TOUT EST DIT

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vendredi 14 mars 2014

Écoutes de Sarkozy : Hollande l'a appris le 4 mars, selon l'Élysée

François Hollande n'aurait été au courant de l'affaire Sarkozy qu'au moment où la police a mené une perquisition dans les locaux de la Cour de cassation.


Selon l'Élysée, le chef de l'État ignorait tout de l'instruction judiciaire à l'encontre de Nicolas Sarkozy jusqu'au 4 mars. Ce jour-là, la police perquisitionne le bureau de l'avocat général Gilbert Azibert dans les locaux de la Cour de cassation. L'institution est suffisamment importante pour que l'information soit remontée au cabinet deFrançois Hollande. C'est à ce moment-là, affirme l'Élysée, que le chef de l'État a pris connaissance des motifs de cette perquisition et du contexte plus général dans lequel elle intervenait. On l'aurait alors informé de la teneur de l'enquête : les écoutes de Nicolas Sarkozy et les soupçons de trafic d'influence qui pèsent sur l'ancien président dans le cadre du dossier Bettencourt traité au niveau de la Cour de cassation.
Si l'on s'en tient à cette version, cela signifie que ni la garde des Sceaux Christiane Taubira - officiellement informée le 26 février - ni le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, lui aussi au courant, n'avaient jugé bon d'en parler, avant le 4 mars, au président Hollande. On peut se gratter la tête sur la manière dont l'information sensible circule au plus haut niveau de l'État... ou alors ne pas croire un mot de tout ça.
Mais, sur le fond, ça n'a aucune importance. Si les juges ont décidé la mise sur écoute de Nicolas Sarkozy, que François Hollande soit au courant ou non, que peut-il faire ? Sinon attendre, voire espérer, que son adversaire soit empêtré dans un de ces scandales qui s'étendent, en général, sur des années, voire une décennie de procédure comme on l'a vu par le passé...

Éric Zemmour : "Valls, de monsieur-je-me-mêle-de-tout à monsieur-je-ne-sers-à-rien"


On a été très frappé d'entendre Manuel Valls dire, cette semaine sur RTL, qu'il ne savait pas que Nicolas Sarkozy était sur écoute, alors que Jean-Marc Ayrault a dit qu'il était au courant. Surprenant !


Valls, de monsieur-je-me-mêle-de-tout à... par rtl-fr
"Manuel Valls ignorait qu'on écoutait Nicolas Sarkozy, comme il ignorait qu'on avait photographié François Hollande sortant de sa garçonnière rue du Cirque, comme il ignorait qu'on avait arrêté Leonarda, comme il ignorait que Jérôme Cahuzac avait un compte en Suisse", ironise Éric Zemmour, pour qui le ministre de l'Intérieur est devenu "l'homme le moins renseigné de France".

Il rappelle que dans l'Histoire de France, le ministre de l'Intérieur est "une figure à la fois crainte et fascinante". Fouché, Marcellin, Pasqua, Sarkozy : leur légende s'alimente du fait que même s'il ne sait rien, il fait mine de tout savoir. Mais les temps ont changé. 

Pour Éric Zemmour, "contrairement à ses prédécesseurs, Manuel Valls se montre plus faible qu'il ne l'est : il préfère passer pour un benêt plutôt que pour un méchant". Notre chroniqueur poursuit : "Autrefois, le ministre de l'Intérieur était respecté parce qu'il faisait peur ; aujourd'hui, Valls croit qu'il sera aimé parce qu'il fera rire".

le président de l'échec

Le président de l'échec


La seule chance pour François Hollande d'être réélu en 2017 est d'avoir Marine Le Pen face à lui au second tour. Dès lors, tous les coups sont permis...

Sarko, Buisson, Copé..., écoutes, trahisons, abus de pouvoir, comptabilités douteuses, trafic d'influence. Anarchie, désordre, bassesses..., et voilà la droite bien arrangée pour affronter les municipales. Une calamité orchestrée sur mesure et juste à point pour renforcer l'honneur et la vertu d'un gouvernement sans peur et sans parole. C'était urgent, bien sûr, à l'heure où la Commission européenne met la France sous surveillance renforcée pour incompétence officielle dans le traitement de la dette publique. Elle diagnostique notre pays "gravement malade" et redoute que cet état empire tous les jours. Pourquoi la France, classée quatrième richesse du monde, est-elle menacée d'un désastre ? Pourquoi cette dette est-elle en train d'exploser, atteignant 1 900 milliards cette année ? Pourquoi les dépenses publiques continuent-elles de progresser - 57 % du PIB ? Tout simplement parce que M. Hollande garde le cap.

