TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 17 mai 2011

Présumé innocent, politiquement fini
(chambre du sofitel)
La campagne présidentielle de Dominique Strauss-Kahn est finie avant même d'avoir commencé. Le super-favori des socialistes pour 2012 ne peut quitter le territoire des Etats-Unis où il est mis en examen. Aucun auteur de polar noir n'aurait osé ce scénario. L'inimaginable est devenu, hier, l'actualité. Le respect de la présomption d'innocence est un devoir qui ne peut empêcher de réfléchir aux conséquences probables – ou possibles – pour DSK, pour le PS et pour notre pays.

– Pour DSK, hormis l'hypothèse (peu crédible à ce stade) d'un coup monté et d'un piège où il serait tombé, l'avenir paraît sombre. On lui connaissait deux faiblesses, l'argent et les femmes. Une histoire de Porsche l'avait fait vaciller, une histoire de sexe l'abat, comme si l'on tombait toujours par là où l'on penche. Même s'il était reconnu innocent, DSK est sorti du champ aussi bien du FMI que de l'élection présidentielle de 2012.– Pour le PS, le séisme rebat toutes les cartes : il conforte François Hollande dans sa progression ininterrompue, il redonne un peu d'espace à Ségolène Royal et, surtout, il pousse Martine Aubry à une candidature à laquelle elle avait quasiment renoncé. A moins que la première secrétaire ne s'efface devant Laurent Fabius, toujours prêt au cas où... Globalement pourtant, le PS, atteint de plein fouet par ce drame, est affaibli, ses divisions inévitables, la victoire de la gauche plus aléatoire.

– Pour notre pays enfin, quelle humiliation ! Quand on voit la presse populaire de New York afficher à la une le Français le plus gradé dans les institutions internationales comme « le pervers »... Bonjour les dégâts !

Pour les militants PS, "une douche froide"

Après l'arrestation, samedi 14 mai à New York, de Dominique Strauss-Kahn, Le Monde.fr a proposé aux militants socialistes de faire part de leurs réactions. Pour certains, le doute l'emporte aujourd'hui sur la stupeur. D'autres estiment qu'il faut au plus vite tourner la page DSK.

