TOUT EST DIT

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lundi 24 décembre 2012

Mais pourquoi les Français aiment-ils tant mettre la tête de leurs élites sur des piques ?

La polémique autour de l'évasion fiscale de Gérard Depardieu n'en finit plus de rebondir et rappelle les rapports compliqués des Français avec leurs élites.

Comment sont perçues les élites en France ? Faut-il craindre de voir les têtes de ceux qui ont réussi plantées sur des piques comme nous avons pu le voir au cours de notre histoire ? Les Français ont-ils une spécificité dans la façon de percevoir leurs élites ?

Jean-François Kahn : Les Français ont un rapport à la réussite qui est ambivalent, voire ambigu. Si l’on regarde l’affaire Depardieu, ce n’est ni le fait qu’il ait réussi, ni le fait qu’il ait de l’argent qui lui est reproché. Ce ne sont d’ailleurs pas les Français qui lui font des reproches. A l’origine, c’est simplement le Premier ministre qui dénonce son attitude – et non pas le personnage. Le tout a pris une tournure bien tragique dès lors que Gérard Depardieu a demandé à se faire retirer la nationalité, manifestant ainsi une volonté de renier l’Etat et la Nation.
Pourtant, la personnalité de Gérard Depardieu est très appréciée. Et là, nous avons quelque chose de typiquement Français : un mec beau parleur, rebelle, qui se permet de pousser des coups de gueule pour toutes sortes de raisons, qui se rend à Cuba et fait l’apologie du communisme ou participe à des soirées avec Poutine à Moscou ou encore à Grozny en Tchétchénie. Et je ne parle pas de ses écarts quand, lassé d’attendre dans un avion, il préfère uriner contre la porte ou, quand, après un accident de scooter, ivre mort, il préfère tabasser l’automobiliste. Malgré tout cela, les Français aiment Gérard Depardieu parce qu’il reste un éternel rebelle. Imaginez une telle personnalité dans un pays comme les Etats-Unis.
Même chose pour un Bernard Tapie : un homme d’affaires qui a fait de la prison et a été impliqué dans une multitude de scandales et qui se retrouve à racheter La Provence. En Amérique, si un entrepreneur aussi controversé cherchait à racheter le New York Times, l’opinion serait littéralement outrée. En France, on valide.
Par contre, d'autres types de personnalités, trop propres sur elles, sont littéralement honnies des Français. Un personnage comme Alain Minc, qui fait le tour des médias, des télévisions et des radios, sans une mèche qui dépasse, pour proposer tout un tas de théories économiques ou politiques – même s’il se trompe tout le temps – est rejeté par tout le monde parce qu’il n’a pas cette image de rebelle !
Eric Anceau : Il y a une spécificité. Nous avons un rapport très particulier aux élites depuis la Révolution française, en raison de notre passion pour l’égalité. Toutes les têtes qui dépassent un petit peu trop, les Français ont tendance à vouloir les égaliser. Les Français ont malgré tout conscience de la nécessité d’être gouvernés, du besoin des élites – j’utilise à dessein le pluriel. Mais en période de crise, ou lorsque les élites se comportent mal, car cela arrive, on assiste à une remise en cause de celles-ci.

Faut-il voir dans cette manière de percevoir les élites un héritage de notre histoire ? Cherche-t-on quelque part à reproduire les exemples du village Gaulois ou de la Révolution ? Le fait de s'en prendre aux élites est-il vraiment une spécificité française ?

