Selon le magasine Closer, François Hollande et l'actrice Julie Gayet entretiendraient une relation depuis environ deux ans, et se retrouveraient régulièrement dans un appartement à seulement quelques mètres de l’Élysée. Comment expliquer qu'une telle information se retrouve pour la première fois à la Une d'un journal ?
Jean Garrigues : L'information n'est pas vérifiée pour l'instant, donc gardons une réserve. Et même si c'est effectivement le cas, le fait pour un président de la République d'avoir une maîtresse s'inscrit dans une longue tradition historique, qui sous la Ve République a commencé avec Valéry Giscard d'Estaing, s'est poursuivie sous Mitterrand, Jacques Chirac... Ce n'est pas nouveau, et on pourrait remonter jusqu'à la Troisième république.
Concernant la médiatisation de cette information, rappelons par exemple que Valéry Giscard d'Estaing avait percuté en voiture un laitier au petit matin, accident qui avait permis de nourrir la rumeur de sa relation avec Marlène Jobert. Rapportée par le Canard Enchaîné, l'histoire avait fait le tour de toute la presse. Pendant sa présidence, on a aussi prêté différentes maîtresses à François Mitterrand. Il avait été question de Carole Bouquet, notamment.
Nous nous trouvons à un point de convergence entre trois phénomènes :
la surmédiatisation : les médias se dotent de moyens d'investigation accrus pour scruter la vie privée des hommes de pouvoir.
la publicisation de l'intime : l'intérêt porté à la vie politique se focalise de plus en plus sur la vie privée des hommes publics. Ces derniers ont d'ailleurs accepté ce jeu depuis 20 ou 30 ans. On dit notamment que Nicolas Sarkozy a beaucoup accéléré le phénomène, mais déjà, la vie privée de Laurent Fabius, ou de François Hollande, faisait parler les médias.
la surprésidentialisation de notre vie politique : la focalisation sur la personnalité du président grandissant sans cesse, il est naturel qu'on se concentre de plus en plus sur la vie intime de Hollande.
Sous Giscard, Mitterrand et Chirac, un certain silence prévalait chez les journalistes. Les trois phénomènes évoqués ont contribué à affaiblir ce "devoir" de réserve, voire à le faire disparaître. A cet égard l'affaire DSK a également joué un rôle d'accélérateur : le monde entier s'est focalisé sur la vie privée d'une personne publique, dont on savait déjà qu'elle avait un "surappétit" sexuel. L'intérêt des médias sur ces questions s'est donc encore plus banalisé. Ce faisant, la société française se rapproche des pratiques américaines. Aux États-Unis dans les années 1980, un candidat à la présidence avait été écarté car on avait découvert qu'il avait une maîtresse… L'affaire Profumo en Angleterre dans les années 1960 avait poussé un ministre à démissionner, à cause d'une call girl.
François Hollande, qui a "déploré profondément les atteintes au respect de la vie privée", n'a pas démenti les informations de Closer. Comment l'interpréter ?
Patrick Eveno : Les hommes politiques, les stars, les chefs d'entreprise ont un droit à la vie privée réduit dans la mesure où ils sont célèbres. Ce droit à la vie privée est une invention farfelue ou à dimensions variables, qui peut certes exister pour le commun des mortels, mais beaucoup moins pour les hommes et les femmes publics, qui sont, par définition, publics. Ils ne sont qu'en partie concernés par ce respect de la vie privée et dans une configuration plus restreinte.
Ne sachant pas si l'information est vraie ou fausse, ce n'est pas le démenti ou non qui pose problème. Closer estime avoir une information fiable, et décide donc de la publier. Il ne sert à rien de démentir ou de confirmer. Que le président de la République française ait une ou des maîtresse(s) ne pose pas de problème en soi.
Jean Garrigues : On pourrait interpréter ce démenti "à charge" - s'il n'y a pas de démenti c'est qu'on admet la vérité de l'information - ou y voir la volonté de séparer les deux champs, c’est-à-dire de ne pas faire interférer la fonction présidentielle avec le domaine privé. Ce serait selon moi la plus sage décision face au phénomène de dégradation de l'image de la fonction présidentielle qui a commencé sous Sarkozy et se poursuit maintenant.
Peut-on considérer cet événement comme le prix à payer de la "présidence normale" ?
Patrick Eveno : Il n'y a pas de prix à payer dans la mesure où cela n'endommage en rien la présidence de François Hollande. Cette publication de Closer participe d'une évolution de la société depuis 20 ou 30 ans, c'est pourquoi la transparence est de mise.
Jean Garrigues : Le culte de la transparence a à voir, c'est certain. Pour ce qui est de la normalité, des présidents qui endossaient les habits de l'autoritarisme monarchique ont fait l'objet également d'investigations médiatiques : Giscard avec Marlène Jobert, Mitterrand avec Carole Bouquet. La normalité peut être indirectement reliée à l'affaire dans la mesure où elle accentue la désacralisation de la fonction présidentielle. Mais ce n'est pas déterminant.
Valérie Trierweiler avait-elle enfoncé une porte en juin 2012 avec son tweet contre Ségolène Royale ?
Jean Garrigues : Cela fait partie des événements qui ont accéléré la publicisation de l'intimité des hommes et femmes de pouvoir. Néanmoins la dynamique est entamée de très longue date. Tout part des années 1960 aux Etats-Unis, avec les passions qu'a suscitées la famille KLennedy. En France les choses ont changé dans les années 1980. Ce tweet a été un moment parmi tant d'autres. Les scandales liés aux hommes d'Etat étaient très rares auparavant : l'affaire des ballets roses impliquant le président de l'Assemblé nationale André le Troquer en 1959, et l'affaire Marcovik, un montage impliquant la femme de Pompidou en 1968-69.
En son temps le texto de Nicolas Sarkozy à sa femme - "si tu reviens, j'annule tout" – avait fait beaucoup parler dans les médias. Quelle avait été la réaction de l'opinion publique ?
Patrick Eveno : Cela fait partie des discussions du café du commerce, le sujet amuse, mais n'a aucune influence sur les opinions politiques des Français.
Jean Garrigues : La réaction avait été amusée et, finalement, complice, car la culture française entretient une sorte d'indulgence vis-à-vis des péripéties de la vie privée des hommes de pouvoir. La publicisation et la publicité que Nicolas Sarkozy lui-même faisait de son intimité a tout de même été assez mal perçue par une partie de son électorat, une droite traditionnelle, catholique et conservatrice. Ce n'est pas totalement négligeable car c'est un électorat qui compte dans l'éventualité d'une opposition Sarkozy-Fillon.