Bruxelles prédit le pire, mais Hollande n'a qu'un but, le pouvoir

Non pas celui qu'il nous fait miroiter depuis le début, sans jamais le définir clairement - ce n'est pas son genre, la clarté -, mais celui auquel nous n'avons pas prêté attention lors de son annonce de candidature, le 1er juin 2011 : "Mon rôle, c'est de convaincre Mme Dugenou." Chère Mme Dugenou, tu peux avaler toutes les couleuvres. Si tu n'as jamais mis les pieds à Bricorama, tu n'as pas compris qu'une "boîte à outils" peut tout juste servir à raccorder la durit au réservoir d'un scooter ; le dit scooter ne s'use que si l'on s'en sert, alors que la fonction présidentielle ne cesse d'être compromise par des agissements de quidam vaguement énamouré - lequel ne serait même pas admis, normalement, à stationner dans la cour de l'Élysée.
Pour mieux comprendre l'offensive synchro-municipales et l'abondance de casseroles concomitantes, il faut seulement se reporter aux paroles et aux actes du président actuel. Son vrai cap : l'affichage. On passera pieusement sur la courbe du chômage ou "la courageuse réforme" du pacte de responsabilité - dont les mal-pensants attendent surtout un "pacte d'irresponsabilité" tant il jongle vite fait, mal fait, avec une hypothétique cagnotte de 50 milliards, qu'il met à toutes les sauces (mesures de financement), si bien que pas un syndicaliste n'y retrouve le coût du travail. FO et CGT descendent d'ailleurs dans la rue le 18 mars pour obtenir des arguments comptables sur la création d'emplois chiffrée hollandaise. Bref, déficit, emploi, croissance, Bruxelles prédit le pire, mais Hollande n'a désormais qu'un but : le pouvoir. Lui qui disait autrefois "La meilleure façon de réussir est de ne pas faire carrière" en a sans doute eu la révélation au Mali, le 3 février 2013, quand il est devenu le héros de Tombouctou libérée. Sous les acclamations, il a déclaré, ému aux larmes : "C'est le plus beau jour de ma vie... politique."

Il fait l'impossible pour favoriser la montée du Front national

On dirait qu'il ne s'en est jamais remis. Avec sa salve de dénonciations à l'encontre de l'UMP, il se montre prêt à tout. Il fait l'impossible pour favoriser la montée du Front national. Peu lui importe de privilégier ainsi le risque de sortir de l'euro, le racisme rampant, le repli sur soi, avec la méfiance irraisonnée envers l'étranger, quel qu'il soit, l'asphyxie programmée d'un pays avec le rétablissement de ses frontières, à l'heure de la mondialisation déferlante. Peu lui importe les fondamentaux du socialisme, à savoir la solidarité et l'intérêt général. Sa seule chance d'être réélu en 2017 est d'avoir Marine Le Pen face à lui au second tour. Il s'y tient, il s'y accroche. Les municipales ne sont pourtant pas une échéance gravissime pour lui. Le vote-sanction sera faible. Dans une petite ville ou un village, on vote d'abord pour ou contre le sortant, selon son bilan local. Dans les villes-phares, le PS est plutôt bien placé. Mais M. Hollande est un prudent, un matois. Mieux vaut tenter de désamorcer le péril "droite" avant qu'il ne se refasse une santé. 
Les casseroles ne manquent pas. Dans son parti non plus si on y jette un coup d'oeil. Guérini, n'en parlons pas. Dallongeville, ancien maire PS, accusé de fausses factures et de détournements de fonds (4 millions d'euros). Hollande, appelé comme témoin..., n'y va pas. Sa méthode : "Je ne sais rien, mais j'aiderai la justice à faire toute la lumière." Idem pour Teulade, suppléant du député Hollande, alors trésorier de la Mutuelle retraite des fonctionnaires, qui n'a rien vu des 156 000 euros de détournement ni des abus de biens sociaux, avantages et logement. Etc., etc. L'accumulation de casseroles ne peut pas faire de la bonne cuisine. Pire, si la vengeance est un plat qui se mange froid, il arrive que celui-ci vous revienne tout chaud. Exemple : "Je suis le président de l'échec, je suis un sale mec, mais, dans cette période difficile, je suis le seul capable..." (Hollande, 4 janvier 2012, parodiant Sarkozy. Des paroles et des actes)



Un gouvernement d'amateurs et de menteurs !

Un gouvernement d'amateurs et de menteurs !


Depuis 48 heures, les ministres se démentent et nous mentent. Dans leur chasse à l'homme contre Sarkozy, ils se permettent tout et piétinent les principes.

En politique, il y a de tout. Il y a les compétents et les sincères. Il y a aussi les menteurs et les amateurs. Les gens qui nous gouvernent aujourd'hui font partie pour la plupart de la seconde catégorie. Ils nous le prouvent depuis bientôt deux ans. Ils nous le confirment avec éclat aujourd'hui dans l'affaire des écoutes. Même dans le mensonge, ils sont amateurs. Ils mentent maladroitement. Ce jugement est évidemment schématique, il appelle des nuances, il n'est pas totalement objectif. Mais qui est totalement objectif ? Même les juges professionnels ont leurs faiblesses, non ? Morales personnelles, idéologiques, humaines... Donc partisanes. Que dire des journalistes ! Mais en la circonstance, la nuance est défiée. Le spectacle que vient de nous offrir le gouvernement Ayrault en matière d'amateurisme et de mensonge réunis est en effet ahurissant. En quelques heures, le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur et la garde des Sceaux se démentent dans leurs déclarations respectives, créant par là même une embrouille qui serait suicidaire si depuis longtemps ils n'avaient déjà perdu leur crédit dans l'opinion et s'il y avait une justice et une morale.
Donc, ils savaient, et nous n'en avions jamais douté, comme nous continuons à ne pas douter que Hollande le premier savait. Serait-il incompétent et naïf au point de ne pas s'inquiéter chaque jour en se rasant de ce qui nourrit sa haine de l'autre et sa volonté de le tuer ? N'a-t-il pas avoué récemment à des députés socialistes qu'il suivait à la trace la bête ?

