TOUT EST DIT

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mercredi 5 février 2014

"France réactionnaire" téléphone maison : tous les risques que les médias, la gauche et la droite prennent à ne pas prendre la peine d’écouter celle qu'ils prennent pour une extra-terrestre


Médias et élus rencontrent des difficultés à qualifier les partisans de la Manif pour tous sans céder à la caricature, tendant bien souvent à les reléguer à l'extrême droite de l'échiquier politique. Une vision simpliste.

Le Monde a consacré sa Une de ce week-end au "réveil de la France réactionnaire" alors que la Manif pour tous appelait à défiler contre la PMA et la GPA. Qui est cette France réactionnaire ? Que représente-t-elle ? Quel est son message ? 

Jean-François Kahn : Je commencerais par dire que, dans un pays démocratique, il n'y a rien d'anormal à voir s'exprimer des sensibilités progressistes, réformatrices, conservatrices ou réactionnaires, ces termes n'ayant rien d'infamant en soi. Le problème est de définir le terme de réactionnaire, puisqu'il peut s'appliquer à presque tout le monde, la seule variante en étant le degré. Ainsi, moi qui regrette que notre littoral soit couvert de béton, je peux me qualifier de réactionnaire sur ce sujet dans le sens où j'aimerais voir ces grandes constructions immobilières détruites. A partir du moment où nous souhaitons revenir sur quelque chose que l'on nous présente comme la modernité, on est, par définition, réactionnaire et il n'y a intrinsèquement aucun mal à cela.
S'il est difficile de plaquer telle ou telle définition politique sur le mouvement de dimanche dernier, animé par définition par des sensibilités diverses (conservateurs catholique, réactionnaires, une faible minorité de radicaux d'extrême-droite…) on peut déjà dire qu'elle diffère largement du "Jour de Colère" qui s'est tenu une semaine plus tôt. Cet évènement a été boycotté par des formations comme le Front national, la Manif pour Tous et les Bonnets Rouges qui ont vu dans ce rassemblement le fait d'extrémistes authentiques à la rhétorique virulente. Pour revenir à la Manif pour Tous, on peut déjà dire qu'elle est fédérée par un rejet des excès du libertarisme hérité de mai 68, mais aussi plus simplement par un sentiment anti-Hollande diffus.
Yves-Marie Cann : Le qualificatif de « réactionnaire » assigné aux manifestants de « La Manif pour Tous » s’inscrit en opposition avec les idées « progressistes » dont se revendique la partie adverse, en l’occurrence le gouvernement et sa majorité parlementaire. Le fait est que les prises de position du gouvernement et de ses soutiens sur les questions de société suscitent aujourd’hui un débat dont s’est emparé une partie de la société civile. Le succès de la Manif pour Tous qui a rassemblé au moins 100 000 personnes dimanche à Paris et à Lyon doit aussi beaucoup au mécontentement que nous mesurons aujourd’hui dans les enquêtes d’opinion, celui-ci offre un terreau favorable à ce type de mobilisation. Celle-ci est aussi favorisée par le fait que, jusqu’à ces dernières heures, le gouvernement avait entretenu un certain flou quant à ses intentions en matière de PMA (l’opposition à la GPA ayant été affirmé dès le printemps 2013).
Bertrand Vergely : Il faut arrêter les clichés. Personne n’en sait rien et notamment la gauche qui agite cette image sans préciser de qui elle parle. À ses yeux, la  France réactionnaire désigne la droite, l’extrême droite, les catholiques, les religieux, les conservateurs et, finalement, tous ceux qui ne sont pas de gauche et qui ne votent pas pour elle. Ce qui fait pas mal de monde. Revenons aux choses sérieuses. Les réactionnaires désignent deux groupes précis. Le premier est constitué par des individus aigris et violents. Ils sont rares. Le second par les forces qui s’opposent aux progrès. Ils sont rares également.Qui refuse que l’on essaie d’améliorer les choses et qu’on les fasse progresser ? Ceux que la gauche appelle des « réactionnaires » sont des « réalistes » qui pensent qu’un certain nombre de choses ne sont pas possibles. Parce qu’ils ne sont pas des utopistes, la gauche les traite de réactionnaires. Ce qui est de la manipulation politicienne, les traiter ainsi consistant à en faire des aigris obscurantistes. Ce qu’ils ne sont nullement. 

"On y trouve des mouvements d'extrême droite, qui ne pourront jamais admettre que la gauche puisse accéder au pouvoir. Ils côtoient d'autres manifestants du même bord, impossibles à caser dans le même moule, tant leur préoccupation et leurs obsessions sont différentes" pour Ouest France, "Facholand [...] exprimant les inquiétudes d’une droite catholique ultramontaine des campagnes et des banlieues chics" pour Noël Mamère sur Rue 89 (voir ici) : ces qualificatifs reflètent-ils la réalité ? Comment expliquer que les médias, mais aussi une partie de la classe politique, cèdent à la caricature ?