Du temps de François Mitterrand, une telle information restait confidentielle. Qu'est-ce qui, depuis, a changé vis-à-vis du respect de la vie privée du président ? Quelles barrières sont tombées ?
Patrick Eveno : L'intervention des présidents de la République dans les médias était beaucoup plus fréquente et plus forte. Les médias se sont libérés par eux-mêmes d'une part, mais le pouvoir politique y a aussi contribué à partir du moment où les chaînes de télévision et les radios sont devenues multiples et concurrentes dans les années 1980. Ce qui se passait sous Mitterrand n'est plus possible de nos jours, d'autant qu'internet est venu renforcer le phénomène en rendant totalement impossible le fait de cacher sous le boisseau ce genre d'affaire. Les Français ont également évolué, ils considèrent que la vie privée de leurs responsables politiques les intéresse. On peut donc dire que la démarche est multidimensionnelle : politique, médiatique et populaire.
Jean Garrigues : Les mentalités ont évolué. La vigilance et la capacité d'investigation des journalistes s'est accrue. L'accélération du rythme de l'information de l'information, la nécessité de nourrir en permanence l'actualité a entraîné une plus grande sensibilisation à ces questions. Ce qui relevait d'une sorte d'autocensure des médias s'est de plus en plus aboli. En même temps que les politiques se dévoilaient de plus en plus, les journalistes ont considéré qu'ils pouvaient eux aussi en dévoiler de plus en plus.
Ce qui s'est passé autour de Mazarine, des dépenses engagées aux frais de l'Etat, a transformé le point de vue des journalistes et de l'opinion. Un besoin de transparence s'est de plus en plus développé.
Comment l'opinion publique aurait-elle réagi si des photos de Mitterrand avec son autre famille avaient été publiées sous son mandat ?
Patrick Eveno : Si la vie cachée de François Mitterrand avait été révélée par un média sous sa présidence, cela n'aurait pas posé de problème, car nous sommes en France : le fait d'avoir des maîtresses amuse l'opinion publique plus qu'autre chose.
Jean Garrigues : Étant donné ce qu'est la culture française du scandale, focalisée sur les liens entre le politique et l'argent, on peut fortement douter que l'opinion se serait scandalisée. Elle ne l'a d'ailleurs pas été quand Mitterrand a choisi à la fin de son mandat de la révéler. Si la relation de Hollande et Julie Gayet était prouvée, cela ne changerait en rien les opinions et les préoccupations des Français.
Quel effet cela pourrait-il avoir sur la cote de popularité de François Hollande ? Quel est le regard des Français sur ce type d'affaire ? Que nous dit l'histoire à ce sujet ?
Patrick Eveno : L'effet ne pourra être autre que bénéfique, sa cote de popularité peut remonter. Nous ne sommes pas aux Etats-Unis, où une telle affaire aurait fait scandale. Dans notre"France gauloise", plutôt que de le traiter de "pépère", on aura tendance à le voir un peu plus comme un conquérant, un séducteur et un bon vivant. Mais sur plan politique, rien n'est changé, les préoccupations des Français sont bien éloignées des amours du président.
Jean Garrigues : L'histoire nous dit que l'affaire n'aura aucun effet, ou très faible. Qu'il s'agisse des aventures de Giscard, Mitterrand ou Chirac, cela n'a rien changé à leur cote de popularité. L'affaire Hollande-Gayet suscitera à la rigueur une vague de sympathie un peu grivoise, mais qui n'a rien de déterminant.
Le choc fiscal souhaité par le gouvernement s'est avéré bien moins rentable que prévu avec "seulement" 38 milliards d'euros de rendements supplémentaires sur 2013. Une rentrée qui ne pèse pas bien lourd face à l'augmentation de la dette (83 milliards) et de la dépense publique sur la même année.
Sachant que les intérêts de la dette nationale ne sont pas compris dans les 26 nouveaux milliards de dépenses publiques pour 2013, faut-il considérer que cette évolution budgétaire est anormalement préoccupante si l'on prend en compte le contexte économique actuel ?
Jean-Luc Boeuf : Trois mots caractérisent la situation budgétaire de notre pays : stagnation, endettement massif et illusion des taux d'intérêt. Combinés, ces trois mots aboutissent à une nouvelle augmentation des prélèvements obligatoires et des dépenses publiques. Premièrement, l'on assiste à une véritable stagnation de l'économie française accompagnée d'une nouvelle augmentation des dépenses publiques. En effet, si le Produit intérieur brut s'est accru de 28 milliards d'euros en 2013, la hausse est due en totalité à l'inflation ! Dit autrement, l'économie française est en stagnation. Ce chiffre est d'autant plus alarmant est que les dépenses publiques absorbent à elles seules 26 des 28 milliards d'euros. La conséquence est claire. La part des dépenses publiques dans la richesse nationale progresse à nouveau en 2013, pour atteindre un niveau jamais atteint. Deuxièmement, une nouvelle augmentation de la dette s'est produite en 2013. Ce qui est la traduction de la différence avoisinant les 100 milliards d'euros entre les recettes de l'Etat et ses dépenses. Troisièmement, la contrainte des taux d'intérêt est plus forte que jamais. Elle semble pour l'instant invisible par le grand public puisque la charge de la dette n'augmente pas malgré une hausse de l'endettement. Ceci n'est dû qu'à des taux d'intérêt historiquement bas sur la moyenne durée.
Rendons-nous seulement compte qu'une augmentation de 1% des taux d'intérêt équivaudrait à payer immédiatement 10 milliards d'euros en moins d'une année. La France donne l'illusion d'avoir trouvé le "merveilleux secret du déficit sans pleur qui permet de donner sans prendre, d'emprunter sans payer" pour paraphraser Jacques Rueff à propos du dollar avant sa brutale dévaluation puis dévalorisation au tournant des années 1970. Seulement, en finances publiques, il n'y a pas de magie. Simplement une accalmie avant de payer l'addition d'une dette publique qui avoisine les 100% du PIB.
Voir ici pour les détails du chiffrage mené par Coe-Rexecode (accessible pour les adhérents du site web de l'institut)
Concrètement, comment se répartissent dans le détail ces nouvelles dépenses de l'Etat ?
