour le mot de passe est fixée et ne vous permet pas d'utiliser cette technique.
"Les impôts vont aussi valser pour les classes moyennes !"
S’il veut ramener le déficit à 3% du PIB en 2013, le gouvernement devra augmenter la CSG de 3
à 5 points, prédit Patrick Artus, directeur de la recherche économique chez Natixis.
Capital : Le président a promis que les classes moyennes seraient épargnées par la rigueur. Tiendra-t-il parole ?
Patrick Artus : C’est
peu probable. Certes, la nouvelle tranche d’impôt sur le revenu à 45%
ne touchera que les contribuables gagnant plus de 150.000 euros par an,
et l’imposition à 75% ne pénalisera que les 1. 000 foyers aisés. Mais
d’autres mesures frapperont de plein fouet le reste des Français. A
commencer par le plafonnement des niches fiscales – en particulier les
avantages pour l’emploi de salariés à domicile – dont le montant sera
réduit de 18.000 à 10.000 euros par an, ou encore le coup de rabot au
quotient familial. Et ce ne sera que le début. Car si le gouvernement
veut ramener le déficit à
3% du PIB en 2013, il devra augmenter les
impôts bien plus encore, et pour tout le monde.
Capital : N’y a-t-il aucun moyen d’éviter cela ?
Patrick Artus : A
première vue, si. Pour trouver les 33 milliards qu’il nous manquera
l’année prochaine, le moyen le plus efficace serait de lancer une grande
réforme de l’Etat permettant de réduire durablement les dépenses
publiques, comme l’a fait la Suède dans les années 1990. Mais les effets
d’un tel chantier ne peuvent se mesurer qu’après quatre ou cinq ans. Le
problème, c’est que les socialistes n’ont pas le temps. Ils n’auront
donc pas d’autre choix que d’alourdir massivement la fiscalité. La tâche
sera d’autant plus ardue qu’ils devront composer avec le multiplicateur
budgétaire. Lorsqu’on augmente les impôts de 100, la consommation
baisse en effet mécaniquement, et avec elle l’activité et… les recettes
publiques. L’Etat ne gagne donc pas 100, mais seulement 50 ou 60.
Autrement dit : s’il veut trouver 33 milliards, le gouvernement Ayrault
ne devra pas augmenter les impôts de 33 milliards, mais au moins de
45 milliards. Presque l’équivalent de l’impôt sur le revenu en 2011 !
Capital : Doit-on s’attendre à une hausse de ce dernier ?
Patrick Artus : Non,
ce ne serait pas suffisant. La seule option pour dégager des recettes
d’un tel montant serait d’augmenter un impôt à base large, c’est-à-dire
soit la TVA, qui rapporte 140 milliards par an, soit la CSG
(87 milliards). Comme il a promis de ne pas toucher à la première,
François Hollande devrait finir par rehausser la seconde de 3 à 5
points. Pour une personne gagnant 36 000 euros par an, cela
représenterait une addition annuelle de 1.080 à 1.800 euros.
Capital : Que se passera-t-il si le gouvernement choisit de ne pas toucher à la CSG ?
Patrick Artus : C’est
simple, notre déficit public ne reviendra pas à 3% du PIB l’an
prochain, mais plutôt à 3,9%. Dès lors, si nous n’obtenons pas de nos
partenaires – et surtout de l’Allemagne – un délai supplémentaire pour
redresser nos finances, les marchés nous attaqueront comme ils l’ont
fait avec l’Espagne.
Ce 12 septembre indiquera peut-être d’autres voies pour sortir l’Europe de la crise. D’abord, en raison du choix des électeurs néerlandais, même s’ils semblent peu enthousiastes à se rendre aux urnes. Ils devraient, selon les sondages, désigner une coalition gouvernementale entre travaillistes et libéraux secondés par de petites formations, tout en réservant bon nombre de sièges aux eurosceptiques. Or qui dit « coalition » ajoute « compromis ». Pour les travaillistes – apparemment plus « hollandais » que François Hollande – un accord avec les libéraux porterait sur l’abandon de la « règle d’or » des 3 % de déficit budgétaire en 2013, sur une certaine relance aussi, au lieu et place de l’austérité programmée par le gouvernement sortant.
