vendredi 23 novembre 2012
Chine: la maison au milieu d'une autoroute
La situation est incongrue, mais ils tiennent tête. Un couple de sexagénaires refuse de quitter son appartement, situé dans la province orientale du Zhejiang, en Chine. Il devait être rasé au profit d'une autoroute, mais l'immeuble, partiellement détruit, se dresse désormais, totalement isolé, au milieu d'une route 2 fois 2 voies.
Les pelleteuses ont rongé le bâtiment de 5 étages, sauf au niveau des fondations au-dessus desquelles se trouve l'appartement de Luo Baogen, 67 ans, et de sa femme de 65 ans. Le couple lutte depuis quatre ans, pour obtenir une compensation d'expropriation supérieure au montant de 260 000 yuans (32 400 euros) offert par les autorités locales de Daxi, a rapporté le journal China Daily.
Expropriations à la chinoise
Bel exemple d'opposition |
"Quelle vision. J'espère qu'ils vont tenir bon", confiait un internaute nommé Guangshen Zhuxiaozi sur Sina Weibo, l'équivalent chinois de Twitter.
D'autres ont apprécié la retenue des autorités, qui n'ont pas envoyé d'hommes de main pour expulser de force le couple, ainsi que cela se fait fréquemment en Chine. "Je note un progrès chez les responsables locaux", a écrit un autre internaute.
La "maison-clou" de Chongqing
Cette "maison clou" fait le tour du web depuis quelques jours. Mais l'image n'est pas nouvelle. Il y a quelques années, la volonté de "faire peau neuve" en Chine, a provoqué de nombreuses expropriations urbaines.En 2007, la "maison-clou" de Chongqing a connu une large couverture médiatique, et fait l'objet de détournements de la part des internautes. Les résidents refusant de quitter leur logement qu'occupait leur famille depuis trois générations. Les promoteurs ont alors creusé tout autour de la maison un trou d'une dizaine de mètres de profondeur, coupant l'eau et l'accès à la maison. Le conflit a duré deux ans avant que l'affaire ne se règle à l'amiable.
Les nano-politiciens
Pourquoi l'exode fiscal n'est pas un mythe
Emmanuel Cotsoyannis, co-fondateur de la start-up Les dîners
d'Eloïse, participait le 12 novembre à la table ronde de clôture de la
Conférence annuelle des entrepreneurs. Une belle journée organisée dans
le grand amphithéâtre de Bercy, avec des discours de Pierre Moscovici
et de Fleur Pellerin. Un rendez-vous important pour ces ministres en
charge de l'Economie et des PME, soucieux de remettre en confiance les
chefs d'entreprise après l'épisode des "pigeons". C'est d'ailleurs bien
parti. Le rapport Gallois sur la compétitivité a été loué par la présidente du Medef, Laurence Parisot. Et, miracle, la séquence gouvernementale qui a suivi n'a donné lieu à aucun couac majeur. Ouf.
Rendez-vous deux jours plus tard dans les bureaux du même Emmanuel
Cotsoyannis, rue Saint-Fiacre à Paris. On y donne le pot d'adieu
d'Hugues Franc, directeur de l'équipe parisienne de Réseau Entreprendre,
une association fondée par André Mulliez qui a fait éclore et épaulé
des milliers d'entreprises en France depuis 1986. Ancien cadre de Cap
Gemini, Hugues Franc est depuis des années un parrain accessible et
efficace pour les créateurs d'entreprises de la capitale.
C'est outre-Atlantique qu'il développera Beeleev, un réseau social
d'entrepreneurs internationaux. La France? Il a jeté l'éponge: "Les grands corps d'Etat ne comprennent pas la réalité entrepreneuriale." Rideau.
Trop d'énarques, trop d'impôts, trop d'instabilité juridique, trop de
mépris, trop de réglementations, trop c'est trop. Comme beaucoup
d'autres, il quitte le pays.