Jean-François Kahn : Il serait faux et infamant de dire que ces manifestants sont tous d'extrême droite, mais il me semble que très peu de ces amalgames sont perpétués actuellement. Il n'est pas faux non plus cependant d'évoquer la présence minoritaire de mouvements plus "durs" : nous avons le droit d'appeler un trotskiste un trotskiste, je ne vois pas pourquoi nous n'aurions pas le droit d'appeler en conséquence un identitaire ou un royaliste par son nom.
Une fois que cela est dit, on peut évoquer une tendance récurrente du monde politique et médiatique de gauche qui est entré depuis quelques années dans une traque de la "déviance" et de la "dérive". Si l'on part du principe qu'il y a "dérapage", pour utiliser un autre terme souvent entendu, on sous-entend de fait qu'une ligne doit être suivie, ce qui relève pour moi de l'idéologie stalinienne ou, paradoxalement, de l'intégrisme religieux.
Bertrand Vergely : Parce que la gauche a mauvaise conscience. Sentant que les réalistes n’ont pas tout à fait tort avec leur réalisme et se sentant morveuse, au lieu de se remettre en question, celle-ci n’hésite pas à flétrir ceux qui la critiquent pour se dédouaner et apparaître comme victime. Il s’agit là d’une attitude infantile. Malheureusement très courante de la part de la gauche, qui n’en finit pas de traîner une interminable adolescence.

Quels risques prend-on justement à tomber dans la caricature ?

Jean-François Kahn : Le risque est déjà pour la gauche d'oublier ses rêves sur le plan économique et social en s'enfermant dans une lutte antifasciste pour continuer à jouer sur des marqueurs de gauche. Le problème est qu'à trop souffler sur les braises on finit par raviver les flammes.  
Yves-Marie Cann : Il n’existe pas un profil type du participant à « La Manif pour Tous ». Comme toujours pour ce type de démonstration de force, l’hétérogénéité des profils rencontrés rend difficile ce type de travail. L’influence de la sphère catholique pratiquante me semble toutefois incontestable, de même que l’ancrage politique à droite des manifestants. Il serait toutefois particulièrement excessif de les classer à l’extrême droite même s’il peut exister des intérêts communs sur la thématique de la famille. Nous sommes ici face à la mobilisation d’une frange conservatrice de la société, qui a toujours existé, mais que l’on n’avait pas l’habitude de voir dans la rue.
Bertrand Vergely : On court le risque de faire régresser le débat politique en régressant soi-même. En rabaissant ses adversaires la gauche ne se grandit pas. En flétrissant les autres, elle se flétrit elle-même. Il existe une vielle pratique à gauche qui consiste à traiter de « réac », de « facho » et parfois de « nazi » quiconque n’est pas d’accord avec elle. Et quand elle dit à quelqu’un que ce qu’il dit est de droite, tout est dit. C’est un verdict sans appel. À force de jouer à ce petit jeu terroriste, la Gauche a épuisé la vice intellectuelle et morale de ce pays. Créant le « politiquement correct », elle n’a pas généré un public qui pense mais une masse qui se soumet à ses diktats par crainte de lui déplaire et, en lui déplaisant d’être traité de « réac ». La vraie gauche avait jadis une certaine classe intellectuelle et morale. Elle avait de l’allure. Aujourd’hui, elle a perdu tout éclat en transformant le peuple qui pense en un troupeau conformiste qui a peur de ne pas paraître de gauche

La droite, en refusant de se positionner clairement vis-à-vis de ces mouvements et en se refusant à les canaliser et à organiser leur message, joue-t-elle un jeu particulièrement dangereux ?

Jean-François Kahn : Ce débat est particulièrement compliqué pour la droite sur le plan de l'identité politique. Des hommes comme Alain Madelin, clairement de droite, se retrouveraient à la gauche de la gauche sur le plan sociétal (immigration libre, mariage pour tous…). L'UMP ne pense pas comme un seul homme sur de tels sujets entre les ultra-libéraux, les modernistes modérés et les conservateurs catholiques.
Yves-Marie Cann : Face à ce type de mobilisation, la droite se trouve placée en porte-à-faux face à une frange très conservatrice, et d’autres courants beaucoup plus ouverts ou pour le moins modérés sur les questions de société. N’oublions pas que si un certains nombre de dirigeants UMP ont défilé avec « La Manif pour Tous » en 2013, d’autres ont publiquement pris leurs distances avec cette initiative. Une éventuelle synthèse s’annonce donc difficile et il n’est pas acquis que les responsables de droite aient un intérêt politique à trop s’investir sur ce terrain là qui, rappelons-le, n’est au cœur des attentes des Français qui attendent avant tout des résultats sur le front de la relance économique et celui de la lutte contre le chômage.
Bertrand Vergely : Quand la droite ne court pas derrière la gauche pour lui voler ses idées, s’imaginant qu’elle va bientôt devoir gérer les affaires du pays, elle essaie de ne pas trop froisser ses adversaires ni l’opinion. Parfois, on débouche sur des situations surréalistes, certains politiques de droite ayant moins de bon sens que des politiques de gauche. 

