TOUT EST DIT

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samedi 9 avril 2011

Le cinéaste américain Sidney Lumet est mort

Le cinéaste américain Sidney Lumet, qui avait notamment réalisé "Douze hommes en colère" et "Un après-midi de chien", est décédé samedi à son domicile de New York à l'âge de 86 ans des suites d'un cancer, a annoncé le New York Times.

Selon la belle-fille du réalisateur, Leslie Gimbel, citée par le quotidien, Sidney Lumet souffrait d'un cancer lymphatique. Sidney Lumet, né à Philadelphie en 1924 et qui "préférait les rues de New York à Hollywood" selon le New York Times, avait commencé sa carrière de réalisateur de cinéma en 1957 avec "Douze hommes en colère", un drame judiciaire avec Henry Fonda.

Trois petits cochons… ou quatre

C’est promis, juré, craché : le Portugal sera le dernier pays à avoir besoin d’une aide extérieure pour faire face à son endettement. L’Espagne s’en tirera seule. Sous-entendu : la crise de l’euro est maîtrisée.

C’est faux. Rien, sinon la tête qu’il enfonce dans le sable, ne permet à Alfredo Perez Rubalcaba, le numéro 2 du gouvernement de Madrid, de prétendre que « l’économie espagnole est devenue un mur indestructible ». Les Grecs et les Irlandais avaient affirmé avec la même force qu’ils n’auraient jamais besoin du soutien des Européens et du FMI. Les Portugais refusaient une aide la semaine dernière encore. Ils l’ont demandée en catastrophe mercredi. Les serments d’un jour ne sont pas ceux du lendemain…

Les Espagnols sont le domino suivant. Il serait stupéfiant de voir les marchés, qui ont imposé des taux usuraires à Athènes, Dublin et Lisbonne, renoncer à faire de même pour Madrid, alors même que la protection européenne soustrait pour le moment les trois premières proies à leur voracité. À Bruxelles, on parle de Pigs, acronyme anglais de « Portugal, Irlande, Grèce et Espagne », pour marquer l’appartenance des quatre pays à la « périphérie » européenne. C’est très bien trouvé : pig, en anglais, signifie aussi « cochon », ce qui nous mène droit au conte enfantin popularisé au cinéma par Walt Disney. Le loup de la finance a déjà obligé trois petits cochons à chercher refuge dans la grande ferme commune. Il va immanquablement se retourner contre le quatrième.

Hélas pour eux, les trois premiers petits cochons grec, irlandais et portugais, sont loin d’être sauvés. Le Fonds de soutien n’est qu’un paravent qui permet de les cacher, provisoirement, à la vue du prédateur. Un jour ou l’autre, il leur faudra rembourser les emprunts qu’ils accumulent et ils en seront incapables, malgré les énormes sacrifices qu’ils consentent. Car la réalité est moins drôle que la fable : en échange d’un abri très hypothétique, les petits cochons coursés par le loup de la finance sont obligés de se saigner aux quatre veines, ce qui les affaiblit au lieu de les muscler. Si encore, l’histoire promettait de se terminer favorablement… Mais on ne voit pas par quel miracle le loup se transformerait en agneau, surtout en cette période. Les Européens sont tous endettés, et ceux qui se croient à l’abri aujourd’hui pourraient bien devenir le gibier de demain. L’euro est un refuge sans

Les Français s'attendent à une hausse des impôts après 2012

Une très large majorité de Français (88 %) pensent que des hausses d'impôts auront lieu après l'élection présidentielle de 2012, quel que soit le candidat élu, selon un sondage Ifop pour Sud Ouest Dimanche.

43 % des sondés jugent ces hausses certaines, 45 % les tiennent pour probables, tandis que 11 % pensent qu'aucune hausse des prélèvements n'interviendra après 2012, selon les résultats de l'enquête. Selon l'Ifop, "ces chiffres massifs et sans équivoque dénotent en creux la maturité de l'opinion sur les questions économiques et fiscales mais également un relatif pessimisme ambiant".
Une large majorité de Français "appréhendent l'hypothèse d'une hausse des impôts avec fatalité, conscients (...) de l'état des finances publiques et soucieux de voir la dette diminuer", analyse l'institut de sondage même s'"il ne semble faire aucun doute qu'une part de résignation apparaît à travers" les résultats de l'enquête.
Par ailleurs, l'enquête ne met en évidence aucun clivage au sein des sondés : la possibilité que des hausses d'impôts interviennent après 2012 est envisagée par 85 % des moins de 35 ans comme par 89 % des personnes âgées de 35 ans et plus et par les sympathisants de droite (90 %) comme de gauche (86 %).
La question, pour les candidats, portera donc "sur qui produira l'effort fiscal supplémentaire" plutôt que sur la légitimité d'une hausse des prélèvements, relève l'Ifop qui rappelle que, dans un de ses récents sondages, pour L'Humanité, 64 % des Français se disaient opposés à une baisse de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