Des méthodes de voyous

Mais ne soyons pas nous-mêmes assez naïfs pour croire que cet accident de parcours, c'est-à-dire cette révélation du mensonge collectif du gouvernement, fait l'affaire de Sarkozy. On entend dire que c'est une aubaine pour ce dernier, et que l'opposition vient de gagner la deuxième manche. Allons donc ! Cet épisode sera vite oublié, effacé par le remaniement attendu, et la décision de la Cour de cassation concernant les carnets de l'ancien président fera le reste. La traque organisée contre lui a de beaux jours devant elle. Et pour peu que ces carnets apportent des munitions nouvelles aux tueurs, ils ont des chances d'abattre leur proie. Alors la justice passera, et nous la respecterons, à regret, mais loyalement.
Mais nous n'oublierons pas quels moyens auront été utilisés à cette fin, par quels subterfuges, par quelles manipulations, par quels désaveux de soi-même - le respect de l'indépendance de la justice -, par quelles atteintes aux droits et à la liberté des avocats, par quels procédés de flicage, par quel harcèlement, bref, par quelles méthodes de voyous ce résultat aura été obtenu au profit de gens qui n'ont à la bouche que le vocabulaire de la morale, et dans la tête qu'un seul dessein : la revanche et le maintien au pouvoir.
À cette ambition obsessionnelle, ils auront sacrifié la priorité qu'ils avaient proclamée : donner du travail à ceux qui n'en ont pas, tirer la France de son marasme et rassembler le peuple autour de ses objectifs. Peut-être la fin justifie-t-elle les moyens, mais il y a un seuil au-delà duquel la nature et l'usage de ces moyens éclaboussent non seulement l'image de ceux qui les utilisent, mais la fonction qu'ils occupent et qu'ils avaient justement la prétention de restaurer.



Mieux vaut s'appeler Mennucci que Sarkozy


Et si l'on parlait de Patrick Mennucci ? Cela peut paraître étrange à l'heure où les médias ont les noms de Sarkozy, Copé ou Buisson plein la bouche. Mais on ne peut s'empêcher d'être stupéfié par la mansuétude et la complaisance du parquet et de nos chers confrères à l'égard du candidat socialiste à la mairie de Marseille.
Il vaut toujours mieux être de gauche : voilà un adage dont M. Mennucci est la preuve vivante. S'il avait été le candidat de l'UMP, gageons que la justice et les journaux se passionneraient pour ses exploits passés comme chaouche de M. Guérini. Or, en tant que nouveau porte-flambeau du parti du "bien", il bénéficie du même traitement de faveur que ledit Guérini, Jean-Noël, quand il se présentait aux élections municipales en 2008 avec pour bras droit... un certain Mennucci.
M. Mennucci est aujourd'hui encensé à longueur d'ondes et de colonnes, comme l'était naguère M. Guérini, proscrit par le PS depuis qu'il se trouve dans la tourmente judiciaire que l'on sait. Pour un peu, on plaindrait M. Guérini : tous ses anciens obligés se sont retournés contre leur bienfaiteur en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.
Les médias n'ayant pas de mémoire, les bouffons de la bonne presse parisienne n'hésitent pas à nous présenter M. Mennucci comme l'anti-Guérini. Un saint homme. Le grand purificateur. L'ange exterminateur des affairistes. On a beau avoir tout lu, tout entendu, on croit rêver.
M. Mennucci est un bébé Guérini entouré de bébés Guérini. Des bras cassés dont certains alimenteront, n'en doutons pas, la chronique judiciaire des prochaines années. D'Eugène Caselli à Jean Viard, le "sociologue" des bobos, ce sont de purs produits de l'ancien boss du PS marseillais. Sans parler des "idiots utiles" du MoDem et de la ministrillonne Mme Carlotti, jadis porte-parole de M. Guérini. Le candidat socialiste à la mairie de Marseille a même pris soin d'écarter de ses listes Michel Pezet, le meilleur de la gauche, l'une des rares personnalités socialistes à n'avoir pas trempé dans le guérinisme. Ces gens-là préfèrent rester entre eux.
S'il était un bon socialiste, Serge Dassault aurait-il été inquiété ? En dépit des contre-exemples Cahuzac ou Strauss-Kahn, il y a quand même une forme d'impunité de gauche. Pour s'en convaincre, il suffit de comparer les traitements infligés à M. Mennucci et à M. Dassault.
Deux poids, deux mesures. M. Dassault est accusé d'avoir acheté des votes pour ses élections de Corbeil-Essonnes. Perquisitions, gardes à vue : l'affaire, comme on le sait, est rondement menée, il faut que justice passe. M. Mennucci, lui, est soupçonné de prise illégale d'intérêts pour avoir, en sa qualité de vice-président du conseil régional, fait verser de nombreuses subventions, pour des montants considérables, à toutes sortes d'associations, en prévision des élections. Comme par hasard, le parquet a écrasé l'affaire avec un simple "rappel à la loi". Circulez, il n'y a rien à voir. Vérité à Corbeil, erreur au-delà...
En France, ces temps-ci, il est plus confortable de s'appeler Mennucci que Dassault ou Sarkozy. On s'épargnera le ridicule de voir une conspiration organisée derrière la déferlante d'affaires qui, avant les municipales, tombe sur la droite. On peut même s'étonner que la vérité n'ait pas été dite plus tôt sur M. Copé, qui, il est vrai, sait y faire avec les médias. Le "président" autoproclamé de l'UMP a, de plus, prouvé le bien-fondé des résultats de l'enquête du Point(1) en faisant tout de suite mettre sous scellés les pièces comptables qu'il lui aurait suffi de sortir, s'il avait été blanc-bleu, pour démontrer son innocence.
Sur l'extraordinaire M. Buisson, ancien directeur de la rédaction de "Minute", spécialiste de l'Occupation nazie, il n'y a rien à dire, sinon qu'on est étonné que ce gourou de supérette ait pu contrôler le cerveau de tant de sommités, ceux de MM. Sarkozy ou Copé et d'une bonne partie de la presse de droite, à commencer par Valeurs actuelles. On a toujours dit ici tout le mal qu'il fallait penser des théories foireuses de cet ancien conseiller de l'Élysée, où il n'aurait jamais dû mettre les pieds : qu'il ait enregistré ses conversations avec l'ex-président montre que son cas relève plus de la psychiatrie que de la politique. Passons.
Sur tous les dossiers qui concernent la sarkozie, on n'épiloguera pas : cent éditoriaux n'y suffiraient pas. Mais, dans la dernière affaire des écoutes, on s'indignera du stupéfiant traitement fait à Me Thierry Herzog, considéré par les juges comme une sorte de bandit de grand chemin.
Le ver est dans le fruit judiciaire quand les avocats sont écoutés ou perquisitionnés comme des prévenus, ainsi qu'on l'avait déjà observé dans l'affaire Tapie, ce qui, à l'époque, n'avait hélas guère ému les foules. Il est temps d'en finir avec ces pratiques de république bananière, indignes d'une démocratie. Une société qui ne respecte pas ses avocats est une société qui ne se respecte pas.
1. Voir l'enquête de Mélanie Delattre et Christophe Labbé (Le Point du 27 février 2014).

