TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 15 décembre 2010

Rama Yade rejoint le Parti radical de Jean-Louis Borloo

Elle faisait partie des sortants du remaniement gouvernemental du 14 novembre, un départ qu'elle n'avait pas souhaité et qu'elle vivait mal. Rama Yade, ex-secrétaire d'Etat aux sports, annonce dans une interview à paraître jeudi dans Le Parisien, qu'elle se rallie à Jean-Louis Borloo et au Parti radical, qu'il préside.

Le rôle de porte-parole de l'UMP aurait été proposé, en guise de lot de consolation, à celle qui fut longtemps la femme politique la plus appréciée des Français. Mais Rama Yade l'avait refusé. Selon Le Parisien, elle aurait demandé à être chargée d'une mission sur la cohésion sociale, qui lui aurait été refusée.
Les rapports de Rama Yade avec Jean-François Copé sont connus pour ne pas être des plus cordiaux. L'ex-benjamine du gouvernement a donc choisi de rallier le camp d'un autre déçu du remaniement.
Rama Yade dit partager la "nature humaniste et progressiste" de celui qui veut rassembler le centre dans la perspective de 2012. Pour autant, elle se montre prudente et assure rester "sarkozyste". Elle ne quitte d'ailleurs pas l'UMP. Les statuts du Parti radical l'affilient à la formation présidentielle et lui permettent donc d'avoir cette double appartenance.
LA PAUVRE !

Après son malaise, Bayrou va subir des examens approfondis

Le président du Mouvement démocrate (MoDem) François Bayrou, restera hospitalisé mercredi au Val-de-Grâce pour un «approfondissement des examens», a annoncé à l'AFP la vice-présidente du MoDem Marielle de Sarnez.

«Il a été décidé une prolongation de l'hospitalisation de François Bayrou pour un approfondissement des examens», a indiqué l'eurodéputée.

«François Bayrou va bien. Il n'y rien d'inhabituel à profiter d'une hospitalisation pour effectuer des examens approfondis», a-t-elle ajouté.

M. Bayrou, âgé de 59 ans, a été hospitalisé après avoir eu un malaise à la fin du Grand Journal de Canal+ dont il était l'invité lundi soir.

Pour ses proches, ce malaise est probablement dû à la fatigue.

IL FAUDRAIT POUSSER LES EXAMENS DANS LE DOMAINE PSYCHIATRIQUE AUSSI.

Grand âge : Comment rester chez soi le plus longtemps possible ?

Le souhait de nous tous, c’est de vivre le plus longtemps chez soi. Les personnes du troisième et même du quatrième âge souhaitent continuer à résider chez elles, dans la mesure du possible. C’est surtout vrai quand elles sont propriétaires de leur résidence principale. Mais la réalité est plus cruelle : dans plus de six cas sur dix, elles ne pourront plus occuper leur appartement ou leur maison. Souvent pour des raisons d’ordre technique, parce que le lieu d’habitation n’est plus adapté aux conditions de vie des personnes très âgées. L’absence d’ascenseur dans un immeuble, un étage difficilement accessible dans un pavillon, une salle de bains peu pratique constituent les obstacles les plus courants. Il convient donc de prendre en compte ces données le plus tôt possible et d’aménager le lieu d’habitation en conséquence ou de le vendre afin d’acheter une demeure plus adaptée. Mieux vaut s’y prendre tôt. Un bien immobilier vendu dans l’urgence se négocie mal. Il faut ainsi prévoir un délai raisonnable pour vendre et acheter dans les meilleures conditions.

On peut aussi transformer sa résidence secondaire, peut-être achetée en défiscalisation, en résidence principale. Ou acheter dans une ville provinciale où la vie est plus douce que dans les grandes métropoles. Il faut simplement éviter de s’isoler dans les campagnes loin des infrastructures, qu’il s’agisse des transports, de la vie culturelle ou des hôpitaux. La vie à la retraite est une nouvelle vie, souvent plus active et plus agréable qu’on l’imagine. Alors prenez le temps de la réflexion avant l’action.

Il faut aussi savoir que le législateur est intervenu pour permettre au conjoint survivant de continuer à vivre dans la résidence commune. Celui-ci, même en présence d’enfants, à un droit temporaire d’habitation d’une année sur le logement qu’il occupe au décès de son conjoint. Il bénéficie même d’un droit viager sur ce même logement sous conditions. Il doit le demander dans l’année du décès et le défunt ne doit pas l’avoir privé de ce droit par acte notarié. Du côté du patrimoine, il faut savoir que le conjoint survivant a le choix entre un quart du patrimoine en pleine propriété ou à la totalité du patrimoine en usufruit. En présence d’enfants de lits différents, le conjoint survivant a droit à un quart du patrimoine en pleine propriété. Sans enfant, la distribution du patrimoine sera d’un quart pour chaque parent et de la moitié pour le conjoint. Toutefois, sans enfant et en présence d’un seul parent, ce dernier recueille un quart de la succession et le conjoint les trois quarts restants. En la seule présence de frères et sœurs, le conjoint hérite de tout (à l’exception des biens de famille), il est réservataire à hauteur d’un quart.

What ?


Jean-François Copé m’inquiète. Voilà un homme intelligent, sympathique et qui a au moins le mérite d’annoncer la couleur : depuis plus de cinq ans il nous annonce qu’il sera candidat à la présidentielle de… 2017 ! Un homme politique qui se projette avec autant d’assurance dans un avenir à quinze ans ne doit pas être négligé.


