TOUT EST DIT

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vendredi 19 novembre 2010

Strauss-Kahn : l'UE doit adopter une stratégie de croissance commune

Pour résoudre le "grave problème de croissance" actuel au sein de l'Union européenne, Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI), a préconisé, vendredi 19 novembre, l'adoption d'une "stratégie commune" et de mettre fin à une "coopération [qui] avance trop lentement" au sein de l'Union européenne.
"Comme nous nous inquiétons des déséquilibres mondiaux, nous devrions également nous inquiéter des déséquilibres au sein de la zone euro", a-t-il déclaré vendredi, en marge de la conférence des banques centrales de Francfort. Ce rendez-vous, organisé pour la sixième fois par la Banque centrale européenne, réunit cette fois-ci le gratin de la finance mondiale pour tirer les leçons de la crise économique.
HARMONISER LE MARCHÉ EUROPÉEN DU TRAVAIL
Dominique Strauss-Kahn a pris comme exemple le marché européen du travail, estimant que des réformes nécessaires pourraient être accélérées en harmonisant les législations au sein de la zone euro. "La zone euro ne peut atteindre son véritable potentiel avec un patchwork déroutant de marchés du travail segmentés", a-t-il expliqué. "Il est temps de mettre sur un pied d'égalité les travailleurs européens, notamment en ce qui concerne la taxation de la main-d'œuvre, les systèmes de prestations sociales et de portabilité et les législations sur la protection de l'emploi."
Dominique Strauss-Kahn a également évoqué la question de l'immigration et l'appel de travailleurs étrangers pour combler les besoins en main-d'œuvre : "La croissance à long terme pourrait bénéficier d'une approche moins restrictive concernant l'immigration. (…) Cela a du sens d'avoir recours à l'immigration pour gérer des problèmes de qualification comme cela s'est fait en Amérique du Nord."
RÉFORMER DAVANTAGE LE SECTEUR FINANCIER

Le directeur du FMI a enfin cité la "lenteur de la réparation du secteur financier", ainsi que la nécessaire diversification des sources de croissance des Etats, évoquant notamment la nécessité pour l'Allemagne d'accroître sa demande intérieure. "Les déficits des comptes courants dans certains pays européens vont devoir être réduits, et dans le même temps dans d'autres pays, tels que l'Allemagne la croissance devra être davantage alimentée en interne", a-t-il ajouté.
Les déclarations de Dominique Strauss-Kahn font écho à la "profonde inquiétude" exprimée par le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, concernant la durée de la crise, les menaces sur la stabilité de la zone euro et la manière dont les pays gèrent ensemble leurs problèmes économiques et budgétaires.
Jean-Claude Trichet, qui a appelé jeudi lors du congrès de Francfort à un "changement conséquent" du mode de gouvernance européen, avait déjà estimé il y a deux semaines que les réformes proposées par les Etats pour renforcer la discipline budgétaire dans l'Union n'allaient "pas assez loin", au vu "du bond en avant" nécessaire. La BCE redoute notamment l'absence de contrôles et de sanctions automatiques pour les Etats en cas de non-respect des règles budgétaires et d'endettement en zone euro.

Devedjian contre Sarkozy père et fils

Dans un entretien au Monde, Patrick Devedjian raconte ce qu'il appelle "la véritable histoire" de sa défaite à la présidence de l'UMP des Hauts-de-Seine.
L'ex-ministre de la relance a été battu, le 15 novembre, par 319 voix contre 180 par Jean-Jacques Guillet, maire UMP de Chaville. De son récit, il ressort que Nicolas Sarkozy serait intervenu par téléphone auprès de plusieurs élus du département en faveur de M. Guillet. "Le 15 octobre, j'ai été convoqué de toute urgence par Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Il m'a dit que j'aurais bientôt 'une surprise'".
M. Devedjian met en cause le cabinet du chef de l'Etat et des responsables nationaux de l'UMP qui ont, selon lui, donné des "consignes" en faveur de M. Guillet. "J'ai appris qu'Olivier Biancarelli, attaché parlementaire de l'Elysée, et Eric Cesari, directeur général de l'UMP, téléphonaient aux principaux responsables politiques des Hauts-de-Seine pour leur dire de voter pour Jean-Jacques Guillet", déclare-t-il.
Le président du conseil général des Hauts-de-Seine rapporte le témoignage d'un élu UMP de Colombes auprès de qui Jean Sarkozy aurait exercé des "pressions" pour les dissuader de voter en sa faveur. Candidat à sa propre réélection en mars 2011, à la tête de l'assemblée départementale, M. Devedjian confie : "Je ne doute pas que pour me faire battre à la présidence du conseil général, ils utiliseront la même méthode qu'aujourd'hui."

DEVEDJIAN, PAUVRE INCOMPÉTENT, IL N'A JAMAIS BRILLÉ, NI DANS LES SALONS, NI DANS SES PRISES DE POSITIONS. 
CE N'EST QUE JUSTICE DE LE VOIR ÉCARTÉ DE TOUT MANDAT. 
IL NE LUI RESTE QUE SES PETITS PAPIERS...D'ARMÉNIE.

Martine Aubry en panne

Aveuglée par une forme aiguë de délire anti-sarkozyste, le PS s’était installé ces dernières semaines sur un petit nuage rose. Le président de la République malmené par le malaise social provoqué par la réforme des retraites, le PS espérait bien capitaliser sur le soutien et la participation de ses ténors à toutes les manifestations.


Martine Aubry et Ségolène Royal s’en donnèrent à cœur joie. La préparation du programme sur l’égalité réelle imprudemment confiée par la première secrétaire à son porte-parole Benoît Hamon allait déboucher sur le tome 2 du fameux « Changer la vie » de François Mitterrand en 1981 et la désignation du futur adversaire socialiste de M. Sarkozy à l’élection présidentielle pouvait prendre son temps. Un rêve passait sur la rue de Solferino.
Malheureusement pour Martine Aubry, les nuages noirs n’ont pas tardé. La réforme des retraites a été promulguée et la majorité des Français la croient irréversible, même en cas de défaite de la droite en 2012. Le catalogue signé Hamon ressemble plus à la hotte du Père Noël qu’à un programme de gouvernement crédible. Multiplier les crèches, rendre les étudiants autonomes financièrement, résoudre la crise du logement, abaisser les loyers, augmenter les salaires, faire payer les riches : cela ressemble davantage à l’économie de Marchais qu’à l’économie de marché en crise mondiale.
La sanction par les sondages a été brutale : la dernière enquête Harris interactive ne donne que 20 % des voix à Mme Aubry au premier tour au moment où le président de la République était au sommet de l’impopularité.