Le débat sur la PMA et la GPA illustre assez bien la tension actuelle, "pros" et "antis" se renvoyant systématiquement des invectives plutôt que des arguments. Comment expliquer le manque de médiation politique et intellectuelle sur un sujet aussi polémique ?

Jean-François Kahn : On trouve dès le départ une ambiguïté sur un tel sujet puisque la gauche semblait osciller entre abandon et report du projet. Pour ce qui est du manque de médiation autour du débat, on peut rappeler que c'est un problème récurrent à toutes les grandes questions politiques de ces dernières années. Rappelons-nous le débat passionné et souvent caricatural autour de la Constitution Européenne en 2005.
Yves-Marie Cann : La violence des débats et la propagation de rumeurs en tous genres doit beaucoup à la démonétisation de la parole publique en général et de la parole politique en particulier. La défiance à l’encontre de nos élites et de nos gouvernants favorise aujourd’hui une « hystérisation » du débat public. Opposer par un jugement moral une France « ouverte et moderne » à une France « en retard et conservatrice » présente un risque politique certain dans une société de plus en plus fragmentée, dont le pacte social est fragilisé. Il en va de la responsabilité des dirigeants politiques d’apaiser ces tensions et de renouer le dialogue avec l’ensemble des composantes de notre société.
Bertrand Vergely : Il y a un manque global de réflexion lié à une crise de l’intériorité. L’homme de nos sociétés étant devenu un homme extérieur, il est fatal que l’invective domine. Si l’on était plus intériorisé qu’on ne l’est, quantité de problèmes et de drames que nous connaissons aujourd’hui n’existeraient pas.

Autre champ de bataille, la désormais fameuse théorie du genre qui nourrit chez les pros comme chez les antis, ainsi que le déplore Jean-Claude Guillebaud dans La Vie (voir ici), son lot d'amalgames et d'inquiétudes après l'utilisation d'arguments souvent jusqu'au-boutistes. Comment expliquer que les arguments plus modérés, y compris défendus par une partie de la droite, aient tant de mal à se faire une place dans le débat ?

Jean-François Kahn : A partir du moment où les arguments en question ne surfent pas sur du pur fantasme (masturbation à l'école, sexualité en primaire…) mais reposent sur une analyse de la réalité je ne vois effectivement pas en quoi cela poserait problème de les écouter plus sereinement. Par exemple, ceux qui défendent l'idée que l'école n'est pas le lieu de l'enseignement de telles théories n'ont effectivement aucune raison d'être bâillonnés, même s'ils est exagéré de dire qu'il y a aujourd'hui une véritable censure autour de leurs arguments. Les réactionnaires, contrairement à ce que l'on entend souvent, savent faire entendre leurs voix, et la récente reculade de Manuel Valls sur la PMA-GPA en est la parfaite illustration.
Yves-Marie Cann : Le débat sur la « théorie du genre » est symptomatique de cette « hystérisation » du débat public en France. Quels que soient les arguments avancés par les uns et les autres, deux France se font face, s’invectivent mais ne dialoguent plus. Face à ces deux camps, la majorité du public n’y comprend rien. Or les questions de société, quelles qu’elles soient, nécessitent un minimum de consensus pour préserver notre pacte social. Sur ce sujet, les amalgames sont nombreux et parfois intentionnellement malhonnêtes (il n’existe d’ailleurs pas de « théorie du genre » mais des « études de genre », un courant de recherche universitaire) mais on pourrait aussi reprocher à une partie de nos dirigeants de ne pas faire suffisamment preuve de prudence et de pédagogie en s’emparant de tels enjeux… hautement sensibles !
Bertrand Vergely : Je ne sais pas ce que pensent les catholiques modérés. Je pense que si nous étions plus chrétiens que nous le sommes, les questions sociétales liées à la sexualité trouveraient leur réponse. Les hommes et les femmes vont souvent chercher dans le sexe ce que, en fait, ils désireraient trouver en Dieu. D’où des  souffrances sans nom liées à des déceptions, le sexe ne pouvant donner ce que Dieu seul peut donner. Le mariage pour tous est le nom que l’on tente de donner au mariage mystique que l’on rêve d’avoir et que l’on ne ait pas avoir. La France réglera ses problèmes sociétaux quand elle retrouvera son axe spirituel en cessant de s’égarer comme elle le fait dans la tragi-comédie des droits que l’on revendique ou que l’on distribue. 