Mais si la France qu’il imagine dans dix ans doit être aux couleurs de son langage d’aujourd’hui, on a intérêt à s’inscrire dès maintenant à des cours d’anglais intensif. Dans le même discours, il commence par nous annoncer qu’il « veut être de la task force de 2012 » et qu’« il veut agréger autour de lui une myriade de clubs et de think tanks » – What do you mean, dear Jean-François ?


Pas de réponse mais une formule définitive destinée à nous clouer au sol (par un uppercut, of course) : « Désormais, à l’UMP, ce sera bench marking, matin, midi et soir. » Quèsaco, Mister Copé ? Un fast-food ? Ça va nous rester sur l’estomac. Dans cette même rubrique, il y a six mois, nous avions gourmandé Martine Aubry pour son usage bourratif du mot « care ». Elle n’en parle plus.

George Soros défend la création d'Euro-obligations

Une nouvelle fois, le financier George Soros s'inquiète de l'avenir de l'Europe. Dans les colonnes du 'Financial Times', le gérant de "hedge funds" dénonce ce matin les effets pervers des plans de sauvetage mis en place pour la Grèce et l'Irlande et plaide pour la création d'un marché actif d'Euro-obligations, capable de financer les plans de soutien.
Selon lui, le mécanisme actuellement en discussion en Europe contient les ferments de l'échec et de l'aggravation de la situation... Pour George Soros, le refus d'envisager la faillite ou la restructuration des dettes souveraines est "politiquement inacceptable", car il fait peser tout le poids financier de la crise sur les contribuables.
Par ailleurs, les taux d'intérêt élevés exigés dans le cadre des plans d'aide étranglent les pays déjà malades. Ainsi, "les divergences continueront de croître et les pays faibles s'affaibliront encore davantage". En parallèle, "le ressentiment mutuel entre les créanciers et les débiteurs est susceptible de grandir et de déboucher sur un vrai danger, à savoir que l'Euro puisse détruire la cohésion politique et sociale de l'Europe", condamnant le continent à un "avenir sombre"...
George Soros estime toutefois qu'il est encore possible d'éviter ces pièges, et donne ses conseils aux chefs d'Etats européens qui se réuniront demain et vendredi à Bruxelles. En premier lieu, l'investisseur propose que les plans européens soutiennent directement les banques des Etats endettés, plutôt que les Etats eux-mêmes, afin de retirer des budgets nationaux le poids de la recapitalisation du secteur bancaire... Ainsi, les pays faibles seraient moins endettés et leurs banques, au lieu d'être nationalisées, seraient en quelque sorte "européanisées".
Soros estime aussi que l'Europe devrait prêter aux pays surendettés sans exiger d'eux une prime en termes de taux d'intérêt. Pour financer ces opérations, il défend l'idée de la création d'un marché actif d'Euro-obligations, qui financerait le mécanisme d'aide européen auprès des investisseurs.
Ainsi, on aboutirait à une structure ressemblant à un véritable Trésor européen, qui n'a pas été prévu par les traités actuels en raison de la volonté des Etats-membres de conserver leur souveraineté budgétaire. Rappelons que la création de ces Euro-obligations, proposée par Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe et le ministre italien des Finances, a été soutenue notamment par la Belgique et accueillie plutôt positivement par le FMI et l'OCDE, mais elle a été fermement rejetée par l'Allemagne et la France...

Les ménages confrontés à la hausse des prix




Le revers de la tenaille

L'arrogance de Marine Le Pen reprenant les habits de son père pour gagner une bataille interne du Front national plus difficile qu'il n'y paraît, aura peut-être le mérite de remettre à l'heure les trop crédules et naïves pendules de l'opinion. L'extrême droite reste l'extrême droite et la bien policée Marine Le Pen la future chef d'un parti raciste et autoritaire. Même si elle choisit ses formules, soigne sa dialectique bien propre sur elle et malgré ses efforts pour gommer les excès paternels, son vrai registre, son unique fond de commerce, est celui de la xénophobie. Lui faire tremplin avec des plaisanteries douteuses, des querelles inadmissibles entre ministres de haut rang ou des approximations précipitées sur les intempéries est un exercice dangereux.

En reprenant le discours de la droite dure pour limiter la fuite des électeurs, Nicolas Sarkozy et une partie de l'UMP légitiment Marine Le Pen et ses excès verbaux. Après l'été sécuritaire et l'assimilation de la délinquance aux immigrés, après les expulsions des Roms qui accréditaient l'idée qu'il faut chasser l'étranger, elle a beau jeu de parler de l'occupation, de stigmatiser les musulmans et de laisser entendre que le gouvernement n'est que dans l'intention. La seule attitude possible à l'égard du front national est d'être intraitable avec ses idées et ses affirmations honteuses.

La majorité a tort de sous estimer la volonté des électeurs de choisir l'original plutôt que la copie. Dans cette crise économique et sociale plus grave qu'on ne le croit, la pauvreté touche durement les sans-emploi et désormais aussi les travailleurs, les classes moyennes et inquiète la jeunesse. Or c'est dans l'inquiétude et la pauvreté que germent le repli sur soi et la tentation des régimes autoritaires. Le nazisme et le fascisme sont l'aboutissement d'un processus de crise.

Si la droite de gouvernement ne parvient à faire une politique plus sociale et à réduire le chômage, si les scandales politico-financiers continuent à alimenter le « tous pourris » et les ministres à entretenir la polémique autour des mensonges de policiers qui altèrent l'image de toute la fonction, alors elle se fera prendre en tenaille et court le risque d'un revers dans une réplique du 21 avril.