  • "La stupeur" puis "le doute", par Paul, militant PS depuis 1971
"Le saisissement, la stupeur, l'effarement : voilà comment mon épouse et moi avons réagi. Dès dimanche matin, nous avons pensé à une erreur, à une mauvaise interprétation. Puis quand la machine judiciaire s'est mise en marche, nous avons pensé à une manipulation. C'est aussi ce à quoi ont pensé plusieurs militants que nous avons eus par téléphone, par mail, au café. On avait besoin d'en parler, de regarder ensemble.
J'étais devant Twitter pour la première fois hier, à la recherche d'information, d'alibis potentiels comme pour essayer de raccorcher sa candidature aux branches. Une manipulation, un complot sont revenus sans cesse. Au niveau local, dans le département très à droite dans lequel nous vivons, nous avons eu fréquemment des candidats ou des militants 'tués' par des sorties d'archives ou de vieilles casseroles, ou par des rumeurs (adultère, homosexualité, fils drogué, etc...). Impossible de ne pas faire le rapprochement.
Mais depuis, devant la puissance de la machine judiciaire, le fait que DSK soit traité comme un criminel et son transfert à la prison de Rikers, le doute s'insinue. Pourtant, DSK garde toute mon estime et ma confiance. Mais je sais que peu à peu, ses soutiens le quitteront.  Quant au PS, avec 110 000 adhérents et plusieurs milliers d'élus, et 200 ou 300 parlementaires, il reste en parfait état de marche. Ce n'est pas parce que le général meurt que l'armée cesse d'avancer et que l'état-major se rend. 2012 peut être gagné."
  • "Tournons la page au plus vite", par Madjid B.
"Le sort du PS et de l'élection de 2012 est plus important que l'affaire DSK. Que les amis du patron du FMI soient sous le choc est compréhensible mais ils doivent comprendre que les militants qui ne connaissent cet homme que de loin ont une réaction un peu plus 'égoïste' pour le PS. Nous devons vite tourner cette page car innocent ou coupable, DSK est hors jeu pour les primaires et cela, il faut vite l'intégrer au sommet du parti.
Il faut en priorité arrêter le spectacle de pleureur-se et préparer au plus vite la prochaine séquence. Il faut également démontrer que les primaires, même sans DSK, sont un formidable outil démocratique au service des militants, de la gauche et des Français. Encore une fois, tournons la page au plus vite… même si l'encre n'est pas sèche !"
  • "La douche froide", par Fanny P.
"J'ai été reveillé à deux heures du matin, on m'a informé de ce qui se déroulait sur Twitter. Mes premiers commentaires ont été : 'Impossible, il doit faire attention, il se sait surveillé...' Pendant plus d'une heure, je lisais les commentaires sur le flux et j'étais choqué.
Le lendemain matin, j'ai espéré croire à un cauchemar. Je me suis donc orientée vers les chaînes info. Et non, tout est vrai. C'est une surprise. Le jour même, nous sommes plusieurs à nous contacter. On échange, on n'en revient pas, on attend les informations et désinformations en espérant toujours que demain sera meilleur. Nous échangeons avec un parlementaire, comme pour nous rassurer, proche de son réseau et qui n'y croit pas.
Et puis voilà, le lendemain matin c'est la douche froide lorsque l'on découvre ces images à la sortie du commissariat puis au tribunal. A ce moment, je me suis pris la tête dans les mains, abattue. Il faudra digérer cela et arriver à faire la part des choses. Il s'agit d'une affaire personnelle qui met en cause un individu certes illustre, mais un individu au sein d'un parti. Ce n'est pas le Parti socialiste qui est concerné par cette affaire de mœurs, c'est un homme.
Demain, il y aura d'autres candidats, un même projet.  Une chose est certaine : le calendrier choisi est finalement un atout aujourd'hui. Je veux croire en la responsabilité de chacun et en la mise en valeur d'un leader légitime. Le chef du parti doit prendre ses responsabilités."
  • "Le troisième échec de ma vie militante", par Laurent B., militant socialiste
"Jeune engagé soutenant DSK dans la course à la primaire, cette nouvelle a retenti comme une bombe lorsque je l'ai apprise à deux heures du matin, m'apprêtant à aller me coucher. Assommé, je n'ai pu me relever pendant quelques minutes. Vérifiant tour à tour Twitter et mes mails, j'attendais des nouvelles de mon réseau politique pour savoir si les informations allaient être corroborés et plus précises.
Ce n'est seulement qu'à mon réveil que j'ai réalisé l'ampleur de la nouvelle. Mon réseau politique, endeuillé, ne voulait pas y croire et espérait de tout cœur se réveiller d'une minute à l'autre. Pour ma part, jeune engagé sortant à peine de la vie étudiante, cette nouvelle m'a fait le même effet que l'échec en 2007 ou bien le raz-de-marée de 2002. Il s'agit de la troisième défaite de ma vie militante.
Prostré pendant quarante-huit heures, ressassant l'ensemble des éléments dans mon esprit morose, assistant tristement au déchaînement de violence médiatique, je n'espérais qu'une seule chose : que la vérité soit faite sur cette affaire.
Hier soir, finalement, nous avons eu une réunion de courant. Je misais tout sur son effet cathartique. En effet, il fallait que j'en parle avec des gens informés et engagés. Les dernières discussions n'étant pas à la hauteur de mes espérances. Le constat fait, nous nous sommes laissés un délai pour entrevoir la suite des événements et pour décider quelle direction notre courant politique allait prendre après que sa tête fut coupée."
  • "Dominique, c'est le début de ma vie politique", par Lori H.