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A LIRE Lindsay Owen-Jones, Paul Loup Sulitzer, François de la
Villardière... Le témoignage en image de ceux qui ont choisi de quitter
la France
Cette fois, il n'y a pas seulement les retraités milliardaires qui
partent. Il y a des start-uppers vedettes, des chefs d'entreprise dans
la force de l'âge, des cadres supérieurs en activité. "C'est comme un sparadrap qu'on arrache: ça commence petit à petit puis, d'un coup sec, tout vient",
constate drôlement Frédéric Quennoz, qui dirige Emile Garcin à Genève:
30% des transactions de cette agence immobilière haut de gamme étaient,
en octobre, le fait de Français. Simultanément, les beaux appartements
de l'Ouest parisien se vident.
Le déni du gouvernement
Charles-Marie Jottras, président de Féau, n'en revient pas: "Cela
fait plus de trente ans que je suis dans le métier et que j'accompagne
des gens qui vendent pour quitter la France, jamais je n'ai vu ça." Sachant que la vente de la résidence principale est le point de non-retour, l'heure est grave.
Combien d'exfiltrations de gros contribuables sont-elles en cours?
Beaucoup, selon Marc Vaslin, avocat spécialisé aux barreaux de Paris,
Genève et Bruxelles, qui officie au cabinet Scotto et traite "un dossier par jour en moyenne". Peu selon Bercy: "Il n'y a pas de mouvement significatif", assure le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, dans Challenges ; "nous n'avons aucun indice d'exil fiscal massif", renchérit le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici dans Le Parisien ; "il n'y a pas de signe d'un quelconque exode", insiste la ministre déléguée aux PME dans Les Echos. Ce déni fait s'étrangler Bernard Monassier, notaire à Paris: "Ils feraient mieux de se taire, je suis tétanisé par de tels propos sans fondements."
Alors, info ou intox? Le gouvernement ne ment pas mais, en fait, il ne sait pas. Car depuis le 1er janvier 2005, les candidats au départ n'ont plus l'obligation d'obtenir un quitus fiscal avant de déménager. Du coup, l'administration a perdu le décompte. La Direction générale des finances publiques effectue bien un suivi des délocalisations des redevables de l'ISF, mais ces chiffres sont parcellaires et remontent à ... 2009. Les sorties nettes d'ISF étaient alors limitées à 466 assujettis. Réputé pour sa sagacité, le fisc français est en fait dans le brouillard. Quand Bernard Arnault, première fortune française, a demandé la nationalité belge, Bercy l'apprend, comme tout le monde, dans la presse!
"Faute de chiffres, le débat reste idéologique", déplore Gilles Carrez, président (UMP) de la commission des Finances de l'Assemblée. C'est pourquoi il essaie d'élaborer un questionnaire pour Bercy, afin de collecter des données plus récentes, comme le nombre d'enfants inscrits ou en attente dans les lycées français de l'étranger, les listes d'immatriculations dans les consulats... "Le mouvement des départs semble s'accélérer, croit savoir Carrez, mais pour le confirmer il faut des données plus récentes. Nous espérons les obtenir avant la fin de l'année."
Bercy veut construire une ligne Maginot fiscale
Abrité derrière sa ligne de communication, le gouvernement s'inquiète. Chez Gide Loyrette Nouel, le plus grand cabinet d'avocats d'affaires français, on confirme que la grande majorité des groupes du CAC 40 a commandé des études pour délocaliser certains hauts revenus, voire tout le comité exécutif, voire le siège social (lire notre article sur le sujet en cliquant ici). On est loin du folklore des "pigeons" qui rêvent de la Silicon Valley et des stars du showbiz coincées à Gstaad.
Mi-octobre, le conseiller en fiscalité de Matignon, Philippe-Emmanuel de Beer, a réuni des avocats spécialisés pour aborder le sujet. Les hauts fonctionnaires de Bercy se mettent à l'oeuvre pour bâtir une ligne Maginot fiscale afin de taper au portefeuille les entreprises et les riches qui passent les frontières. Dès l'élection de François Hollande, le ministère du Budget s'est activé pour appliquer l'Exit Tax votée sous Nicolas Sarkozy mais non entrée en vigueur. Et, à l'occasion du rectificatif budgétaire de fin d'année, il toilettera la législation sur les transferts de filiales ou de sièges, déjà existante mais trop fragile juridiquement.
