TOUT EST DIT

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vendredi 13 avril 2012

"La France va dans le mur"

Selon Nicolas Bouzou, économiste chez Asteres, les programmes des deux poids lourds des candidats ne sont pas de nature à rassurer les marchés financiers. Il estime que toute augmentation brutale des dépenses sera très rapidement sanctionnée par les investisseurs.

La zone euro va-t-elle à nouveau être victime de la défiance des marchés financiers ?
Cette défiance est déjà perceptible vis-à-vis de certains pays fragiles. C'est le cas de l'Italie mais surtout de l'Espagne, en témoigne la récente et brutale augmentation des spread entre les taux espagnol et allemand à 10 ans.
Toujours placée sous surveillance négative de la part des trois plus grosses agences internationales de notation, la France est-elle également menacée ?
Au regard des programmes économiques et fiscaux des deux principaux candidats, pourquoi ne le serait-elle pas ? Le coût de la remise en cause de la récente réforme des retraites proposée par François Hollande est estimé à 5 milliards d'euros. Certes, c'est une goutte d'eau par rapport à l'endettement global de la France. Mais si l'on ajoute à cette mesure la revalorisation de l'allocation de rentrée scolaire, les créations massive de postes dans l'Education nationale, entre autres dépenses immédiates, la facture est très salée. La France va dans le mur.
Mais ces propositions ne sont-elles pas financées ?
Certes, mais il y aura un important décalage de trésorerie. Entre le moment où les dépenses seront engagées, a priori dès juin, c'est-à-dire hors loi de finances, et l'augmentation attendues des recettes fiscales dues à l'augmentation programmée de certains impôts touchant les plus aisés, la France continuera de vivre à crédit.
Le programme de Nicolas Sarkozy est-il plus à même de rassurer les marchés  ?
Pas vraiment. Compte tenu également de ce décalage de trésorerie, nous n'irons pas dans le mur dans six mois mais dans huit !
Les marchés financiers ne sont-ils pas capables d'intégrer la dimension politique de toutes les propositions récemment annoncées, en clair, qu'elles ne mettent pas en péril le retour programmé de l'équilibre des finances publiques ?
Absolument pas, et ce pour deux raisons. Pour certains acteurs du marché, la problématique française est une poule aux œufs d'or. Le lancement à la Bourse de Francfort d'un contrat à terme sur les obligations d'Etat françaises à dix ans n'est de ce point de vue pas anodin.  Par ailleurs, il faut rappeler que 70% de la dette française est détenue par des non-résidents, des fonds d'investissements anglo-saxons et asiatiques qui n'ont pas du tout la même culture que nous. Pour ces investisseurs, le moindre coup de canif au contrat passé entre la France et les marchés est une aberration.
Résultat ?
Si les marchés financiers se crispent, je crains que le prochain projet de loi de finances soit des plus austères. Avec les conséquences sociales que l'on peut
Quelques lueurs d'espoir ?
La France n'est pas dans la même situation que l'Italie et l'Espagne. Sa consommation reste solide, ses créations d'entreprises sont dynamiques et un très grand nombre de secteurs affichent de jolies performances à l'international. Je pense par exemple à l'aéronautique, la pharmacie, la cosmétique..

1er tour : un sondage canadien place Nicolas Sarkozy à 34%

Filteris, un institut de sondage canadien opérant via les réseaux sociaux, a publié ces derniers jours un sondage donnant Nicolas Sarkozy largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle à près de 34% (33,8%). François Hollande serait crédité de 29,13% des intentions de vote dans cette enquête.
Filteris affirme que sa méthodologie, différente des autres instituts de sondage, lui a permis d’obtenir des résultats probants lors des dernières élections françaises, américaines et canadiennes.
L’éternel débat sur la pertinence des sondages est relancé avec la sortie d’un sondage créditant de près de 34% Nicolas Sarkozy. Un score supérieur de plus de 4 points aux estimations des principaux instituts de sondages français et qui le placerait dans une position très confortable en vue du second tour de la présidentielle.
Mais paradoxalement, Nicolas Sarkozy n’est pas le seul bénéficiaire de ce sondage canadien et François Hollande est réévalué d’environ un point, à 29,13%.
En revanche, Marine Le Pen (14,7%), Jean-Luc Mélenchon (%) et surtout François Bayrou (6,39%) paient les pots cassés de cette course à deux annoncée par Filteris.