François Ecalle : Les dépenses publiques de 2013 ne seront connues que fin mars avec la publication par l’INSEE du compte provisoire des administrations publiques pour cette même année. Le rapport économique, social et financier annexé au projet de loi de finances pour 2014 en donne toutefois une prévision relativement robuste. Il montre que les dépenses publiques sont passées de 56,6% du PIB en 2012 à 57,0% en 2013, ce qui correspond à une augmentation de 28 Md€.
Ce même rapport permet de décomposer cette augmentation selon les administrations qui en sont à l’origine, d’une part, et selon la nature des dépenses concernées, d’autre part.
Les dépenses des administrations publiques centrales, c’est-à-dire l’Etat et ses établissements publics administratifs (plus précisément les organismes divers d’administration centrale dans la terminologie des comptes nationaux), ont augmenté de 5 Md€, celles des administrations publiques locales de 7 Md€ et celles des administrations de sécurité sociale de 16 Md€.
Si les charges d’intérêt ont diminué de 3 Md€ grâce à la baisse des taux, la masse salariale publique (y compris les cotisations sociales des employeurs) a augmenté de 5 Md€, les autres dépenses de fonctionnement courant de 2 Md€, les prestations sociales de 19 Md€ (dont 3 Md€ pour les indemnités de chômage), les investissements de 2 Md€, les subventions de 1 Md€ et les autres dépenses de 2 Md€.
Jean-Luc Boeuf : Au-delà des éléments techniques et chiffrés des répartitions de la dépense publique entre l'Etat, les collectivités territoriales et les organismes de sécurité sociale, rappelons que l'Etat joue - et c'est normal - le rôle de pivot central, même si les responsabilités sont partagées. Qu'on en juge plutôt : parmi les dépenses de l'Etat figurent les dotations, subventions et autres compensations fiscales aux collectivités locales. Tant et si bien que l'effort de l'Etat en faveur des collectivités locales est supérieur à 100 milliards d'euros par an. Qui avance, chaque mois, par douzième le produit des impôts locaux aux collectivités ? L'Etat. Réciproquement, les collectivités locales réalisent près des trois-quarts des investissements publics civils chaque année. Qui finance les infrastructures nationales et européennes sur ses budgets ? Les collectivités locales. Et si ces dernières peuvent mettre en avant un endettement global faible (dix fois plus faible que celui de l'Etat) c'est uniquement que, pendant plus de vingt ans, les collectivités ont utilisé massivement le levier fiscal en préférant faire financer par le contribuable actuel des équipements destinés à durer 20, 30, 40 ans ou plus.
Quelle part de ces dépenses est en l’occurrence inévitable (dépenses contraintes) et sur combien de temps nous engagent-elles ?
Jean-Luc Boeuf : Avant que la loi organique relative aux lois de finances, dite LOLF en jargon administratif, ne se mette en place dans les années 2000, il était question des services votés et des mesures nouvelles. Les services votés étaient censés représenter les dépenses qui revenaient chaque année, comme les rémunérations du personnel notamment. Les mesures nouvelles quant à elles, représentaient les décisions qui entraînaient des dépenses nouvelles et, ainsi, les véritables effets de la politique du gouvernement. En ce sens, les pouvoirs publics étaient contraints par ces engagements antérieurs. Il en est toujours ainsi aujourd'hui malgré la procédure qui contraint désormais à présenter chaque dépense au vote de la représentation nationale. Les deux principales dépenses qui nous engagent sur le long terme sont les rémunérations des agents publics et la charge de la dette. Cumulées, ces deux dépenses représentent à elles seules plus des trois cinquièmes du budget de l'Etat et plus de la moitié des dépenses des collectivités locales.
Pour ce qui est de la rémunération des agents publics de l'Etat, il est important de préciser que même le no remplacement de tous les agents qui partent en retraite se traduit par une augmentation des dépenses... tant que ces agents bénéficient de leur retraite. Ce qui fait que tout effort en matière de restriction de la dépense du personnel ne se fait sentir qu'après le décès de ceux qui cessent leurs fonctions. Il en va différemment pour les agents des collectivités locales qui, eux, cotisent à une caisse spécifique de retraite. Dès lors, le départ en retraite d'un agent de collectivité locale a un effet direct et immédiat sur la collectivité qui, jusque-là, le rémunérait.
Peut-on distinguer, toujours sur cette année 2013, les dépenses productives de celles qui ne le sont pas ?
Jean-Luc Boeuf : Au sens de la théorie économique, une dépense productive est une dépense qui va accroître la capital de l'entité concernée. Il s'agira donc des dépenses d'investissement. Pour ce qui est de la sphère publique, il est bien sûr nécessaire d'avoir un raisonnement plus mesuré. Si l'on s'en tient aux strictes dépenses d'investissement de l'Etat, elles sont en euros courants inférieures en 2013 à ce qu'elles étaient en 1980. Ce qui veut dire que, en ne tenant pas compte de l'inflation, l'Etat investit près de trois fois moins qu'il y a trente ans. Derrière ce chiffre brutal, la décentralisation est passée par là ! En effet, les collectivités locales assurent, seules, entre les deux tiers et les trois quarts des investissements publics civils.
Pour ce qui est des dépenses de fonctionnement, la frontière est poreuse entre une dépense productive et non productive. Par exemple, lorsque l'Etat ou une collectivité accorde une subvention de fonctionnement à une entreprise en difficulté, et que cette subvention permet le maintien de l'entreprise, on est bien dans le cas d'une dépense de fonctionnement "productive". En 2010, cette question entre dépense productive et dépense non productive a été clairement posée pour les programmes lancés par l'Etat et financés au titre du grand emprunt. Il avait été question, à l'époque, d'orienter clairement les actions de l'Etat en faveur de dépense productive, c'est-à-dire assise sur un investissement qui soit, au final, récupérable. Las ! Le grand emprunt s'est très vite transformé en machine classique de subventions, pour un montant total inférieur à 2% du PIB étalés sur dix ans, soit environ 0,2 point de PIB par an.
Quelles réformes peuvent être envisagées pour essayer de pallier à ces dérives budgétaires ?
