TOUT EST DIT

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vendredi 9 septembre 2011

Un deuxième « boulet moral » pour le PS

Après un été pourri par l'affaire DSK, un automne parasité par les affaires de Guérini... et une campagne des primaires socialistes qui continue à patauger aux frontières de la politique et du fait divers. Après les accusations de viol à New York, c'est cette fois une mise en examen - attendue - pour « prise illégale d'intérêt, trafic d'influence et association de malfaiteurs », qui touche le président du conseil général des Bouches-du-Rhône. Pour un parti qui se faisait fort de dénoncer l'immoralité et l'affairisme d'un président « bling- bling », ce nouvel épisode est du meilleur effet... Certes, Jean-Noël Guérini, tout comme Dominique Strauss-Kahn, est présumé innocent. Et il a assuré hier le service minimum en se mettant en congé du parti « pour ne pas gêner (ses) camarades ». Reste que devant l'opinion, c'est moins de procédure judiciaire que d'image, d'éthique et de réputation qu'il est question. Voilà incontestablement un deuxième « boulet moral » - pour reprendre l'expression d'Harlem Désir - qui vient entraver les principaux candidats socialistes. Car, difficile là encore pour eux de feindre la surprise sur la situation marseillaise, que seul Arnaud Montebourg avait dénoncée, sans résultats, voilà quelques mois. Le PS n'avait pas besoin de cela, alors que l'actuelle campagne des primaires fait déjà ressurgir les pratiques - coups bas et petites phrases assassines - qui avaient pollué celle de 2006. Mais ce nouvel épisode pourrait encore atténuer un peu plus l'engouement du « peuple de gauche » pour un scrutin des primaires qui s'annonce nettement moins mobilisateur qu'espéré par ses promoteurs.

Grèce : Taxis en grève, étudiants dans les rues

La politique de rigueur du gouvernement ne cesse d’accroître le mécontentement.

Déjà, en juillet, ils avaient fait trois semaines de grève. Le mécontentement des taxis grecs n’a pas disparu. Jeudi, ils ont à nouveau cessé le travail pour protester contre la libéralisation de leur activité, tandis que des étudiants manifestaient à Athènes contre la réforme des universités votée récemment dans le pays.

Selon la fédération des taxis (Poeiata), cette loi « anéantit le secteur » et sert « les intérêts de grands entrepreneurs » en érigeant la « pierre tombale » de 70.000 familles. Publié au début de la semaine par le ministre des Transports, Yannis Ragoussis, le projet de loi ouvre la voie à l’installation de sociétés de taxis en bonne et due forme et instaure des conditions pour l’achat ou la vente des licences, une transaction jusqu’ici occulte qui favorisait la circulation d’argent noir. Il prévoit également des critères pour l’obtention de ces licences visant à améliorer les services des taxis, renommés pour leur faible qualité.
Les taxis ont annoncé une deuxième grève de 24 heures samedi, jour du discours de rentrée politique et économique du Premier ministre, Georges Papandréou, à Salonique, à l’occasion de l’ouverture de la Foire internationale annuelle.

L’autonomie des universités en question

De leur côté, les étudiants de gauche, dont certains participent à l’occupation de départements universitaires dans plusieurs villes de Grèce, manifestaient à Athènes contre une réforme votée en août au Parlement. Cette réforme, adoptée à l’unanimité par la droite et la gauche, aligne les diplômes sur le système européen, ouvre les facultés sur le marché du travail et aux financements privés et prévoit la fin de la cogestion des universités par des organisations estudiantines. Les recteurs et le syndicat enseignant se sont également dressés contre ces mesures, accusées de compromettre l’autonomie des établissements et de menacer leur caractère gratuit et public.
Après avoir été accusé par l’UE et le FMI la semaine dernière de retards dans la mise en œuvre des réformes, le gouvernement s’est engagé mardi à accélérer les privatisations et les réformes structurelles prévues, parmi lesquelles la réduction du secteur public ou la réforme des taxis. Par ailleurs, les syndicats des douaniers et des agents du fisc ainsi que des éboueurs d’Athènes ont annoncé des grèves en début de semaine prochaine.
Pour sa part, la Commission européenne a exclu jeudi une sortie forcée de la Grèce de la zone euro, et a rappelé qu’il n’y avait aucun débat sur le sujet à Bruxelles. « Aucune sortie, ni expulsion de la zone euro n’est possible d’après le traité de Lisbonne. La participation à la zone euro est irrévocable. Il n’y a aucune discussion à ce sujet », a affirmé Amadeu Altafaj, porte-parole du commissaire aux Affaires économiques, Olli Rehn. Pourtant, certains pays n’hésitent plus à appeler Athènes à quitter l’Union monétaire.