Débats avec Sarko et Mélenchon, Figaro : Hollande a peur !

En quelques semaines, François Hollande a fini de prouver aux Français à quel point il a peur. Peur de son adversaire principal, contre qui il a refusé de débattre deux fois. Peur des rares journalistes pas trop complaisants à son égard, à qui il a refusé de donner une interview. Peur de lui-même, de son charisme d’andouillette, de son programme ni fait ni à faire, mais particulièrement dangereux. Peur de ses camarades qui le haïssent et de ses alliés totalitaires…
Les journalistes de tous bords admettent que leur caste soutient Hollande pour cette élection. Ceux de Libération ont même dénoncé une ligne éditoriale « inféodée » au PS. Pourtant, Nicolas Sarkozy ne décline pas leurs invitations. Quand Le Figaro a proposé à Hollande une interview, le candidat trouillard a refusé, prétextant qu’il s’agissait d’un journal trop à droite et annonçant au passage sa purge à venir. Deux poids deux mesures.
Nicolas Sarkozy a proposé de tenir deux débats avec Hollande pour pouvoir approfondir leurs programmes respectifs. Le candidat trouillard a refusé. Un débat suffira a prouver le vide abyssale de son projet.
France 2 a proposé à Hollande d’être sur le même plateau que Jean-Luc Mélenchon dans l’émission Des paroles et des actes. Le candidat trouillard a refusé, de peur que son alliance avec le dangereux révolutionnaire n’en effraye quelques uns et que sa position de gauche molle n’en dégoute quelques autres.
Au final, François Hollande aura exhibé au peuple de France l’étendue de sa peur. Peur du débat démocratique et de la vérité qui contraint le Flamby à se terrer en attendant les élections. Peur d’échouer si près du but, de montrer l’énormité de ses lacunes dénoncées depuis plusieurs décennies par l’ensemble du PS, dont les deux derniers personnages ayant exercé le pouvoir exécutif, Mitterrand et Jospin, qui n’ont même pas voulu de lui comme simple secrétaire d’État.
Imaginons notre président aller affronter, la peur au ventre, les dirigeants européens et mondiaux, les banques, les entreprises… Face à Obama et Merkel, Hollande ne pourra plus se dégonfler. Dans une période mouvementée comme la notre, pouvons nous nous payer le luxe d’élire un président trouillard ? Certainement pas !
Pour un candidat qui ne cesse d’opposer son soi-disant espoir contre une prétendue peur chez Sarkozy, tant de craintes sont paradoxales. Deux poids deux mesures ?

Intermittents : Hollande en redemande pour ruiner la France

François Hollande aime-t-il vraiment la France ? Une France qu’il est prêt à sacrifier sur l’autel de son élection, comme le prouvent les dizaines de mesures onéreuses proposées par le candidat socialiste. Sa dernière bonne idée pour plomber les comptes publics : un soutien sans faille au régime honteux des intermittents du spectacle.
Dans un entretien pour Le Parisien, le candidat des dépenses publiques a répondu à un internaute qui s’inquiétait de la pérennité du statut des intermittents. Bien planqué dans son terrier, François Hollande a répondu que pour ce sujet comme pour tant d’autres, rien n’allait bouger sous son mandat.