Jean-Luc Boeuf : Il faut commencer par sortir du postulat du caractère non réformable de notre système parce que trop complexe ! Comme le rappelait récemment Michel Guénaire, Président de Société Civile 2017, "il faut revenir à la conception de l'impôt dans une démocratie ; à savoir un impôt simple et non confiscatoire, qui soit compris et accepté par tous". Les réformes conduiraient notamment à revenir à un budget unique de l'Etat, et non éclaté entre des multitudes de satellites qui servent le plus souvent à masquer de l'endettement caché ; à supprimer la fiscalité locale qui repose sur des impôts archaïques, irréformables parce que calculés sur des bases jamais actualisées depuis plus d'un demi siècle ; à simplifier le financement de la protection sociale en supprimant tous les flux croisés ; à fusionner le RSA et la prime pour l'emploi ; à établir une continuité entre les indemnités de chômage et les minima sociaux.
Récemment, un nouveau visage est apparu dans la scène politique française, il s’agit de Denis Payre qui dirige le parti Nous Citoyens et qui a accepté de répondre aux questions de La Voix de la Russie.
La Voix de la Russie : Denis Payre bonjour, et tout d’abord merci de nous accorder une interview. Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de La Voix de la Russie ?
Denis Payre :Né à Lyon, je suis diplômé de l’ESSEC. A 27 ans, j’ai co-fondé Business Objects, avec une mise de fond de 10 000 euros. En 1994, Business Objects est le premier éditeur de logiciel européen à entrer au Nasdaq, la première société française indépendante à y être admise et la meilleure introduction en bourse de l’année. La société est devenue rapidement un leader mondial dans ce secteur dans lequel les Européens étaient très peu présents. Mon associé et moi avons été nommés entrepreneurs de l'Année en 1996 aux côtes de Steve Jobs et Steven Spielberg dans la revue Business Week en 1996. Dans son domaine d’expertise, Business Objects est aujourd’hui le centre de compétences mondial du géant allemand SAP. En 1997, j’ai souhaité m’occuper de ma famille et aider de jeunes entrepreneurs français et ai fondé l’association Croissance Plus pour promouvoir un environnement plus propice aux entreprises innovantes avec laquelle nous sommes parvenus à faire réformer la loi sur les stock-options qui menaçait la santé financière de ces entreprises. En 1998, j’ai dû quitter la France pour la Belgique car le déplafonnement de l’ISF me menaçait de faillite personnelle, mon patrimoine étant virtuel à 90%, constitué d’actions Business Objects difficiles à vendre et fluctuant dans de fortes proportions. Au moment de la bulle internet avec une action momentanément multipliée par 20, j’aurais été ruiné. Très attaché à mon pays, je suis rentré en France en 2008. A Bruxelles, en 2001, j’ai créé Kiala, avec Marc Fourrier, une plateforme logistique pour l’e-commerce. Kiala est devenue leader en Europe dans son domaine avec une implantation dans cinq pays et une croissance annuelle moyenne de 50%. En février 2012, le géant américain UPS se porte acquéreur de Kiala pour en faire son centre de compétences mondial dans le domaine d’expertise des réseaux de relais. Aujourd’hui je me consacre à 90% au mouvement Nous Citoyens. J’utilise le peu de temps qu’il me reste pour aider de jeunes entreprises comme Business Angel.
LVdlR : Vous dirigez le parti Nous citoyens, quelle est la particularité de ce parti d’après vous et quel est son objectif ?
Denis Payre :Nous Citoyens est un mouvement citoyen politique non partisan. Le mouvement a vocation à rassembler tous les Français pour élaborer un projet politique ambitieux, proposant des réformes à mettre en place rapidement et construit autour de trois valeurs : solidarité, responsabilité et confiance. L’objectif est d’associer la société civile pour peser sur le débat public et sur les élections.
LVdlR : Vous affirmez vouloir redonner la parole a la « société civile » car d’après vous un « nombre croissant de Français se sentaient orphelins de la représentation politique et cela profiterait au Front-National », pourriez vous nous en dire plus ?
Denis Payre :Aujourd'hui, nous constatons une fracture entre les citoyens et les dirigeants politiques. Un récent sondage montre que 52 % des Français sont prêts à voter pour de nouveaux partis politiques. Nous Citoyens entend redonner la parole à la société civile, à cette majorité silencieuse qui ne se sent plus représentée en politique. Nous faisons face à des politiques de carrière qui se trouvent dans une logique de réélection et non de mission. Pour assurer leur poste ils ne prennent pas les décisions nécessaires pour réformer le pays, plus préoccupés par leur intérêt personnel que par l'intérêt des Français. De même, nos fonctionnaires sont de très bon niveau et ont souvent un vrai sens de l'intérêt général mais ils sont trop nombreux en politique. Près de 50 % des députés sont issus de la fonction publique alors qu’ils représentent 20 % de la population active. Il ne s'agit pas de remettre en cause leur qualité mais ils ne connaissent souvent pas le monde économique, n'ayant jamais exercé dans le privé. Ils ne connaissent pas non plus le monde et ne voient pas le potentiel de la France dans la mondialisation. Nous souhaitons rapprocher les sphères politiques et la société civile dans le but de rétablir une confiance réciproque, indispensable à un fonctionnement apaisé et plus efficace pour notre démocratie.
Nous avons décidé de travailler avec nos adhérents en proposant des pistes de réflexion sur des thèmes prioritaires comme l'éducation, l'emploi, la lutte contre l'exclusion ou le renouvellement de la vie politique. Nos adhérents réagissent à ces propositions sur notre site www.nouscitoyens.fr pour élaborer notre Projet citoyen. Nous voulons également rétablir une confiance avec les citoyens au niveau local en labellisant des listes citoyennes qui s'engagent sur un haut niveau de gouvernance et de transparence et sur l'ouverture avec les habitants. Nous voulons incarner une vraie troisième voie pour les français, une alternative crédible au Front national avec un projet économique crédible, un programme de réforme ambitieux et des valeurs raisonnables en phase avec la tradition humaniste française.
LVdlR : Quel regard portez-vous sur le bipartisme régnant en France ? Pour beaucoup de gens, l’alternance cadencée que le pays connaît est en réalité de plus en plus une alternance de façade car les politiques élus sont d’accord sur presque tous les grands sujets de société, extérieure comme intérieure. Etes-vous d’accord avec cela et si oui comment briser ce processus ?
Denis Payre :L’urgence reste le besoin de réformes. Aujourd’hui les partis traditionnels ont montré qu’ils ne répondaient pas à cette exigence. Les dirigeants actuels de la classe politique de gouvernement, à gauche comme à droite, n’ont cessé de remettre au lendemain des réformes indispensables, de l'Etat en particulier, et de capituler devant les corporatismes. Nous citoyens sommes convaincus qu’il n’y a aucune fatalité, que notre pays, notre peuple, portent en eux les ressorts nécessaires à un sursaut.