L'homme qui va piquer la faucille


Le PCF franchit le Rubicon. Sa direction nationale le suggérait. Autre chose était d'exprimer publiquement, fût-ce en forme de « préférence », un changement stratégique aussi radical pour un parti qui, depuis le programme commun de 1974, défendait ses couleurs à chaque présidentielle. Il devrait se ranger en 2012 derrière un non-communiste - et même, pour bien mesurer la portée du symbole, ex-trotskiste et ex-socialiste - sous la bannière du Front de gauche. Derrière ce choix qui n'est pas pris de gaieté de coeur - les gros bataillons du Front de gauche sont fournis par le PCF - , l'acceptation du principe de réalité. Il encourait le risque que l'émiettement du paysage à gauche, devant la montée de Jean-Luc Mélenchon, l'habile et éruptif tribun aux colères talentueuses, n'aggrave son cas. Son déclin se double d'une impasse idéologique : il est devenu un parti protestataire dans un espace, à gauche de la gauche, hyper-concurrentiel. Ses dirigeants sont aussi conscients du phénomène de personnalisation qu'induit ce scrutin. Or, le parti ne compte aucun leader emblématique, capable de « cliver » et d'entraîner. Ce capital de popularité, sinon de provocation, il entend le trouver chez Jean-Luc Mélenchon, quitte à subir ses foucades et un populisme qu'il ne prise guère. L'accord, sous conditions, se veut gagnant-gagnant : au PCF les investitures aux législatives ; à la guest-star la tribune de l'élection majeure. Ce faisant, le PCF est peut-être en train de signer son arrêt de mort - en tout cas celui des orthodoxes - en se diluant dans un cartel dont le seul ciment est la présidentielle. Le ciment à prise rapide est-il le plus résistant ?

Pas seulement le Portugal !

Après l’Irlande (85 milliards d’euros dont 35 pour les banques), le Portugal avec 80 milliards ! Les optimistes prétendront sous des «ouf» de soulagement que le Fonds européen de stabilité financière (FESF) destiné à ressouder les maillons faibles de la zone euro fonctionne. Au prix, il est vrai, d’une «suraustérité» pour les pays concernés au détriment de leur croissance, donc de l’emploi, avec une taille sévère dans tous les budgets sociaux. En quelque sorte, le prix à payer pour garantir l’euro des plus riches…

Ces perspectives peu réjouissantes pour les Portugais et les Irlandais montrent déjà les failles du système. Il relève du bricolage, la grande spécialité d’une Europe navigant à vue sans perspectives à long terme, et pas seulement dans le domaine monétaire. En effet, qui peut affirmer que le Portugal anémié pourra tenir ses engagements dans les trois ou cinq ans pour les prêts cautionnés par le FESF (dont la France à hauteur de 21 %) ? Dans une conjoncture internationale des plus incertaines avec l’alourdissement des factures énergétiques, de surcroît soumise aux soubresauts géopolitiques ?

Même à coups de milliards, ce fameux FESF n’est qu’un emplâtre, un analgésique local qui calme momentanément les vrais maux dont souffre la monnaie unique, et pas seulement via le Portugal ou l’Irlande : l’absence d’un vrai gouvernement économique, du moins dans l’Euroland, avec une politique monétaire plus dirigiste et plus solidaire. L’Allemagne, première de la classe, n’en veut pas.

Un autre immédiat fait frémir : le mauvais exemple grec. Sauvée in extremis l’an dernier sous un mécanisme différent du Fonds de stabilité financière, la Grèce piétine dans une sombre impasse. La restructuration de sa dette est à l’ordre du jour. Or, dans ce rééchelonnement, les pauvres banques et non moins pauvres (!) fonds d’investissement privés laisseront forcément des plumes ! Un cauchemar pour l’euro et ses États qui perdraient une bonne part de leur crédibilité auprès des agences de notation… Peut-être même certains pays devraient-ils de nouveau renflouer leurs banques trop engagées dans la dette grecque.