"C'est avec effroi et stupeur que j'appris, dimanche matin, l'inculpation de DSK. Dominique, c'est le début de ma vie politique, c'est celui qui, de par sa voix, sa stature, son réformisme, son expérience, sa compétence, m'a fait comprendre que les mots de Jaurès n'étaient pas vains : 'Partir du réel pour accéder à l'idéal.' Après deux années de militantisme dans un syndicat lycéen, et après deux années de mandat au Conseil national de la vie lycéenne, j'ai pris ma carte au MJS [Mouvement des jeunes socialistes] puis au PS en janvier 2010.
De longs mois d'attente et de préparation, avant même mon entrée au PS, paraissent dès lors anéantis, et je pense qu'à 19 ans, j'ai pris ma plus belle claque politique, que je ne souhaite à personne d'autre. Hormis le côté politique de l'évènement, je suis outré et stupéfait quant à l'humiliation publique qui lui est faite, cette manière de le jeter dans la fosse au lion, comme s'il était l'ennemi public numéro un et d'ores et déjà coupable. La violence de certains propos n'altère en aucun cas ma motivation pour préparer l'alternance, même si on peut facilement succomber à l'indifférence politique. Ce sont les personnes qui n'ont pas réussi à faire tomber DSK avec des arguments politiques qui s'acharnent d'une façon abominable sur sa personne, avant même qu'il soit jugé. S'il est coupable, justice sera faite. S'il est innocent, certains devront rendre des comptes. La social-démocratie a peut-être perdu un général, mais elle n'a pas perdu la guerre."
  • "La malédiction de la deuxième gauche", par Xavier G.
"En apprenant la nouvelle, j'ai eu l'impression que le ciel me tombait sur la tête. Ça a été un peu comme le 21 avril, en plus matinal. Je ne suis pas une groupie de DSK, mais il était évident qu'il était notre meilleure chance de gagner en 2012. J'ai eu beaucoup de militants de ma section au téléphone toute la journée de dimanche. On était tous KO debout.
Je commence à penser qu'il y a une malédiction présidentielle qui s'est abattue sur la deuxième gauche. Mendès-France ne voulait pas reconnaître la légitimité du présidentialisme gaulliste en se portant candidat, Rocard a été crucifié par Mitterrand, Delors n'a pas voulu y aller alors qu'il avait course gagnée. Et au moment où on pensait qu'un véritable social-démocrate pouvait enfin accéder à l'Elysée, il sort cette histoire surréaliste.
Sur le fond de l'affaire, je ne sais pas quoi penser. Les faits tels qu'ils sont décrits par l'accusation paraissent incroyables et malgré tout, c'est tout à l'honneur d'une démocratie de donner du crédit aux accusations d'une femme de chambre contre l'un des hommes les plus puissants de la planète. Mais j'ai trouvé indigne de jeter en patûre délibérément aux médias les images de DSK menotté. Il y avait un côté lynchage vraiment abject. S'il est coupable, il mérite d'aller en prison et d'indemniser grassement la victime, pas d'être humilié de la sorte aux yeux du monde et de sa famille. Et s'il est innocenté, ces images le poursuivront à vie."
  • "Il faut surmonter cette phase de deuil et regrouper le parti !", par Fabien
"J'ai oscillé entre colère et perplexité depuis dimanche, ne parvenant pas à comprendre comment un homme si brillant pouvait tomber si bas. Mon sentiment profond, ce jour-là, est que cet évènement constitue un acte manqué, une forme semi-consciente de suicide politique, d'un homme à qui on avait tracé un destin qu'il ne voulait pas faire sien.
Entendons-nous, je n'ai jamais été 'strauss-kahnien' et si je considérais aisément qu'il était le meilleur 'présidentiable' socialiste, j'étais convaincu qu'il n'était pas, et de loin, le meilleur 'candidat', tant son manque d'envie était criant, et ses casseroles nombreuses et connues. Dans une ultime et tragique déflagration, DSK a mis fin à sa carrière politique et a dit 'merde' à tous ses partisans, qui avaient déjà élaboré, sur l'autel de sa popularité, le futur gouvernement socialiste et la répartition des plus hautes fonctions de l'État ! La 'strauss-kahnie' constitue presque, depuis 2006, un parti autonome au sein du PS et il est aujourd'hui positif de considérer que cette situation va se résorber !
S'il a été bouleversant pour l'ensemble des socialistes d'assister, avec des images aussi terribles, à la déchéance de l'un des nôtres, il faut surmonter rapidement cette phase de deuil et regrouper le parti !
Je pense que cet événement est un mal pour un bien, assez traumatisant pour que les campagnes des primaires et présidentielles ne descendent pas sous la ceinture et pour que l'unité de la gauche prévale !"
  • "L'effroi puis le soulagement", par Evelyne
"C'est terrible à dire mais, après l'effroi vient comme un soulagement face à cette explosion en vol. Pour de multiples raisons, je n'aurais pas voté DSK à la primaire. Et bien que les sondages le mettent encore largement en tête, je pense que sa popularité se serait dégonflée rapidement dès lors qu'il se serait déclaré (Soit il campait sur ses positions et se coupait des catégories populaires, soit il revenait à gauche et ouvrait un boulevard au centre).