Jean-François Kahn : Exactement ! D’ailleurs, Gérard Depardieu colle parfaitement à cette imagerie de l’imaginaire français. Depardieu, c’est celui qui a joué Cyrano et qui a joué Obélix. Forcément, cela ressort sur la manière dont on le perçoit et joue dans le fait qu’on ait tout de même une image positive de lui malgré toutes ses frasques.
Les Français sont fiers de cet héritage révolutionnaire et cherchent à l’entretenir. Nous sommes dans un pays où les rebelles ont systématiquement été magnifiés. Prenez l’exemple de Jean Chouan : sa révolte était déjà opposée au fisc ! Il s’opposait pendant la Révolution à l’impôt sur le sel. Déjà, c’est ce rejet qui est à l’origine d’une légende de rebelle.
Eric Anceau : Le phénomène a toujours existé, du moins à l’époque contemporaine. 1789, 1815, 1830, 1848, 1870, 1940 : à chaque crise majeure avec changement de régime, il y a eu une remise en cause des élites, qu’elles aient été responsables ou non. Les Français leur ont systématiquement imputé les difficultés qu’ils rencontraient à ce moment-là.
L’aristocratie d’Ancien Régime, entre 1787 et 1789, pour maintenir ou accroître ses privilèges, avait eu tendance à se crisper, à s’en prendre à la monarchie, et a ouvert une véritable boîte de Pandore de remise en cause du régime de la monarchie absolue, et par ce réformisme incomplet, a été jetée à bas, car elle était imbue de ses privilèges et critiquée comme telle. Cela dépend donc des périodes, mais à chaque problème, les Français se tournent vers leurs élites pour émettre des critiques.
Nous avons connu de très nombreux changements de régime sur la période contemporaine : de 1789 à nos jours, nous avons connu exactement 18 changements de régime. L’instabilité des régimes en France démontre notre rapport particulier aux élites. A un moment donné, les Français ne supportaient plus leurs élites et les ont jetées à bas. Bien qu’elles ne soient pas entièrement responsables des problèmes, les élites l’étaient en partie. Cela renvoie au problème de la réforme : les élites n’arrivent pas à réformer, et cet échec débouche sur des révolutions.  Les élites portent ainsi une part de responsabilité dans les crises, et elles en subissent les conséquences.
Mais les élites sont malgré tout perpétuées au pouvoir depuis 1789, comme de nouveaux ouvrages le montrent. On retrouve sans cesse des avatars des mêmes élites, comme celle de la bourgeoisie au 19ème siècle. Beau de Loménie, un monarchiste, critiquait déjà la montée en puissance de la bourgeoisie au 19ème dans "La Responsabilité des dynasties bourgeoises", il n’en demeure pas moins que ce sont les mêmes familles que l’on retrouve au pouvoir.

L'année 1789 est-elle un tournant dans le rapport des Français à leurs élites ?

Eric Anceau: Tout a changé en 1789. Il existait déjà avant une critique des élites, mais c’est au 19ème qu’est apparue la montée en puissance de l’esprit public, et qu’est apparue la fameuse "opinion publique", dans le cadre d’une démocratisation. Donc la "France d’en bas", le peuple, va être amenée à se positionner par rapport à ses élites, ce qu’elle ne faisait pas avant 1789. Auparavant, on assistait à un simple dialogue entre la monarchie et les élites aristocratiques. C’est après cette date qu’est apparu un élément supplémentaire : le peuple français, la nation française.
Depuis cette date, la population française, prise d’une passion pour l’égalité, ne supporte pas les têtes qui dépassent, aussi bien en termes culturels, économiques, que financiers. On l’a vu récemment avec l’affaire Depardieu.
De même qu’en politique, dès qu’une idée un petit peu originale se fait jour, les Français, qui sont pris d’une sorte de schizophrénie, tantôt l’acceptent et tantôt la rejettent. C’est aussi ce que remarquent sans cesse les observateurs étrangers, en Allemagne, en Orient ou dans le monde anglo-saxon, qui constatent que les Français ont tendance à passer d’un extrême à l’autre. Cette tendance explique aussi notre difficulté à nous réformer.
Nous assistons actuellement à une forme d’oligarchisation du pouvoir, de collusion. Certes, l’élite est plurielle, mais à certaines périodes, elle a tendance à passer du pluriel au singulier. En cela, notre période actuelle rappelle furieusement 1788-1789. On passe d’élites extrêmement diversifiées à une sorte d’élite unique. C’est ce qu’avait identifié, pour la démocratie américaine, le sociologue Charles Wright Mills dans The Power Elite en 1955. En France, Raymond Aron affirmait au même moment que la France ne courait pas ce risque : elle n’avait pas qu’une élite, elle en avait plusieurs. Le phénomène que dénonçait Mills est en train de réapparaitre en France selon moi : une collusion de l’élite.
Les IIIème, IVème et début de la Vème Républiques sont des époques où les élites étaient moins unifiées. Vous aviez une pensée très iconoclaste, très excessive parfois. Des extrémismes de gauche et de droite s’exprimaient avec une violence inouïe. Des paroles de ce type dans notre société entraîneraient immédiatement un procès. Il y a donc une forme de conformisme qui peut avoir de bons côté mais risque de stériliser le débat public.