Ce changement politique à La Haye ne serait pas sans conséquences dans toute la zone Euro. L’Allemagne, chantre de la rigueur tous azimuts, perdrait avec les Pays-Bas, jusqu’à présent sur la même ligne, un allié au poids économique incontestable. Berlin se sentirait davantage isolé face à l’Europe du Sud et l’« Europe médiane » (la France !). Une isolation que nos voisins abhorrent. Elle pourrait les pousser à plus de flexibilité…
Et il y a la décision que rendra ce matin la Cour con-stitutionnelle de Karlsruhe sur le Pacte budgétaire « Merkozy » (que la France veut approuver en octobre…) et surtout sur le Mécanisme européen de stabilité (MES, voir ci-dessous). Certes, une enquête d’opinions prétend qu’une majorité des Allemands souhaite le rejet pur et simple de ce MES, quitte à remettre sur la sellette toute la politique de l’euro jusqu’à l’abandon de la monnaie unique. Les « sages » de Karlsruhe n’iront certainement pas jusque-là. Toutefois, après l’arrêt formel aujourd’hui, interviendra encore dans quelques semaines le jugement sur le fond avec ses recommandations constitutionnelles. Comme déjà dans le passé pour des questions similaires, Karlsruhe dénoncerait une fois de plus la technocratie et le manque de contrôle démocratique des mesures adoptées en soulignant qu’elles ne sont pas basées sur une union politique européenne. Donc, le Bundestag devrait intervenir au cas par cas lors de chaque transfert de souveraineté, financier ou autre, vers des instances supranationales. Voilà qui non seulement gripperait ce Mécanisme européen de sauvegarde mais poserait aussi (et la énième fois…) la vraie question : quelle Europe pour l’euro ?
Au regard d'un marché mondial de l'automobile aux perspectives peu réjouissantes, « la nécessité d'un plan de réorganisation des activités industrielles et de réduction des effectifs n'est malheureusement pas contestable », concède Emmanuel Sartorius.
Que peut faire au juste le gouvernement ? Bloquer le plan social comme le demande la CGT ou plutôt faire pression sur PSA pour muscler les plans de reclassement ? En validant de facto, via ce rapport, les décisions du constructeur, il montre les limites de son champ d'action face à une entreprise privée qui, contrairement à Renault, ne compte pas l'État comme actionnaire. Cet aveu d'impuissance n'augure rien de bon pour les salariés concernés par cette restructuration. Comme pour l'emploi en général, priorité n°1 de l'Élysée et de Matignon, alors que le cap des trois millions de chômeurs vient d'être franchi.
Bon élève du patriotisme économique
Le lion, jadis rugissant, par ailleurs bon élève du patriotisme économique avec 46 % de sa production assurée sur le sol français, paye là au prix fort des erreurs stratégiques après avoir raté le virage de l'internationalisation, mieux réussi par Renault. Et par d'autres comme le japonais Toyota qui, lui, a bien trouvé la bonne clef pour fabriquer, en France près de Valenciennes, des voitures compétitives pour les marchés européen et américain !
Aujourd'hui, tout le monde s'accorde à reconnaître que PSA, 8e groupe automobile mondial, est loin de cet exemple et doit assurer son avenir en poursuivant son développement. Et en restaurant sa compétitivité sur fond d'innovations tous azimuts dans un contexte de surcapacité industrielle démontrée partout en Europe.