Dans les quartiers chics de Londres, Genève et Bruxelles, les prix montent
Exit Tax pour particulier ou pour entreprise, le dispositif est prêt pour attraper les émigrés de l'ère Hollande et leur faire rendre gorge de leurs plus-values avant qu'ils ne s'exilent. Pour y arriver, les experts du ministère devront jouer une partie serrée. "La Cour de justice de l'Union européenne n'aime pas trop les dispositifs d'Exit Tax, comme tout ce qui restreint la liberté de circulation, mais en tolère certains, décrypte Laurent Modave, avocat chez Gide Loyrette Nouel. L'administration fiscale française a manifestement regardé de près les régimes étrangers qui avaient survécu aux contentieux et travaille pour rendre ses taxes de sortie difficilement attaquables."
Face à la demande française, le prix du mètre carré grimpe à South Kensington, Cologny ou Uccle, les terres d'asile londonienne, genevoise et bruxelloise. Quelques-uns prennent la route à découvert, beaucoup en catimini, certains se font démasquer. Il s'en trouve heureusement pour... rester. Même s'ils sont malheureux, comme Pierre Kosciusko-Morizet, fondateur de PriceMinister, pour qui "le gouvernement est agressif avec les entrepreneurs et fait fuir ceux qui gagnent de l'argent". Et de finir par un appel aux "pigeons patriotes" : "On n'aime pas son pays pour son gouvernement, on ne quitte pas son pays quand il va mal. Restez! La France a besoin de vous et ça ira mieux plus tard!"
Le juge et le président
Une semaine meurtrière
Pourquoi en est-on là ? Jean-François Copé et François Fillon nourrissent les mêmes ambitions acharnées pour 2017. Leur passé et leur personnalité alimentent des détestations réciproques, désormais irréversibles. Ils ont des approches différentes, sur les priorités et les alliances, pour reconstruire une opposition capable de devenir majorité. Enfin, l'UMP, dans sa loi interne et dans les esprits, est organisée pour n'avoir qu'un chef.
Ainsi, une élection réduite à deux candidats et un résultat étriqué et contestable ne pouvaient qu'envenimer les choses. Même les conflits Chirac-Balladur ou Villepin-Sarkozy ne s'étaient pas exprimés, en public, avec une telle violence. En d'autres temps, ce mauvais Cyrano se serait conclu à l'épée sur l'herbe du Pré-aux-Clercs, près de l'actuelle Assemblée nationale !
Dans le rôle du casque bleu, Alain Juppé n'est même pas certain, dans quelques jours, de sortir un vainqueur incontesté de ce grand déballage. Occupé par l'affaire Bettencourt, Nicolas Sarkozy, au moins provisoirement, ne peut pas être d'un grand secours.
Faut-il s'en amuser ? Non, pour deux raisons.
D'abord, parce que ce fiasco monopolise l'espace médiatique et minimise les sujets lourds. Un exemple : les égoïsmes nationaux qui s'expriment autour du budget européen menacent l'avenir de la politique agricole. Son dépeçage serait une catastrophe pour la France, qui se bat bec et ongles à Bruxelles. Pour les éleveurs de l'Ouest et pour les salariés de l'agroalimentaire qui en dépendent, ce sujet compte un peu plus que le feuilleton de l'UMP.
Ensuite, parce qu'il participe d'un émiettement du paysage politique, dans les deux camps, qui ne sert personne.
Il n'est pas bon, à gauche, que ce qui divise soit plus important que ce qui réunit, au point de rejeter des textes budgétaires ou de contester un projet, voté, d'aéroport. Fragiliser une majorité l'expose aux groupes de pression et menace la cohérence de sa politique. C'est ainsi qu'à vouloir calmer le jeu sur le mariage pour tous, le Président déchaîne les passions dans son camp.