Prévoir l'imprévisible


La France des provinces, celle qui après la météo de la télé sort devant la porte pour vérifier en regardant les étoiles que la dame n'a pas dit de bêtises, cette France qui n'est pas une île, se tape sur les cuisses avec leur histoire de réunion au sommet sur les intempéries. Par chez nous on sait qu'il neige en décembre, que les routes sont verglacées, qu'il faut avoir des bons pneus et du feu dans la cheminée. D'ailleurs les moqueries n'ont pas manqué ces derniers jours sur la saturation de nos écrans par un hiver qui ne surprend que les gâtés capricieux qui pensent que nous sommes dans un monde où tout doit être parfait et qui râlent quand par hasard quelques flocons se mettent en travers de leur métro, boulot. Des fois qu'on pourrait être indemnisés.


Cette réunion de ministres autour de François Fillon sur comment maîtriser la communication en cas de nouvelle pagaille routière n'est rien d'autre qu'un énième épisode de la guerre entre le bon sens et la technocratie. Sans doute quelque expert en souliers vernis qui n'a jamais vu de congères, aura-t-il soufflé à l'oreille du ministre de l'Intérieur qu'il n'y avait pas de problème ou à celle du Premier ministre que tout était de la faute de Météo France. Admettons. Mais quel manque de discernement et de lucidité de la part de nos gouvernants.


L'épisode des vaccins contre la grippe a fait la preuve par l'exagération que prévoir l'imprévisible ne sert à rien. Il faudrait dans une circulation déjà difficile en temps normal, limiter le nombre de véhicules, interdire les camions, imposer les transports en commun... Mais dans une fin de semaine de départ en vacances la pagaille deviendrait une émeute. Surtout que pour partir au ski les automobilistes ne craignent pas les routes enneigées. Ce n'est pas comme pour aller au travail.


Le Premier ministre a beau battre sa coulpe, la précaution et la prévention ne sont guère efficaces 48 heures avant l'épisode à risques. Nous sommes des individualistes effrénés et urbains et c'est une oeuvre de longue haleine que de nous convaincre de notre interdépendance dans les situations extrêmes. Peut-être le gouvernement devrait-il nommer un « Monsieur Neige » pour qu'il s'attaque à la tâche.

Miracle


La morale de l’histoire n’est pas très catholique: Silvio Berlusconi est sauvé par où il a péché, les femmes. Les révélations sur sa pratique du bunga bunga, un jeu qui ressemble à la balle au prisonnier, sauf qu’il se joue sans balle mais avec des jeunes filles déshabillées, avait scandalisé son électorat conservateur. Ce sont pourtant deux députées féminines qui ont assuré sa très courte majorité, et d’ailleurs provoqué une rixe à la Chambre. C’est donc ainsi que le miracle s’est produit, une fois de plus, dans la vie de Silvio Berlusconi, si souvent promis à la mort politique. Le miraculé est certes bien mal en point. Mais pas son modèle, le berlusconisme, qui est la mise de l’Etat au service des intérêts privés, avec l’appui de quelques grands médias et un art consommé du spectacle. Silvio est moribond, mais l’on sait déjà qu’il aura beaucoup d’enfants.

Fausse désintox

Ils étaient « drogués », mais ils ne le savaient pas. Du moins jusqu'à hier, jusqu'au terrible diagnostic établi par le médecin Baroin sur les 500 opérateurs. Piqués à la dépense publique, les musées, Pôle emploi, l'Office national des forêts, la Bibliothèque nationale et les autres vivent dans un coûteux état de dépendance. À la neige, sans doute, dans le cas de Météo France ! Aux gommes et crayons ici, aux voitures là. Trop d'agents ici, un m2 de trop là. À 13 m2, on était drogué d'espace, à 12 m 2, on ne le sera plus...

Que l'heure soit à la rigueur, chacun le constate chaque jour, à part ceux qui pendant trop longtemps n'ont cessé de nier toute austérité. Cela dit, pour vendre sa nouvelle croisade contre les déficits publics, avec le zèle d'un néophyte, le jeune as du ciseau budgétaire n'était pas obligé de nous payer de mots et de forcer la dose. Réduire l'espace à des agents qui, parfois, n'ont même pas de bureau attitré, ne pas remplacer un poste là où un sous-effectif serait déjà criant, annoncer des rémunérations à la performance à des salariés modestes... N'est-ce pas courir le risque de démotiver davantage sous prétexte de gains de productivité ?

Comme toujours, avec ces moulinets de ministres, dont on ne sache pas qu'ils sont payés à la performance, il y aura sans doute loin de la coupe aux lèvres, de l'annonce à la pratique et surtout à son effet réel. Sans doute, au point où en est la caisse de l'État, il ne semble pas illogique, vu de Bercy, que chacun fasse un effort. C'est un peu le coup des petits ruisseaux qui feraient les grandes rivières dépensières.

Mais la nouvelle chasse au Gaspi sonne un peu faux, comme une vessie que l'on nous ferait prendre pour une lanterne. La cure de désintox des opérateurs publics serait plus crédible si, au lieu de la fessée punitive sans discernement, elle s'inscrivait dans une démarche plus rigoureuse de meilleure gestion par l'État lui-même. Ne citons, à titre d'exemple, que le kafkaïen RSI qui fait tant souffrir les auto entrepreneurs ! Il ne reste plus à espérer que le petit milliard d'économies escompté ne soit pas balayé très vite d'une nouvelle claque des sacrés marchés.

Fillon fait de la corde raide

Cette fois, « il » n'est pas venu au conseil national de l'UMP. Il n'a pas départagé Brice Hortefeux, qui estime disproportionnée une décision de justice visant des policiers, et Michel Mercier, le garde des Sceaux, qui refuse de commenter la même décision de justice. On ne l'a pas entendu, ni ses conseillers, s'exprimer sur le respect de la séparation des pouvoirs. Cette fois... Nicolas Sarkozy a laissé faire François Fillon.