La manière de construire son image publique, chez les personnalités que nous avons évoqué (Gérard Depardieu, Bernard Tapie ou même Alain Minc), est-elle volontaire et pro-active, en rapport à cette légende et à cet héritage historique ?

Jean-François Kahn : Ça, je ne sais pas. J’ai le sentiment que chez Bernard Tapie, c’est effectivement nourri d’une certaine manière par un jeu d’acteur. Il sait que c’est perçu de manière positive et il en joue. Pour Gérard Depardieu, je ne crois pas qu’il le fasse exprès. Je crois qu’à un moment, il est vraiment un peu fou et il fait tout cela sur le moment, sans y réfléchir.
Quelqu’un comme Alain Minc, c’est tout le contraire : il ne plaît pas ? Cela lui est égal. Ceux-là préfèrent plaire au milieu dans lequel ils évoluent, sans vraiment chercher à gagner une bonne image auprès des Français en général. Ils sont d’ailleurs les premiers à dénoncer le populisme de ceux qui cherchent à se présenter comme des représentants de l’imagerie révolutionnaire et gauloise en exagérant certaines attitudes.

Les Français ont-ils besoin de se représenter eux-mêmes dans cette espèce d’éternelle chasse aux bourgeois, comme dans Germinal ? Pourraient-ils par ailleurs faire preuve d'une violence similaire à celle de la Révolution française ?

Jean-François Kahn : Certainement ! Je pense que ce n’est pas un hasard si l’on retrouve systématiquement ces représentations. C’est d’ailleurs pour cela que le rejet de ceux qui réussissent se manifeste surtout par rapport aux patrons. Un artiste ou sportif ne se verra pas reprocher de gagner beaucoup d’argent. Pour les patrons, qui d’ailleurs ne sont pas toujours ceux qui ont réussi mais parfois ceux qui se retrouvent placés à la tête des entreprises sans les avoir amenées là, il n’est pas toujours facile pour les gens de comprendre des salaires mirobolants. Une incompréhension qui a été d’autant plus exacerbée que les patrons en question continuent de toucher des primes démesurées, même lorsqu’ils se font virer, parce qu’ils ont obtenu de mauvais résultats !
Eric Anceau : On traverse une très importante crise économique qui est aussi une crise sociale mais également une crise de civilisation. Je pense donc que la situation est aussi explosive, voire plus, qu’en 1789. Il y a néanmoins des différences, comme l’a montré Guy Debord. Il y a une atmosphère lénifiante. On adore les passions. Donc bien que la situation soit gravissime, et qu’il y ait des clivages comme il n’y en a pas eu depuis très longtemps, je ne pense pas qu’on débouche sur une situation révolutionnaire. L’époque est prérévolutionnaire, mais je ne sais si elle deviendra révolutionnaire .
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Tout homme en son fort intérieur peut admettre beaucoup de choses désobligeantes sur lui même ! Egoisme, cupidité....tant le modèle de la vertu semble inaccessible ! Et surtout on ne l'admet que lorsque on ne nous dit pas ce que nous sommes. La prise de parole, ou la fréquentation des hommes transforme ce peu de qualité en un besoin d'être. Ce qui entraîne affabulations, prétentions du savoir et du jugement qui sont pourtant peu répendues ! Le monde politico-médiatique, ses intellectuels, journalistes artistes prétendent. Beaucoup...Fédérant l'ignorance et la sottise en opinions ! Nous attrapons des opinions comme des maladies infectieuses. Quand nous nous réveillons ce qui est inéluctable, nous cherchons des boucs émissaires ! Il aurait fallu dire très souvent aux conseilleurs médiatico-politiques, qui paye ?
Qui paye pour les 35 h, pour la SS, pour la fiscalité locale...et pourquoi et à quel titre? Pourquoi est-on égal quand on paie en impôts ce que 5000 de ses égaux ne payent pas ! La disparition d'un riche fabrique -t-elle 2 individus moins pauvres. Les 20 cigales peuvent-elles demander des comptes à la fourmi? Sommes-nous des corbeaux ? Et quel renard a bouffé le fromage ?
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« Lassé d’attendre dans un avion, il préfère uriner contre la porte » : faux ! Dans une bouteille (c’est plus propre !)
« un homme d’affaires qui a fait de la prison et a été impliqué dans une multitude de scandales et qui se retrouve à racheter La Provence. » :
« Imaginez aux états unis »..
Ben, on pourrait rajouter : « des ministres qui ont signé une charte de déontologie mais qui ont été déclarés coupables par la justice ! », « un président qui ment tout le temps »
« les élites n’arrivent pas à réformer, et cet échec débouche sur des révolutions »
Ce monsieur oublie que nos zélites actuellement à la tête du pays, sont des zélites au QI d’huître cuite, qui se fichent du « petit peuple » ! Et qui n’ont donc d’élites que le nom. Normal qu’on veuille les raccourcir, non ?
Je sens bien, dans les réflexions de M Khan, son sentiment d’appartenir à ces zélites et son amour de Sa Normalité 1er