LVdlR : Vous affirmez dans votre projet que le mandat présidentiel de 2017 doit être unique, pourtant on constate dans nombre de pays (comme la Russie par exemple) qu’une stabilité politique plus longue est gage de croissance et permet de mener les reformes nécessaires. Ne pensez-vous pas qu’un mandat serait insuffisant en France pour redresser le pays ?
Denis Payre :Nous devons tenir compte des spécificités politiques françaises. Les réformes doivent être mises en œuvre très vite dans notre pays car la situation du chômage et de la précarité sont très préoccupants, le niveau des déficits et des dettes aussi. Or nos dirigeants ont montré qu’ils préfèrent assurer leur réélection plutôt que prendre les mesures nécessaires. Nous pensons donc que le prochain président de la République doive s’engager exceptionnellement à être élu pour un seul mandat. Il pourra se consacrer pleinement, sur cinq ans, au redressement de la France, compte tenu de la situation critique de notre pays, et ne soit pas dans une logique électorale.
LVdlR : Concrètement, aujourd’hui, le problème le plus grave semble être financier, ce qui ôte tout levier d’action au pouvoir politique. Cette dette croissante semble impossible à résorber, quelle est votre opinion à ce sujet ?
Denis Payre :Notre dépense publique est hors de contrôle, elle ne cesse de croître sans apporter un meilleur service à la population, elle représente 57% du PIB, un quasi record du monde. A vouloirtout faire, les services publics sont en dégradation constante et génèrent des gaspillages, régulièrement dénoncés par la Cour des Comptes. Notre système éducatif est à la fois un des plus coûteux du monde développé et un des plus inégalitaire, comme l'a montré l'OCDE encore récemment.
Autre conséquence : des impôts qui augmentent sans cesse, assommant le pouvoir d'achat des Français et décourageant tous ceux qui entreprennent ; et une dette publique à la dérive atteignant bientôt les 95 % du PIB : un héritage lourd pour les générations futures et un risque que les marchés financiers nous obligent à réformer dans l'urgence. Le résultat, c'est un chômage de masse en constante augmentation, en particulier pour les jeunes, une véritable génération sacrifiée.
LVdlR : Jacques Attali prévoyait récemment une révolution en France, faisant écho aux propos du députe Jean Lassalle après son tour de France effectué cette année afin d’aller a la rencontre des Français. Qu’en pensez-vous ?
Denis Payre :Je ne parlerai pas de « révolution » mais les récents mouvements de contestation en France montrent un climat d'exaspération effectivement très élevé. Les Bonnets rouges sont un exemple de ce « ras-le-bol » général ; des salariés qui manifestent à côté de chefs d’entreprise contre l’asphyxie fiscale. Nous voulons accompagner cette colère pour tenter d'en faire un mouvement constructif de sortie par le haut. Nous voulons retrouver le plein emploi, réconcilier solidarité et prospérité et retrouver la fierté d'être français.
Depuis le lancement de Nous Citoyens en octobre, je suis allé à la rencontre des adhérents et des sympathisants dans certaines villes de France. Partout, les citoyens évoquent leur conscience des problèmes de notre pays et d’un besoin de réformes. Ils témoignent également d’une forte aspiration à changer l’offre politique actuelle. Les partis traditionnels doivent comprendre que le changement de leadership est indispensable pour rétablir le lien de confiance entre les Français et leurs dirigeants.
LVdlR : Quel regard portez-vous sur les problèmes d’intégration et sur l’échec du « modèle multiculturel » français et Ouest européen ? L’immigration met-elle en péril le modèle français traditionnel d’après vous ?
Denis Payre :Dans les années 70, nous avions plus encore d'étrangers qu'aujourd'hui et pourtant cela ne posait pas de problème car nous connaissions la croissance et le plein emploi et l'éducation savait intégrer ces nouvelles populations. Nous ne savons plus créer d'emplois et notre système éducatif en crise ne sait plus intégrer les populations les plus modestes. L'immigration devient donc un sujet pour cette raison là. De plus, l'immigration, comme nombre de politiques publiques françaises, est gérée de façon approximative, car un Etat qui cherche à tout faire ne peut pas être efficace dans tous les domaines. Nous sommes convaincus que l'immigration si elle était convenablement gérée pourrait être à nouveau une chance pour la France. Nous pensons que notre pays n'a jamais été aussi grand et prospère que quand il était ouvert sur le monde.
LVdlR : Quelle est votre opinion sur le mariage pour tous, ce sujet qui a donné lieu à tant de débats et manifestations en France ?
Denis Payre :Notre mouvement se concentre sur les sujets prioritaires pour tous les Français : l’emploi, la lutte contre la précarité, l'efficacité de la dépense publique avec comme conséquence le niveau d'impôt et de dette. Nous pensons que les Français doivent se réunir pour trouver tous ensemble les solutions aux problèmes actuels de la société française. Nous ne voulons pas diviser les Français dans les circonstances actuelles. Ces sujets de société importants devraient être traités dans une société à nouveau pacifiée qui a retrouvé la prospérité.
LVdlR : Parlons de la Russie qui connaît une décennie de grandes transitions économiques et politiques, connaissez-vous ce pays et quel regard portez-vous sur la gouvernance Poutine si critiquée en France ?
Denis Payre :Je connais un peu la Russie à travers sa très riche histoire culturelle, politique et économique. La Russie a en particulier une grande tradition d'innovation technologique qui est un domaine qui m'a toujours intéressé. J'ai vu à quel point le talent des développeurs informatique russes était prisé par les sociétés occidentales au moment de la chute du communisme. La Russie a su sortir du communisme et laisser une partie de l'Europe en sortir aussi sans trouble majeur. Le monde doit lui en être reconnaissant. Je me suis aussi rendu en Russie en tant que chef d'entreprise. J'ai pu observer que de nombreuses sociétés françaises y réussissent très bien. Les Russes sont souvent amateurs de produits français. J'ai moi même découvert avec beaucoup de plaisir la culture russe. J'ai observé aussi que les Russes et les Français s'entendent souvent bien et se respectent mutuellement. Je pense que nos deux pays qui ont des liens historiques anciens, doivent conserver de bonnes relations dans le respect de leurs traditions.