Sans changement de cap, la zone euro risque l’éclatement. Tout son fonctionnement, arrêté le siècle dernier à une époque de beau temps, est à revoir. Par exemple, la hausse du taux directeur de la Banque centrale européenne est-elle vraiment opportune ? Elle a été décidée en fonction du règlement de la BCE, obligée de faire face à une inflation de 2,6 % largement importée. Mais cette hausse des taux va inévitablement peser sur une croissance déjà atone, surtout dans les pays fragilisés. De la même façon que pèse le nouveau «pacte de stabilité» autour des consolidations budgétaires, pacte pourtant non contraignant que la France suit aveuglément pour rester dans le sillage de l’Allemagne : selon l’INSEE, il amputerait la croissance française de 0,6 %.

Bref, tout va bien, Madame la Marquise…


Chaleurs

Ni pluie, ni boue, pour les cyclistes de Paris-Roubaix : il fera beau et chaud dimanche sur le nord de la France, comme sur l’ensemble du pays durant tout le week-end. On bat même des records de chaleur en ce mois d’avril, où l’on se découvre de plus d’un fil : les maillots de bain seront de sortie aujourd’hui sur les plages et les pelouses, et les coups de soleil ce soir au rendez-vous. On aimerait en jouir sans arrière-pensée, et pourtant… On nous a tant répété que ces vagues de chaleur annonçaient une catastrophe, et que le réchauffement du climat était une très mauvaise nouvelle. Cette semaine encore, des dizaines de délégués du monde entier se sont retrouvés à Bangkok pour constater qu’ils n’étaient d’accord sur rien... Mais bon, laissons-là nos angoisses millénaires, attendons lundi pour en reparler - car il pourrait bien pleuvoir.

De la dictature à la démocratie


Presque tout le monde a été surpris par la soudaineté des révoltes égyptiennes et tunisiennes, ainsi que par leur rapide propagation dans le Moyen-Orient.

Ces évolutions ont été attribuées, au moins en partie, à l'extension des réseaux sociaux sur Internet. Il est évident que leur pratique a joué un rôle moteur et cela pour une simple raison que feraient bien d'étudier de plus près tous les pratiquants du pouvoir absolu dans le domaine politique ou dans le domaine social.

Si l'on regarde le fonctionnement des dictatures, on voit qu'elles adoptent une forme pyramidale et qu'elles s'efforcent d'organiser en pyramide la société qu'elles contrôlent. Tout en haut, à la pointe, le chef unique, puis en dessous le parti unique et le syndicat unique avec leurs réseaux de partisans et d'acteurs qui sont, du reste, souvent les mêmes. Ceux-ci reçoivent l'information, les orientations d'en-haut et les diffusent, en bas, aux citoyens. Ces derniers sont considérés comme de simples récepteurs d'ordres qui n'ont ensuite qu'à les appliquer sans discuter ; surtout sans discuter parce que la discussion, l'échange amènent forcément tôt ou tard questions, contestations, voire refus, rejets.

Pour éviter ces inconvénients, le pouvoir, par une police supérieurement organisée, protège ses représentants et partisans, en même temps qu'il leur demande de contrôler les échanges entre citoyens et même de les empêcher. C'est ici que les réseaux sociaux interviennent. Leur diversité, leur complexité, leur instantanéité multiplient contacts, informations, échanges entre tous les membres de la société, du moins entre ceux qui sont « branchés ». Dès lors, les mesures policières sont débordées et ne suffisent pas à endiguer le flot des échanges puis des protestations qui font boule de neige jusqu'à rassembler des foules immenses dans les rues et sur les places publiques. C'est ce qui s'est produit au Caire, place Tahrir.

Vigilance

Tout se passe donc comme si Internet, transformé en explosif, venait torpiller la pyramide dictatoriale à sa base et la faire s'effondrer soudainement. Ces réseaux sont particulièrement dangereux pour le dictateur. Encore faut-il qu'un événement, un fait, fasse surgir l'étincelle et donne à la flamme qui vacille la force de s'élever et de se propager. Cet événement, c'est le plus souvent une atteinte à la dignité qui provoque un drame, comme cela s'est produit avec le petit vendeur de légumes tunisien diplômé qui n'en pouvait plus d'être méprisé et s'est volontairement immolé par le feu. Beaucoup se sont reconnus en lui.