Le pays où le mensonge est roi

En France, un ministre peut mentir, puis "se tromper de date". Aux États-Unis, on ne plaisante pas avec le mensonge, ni même avec les "imprécisions".


"Barack Obama a reçu hier le ministre de la Justice, Eric Holder, pour le conforter dans ses fonctions, après cinq jours de grandes turbulences. C'est la révélation par le New York Times d'une enquête sur George Bush Jr qui a tout déclenché. Les conversations téléphoniques entre l'ancien président des États-Unis et son avocat avaient fait l'objet d'écoutes judiciaires. Le ministre de la Justice a prétendu dans un premier temps l'avoir appris par la presse, puis a dû reconnaître qu'il avait été informé par son administration. Cet épisode provoque un climat de chaos à Washington, au sein de l'exécutif. Fort du soutien présidentiel, Eric Holder a réaffirmé qu'il ne démissionnerait pas."
Stop... C'est une plaisanterie. Une blague aussi grosse que les récriminations indignées de Christiane Taubira. Car à Washington, un ministre pris en flagrant délit de mensonge est écarté dans la minute. "S'il est avéré, sans l'ombre d'un doute, qu'un ministre a menti, il doit démissionner ou il est démissionné, explique Ezra Suleiman, professeur de sciences politiques à l'université de Princeton et grand connaisseur des institutions françaises et américaines. Sinon, il est obligé de s'expliquer devant des commissions au Congrès qui le soumettent à la question jusqu'à ce qu'il ne reste plus une zone d'ombre. Chaque audition remet du charbon dans la machine médiatique. La Maison-Blanche ne peut pas se le permettre."
Le Congrès américain est infiniment plus puissant que le Parlement français, et dispose de moyens sans commune mesure. Hillary Clinton en a fait l'expérience quand elle a dû répondre de l'assassinat de l'ambassadeur américain à Benghazi, en Libye, le 11 septembre 2012. Susan Rice, ambassadrice aux Nations unies, a même perdu dans cette affaire le poste de secrétaire d'État que lui réservait Barack Obama pour son second mandat. Et il ne s'agissait pas de mensonge avéré, simplement de mauvaise appréciation de la situation sur le terrain. 

Trompée de date !

Après son entretien à l'Élysée avec François Hollande, Christiane Taubira a admis s'être "trompée de date". On pourrait persifler à bon droit qu'entre passer pour une incompétente ou une menteuse, la ministre a choisi la première option. Elle n'est pas la première à s'arranger avec la réalité. François Mitterrand avait, pendant le débat de la présidentielle 1988, piétiné la vérité en regardant Jacques Chirac "les yeux dans les yeux".
Ce qui sauve, paradoxalement, la ministre de la Justice au pays du mentir vrai, ce sont ses adversaires. Michèle Alliot-Marie, qui souhaite aujourd'hui avec Jean-François Copé la démission de Christiane Taubira, est assez mal placée. Ou trop bien, au contraire. Elle parle d'expérience en effet, puisque l'ancienne ministre de l'Intérieur a été poussée hors du gouvernement après avoir nié ses liaisons dangereuses avec la Tunisie de Ben Ali.
Au ministère de la Justice, où elle est passée, certains anciens occupants ont déjà rencontré des problèmes dans leurs rapports avec le réel. Rachida Dati a été accusée d'avoir bidonné son CV. Son lointain prédécesseur Pierre Arpaillange s'était, lui, illustré à l'Assemblée nationale en expliquant : "En 1989, sur 52 évadés, on en a repris 53" ! 

Contre le grand flou, aux urnes, citoyens!