LVdlR : En Russie comme pour tous les émergents (quoi que la Russie soit un ré-émergent), le rôle de l’État a été primordial pour réaffirmer la primauté de la loi, insuffler les grandes directions stratégiques et organiser la vie de la société. Jacques Sapir parlait même récemment du « capitalisme d’Etat » comme horizon historique de la Russie. Pourtant, votre projet semble montrer du doigt l’État comme responsable de tous les maux en France. Envisagez-vous réellement une France avec moins d’État?
Denis Payre : L’Etat n’est pas responsable de tous les maux de la France mais l’Etat français aujourd’hui est un Etat faible car il s’occupe de trop de choses. Il est inefficace dans de nombreux domaines. Nous sommes pour un Etat fort ! Nos dirigeants politiques n’ont pas su utiliser suffisamment les capacités de l’Etat en matière de contrôle et de régulation. La Cour des comptes publie régulièrement des rapports dans lesquels elle pointe les gaspillages et défaillance de notre système qui ne fait pas assez confiance à la société civile et cherche à résoudre tous les problèmes par une intervention directe. Ce modèle ne marche plus, il est responsable de la plupart des grandes difficultés que nous connaissons actuellement.
LVdlR : On parle beaucoup du passage du monde unipolaire au monde multipolaire (avec l’émergence des géants asiatiques ou des grands ensembles et regroupements civilisationnels), quel regard portez-vous là-dessus ?
Denis Payre :On ne peut que se féliciter de voir émerger de nouvelles puissances économiques et de très nombreuses populations sortir de la pauvreté grâce à cela. Cela constitue aussi pour un pays comme la France une opportunité significative de création de richesses et d'emplois. Nous avons la chance d'avoir une tradition d'innovation et d'engagement par le travail. Nous avons une capacité à maitriser la complexité. Nous avons aussi la chance d'avoir une tradition autour de l'art de vivre français qui séduit à juste titre de nombreuses populations étrangères. Il n'y a jamais eu autant de clients solvables pour les produits et les services français. Nous pensons que la France, au sein d'une Europe renforcée, peut jouer un rôle important dans ce nouveau monde, basé sur l'échange et le respect mutuel.
LVdlR : Sur le plan international et militaire, comment envisageriez-vous la position de la France si vous étiez au pouvoir ? Pensez-vous que notre pays doive rester dans l’OTAN par exemple ? Ou contribuer à l’apparition d’une architecture européenne de sécurité ? Ou alors rejoindre l’Organisation de Shanghai avec la Chine et la Russie ?
Denis Payre :Comme je vous le disais, notre mouvement se concentre sur les sujets prioritaires pour les Français : l’emploi, la lutte contre la précarité, l'impôt et la dette. Nous n'avons donc logiquement pas encore pris position sur ces sujets. Néanmoins, nous pensons que la France doit rester un acteur majeur de la construction européenne et que la Défense est un sujet sur lequel la coopération européenne a beaucoup de sens.
LVdlR : Quel est votre calendrier électoral ? Votre mouvement est-il capable/prêt à participer aux échéances électorales françaises ?
Denis Payre :Dès notre lancement en octobre 2013, nous avons été contactés par de nombreuses listes « citoyennes » c’est-à-dire indépendantes, pour les élections municipales de 2014. Afin de soutenir certaines de ces listes, Nous Citoyens propose une charte, des engagements concernant la bonne gestion, la transparence avec l’open data et la bonne gouvernance. Les signataires de la charte sont « labellisés » par Nous Citoyens. Il ne s’agit pas d’une investiture car les listes restent indépendantes mais d’un contrat moral au bénéfice des citoyens. Nous pensons labelliser une cinquantaine de listes avant les élections. Nous devrions aussi être présents pour les élections européennes en mai 2014 et réfléchissons à notre engagement pour les prochaines élections qui concerneront les Français de l’étranger. Nous souhaitons surtout être présents en 2017 au moment de la présidentielle, pour éviter que la France ne connaisse une nouvelle campagne présidentielle pour rien où les vrais sujets ne sont pas abordés.
LVdlR : Comptez-vous ouvrir une antenne en Russie ?
Denis Payre :Nous n’avons pas encore assez d’adhérents mais la question pourra se poser dans les prochains mois car les Français de l'étranger sont très attentifs à nos messages, dans tous les pays du monde. Ils sont souvent confrontés au quotidien au déclassement de l'image de notre pays du fait de la très grande faiblesse des dirigeants de notre classe politique. Ils sont très demandeurs de changement rapide en France car ils restent très attachés à leur pays et souhaitent rapidement être à nouveau fiers d'être français.
LVdlR : Avez-vous quelque chose à rajouter pour les lecteurs de La Voix de la Russie ?
Denis Payre :Nous leur souhaitons une très bonne année 2014.
Juste une anecdote contée par un kiosquier parisien : « Closer. On le vend sur une semaine. Là, tout est parti en dix minutes ». L’hebdomadaire à sensation, qui avait déjà publié les photos de Valérie Trierweiler et François Hollande batifolant dans les vagues, récidive avec un fragile scoop aux allures de titre de film : le président et l’actrice. En toile de fond, l’écho de la rumeur qui bruisse depuis des mois dans les dîners parisiens. L’actualité qui n’a toujours pas fini de plancher sur la question « Y a-t-il des limites à la liberté d’expression ? » cogite ici sur une autre frontière, celle qui sépare vie privée et vie publique. En France, elle ressemble à un mur. Et pourtant… De VGE à Mitterrand, que de frasques ! Et que retint-on des rituels vœux de Nicolas Sarkozy en janvier 2008, le plus people des présidents de la Ve République ? La phrase d’un gamin transi d’amour : « Avec Carla, c’est du sérieux ». Très attendue, la prochaine intervention de François Hollande (mardi prochain) doit sceller un renouveau politique en confirmant le virage social-démocrate. Mais, sûr que, dans un agenda désormais bousculé par des clichés mal identifiés, on y scrutera d’abord la réaction d’un président qui se voulut un jour « normal » et se trouve aujourd’hui contraint à protéger sa vie privée.