Un président sous perspective négative


François Hollande, lors de ses voeux puis de la conférence de presse du 14 janvier, a annoncé un tournant à 180 degrés de sa politique économique. Il a prononcé l'acte de décès de la stratégie appliquée depuis son élection, qui a provoqué un désastre sans précédent depuis la relance à contre-courant de 1981. La France, comme vient de le souligner le FMI, passe à côté de la reprise des pays développés, l'activité stagnant à moins de 1 % alors qu'elle est réévaluée partout ailleurs (2,8 % pour les États-Unis, 2,4 % pour le Royaume-Uni, 1,8 % en Allemagne). Loin de s'inverser, la courbe du chômage continue à progresser et atteindra en 2014 plus de 11 % contre 5 % en Allemagne, 6 % aux États-Unis et 7 % au Royaume-Uni. En dépit d'un choc fiscal de 3,5 % du PIB en trois ans, la dette publique dépassera 95 % du PIB fin 2014.
Après vingt mois placés sous le signe du déni, le quinquennat de François Hollande a commencé en janvier 2014. Mais il risque de s'achever très vite si le tournant de la compétitivité échoue. Les conditions de son succès sont au nombre de quatre : la cohérence de la nouvelle ligne ; son application rapide via une batterie de mesures opérationnelles ; la mobilisation des forces économiques et sociales ; et un changement de gouvernement, car nul n'a jamais engagé un programme de redressement avec les responsables de la faillite. Force est de constater qu'aucune de ces conditions n'est pour l'heure remplie.
Pour ce qui est de la ligne stratégique, la valse hollandaise a repris dès le 15 janvier, selon sa chorégraphie habituelle : un pas dans la bonne direction, un demi-tour à gauche, deux pas en arrière. Le changement de cap n'était pas plus tôt annoncé que la litanie des voeux a fourni l'occasion d'autant de renoncements : les baisses de dépenses excluent l'éducation, les fonctionnaires qui se sont vu promettre par le Premier ministre que les réformes ne se feraient pas "sur leur dos", les départements, qui - Corrèze oblige - ont été sanctuarisés. L'indispensable baisse des impôts a été annoncée pour 2015, avant d'être soumise à un feu roulant de conditions suspensives concernant la croissance et les baisses de dépenses qui la réduisent à un voeu pieux. Enfin, la réforme du marché du travail est mort-née avec le refus de toucher aux règles de l'assurance-chômage afin d'amadouer les syndicats.
La plus grande confusion préside à la préparation du plan opérationnel. Le flou est à son comble pour ce qui est du pacte de responsabilité. Le financement des 30 milliards de baisses de charges correspondant aux cotisations familiales acquittées par les entreprises reste inconnu. Les contreparties demandées aux entreprises répondent à une logique purement politique et sont irréalistes compte tenu de leur situation, marquée par l'effondrement historique de leur taux de marge (27,7 %), les sureffectifs (200 000 à 250 000 personnes), la stagnation de l'activité, et par une fiscalité qui reste dissuasive. Les baisses de dépenses sont dans les limbes, dans leur montant comme dans leur répartition.
Orgie. L'objectif est limpide : les dépenses publiques qui s'élèvent à 1 125 milliards d'euros doivent être diminuées de 50 milliards en trois ans pour être ramenées à 1 075 milliards en 2017. Les chiffres avancés sont trompeurs, car ils comptabilisent, comme dans le budget de 2014, la moindre progression des dépenses en économies ; par ailleurs, ils intègrent des mesures déjà annoncées dont la réalisation est très aléatoire. Enfin, l'improbable "Airbus de la transition énergétique" se heurte frontalement tant au caractère malthusien des objectifs retenus par la France (la réduction de moitié de la consommation d'énergie d'ici à 2050 et la diminution de la part du nucléaire de 75 à 50 % de la production d'électricité) qu'à la divergence radicale de la France et de l'Allemagne en matière de bouquet énergétique, de réseaux, de fonctionnement du marché européen et de contenu de la transition énergétique.
Du point de vue des forces politiques et sociales, François Hollande se trouve dans la situation paradoxale de n'être soutenu que par le patronat, tandis que syndicats et opposition misent sur son échec. Un échec dont la probabilité est renforcée par le contraste entre la nouvelle donne économique et l'immobilisme politique. Le symbole en est donné par le Conseil stratégique de la dépense publique, qui réunit tous ceux qui ont orchestré l'orgie de dépenses et d'impôts supplémentaires. Comment peut-on attendre du ministre du Budget qu'il diminue les dépenses alors qu'il nie la responsabilité de la hausse des impôts dans l'effondrement de la croissance et les 11 milliards d'euros de moins-values fiscales en 2013 ? Qui peut croire que le ministre du Travail, qui a promis l'inversion de la courbe du chômage par la seule multiplication des emplois aidés dans le secteur public, parviendra à convaincre les entreprises d'embaucher ? Qui est plus mal placée pour améliorer l'efficacité des services publics que la ministre de la Réforme de l'État, qui a supprimé le jour de carence des fonctionnaires qui avait pourtant réduit l'absentéisme de 40 % et économisé 160 millions d'euros ?
L'agence Moody's exprime parfaitement les doutes que concentre la France, qui est plus que jamais l'homme malade de l'Europe, suscitant l'inquiétude de ses citoyens, des marchés financiers, de nos partenaires et de nos alliés. La notation Aa1 est maintenue sous perspective négative, avec l'annonce d'une dégradation prochaine si le pacte de responsabilité n'est pas mis en oeuvre ou si la dette dérape vers 100 % du PIB. Cette stabilité résulte uniquement de facteurs extérieurs : le faible niveau des taux d'intérêt en raison des politiques monétaires expansionnistes des États-Unis et du Japon ; la réduction des tensions financières dans la zone euro, qui réduit l'exposition aux dettes des pays périphériques. En revanche, Moody's souligne l'aggravation des faiblesses propres de notre pays : la chute de la compétitivité, de l'innovation et des exportations, donc de la croissance potentielle ; la dégradation structurelle des finances publiques du fait de la dérive des dépenses et du refus de l'impôt lié à une fiscalité excessive ; l'absence de réforme du marché du travail, la faiblesse de la concurrence sur les marchés des biens et services ; enfin, la montée de la violence politique et sociale.
La clarification peine à s'inscrire durablement dans les mots et plus encore à se traduire dans les actes. Son plus grand ennemi est François Hollande, du fait du rapport biaisé qu'il entretient avec la réalité. Dans l'ordre de la politique et du symbole qui est le sien, il pense avoir fait l'essentiel en changeant de discours. Dans l'ordre de l'action et de l'histoire, tout reste à faire. Mais peut-il vraiment le faire alors qu'il en récuse l'existence ?