Une réalité clinique dure à accepter par l'opinion quand la catastrophe était prévisible de longue date. C'est le reproche fait aux dirigeants de PSA, alors que l'enjeu du gouvernement est, aujourd'hui, de trouver des solutions pour amortir le choc. Mais l'État ne peut pas tout. La phrase de Lionel Jospin, face aux 7 500 licenciements programmés par Michelin en 1999, avait fait couler beaucoup d'encre à l'époque.
Prendra-t-elle à nouveau tout son sens à Aulnay, comme à Rennes ? Dans son rapport, Emmanuel Sartorius insiste sur la nécessité absolue d'affecter la production d'un nouveau véhicule à l'usine de La Janais. De passage hier à Rennes, François Hollande, le président de la République, s'est entretenu avec des représentants de l'intersyndicale inquiets. Il leur a promis de tout faire pour limiter la casse chez PSA. Avec quelle marge de manoeuvre ?
Tarifs énergétiques : appauvrissons le peuple, mais progressivement
En Socialie Française, il n'est pas de problème qu'une solution
ridicule et contre-productive n'arrivera à empirer dans des proportions
absurdes au point d'entraîner ensuite la création de toute une clique de
commissions et un bataillon de lois afin de corriger les effets
délétères constatés. Pour les aggraver. Dernièrement, c'est au-dessus du
berceau des problèmes énergétiques des Français que les fées
gouvernementales se sont penchées vigoureusement au point de tomber
dedans avec fracas.
La nouvelle lubie du moment consiste donc à proposer un tarif progressif de l'énergie.
Derrière cette périphrase un peu longue se cache, comme d'habitude
pour résoudre un problème complexe, une idée simple et parfaitement
idiote : rendons les tarifs de l'énergie (ici le gaz et l'électricité)
progressifs en fonction des revenus de la personne ou du foyer qui les
consomme pour atténuer l'indigne écart entre les riches, qui bénéficient
d'une énergie abondante puisqu'ils sont riches, et les pauvres, qui ont
bien du mal à se tenir chaud en hiver et froid en été. Ou l'inverse,
y'a plus de saisons.
Introduisant donc dans la plus grande décontraction une inégalité
flagrante entre les citoyens devant l'accès à une ressource, le
gouvernement entend proposer une nouvelle tarification de l'énergie avec
trois paliers, qui distingueraient les consommations de base, facturées
à un niveau inférieur au tarif de base actuel, un second palier appelé
"de confort", et enfin le palier dit "de gaspillage", qui coûteraient
plus cher, parce qu'il y a des choses avec lesquelles on ne rigole pas,
bande d'épicuriens éhontés.
Pour arriver à cette proposition finement polie au contact abrasif de
nombreuses commissions et autres institutions républicaines de
réflexion, c'est François Brottes, fier député de l'Isère (que vous
pouvez
injuriercontacter sur le mail fbrottes@assemblee-nationale.fr), qui a coordonné les
méfaitstravaux du groupe socialiste. Il explique l'introduction de ces trois paliers avec la phrase suivante :
"Puisque les tarifs sont dans une logique d'augmentation, pour diminuer la facture des ménages, il faut fixer un objectif de diminution de consommation sans forcément perdre en confort."Dans un siècle, des hordes de linguistes chevronnés, aidés par des supercalculateurs et la version thermonucléaire de Google, plancheront sans relâche pour comprendre ce que le député a bien voulu dire par cette saillie dont tout indique qu'elle fut prononcée en présence de stupéfiants : selon ce petit gars payé par vos impôts, pour diminuer la facture des ménages, il faut fixer des objectifs de consommation. Arbitrairement. Au niveau gouvernemental. Par des députés qui savent mieux que ces ménages ce qui est bon pour eux.
Et si on dépasse ces objectifs de consommation ?
Matraquage, pardi. C'est comme ça qu'un pays fonctionne, surtout lorsqu'il est en déficit chronique depuis quarante ans et qu'il lui faut trouver des thunes très vite alors que les échéances s'amoncellent et les réserves de trésorerie s'épuisent. Et lorsqu'on lit les détails de ces paliers et de ces nouveaux tarifs, on est tout de suite rassuré.