Il n'est pas bon, à droite, de passer son temps à se déchirer et, de temps à autre, à s'en prendre à François Hollande. S'opposer exige une méthode, une organisation, un projet. Faute de quoi, le débat se réduit à une addition de contestations systématiques, de revendications sectorielles, et prépare de nouveaux échecs électoraux.
Il n'y a pas de politique sans donner de sens aux choses, sans mise en perspective. L'émiettement auquel on assiste empêche toute réflexion globale et encourage la protestation catégorielle. L'engagement européen et la crise ne sont pas étrangers à ces radicalisations qui fracturent les deux camps, au détriment des partis de gouvernement.
De ce point de vue, la chienlit à l'UMP nuit à l'image de la politique, à la crédibilité des élus et à l'intelligence du débat. Le premier épisode de l'après-Sarkozy n'amuse que ceux qui n'ont pas idée de ses conséquences. En politique, le ridicule peut tuer.
Pensez aux comptes à terme pour placer vos liquidités
Le fonctionnement d’un compte à terme est simple : votre banque vous garantie une rémunération fixée à l’avance. En échange, vous acceptez de bloquer votre épargne pendant une certaine durée, qui va de un mois à huit ans selon le compte à terme.
Outre l’espérance d’une meilleure rémunération, l’autre atout des CAT est qu’ils sont rémunérés au jour le jour. Ce placement est donc intéressant si vous souhaitez placer des sommes importantes du milieu d’une quinzaine à une autre.
Il existe deux types de compte à termes :
Les classiques offrent une rémunération donnée pour une période fixe. Plus la durée de blocage est longue et plus la somme placée au départ importante, plus le taux proposé sera intéressant. Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à changer d’établissement ou négociez avec votre banque une légère majoration de taux : dès lors que vous avez plus de 50.000 euros à investir, il y a toutes les chances qu’elle soit plus généreuse. Seul écueil avec ce type de compte à terme : si vous sortez avant l’échéance prévue dans le contrat, vous récupérerez l’intégralité de votre capital, mais pas tous les intérêts, car vous subirez une pénalité (minoration d’intérêts en général), précisée dans le contrat.
Vous pouvez aussi opter pour un compte à termes à taux progressif. Dans ce cas, la banque vous fournit une grille de rémunération avec un taux qui augmente au fil du temps (tous les trimestres, semestres, ans,…). Au fur et à mesure que vous passez une échéance de taux, vous rémunération globale s’accroît. Avantage de ce type de produit : vous pouvez retirer tout ou partie de votre épargne à chaque changement de taux sans subir de pénalités. Inconvénient en revanche : en général, la rémunération ne devient réellement intéressante qu’au bout de 18 à 24 mois. Si vous comptez placer vos liquidités sur une plus durée plus courte, les CAT classiques sont souvent plus concurrentiels.
Trouver les meilleurs comptes :
Actuellement, pour un compte à terme classique, l’offre la plus compétitive est proposée par ING Direct avec 2% pour 3 mois (uniquement pour les clients détenant un Livret Orange). Certaines caisses du Crédit Mutuel proposent aussi un compte à terme sur 4 ans qui offre 2,65% pendant toute la période.
Si vous êtes plutôt intéressé par un compte à terme progressif, intéressez-vous à celui du Crédit Municipal de Paris (compte à terme solidarité), qui permet de bloquer votre épargne sur 6, 9, 12, 18 ou 24 mois et offre une rémunération allant jusqu’à 3,75% (un taux équivalent à celui du fonds en euros des contrats d’assurance vie). Pour une plus longue durée, au-delà de 36 mois, le compte à terme de VTB, qui permet de bloquer votre épargne sur 5 ans, offre jusqu’à 4,15%. Quasiment aussi bien, celui du CIC propose une rémunération de 1,9 % la première année ; 2,10% la deuxième ; 2,75% la troisième ; 3,10% la quatrième et 3,90% la cinquième.