Les patrons étrangers ne comprennent toujours pas ce que veut faire François Hollande


Le président de la République a reçu hier après-midi une délégation de 50 patrons d’entreprises étrangères installées en France pour leur expliquer ce qu'il entend mettre en œuvre pour rendre la France plus désirable. Et bien, le résultat n’est guère probant.
Après deux heures d’explication dans les salons de l’Élysée , les présidents des filiales de sociétés étrangères installées en France ou des filiales de grands groupes  américains ou allemands  n’ont pas compris toutes les subtilités de la politique économique pro-entreprise voulue par François Hollande. Cette réunion avait pour but de préparer les travaux du conseil de l’attractivité qui doit se réunir le 17 février et dont la mission est de comprendre pourquoi les investissements étrangers se font plus rares, et de mettre au point des mesures de réforme pour que les étrangers aient envie de s’installer chez nous.
Ce haut conseil de l’attractivité n’est pas nouveau. Il avait été créé autrefois par Jean-Pierre Raffarin, mais il ne s’était jamais mis au travail. Depuis, deux évènements ont eu lieu. D'abord, on s’est aperçu que les investissements étrangers étaient en chute libre. Quand un américain cherche à venir en Europe, ce n’est pas en France qu'il pose ses valises, mais à Londres, à Berlin, à Rotterdam ou même à Madrid. Et de moins en moins  à Paris.
Ensuite,  au mois de décembre quelques 50 patrons d’entreprises internationales sont venus dire au président de la République  qu’ils ne savaient plus quoi raconter à leur direction générale pour les empêcher de désinvestir la France. A l’époque, certains d’entre eux avaient même été invités à l’Élysée pour  échanger sur le thème de l’attractivité.
Ce climat, ajouté au lobbying des patrons français, ajouté aux chiffres catastrophiques de l’emploi, a sans doute décidé le président de la République à développer un nouveau discours de politique économique. Un discours pro-business, un discours de compétitivité fondé sur une amélioration de la productivité, de l’offre, de l’innovation, de la baisse des charges, de la réduction des dépenses publiques et du même coup d’une meilleure cohésion européenne.
Ce discours-là a été plutôt bien accueilli par les milieux patronaux. Le chef de l’État voulait donc dire aux étrangers qu’il avait été sensible à leurs arguments, qu'il s’en était inquiété  et qu’il allait leur apporter  toutes les précisions  utiles.
Le problème, c’est que l’information complémentaire  est mal passée. Les patrons étrangers n’ont pas eu de réponses aux questions qu’ils continuent à se poser et qu’ils doivent transmettre à leurs état- majors de New-York, Seattle, San-Francisco ou Dallas.
Premier point : Le monde des affaires achète des deux mains et le diagnostic, et le discours de politique de compétitivité. Cependant, il y a un second point…
Deuxième point : Le monde des affaires ne peut disposer d’un calendrier d’application des baisses de charges  et des réductions de dépenses publiques. Le président de la république ne les a pas rassurés sur ce point. Trop flou.
Troisième point : Le montant des charges et des impôts ne les gêne pas a priori. Ce qui les gêne, c’est l’instabilité fiscale et sociale. C’est l’accumulation des normes et des procédures, leur caractère souvent contradictoire et leur lourdeur bureaucratique.
Quatrième point, plus grave : Les patrons étrangers s’interrogent sur la capacité politique du gouvernement à faire passer ces réformes. Le président n’a pas de majorité, et l’opinion publique française est tellement braquée, tellement épuisée, qu'elle peut refuser de se soigner .
Un peu comme le malade dont la maladie est guérissable, mais qui n’a ni l’envie, ni le courage de supporter le traitement. Dans ces conditions, on voit mal comment la France pourrait améliorer son pouvoir d’attractivité.