Surtout, comme on le voit à peine quarante-huit heures après l'affaire, d'autres histoires font déjà surface : la campagne présidentielle est un combat rude et ces choses compromettantes auraient, de toute façon, vu le jour. Dès lors, on peut se dire que ce 'coup de tonnerre' intervient au bon moment, alors que le parti a décidé de maintenir la primaire. La vraie catastrophe aurait été que tout cela arrive après la désignation de DSK (qui, jusqu'à maintenant, me paraissait inévitable). A cinq mois de la primaire, et bien que ce soit un coup dur, il reste du temps aux autres candidatures (notamment celles de François Hollande et de Ségolène Royal, qui se sont déjà déclarés depuis longtemps et ne donneront pas l'impression de 'profiter' de la disqualification du favori) de mûrir, en espérant que l'affaire DSK se résolve rapidement pour éviter que son ombre ne plane sur l'ensemble des débats."
  • "Je suis fidèle à cet homme depuis tant d'années que je ne peux y croire", par Damien
"8 h 23, dimanche 15 mai, mes yeux s'ouvrent, j'ai mal dormi, je sens encore la fatigue s'abattre sur mon épaule. Je regarde mon téléphone, et une amie a mis en ligne un article relatant l'arrestation de DSK. Mon esprit est encore flou, peu réactif, je ne saisis pas bien ce qu il se passe. Je me rendors.
10 h 20, je me reveille de nouveau, la fatigue s'est dissipée et un étrange sentiment m'habite. DSK, pourquoi je pense à lui à mon réveil ? Oui, je suis strauss-kahnien depuis six ou sept. Oui, je suis sûr qu'avec lui, le PS peut enfin remporter et va remporter les élections de 2012 et qu'enfin, les idées auxquelles j'adhère gouverneront mon pays. Oui, mais pourquoi je pense à lui, dès mon réveil ? L'article que j'ai lu entre conscience et inconscience ressurgit. La réalité, la fiction, je ne sais plus.
J'allume la radio et j'entends immédiatement parler de l'affaire DSK. J'ai beau me pincer, je ne rêve pas. Et depuis deux jours, j'espere toujours me réveiller. Je cherche toutes les incohérences de l'accusation, j'attends la version de DSK. Je ne peux y croire, je suis  fidèle à cet homme depuis tant d'années que je ne peux y croire. Et j'espère que les experts, que le jury et que la justice américaine me réveilleront de mon cauchemar."
  • "Les militants sont moins unanimes que la tête du PS", par H.C.
"Je suis secrétaire de section et voici ce que j'observe : les strauss-kahniens sont largement dépités, blessés. Ils se sont sentis trahis au début et espèrent à présent que tout ceci n'est qu'une erreur judiciaire ou une machination. Nombre d'entre eux ont consacré beaucoup de temps à préparer le retour de DSK ces quatre dernières années et 's'y voyaient déjà'.
Les autres, à l'inverse, ont souvent été heureux de la nouvelle. Ceux qui ne voyaient pas en Strauss-Kahn une chance pour le PS et pour 2012 pensent maintenant que la présidentielle est acquise.
La fracture entre strauss-kahniens et les autres cristallise maintenant le débat sur la décence, la curée, la présomption d'innocence, etc. Les militants sont moins unanimes que la tête du PS. Certains appellent à soutenir en masse DSK et alimentent les théories du complot. Les autres ne trouvent pas normal qu'on réclame pour lui 'une justice à deux vitesses' et qu'on n'adresse pas un mot de soutien à la présumée victime.
Aucun militant n'est en revanche pessimiste sur 2012. Beaucoup remettent en cause le concept 'd'homme providentiel' et se rabattent sur le projet ainsi que sur Martine Aubry ou François Hollande. Certains espèrent maintenant des alliances hétéroclites ou des candidatures nouvelles : Aubry-Royal, ou la candidature de Delanoë."
  • "Scandalisé par la manière d'agir de la police new-yorkaise", par Jean-Claude R., ancien militant
"Retraité de la fonction publique et ancien militant socialiste, j'ai appris la nouvelle de 'l'affaire DSK' très tôt dans la matinée de dimanche et j'ai suivi les communiqués heure par heure jusqu'au dégoût, en fin de journée, lundi 16, à l'annonce de l'incarcération de Dominique Strauss-Kahn. Mon opinion est faite aujourd'hui quoique qu'il advienne de la culpabilité ou de la non-culpabilité de l'individu mis en cause : la justice américaine vise sans objectivité un ressortissant français, nous assistons encore une fois à l'autoritarisme d'un Etat fédéral prétendûment démocrate et qui manifeste ainsi son attachement au libéralisme économique en défendant, au mépris des autres Etats, notamment européens, son principe de souveraineté.
Dans cette affaire, ce sont, d'une part le FMI et d'autre part la France qui sont visés. Par ailleurs, humainement, je suis scandalisé par la manière d'agir de la police new-yorkaise mais que peut-on attendre d'un pays qui détient encore dans les prisons de ses Etats 3 500 condamnés à mort ?"
  • "Les dirigeants du PS doivent rester unis", par Gérard R., militant socialiste
"Le parti auquel j'ai adhéré pendant plusieurs décennies n'est pas responsable des actes hors politique de ses membres. Certes, la justice américaine n'est pas tendre envers les présumés coupables et DSK connaît bien l'esprit américain pour séjourner régulièrement sur ce territoire. Je ne le juge pas, les enquêtes détermineront, s'il y a lieu, le degré de culpabilité.
Les hauts responsables du Parti socialiste doivent rester, malgré le trouble créé, unis. Dans la mesure où DSK n'avait pas encore fait acte de candidature, nous devons poursuivre le chemin qui est celui d'un parti responsable et ambitieux. Présentons un programme, améliorons sa compréhension. Soyons simplement francs avec nous-mêmes et les électeurs. Il y a aujourd'hui plusieurs prétendants à la candidature. Prenons le temps qui nous est offert pour apprendre à les connaître mieux, exprimons notre choix et gagnons les élections avec celle ou celui qui sera reconnu(e) comme la-(e) mieux à même de prendre la direction de notre pays."