Plus tragique que comique, le spectacle, hier, n’était ni sur la scène ni dans la salle du Zénith de Nantes, mais s’est joué en direct sur les écrans des chaînes et sites d’info. Tout au long d’une journée à rebondissements, Dieudonné a eu le droit à une tribune démesurée, voire inespérée, au regard de la notoriété qui était la sienne il y a encore deux mois. Vainqueur du premier round judiciaire devant le tribunal administratif dans l’après-midi, ce drôle d’humoriste devenu un pathétique polémiste n’a toutefois pas eu le temps de savourer. Saisi en un temps record par Manuel Valls, le Conseil d’Etat a annulé le spectacle deux heures plus tard. « La République a gagné », s’est aussitôt félicité le ministre de l’Intérieur, dont la stratégie du bras de fer l’a emporté sur le fil. S’il aurait été malvenu de ne pas réagir face aux provocations à répétition de l’odieux trublion, la méthode et le terrain choisis posent toutefois question. Dieudonné a-t-il vraiment tout perdu dans ce combat hystérico-médiatique ? On peut hélas compter sur cet agitateur professionnel pour continuer à l’avenir de saisir la moindre occasion de transformer les palais de justice en salles de spectacle, et ainsi poursuivre sa cour à l’adresse des anti-systèmes et égarés idéologiques de tous poils. Le but ultime, forcément inavoué, étant de troquer son costume de perdant contre celui de victime.
C'est l'histoire d'un mec qui fait rire la Grèce d'elle-même. Tous les soirs à Athènes, Lakis Lazopoulos, le Coluche grec, joue à guichets fermés sa pièce Sorry, I'm greek. Il y tourne en dérision son pays en crise. Retour sur le parcours retentissant d'un humoriste très politique.
Tous les soirs de cette semaine de "fête officielle" pour cause de présidence grecque de l'Union européenne, le théâtre Bretania, au centre-ville d’Athènes et à deux pas de la place de la Constitution, refuse du monde. Alors, les spectateurs déçus s’installent sur le trottoir et improvisent des sketchs à la manière de Lakis, comme l'appelle affectueusement les Grecs.
Les créanciers étrangers et Aube dorée dans le collimateur
Le rire provoqué par l’humoriste Lakis Lazopoulos dans sa pièce 'Sorry, I'm greek', qu'il a aussi jouée avec succès lors d'une tournée européenne, fait figure d’antidote à la crise en Grèce. Le spectacle tient tout à la fois du théâtre de boulevard, du show des guignols et de la tribune politique. Durant trois heures sans interruption, changeant sans cesse de costume et de perruque, le comédien le plus célèbre de Grèce tourne en dérision la vie politique locale, et met à jour tous les scandales qui émaillent au quotidien le pays.
Il égratigne les travers du petit peuple mais, surtout, peste contre ceux qui profitent de la situation: les créanciers étrangers ou le parti nazi Aube dorée. Lakis revendique le rôle social de son travail artistique.
Nous vivons une véritable catastrophe. Les Grecs se décomposent en tant que peuple. Comme le rire est le pendant de la peur, mon rôle est de faire rire, autant que cela est possible",
insiste le comédien.
Je vais directement au cœur de ce qui blesse et menace les Grecs. Je suis en quelque sorte le thermomètre qui prend la température populaire. Les gens sont dans un état d’ébullition avancé et sont très pessimistes pour leur avenir. Chaque foyer grec vit en ce moment une histoire désespérante. Cela constitue la source de tout mon spectacle".
Un spectacle au succès international. Le quotidien britannique The Guardian, qui vient de lui consacrer une pleine page, va jusqu'à le surnommer "l’Aristophane (poète comique grec du Ve siècle avant J.-C, ndlr) de la Grèce moderne en crise".
Avant le théâtre, la télévision
Ces représentations sur scène sont la suite logique du combat qu’il a mené des années durant, à la télévision cette fois, dans son émission phare 'Al Tsachtir' News (Nouvelles 'Va te faire foutre'), sur la chaîne privée AlfaTV. Chaque mardi, un quart du pays s’arrêtait alors de 21h à minuit pour suivre l’émission en direct: plus de 2,5 millions de téléspectateurs sur 11 millions d'habitants !
Sur le plateau: un public de 1 000 personnes, jeunes, personnes âgées, familles et élèves d’un collège ou lycée d’un coin chaque fois différent de Grèce brandissent des banderoles dans une atmosphère de concert, de piste de cirque et de meeting politique, on ne sait plus trop. Un concentré de la population grecque réunie dans une salle, riant à gorge déployée, souvent les larmes aux yeux, reprend en chœur les refrains. Le tout dans un décor où s’accumule un désordre très étudié, poubelles éventrées et barbecues fumants surplombés d'écrans de TV qui diffusent des reportages relookés grâce aux dernières trouvailles des jeux vidéo.
Sur scène, Lakis fait son numéro. Il alterne one-man show et saynètes caustiques jouées avec d’autres comédiens. L’humoriste a ainsi fait travailler de nombreux artistes grecs, désormais sans contrat, mettant ou remettant en selle jeunes talents et vieilles gloires oubliées. Ton corrosif et mordant, toujours empreint d’une profonde humanité, le comique passe l’actualité de la semaine en revue, décryptage acéré à mille lieux des éditos d’une presse grecque aux ordres. L’émission, jugée dangereuse par le pouvoir, a d'ailleurs été supprimée l’été passé, sans aucune justification.
De retour sur les planches
Privé de ce contact galvanisant avec le public grec, l’artiste est donc parti en tournée dans toutes les villes européennes, où vit une diaspora grecque établie de longue date. À laquelle vient s’ajouter désormais une nouvelle émigration née de la crise, des jeunes diplômés surtout (le taux de chômage des jeunes en Grèce avoisine les 60 %), qui se sont entièrement retrouvés dans son spectacle Sorry, I’m greek: ceux-là connaissent bien tous ces clichés qui ont fleuri sur les Grecs ces dernières années, et dont l'humoriste fait le sel de son propos sans pour autant dédouaner ses compatriotes de leurs dérives consuméristes et clientélistes.
De retour en Grèce, il joue depuis la rentrée à Athènes et en région les jours de la semaine et le week-end. Refusant de changer de registre, assumant sa posture politique (à l’instar d’un Coluche ou d’un Pepe Grillo), il revendique sans fléchir le rôle subversif de l'art, son art.
Vivement qu'il n'y ait plus d'entrepreneur en France, plus de créateurs de richesse pour que l'on s'aperçoive enfin que l'argent ne pousse ni dans les champs, ni dans les ministères, mais que la richesse se créée avec de l'énergie, du talent, et surtout 95% de sueur, et aussi de la prise de risque. Entre temps, on sera passé à 10 millions de personnes avec un travail précaire. Ras le bol de vivre dans un pays ou la réussite est systémariquement mise sur le dos de la chance et pas du travail.