Chaque jour qui passe confirme que le Premier ministre, fort de sa popularité, s'est bien rendu indispensable dans le dispositif mis en place d'ici à 2012. Qu'il s'agisse des questions sécuritaires, des équilibres institutionnels, des rivalités ministérielles ou de la bonne marche de l'UMP, terrains sur lesquels le Président était omniprésent, François Fillon s'avance de plus de plus.

Samedi, à l'UMP, il mettait en garde Jean-François Copé, l'incitait à ne pas trop s'en remettre à des experts pour traiter des fondements de notre existence nationale. Lundi, devant les préfets, il appelait chacun à la raison, notamment le ministre de l'Intérieur. Hier, devant les parlementaires, à qui il doit en partie sa reconduction, il se faisait conciliateur entre policiers et magistrats, et s'offrait même le luxe ¯ chose rare chez les politiques ¯ de faire son mea culpa pour avoir dérapé sur la neige.

L'important n'est pas que François Fillon soit un peu plus Premier ministre ou que Nicolas Sarkozy devienne un peu plus Président. L'important, c'est de comprendre le message qui sous-tend cet ajustement des rôles : son camp ne gagnera qu'uni et Fillon est le mieux placé pour rassembler, du centre à l'extrême droite.

La première inconnue s'appelle Marine Le Pen. Ses scores, à la télévision et dans les sondages, font craindre à certains un autre 21 avril, c'est-à-dire un Front national présent au second tour de la présidentielle. Malgré quelques élections locales favorables, le pouvoir ¯ mais aussi, d'une certaine manière, la gauche ¯ est bousculé par une extrême droite que l'actualité abreuve d'arguments sécuritaires ou protectionnistes. Les angoisses nées de la crise et les amalgames entre la couleur de la peau, la religion et la délinquance compliquent singulièrement la réponse du pouvoir.

Outre le fait d'ignorer jusqu'où ira Dominique de Villepin, la seconde inconnue n'est autre que Jean-Louis Borloo. Depuis son échec à reprendre Matignon à François Fillon, les centristes cherchent un sauveur. Jeudi dernier, profitant du 105e anniversaire de la séparation des Églises et de l'État, l'ex-ministre de l'Environnement a fait un tabac en exposant, avec une hauteur très présidentielle, sa vision de la République. Personne ne le croit trop capable de jouer le mécano des centres, mais beaucoup s'interrogent sur ses intentions : envie de revanche ou rabatteur de voix pour Nicolas Sarkozy ?

D'un côté, François Fillon doit donc tenir bon sur la sécurité et l'immigration. Jean-François Copé a d'ailleurs annoncé, sur indication de l'Élysée, que le débat sur l'identité referait surface. De l'autre, le Premier ministre doit donner des gages au centre sur la laïcité, l'éducation, la famille, la justice fiscale, l'assimilation des immigrés, le financement de la dépendance.

Heureusement que le poids de la popularité aide à trouver de l'équilibre. Car ça s'appelle faire de la corde raide.

La tentation du mark

Abandonner l’euro et revenir à la monnaie nationale : de plus en plus d’Allemands souhaitent cette option pour sortir de la crise. Une hypothèse risquée mais pas fantaisiste, si l’on en croit l’un des nombreux articles allemands sur le sujet. 

La majorité des Allemands est d’accord : nous aurions dû garder le deutsche mark ! D’après une récente étude, 57% des Allemands auraient préféré ne pas passer à l’euro. Et plus d’un tiers souhaitent aujourd’hui revenir au mark.
Les nostalgiques ne sont plus les seuls à penser cela. De plus en plus d’adeptes des calculs froids viennent grossir les rangs des eurosceptiques parmi lesquels ont retrouve des économistes, des managers et des chefs d’entreprise.
Pour Volker Nitsch, professeur à l’université technique de Darmstadt qui a étudié l’effondrement d’unions monétaires dans l’histoire, "la probabilité de voir un pays sortir prochainement de la zone euro est de 20%".
Jusqu’à présent, seuls des étrangers osent publiquement parler du mark. Le célèbre économiste américain, Barry Eichengreen, a récemment déclaré que l’Allemagne faisait partie des rares pays européens pour lesquels la réintroduction de leur ancienne monnaie ne s’accompagnerait pas d’une catastrophe financière.

Des obstacles techniques surmontables

Que signifierait le retour du mark ? La première chose est de savoir si l’Allemagne pourrait prendre une telle décision. La question fait sourire Volker Nitsch. "Aucun problème. Il y a déjà eu suffisamment de violations des traités". Il suffirait d’une autorisation du Parlement ou du chef du gouvernement.
Les obstacles techniques n’ont eux non plus rien d’insurmontables. Pour créer une nouvelle monnaie, il faut une banque d’émission et des machines pour imprimer les nouveaux billets et fabriquer les nouvelles pièces. Mais là n’est pas le problème. La véritable question concerne les conséquences économiques d’une sortie de l’euro.
L’évolution des taux de change joue un rôle primordial. Il est probable que dans un premier temps, le mark augmenterait sa valeur, environ le double. Les produits allemands seraient nettement plus chers à acheter pour les pays étrangers.
A long terme, nous exporterions moins à nos voisins européens. Et l’histoire montre que la fin d’une union monétaire se traduit toujours par une réduction des échanges commerciaux entre anciens partenaires.
Mais est-ce problématique? Premièrement, les exportations allemandes ne devraient pas diminuer trop longtemps. Lorsque notre monnaie est forte, les matières premières sont plus abordables. Résultat, les produits allemands peuvent être fabriqués à moindre coût et vendus meilleur marché.
Deuxièmement, les exportations ne sont pas le seul objectif de notre économie. Le retour du mark aurait un effet positif sur la consommation, ce qui devrait également soutenir l’économie.