Ainsi, le premier tarif, qui sera "3 à 10% moins cher" que le tarif de base actuel, correspondra au volume de consommation de base de chaque ménage, minutieusement calculé par une cohorte de ronds-de-cuir dans des centaines de bureaux (chauffés à vos frais), en fonction de mesures et de grilles bureaucratiques choisies par décret. Budgétairement parlant, on en salive d'avance : le nombre de kilowattheures ou de mètres cubes sera défini selon trois critères: le nombre de personnes occupant le logement, la région parce que, comprenez-vous, on ne se chauffe pas de la même façon en montagne et à Cannes, et enfin le mode de chauffage. Bien évidemment, on tiendra aussi compte du revenu du foyer, de l'isolation de la maison, des impôts locaux ou que sais-je encore. On cherchera à savoir, avant de décider si la consommation est "de base" ou "de gaspillage", si la famille considérée est une électrice potentielle des barons locaux ou si, au contraire, on se trouve avec un nid de conspirationnistes un tantinet libres-penseurs, voire, abomination, des libéraux pur sucre qu'une bonne surfacturation fera réfléchir un peu.
Évidemment, devant telle certitude, certains naïfs s'écrieront que j'exagère : bien sûr que les fonctionnaires en charge de déterminer de quel tarif vous allez bénéficier seront impartiaux et d'une justesse d'airain. Bien sûr ! Ceux-là, soyez-en sûrs, seront heureux de payer la nouvelle facture une fois le système mis en place et le sourire
Il apparaît très clairement, même aux débiles légers qui ont voté socialiste en y croyant plus d'une minute, que tout ce système va très vite se transformer en usine à gaz pré-victorienne, surtout qu'on apprend que les bonus-malus seront gérés par la CDC (oui, cette caisse des dépôts et consignations qui a été de tous les bons coups fumeux de l’État sur le demi-siècle écoulé). On sait déjà toute la finesse et la précision qu'on peut attendre d'un appareil d'état qui devra à la fois se mêler d'aller fouiller dans votre casier fiscal, dans le cadastre (pour l'implantation géographique) et les petits papiers des politiciens locaux, régionaux et nationaux pour tenir compte de tous les barèmes qui seront en vigueur pour votre "tarif". On connaît le but officiel de tout cet énorme bousin : donner l'accès au tarif social de l'énergie à quatre millions de ménages, et éviter simplement de distribuer ce tarif social sans aucune vérification ahem. Et pour ça, nos amis socialoïdes avaient un besoin pressant d'usine à gaz.
On sait que les vérifications seront effectuées par sondage, de façon complètement pifométrique, avec la belle part de grosse louche qui sied à ce genre d'opérations. On sait aussi que les lois, nombreuses, qui s'agglutineront autour du projet initial essaieront de couvrir des cas particuliers toujours plus nombreux. On sait aussi que ce sera voué à un échec cuisant précisément parce que d'un côté, les élus et ceux qui rédigent les lois voudront pouvoir passer au travers des mailles d'un filet républicain un peu trop serré, et qu'ils laisseront donc de petits trous sympathiques pour bénéficier eux-mêmes du tarif social, et de l'autre, comme chacun voudra tirer son petit morceau de privilège sur cette nouvelle usine à gaz monstrueuse, créatrice d'une nouvelle brouettée d'inégalités, il n'y aura bientôt que les gens honnêtes à découvrir que chauffer leurs chambres à 18°C en hiver, c'est "Tarif De Gaspillage". Les autres, d'une honnêteté adaptée aux temps modernes, sauront où aller pleurer pour bénéficier de l'autre tarif (pas de confort, le troisième).