Valérie Trierweiler partie, un boulevard pour Ségolène Royal?


Le départ de Valérie Trierweiler rend moins impossible l'arrivée de Ségolène Royal au gouvernement. L'ex-candidate à la présidentielle, le sait, qui se sent aujourd'hui libérée. 
"Moi aussi, j'ai été paparazzée ! Mais comme c'est passé dans France-Dimanche, personne ne l'a remarqué..." Ségolène Royalen rit encore. Elle raconte l'anecdote à quelques proches, le 14 janvier, aux Nautes, un bar guinguette en bord de Seine, sur le quai des Célestins, en face de l'île Saint-Louis.  

Ce soir-là, le cabinet de Dominique Bertinotti a préparé, sur ses deniers, un anniversaire surprise à la ministre déléguée à la Famille, qui vient d'avoir 60 ans. Royal est de la fête, souriante, détendue, encore bronzée d'un séjour à l'île Maurice, où elle a passé le réveillon avec ses enfants ­ "Ségolène, tu es resplendissante!" lui lance Marisol Touraine
La ministre de la Santé n'est pas la seule à le penser : "Elle est vraiment belle", apprécient à mi-voix plusieurs participants en la regardant passer. "Les vacances!" répond l'intéressée, amusée. 
Quelques heures plus tôt, le chef de l'Etat a confirmé devant la presse, dans la salle des fêtes de l'Elysée, que son couple avec Valérie Trierweiler traversait une période difficile. Voici donc celle qui l'a remplacée dans le coeur de François Hollande à son tour trompée, trahie, humiliée publiquement. La vie est douce parfois, lorsqu'elle inflige à vos ennemies le même affront qui vous a anéantie... 

Elle oscille entre liberté critique et devoir minimal de solidarité


Il y a longtemps pourtant qu'entre le président et son ex-compagne la guerre est terminée. Rien n'est simple, mais tout est moins compliqué. Au-delà de l'affection privée, il y a la complicité politique, la même volonté d'accomplir un destin, un langage commun. Hollande sait l'enfer que Royal a traversé après sa débâcle à l'élection législative de juin 2012, le repli, la certitude absolue d'être finie.  
"Ce qui m'a rendu vraiment triste, ce n'est pas le tweet, c'est l'échec de Ségolène", confie le chef de l'Etat à Cécile Amar dans Jusqu'ici tout va mal (Grasset), à propos du soutien public apporté par Valérie Trierweiler à l'adversaire de son ancienne rivale."Paradoxalement, cet événement les a rapprochés, note un élu proche de la présidente de la région Poitou-Charentes. Hollande était sincèrement touché par la détresse de Royal." 
Après l'accession de son ancien compagnon à la tête de l'Etat, l'ex-candidate à l'élection présidentielle, perchée sur une ligne de crête, veut osciller entre liberté critique et devoir minimal de solidarité. Finalement, c'est surtout la critique qui l'emporte : certes, Royal soutient la fermeté du gouvernement dans l'affaire Leonarda à l'automne 2013, comme elle a salué, un an plus tôt dans Le Monde, "les bonnes décisions d'urgence et les mesures courageuses pour réduire les déficits".  
Mais, dès cette époque, elle invite l'exécutif à accélérer les réformes ; en mai 2013, dans Le Monde encore, elle fustige "le temps perdu [...], l'inertie depuis un an", puis dénonce la méthode du Premier ministre lors de l'adoption de la loi sur le mariage pour tous ; en juillet, elle s'oppose à la contribution climat énergie proposée par le ministre de l'Ecologie, Philippe Martin; en novembre, elle se montre hostile au projet de loi de lutte contre la prostitution. Bref, Ségolène Royal ne se laisse pas oublier, même si elle reste ostracisée à l'Elysée : pas question qu'elle y mette les pieds, son ancienne rivale en fait une affaire personnelle. 
A Paris, elle visite l'exposition dédiée au photographe Raymond Depardon et la rétrospective Félix Vallotton ; elle assiste à un concert de la chanteuse Joyce Jonathan, qui partage la vie de son fils Thomas ; elle participe à des dîners, qu'elle organise parfois chez elle, ou qui réunissent ses amis chez les ministres qui la soutiennent, Dominique Bertinotti, Guillaume Garot. Elle reçoit même une invitation qui la surprend, mais qu'elle refuse immédiatement : celle de Valérie Trierweiler, qui l'a conviée, le 8 janvier, à la projection du film consacré à Yves Saint Laurent au palais de Chaillot.  
En tout petit comité, elle assiste à la remise de décoration de son vieil ami Jean-Luc Fulachier, directeur des services à la région PoitouCharentes, au ministère de Marylise Lebranchu, aubryste convaincue. Elles ont été de farouches adversaires, mais, ce jour-là, l'atmosphère est chaleureuse, les discours sont amicaux. En politique aussi, les pages se tournent. 