Dans ces conditions et face au dispositif de combat mis en ordre par l’Elysée ces derniers jours, le PS peut-il attendre l’automne 2011, soit encore douze mois pour connaître son candidat ? Ce calendrier acadabrantesque avait pour objectif affiché de permettre à Dominique Strauss-Kahn de finir son mandat au FMI et pour objectif caché de permettre à Martine Aubry de s’imposer comme la candidate incontournable.


C’est tout le contraire, et DSK, reçu en grande pompe à l’Elysée par le président de la République, progresse lentement mais sûrement.

SI MON ÂNE SE PRÉSENTAIT, IL AURAIT PLUS DE CHANCE QUE MARTINE AUBRY D'ACCÉDER À LA PRÉSIDENCE DE NOTRE RÉPUBLIQUE; C'EST DIRE !!!

L’Afghanistan au menu du sommet de l’Otan



La France ne négociera pas avec Ben Laden



La zone euro pousse le Royaume-Uni à aider lui aussi l'Irlande

Bruxelles, bureau européen - Klaus Regling, le directeur général du Fonds européen de stabilité financière (FESF), plaide pour une intervention du Royaume-Uni en Irlande, aux côtés des pays de la zone euro. Tandis qu'il se prépare à lever des fonds pour prêter de l'argent aux Irlandais, ce haut fonctionnaire allemand estime, dans un entretien au Monde et à plusieurs journaux européens, qu'un tel soutien est "une idée intéressante étant donné les liens économiques et financiers qui existent entre les deux pays".

Les banques britanniques sont les plus exposées aux difficultés du secteur bancaire irlandais, plombé par l'éclatement de la bulle immobilière. George Osborne, le ministre britannique des finances, a déjà promis que son pays soutiendrait l'Irlande, mais sans préciser ses intentions. M. Regling indique que la perspective d'une contribution spécifique du Royaume-Uni "serait également bonne pour faciliter l'adhésion des opinions publiques dans d'autres pays envers l'idée d'un sauvetage de l'Irlande. (...) Je ne parle par seulement de l'Allemagne, mais aussi de la Finlande ou des Pays-Bas".
LE ROYAUME-UNI À L'ÉCART
D'après le patron du FESF, principal mécanisme d'assistance à la disposition des Européens pour agir, "différentes options seraient possibles". Le gouvernement de David Cameron pourrait apporter "soit un soutien au FESF, soit une association renforcée au fonds communautaire géré par la Commission, soit un prêt bilatéral".
Le Royaume-Uni a tenu depuis sa création à rester à l'écart du FESF, mis en place depuis mai 2010 par les seuls pays de la zone euro. "Ce qui importe, c'est surtout le montant" de la contribution britannique, juge M. Regling. La mission de la Commission et de la Banque centrale européenne devrait durer deux semaines, avant qu'une décision soit prise sur les modalités d'une aide à l'Irlande.
Pour défendre l'idée d'une intervention de la zone euro, "il faut bien comprendre qu'il ne s'agit pas de transfert budgétaire, ni de dons. Il s'agit de garanties qui permettent de lever de l'argent pour prêter aux pays concernés", argumente M. Regling. "Cela va générer des gains pour les budgets de chaque pays participant, sous forme de marge d'intérêt. Le risque de défaut d'un pays de la zone euro est surestimé par les marchés. Seuls des pays comme le Soudan ou le Zimbabwe n'ont pas réussi à rembourser une assistance financière internationale."

Comment le bouchon de la crise a sauté

Les difficultés de certains pays victimes de la crise de la dette ne sont pas dues uniquement à la spéculation internationale et à la mauvaise gestion des finances publiques, mais aussi à leur incapacité à créer de la richesse, écrit Il Foglio. C’est le cas du Portugal, qui ne s’est jamais vraiment adapté à l’euro. 

On pourrait l’appeler l’histoire du bouchon de liège. Elle se déroule au Portugal, mais elle concerne également d’autres pays européens, à quelques variantes près. Elle nous apprend que les Portugais sont les plus grands producteurs et exportateurs de liège utilisé pour la fabrication des bouchons de bouteilles. Le liège se fabrique à partir de l’écorce du chêne-liège et de la terre dont il se nourrit.
Quoi de plus solide et concret, à l’opposé des prêts, des dettes, des lettres de change et des contrats dérivés, bref, de tout ce "crottin du diable" qui a provoqué la crise. Si ces prémices bucoliques étaient exactes, la crise de l’économie de papier n’aurait pas dû atteindre celle du liège. Or, c’est exactement l’inverse qui s’est produit.

Un endettement de 300% du PIB

Comment se fait-il donc que les petites nations européennes comme le Portugal vacillent sous les coups de la spéculation ? Tout d’abord, c’est précisément à cause de leur taille : aujourd’hui, leurs bons du Trésor sont achetés par des colosses financiers, dont le bilan dépasse celui de nombreux Etats.
Ensuite, c’est parce que ces pays ont trop de dettes, publiques et privées : malgré une politique fiscale d’austérité, leurs gouvernements n’arrivent pas à en venir à bout. L’économie de l’Irlande représente 1,7% de la zone euro ; pourtant, les banques irlandaises ont absorbé un quart des fonds mis à disposition par la Banque Centrale Européenne (BCE). La Grèce, avec 2% du PIB de la zone euro, a absorbé 17,3% des liquidités provenant de Francfort.
Le Portugal, moins vorace, représente 1,8% du produit brut de la zone euro, avec seulement 7,5% de prêts. Toutefois, les Portugais sont plus endettés que les Grecs : si l’on additionne les ménages, les entreprises et le gouvernement, on arrive à 300% du PIB, par rapport au 240% de la Grèce.
Enfin, il existe une troisième raison, certainement la plus importante sur le  long terme : ces pays ne réussissent pas à produire assez de revenus pour pouvoir payer leurs dettes. Le Portugal, avec un rapport de 7,2% entre la dette et le PIB, vise une croissance de 0,7% cette année. Mais l’agence de notation Standard & Poor’s, qui anime les marchés, s’attend à un recul d’1,8 % pour l’année prochaine.

Du jour au lendemain, le Portugal a dû vivre avec une monnaie forte

Venons-en au cœur du système. Le Portugal a mis beaucoup de temps pour sortir du sous-développement dans lequel la dictature d’António Salazar l’avait maintenu. La Révolution des Œillets de 1975 a permis d’asseoir la démocratie, mais pas le bien-être, pas tout de suite, du moins. Il a fallu attendre les années 1990 pour constater un véritable épanouissement économique, même si le pays a encore une économie marginale.
Ses exportations sont constituées de marchandises à faible valeur ajoutée. Ses relations les plus étroites, le Portugal les noue avec l’Espagne – dont il est devenu une sorte de dépendance –, puis avec la France et l’Allemagne, enfin avec l’Angola, ancienne colonie africaine qui lui fournit surtout du pétrole.
La production principale du Portugal est le textile, qui était compétitif grâce au coût de la main d’œuvre, avant l’irruption sur le marché de l’Europe de l’Est. Puis est arrivé l’euro.
Du jour au lendemain, le Portugal s’est mis à vivre, à produire, à vendre et à exporter avec une devise forte, à peu près aussi forte que le mark. Ce n’est donc pas un hasard si la situation a commencé à empirer à partir de 2001.
La croissance réelle des dix dernières années a été inférieure de cinq points par rapport à la moyenne de l’ensemble de la zone euro. Le Portugal n’a pas réussi à profiter du boom espagnol et l’industrie lusitanienne a perdu des parts de marché dans tous les secteurs de l’économie.
Dans une étude comparée qui s’étend de 1995 à 2005, le Fonds Monétaire International montre une chute de l’économie portugaise dans tous les secteurs principaux, touchant aussi bien le textile et l’habillement que la production de liège.