Enfin, pour la bonne bouche, le projet en cours prévoit que l'interdiction des coupures de gaz, d'électricité et de chaleur en hiver sera "généralisée". La France est un pays de cocagne où la moindre facture peut et doit immédiatement être répartie sur les 65 millions d'habitants, pardon les 36 millions de ménages imposables, pardon, les 26 millions d'imposés, pardon les 10 millions qui seront dans les bonnes tranches, pardon les 5 millions qui ont les moyens, ... heu finalement non, ce sera toi, toi et toi qui paierez. Pas de doute : comme d'habitude, c'est bien la classe moyenne, celle-là même qui fait vivre l’État et permet, in fine, à la France d'enregistrer une (de plus en plus rare) croissance, qui va s'en prendre plein la figure ; les riches échappent aux impôts soit par la fuite, soit par l'optimisation fiscale, soit par le copinage permanent avec le pouvoir. Les pauvres y échappent par copinage électoral ou clientélisme. Reste le coeur de cible, les moyens, les ni vraiment pauvres, ni vraiment riches sur qui tous les autres vont passer, avec délectation.
Maintenant, quelques remarques s'imposent tout de même à l'honnête homme avant qu'il n'aille, le pas léger, à la tonte.
D'une part, on peut regretter le manque évident de courage du gouvernement.
Bien timoré fut-il lorsqu'il se contenta de proposer cette salvatrice progressivité seulement sur le gaz et l'électricité. Je pense (et tout le monde en conviendra aisément) qu'on doit pouvoir, avec exactement la même usine à gaz et moyennant l'introduction d'un petit paramètre ici, d'un petit taux différentiel ici ou là sur la quotité algébrique forfaitaire prévisible et autre intérêt de rattrapage pour indemnité à contribution sociale qui fait pouic, on doit pouvoir, dis-je, étendre le procédé sur le fuel et l'eau, non ?
Bingo ! C'est aussi prévu, un peu plus tard dans le débat parlementaire ! Magnifique, non ? Mais ne vous inquiétez pas : on sent qu'on n'est qu'à une foulée ou deux du tarif progressif de l'essence, puis de la nourriture et enfin des biens secondaires (alcool, clopes, et encadrement médical de qualitaÿ pour les salles de shoot). L'étape ultime sera atteinte lorsqu'on appliquera la progressivité au sexe tarifé. On imagine déjà, bonheur humide de tout socialiste qui sommeille en chaque parasite, devoir se munir d'un triplet de feuilles de paye avant d'aller faire le plein ou culbuter une escort. On voit déjà cette belle société où chaque personne trimballera avec elle, sur fichier électronique (ou sur une puce implantée dans le cou, encore mieux !) son dossier médical, son casier juridique, fiscal et écologique pour pouvoir faire un achat dont le prix sera calculé en fonction de tout un tas de paramètres obscurs.
D'autre part, tout ceci sent bon le big brother, non ?
On ne peut en effet s'empêcher de noter que cette brillante initiative va permettre, enfin, le grand rassemblement de toutes les données personnelles du cheptel français en une seule grosse base de données (peu ou prou) pour pouvoir, enfin, étalonner comme il faut chaque
Et ça, rien que ça, franchement, c'est du bonheur en barre, non ?
Grèce : je trouve inquiétant de voir un parti politique faire le boulot de la police
- Faut-il s’inquiéter de voir des partis politiques faire le boulot de la police?
- Faut-ils s’alarmer de voir un parti politique intervenir sur la place publique pour faire le travail de la police?
A ces deux questions je réponds oui!
C’est de l’état qu’il s’agit. Un état en déliquescence, un état ruiné
et sans moyen pour assurer la sécurité du peuple. Un état qui n’a plus
les moyens d’assurer sa mission première: être au service du peuple.