Non, M. Strauss-Kahn n'est pas le sauveur de la Grèce

La tragédie où nous plonge le mauvais thriller new-yorkais de Dominique Strauss-Kahn dépasse la personne, la perversité diabolique des intérêts conjugués ou l'irrationalité des comportements humains, et évidemment le respect de la présomption d'innocence. Les collisions de l'actualité - inculpation du directeur général du Fonds monétaire international (FMI), restructuration de la dette grecque, perspectives de l'élection présidentielle française - posent la question de la cohérence de la politique financière mondiale et de ses incidences sur l'avenir des nations. La Grèce en est un exemple caricatural.

Le premier ministre socialiste grec, Georges Papandréou, poursuit le chemin de croix imposé par les instances mondiales, FMI en tête, pour tenter de redresser les finances publiques de son pays. Il y a du paradoxal chez cet homme de gauche à s'atteler à la correction d'errements politiques, pratiqués depuis des décennies, par des moyens qui relèvent en général des gouvernements les plus conservateurs : baisse de salaires, recul de l'âge de départ à la retraite, gel des pensions, augmentation de la TVA, allongement de la durée du travail, et surtout arrêt du recrutement de fonctionnaires et fermeture de services publics.
La liste est longue de mesures impopulaires, qui auraient en d'autres temps entraîné des manifestations énormes, des surenchères de syndicats surchauffés et des provocations d'extrémistes incontrôlables. Mais elles paraissent tomber sur un peuple frappé de stupeur et d'atonie devant la crise, peut-être convaincu de la justesse de la ligne de son leader, quand il déclare que c'est le pays qu'il faut restructurer et pas la dette.
Le risque, c'est que, à ce régime, le malade ne meure avant même d'avoir été guéri. Que les dirigeants grecs successifs et les élus, de droite comme de gauche, aient multiplié les prébendes inutiles dans les bureaux d'une fonction publique pléthorique, est indéniable. Elles ne compensent pas pour autant le manque criant de personnels qualifiés dans les services sociaux, médicaux, scolaires ou de la protection civile et dans la maintenance élémentaire de la sécurité dans les espaces publics. On n'est pas sûr d'ailleurs que la réduction drastique des ressources budgétaires tarisse des pratiques perverses aussi vieilles que la renaissance de l'Etat néohellénique.
Faire rentrer les impôts, c'est bien. Encore faudrait-il que l'argent tourne, et que les magasins ne ferment pas les uns après les autres dans les rues les plus commerçantes des villes grecques. C'est vouloir ignorer que la consommation des ménages fut le moteur de la croissance bien réelle du pays pendant des lustres. Et que dire de ces libéraux convaincus, qui admettent en privé qu'ils verraient bien un gouvernement autoritaire remettre de l'ordre dans le pays et dans l'immigration clandestine. L'erreur stratégique du FMI et de ses dirigeants est en l'occurrence de n'avoir pas compris qu'il ne fallait pas affaiblir l'Etat, mais le fonder, pas assécher l'innovation sociale, mais la réorienter.
Redistribution plus équitable
Le FMI et son directeur général répétaient à l'envi que la réduction du déficit public est une nécessité première des Grecs, comme demain de nos concitoyens. Or, loin de désendetter les générations futures, elle plombe leur avenir, si elle consistait à réduire les dépenses d'éducation, de santé, et les chances d'emploi dans l'économie réelle. Si le destin d'un homme peut convaincre que l'impasse dans laquelle s'enfonce la nation grecque dépasse le sort de ce pays, qu'elle témoigne d'un échec plus profond de la gauche européenne à proposer un modèle alternatif de croissance et de redistribution plus équitable du profit matériel et culturel, alors, le drame du héros n'aura pas été vain.
Puisque les socialistes veulent en 2012, non seulement gagner la présidentielle en France, mais "changer de civilisation", il est encore temps de ne pas confondre rigueur nécessaire et rigorisme financier ordinaire, rationalité économique supposée et logique de fonctionnement des sociétés.


Il est aussi l'auteur du "Miracle athénien au XXe siècle" (CNRS Editions, 2002)

La réalité dépasse l'affliction

L'état de sidération et d'incrédulité demeure, 48 heures après la révélation des faits reprochés à Dominique Strauss-Kahn. L'image du patron du FMI menotté entre deux policiers, puis l'annonce de son maintien en détention, hier soir, malgré une caution d'un million de dollars, renforce encore l'impression d'irréalité ou de « réalité télé », comme un épisode de NYPD ou un mauvais remake du Bûcher des vanités de Tom Wolfe, qui contait la chute d'un homme puissant pris dans un engrenage qui le dépasse. Et ce déballage donne le vertige et la nausée. Tout d'abord en raison des faits judiciaires qui lui sont reprochés. Il n'est plus question ici de séducteur impénitent - ce que la gauloiserie française considérerait plutôt comme un atout - mais de crime sexuel, qu'il ne convient en aucun cas de banaliser. Ensuite, en raison des déflagrations possibles sur le plan économique international, alors que se joue l'avenir de la Grèce et que l'euro est dans la tourmente. Enfin, pour ce qui est des conséquences en matière de politique intérieure. Si la réalité des faits se confirme, le scandale serait énorme - il l'est déjà. Mais s'il était prouvé qu'il s'agit d'une manipulation d'origine hexagonale - les thèses du complot fleurissent - le choc serait pire encore, tant il révélerait un niveau de manipulation et de déréliction inédit dans la course au pouvoir. Déjà polluée et obnubilée par une personnalisation outrancière, la vie politique française verse dans le sordide et s'éloigne encore un peu plus du débat programmatique et de la bataille des projets qu'elle devrait être. Nul ne devrait s'en réjouir.