L'échec de la reconversion de l'économie

Le bilan est négatif également dans les services, jusque dans le tourisme, qui représente la principale activité du tertiaire du Portugal. Ce sont de tendances sur le long terme, qui ne s’expliquent donc pas uniquement par l’euro. Cependant, l’entrée dans la monnaie unique demandait une profonde reconversion, un bond compétitif fondé sur la qualité et pas seulement sur la politique des prix ; bref, une reconversion totale de l’économie.
Pendant ce temps, les perfides producteurs de vin – à commencer par les Français – se sont mis à utiliser le silicone, et même – comble de l’horreur – des bouchons à vis en métal, pour les vins blancs qui n’ont pas besoin de vieillir.
Ainsi, ce qui apparaissait comme une niche d’excellence en termes de matière première et de spécialisation dans la production, car nulle part ailleurs dans le monde les hommes et les machines savent travailler avec la même qualité l’écorce du chêne-liège pour en faire de vrais bouchons, ne fait plus le poids non plus.
En somme, il s’agit bien d’une preuve supplémentaire que la théorie ricardienne sur l’avantage comparatif et la spécialisation industrielle n’a pas résisté face au changement des goûts, à la stratégie des vignerons et à l’exigence de réduction des coûts.

L'économie du liège : première touchée par la crise

Bouchons de liège, porto, vinho verde, vêtements, composants électroniques, tourisme : tous les éléments qui pesaient dans la balance commerciale portugaise ont perdu du poids, avec pour conséquence moins de richesse pour le pays.
Avant l’explosion de la bulle immobilière aux Etats-Unis, le Portugal était considéré comme un pays en difficulté ; avant la finance, c’est l’économie du liège qui a été touchée par la crise. Et la panique financière a fait le reste.

C’est à ce moment que sont intervenues les banques. Les ménages portugais, autrefois très épargnants tout comme les ménages italiens, se sont endettés auprès de leurs banques qui ont eu recours de manière massive aux prêts étrangers. Cette forte dépendance a rendu l’économie portugaise, faible et peu compétitive, aussi vulnérable que l’économie grecque.
Personne n’est immunisé contre la grande contagion de la crise, mais les pays avec une structure économique plus délicates sont les plus exposés. Les économies qui, tout en étant spécialisées dans des secteurs d’excellence, savent garder une vaste gamme dans le secteur manufacturier et dans les services, s’en sortent toujours mieux.
Voici donc encore un pays qui a vécu au-dessus de ses moyens, moins à cause des gaspillages publiques et de la paresse privée qu’à cause de son incapacité à adapter son propre système au nouvel environnement créé par la monnaie unique.

LE COMMENTAIRE POLITIQUE DE CHRISTOPHE BARBIER


Aux toilettes, les Français ne sont pas les rois de la propreté !

A l'occasion de la journée mondiale des toilettes, un sondage révèle que les Français ne sont pas les champions de la propreté.
 Un podium dont la France se serait bien passée : championne d'Europe du manque d'hygiène ! Selon un sondage de Tork, une marque suédoise leader des produits d'hygiène, les Français ne sont pas les champions du monde de la propreté. L'étude révèle que l'hygiène des toilettes au travail, dans les lieux publics ou encore à l'école en France est relativement faible.
 A la demande de Tork, 2 500 Européens ont répondu en octobre 2010 à des questions concernant leurs habitudes aux toilettes. Les Français se trouvent en bas de l'échelle en ce qui concerne le lavage des mains en sortant des sanitaires. 76,5 % disent se laver les mains systématiquement en sortant des toilettes. Un chiffre qui arrive loin derrière en comparaison d'autres pays européens comme l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Finlande qui font figure de "pays propres" avec 89 %. A moins qu'ils ne soient moins honnêtes dans leur réponse.

Les Français ont une mauvaise image des toilettes sur le lieu de travail. En effet, l'enquête montre que  seulement 30 % des personnes interrogées indiquent que les lieux d'aisance sont propres alors que 90 % des Finlandais sont satisfaits de leurs commodités. En conséquence, 17 % des Français utilisent rarement, voire jamais les sanitaires au bureau mais attendent d'être rentrés chez eux. Comme souvent, "ce n'est pas moi c'est l'autre", beaucoup considèrent que ce sont leurs collègues qui sont responsables de la saleté des commodités. Et tant pis pour la cystite, la peur du microbe est plus forte.

Trois ans de sa vie sur les toilettes

Ce sondage pourrait faire sourire, si une fois de plus ceux qui souffrent le plus de la saleté ne sont pas les adultes mais les enfants. 68,3 % d'entre eux attendraient de rentrer chez eux pour aller aux toilettes. La première des raisons mentionnée est le manque de papier toilette, suivi par le manque de savon. Le manque de serviette ou d'essuie-mains explique que les enfants ne se lavent pas systématiquement les mains en sortant des toilettes.  
Le sanitaire idéal pour les Français doit être propre et sentir bon. Il faut qu'il y ait du savon liquide et des essuie-mains en papier et que les poubelles ne débordent pas. En revanche, la présence d'équipements modernes ou d'une protection hygiénique sur le siège des toilettes ne leur semble pas prioritaire.

Que l'on se rassure, la France a un an pour rectifier le tir, chaque 19 novembre Tork publiera le baromètre des toilettes vues par l'opinion publique. A méditer, d'après l'ONG Word toilet organization, un humain passe en moyenne trois ans de sa vie dans les toilettes !

Sagesses

Il n'est jamais trop tard pour changer. Notre Président avait férocement moqué la lecture de « La Princesse de Clèves » imposée à l'examen de guichetier. Il juge aujourd'hui souhaitable la découverte de Socrate, Pascal ou Heidegger par les élèves de seconde. Excellente idée, car cela ne peut qu'enrichir le débat citoyen. Imaginez les questions que la philosophie pourrait amener ces jeunes à poser… Par exemple : faut-il travailler plus pour vivre mieux ? Ou bien, pour Monsieur Mélenchon : la révolution est-elle au bout de l'injure ? Une autre, pour Monsieur Juppé : un ministre qui avait juré de ne plus l'être est-il encore digne de confiance ? Pour le pape et les cardinaux, en conclave sur les prêtres pédophiles : le repentir efface-t-il le crime ? Et pour finir, une spéciale beaujolais nouveau : la modération est-elle source de plaisir ou de frustration ?... À vos copies !

