TOUT EST DIT

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samedi 7 décembre 2013

L’Humanité veut faire effacer sa dette par voie législative


Le journal l’Humanité, qui fut longtemps et sans honte l’organe officiel du Parti Communiste Français est, on le sait, à la fois le journal le plus subventionné par numéro, et aussi l’un des plus endetté et probablement le plus près de la faillite.
Heureusement, il ne manque manifestement pas d’appuis dans les plus hautes sphères de l’État puisqu’un amendement vient d’être déposé pour que la dette qu’il a contractée auprès de l’État soit annulée par voie législative. Ce commode effacement de 4 millions d’euros (soit, grosso modo, plus de dix ouvriers payés au SMIC pendant 20 ans) est en effet  le but poursuivi par l’amendement n°410 (au Projet de Loi de Finance Réctificative 2013) qui propose de procéder ainsi :

Les créances détenues sur la Société nouvelle du journal L’Humanité au titre du prêt accordé le 28 mars 2002, réaménagé en 2009 et imputé sur le compte de prêts du Trésor n° 903‑05, sont abandonnées à hauteur de 4 086 710,31 euros en capital. Les intérêts contractuels courus et échus sont également abandonnés.
Autrement dit le contribuable qui paie déjà un lourd tribut de ses impôts pour qu’une presse — qui ne trouve pas de lecteurs et qui accumule déficits sur déficits — continue à survivre, va devoir encore une fois en être de sa poche pour effacer l’ardoise laissée par un journal qui atteint péniblement 50.000 exemplaires journaliers, en chute de plus de 7% sur un an (chiffres OJD). L’abandon de cette créance de 4 millions d’euros se pare bien sûr des oripeaux de la nécessaire pluralité de la presse.
Les raisons invoquées pour l’abandon d’une telle créance seraient cocasses s’il ne s’agissait pas de l’argent de contribuables alors que la crise touche de plein fouet les familles françaises :
Or, la Société nouvelle du journal L’Humanité ne peut faire face au remboursement de sa dette contractée auprès de l’État (prêt du fonds de développement économique et social – FDES), sur le capital et les intérêts, parce que ses résultats financiers sont très faibles et qu’elle ne possède plus d’actifs. Par conséquent, il est nécessaire d’abandonner cette créance détenue par l’État sur cette société.
En somme, l’État abandonne la créance parce que les débiteurs ne peuvent plus payer. Ce qui revient à être très charitable avec l’argent des autres, autres qui n’auront jamais la possibilité d’user d’amendements pour se sortir de passes délicates. On appréciera l’équité de la mesure.
Rappelons que Contrepoints, dont l’audience et la diffusion progressent de mois en mois, ne reçoit aucune subvention publique, ne coûte rien aux contribuables, et participe vraiment de cette pluralité en présentant les trop rares opinions libérales absentes des kiosques. Son fonctionnement est assuré exclusivement par des dons que vous pouvez faire en ligne ici.