Astuces avant de souscrire :
A savoir : les meilleurs comptes à terme calculent les intérêts sur l’ensemble de la durée placée, sans facturer de pénalité au moment où vous retirez votre épargne. Et ce quel que soit le moment où vous décidez de clôturez.
Pour plus de souplesse, vous pouvez aussi scinder votre épargne et l’investir par partie sur plusieurs comptes à terme de maturité différente. Vous récupèrerez ainsi des liquidités à des dates fixées à l’avance sans avoir besoin de casser un seul compte à terme.
Attention à l’impact fiscal :
Les taux des comptes à terme affichés par les établissements bancaires s’entendent bruts de fiscalité. Vous devrez donc, chaque année, payer des impôts et des prélèvements sociaux sur les intérêts engrangés, tout comme avec un super livret. Jusqu’à la fin 2102, vous pouvez opter soit pour le prélèvement forfaitaire de 24%, soit intégrer les intérêts à vos autres revenus et être imposés dessus. Dans les deux cas, les prélèvements sociaux de 15,5% sont dus.
A partir du 1er janvier 2013, vous n’aurez plus le choix : les intérêts seront intégrés à vos revenus, et imposés à votre taux marginal, et vous devrez toujours payer 15,5% de prélèvements sociaux. Seuls les ménages qui perçoivent moins de 2.000 euros d’intérêts dans l’année (incluant ceux des comptes à terme, mais aussi des autres placements d’épargne) pourront conserver l’option de prélèvements forfaitaire de 24%
L'accord Rubik, quésaco ?
Ce vendredi, le Bundesrat allemand, la chambre qui représente les Länder au parlement allemand va examiner la ratification de l'accord fiscal avec la Suisse. Un accord connu en France sous le nom de «Rubik» et qui est un des fers de lance de la stratégie de «l'argent propre» proclamée par le conseil fédéral, le gouvernement suisse. Mais qu'est-ce que cet accord? Tour d'horizon.
• Et ensuite ?
Les revenus des capitaux qui demeurent déposés dans les comptes suisses sont soumis à un prélèvement annuel dont le taux est défini par l'accord et largement calqué sur les impositions nationales. Là encore, la déclaration volontaire à son fisc national est possible, mais la fermeture du compte n'empêchera pas le prélèvement pour l'année en cours.
• Que vont payer les Britanniques, les Autrichiens et (peut-être) les Allemands?
Trois accords ont été signés: avec le Royaume-Uni, l'Autriche et l'Allemagne. Les deux premiers ont été ratifiés et entreront en vigueur le 1er janvier 2013. A cette date, les déposants britanniques se verront prélever de 21% à 41% du montant de leurs capitaux, selon le niveau de ce dernier, et les Autrichiens, de 15% à 38%. Si l'Allemagne ratifie, les Allemands seront également prélevés de 21% à 41%.
Par la suite, les revenus des capitaux déposés en Suisse seront taxés au taux unique de 25% pour les Autrichiens. Les Britanniques se verront appliqués trois taux, selon la nature du rendement du capital: 28% pour les titres boursiers, 40% pour les dividendes et 48% pour les intérêts. En cas de ratification allemande, le taux pratiqué sera de 26,375%, équivalent à celui pratiqué outre-Rhin.
• Le dispositif éteint-il toutes les poursuites ?
Les Etats signataires s'engagent à ne pas poursuivre les détenteurs de comptes suisses pour fraude ou évasion fiscales à l'avenir. Ils sont désormais réputés avoir payé leurs impôts via la taxe libératoire. Les poursuites engagées seront éteintes. C'est une véritable annulation de la dette fiscale.
• L'accord est-il valable financièrement ?
A la différence de l'échange d'informations, cet accord permet au pays signataire avec la Suisse de faire l'économie de l'analyse des données et du recouvrement des créances découvertes. Les banques suisses prélèvent les sommes sur les comptes, les versent à la Confédération helvétique qui les verse ensuite aux Etats membres. Le recouvrement est ici aisé et bon marché. C'est du reste ce qui intéresse beaucoup Madrid, Rome et Athènes qui ont fait part de leur intérêt et dont les administrations fiscales sont bien peu efficaces.