Le boa irlandais

Il y avait la Grèce, ce pays en péril financier si sympathique et si désinvolte, l'archétype du « Club Med » de l'économie, selon la formule désobligeante de l'ancien ministre des Finances allemand Theo Waigel. Et maintenant, il y a l'Irlande. Ah, ce « tigre celtique » au dynamisme éblouissant qui, il y a quatre ans encore, attirait les investissements en raison de sa faible fiscalité ! Le modèle rêvé du capitalisme mondialisé accommodé à la sauce européenne avec ses services et ses entreprises de haute technologie, du moins leurs sièges sociaux !
Mais une différence de taille sépare la Grèce de l'Irlande. Athènes a frisé la faillite parce que ses gouvernements successifs n'ont jamais su ou voulu gérer l'État. Dublin, grâce aux généreux contribuables irlandais évidemment non consultés, renfloue ses banques privées asséchées par la spéculation, notamment immobilière. Et ce que leur verse l'État irlandais ne suffit pas puisque le déficit public de cette année frise déjà le tiers du PIB - donc le tiers des richesses produites en 2010. Or, avec si peu de crédibilité bancaire, comment continuer à emprunter à des taux raisonnables ? L'euro étant la devise de l'Irlande comme de la Grèce, c'est bien sûr la monnaie unique qui trinque. Et avec elle, toute l'UE.
Certes, un plan de sauvetage européen existe depuis le risque de faillite grecque : 440 milliards € de « parapluie » portés à 750 milliards avec les apports du Fonds monétaire international. Mais sous des conditions que l'Irlande négocie âprement dans l'espoir... de garder son beurre avec l'argent du beurre. Ainsi, pas question pour Dublin de renoncer à sa faible fiscalité sur les entreprises, une exigence qui montre en même temps toute la faiblesse de la monnaie unique évoluant dans des environnements sociaux et fiscaux différents. C'est-à-dire sans encadrement politique pour finalement ressembler à des « bons » fluctuant au gré du vent financier par belle brise, et jamais quand la tempête souffle !
Toutefois, pas d'inquiétudes dans l'immédiat ! L'Europe et l'euro sauront maîtriser la crise irlandaise. Mais demain la crise portugaise, peut-être espagnole, peut-être italienne ? Les grands argentiers de la Banque centrale européenne de Francfort et de l'Eurogroupe ont déjà, à leur corps défendant, gobé quelques couleuvres plus ou moins grosses. Mais pas encore de boas. Or ils sont déjà là, tout proches avec leurs puissants muscles ondoyants qui étouffent leur proie avant de l'avaler. Et cette nouvelle proie, à moins d'être enfin défendue, sera l'euro...


L'Irlande n'est pas la Grèce, mais...

Sept mois seulement après avoir subi l'électrochoc grec, l'Europe se retrouve à nouveau en péril face à un système bancaire irlandais au bord de la rupture. Les Cassandre de service l'assurent : il pourrait, le cas échéant, menacer d'autres pays de la zone euro, voire provoquer son éclatement. Pour l'heure, cependant, on est sans doute plus près de la crise de nerfs que de la crise cardiaque.

Contrairement au psychodrame grec, de bonnes raisons existent encore de croire à un dénouement raisonné, à défaut d'être tout à fait raisonnable et totalement inoffensif. Car il faudra, c'est évident, payer le prix fort ¯ en argent et peut-être en croissance ¯ du gâchis irlandais, bâti lui aussi sur une énorme bulle immobilière alimentée aveuglément par les banques.

L'Irlande n'est pas la Grèce. Pas seulement parce qu'elle est, somme toute, moins endettée et qu'elle a déjà engagé une action sérieuse pour redresser ses finances publiques. À Dublin, le sport national, c'est le rugby. Pas l'indiscipline budgétaire, pas la manipulation répétitive des comptes, pas le cache-cache avec le fisc. À Dublin, l'État a une légitimité, une autorité et une consistance avérées...

Et novembre n'est pas avril. Entre-temps, les autorités politiques et monétaires de l'Union européenne ont su se doter d'une solide trousse financière d'urgence ¯ le Fonds européen de stabilité financière ¯ susceptible de perfuser les pays malades jusqu'à hauteur de 750 milliards d'euros. A priori, l'Irlande, qui a besoin de quelques dizaines de milliards, ne sera donc pas en manque. Ni même éventuellement d'autres pays asphyxiés par la dette et des taux d'intérêt « impayables », Portugal en tête.

Mieux, ces mêmes autorités, aidées par le FMI, ont su faire preuve d'une réactivité qu'on ne leur soupçonnait pas. Elles n'ont pas attendu des semaines pour intervenir au coeur du dossier. Là aussi, le précédent grec a porté. On devrait ainsi pouvoir boucler, si tout le monde y met du sien, un plan d'aide suffisamment rapide et efficace, en évitant que le doute s'installe sur les marchés. Et mette le feu à la spéculation.

On n'en est pas là, notamment parce que l'Irlande se fait un peu tordre le bras pour accepter le chèque de l'aide et surtout la thérapie de choc qui l'accompagne. Conscient de l'euroscepticisme profond de son opinion, adossé à une majorité ric-rac, confronté, qui plus est, à de prochaines échéances électorales, le gouvernement de Dublin fait tout pour éviter les contraintes réformatrices de ses généreux donateurs. Tout particulièrement la remise en cause d'un régime fiscal excessivement avantageux.

En tout cas, et quoiqu'il arrive, cette crise a mis au jour un symptôme plutôt troublant de la santé économique en Europe : la fragilité inattendue de certaines banques. Souvenez-vous: en juillet, toutes les banques irlandaises avaient apparemment satisfait aux tests de capacité de résistance à la crise, élaborés par l'Union européenne. On découvre ainsi que ces simulations étaient, au mieux incomplètes, au pis non fiables. Oui, Jean-Claude Trichet, le patron de la Banque centrale européenne, a raison. Il y a quelques chose d'« inquiétant » dans la gouvernance de la zone euro. Et ça, ce n'est pas une bonne nouvelle.

L'Otan en quête d'une raison d'être

Vingt ans après la chute du mur de Berlin, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, sortie victorieuse de la guerre froide sans avoir eu à tirer un coup de canon, est à la recherche de sa raison d'être. Alors que s'ouvre aujourd'hui à Lisbonne un sommet réunissant les 28 membres de l'Otan, son nouveau secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen, préfère ces temps-ci évoquer des menaces en tout genre plutôt que de désigner un pays ennemi. Un paradoxe pour une alliance militaire.