La fin de l'euro ou le début de la pire crise financière de l'histoire

D’autres aspects de cette décision pourraient néanmoins se révéler très coûteux. Les Allemands ont – souvent sans le savoir – une part important de leur patrimoine placée à l’étranger. Les assurances, les banques et les fonds d’investissements ont largement investi dans la zone euro. Reconvertis en mark, ces placements allemands à l’étranger perdraient 158 milliards d’euros de valeur, soit 7% du PIB. Voilà qui ne devrait pas ravir les épargnants allemands.
Mais que nous coûtera l’euro si nous le conservons ? Et si de plus grands pays que la Grèce ou l’Irlande venaient à nous appeler à l’aide ? L’Allemagne pourrait se retrouver à devoir garantir des sommes de plus en plus inimaginables. Pas besoin d’être un grand mathématicien pour comprendre qu’à terme le jeu n’en vaut pas la chandelle.
Mais il y a un mais : que se passera-t-il à court terme si l’Allemagne quittait la zone euro ? Tous les scénarios sont unanimes : cela ne se passera pas en douceur.
Il est à peu près certain que la réintroduction du mark et la dévaluation de l’euro privé de l’Allemagne marquerait le début d’un vaste mouvement des fonds à l’étranger.
Les Grecs, les Espagnols et les Irlandais chercheraient immédiatement à déposer leur argent en Allemagne. Pour éviter cela, il faudrait recourir à des moyens radicaux : fermer les banques, limiter les transferts de capitaux, peut-être même fermer les frontières. Pour Barry Eichengree, la fin de l’euro sonnerait le début de "la pire crise financière de l’histoire".

Les union monétaires, une question toujours politique

Il n’est pas dit que la situation dérape à ce point. Toutefois, la peur d’un tel chaos social reste plus importante que la crainte de voir l’euro nous coûter toujours plus cher. Pour l’historien Michael Bordo, il y aurait toutefois une circonstance où l’Allemagne serait prête à accepter ce risque : "Si l’un des pays fondateurs de l’euro, l’Italie par exemple, se trouvait en situation d’urgence, cela pourrait inciter l’Allemagne à rompre les traités européens".
A cela s’ajoute l’aspect politique de la question. Les – rares – travaux des économistes en matière d’union monétaire leur ont au moins appris une chose, explique Bordo : "Les unions monétaires sont constituées pour des raisons politiques, elles sont approfondies pour des raisons politiques et elles finissent toujours par s’écrouler pour des raisons politiques".

54% des sympathisants UMP approuvent Marine Le Pen

Plus d'un sympathisant de l'UMP sur deux (54%) approuve le parallèle établi par la vice-présidente du Front national (FN) Marine Le Pen entre les "prières de rue" des musulmans et l'Occupation, selon un sondage Ifop pour France Soir à paraître mercredi. D'après cette étude d'opinion, les propos de Mme Le Pen qui ont suscité une vive réprobation dans toute la classe politique, sont désapprouvés par une large majorité de Français (61%), seuls 39% les approuvant.

2010, le triomphe de l'ambiguïté


Curieux millésime, cette année dont l'intitulé évoque un résultat de foot (2-0, 1-0). Elle nous en a fait voir, au fil des mois, de ces situations hésitantes qui insensiblement se retournent. Les divulgations de WikiLeaks, archives demi-secrètes rendues demi-publiques, peu explosives par leur contenu, troublantes dans leur diffusion planétaire, amenaient plus de transparence et débouchent sur plus de confidentialité. Le feuilleton d'été Bettencourt, après avoir fait trembler l'Etat et s'échiner les investigateurs, s'achève en embrassades familiales au premier frimas. Les Bleus se sont suicidés à l'été et commencent à ressusciter à l'automne. Les gigantesques incendies russes, par une chance bien suspecte, n'ont pas fait un mort officiel de plus que la canicule de 2003 en France. L'indispensable réforme des retraites se heurte à un front du refus et finalement passe.


Chaque fois, une face de l'événement en cache une autre : à situation réversible, issue incertaine. L'année, du coup, semble battre le record de l'ambiguïté. S'y égrènent continûment jeux de dédoublements et de retournements. A Matignon, deux Premiers ministres successifs pour le prix d'un seul. En Côte d'Ivoire, deux présidents simultanés pour un fauteuil. Au Congrès américain, démocrates et républicains qui semblent échanger leurs rôles. De toutes parts, triomphe des ambiguïtés.


Or, l'ambiguïté n'a pas la cote : on la soupçonne d'être faux jeton. Ambigu a pour synonyme indécis, équivoque, incertain. Louche, en fin de compte. Sans conteste, tout le monde préfère netteté et clarté. Les ambiguïtés ? Voyons donc, il faut les lever… -tâche qui revient aux philosophes, aux critiques, aux gens de franc-parler. Entretenir l'ambiguïté, voilà plutôt l'affaire des politiques, des discours équivoques. Voilà ce qu'on croit le plus souvent. On se trompe.