L’heure n’est plus aux doutes, aux atermoiements, mais à l’union autour de celles et ceux qui portent nos couleurs. Martine Aubry, dans sa grande sagesse, nous avait mis en garde lors de la primaire présidentielle socialiste de 2011 : « Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup. »Elle parlait de François Hollande, son concurrent d’alors. Le flou, nous y sommes depuis l’élection de celui qui, pendant sa campagne, avait nié la crise économique dont souffre la France tout en “déclarant la guerre à la finance”.
Incompréhensible campagne, incompréhensible présidence. Ainsi, le pacte de responsabilité s’avère être dans la lignée de ses prédécesseurs : pacte de croissance, choc de simplification et consorts, de simples mots sur du papier. Paul Éluard disait : « Il nous faut peu de mots pour exprimer l’essentiel » ; si François Hollande multiplie les mots sur l’accessoire, c’est parce qu’il est incapable d’influer sur l’essentiel.
L’essentiel, c’est la croissance de l’économie, condition sine qua non de la création d’emplois. La croissance est telle l’eau qui irriguerait les plaines de l’emploi et permettrait la moisson. Planter sans eau ne donne rien, pourtant les grands esprits de gauche ne cessent de réclamer des contreparties avant même d’avoir vu une goutte de pluie. C’est à se demander si le FMI, qui s’inquiète dans la présentation de ses prévisions de croissance pour 2014 de « l’incertitude politique » en France, ne met pas le doigt sur notre plus grande faiblesse actuelle : la conduite politique du pays. Le “Corrézien” de l’Élysée n’a pas le bon sens paysan de son illustre prédécesseur, il en aurait pourtant bien besoin pour s’imposer à ses remuants Torquemada rouges et verts, toujours prêts à sacrifier les emplois des Français au nom d’une pureté idéologique qu’eux seuls ont le pouvoir de définir.
Que peut-on faire alors face à ce parti et à ses alliés qui détiennent, depuis maintenant deux ans, tous les pouvoirs nationaux et locaux ? Ce parti qui nie les évidences comme les différences entre homme et femme, qui refuse aux familles le droit d’éduquer leurs enfants, qui divise profondément les Français pour satisfaire des lobbies, qui attaque les entreprises pour entretenir un système social à bout de souffle…
Manifester ? Il suffit de voir comment le ministre de l’Intérieur traite manifestants pacifiques et violents : les premiers sont arrêtés là où les seconds sont à peine inquiétés. Se réfugier dans le vote protestataire ? Le Front national reste le meilleur allié objectif du Parti socialiste. S’abstenir ? Pas au moment où la France est en train de basculer en deuxième division économique, diplomatique et culturelle. Voter reste notre devoir de citoyens, notre devoir de Français.
Pour ces premières élections depuis la présidentielle, n’ayons pas d’états d’âme et allons voter pour les candidats de la droite et du centre. Si la droite n’est pas parfaite, et elle ne l’a jamais été, la mainmise socialiste sur le pays est une calamité. Le pacte de responsabilité est un écran de fumée fait pour endormir le citoyen, le temps des municipales, et tenter de créer une diversion devant la légitime colère populaire qui monte.
Ne vous laissez pas abuser, déchirez le voile et rendez-vous aux urnes. Montrez au président de la République que la France rejette sa politique. Demandez-lui des comptes sur le pouvoir d’achat des Français qu’il a amputé en supprimant la défiscalisation des heures supplémentaires. Présentez-lui la facture pour ces hausses d’impôts insensées depuis son élection. Refusez d’être les cobayes de ces lois sociétales votées sans débat de fond par des apprentis sorciers politiques. Sanctionnez le laisser-faire de notre justice et l’absence incroyable d’autorité de l’État pour faire respecter ses règles, que ce soit par une adolescente du Kosovo ou par des groupuscules ultra-violents dans les rues de la ville même du premier ministre.
Partout je vois se lever des hommes et des femmes incarnant le renouveau de notre famille politique, qui s’engagent pour aller porter la contradiction jusque dans ce que les socialistes appelaient, hier encore, leurs bastions. Mais ceuxci n’existent plus, l’échec du président de la République les fragilise, ils peuvent être battus. “La fortune sourit aux audacieux”, dit le proverbe ; en 2014, l’audace est à droite !
La gauche croit être encore majoritaire dans le pays, à nous de lui prouver le contraire les 23 et 30 mars. Voici venue l’heure d’adresser un message fort au président de la République : monsieur le Président, nous ne voulons plus de votre politique!