Aujourd’hui, il s’agit de la Grèce, demain de l’Espagne, de l’Italie
bientôt en attendant le Portugal? Ces trois pays gréco-latins n’ont pas
l’habitude ni la culture de la patience et de la souffrance passive. La
nature a horreur du vide et c’est ce vide qui risque bien d’être comblé
par des citoyens lassés d’attendre ou de souffrir. L’Europe de Bruxelles est la première responsable.
L’Europe mais aussi les dirigeants de droite comme de gauche des pays
européens complices d’avoir construits un monstre idéologique et surtout
liberticide.
Un petit rappel: dans l’Allemagne des années trente, sous la
République de Weimar, le parti nazi faisait les courses pour les femmes
seules et âgées. Il apportait un soutien à la souffrance des plus
misérables de la population allemande. Il assurait également la
sécurité…
Pourquoi est-ce que je dis cela? Parce qu’en Grèce, aujourd’hui, un
parti politique s’arroge des droits de police et de sécurité. Parce que
je pense qu’il est dangereux à terme, et l’histoire le prouve, de
laisser à un parti politique le soin d’assurer la sécurité des citoyens.
J’ignore au fond qui est « Aube Dorée » ce parti politique Grec. Les
médias gauchisés français disent qu’il est néonazi! Comme tout ce qui
est du côté de la droite nationale est par définition néonazi, je me
méfie des étiquettes et autres classifications. Pour autant,
l’expérience nous dit qu’entre le moment ou un parti politique se croit
obligé de palier aux déficit d’un état, il se passe peu de temps avant
qu’il ne souhaite prendre le pouvoir et en général c’est tout le pouvoir
sans exclusive et sans démocratie aucune.
En France, avec nos binaires habituels, les bons à gauche et les mauvais à droite et rien d’autre au milieu, même l’histoire n’existe pas. Donc, les leçons ne sont jamais tirées. C’est typiquement français…
Alors les politiciens de gauche comme de droite doivent faire attention à ce que l’histoire ne se répète pas de nouveau par leur stupidité et celle d’une Europe liberticide, tueuse de nations qui se vantait justement d’exister pour éviter une nouvelle guerre. Cette Europe-là nous y mène tout droit car les peuples essorés par le chômage, liquifiés par l’immigration, islamisés à petit feu, finiront pas adhérer à des mouvements politiques qui leur offrent des solutions concrètes et non des discours lénifiants avec uniquement l’espoir comme finalité…
Vivement le retour à des nations souveraines et à des responsables politiques sains d’esprits.
En l’absence de la police, une cinquantaine de militants, conduits par deux députés du parti, ont contrôlé eux-mêmes les marchands ambulants immigrés qui s’étaient installés sur le marché traditionnel. Ceux qui ont justifié d’être en règle ont été laissés en paix ; les autres ont été chassés et leurs étals détruits. Giorgos Germenis, député d’Athènes, a ainsi expliqué : « Nous sommes venus pour honorer la fête de la Sainte Vierge. En même temps, nous avons appris qu’il y avait ici beaucoup d’immigrés clandestins sans papiers. Nous les avons dénoncés à la police et l’Aube dorée a fait ce qu’il fallait faire ». Les militants ont ensuite participé à la procession de l’icône de la Vierge.
@Libé vs Arnault : les cons écrivent en escadrille
Hier, nous avons publié une réponse à la une de Libé sur les jeunes qui se barrent. Aujourd'hui, nous répondons à la une bêtement provoc' sur le vrai-faux départ de B. Arnault
en Belgique. Rassurez-vous, nous ne souffrons d'aucun réflexe de
Pavlov. Mais quand un pseudo-journaliste publie un article lamentable,
pourquoi se priver ?