Débat sur une sortie grecque de la zone euro

Alors qu'Athènes peine à remplir les objectifs budgétaires attachés à son plan de sauvetage, la colère monte en Allemagne et aux Pays-Bas, où de hauts responsables politiques parlent désormais ouvertement d'une possible sortie de la Grèce de la zone euro.

Les dirigeants de la zone euro avaient jusqu'à présent rejeté tout scénario de sortie d'un membre de la monnaie unique, jugeant que cela serait désastreux pour le pays concerné tout en causant des troubles systémiques pour l'ensemble de la région.

Mais des voix s'élèvent à présent pour évoquer l'impensable, peut-être en vue de pousser Athènes à prendre des mesures plus drastiques de réduction de son déficit budgétaire.

"Je comprends qu'il y ait de la résistance aux mesures d'austérité au sein du peuple grec, mais au final, c'est à la Grèce de savoir si elle peut remplir les conditions qui sont nécessaires pour faire partie des membres de la devise commune", a déclaré jeudi le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, lors d'une interview à la radio allemande.

Le ministre hausse le ton depuis que les inspecteurs de la "troïka" - Union européenne, Fonds monétaire international (FMI) et Banque centrale européenne (BCE)- ont suspendu pour dix jours leurs pourparlers avec la Grèce au sujet du versement de la prochaine tranche d'aide internationale en raison du retard pris par Athènes dans la réduction de son déficit.

Le gouvernement néerlandais a de son côté formulé mercredi une proposition selon laquelle les pays ne respectant pas les règles en matière de déficits puissent être placés sous l'administration d'un "contrôleur" budgétaire européen et aient la possibilité de quitter la zone euro.

"Les pays qui ne sont pas prêts à être placés sous administration doivent pouvoir choisir de quitter la zone euro", a déclaré le Premier ministre néerlandais Mark Rutte au Parlement, précisant que ce projet avait le soutien de l'Allemagne et de la Finlande.

Le porte-parole du gouvernement grec s'est vu contraint jeudi d'assurer qu'il n'y avait aucune menace de sortie de l'euro pour la Grèce, tandis qu'un porte-parole de la Commission européenne a dit qu'il n'y avait "pas du tout de débat à ce sujet".

LA RÉCESSION COMPLIQUE LA RÉDUCTION DU DÉFICIT

La question d'une sortie d'Athènes de la zone euro se pose alors que l'économie grecque en est à sa troisième année de récession.

D'après le service grec des statistiques, le produit intérieur brut (PIB) s'est contracté de 7,3% sur un an au deuxième trimestre.

Le taux de chômage ressort quant à lui à 16%, contre 11,6% en juin 2010, peu après l'obtention par Athènes de son premier plan de sauvetage.

A l'occasion de la publication de ces chiffres, le ministre grec de l'Economie a prévenu que le déficit budgétaire serait plus important que convenu auprès de ses créanciers, en raison de la récession.

Athènes s'était fixé comme objectif un déficit de 7,6% du PIB en 2011 contre 10,5% l'année précédente.

Les inspecteurs de la troïka feront leur retour à Athènes la semaine prochaine, mais leur départ brutal a renforcé le sentiment, déjà largement répandu dans le nord de l'Europe, que le gouvernement grec est au final peu disposé à prendre les mesures budgétaires drastiques déjà requises par le premier plan de sauvetage de 110 milliards d'euros, conclu en mai 2010.

Cette première aide s'étant révélée insuffisante, les dirigeants de la zone euro se sont mis d'accord le 21 juillet dernier sur un deuxième plan de sauvetage du même ordre de grandeur. Mais celui-ci doit encore être ratifié par les parlements nationaux et semble menacé alors que plusieurs pays, Finlande en tête, souhaiteraient voir Athènes fournir des contreparties à leurs prêts.

La Grèce est pressée d'avancer sur ses réformes budgétaires avant le retour des inspecteurs, pour pouvoir continuer à prétendre à sa prochaine tranche d'aide de huit milliards d'euros.

"Au regard des difficultés que rencontre l'actuel programme pour la Grèce - le versement de la prochaine tranche d'aide - un débat autour d'un deuxième programme pour la Grèce est très prématuré", a estimé jeudi Wolfgang Schäuble dans un discours au parlement.

"EFFET DOMINO"

Le Premier ministre finlandais doit rencontrer Angela Merkel et Wolfgang Schäuble mardi prochain à Berlin, apprenait-on jeudi auprès d'une source au fait du dossier.