S'exprimant récemment à l'European American Press Club à Paris, l'ancien chef du gouvernement danois s'est refusé à stigmatiser un pays comme l'Iran, que l'Occident tente pourtant de mettre au ban des nations pour l'empêcher de développer l'arme nucléaire. Prudence compréhensible : la Turquie, membre de l'Alliance depuis 1952 et qui entretient la deuxième armée en termes d'effectifs après celle des Etats-Unis, apprécie de moins en moins que l'on se mêle de la sécurité de son proche voisinage. Sans oublier que ce pays, également membre de la Conférence islamique, s'était opposé, en 2009, lors du précédent sommet à Strasbourg, à la nomination de Rasmussen à la tête de l'Alliance… Un souvenir des caricatures de Mahomet publiées par un journal danois…

La Chine n'est pas non plus le « grand Satan », pour reprendre l'expression qui désignait l'URSS du temps de Ronald Reagan. Certes, la république populaire sait, de temps à autre, provoquer des tensions en mer de Chine et a poursuivi à sa façon la course aux armements. Mais elle ne menace pas la sécurité de l'espace euro-atlantique. « Nous ne cherchons pas à avoir des ennemis. Nous sommes des pragmatiques ouverts à un dialogue renforcé avec la Chine », insiste Rasmussen.

La Russie n'est, évidemment, plus considérée comme menaçante. Au contraire, avec l'arrivée à la Maison-Blanche de Barack Obama, la période est plutôt à une nouvelle détente. Le président Medvedev a finalement accepté de venir à Lisbonne et le Conseil Otan-Russie devrait pouvoir se tenir. Paradoxalement, l'Otan attend même une aide supplémentaire de son ennemi d'hier pour l'Afghanistan.

La Russie sait aussi que l'organisation a, du moins pour le moment, cessé de s'élargir vers l'est, en écartant une adhésion de la Géorgie et, évidemment, de l'Ukraine, de nouveau dirigée par un régime favorable à Moscou. Cette crainte d'une percée de l'Otan dans l'ancien espace soviétique comme le dossier du bouclier antimissile américain en Europe étaient devenus de « graves irritants », selon le jargon diplomatique, dans les relations entre les Etats-Unis, l'Alliance et la Fédération russe. La situation, de ce point de vue, s'est apaisée.

Si bien qu'aujourd'hui, l'alliance militaire n'a plus, comme elle a pu en avoir pendant quarante ans, un adversaire clairement identifiable : les chars soviétiques. Comme un pied de nez de l'histoire, c'est après l'implosion de l'URSS et la dissolution même du pacte de Varsovie que l'Alliance a effectué sa réelle première intervention militaire : en l'occurrence dans les Balkans, pour tenter de mettre un terme aux guerres qui ont ravagé cette partie de l'Europe après la fin de la Yougoslavie.

Mais les attentats terroristes anti-américains du 11 septembre 2001 ont profondément changé la donne. Et l'Otan, avec un mandat des Nations unies, a repris le flambeau de l'intervention internationale en Afghanistan, très loin en principe de sa zone initiale, mais pour tenter de stabiliser un pays d'Asie centrale et combattre le régime des talibans, qui a donné abri à Oussama ben Laden et à ses troupes d'Al-Qaida.

Plus qu'au risque d'une attaque frontale d'un pays contre un autre, d'une armée organisée contre une autre, l'Otan est désormais confrontée à des menaces souvent asymétriques, difficilement identifiables : terrorisme, Etats déliquescents, piraterie, trafic de drogue. Des dangers qui proviennent, non plus d'un territoire déterminé, mais de mouvances souvent sans frontières. Le monde est aussi confronté à de nouvelles problématiques, comme les attaques cybernétiques, ou les questions de sécurité énergétique. Dans ce contexte, Anders Fogh Rasmussen espère bien parvenir à faire adopter à Lisbonne un nouveau concept stratégique, qui se substituerait à celui de 1999.

Ce changement de doctrine intervient à un moment délicat pour l'organisation. N'ayant pas directement d'armée, l'Otan fait appel à ses membres en cas de besoin. Or, en Europe, la crise a obligé les pays à réduire leur budget militaire. Comme le souligne son responsable, l'Otan pense certes nécessaire de restructurer le plus possible ses propres moyens. Quatre mille des 13.500 officiers que compte l'organisation devraient être redéployés sur le terrain. De plus, des accords comme celui annoncé récemment par le Premier ministre britannique, David Cameron, et le président Nicolas Sarkozy vont dans le sens d'une meilleure utilisation des ressources entre alliés. Mais est-ce suffisant ?

Le plus difficile est évidemment sur le terrain et, en premier lieu, en Afghanistan. L'Otan et les autres pays de la coalition comme l'Australie ont, en dépit du renforcement militaire américain, du mal à pacifier le pays. En réalité, plus personne ne croit - et Rasmussen le premier -à une victoire militaire, chacun s'accordant à penser que la solution est politique. Au-delà du cas afghan, une question se pose : l'Otan reste aujourd'hui l'expression d'un monde de l'après-Seconde Guerre mondiale. Or le centre de gravité géopolitique n'est plus le même et s'est déplacé vers le Pacifique, la Chine, l'Inde… L'Alliance atlantique peut-elle encore survivre dans ce nouveau monde ?

Pénurie en vue

Les spécialistes de l'investissement en fonds propres dans les PME ont la gueule de bois. Participations en difficultés, performances en baisse, investisseurs mécontents, les lendemains de fête, celle de la bulle du crédit, sont difficiles pour le « private equity ». Il y a dix ans déjà, après l'euphorie de l'Internet, la profession dans son ensemble avait payé pour les excès commis par quelques-uns. Cette fois-ci, ce sont les virtuoses du méga-LBO qui sont montrés du doigt. Mais c'est bien tout le secteur, dont l'activité est très liée au cycle économique qui doit encore une fois se réinventer.


Pour autant, la crise actuelle ne se résume pas à une simple remise en ordre. Elle se complique pour le secteur d'une prévisible pénurie de matière première, c'est-à-dire d'argent à investir. Qu'il s'agisse de Solvabilité II pour les assureurs, des règles Volcker ou de Bâle III pour les banquiers, la nouvelle réglementation financière en cours d'élaboration estime que l'investissement dans le non-coté est trop risqué et pas assez liquide pour les groupes financiers. Résultat, c'est plus du tiers du réservoir dans lequel la profession puise les fonds qu'elle investit qui va se tarir d'un coup. Et pour le moment, les voies de recours (fonds souverain, particuliers…) sont insuffisantes.