Après les jeunes, qui créeront la richesse de demain, vous invitez les riches, qui ont créé celle d'aujourd'hui, à partir. Vous pouvez
être tranquilles : nombreux sont ceux qui obtempéreront avec plaisir, si
ce n'est déjà fait. Selon qu'on s'adresse aux jeunes ou aux riches, le
ton varie : l'incitation à "l'évasion tout court" des jeunes est teintée
d'une certaine bienveillance, mais l'exhortation à l'évasion fiscale
des riches est empreinte d'un certain mépris. Vous n'aimez pas les
riches qui veulent partir car vous avez besoin d'eux, pour payer des
impôts qui financent les largesses de l’État. Vous n'aimez pas ceux qui
se sont enrichis en construisant la France et en employant les Français
et qui, aujourd'hui, ne veulent plus porter sur leurs épaules le poids
grandissant d'un système qui les prive d'une partie des fruits de leur
travail au profit de ceux qui ne réussissent pas aussi bien. Ils ont
apporté bien plus à la France que vous ne semblez le penser ; si vous
continuez à mordre la main qui vous nourrit, nombreux sont ceux qui
voteront avec leurs pieds.
J'espère que monsieur Arnault, que vous insultez en première page,
est grand prince, car il fait partie de ceux qui paient des impôts et
financent donc indirectement les 14 millions d'euros de subvention que
vous avez reçus en 2010.
Votre une est une belle façon de remercier ceux qui travaillent pour
maintenir à flot votre canard qui ne sait apparemment pas nager seul, et
vous éviterait quelques désagréments comme une plainte. Qui vous financera quand lui et les autres riches se seront envolés ?
Les riches sont attachés à ce qu'ils ont construit, et quitter la
France alors qu'ils y ont bâti leur vie et leurs entreprises n'est pas
une décision qu'ils prennent sans un pincement au cœur. Les usines, les
marques, les points de vente qu'ils ont créés et développés emploient
les Français. Ils n'ont pas construit seuls leurs fortunes ; ils se sont
entourés de quelques personnes, puis quelques autres, et au fur et à
mesure que leur empire grandissait, ont fait travailler des milliers de
gens, en France et dans le monde (20 000 emplois créés jusqu'à
aujourd'hui et 3 000 embauches en France en 2011, même par un "riche
con", ne devraient pas vous laisser insensibles). Qui le fera, quand ils
seront partis ?
Les riches partent parce qu'ils estiment qu'on leur en demande trop. Pourtant, ils ne sont pas opposés à consacrer à d'autres leur fortune et leur énergie
: la fondation d'entreprise de LVMH, entreprise dont votre "riche con"
détient une part importante, finance des expositions et donne leur
chance à de jeunes créateurs et artistes. Ils ont d'ailleurs porté
jusqu'à aujourd'hui les institutions et le système français, en payant
leurs impôts et cotisations et en employant les salariés qui en paient
eux aussi. N'ont-ils pas le droit d'exprimer leur désaccord avec
l'effort qu'on leur demande ?
Entreprendre, c'est prendre des risques et des initiatives pour construire, créer, innover, offrir de nouveaux produits, de meilleurs services. Un pays ne peut pas se passer d'entrepreneurs sans voir son économie péricliter, et personne ne souhaite prendre de risques s'il n'a rien à y gagner. Il est déjà très difficile d'entreprendre en France, et encore plus de réussir. Prendre l'argent à ceux qui en ont est plus simple que chercher à diminuer les dépenses d'un État toujours plus gourmand, mais ne leur en voulez pas si ceux à qui vous voulez imposer cet effort ne sont pas d'accord. C'est leur droit, et je suis prêt à parier que nombreux sont les pays prêts à les accueillir.
En revanche, je vois mal comment la France peut se passer d'eux. Les "efforts supplémentaires" qu'on leur demande, les "mesures d'urgence" et tout l'arsenal fiscal et réglementaire qu'on pourra déployer pour les priver d'une part toujours croissante du fruit de leur travail n'y pourront rien. Vous ne voulez pas que les riches partent, et apparemment la violence verbale fait partie de votre arsenal. Allez plus loin, déployez votre savoir-faire, vos compétences, votre énergie, innovez : allez construire ce mur dont vous semblez rêver.