Le PS dans l'après-DSK


Les amis, par définition, sont là pour vous soutenir dans les moments difficiles. Il est donc naturel que les socialistes affichent leur émotion et entourent « Dominique » des mots qui apaisent. Surtout quand leur favori ¯ nouveau coup de tonnerre ¯ se retrouve en prison !

Dominique Strauss-Kahn est toujours présumé innocent. Vues de ce côté-ci de l'Atlantique, les images humiliantes du directeur du FMI, héros malgré lui d'un feuilleton américain, menotté et hagard, diffusées en boucle dans le monde entier, ces images qui condamnent sans preuve, sont d'une brutalité insupportable. Ce qui ne doit pas faire oublier la femme de ménage du Sofitel de Manhattan. Elle n'a pas eu droit à la moindre compassion. Elle est au moins autant supposée victime !

Les socialistes abasourdis sont encore incapables de concevoir l'hypothèse d'une culpabilité. Ils furent moins précautionneux envers Éric Woerth, jamais mis en examen, dont la présomption d'innocence a été cent fois bafouée. La droite, qui se méfie d'une instrumentalisation de l'affaire, n'a pas de leçon à donner. Par exemple, elle n'a pas affiché la même retenue s'agissant du député socialiste Julien Dray, blanchi depuis.

Il y a quelque chose de gênant dans cette référence à géométrie variable à la présomption d'innocence. Tout se passe comme si ce pilier du droit français était le dernier support de l'espoir socialiste, le dernier moyen ténu de retarder de quelques heures, de quelques jours, l'impensable. En vain : à cause de la longueur prévisible de la bataille, Dominique Strauss-Kahn ne sera plus directeur du FMI, et sa participation à la présidentielle est largement compromise.

Rue de Solférino, au siège du PS, les voix et les mines sont blanches. Pourtant, même si le sentiment d'avoir touché le fond domine, même si la probabilité de gagner en 2012 se réduit, le pire n'est pas sûr.

D'abord, même s'il en subit les conséquences, le parti n'est pas en crise, mais secoué par une affaire privée qui ne remet pas en cause la réorganisation et le travail programmatique orchestrés par Martine Aubry. DSK n'est pas le PS à lui tout seul !

Ensuite, les socialistes disposent d'un an pour dépasser cet épisode qui aurait été autrement plus catastrophique, et synonyme d'échec assuré, s'il avait été révélé à deux mois du scrutin, à un moment trop tardif pour changer de candidat.

Enfin, il dispose de plusieurs candidats honorables, souvent donnés vainqueurs devant Nicolas Sarkozy. Ségolène Royal peut espérer remonter dans la primaire. François Hollande, porté par les sondages et calé dans un projet construit, peut continuer sur la lancée.

Martine Aubry, qui avait accepté de laisser le flambeau à Dominique Strauss-Kahn, serait une candidate légitime, certes, mais de rattrapage et hésitante. Pierre Moscovici, qui entretenait le suspense tant qu'il était sûr que son ami se lancerait, apparaîtrait aussi comme une solution par défaut. Le nom de Laurent Fabius, dont la dimension d'homme d'État n'est plus à prouver, circule de plus en plus.

Le vrai danger que devra déjouer Martine Aubry est peut-être celui-ci : que faute de leader évident, ce soit la foire d'empoigne pour reprendre l'espace abandonné par Dominique Strauss-Kahn.





Là où le débat blesse

DSK n'avait pas besoin de ça ! Outre son centrisme et la désinvolture ostentatoire de ses communicants, le voilà maintenant mis en position délicate par ses amis « terra novistes ». Un de ces machins oublieux de la réalité de notre pays et dont il ne se méfie pas plus que des premiers. Il a grandement tort. Ces acteurs de la pensée parisienne bobo-dominante, qui n'oublient jamais d'appeler à s'insurger contre les populismes de tous poils, sont un poison mortel pour la gauche. En réalité leur tocsin élitiste, contre les extrêmes ennemies de Le Pen et de Mélenchon, ne vise qu'à réduire les pauvres au silence et à laisser croire que le peuple est anesthésié par la consommation à crédit et la « naguisation » télévisuelle.