C'est la seule socialiste à gagner encore des points dans l'opinion

"Ségolène est libérée de son chagrin, allégée du poids des souffrances passées. Elle va bien", résume un proche. Pour autant, même si le départ de Valérie Trierweiler a levé le verrou qui bloquait la première porte, peut-elle entrer au gouvernement ?  
En novembre, invitée de Canal +, Royal assure qu'elle sera prête, "le moment venu". Ses proches invoquent son parcours, les valeurs qu'elle incarne, la voix qu'elle porte ­ le dernier baromètre BVA-L'Express fait d'elle la 9e personnalité politique préférée des Français, la seule socialiste à gagner encore des points dans l'opinion.  
Ses détracteurs, eux, pointent son individualisme, son appétit de médias, sa trop grande liberté de ton : en janvier, elle dénonce encore l'accumulation des hausses d'impôts, après avoir souligné les dangers de la réforme territoriale ; au début de février, en pleine polémique sur la "théorie du genre", elle se démarque du gouvernement via Twitter.  
Ses adversaires redoutent enfin le risque d'une interférence entre vie publique et sphère intime ­ Ségolène Royal est la mère des quatre enfants du président. "C'est une dirigeante d'un très haut niveau, rétorque son ami l'avocat Jean-Pierre Mignard. Si la question privée devait l'empêcher d'accéder à une responsabilité, ce serait une erreur et une injustice terrible." 
"Le bonheur, c'est de continuer à désirer ce que l'on possède", affirmait Ségolène Royal, le 12 janvier, citant saint-Augustin sur le plateau de Laurent Delahousse (France 2). Ce jour-là, quarante-huit heures après le scoop de Closer, la présidente de région ne pensait sûrement pas à elle. Car, à titre personnel, elle a tant de choses à désirer qu'elle ne possède pas encore... 


Investissements : François Hollande au chevet du « site France »

Le chef de l'Etat reçoit aujourd'hui une délégation de patrons d'entreprises étrangères installées en France.
Il présidera le Conseil de l'attractivité le 17 février.


Sa seule prise de parole sera pour présenter, à Paris, le plan Cancer 2014-2019. Mais François Hollande a aujourd'hui un autre rendez-vous important, qu'il a d'ailleurs pris soin d'inscrire à son agenda officiel, pour montrer à la fois qu'il est à la manoeuvre et prend cette affaire très au sérieux. Le président reçoit en milieu d'après-midi, à l'Elysée, une délégation du « Manifeste des entreprises étrangères installées en France ». Une réunion de préparation avant la tenue, le 17 février, du premier Conseil de l'attractivité depuis le début du quinquennat.
Ce Manifeste des entreprises étrangères avait pris la forme d'une tribune publiée le 19 décembre dans « Les Echos ». Cinquante patrons de filiales de grands groupes internationaux y tiraient la sonnette d'alarme, expliquant : « Depuis quelques années, nous avons de plus en plus de mal à convaincre nos maisons mères d'investir et de créer des emplois en France […] Il ne saurait y avoir de rebond sans confiance. » Le texte a fait grand bruit et a participé à la prise de conscience par François Hollande de la nécessité d'intensifier sa main tendue aux patrons en ce début d'année. C'est le 14 janvier, lors de sa conférence de presse, que le chef de l'Etat a reparlé du Conseil de l'attractivité. Cette instance, créée par Jean-Pierre Raffarin en 2003, devait initialement se réunir à la fin du premier semestre 2013, mais la date avait été repoussée à plusieurs reprises, la réflexion n'étant pas assez avancée. « Cela permet aujourd'hui d'intervenir sur la base de premiers résultats », plaide un proche du président. « Nous n'avons ni perdu de temps ni oublié le sujet. Le Cice, la simplification, c'est de l'attractivité », insiste un ministre important.
L'objectif affiché est très ambitieux. « Rendre la France plus désirable », résume-t-on à l'Elysée. L'exécutif promet des mesures pour faciliter l'accueil des investisseurs étrangers (avec un parcours administratif simplifié pour les cadres étrangers et leur famille), renforcer l'attractivité des universités, simplifier les procédures douanières (notamment portuaires) ou encore réorganiser les différents dispositifs de soutien public pour promouvoir la France et ses entreprises à l'étranger.