Éloge de la complexité


La sortie d’une crise de crédit n’est jamais chose simple, mais rappelons que celle qu’entament la plupart des pays du monde sera particulièrement complexe. Il faut certes se réjouir que, dès la fin 2008, l’intervention massive des banques centrales ait évité que les effets récessifs du désendettement ne précipitent le monde dans une spirale dépressive. Mais il faut regarder avec tout autant de lucidité les conséquences sur les scénarios de sortie de crise de l’immixtion sans précédent dans le cycle économique de la Fed, la Banque centrale européenne, la Banque d’Angleterre et la plupart des banques centrales des pays émergents.
Les grandes économies du monde, parce qu’elles ont été touchées par la crise successivement, mais aussi parce que leurs politiques monétaires ont été plus ou moins radicales, se situent aujourd’hui à des stades très différents de leur cycle économique.
Ainsi, les États-Unis sont déjà bien avancés dans le cycle, tandis que la zone euro sort tout juste de la récession. La Chine est déjà en phase de ralentissement, tandis que le Mexique suit d’assez près le cycle américain, et l’Inde est sur le point de repartir. Cette complexité est souvent mal comprise par les observateurs, qui ne voient qu’une zone développée en redémarrage et un univers émergent homogène en ralentissement.
L’interaction entre ces économies dans un monde globalisé ajoute à la complexité. Ainsi, la nécessité pour la Fed de commencer à replier son artillerie monétaire au fil du redressement de l’économie américaine induit des effets très sensibles pour ses voisins. La moindre profusion de liquidités globales amène ces dernières à devoir choisir plus soigneusement où elles souhaitent s’investir.
Certains pays, pour éviter que les capitaux ne les fuient trop, ce qui provoquerait une baisse excessive de leur monnaie, n’ont d’autre choix que de relever leurs taux d’intérêt. Or ce resserrement “imposé” de leur politique monétaire concerne par définition les économies les plus fragiles, qui risquent, ce faisant, de voir retarder encore davantage leur sortie de crise. C’est le cas de la Turquie, de l’Afrique du Sud, voire du Brésil.
D’autres pays subissent aussi, avec le reflux des liquidités globales, l’affaiblissement de leur monnaie, mais plus par contagion que par défiance. C’est le cas du Mexique et de l’Inde. Ces pays affichent des fondamentaux économiques solides ou au moins prometteurs. Par conséquent, la baisse de leur monnaie, dès lors qu’elle demeure contenue, constitue davantage une source de renforcement de leur compétitivité qu’une malédiction.
Le cas de la Chine est encore différent. Son économie est déjà en phase de ralentissement et elle doit, dans le même temps, se soucier de résorber les multiples déséquilibres nés de sa réaction à la crise de 2008 (gonflement du crédit, shadow banking, etc.). C’est un défi considérable qui risque de peser encore davantage sur son rythme de croissance. En revanche, les énormes liquidités disponibles dans l’économie chinoise, que ce soit dans le bilan des banques ou dans les réserves de sa banque centrale, rendent ce pays beaucoup moins vulnérable que d’autres au resserrement des liquidités globales (et d’autant moins que les marchés de capitaux chinois de meurent largement fermés).
Le Japon se situe sur une trajectoire radicalement différente : ainsi, si la zone euro flirte avec la menace déflationniste, le Japon est en train de s’en extirper, au moyen d’une politique monétaire et fiscale particulièrement audacieuse. Les situations sont donc très disparates. Cette complexité ne doit cependant pas effrayer l’investisseur. Bien au contraire. Elle est moins périlleuse que ne le serait un cycle économique unifié, qui mènerait immanquablement à des excès. Elle offre même de multiples opportunités d’investissement à moyen terme à qui fera l’effort de l’appréhender dans toute sa richesse.

La droite décomplexée survivra


Si l'on écoutait, si j'ose dire, certains commentaires faisant suite aux différentes affaires calamiteuses qui ont accablé la droite française cette semaine, la droitisation de celle-ci aurait vécu.
En somme la droite décomplexée est sommée par la gauche morale et médiatique de recouvrer immédiatement tous ses complexes. Il n'est pas sûr, cependant, que celle-ci écoute les généreux conseils moraux et électoraux qui lui sont dispensés gracieusement.
Si l'on veut bien considérer que la droitisation observée a principalement consisté à voir la gauche déconsidérée, dépossédée de son droit de regard monopolistique sur les questions sociétales et culturelles, il est peu probable que le peuple français s’en laisse ainsi conter. Quelle que soit la pression médiatique exercée sur cette partie fragile du personnel politique de la droite qui ne demanderait pas mieux que de l'écouter. Le microcosme politique et médiatique a perdu de sa capacité d'influencer par son improbable magistère moral et intellectuel l'esprit public. Quoiqu'il arrive désormais, la manière d'aborder sans complexe préfabriqué les questions d'immigration, de sécurité, d'éducation et de mœurs perdurera. Quoiqu'il arrive désormais, le faux antiracisme professionnel sera vécu comme un authentique terrorisme intellectuel. Quoiqu'il arrive, la gauche morale apparaîtra désormais et pour toujours comme un oxymore hilarant.
Lorsque l'on guérit d'un complexe, c'est pour la vie.