Quant aux sommes qui seront versées, rien n'est certain. Berne refuse de communiquer des chiffres. Berlin a estimé que l'accord rapporterait lors de sa mise en œuvre 10 milliards d'euros, puis 700 millions d'euros par an. Les Allemands sont ceux qui détiennent le plus d'avoir en Suisse, devant les Italiens et les Français. Mais dans certains milieux administratifs suisses, on met en garde contre des espoirs de recettes trop élevées.
Dans le cas de l'Allemagne, il faudra renoncer aux lourdes amendes prévues à l'encontre des évadés fiscaux, mais il y aura en revanche une imposition des déposants qui bénéficient de la prescription de 10 ans pour les délits fiscaux.
• Le secret bancaire suisse est-il tombé ?
Précisément non. Cet accord a pour fonction de maintenir ce qu'on appelle en Suisse «la protection de la sphère privée». La Confédération ne transmettra aucune donnée personnelle aux Etats signataires, seulement des sommes globales ou des statistiques anonymes.
En revanche, la Suisse a adopté les standards de l'OCDE et doit en théorie répondre aux demandes de renseignements sur des présumés évadés fiscaux lorsqu'il y a un soupçon fondé, ce qu'on appelle une «pertinence vraisemblable». La France se plaint néanmoins beaucoup de la mauvaise volonté helvétique dans ce domaine. L'accord Rubik rend cette démarche caduque pour les pays signataires, mais rien n'empêche à l'Etat signataire de demander des renseignements par cette procédure sur ceux qui auraient fermés leurs comptes avant la mise en œuvre de l'accord.
• Les accords Rubik sont-ils incontournables par les fraudeurs ?
C'est ce qu'affirment les autorités helvétiques qui parlent d'accords «waterproof». En réalité, la possibilité de passer par des trusts et des fondations reste entière, quoiqu'en dise Berne. Il revient en effet aux banques de «déterminer l'identité» des véritables bénéficiaires de ces structures, ce qui paraît irréaliste au mieux, fantaisiste au pire. Il sera donc toujours possible de fermer son compte suisse et de transférer ses fonds vers un autre paradis fiscal où l'on ouvrira un trust dissimulé derrière un ayant droit. Quitte ensuite à revenir, via ce trust ou une filiale de ce trust, dans une banque helvétique. Par ailleurs, le contrôle des sommes déclarées reviendra à la Suisse et précisément à son autorité financière, la Finma, dont la compétence a été mise en doute en Suisse même. Elle dépendra donc de la bonne volonté des autorités suisses de vérifier des avoirs étrangers.
En Grèce, désormais, on soigne gratis
La crise économique en Grèce a privé des milliers de personnes d'un
accès au système de santé. Face à cette situation, des centres médicaux
gratuits ont vu le jour comme le mien, près d'Athènes. Cette structure
est située sur une ancienne base militaire américaine dans la banlieue
d'Ellinikon.
Créée le 15 décembre 2011, elle accueille des patients venus de tout
le pays. Des dizaines de médecins volontaires ont rapidement rejoint le
projet. Psychiatres, neurologues, gynécologues, dentistes, pédiatres se
relaient quotidiennement pour offrir des soins à tous ceux laissés de
côté par le système de santé public en crise. Une population de plus en
plus nombreuse: on estime à 40% le nombre de Grecs qui n'a plus de
couverture maladie.
J'ai aussi mis en place une collecte de médicaments auprès de la population. Grâce à mon site Internet
et aux réseaux sociaux, je publie chaque jour des messages qui
recensent les besoins urgents. D'un traitement contre le cancer à 5000
euros par mois au lait pour nourrissons, les Grecs répondent en masse et
envoient les boîtes de médicaments de leur armoire à pharmacie.
Ce véritable système de santé parallèle, basé sur la solidarité et le
bénévolat, pallie tant bien que mal aux carences d'un Etat qui doit
déjà des millions d'euros aux laboratoires pharmaceutiques et aux
personnels travaillant dans le domaine de la santé.