C'est donc l'aspiration au respect, l'exigence de dignité qui, tout à coup, devient essentielle pour ceux qui découvrent qu'ils ne sont pas les seuls méprisés, mais que beaucoup d'autres le sont aussi comme eux, autant qu'eux, parfois plus qu'eux. C'est alors que la révolution se met en marche et balaie le pouvoir.

Ceci est le premier acte, mais le deuxième est toujours à venir. La communication, l'échange, si utiles soient-ils, et l'indignation, si respectable et fondée soit-elle, ne suffisent pas à établir ou rétablir une société démocratique. En effet, Internet peut aussi aider les semeurs de doute, de trouble, les manipulateurs, les faux prophètes

L'acte deux, ce peut être une authentique démocratie, mais une telle instauration est toujours difficile et lente. Les anciens pouvoirs ou les réseaux cachés profitent de ces hésitations. Ils tentent de se reconstituer de nouvelle manière et de reprendre insidieusement le dessus. C'est pourquoi les populations qui se sont libérées de l'oppression qu'elles subissaient doivent rapidement, et ce n'est pas facile, se constituer en organisations pluralistes pratiquant le dialogue pour fixer les objectifs et définir les moyens. Il leur faut aussi se montrer extrêmement vigilantes pour parvenir à leurs fins. Chacun le sait : rien n'est joué d'avance.

Une apostasie confirmée

 
puce_carreSans que l’on paraisse s’en rendre compte, une ère nouvelle risque d’avoir commencé pour le catholicisme en France avec la déclaration de la Conférence des Responsables de Culte (CRCF) dont nous parlions hier.
Nous n’avions pas exagéré : La Croix, dans son éditorial du mercredi 6 avril, nous confirme que la signature de cette déclaration du 30 mars est bien un acte d’adhésion en commun non point à un Dieu mais à une transcendance politique qui dépasse les diverses confessions religieuses pour parvenir à un niveau supérieur, celui des vraies questions.
puce_carreLa gravité exceptionnelle de cette confirmation par La Croix mérite qu’on la lise dans le texte lui-même :
« La déclaration des responsables de cultes publiée la semaine dernière [dans La Croix du 30 mars] témoigne de la capacité des diverses traditions de transcender les appartenances religieuses, de déconfessionnaliser le débat et d’inviter “à la veille de rendez-vous électoraux importants” à affronter les vraies questions. »
La religion catholique est donc transcendée avec les autres, comme les autres « appartenances religieuses », au même titre, inséparablement.
puce_carreA la déclaration d’une telle transcendance le Responsable de Culte Vingt-Trois et le Responsable de Culte Ulrich ont apposé leur signature ès qualités explicitement invoquées de « président » et de « vice-président » de la conférence épiscopale. Ils prétendent engager ainsi l’Eglise de France. Aucun évêque n’a élevé une protestation publique contre cette publique apostasie. Aucun peut-être ne l’a encore aperçue, elle n’apparaît pleinement qu’en joignant ce qu’elle a d’impliqué à ce qu’elle a de déclaré.
puce_carreLe simple fait de se soumettre sans réserve au « pacte républicain » et au « cadre de la République » est une fantastique inversion collective. (Le XXIe siècle s’est clairement engagé tout entier, par ses lois et par ses mœurs, dans une automatique inversion généralisée.) La nature propre de n’importe quelle religion étant de rendre à Dieu un culte sacré, elle se situe forcément au-dessus de tous les « cadres » et « actes » politiques. Sinon, elle abdique son être même, elle n’est plus une religion.
puce_carreMais que dire alors de la religion catholique, que dire de l’Eglise fondée par Dieu pour parler au nom de Dieu et pour lier et délier sur la terre, ayant reçu de Dieu le pouvoir surnaturel et la mission d’enseigner, de baptiser, de conduire au salut éternel !
Concernant les RCF catholiques qui ont signé la déclaration du 30 mars et les évêques qui n’y trouvent rien à redire, Yves Daoudal y voit « le signe que ces gens-là, en fait, ne croient en rien ». En tout cas ils ont déserté l’acte extérieur de la foi.
puce_carreOn dira peut-être que face à une législation et une opinion dominante de plus en plus anti-religieuses, – mais davantage anti-catholiques qu’anti-musulmanes, – c’est une habile tactique de faire avancer la résistance catholique sous le couvert d’une protestation unanime de toutes les religions confondues.
Funeste tactique. Cela fait les déclarations lamentables de religions sans Dieu, ne parlant plus que d’elles-mêmes et… de leur irréprochable républicanisme.