La chancelière allemande avait exclu lundi toute sortie de la zone euro d'un Etat membre en difficulté, estimant qu'une telle issue produirait un "effet domino" dangereux.

Il n'existe en effet aucun cadre juridique à la sortie d'un pays de la monnaie unique et les coûts d'une telle sortie pourraient bien se révéler plus lourds encore pour la zone euro que l'inconvénient de garder un mauvais élève dans ses rangs.

Selon UBS, les conséquences d'une sortie d'un pays membre en difficulté comprendraient un défaut souverain, un défaut des entreprises sur leurs emprunts, mais aussi l'effondrement du système bancaire et du commerce international.

Au total, UBS estime que le coût de sortie de la zone euro d'un pays en difficulté - tel que la Grèce, l'Irlande ou le Portugal - atteindrait entre 40 à 50% de son produit intérieur brut, soit 9.500 à 11.500 euros par habitant.

Un haut responsable de la zone euro a dit à Reuters qu'une sortie de la zone euro était inconcevable, y compris pour l'Allemagne, en raison des turbulences que provoquerait un tel scénario:

"La zone euro n'est pas un café où vous entrez et sortez. L'interdépendance financière et monétaire est si grande, si forte que le destin d'un seul membre cause des problèmes à tous les autres."

A TOUT PRENDRE, CE SONT LES HOLLANDAIS ET LES ALLEMANDS QUI DEVRAIENT SORTIR DE LA ZONE EURO, ILS N'Y ONT PAS LEUR PLACE. ILS PROFITENT DE L'EUROPE, SANS CONTRE PARTIE.

Fractures sociales

La manière dont des personnalités notoirement « très riches » se sont portées volontaires pour être davantage imposées, en expliquant qu'elles devaient participer au premier chef à l'effort qu'impose la crise, semble louable. Mais cette initiative répond-elle vraiment à la question posée par les faramineux écarts de richesse et de rémunérations qui se sont creusés ces dernières années ? Ce qui est en cause, c'est notre projet de société. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, ce projet était celui d'une société démocratique, libérale, mais fondamentalement solidaire. Cette solidarité avait un sens, tant que l'écart entre les hauts et les bas revenus restait dans des limites raisonnables. Cela supposait une certaine modestie de la prospérité, attestant non seulement que l'effort était supporté par tous, mais que tous étaient liés les uns aux autres, partageant un même destin.

Aujourd'hui, certains « ne voyagent plus dans le même bateau ». La fortune des très riches les rend totalement étrangers à l'inquiétude quotidienne du plus grand nombre. Ils vivent hors de la condition commune et ne peuvent que l'ignorer, tant ils en sont loin. Les membres de cette « hyperclasse » ne sont plus liés au sort du citoyen ordinaire. Plus grave encore, leur richesse et leur réussite aggravent presque mécaniquement la situation des autres, comme on le voit avec la flambée des prix du logement dans les grandes villes.

Cette inégalité radicale est devenue d'autant plus insupportable que notre société et son système de représentation - les médias, la publicité et une partie de l'industrie culturelle - ont fait de l'univers des riches et de leur mode de consommation un modèle dans lequel chacun est invité à se projeter. La figure contemporaine du bonheur passe par l'aisance matérielle et la possibilité de résoudre tous ses problèmes par ses propres moyens, c'est-à-dire avec son compte en banque. La crise est venue aggraver un sentiment qui montait depuis quelques années : nous percevons que cet horizon de bonheur recule au fur et à mesure que nous essayons de nous en rapprocher. À la panne de l'ascenseur social s'est ajoutée la peur du déclassement...

Ainsi grandit la frustration, alors que la machine économique, pour continuer à tourner, ne cesse de susciter de nouvelles envies, de nouveaux désirs. La société est doublement fracturée. La première fracture, à laquelle nous nous sommes hélas habitués, sépare ceux qui sont exclus du système et ceux qui parviennent à se maintenir à flot. La seconde, plus récente, sépare ceux qui connaissent la frustration et ceux qui en sont à l'abri, de par leur haut niveau de revenu.

La première peut être soignée, tant bien que mal, avec des systèmes d'assistance et de compensation. C'est naturellement insuffisant, mais au moins préserve-t-on un semblant de solidarité. La seconde est infiniment plus pernicieuse, puisqu'elle insinue l'idée que la possession matérielle est la seule voie de salut possible. C'est donc chacun pour soi.

Ce dont la société a besoin, ce n'est pas que les riches paient leur écot pour adoucir la crise, mais qu'ils consentent à redescendre dans le monde « commun ». La solidarité, en effet, ce n'est pas d'abord payer pour les autres, mais accepter d'être liés au sort des autres. Or, l'idée de s'acquitter d'une taxe « extraordinaire » entérine le fait que c'est en campant sur l'Olympe - et comptant bien y rester - que les très riches se penchent vers les gens ordinaires.