L’État policier au visage débonnaire


François Hollande n’est pas un amateur. Pour se maintenir au pouvoir, c’est même un grand professionnel. Qui nous prend pour des naïfs.
Il faut que les Français comprennent que l’excès de pouvoir est la règle du régime et non l’exception, que la déviation progressive des institutions résulte d’un plan délibéré et non d’une série de mauvais hasards. François Hollande a toujours été un bon élève. Il a si bien assimilé le régime dont il exerce l’ensemble des pouvoirs depuis deux ans qu’il en assume aussi et très consciencieusement les dérives dénoncées par son mentor François Mitterrand, il y a cinquante ans. SonCoup d’État permanent, paru en mai 1964, faisait le procès d’un général de Gaulle dictateur, pratiquant « l’alternance de la menace et de la flatterie », apprivoisant « les dépositaires de la loi », amortissant « par d’habiles promesses les exigences de complices trop pressés »
Mais comment intenter à François Hollande un procès en dictature, lui si rond et si débonnaire, ce “monsieur petites blagues”, ce “capitaine de pédalo”, ce collégien surpris au petit matin de ses évasions nocturnes affublé d’un casque de scooter ? Et pourtant, quand le même François Hollande confie aux députés qu’il reçoit autour d’un verre que rien ne lui est plus insupportable que « le procès en amateurisme », parce que rien n’est plus faux, il a raison. On se tromperait gravement en faisant de ceux qui se sont installés au pouvoir des amateurs. Pour la bonne gestion du pays et le redressement de son économie, sans doute, mais pour se maintenir là où ils sont, sûrement pas. Ce sont plutôt de grands professionnels qui se dissimulent derrière un État totalement désacralisé et se permettent tout sans que l’on puisse dire qu’ils tirent les ficelles : cela marche tout seul.
Voyez cette affaire Sarkozy — l’ancien président de la République placé sur écoute, et son avocat, Me Thierry Herzog, avec lui. Tout cela est resté secret pendant un an, et pourtant, que de monde impliqué ! Non seulement les juges qui ont pris la décision des écoutes et ne pouvaient pas se saisir sans leur hiérarchie, mais aussi les équipes de policiers mobilisées et le bâtonnier de l’ordre des avocats. Comme les écoutes doivent être autorisées tous les quatre mois, le bâtonnier sera donc prévenu trois fois au cours de la procédure. Celle-ci rendue publique, cinq cents avocats vont dénoncer une atteinte délibérée au secret professionnel propre à l’exercice de leur métier.
Quant aux deux juges qui ont tout déclenché, elles n’avaient pas besoin d’instructions. Leurs orientations politiques les libéraient de toute réserve. Elles diligentent même des perquisitions chez l’avocat de Nicolas Sarkozy (celui-ci l’ayant déjà été de multiples fois), saisissent ses téléphones portables : que reste-t-il des droits de la défense ? Mais naturellement, le pouvoir ne sait rien, affirme comme toujours M. Jean-Marc Ayrault.
M. Harlem Désir prétend « laisser la justice faire son travail en toute indépendance ». Sauf que la garde des Sceaux, Mme Taubira, a signé une circulaire pour pouvoir suivre ce genre d’affaires. Publiée au Bulletin officieldu ministère de la Justice le 31 janvier dernier, cette circulaire précise que « le garde des Sceaux doit être [et non pas peut être, NDLR] renseigné sur les procédures présentant une problématique d’ordre sociétal, un enjeu d’ordre public, ayant un retentissement médiatique national ». En annexe de cette même circulaire figurent les critères des procédures « devant être signalées » « la personnalité de l’auteur ou de la victime » — en particulier les élus, les corps constitués, etc. — et la « médiatisation possible ou effective de la procédure ». La ministre de la Justice maintient néanmoins qu’elle ne savait rien. Une version contredite formellement par le Canard enchaîné du 12 mars.
Or la révélation de ce scandale qui veut jeter une suspicion générale sur la droite et ses dirigeants (mais aussi sur l’institution judiciaire) intervient à deux semaines du scrutin municipal. Démonstration de ce que celui-ci représente un enjeu national pour le régime. Les collectivités locales lui fournissent en effet ses cadres, ses moyens et une bonne partie de ses électeurs. C’est grâce à ces collectivités que le Parti socialiste peut subventionner et noyauter tout un tissu d’associations et d’organes d’expression, qui lui permettent d’acheter tranquillement des voix aux frais du contribuable.
On ne peut qu’admirer la sûreté de la méthode : l’État policier déconsidère la démocratie tout en faisant gonfler les extrêmes. Et au sommet du pouvoir, le président savoure son avantage provisoire. Il y a cinquante ans, François Mitterrand citait ce mot de Louis XVIII : « Comment s’y prendre pour empêcher de marcher un homme qui ne fait aucun pas ? C’est un problème qu’il me reste à résoudre. »

Le syndrome de Mithridate


Si Nicolas Sarkozy venait à douter du principe selon lequel “ce qui ne tue pas rend plus fort”, qu’il médite l’exemple de Mitterrand !
Cette semaine, Valeurs actuelles s’intéresse de près à l’offensive judiciaire déclenchée contre Nicolas Sarkozy, aux hommes qui la mènent et aux procédures qui le visent. Connaissant le personnage, on n’est guère inquiet pour son moral.
Mais s’il venait à douter du principe selon lequel “ce qui ne tue pas rend plus fort”, il pourrait utilement méditer le double précédent de Mitterrand et de Chirac. Le poison des affaires mélangé à celui du soupçon — un cocktail généralement lithique — aurait pu les éjecter promptement de la scène et, s’agissant de Mitterrand, avant même qu’il y tienne le premier rôle ! Mais l’un et l’autre ont su profiter de l’épreuve pour se mithridatiser, retournant même la situation à leur profit.
En 1960, le futur président socialiste était un fantôme du passé. Onze fois ministre sous la IVe, il fut accusé d’avoir transmis des renseignements au Viêtminh pendant la guerre d’Indochine puis, quelques mois après l’avènement de la Ve, d’avoir organisé contre lui-même le faux attentat de l’Observatoire. Le choc fut si rude que son ami Georges Dayan craignait qu’il ne se suicide. En 1965, Mitterrand mettait de Gaulle en ballottage. On connaît la suite.
Quant à Chirac, il faudrait un Prévert pour énumérer la liste des affaires qui l’assiégèrent tout au long de son premier mandat. Avant qu’en 2002 il soit réélu… avec 82 % des voix.

Maintenant, trop c’est trop !