Car l'ambiguïté a ses lettres de noblesse et sa puissance propre. Maurice Merleau-Ponty définit même la philosophie comme la conjugaison du « sens de l'évidence » et du « goût de l'ambiguïté ». Ce qu'il entend par là n'a rien à voir avec hésitations, incertitudes, manoeuvres pour noyer le poisson. C'est au contraire la double face constitutive de l'existence qu'il nomme ainsi. Car nous sommes toujours doubles -corps et esprit, raison et passion, nature et culture, science et art. Faire l'éloge de l'ambiguïté, c'est plaider contre les visions unilatérales, refuser systématiquement d'être « monoïdéiste » -afin de parvenir à penser la réalité. C'est mettre en oeuvre ce que Merleau-Ponty nommait la « claudication » du philosophe, toujours tenu d'avancer sur deux registres distincts, n'abandonnant jamais ni l'un ni l'autre.


Au moment du rituel bilan de l'année, ces remarques peuvent servir. Cessons de voir dans les doubles faces de 2010 des indices de volatilité. Evitons de déplorer que le présent soit versatile. Cherchons plutôt dans les faits du moment les traces d'une ambiguïté féconde, l'interrelation d'éléments opposés. WikiLeaks se tient dans l'entre-deux entre citoyenneté et raison d'Etat, l'affaire Bettencourt dans la zone d'interaction de l'argent et du pouvoir, les aventures des Bleus dans l'espace intermédiaire entre compétition réelle et politique imaginaire, la réforme des retraites entre lucidité et rêve, la crise de Côte d'Ivoire dans le conflit entre démocratie et ambitions personnelles.


Chaque fois, la marche à suivre ne doit pas gommer la double face en voulant absolument faire triompher un versant ou l'autre. Elle doit au contraire installer l'ambiguïté, la maintenir ouverte, révéler la tension et l'interaction entre ses éléments. On saisit alors que la transparence n'est qu'un mythe, les explications unilatérales des leurres. On en conclura que tout ce qui est réel est ambigu. Si 2010 nous enseignait vraiment cela, voilà une année qui n'aurait pas perdu son temps.

Justice et politique:
un perpétuel recommencement


Le procès de Jacques Chirac, l'affaire Clearstream en appel avec Dominique de Villepin, l'Angolagate qui revient sur la scène judiciaire dès le mois de janvier, les suites de l'instruction du dossier Karachi… Le tout sur fond de début de campagne présidentielle, de réforme de la justice et de climat de plus en plus tendu entre le gouvernement et les magistrats… L'année 2011 s'annonce particulièrement chaude sur le front politico-judiciaire. Nouvelle bataille dans la guerre à laquelle se livrent depuis des lustres juges et hommes politiques ? Règlement des comptes de l'ère Chirac ? Quoi qu'il en soit, la justice doit rester le plus loin possible des querelles intestines, et pour cela elle dispose d'une arme apparemment implacable : le droit.


En renvoyant Jacques Chirac, devant le tribunal correctionnel, la juge Xavière Siméoni a résumé le problème : la « situation particulière de Jacques Chirac, son âge, sa renommée internationale, son statut actuel, doivent-ils s'opposer à un renvoi ? La réponse ne relève pas du choix du juge », dit-elle dans la longue ordonnance qui renvoie l'ex-président de la République devant le tribunal correctionnel pour 21 emplois supposés fictifs, alors qu'il était maire de Paris (1977-1995). La juge tranche : un magistrat instructeur ne répond qu'à une seule règle, l'article 179 du Code de procédure pénale, qui dispose que « si le juge d'instruction estime que les faits constituent un délit, il prononce le renvoi de l'affaire devant le tribunal correctionnel ». Une façon de dire qu'un juge se doit de ne pas entrer dans le jeu politique. L'ancien président de la République comparaîtra donc devant le tribunal correctionnel de Paris pour le financement présumé illicite du RPR. Après un accord financier avec l'UMP, la Mairie de Paris s'est certes désistée de sa constitution de partie civile. Mais ce sera la première fois sous la V e République qu'un ancien chef d'Etat sera jugé en correctionnelle.


Les juges se sont aussi efforcés de se maintenir loin du chaudron politique dans le procès de l'Angolagate, qui viendra en appel du 19 janvier au 4 mars. En première instance, le tribunal a jugé illégales des ventes d'armes à l'Angola, alors en pleine guerre civile, sans autorisation de l'Etat français. Au total, 36 personnes ont été condamnées, parmi lesquels, outre les deux associés, Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak, on compte également Jean-Christophe Mitterrand, l'ancien préfet Jean-Charles Marchiani et Charles Pasqua. Condamné à un an de prison ferme dans cette affaire, l'ancien ministre de l'Intérieur et sénateur prétend pouvoir « faire trembler les personnages de la République ». Dans sa ligne de mire : Chirac, Balladur et Juppé qui « étaient forcément au courant ». En première instance, le juge Jean-Baptiste Parlos avait su résister au grand déballage… et aux pressions politiques. Juste avant l'ouverture du procès, le ministre de la Défense de l'époque, Hervé Morin, avait rendu public un courrier dans lequel il affirmait « que, en l'absence de transit par le territoire français, la législation relative aux opérations de ventes d'armes et de munitions […] ne s'appliquait pas, aux dates retenues par le dossier de l'instruction, à l'activité exercée par M. Pierre Falcone ». En clair et pour mettre fin aux « malentendus entre la France et l'Angola », il n'y avait pas matière à procès. Las… les deux associés Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak ont écopé de six ans de prison ferme. Depuis, l'ex-homme d'affaires, qui a fait appel, n'en finit pas d'agiter ses réseaux du fond de sa prison pour dénoncer un « acharnement judiciaire ». Les juges, eux, restent impassibles, sans état d'âme. Après avoir ordonné son maintien en détention à plusieurs reprises, ils viennent encore une fois de le décider dans une autre affaire -pour fraude fiscale cette fois -dans laquelle Pierre Falcone avait été condamné.