Implantations en recul

Le gouvernement, qui mise aussi sur son pacte de responsabilité et les Assises de la fiscalité des entreprises, s'est fixé pour objectif d'accroître de 40 % le nombre d'investissements étrangers d'ici à 2017, avec un millier de décisions ciblant annuellement la France. Et d'accueillir chaque année 300 entreprises non encore implantées sur le territoire. « La France a tous les atouts pour réussir, martèle François Hollande. Si vous connaissez des entreprises qui hésitent entre plusieurs pays, dites-leur que c'est en France qu'il faut venir », a-t-il lancé lors de ses voeux aux ambassadeurs étrangers.
Car si le « site France » attire toujours (20.000 sociétés sous contrôle étranger y opèrent), il est en perte de vitesse (lire ci-contre). Après avoir cédé son rang de deuxième terre d'accueil des investissements étrangers en Europe en 2011, la France a décroché des leaders britannique et allemand en 2012, selon le dernier baromètre du cabinet Ernst & Young. Le nombre de projets d'implantations internationales a chuté de 13 % dans l'Hexagone alors qu'il continue de progresser outre-Manche et, surtout, outre-Rhin. Quelque 10.500 créations d'emplois sont associées à ces projets. Un nombre en baisse, cette fois, de 20 %.

François Hollande : sa cote de popularité chute de nouveau de trois points


Le président de la République subit une forte baisse chez les sympathisants d'Europe Ecologie-Les Verts et du Front de Gauche.
Le début d'année s'avère être très difficile pour François Hollande. Récemment malmené par le recul gouvernemental sur la loi famille, voilà qu'un nouveau sondage vient l'enfoncer. Ainsi, une étude Ifop-Paris Match vient annoncer que la cote de popularité du président de la République subit une baisse de trois points. Ainsi, seulement 23% des personnes interrogées approuvant son action dans le tableau de bord politique. Le chef de l'Etat égale ainsi son plus bas niveau depuis le début de son quinquennat, d'après l'institut de sondage qui ajoute que "le virage de sa politique économique, suggéré par l'annonce du pacte de responsabilité, semble avoir effrayé ses partisans, à l'extérieur comme à l'intérieur de la majorité présidentielle."
Ceux qui y croient encore...
Dans le détail, le constat est encore plus inquiétant puisque quelques 30% des sympathisants d'Europe Ecologie-Les Verts approuvent l'action du président de la République, soit une chute vertigineuse de 11 points. En outre, les sympathisants du Front de Gauche ne sont que 25% à aller dans la direction de François Hollande, soit une lourde baisse de 14 points. Par ailleurs, 49% des personnes sondées ont jugé que le chef de l'Etat défend bien les intérêts de la France à l'étranger, soit une baisse de 5 points.
Ce sondage a été réalisé du 31 janvier au 1er février auprès d'un échantillon de 1.007 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

La détresse des quotidiens


Tous les quotidiens nationaux qui déclarent leurs chiffres à l’OJD (office de vérification de la diffusion au service des annonceurs), sauf La Croix et Les Echos, ont vu leur diffusion payante chuter en 2013.Libération (- 14,9 %) et L’Equipe (- 11,44 %) ont le plus perdu, talonnées par Aujourd’hui en Franceet Le Parisien (entre 9 et 10 %). Le Monde recule de 4,4 % et Le Figaro de 1,88 %.
Mais ce qu’il y a de beaucoup plus intéressant, c’est de voir quelle est la part de « vente aux tiers » comprise dans la diffusion totale payante. Pour Le Figaro, à près de 100 000 exemplaires achetés (à tarif réduit, mais c’est toujours ça !) par les compagnies aériennes, banques, hôtels qui mettent le journal à disposition des clients, elle avoisine les 43 % – et rien n’est dit sur les acheteurs institutionnels : administrations, municipalités, institutions représentatives ;
Pour Le Monde, cette « vente aux tiers » représente un quart de la diffusion papier. Et pour Libération, c’est carrément 50 %, avec des chiffres en hausse qui atteignent 33 225 exemplaires sur 66 887 exemplaires vendus par jour en décembre dernier. La Croix ne « place » ainsi que 5 000 exemplaires chez les « tiers » sur une diffusion totale de 85 000 en décembre, deux chiffres en baisse depuis janvier 2013 (7 000 et près de 91 000 respectivement).
Il va de soit  que la distribution des journaux par spps et mlp n'arrange rien.

Oui, la presse quotidienne va mal, très mal.