Et si l’affaire Depardieu avait les mêmes effets que l’affaire Bergman en Suède ?

Si l'affaire Depardieu en France ressemble à l'affaire Bergman en Suède, il y a tout lieu d’être extrêmement optimiste. 
En 1969, le modèle suédois enflammait les imaginations des socialistes du monde entier. Le taux de prélèvement fiscal de l’État était  à 41%, à l’époque le plus élevé du monde, ce qui était supposé régler tous les problèmes de pauvreté. Le pays était très influencé par une génération d’économistes tels Karl Gunnar Myrdal, célèbre socialiste, qui avait publié dans les années 60 Beyond the welfare state. Economic planning and its international implications. Cela avait abouti à ce que les impôts progressifs et les programmes sociaux soient plus développés que partout ailleurs.

La Suède devint de fait l’un des pays les plus dépensiers d’Europe avec des dépenses publiques représentant 70% du PIB. Tout ne fonctionnait pourtant pas comme prévu. Le taux de divorce était supérieur de 60% a la moyenne européenne, le nombre d’enfants illégitimes trois fois plus élevé que par le passé, un tiers des enfants suédois naissant hors mariage…
Dans les années 80, quelques mesures de  réformes furent timidement adoptées. Par exemple, les marchés financiers sont déréglementés en 1985 (par les sociaux-démocrates) ce qui n’empêche toutefois pas la Suède de faire faillite en 1992, à la suite d’une bulle immobilière, les causes étant très semblables à celles de la crise dessubprimes américains de 2007. Le déficit  budgétaire représente alors 12% du PIB. Le système bancaire doit être sauvé en catastrophe par le gouvernement suédois.
Sous la pression des circonstances, le gouvernement dut :
  1. Garantir tous les dépôts des 114 banques suédoises.
  2. Prendre en charge les mauvaises créances, en contrepartie d’une prise de participation en actions ordinaires, les banques devant supporter les pertes encourues. Les actionnaires perdirent tout ou partie de leur capital investi, mais les propriétaires d’obligations furent épargnés.
  3. Nationaliser deux banques importantes, Nordbanken et Göta Bank, leurs créances douteuses étant transférées à des sociétés spécialisées dans la gestion d’actifs (notamment Securum), qui prirent en charge surtout les mauvaises créances immobilières.
  4. Créer une agence nationale de supervision bancaire, la Bank Support Agency, pour aider les banques qui avaient besoin d’être recapitalisées.
Quand les actifs toxiques furent vendus après la crise, les profits éventuels retournèrent au gouvernement. Le sauvetage des banques, qui avait initialement coûté environ 4% du PNB suédois, vit son coût révisé à la baisse, la perte finale se situant plutôt entre 0% et 2% du PIB.
La Suède reste donc l’exemple type d’une politique de l’offre qui a réussi. Le pays n’est pourtant pas représentatif de l’ultralibéralisme. Il a néanmoins déréglementé et privatisé son système éducatif, l’hôtellerie dans les hôpitaux, ses systèmes de retraite et tous ses transports en commun. Le pays a utilisé la crise pour faire de la pédagogie, et au nom de la préservation de leur modèle social, les Suédois ont accepté ces sacrifices.
Au niveau de l’État, tout le monde a été mis au régime sec. Les effectifs de la fonction publique ont été réduits de 20%. La fonction publique représente désormais une partie infime des effectifs publics ; le ministère des Finances emploie environ 500 fonctionnaires, le reste étant des contractuels de droit privé. Les dépenses publiques ont fortement diminué. En sept ans, de 1993 à 2000, les dépenses publiques de la Suède sont passées de 71,5% du PIB à 55% du PIB. De nombreuses missions de l’État ont été transférées vers des agences spécialisées soumises à des obligations de résultat et au respect de l’équilibre budgétaire.