Reste Clearstream, dont le procès devant les juges de la cour d'appel de Paris se tiendra du 2 au 26 mai 2011. Dominique de Villepin est poursuivi pour « complicité de dénonciation calomnieuse ». « Je suis ici par la volonté d'un homme », s'était insurgé l'ancien Premier ministre, faisant allusion à Nicolas Sarkozy, partie civile en première instance. Là encore, ce procès était une première : un président de la République en exercice, garant de l'indépendance de la justice, ayant la haute main sur les nominations de magistrats et bénéficiant d'une immunité pénale pendant toute la durée de son mandat, soutenait une accusation contre un adversaire politique… Dominique Pauthe, le président de la 11 e chambre correctionnelle avait fini par renvoyer les deux protagonistes dos à dos : si la relaxe de Dominique de Villepin fut un revers politique pour Nicolas Sarkozy, le jugement rendu a, dans le même temps, sévèrement égratigné l'ex-Premier ministre. Une manière pour les juges de rappeler sèchement aux hommes politiques d'aller régler leurs duels électoraux en dehors des prétoires.


Dernier exemple en date, l'instruction liée à l'attentat de Karachi -qui avait causé il y a huit ans la mort de quinze personnes, dont onze salariés français de la Direction des Constructions Navales (DCN) -ravive les plaies de la guerre Chirac-Balladur, sur fond de soupçons de corruption en marge de contrat d'armement. Le dossier s'avère complexe et réunit tous les ingrédients qui font les enquêtes longues et épineuses : secret-défense, rétrocommissions, intermédiaires, diplomatie parallèle… Dans la nouvelle épreuve de force entre le juge et le politique, on ne saurait reprocher aux premiers de chercher à se dresser un rempart juridique, même illusoire, en se drapant dans une norme forcément soumise à interprétation. Les seconds, eux, préparent déjà la riposte en affûtant la réforme de l'instruction tout en gardant la haute main sur le parquet.

Une rigueur pleine de douceurs

C'est la saison de la rigueur dans la météo comme dans les comptes de l'Etat. En cette journée neigeuse, le Parlement va adopter un budget réduisant le déficit de l'Etat de près de 60 milliards d'euros, une baisse sans précédent. Mais cette rigueur est en réalité pleine de douceurs. D'abord parce que les trois quarts de la réduction proviennent de l'arrêt de phénomènes exceptionnels -plan de relance, grand emprunt, fonte de l'impôt sur les sociétés. L'effort réel tourne autour de la quinzaine de milliards. Ensuite parce que les efforts sont bien plus grands chez nombre de nos voisins. Le Parlement n'a pas réduit les dépenses de l'Etat de 8 % comme en Espagne, pas relevé la TVA de quatre points comme en Grèce cette année, pas annoncé la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires comme au Royaume-Uni, pas abaissé le SMIC de 12 % comme en Irlande. Et il n'a pas sabré le salaire des fonctionnaires, à l'inverse de ce qui s'est passé dans ces pays. Il est vrai que le chef du gouvernement Pierre Laval a discrédité chez nous cette idée, lui qui avait amputé les traitements de la fonction publique de 10 % en 1935...

Cette douce rigueur rassure les investisseurs étrangers sans paniquer les citoyens français. Elle reflète aussi une économie moins malade que d'autres. Et elle constitue un dosage adapté à une sortie de crise poussive. Mais elle ne pourra, hélas, pas durer. D'abord parce qu'il a fallu tordre un peu les hypothèses qui sous-tendent l'exercice budgétaire -une croissance prévue un peu forte, des taux d'intérêt espérés modérés. Ensuite parce qu'il va falloir faire davantage. Il y aura bien sûr des sirènes pour chanter le doux air de la relance budgétaire et de l'inconséquence du déficit. Les investisseurs, qui apporteront en 2011 le quart des ressources de l'Etat, ont toutefois les oreilles bouchées. Ils acceptent tout au plus d'écouter l'histoire qu'on leur raconte : un déficit public ramené de 6 % du PIB l'an prochain à 3 % deux ans plus tard. Autrement dit, les gros efforts devront porter sur 2012 -année électorale -et 2013. Bien sûr, les gouvernants peuvent parier l'oubli, où sont tombées tant d'autres histoires. Mais en ces temps financièrement troublés, où l'investisseur dans la dette publique s'envole comme moineau perché sur un fil au moindre bruit, ce genre de pari est trop risqué. Nous n'échapperons pas à une rigueur plus rude.

Mobilité bancaire : les banques doivent mieux faire

Bercy demande à l'Autorité de contrôle prudentiel un audit sur les engagements des banques en matière de mobilité. Un avis du Comité consultatif du secteur financier montre que le dispositif reste trop méconnu par les consommateurs.

Les banques doivent faire des progrès en matière de service d'aide à la mobilité bancaire. C'est la conclusion du premier bilan dressé par le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) du service mis en oeuvre par les banques en 2009. Bercy en profite pour adresser une mise en garde aux banques et demande un audit à l'Autorité de contrôle prudentiel. « Je veux garantir la pleine et entière application par les banques de leurs engagements pour faciliter la mobilité bancaire », a souligné Christine Lagarde, après avoir pris connaissance de l'avis du CCSF.
Dans un avis en date du 9 décembre, le Comité a constaté que, si le service a été créé dans tous les établissements, son application effective n'est pas encore généralisée. Une insuffisance qui tient, selon le CCSF, à un manque d'information tant des clients que des personnels des établissements bancaires tandis que l'information sur Internet est souvent difficile à trouver.