Après tout, on pourrait considérer que cette purge n'est pas une mauvaise chose, tant est dégradée l'image d'un métier, souvent associé aux excès de la finance triomphante. On aurait tort. Si un toilettage des moeurs est souhaitable, notamment en termes de partage de la valeur entre les équipes, les salariés des entreprises financées et les investisseurs, il ne faut pas oublier le rôle que le « private equity » joue dans le financement à long terme des entreprises. En France, chaque année ce sont au minimum 1.500 entreprises de toute taille qui y trouvent les fonds propres indispensables à leur développement. Et ce sont en général les plus prometteuses et les plus dynamiques… Réduire l'enveloppe disponible pour les fonds du non-coté, c'est donc aussi limiter la croissance future de ces sociétés.


Au moment où le crédit bancaire est plus rare et où l'avenir de la Bourse comme source de financement des sociétés de taille moyenne est loin d'être assuré, on peut se demander s'il y avait urgence à rogner les ailes de ces professionnels.

Bercy enfin stable

La grande stabilité de l'équipe gouvernementale française a été raillée par nombre d'observateurs. Mais s'il est un ministère dont il faut se réjouir qu'il ne change pas de titulaire, c'est bien celui de l'Economie.

En premier lieu, ce n'est pas seulement la galanterie qui invite à dire que Christine Lagarde fait honneur à la France. Tous nos interlocuteurs dans les innombrables cénacles internationaux auxquels ses fonctions l'ont déjà conduite vantent ses qualités professionnelles, sa connaissance des dossiers et… son élégance ! Il est vrai que certains de ses prédécesseurs ont pu mériter les mêmes compliments. Mais elle ajoute à son palmarès deux qualités d'ordinaire introuvables chez nos représentants de haut rang : elle n'écrase pas ses hôtes étrangers de son arrogance et parle un anglais parfait.

En second lieu, la stabilité du titulaire de ce poste est un atout dans les négociations internationales. Madame Lagarde est la dixième locataire de Bercy depuis dix ans. Ses prédécesseurs ont eu en face d'eux des ministres britanniques ou allemands qui demeuraient en fonction pendant toute la législature et parfois même, comme ce fut le cas pour Gordon Brown, pendant deux mandats. Il est clair que les dossiers français n'ont pu, dans ces conditions, être défendus avec toute la continuité nécessaire et il est heureux que les vertus de la stabilité l'aient enfin emporté lors de ce remaniement.

Reste, bien sûr, l'essentiel, qui n'est pas la forme mais le fond. Sur ce point, la stabilité n'est pas assurée. On se souvient de la première intervention de Christine Lagarde à l'Assemblée nationale en 2007, exposant les orientations libérales du nouveau président. A l'entendre, le paquet fiscal et le bouclier du même nom croulaient sous les louanges et la dérégulation faisait figure de drapeau du quinquennat. La crise financière mondiale, les responsabilités françaises dans l'animation du G20 et la préparation de la présidentielle de 2012 vont certainement conduire à un net infléchissement du discours. Mais de ce changement-là, on ne saurait se plaindre.

Crises européennes

L'Europe était déjà l'homme malade de la planète. Au cours de la décennie 2000, l'économie de la zone euro a progressé de moins de 1,5 % par an contre près de 4 % pour le monde et plus de 6 % pour les pays émergents ou en développement. Dans les prévisions publiées hier par l'OCDE, l'homme malade continue de se traîner. A vrai dire, les experts du club des pays développés ont peu changé leurs chiffres depuis le printemps dernier. Ils ont surtout abaissé les perspectives des Etats-Unis, où la crise immobilière s'éternise. La croissance y serait l'an prochain d'à peine plus de 2 %, soit 1 % de moins que ce qui était prévu avant l'été. Mais les pays de l'euro feraient encore moins bien, avec une progression limitée à 1,7 % l'an prochain. Sur un corps déjà affaibli, la Grande Récession de 2009 a laissé des cicatrices plus profondes qu'ailleurs.

L'Europe était déjà l'homme malade de la planète, mais son état a empiré. Car elle est désormais secouée de terribles secousses nerveuses. Les premiers soubresauts, à l'automne 2008, ont été vite maîtrisés avec des moyens exceptionnels - colmatage en catastrophe de l'Islande avec des capitaux russes, nationalisations bancaires au paradis du libéralisme financier qu'est le Royaume-Uni, sauvetage à la hussarde de la banque franco-belge Dexia. Le calme relatif de l'année 2009 a laissé croire que le pire était passé. Après l'atmosphère glaciale du début d'année, le dégel a été finalement rapide sans entraîner pour autant de débâcle. Mais l'année 2010 aura été éprouvante. Le malade a connu une première attaque venue de son pied gauche, la Grèce, en avril. Elle a été contenue à grand-peine en mai, avec la création difficile d'un dispositif de soins rapides. Il connaît maintenant une nouvelle attaque dans sa main droite, l'Irlande. Une attaque qui menace de gagner son pied droit, le Portugal, puis sa jambe droite, l'Espagne, avant de se diriger vers d'autres pays du corps.

C'était hier inimaginable, cela devient aujourd'hui réalité : la mécanique financière du Vieux Continent ressemble aux pays émergents des années 1980, où la crise se propageait de l'un à l'autre sans qu'il soit possible d'arrêter le mouvement. A chaque fois, l'Europe y laisse des forces, de l'argent, de la volonté, de la croissance aussi. Le système de sauvetage mis en place repose pour l'instant surtout sur la Banque centrale européenne. Ca ne peut plus durer. Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a eu raison de le dire hier. Il faut traiter la maladie à la source. Dans le système nerveux, dans l'architecture cérébrale de l'Union, dans ses institutions et ses règles.

Ils n'auront pas l'euro !


Herman Van Rompuy déclarant que la zone euro était confrontée « à une crise pour sa survie » aurait mieux fait de tenir sa langue. Le président du Conseil européen accrédite l'idée, ancrée chez beaucoup d'Européens sceptiques et en tout cas dans les salles de marché, que, oui, la zone euro est fragile et qu'elle peut exploser, la Grèce ou l'Irlande défaillantes pouvant en sortir.


Notre avis est tout contraire. Jamais aucun pays, une fois entré dans l'euro, ne le quittera. Malgré les pressions considérables. Malgré les opinions publiques qui y pousseront pour abréger les souffrances des plans d'austérité imposés. Jamais, parce que les souffrances d'une sortie seraient pires. Jamais surtout parce que pour un gouvernement qui déciderait une sortie, ce serait un suicide devant l'Histoire. il laisserait la trace d'une honte nationale. Parce qu'enfin le tricot européen se déferait rang par rang et que les autres, les grands pays, Allemagne et France, ne pourront pas laisser faire. En bref, malgré leur force, les marchés qui, ne l'oubliez pas, sont anglo-saxons, n'auront pas l'euro ! Telle est ma conviction.


Bien entendu, la tempête est énorme. Le doute aussi. Que le président du Conseil officialise de façon aussi irresponsable une hypothèse de mort montre combien les institutions bruxelloises sont, pour le coup, défaillantes. Bien entendu, les attaques des marchés sont fortes et, en gros, les gouvernements n'ont fait que leur opposer des sacs de sable.