IL N'Y A QU'EN FRANCE OÙ L'ON PEUT SE PERMETTRE DE TELLES BÊTISES LA FRANCE AUX FRANÇAIS.
JUSTICE
Jean-Marc Ayrault - Député socialiste, Maire de Nantes, président de la communauté urbaine de Nantes Métropole, condamné le 19 décembre 1997 à 6 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d'amende, pour "délit de favoritisme dans l'attribution d'un marché public".
Arnaud Montebourg - Ministre du Redressement Productif, président du Conseil Général de Saône-et-Loire, condamné le 23 mai 2012 par le tribunal de grande instance de Paris à 1 euro de dommages et intérêts à verser à chacun des cinq demandeurs et 3000 euros au titre des frais de justice pour "injure publique". Il a fait appel de ce jugement.
QUELQUES VÉRITÉS
Il n'y a pas lieu de désespérer parce que comme l'a dit Margaret Thatcher :"Le socialisme ne dure que jusqu'à ce que se termine l'argent des autres"
INAPTOCRATIE : un système de gouvernement où les moins capables de gouvernersont élus par les moins capables de produire et où les autres membres de lasociété les moins aptes à subvenir à eux-mêmes ou à réussir, sontrécompensés par des biens et des services qui ont été payés par laconfiscation de la richesse et du travail d'un nombre de producteurs endiminution continuelle.
A l'école primaire des socialistes, on apprend les 4 opérations :
- L'addition des impôts - La soustraction des revenus - La multiplication des fonctionnaires et des immigrés - La division du travail.
Aux élections prochaines, votez pour Ali Baba. Au moins vous serez sûrs de n'avoir que 40 voleurs. JEAN D'ORMESSON
COMPTE À REBOURS
AVANT DE LE FOUTRE À LA PORTE, ÇA FAIT DÉJÀ TROP LONGTEMPS QU'IL FAIT DES DÉGATS....CASSE TOI PAUV'CON !!!!!
« Le gouvernement a un bras long et un bras court ; le long sert à prendre et arrive partout, le bras court sert à donner, mais il arrive seulement à ceux qui sont tout près. »
Ignazio Silone
Les socialistes aiment tellement les pauvres qu’ils en fabriquent
C’est moi qui maîtrise la rareté de ma parole politique, pour dire des choses intelligentes quand j’ai besoin de les dire. — Ségolène Royal
J’étais partisan du non, mais face à la montée du non, je vote oui — Manuel Valls
«Le “canard boiteux” n'est pas à Florange, mais à Matignon! Il n'y a ni cap, ni vision.»RACHIDA DATI
La droite et la gauche, ce n’est pas la même chose — Pierre Mauroy
Le capitalisme, c’est l’exploitation de l’homme par l’homme. Le syndicalisme, c’est le contraire — Henri Jeanson
Même quand je ne dis rien, cela fait du bruit — Ségolène Royal
Stéphane Hessel à propos de Hollande:
"On n'en fera pas un Roosevelt !"
Le plus souvent, la liberté d’expression est mal comprise : chacun la revendique pour soi et pour ses amis, c’est-à-dire pour ceux dont on partage les opinions. Il s’agit de la liberté d’expression facile, qui donne lieu à un rituel de célébration inlassablement renouvelé. Mais la défense de la liberté d’expression au sens fort est plus rare. Elle devient en effet plus difficile à pratiquer dès qu’il s’agit d’exiger cette liberté pour ceux qui sont attachés à des idées très différentes, voire totalement opposées à celles que l’on chérit soi-même. C’est alors que la liberté d’expression prend toute sa signification politique : elle devient un combat pour autrui. Pour que « l’autre » puisse professer des opinions auxquelles je suis hostile. Robert Redeker
Etre homme politique, c’est être capable de dire à l’avance ce qui va arriver demain, la semaine prochaine, le mois prochain et l’année prochaine. Et d’être capable, après, d’expliquer pourquoi rien de tout cela ne s’est produit. — Winston Churchill
Quand un politicien se touche le visage il dit la vérité, quand il se gratte l’oreille il dit la vérité, quand il lève le pouce il dit la vérité ; c’est quand il remue les lèvres qu’il ment. — Baptiste Foisy
FRANCE SOCIALISTE
CONTRE LA PENSÉE UNIQUE SOCIALISTE
Nous ne pouvons, nous ne pourrons jamais l'aimer ce nouveau président, qui nous scrute comme si nous étions de mauvais citoyens. Aucune de ses paroles ne me rassure car il est contre mes valeurs. Rien ne pourra me le faire aimer car il a été élu pour de mauvais motifs. Je me sens déjà trahi par ses mensonges par exemple la république irréprochable, alors que son gouvernement ne l'est en rien [...], ou le non cumul des mandats, trahi par son comportement à l'égard de Nicolas Sarkozy et ses gestes ou ses discours équivoques au sein même de l’Élysée, (quelle inélégance à l'égard des 48,7 % de Français), trahi par sa déontologie mesquine et ses états d'âmes moralisateurs, quand on sait que la gauche aime se parer de vertu mais est rarement probe, trahi par cet imposteur de la république, ce petit président, cet énarque élitiste qui veut nous faire croire qu'il aime les gens, qu'il aime le peuple, alors qu'il nous méprise et ne s'adresse qu'à ses amis, trahi parce qu'il brosse tout le temps dans le sens du poil, mais d'économie jamais il ne parle, trahi parce qu'il a su retourner l'opinion en sa faveur grâce à la complicité des journalistes qui ont relayé l'antisarkozysme primaire à longueur d'éditos oiseux [...].Tout cela ressemble à de la petite politique. Augurons qu'il démissionne en proie aux difficultés, ou une cohabitation avec un premier ministre réformiste, ou dans le pire des cas pour nous qu'il soit battu dans 5 ans. Je ne lui souhaite en aucun cas toute la réussite parce que cette réussite ne saurait être celle de la France notre nation, il va insidieusement après avoir pris les commandes de l'ensemble des pouvoirs de la république, lui et ses amis, contribuer à la socialisation lente, rampante, sournoise des esprits.
PHILIPPE BOUVARD
LA VÉRITABLE "EXCEPTION FRANÇAISE": CE SONT LES MÊMES CITOYENS QUI DÉPLORENT QU'UN GOUVERNEMENT N'AIT PAS CONCRÉTISÉ DAVANTAGE DE PROJETS ET QUI, À LA PREMIÈRE VELLÉITÉ DE RÉFORME, DESCENDENT DANS LA RUE