Il importe de souligner que l’ensemble de ces réformes ont été menées à bien sans casser le lien social (une majorité des Suédois soutient à présent le choix d’école, de médecins, de maisons de retraite etc). Moyennant quoi la Suède, vingt ans après, est en excédent des comptes courants, a des excédents budgétaires et a réduit sa dette en 20 ans de 90% a 42% du PIB tout en connaissant un quasi plein emploi, et emprunte aujourd’hui à des taux inférieurs à ceux de l’Allemagne.
L’État-Providence reste financé par les prélèvements obligatoires, mais les prestations sont de plus en plus déléguées au secteur privé/associatif. Alors que la pression fiscale (essentiellement les échelons locaux et régionaux) reste très élevée, le gouvernement actuel affecte l’essentiel de l’excédent budgétaire au désendettement.
Cet exemple montre que tous les pays développés qui ont redressé leur croissance et leurs finances publiques à l’image du Canada, de la Suède ou de l’Allemagne ont accordé la priorité à la compétitivité et à la baisse des dépenses publiques, dont l’effet récessif est moindre que la hausse des impôts.
La France, qui est dans la même situation que la Suède en 1992, est en train de faire exactement le contraire de ce qu’a fait la Suède à l'époque, et depuis :
  • Elle porte ses recettes à 52% du PIB et ses dépenses à 58% du PIB.
  • Elle accroît de 10Md€ les prélèvements sur les grandes entreprises qui constituent un atout décisif dans la mondialisation.
  • Elle provoque un exil massif des centres de décision, des managers, des entrepreneurs et des patrimoines en appliquant une fiscalité confiscatoire sur le capital et le travail.
  • Elle impose les revenus de l’épargne au-delà de 100% en supprimant les prélèvements forfaitaires sans neutraliser l’inflation…
La Suède au contraire met de l’argent de côté les bonnes années. Entrée dans la récession de 2007 avec un solde public excédentaire de 3,8% du PIB, elle a pu financer de généreuses mesures de relance sans que son déficit ne se creuse au-delà de 0,5% du PIB. Sa dette publique n’a pratiquement pas grossi pendant toute la période (42% du PIB). En 2006, l’impôt sur la fortune qui touchait les patrimoines au-dessus de 1,5M de Couronne (215 000€) a été supprimé. La Suède a décidé d’utiliser la manne venant de la dévaluation pour sortir l’État de la production (où il n’a rien à faire) tout en conservant les fonctions de contrôle et de financement à l’État.
Sur les vingt dernières années, le succès de cette stratégie a été tout simplement prodigieux. Charges sociales patronales et salariales de la Suède sont en % du salaire brut de 31% (part patronale), 7% (part salariale) contre 50% (part patronale), 16% (part salariale) en France. En 2010, Friedrik Reinfelt le premier ministre de centre droit a été le premier gouvernement non socialiste de l’histoire de la Suède à être réélu pour un deuxième mandat. En 2011, Andres Borg, Ministre des Finances, a été reconnu par le Financial Times comme l’homme le plus influent de l’Union Européenne. Son pays a regagné son Triple A en 2004. Les dépenses publiques sont maitrisées à 53% du PIB contre 58% en France. Le budget est excédentaire de 7,7Md€ (1,8% du PIB).
En 1976, Ingmar Bergman est arrêté. Le grand metteur en scène de cinéma et de théâtre est accusé d’évasion fiscale. Toutes les charges retenues contre lui seront par la suite abandonnées, mais entre temps, il aura fait une dépression nerveuse, fermé ses studios de cinéma en Suède. Il s’installera en Allemagne pendant des années.
Si le « moment Depardieu » en France ressemble au « moment Bergman » en Suède, il y a tout lieu d’être extrêmement optimiste. Tout comme Ingmar Bergman avait été le révélateur de ce qui ne fonctionnait pas dans son pays, on pourra peut-être un jour remercier Gérard Depardieu d’avoir pris la décision de s’installer en Belgique pendant quelques années.