Pour reprendre le résumé de Wolfgang Munchau (eurointelligence.com), l'Union monétaire s'est construite sur trois interdits : pas de mécanisme de sauvetage des pays en crise, pas de défaillance et de rééchelonnement possible, pas de sortie.


Il faut convenir que les deux premiers ont sauté. La crise grecque a obligé l'Allemagne à admettre qu'il fallait collectivement refinancer un pays coulé par ses dettes, même s'il avait outrageusement triché lors de son entrée dans l'euro et même s'il avait ensuite tiré sur la corde en laissant filer ses déficits pour payer le laxisme de ses gouvernements. L'Union a imposé une austérité de fer aux Grecs mais ils ont eu l'argent. Plus avant, un mécanisme de sauvetage a été créé, aux conditions de l'Allemagne, avec le Fonds monétaire international en soutien. L'Europe paraît incapable de régler seule ses affaires comme une grande amie. Elle qui s'interdisait tout « sauvetage » est parvenue à trouver 440 milliards d'euros, à quoi s'ajoutent les sommes du FMI. Ce mécanisme qui devrait certes disparaître après 2013 pour satisfaire à l'implacable Loi allemande que surveille la Cour constitutionnelle de Karlsruhe mais les discussions sont ouvertes pour le pérenniser.


L'Irlande cède à son tour. Non par les dépenses d'Etat qu'à cause des folies des banques accusant une impasse astronomique de 50 milliards d'euros (ou pire, sans doute). Cette fois, la crainte n'est pas une chute directe des pays européens comme des dominos mais une chute des banques par contagion. Le mécanisme inventé peut servir à Dublin. Mais les Allemands exigent qu'une restructuration des dettes bancaires fasse payer les prêteurs. Avec raison ! Il est temps que les banques surveillent enfin ce qu'elles font de notre argent. Mais les marchés financiers et la Banque centrale européenne y voient une cascade de faillites. Il faudra bien qu'une restructuration des dettes - privées ou publiques, on ne sait encore -ait lieu.


A chaque crise, les marchés font leur travail, celui de découvrir les failles de la construction de l'euro et d'essayer d'en jouer pour « tester » et gagner de l'argent. C'est normal et, mieux, c'est sain. Cela permet à la solidarité européenne d'avancer. Le difficile, j'en conviens, est qu'il y a une faille générique à l'euro, une faiblesse de naissance radicalement grave : être une union monétaire sans union politique. Les marchés grattent le sable de la construction en le sachant : au fond ils testent la volonté politique des Européens à s'entendre vraiment. Ils ont raison.


C'est là le coeur du sujet. Comme ils sont anglo-saxons dans l'âme, comme ils sont insulaires en somme, ils ne croient pas que la solidarité européenne soit si forte qu'elle puisse résister à une attaque sérieuse. Il suffit d'ajouter des milliards et « ça va céder ». Et voilà ce à quoi les « Européens » ne croient pas : cela n'arrivera pas, pour les raisons que j'ai dites au début, politiquement, au regard de la Grande Histoire. Cela n'est pas joué, j'en conviens, il peut se trouver des gouvernements populistes qui cèdent et sortent. Mais si les responsables sont responsables, l'euro tiendra.

Comme Mick Jagger, Monsieur Trichet n’est pas satisfait !

En 1972, Mick Jagger, déclarait « je ne compte pas chanter Satisfaction jusqu’à 45 ans ». Il en a près de 70 aujourd’hui. Le tube mythique de 1965 figure toujours au répertoire des concerts des Rolling Stones pour le plus grand bonheur des fans.

Au printemps 2010, Jean-Claude Trichet déclarait que le mandat de la Banque centrale européenne (BCE) n’était pas de soutenir les obligations gouvernementales des pays de la zone euro en difficulté. La semaine d’après, contre son gré, commençait un programme d’achat d’obligations des pays de la zone périphérique. Comme Mick, Monsieur Trichet n’est pas satisfait !

On a tort de se souvenir des interviews de Mick Jagger parce que c’est une rock star et de ne pas faire attention aux discours du gouverneur de la BCE, sous prétexte qu’ils sont moins amusants (combien d’incitations… voire d’incantations à la mise en oeuvre des réformes structurelles dans les pays de l’EMU entre 2003 et 2007 ??). Il est vrai que les contradictions des Rolling Stones portent moins à conséquence, et ont le mérite de faire sourire.

La BCE le répète depuis six mois : elle est très nerveuse quant à l’exposition de son bilan aux souverains périphériques (repo + achats = 450 milliards d’euros, soit environ 5,75 x Capital et Réserves). Elle va, semble-t-il, essayer de forcer la Commission et les instances européennes à trouver une solution (« ♫ …and I try, and I try, and I try…♫ »). Seule l’Allemagne se dit ouvertement en phase avec Jean-Claude Trichet et clame haut et fort que la BCE doit sortir de la situation actuelle car ce n’est pas son job.

Une fois que l’Irlande et le Portugal auront déclenché l’EFSF, restera à résoudre le cas de l’Espagne, qui selon de nombreux économistes (et pas uniquement des Anglo-Saxons), représente un test bien plus sévère pour les rouages européens.

Dans ce contexte, les marchés de crédit font face à deux problèmes pour l’instant distincts :

1. Le stress souverain vient brouiller les fondamentaux de crédit qui se sont en général améliorés cette année sur les corporates (paramètres backward-looking). Les spreads (écarts de taux avec les obligations sans risque) se sont légèrement écartés depuis une semaine (+9 % du spread sur l’indice Xover qui traite à 470 points de base), mais la matérialisation des craintes s’est surtout concentrée sur l’ensemble du secteur bancaire européen et sur les émetteurs non financiers des pays périphériques. D’un coté, la résurgence des craintes souveraines n’a pas anéanti l’intérêt des investisseurs pour la classe d’actif (records d’émissions de titres biens notés et de titres spéculatifs ces derniers mois) ;

2. De l’autre, les ventes de papiers bancaires (pas uniquement d’établissements sous stress et pas uniquement de Tier 1) montrent que l’ensemble des acteurs de marchés sont surexposés sur ce secteur qui sera le premier à pâtir d’une aggravation éventuelle de la crise. Les investisseurs américains ont été les premiers à réduire massivement leur exposition ces derniers jours.