Le paysage politique bouge

En ce début septembre, une sorte d’été indien baigne le paysage politique. La situation selon les sondages a changé assez nettement par rapport au printemps dernier. Cela bénéficie à Nicolas Sarkozy et François Hollande et c’est beaucoup moins encourageant pour Martine Aubry et Marine Le Pen.

Nicolas Sarkozy, président sortant et candidat probable à sa réélection, était en situation d’extrême faiblesse il y a quelques mois. Ni favori ni même challenger puisque plusieurs sondages l’excluaient du second tour au profit de la candidate du Front national. Ce n’est plus le cas : pour le sondage Ipsos-Le Monde, M. Sarkozy serait au 2e tour et il obtiendrait entre 22 et 23 % au premier selon les cas de figure. Pour Harris-Le Parisien, il obtiendrait 23,5 ou 24 %, et son retard sur M. Hollande serait de 5 à 8 points selon les enquêtes. François Hollande caracole en effet en tête du 1er tour avec des scores variant entre 28,5 et 30 %. Toutefois, M. Sarkozy disposerait d’une réserve partielle de 10 points au centre et à droite si MM. Borloo et de Villepin renonceraient à se présenter et le second tour serait alors assez ouvert entre MM. Hollande et Sarkozy.

La situation est plus difficile pour Mes Aubry et Le Pen. L’ancienne première secrétaire du PS, malgré son activisme actuel, n’arrive pas à rattraper son concurrent socialiste et elle est moins performante contre Nicolas Sarkozy avec 4 points d’avance sur lui pour Ipsos et égalité avec lui selon Harris. Le match Sarkozy-Aubry semble donc désormais beaucoup moins probable. Quant à Mme Le Pen qui recueille des scores très élevés chez Ipsos (17 ou 18 %) et encore plus chez Harris (18 ou 20 %), elle semble pour l’heure avoir moins de chances de réussir à atteindre le 2e tour même si tout peut encore évoluer en huit mois.

Primaires PS : Lang critique à son tour Royal

Les déclarations de Ségolène Royal, jeudi dans Le Figaro, ont provoqué l'ire de plusieurs cadres du PS. Dernier en date, Jack Lang, qui appelle la candidate aux primaires à faire preuve de plus de retenue. 
 Une vague et des remous. Les mots de Ségolène Royal, dans Le Figaro de jeudi, ont fait réagir bon nombre de cadres du PS. La présidente du Poitou-Charentes y critique, sans ambages, Martine Aubry et François Hollande. La rue de Solférino est désormais en émoi, confrontée à ce qu'elle redoutait le plus : que les primaires du Parti socialiste ne se transforme en guerre fratricide.
Car les petits mots de Ségolène Royal ne profitent à personne à gauche et de plus en plus de voix s'élèvent pour inviter la présidente du Poitou-Charentes à faire preuve de plus de retenue. « Je conjure Ségolène Royal de mettre son talent au seul service de notre combat commun, en faveur d'un changement de majorité et de société en mai prochain, a ainsi déclaré Jack Lang dans un communiqué. (…) Toute polémique entre socialistes sert la droite ».

Unité

Et l'ancien ministre de la Culture d'appeler une nouvelle fois à l'unité. Un peu plus, tôt, c'était Pierre Moscovici, le coordinateur de campagne de François Hollande, qui avait rappelé ce besoin d' « unité » du PS afin d' « éviter toute forme d'attaque qui, demain, donne des atouts au candidat de la droite contre le candidat socialiste ». Rue de Solférino, on le sait bien : si le comportement de Ségolène Royal nuit au PS, il profite à l'UMP.
Le contrat idéologique avancée à l'envi par les cadres du parti - cette volonté affichée du rassemblement - a été écorné par les propos de Ségolène Royal. L'ancienne candidate socialiste lors de la dernière élection présidentielle s'en est pris violemment à François Hollande. Dans les colonnes du quotidien, son ancien compagnon et père de ses quatre enfants est acculé, décrit comme un homme incapable d'agir. « Le point faible de François Hollande, c'est l'inaction », a estimé Ségolène Royal. Avant de poser une sanglante question : « Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu'il aurait réalisée en trente ans de vie politique ? Une seule ? ».
Martine Aubry en a également pris pour son grade. « Sa seule expérience électorale, c'est une législative perdue en 2002. Passer de rien à une campagne présidentielle, ce n'est pas facile », a commenté Ségolène Royal. 
HA ! C'EST A PLEURER !