Information et service doivent être améliorés

Le CCSF dessine plusieurs pistes d'amélioration. L'existence et la nature du service d'aide à la mobilité bancaire doivent être mieux connus en agence, notamment par les personnels chargés de l'accueil, indique le comité. Par ailleurs, l'information doit être « accessible facilement et rapidement » sur Internet. Le comité invite les associations de consommateurs à contribuer elles-mêmes à la diffusion de l'information.
Par ailleurs, le CCSF estime que la communication sur les délais des diverses opérations qu'implique le transfert d'un compte doit être claire. Enfin, il indique que la prise en charge par la banque d'accueil des opérations liées au changement de domiciliation prévues par le service soit complète dans la mesure où le client donné mandat pour le faire et fourni les informations nécessaires.

Bercy demande à l'ACP un audit pour juillet

Un nouveau bilan sera opéré d'ici à la fin de 2011, ajoute encore le CCSF. De son côté, la ministre de l'Economie Christine Lagarde a demandé à l'ACP (Autorité de contrôle prudentiel) un rapport d'audit pour juillet 2011 qui lui sera remis ainsi qu'au CCSF, lequel réunit les représentants du secteur bancaire et les associations de consommateurs. Ce rapport devra préciser, engagement par engagement, la proportion des établissements qui les respectent.
Le service d'aide à la mobilité bancaire avait été mis en place suite à l'accord conclu en mai 2008 avec les pouvoirs publics. Les banques avaient jusqu'à la fin de 2009 pour mettre en place un service de ce type. La Fédération bancaire française a fait valoir que les engagements pris en mai 2008 avaient été traduits en norme professionnelle, ce qui rend le dispositif obligatoire pour tous ses adhérents qui relèvent de l'autorité de l'ACP. En octobre, ll'UFC-Que Choisir avait dressé un constat sévère des premiers pas du service d'aide à la mobilité bancaire.

Assurance  : les hausses de tarifs sous l'oeil de Bercy
La ministre de l'Economie Christine Lagarde a indiqué que le bien-fondé des hausses de tarifs annoncées par les assureurs en assurance habitation et automobile devra être vérifié.
Les tarifs d'assurance multirisque habitation augmenteront de 3,5% à 7% en 2011, selon une enquête des Echos. Le site de comparaison de prix Assurland a, pour sa part, fait état la semaine dernière d'une hausse de 4,3% sur un an en novembre des tarifs d'assurance habitation, de 1,0% en assurance auto et de 6,2% en assurance santé selon l'indice IPAP.
Les compagnies relient ces hausses à une nette augmentation de la « sinistralité », en citant des événements climatiques exceptionnels (tempête Xynthia, inondations dans le Var) et à une recrudescence des accidents de voiture.
« J'ai demandé à la direction du Trésor [et] à la Direction de la concurrence de travailler ensemble pour examiner la réalité du lien entre cette sinistralité et l'augmentation des primes », a déclaré Christine Lagarde au cours de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
La ministre de l'Economie a en outre rappelé que la loi Chatel de 2005 permettait à tous les assurés de résilier leur contrat d'assurance deux mois avant son échéance pour faire jouer la concurrence. Elle a demandé au Comité consultatif des services financiers de veiller à ce que cette loi soit appliquée. Le CCSF devra rendre un rapport sur le sujet en février, a précisé la ministre.

Où est le ballon ?

Il y a deux mois, en pleine crise des retraites doublée de crise financière irlandaise, la cause était entendue : la bataille politique de la présidentielle se jouerait à gauche. De nombreux indices allaient en ce sens, tels que les grandes manifestations pour défendre les acquis sociaux, les yeux de Chimène de Martine Aubry pour Benoît Hamon ou encore la percée de Jean-Luc Mélenchon dans l'opinion. Il y a un mois, la cause était à nouveau entendue : la bataille se jouerait au centre. La bulle médiatique créée depuis l'Elysée autour de Jean-Louis Borloo était tout entière gonflée de cette hypothèse centriste. Et voici que quelques semaines à peine s'étant écoulées, la cause se déplace nettement à droite. Il aura suffi d'un sondage créditant Marine Le Pen de 27 % d'opinions favorables pour qu'aussitôt le nouveau patron de l'UMP, Jean-François Copé, déclare que le débat sur l'identité nationale était parfaitement fondé, pour qu'un député du même bord approuve le dernier référendum suisse sur l'expulsion automatique de tout étranger sanctionné pénalement et pour qu'un ministre de l'Intérieur soutienne des policiers condamnés par la justice pour avoir, en leur qualité de fonctionnaires assermentés, monté de toutes pièces un faux témoignage risquant d'envoyer un innocent en prison.
Dans ces moments-là, les joueurs de rugby enchevêtrés dans la mêlée se demandent où est passé le ballon. Si l'on veut éviter que le match dégénère, il serait temps de rappeler quel est l'enjeu fondamental de l'année qui vient et de l'élection qui suivra. Il s'agit de dire aux Français de quelle manière et avec quels outils leur pays et l'Europe vont tenter de surmonter la plus grave crise économique survenue depuis 1929. Toutes les forces politiques républicaines doivent se concentrer sur cet objectif et lui seul. Ce qui distrait l'attention de cet enjeu n'est que temps perdu. Il est normal que le Front national cherche à tirer le débat ailleurs, vers ses thèmes habituels, puisqu'il n'a rien de sérieux à dire sur la crise. Mais il serait désastreux que d'autres jouent au même jeu.