On ne peut imaginer une réévaluation du risque sur le secteur financier qui n’impacterait pas les spreads corporate (au moins autant qu’au mois de mai ?). Dans ce contexte, le marché de crédit ne semble pas offrir de protection suffisante en cas d’envenimement de la situation et d’une hausse intempestive de la volatilité des indices actions (et a fortiori sur les Single Stocks).
MAX DETHOMAS

Le Moulin Rouge dans le Guinness des Records



Découverte de la première exoplanète hors de notre galaxie

Selon des travaux publiés jeudi 18 novembre aux Etats-Unis, des astronomes européens ont découvert la première exoplanète originaire d'une autre galaxie que la nôtre, en orbite autour d'une étoile lointaine en fin de vie, selon leurs travaux publiés jeudi 18 novembre aux Etats-Unis.
Cette planète exo-galactique baptisée HIP 13044 b a une masse une fois et demie plus grande que celle de Jupiter, la plus grosse planète du système solaire. Elle tourne autour de l'étoile HIP 13044 qui se trouve à 2 200 années-lumière (une année-lumière équivaut à 9 460 milliards de km) de la Terre, dans la constellation australe du Fourneau. Cette étoile faisait partie à l'origine d'un groupe stellaire qui appartenait à une galaxie naine dévorée par la Voie lactée, lors d'un acte de cannibalisme galactique, il y a six à neuf milliards d'années.
La planète est proche de son étoile et de ce fait très chaude. Au point le plus proche de son orbite elliptique, elle passe à un dizième de la distance séparant la Terre du Soleil, précisent les auteurs de cette communication parue dans la revue américaine Science. Elle boucle son orbite en seulement 16,2 jours.

"FUSION COSMIQUE"
"Cette découverte est très exaltante car pour la première fois des astronomes ont pu détecter un système planétaire dans un courant d'origine extragalactique", a souligné lors d'une téléconférence Rainer Clement, un astrophysicien de l'Institut Max-Planck pour l'astronomie (Allemagne), co-auteur de cette découverte. "Les grandes distances nous séparant des autres galaxies font que nous n'avions pas jusqu'alors d'observations confirmées d'exoplanète extra-galactique, mais la fusion cosmique entre la Voie lactée et cette autre galaxie naine a mis une telle planète à portée de nos instruments", a-t-il expliqué.
Cette observation a été faite avec l'un des télescopes de l'Observatoire européen austral qui se trouve à La Silla, au Chili, à environ 2 400 mètres d'altitude.

"L'UE risque plus un éclatement politique qu'économique"

Des experts de la Banque centrale européenne, de la Commission européenne et du Fonds monétaire international ont entamé, jeudi 18 novembre, une délicate mission à Dublin pour convaincre une Irlande soucieuse de sa souveraineté d'accepter un plan de sauvetage international de ses banques, dont l'endettement massif menace la zone euro, jusqu'aux fondements de l'Union européenne.

Fabio Liberti, directeur de recherche à l'Institut de recherches internationales et stratégiques (IRIS), chargé des questions européennes, estime que "la crise de la zone euro entraîne en effet une banalisation de l'antieuropéanisme", qui "fragilise l'Union européenne sur la scène internationale".
Dans quelle mesure la crise de la zone euro met-elle en lumière des intérêts politiques et économiques divergents des Etats membres ?
De manière générale, tous les Etats européens ont intérêt à résoudre cette crise économique, mais ils doivent compter avec leurs propres enjeux de politique intérieure. Par exemple, l'Allemagne, qui joue un rôle majeur dans la résolution de la crise, est tiraillée entre des réalités économiques et des pressions politiques.
D'un côté, elle a tout intérêt à sauver l'Irlande, et peut-être bientôt le Portugal, car ses banques y sont très exposées : elle a transformé une partie de son excédent budgétaire commercial en créances dans ces pays. Sa bonne santé économique est donc très liée à celle de la zone euro et à une monnaie forte. D'un autre côté, les Allemands deviennent antieuropéens. L'opinion publique n'est pas favorable à une aide à l'Irlande car elle a l'impression de payer pour les mauvaises pratiques et le laxisme d'autres pays. C'est elle qui avait retardé la mise en place d'un plan d'aide à la Grèce. Au final, il s'est révelé bien plus important que prévu pour parvenir à rassurer les marchés financiers car l'Europe a trop tardé à agir.
L'Irlande, elle, a basé toute son économie sur une fiscalité très basse qui lui a permis d'attirer des capitaux étrangers. Elle rechigne donc à accepter les aides européennes qui vont l'obliger à relever ses taxes et impôts pour parvenir à une harmonisation fiscale. Elle est par ailleurs très attachée à sa souveraineté nationale.
En quoi cette crise modifie-t-elle les rapports de force au sein de l'Union européenne ?
Jusqu'à présent, l'Europe était régie par le moteur franco-allemand. Depuis la crise économique, et encore plus avec les turbulences que traverse la zone euro, on entre dans une configuration différente, avec une claire émergence de l'Allemagne comme principale puissance de l'Union européenne. C'est elle qui fait pression sur ses partenaires européens pour qu'ils adoptent des plans de contraction budgétaire. Au G20, c'est aussi à la chancelière allemande, Angela Merkel, que le président américain, Barack Obama, s'est adressé pour appeler les pays européens à régler la crise irlandaise.
Malgré tout, cette montée en puissance de l'Allemagne se fait un peu par défaut, essentiellement en raison de son poids économique. Berlin n'est pas encore à l'aise avec ce leadership européen, notamment du fait de son passé, et n'assume pas véritablement l'idée d'une Europe dirigée par l'Allemagne.
Cette poussée de fièvre économique peut-elle fragiliser l'union politique ?
Si le risque d'un éclatement économique de l'Union européenne n'est pas réel, le risque politique existe par contre à moyen terme. La crise de la zone euro a en effet entraîné une banalisation de l'antieuropéanisme et a favorisé la montée des populismes et de la démagogie. On l'observe dans la montée des partis conservateurs ou d'extrême droite, qui imputent à l'Europe les problèmes que rencontrent leurs pays, comme aux Pays-Bas, en Hongrie, en Suède ou même en Italie.
A court terme, le risque de cette crise est la fragilisation de l'Union européenne, débouchant sur un manque de visibilité et de crédibilité sur la scène internationale. Cette situation accentue ainsi la domination des Etats-Unis et de la Chine dans les relations internationales.
Que peut faire l'Europe pour retrouver une convergence d'intérêts ?
Il faudrait augmenter le poids de l'Union européenne dans la gestion des budgets nationaux, par exemple par le biais d'un ministre de l'économie européen. Car, aujourd'hui, on a une monnaie unique, mais pas de politique économique convergente. La zone euro doit se donner un instrument pour relancer sa croissance interne. Elle doit parler d'une seule voix pour faire de nouveau jeu égal avec les Etats-Unis et la Chine.
Pour cela, les dirigeants européens doivent avoir le courage d'expliquer à leurs citoyens la nécessité d'une entraide européenne. La création d'un fonds de sauvegarde européen est un premier pas. On pourrait aussi envisager la transformation d'une partie des dettes nationales en une dette européenne, dont les taux d'intérêt seraient abaissés.