Jérôme Cahuzac cahin-caha

Jérôme Cahuzac cahin-caha


 Le poste de ministre du Budget est exposé. Le grand argentier de l'État se doit d'être exemplaire, surtout dans une période de rigueur. En son temps Éric Woerth s'était trouvé dans le collimateur de Médiapart, pour l'affaire Bettencourt. Encore s'agissait-il pour partie d'une histoire de financement de parti politique, pas de suspicion d'évasion fiscale et de compte en Suisse dont est aujourd'hui soupçonné Jérôme Cahuzac, son successeur à Bercy... Pour l'heure, le ministre fait front et réfute totalement les informations du site d'Edwy Plenel. Pour autant, ces derniers jours, la pression s'accroît. La mystérieuse source avec son enregistrement rocambolesque d'une conversation vieille de dix ans est désormais connue, l'UBS censée blanchir le ministre botte en touche. Et l'on pourra interpréter le démenti de toute enquête portant sur le ministre, fait par l'administration fiscale en plein week-end, la veille de Noël, comme une preuve de fébrilité. C'est le propre de telles histoires que de susciter le doute. Jérôme Cahuzac bénéficie pour l'instant d'une bonne popularité parmi les parlementaires (où ses compétences sont reconnues), de la mansuétude de l'opposition et surtout du soutien affiché du Premier ministre et du Président. Mais alors que la question fiscale revient sur le devant de l'actualité avec l'affaire Depardieu et que le profil atypique - pour un ministre « de gauche » - de Jérôme Cahuzac (imposable à l'ISF, ex-directeur de clinique de chirurgie esthétique) est mis en lumière, il est clair qu'il ne s'agit pas là d'un cadeau pour François Hollande. Quelle que soit l'issue de cette affaire.

La production de Renault et PSA Peugeot Citroën en France s'écroule

La production de Renault et PSA en France a encore chuté lourdement au troisième trimestre. Elle a été réduite de moitié par rapport à 2005. Renault ne fabrique plus que 17,5% de ses véhicules dans l'Hexagone. 
Ca ne s'arrange pas! La production  des constructeurs automobiles tricolores en France a encore chuté de 11,6% au troisième trimestre (voitures et utilitaires légers), selon les chiffres du CCFA (Comité des constructeurs français d'automobiles). Un plongeon dû à... Renault. Le groupe au losange a diminué ses fabrications de 23,6% à moins de 100.000 unités, après -20%  au deuxième trimestre et  et 12,6% au premier. Carrément. La part de la France dans la production totale de Renault a même atteint au troisème trimestre un point bas historique: elle ne représente plus que 17,5% des volumes globaux! On a les records qu'on peut.

Dégringolade continue
PSA Peugeot Citroën, lui, ne réduit sa production hexagonale que de 5,2% sur le troisième trimestre. Il est vrai qu'il avait largement anticipé la crise en la réduisant de 22,4% au deuxième. PSA produisait au troisième trimestre 35% de ses véhicules dans l'Hexagone.  Au total, la production de Renault et PSA en France aura dégringolé de 13,2% sur les neuf mois, dont -18,2% pour Renault et -11% pour PSA. Aïe! Une vraie catastrophe. Ces chiffres sont d'autant plus mauvais que les constructeurs germaniques ont diminué de 2,8% seulement leur production en  Allemagne (voitures particulières seules) sur onze mois). L'Allemagne produit aujourd'hui presque 3,5 fois plus de véhicules que la France. Certes, les deux groupes automobiles tricolores avaient déjà connu des scores aussi mauvais en 2009. Mais, la production auto en France de Renault et PSA a globalement été divisée par deux... par rapport à 2005!
Production totale en recul
Le hic, c'est que non seulement les constructeurs français réduisent la voilure dans leurs usines de l'Hexagone, mais aussi à l'étranger. Renault l'a réduite de 4% sur neuf mois, mais PSA de 20% en -dehors de la France. Mondialement (Hexagone compris), PSA a diminué ses volumes de fabrication de 16,7% à 2,26 millions d'unités à peine sur neuf mois, Renault de 7,3% à un peu moins de deux millions.
Des ventes en fort repli en Europe
Le plongeon de la production de Renault et PSA en France s'explique conjoncturellement par la crise des marchés d'Europe du sud. Mais l'explication est un peu courte. Les ventes de PSA et surtout de Renault chutent profondément sur le Vieux continent, face à l'offensive allemande d'un côté et du coréen Hyundai-Kia de l'autre. Sur l'ensemble de l'Union européenne, le groupe Renault signe encore une fois la pire performance commerciale de tous les constructeurs! Les immatriculations de l'ex-Régie (y compris sa filiale Dacia à bas coûts) y ont chuté de 19% sur onze mois, avec une part de marché historiquement faible à 8,5% seulement, voire 6,6% sans le label roumain... contre 10,7% il y a dix ans. C'est plus mauvais que PSA, dont les immatriculations de voitures neuves reculent sur onze mois de 12,5% dans l'Union.
Politique des pouvoirs publics peu favorable
Les modèles "made in France" sont souvent le plus touchés. La traditionnelle politique des pouvoirs publics français tendant à favoriser les petits véhicules à faibles marges, souvent produits hors de l'Hexagone, joue aussi son rôle nocif pour la production française... L'alourdissement en 2013 du malus prétendument écologique en France, qui va encore toucher les véhicules compacts et de gamme moyenne supérieure ou les monspaces produits dans l'Hexagone, ne va rien arranger!