Discours de gauche, alliance à droite, c'est ce que propose Terra Nova. C'est le meilleur moyen pour que DSK devienne Guy Mollet et le parti socialiste la SFIO, ou pire, le parti radical de l'après-guerre. Après avoir tant souffert à se reconstruire une dynamique unitaire, le PS devrait rapidement entrer en campagne s'il ne veut pas voir se multiplier les fausses contributions de ceux qui prétendent inventer à sa place et ignorent l'enracinement populaire de la gauche et la mobilité sociale.

Cette gouvernance des mots qui bafoue la souffrance des plus fragiles est un spectacle affligeant. Comment tous ces oligarques peuvent-ils penser que les classes populaires sont endormies durablement ? Que la colère sociale exprimée lors de la réforme des retraites a cessé de vivre et d'enfler ? Ne voient-ils pas qu'un jour, lassées qu'on les croie brutales et sans cervelle, elles vont se lever en criant : « Assez ! » La gauche doit proposer de lutter contre le chômage et de lutter contre les inégalités. Elle doit aussi conquérir de nouveaux marchés dans le monde plutôt que d'ériger des barrières contre les pseudos peurs de l'étranger.

Les ouvriers votent de plus en plus pour le Front national, c'est vrai. Mais pour la majorité d'entre eux, ils l'ont démontré lors des dernières consultations, ils s'abstiennent. Preuve, s'il en fallait une supplémentaire, que le peuple n'est pas ignorant et reste insensible à la xénophobie vers laquelle le discours de Grenoble ou les vulgarités sociales sur le RSA cherche à l'entraîner.

Cac 40 : L'effet DSK sera-t-il durable sur les marchés ?

Nouveau coup de froid à la Bourse de Paris hier, en raison de fortes inquiétudes sur le dossier brûlant des dettes publiques d'un certain nombre de pays de la périphérie de la Zone Euro. Des craintes ravivées, notamment sur la Grèce ou le Portugal en raison de l'arrestation de Dominique Strauss Kahn.

Le directeur général du Fonds Monétaire International n'était donc pas présent à la réunion des ministres des Finances européens hier. "Ceux-ci affirment toutefois que cela n'entravera pas le lancement du plan d'aide de l'Europe et du FMI au Portugal", a souligné lundi le quotidien Les Echos.

Pour rappel, le Président du FMI a été arrêté par la police américaine ce week-end, en raison d'une agression sexuelle supposé sur une employée d'un hôtel new-yorkais. Dominique Strauss-Kahn est pour l'heure incarcéré.

Les dégagements de lundi se chiffrent, sur l'indice phare parisien, à 0.72%, pour une clôture sous le mur psychologique des 4 000 points, à 3 990 points.

Un point sur le pétrole, dont le reflux depuis plusieurs séances alimentent les craintes sur la faiblesse de la demande américaine: sur le Nymex, le baril de brut léger US (light sweet crude) se négocie ce matin vers 08h00 à 97$ environ.

L'Euro, toujours sous pression, se traite sur le marché des changes à 1.4180$ environ.

De l'autre côté de l'Atlantique, même son de cloche sur les marchés actions, dont la tendance court terme s'infléchit à la baisse. Le Dow Jones Industrials et le Nasdaq Composite reculent respectivement, en clôture de 0.38% à 12 548 points et de 1.63% à 2 782 points.

D'un point de vue graphique, les investisseurs actifs devront maintenant surveiller avec attention la formation des prochains gaps sur l'indice phare, pour confirmer ou infirmer, l'amorce d'une tendance corrective durable. Pour l'heure, les règles de base du money management nous invite à rester neutre sur le Cac, du moins dans les toute prochaines heures. Avis neutre, donc, à un niveau proche des 4 000 points.

Dans ce contexte, l'équipe de Tradingsat.com émet un avis neutre pour la séance à venir. On prendra soin noter cependant qu'un franchissement des 4 050 points raviverait la tension à l'achat tandis qu'une rupture des 3 955 points relancerait la pression vendeuse.

Sur le plan macroéconomique, les investisseurs prendront connaissance de l'indice ZEW à 11h00, des mises en chantier et permis de construire de logements américains à 14h30 et de la production industrielle outre Atlantique à 15h15. (Heure de Paris)

Crise de la zone euro: L'affaire DSK éclipse la situation de la Grèce

EUROPE - Les ministres des Finances se sont réunis lundi sans le directeur du FMI...

Les ministres des Finances de la zone euro se sont réunis à lundi soir. Mais l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn, qui devait participer à cette réunion, a occupé une bonne partie des esprits.

Plans de sauvetage

La Commission européenne a assuré lundi que les plans de soutien à la Grèce, à l'Irlande et au Portugal ne seraient pas affectés par cette affaire.
L’aide financière de 78 milliards d’euros au Portugal a donc comme prévu été entérinée. A la demande de la Finlande, le gouvernement s’est engagé à ce que les privatisations envisagées soient les plus ambitieuses possibles.