Nicolas Sarkozy, qui a subi l’odieuse affaire Clearstream, sait que la perspective de son retour justifie que le pouvoir lâche tous ses chiens à ses trousses.
M. Hollande a des soucis. Sa cote de popularité vient de s’effondrer à un niveau jamais vu sous la Ve République. Les élections municipales s’annoncent désastreuses pour la gauche. Il lui faut trouver un nouveau premier ministre, parmi un casting de personnalités qui, de Martine Aubry à Manuel Valls en passant par Laurent Fabius ou Claude Bartolone, le méprisent. Et puisque la France est totalement paralysée, les ministres se sont mis en roue libre, annulant leurs réunions et se pavanant au Café de Flore sous les premiers rayons du soleil. Mais le pire c’est que pour la première fois, la Commission européenne vient d’envoyer un avertissement solennel à la France à cause de la dérive de ses déficits publics. Notre pays est le seul, avec la Slovénie, à avoir ainsi été rappelé à l’ordre et placé sous surveillance.
Mais de tous ces problèmes, la télévision, aux ordres du pouvoir, la radio, sous sa surveillance étroite, et une grande partie de “la presse bien-pensante” n’en parlent pas. L’opinion, depuis deux semaines, est bassinée d’une pseudo-“affaire Copé” dans laquelle il n’y a rien sinon la volonté de nuire d’un ex-journaliste réputé très proche de François Hollande. Puis d’une affaire Buisson à la suite de la révélation par le Canard enchaînédes enregistrements que cet ancien conseiller de Nicolas Sarkozy pratiquait à l’insu de ce dernier. Et enfin d’une incroyable chasse à l’homme pratiquée par la police et les juges à l’encontre de l’ancien président de la République. Une chasse à l’homme qui passe même par la transgression de toutes les règles de droit protégeant les avocats.
A quelques jours d’un scrutin local à enjeu national, la ficelle est tout de même un peu grosse. Tellement grosse que celui qui se voulait “président d’une République irréprochable” a donné tous les moyens possibles à la justice pour traquer Nicolas Sarkozy, au moment où la popularité de ce dernier n’a jamais été aussi élevée auprès de l’ensemble des Français, gauche et droite réunies. Comme disait Pascal, « ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force ». C’est ainsi que Mme Taubira, qui est elle-même sous le coup d’une affaire judiciaire, a créé un procureur financier qui prend ses ordres directement à la Chancellerie, et qui, installé depuis un mois, s’est vu apporter sur un plateau d’argent une année entière d’écoutes téléphoniques de l’ancien président de la République. Imagine-t-on seulement un autre pays où une justice parallèle serait mise en place pour enquêter sur Nicolas Sarkozy, et où des dizaines de policiers passeraient leurs journées à écouter les différents portables d’un membre de droit du Conseil constitutionnel, pendant qu’une dizaine de juges seraient à ses trousses sur plusieurs affaires différentes sans avoir rien trouvé ? C’est pour cette raison que Pierre-Olivier Sur, le nouveau bâtonnier du barreau de Paris, a fait part de sa colère et de son indignation en ajoutant que la France assistait à « une dérive procédurale » digne de Poutine.
Rien n’aura donc été épargné à Nicolas Sarkozy. Que l’on apprécie ou pas l’ancien président de la République, il faut bien admettre qu’aucun homme politique, de surcroît un chef d’État, n’a connu ce qu’il lui est donné de vivre. Il y a un an, l’ancien président de la République était mis en examen dans le cadre de l’affaire Bettencourt, après un interrogatoire de douze heures. Puis au début du mois de juillet dernier, le Conseil constitutionnel annulait ses comptes de campagne, après que des échanges de documents eurent lieu entre “le cabinet noir” de François Hollande et les sages de la Rue de Montpensier. Quelques jours plus tard, des officines proches de l’Élysée tentaient de faire croire que le site de la fondation de Carla Bruni-Sarkozy avait coûté un montant extravagant. Machination ! Et puis la mécanique s’est enrayée. La mise en examen dans l’affaire Bettencourt a été annulée. Il restait donc à la justice cette pseudo-rumeur de financement de campagne par la Libye. C’est ce qui a motivé l’acharnement policier et judiciaire de ces dernières semaines. Au point d’aller perquisitionner dans un tambour de machine à laver… ! Nicolas Sarkozy, qui a connu l’odieuse manipulation de l’affaire Clearstream, sait que la vérité l’emportera sur le mensonge. Il sait aussi que la seule perspective de son retour justifie que le pouvoir lâche tous ses chiens à ses trousses. Oscar Wilde disait : « Chaque effet que vous produisez vous donne un ennemi de plus. » Le nombre de procédures entamées témoigne donc de la popularité de Nicolas Sarkozy et de la menace qu’il représente, tant pour son camp que pour ceux qui ont ruiné la France en moins de deux ans.

Le billet de Michel Schifres

Lourde menace
Même si les miasmes politiques sont loin d’être évaporés, il est temps de revenir aux vrais problèmes du temps. L’une des plus dangereuses menaces pesant sur la planète concerne le cacao : ses cours s’envolent, ses stocks diminuent, une pénurie est probable. La responsabilité de ce drame vient principalement des pauvres. Les pays émergents comme on dit ayant davantage de moyens, leurs peuples se mettent à goûter à cette friandise. Plus ils s’enrichissent, plus ils deviennent gourmands et nous mangent la laine, enfin le chocolat, sur le dos. Il serait certes peu moral de ne pas se réjouir de cette augmentation des niveaux de vie mais enfin, il y a des limites. Nous nous sommes hélas habitués à un monde de brutes. En revanche, un monde sans chocolat, cela est impossible.