Régime sec

Régime sec


Plus une goutte pour les jeunes conducteurs ? La radicalité du projet ramène, en cette veille de Noël, à des chiffres pas féeriques du tout : sur la route, la probabilité de mourir est triplée pour les moins de 25 ans. À cause de l’alcool, en particulier.
Depuis un rapport de la Commission européenne en 2006, on ne peut plus faire semblant de croire en certains remèdes, en matière de statistiques routières. La sensibilisation aux risques dès l’école ou la désignation de chauffeurs abstinents ? Le verdict des experts est net : sans efficacité réelle. Des stratégies seraient plus payantes. Parmi elles, devinez ? Une limite d’alcoolémie abaissée chez les plus jeunes. Dans 19 États américains tentés par la mesure, le recul des accidents mortels a atteint jusqu’à 24 %. L’équivalent, en France, de centaines de vies sauvées par an.
Encore faudrait-il que de telles prescriptions soient comprises. Et applicables. Aux États-Unis, les régions cobayes se sont gardées de décréter une interdiction totale. Elles ont préféré miser sur une limitation légale à 0,2 g/l. Cette tolérance, pour faible qu’elle paraisse, fait toute la différence. On n’est pas hors-la-loi à la première gorgée. Est évité ainsi un désastreux effet « précipice », celui de se dire : « Quitte à être délinquant pour un verre, autant boire à ma guise… »
Au fond, que le sujet revienne sur les tables au moment des fêtes n’est pas anodin. La volonté paraît manifeste de ne pas laisser l’alcool réjouissance occulter, parmi les guirlandes et dans les retrouvailles, un alcool violence, responsable d’un tiers des accidents mortels de la route. Pas si mal joué, au plan du retentissement, quoique le procédé ne soit pas neuf. Pour les suites d’une telle proposition, en revanche, rien ne s’annonce simple, s’agissant de la substance psychoactive la plus consommée de France. Dans les effluves de l’année finissante, voilà un autre débat de société en cadeau.


François,

Les Français ont eu le mauvais génie de vous confier les clées du château de la rue du Faubourg Saint Honoré qu'on appelle l'Elysée.

Le jour de votre accession aux affaires vous avez; dans la plus grande discrétion convié un parterre de socialistes, Mauroy, Jospin et son épouse la psycho-philosophe féministe, Edith Cresson, le président du sénat…j'en passe.
Je ne donnerai pas le menu, il m'est resté en travers de la gorge, surtout la côte de bœuf vigneronne, les macarons à la fraise et la glace au mascarpone.

Pour dix convives on m'annonce, j'ai vérifié depuis. 

97 215 € 


Coût de votre journée d'intromission le 15 Mai :

Reception à l'Elysée et à l' Hotel de Ville de Paris

17 000 bouteilles de champagnes bues 612 000 €

Petits fours et amuses Gueules 423 657 €

Jus de fruits & sodas 147 231 €

Repas des anciens Ministres socialistes :

Grands crus 82 012 €

Bière, Whisky et alcools divers 347 523 €

Services et Extras 92 212 €

Décors et aménagement 510 031 €

Défraiements des personnalités, Transport 234 €

TOTAL (hors primes de sécurité estimées à 943 €)

3 559 115 € sous réserve d'omission. 

A savoir que l'investiture de Nicolas Sarkozy avait coûté  1 123 298 €
Peut-être que pour Noël auriez vous la bonne idée de nous faire payer que deux Mac Do ? 

Un contribuable français non délocalisé.