Situation de la Grèce

Les ministres des Finances ont également désigné à l'unanimité le président de la Banque d'Italie, Mario Draghi, pour succéder à Jean-Claude Trichet à la présidence de la Banque centrale européenne à la fin de son mandat le 31 octobre prochain.
Sur la situation financière de la Grèce, ils ont en revanche eu plus de mal à se mettre d’accord.
Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a pour la première fois admis ne pas exclure un reprofilage de la dette grecque, même si une restructuration en tant que telle restait totalement exclue.

Restructuration de la dette

Une perspective immédiatement écartée par la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde. «Toute restructuration ou rééchelonnement qui constitueraient un défaut sur un événement de crédit est hors de question», a-t-elle dit en réponse à une question sur un possible reprofilage de la dette grecque.
La Grèce s’est également engagée à prendre de nouvelles mesures d'ajustement afin de tenir les engagements budgétaires pris dans le cadre du plan d'aide internationale qui lui a été octroyé en mai dernier.
L'Eurogroupe a écarté pour le moment un deuxième plan de sauvetage pour le pays.

Rien qu’un homme...

DSK dans la nuit, menotté dans le dos, sous les flashs des photographes. La séquence fait irrésistiblement penser à celle de Lee Harvey Oswald, l’assassin de Kennedy, encadré par deux agents du FBI peu avant son propre assassinat. Le parallèle n’est évidemment pas flatteur mais il est révélateur, à lui seul, de la déchéance de l’un des hommes les plus puissants de la planète. La trajectoire météorique qui a ramené le directeur du Fonds monétaire international au rang d’un banal criminel percute forcément l’imaginaire universel. Qui n’a craint, tout au fond de lui-même, la cruauté d’un destin détruisant en quarante-huit heures tout ce qu’une vie a construit ?

Depuis hier soir, celui qui, samedi matin, était encore le favori de la présidentielle de 2012 n’est plus qu’un homme à la merci d’une procédure dont il n’est plus le maître. Que la justice punisse et répare, c’est sa raison d’être. Mais, pour un prévenu anonyme comme pour un VIP, rien ne l’oblige à ajouter à l’épreuve de la comparution et à celle de la détention, le châtiment supplémentaire de l’humiliation. Hier le spectacle offert en boucle par les télévisions du monde entier a été tout à la fois fascinant - presque hypnotique - et profondément écœurant. Il y a eu quelque chose de primaire et de sacrificiel dans l’exhibition complaisante d’une personne ravagée par sa propre histoire. Et qu’on ne nous explique pas que l’exigence du droit est difficilement compatible avec le respect des prévenus !

Le plus triste c’est qu’à première vue, les faits semblent accablants pour le prodige français de Washington. Le déni de ses amis - si on peut le comprendre - a quelque chose de choquant. À quoi bon nier certaines évidences en tentant de rhabiller les... fragilités de leur champion du châle vaporeux de «l’amour des femmes»? Il ne s’agit tout de même pas comme on le dit sur Twitter d’une «simple histoire de braguette», mais d’un crime qui peut, aussi, ravager la vie de la femme agressée.

Le petit monde politico-médiatique parisien pourrait s’interroger sur sa fâcheuse tendance à minimiser, ou à tolérer, les comportements limite (fric ou sexe ou les deux) de ses élites. Depuis des années, le personnel politique et nombre de journalistes étaient parfaitement au courant des «petites faiblesses» de DSK. Les dirigeants du PS aussi, quoi qu’ils en disent. Mais au nom du respect de la vie privé, on a laissé faire, comme autant de péchés véniels. Et au bout du compte, on a pris consciemment le risque d’une catastrophe. Elle vient de se produire avec l’explosion en plein vol d’un des prétendants à la fonction suprême que personne, semble-t-il n’a eu le courage de protéger de lui-même. Il ne faudra pas s’étonner si sa chute sidérante fracasse avec elle un peu plus la confiance des forces vives du pays envers un personnel politique en retard sur le peuple.

Affaire DSK : « Accablant et douloureux », estime Christine Lagarde

La ministre française des Finances Christine Lagarde a refusé, lundi, de commenter les spéculations qui la donnent comme possible remplaçante au FMI de Dominique Strauss-Kahn, incarcéré pour tentative de viol aux États-Unis, jugeant la situation « accablante et douloureuse ». Pour le reste, « il y a une procédure judiciaire qui est en cours selon les règles du droit et de la procédure américaine », et « il ne m’appartient pas de commenter », a-t-elle ajouté.
Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, s’est déjà dit auparavant « bouleversé » après l’incarcération de Dominique Strauss-Kahn, jugeant « indécent » d’engager déjà le débat sur sa succession, comme l’ont fait certains pays comme l’Allemagne. « Je suis très triste et bouleversé », avait-il indiqué, disant n’avoir « pas aimé les images que j’ai vues à la télévision ce matin », une allusion aux images de Dominique Strauss-Kahn apparu menotté par la police de New York.