« L’intermittence fait vivre un grand nombre d’industries, pas simplement des associations. Ce statut est utile pour les bénéficiaires, mais aussi pour les employeurs qui ne pourraient pas vivre sans. Ce qui est contesté par un certain nombre de partenaires sociaux, c’est qu’il repose essentiellement sur les cotisations chômage. Il faut donc peut-être aller vers un financement plus diversifié », a déclaré l’inconscient.
Pour rappel, le statut scandaleux des intermittents, qui profite essentiellement à TF1, aux grosses boites de production de télé ou de cinéma (on comprend pourquoi artistes et journalistes soutiennent Hollande à l’unisson) et qui permet d’exploiter des professionnels consciencieux, coute une fortune à la France. La Cour des comptes a même qualifié ce statut de « dérive massive ». « Le déficit cumulé du régime des intermittents sur les dix dernières années s’est établi à un montant proche de l’endettement total du régime d’assurance chômage (9,1 milliards d’euros à la fin 2010) », ont expliqué les sages. Pas assez clair pour monsieur Hollande ?
Doit-on s’étonner de voir celui qui a décidé de distribuer gratuitement des Ipads à tous les collégiens, proposer une énième mesure de dépenses publiques ?
Ceux qui pensent que Hollande nous dirige vers un scénario grec sont peut-être optimistes. Contrairement aux Grecs, Hollande, à la tête du département le plus endetté de France, ne semble pas apprendre de ses erreurs et continue à vouloir gaspiller l’argent des contribuables. Nous dirigerait-il plutôt vers la situation de Haïti, du Niger ou de la Corée du Nord ?

Luchini ridiculise le (non) programme de Hollande (vidéo)

Invité chez Michel Drucker, le comédien Fabrice Luchini a démonté avec humour le programme démagogique de François Hollande. Raillant les leçons de morale de la gauche et sa posture de « générosité », l’artiste ne considère visiblement pas Mollande comme un personnage crédible.
Dans une sortie publique dont il a le secret, Fabrice Luchini s’est payé François Hollande, son programme ridicule, le PS et la gauche française qui se place sur un plan moral. Voici quelques extraits, ainsi que la vidéo criante de vérité. On a parfois du mal à cerner l’ironie tant la caricature sonne juste.
« On sait qu’on donnera tout pour François. »
« Le but de la gauche s’est d’enlever l’individualité. »
« Drucker doit abandonner ses habits de Drucker pour donner son argent aux autres. Putain, c’est bizarre que les gens ne veuillent pas comprendre le programme, enfin c’est un programme simple !
« Donnez le pognon ! Il faudra tout donner ! »
« Pourquoi Ruquier comme Kerdru est de gauche ? Parce qu’il aime donner. Tu vois ? On est généreux. Les autres sont des ordures et nous on est généreux. »
« L’un ne possédait rien qui n’appartint à l’autre, ça c’est le programme de Hollande. »
« Avec François il sera à 80, 85 (% d’impôts, ndlr) mais ça n’est pas grave parce qu’il le fait par amour ».

ANNE LAUVERGEON ACCOUCHE D'UN LIVRE "BOMBE". 
IL SERAIT SORTI EN SEPTEMBRE C'EÛT ÉTÉ UN PÉTARD MOUILLÉ.



Anne Lauvergeon par franceinter

SHERPA DE MITTERRAND CATAPULTÉE CHEZ AREVA PUIS DÉBARQUÉE.....ELLE RÈGLE SES COMPTES.

Les Pirates vont-ils démocratiser l’Europe ?

Bien plus qu’une horde d’internautes protestaires, il apparaît soudain comme la troisième force politique d’Allemagne : pour Die Welt, le Parti pirate allemand pourrait bien être l’initiateur d’une nouvelle démocratie de l’ère post-industrielle, et ce, dans l’ensemble de l’Europe. 

Il est encore trop tôt pour dire si les Pirates seront jamais autre chose qu’un détail dans l’histoire de la démocratie européenne. Néanmoins, s’ils ne succombent pas à leurs erreurs de jeunesse, ils ont de bonnes chances de transformer la démocratie du XXIe siècle sur la forme, de digérer la fin de l’ère de croissance sur le fond, de parvenir à la péréquation entre les générations sur le plan démographique, et de devenir en prime le premier parti véritablement européen.
L’idée de représenter le peuple au travers d’organisations dites "de masse" est aussi vieille et obsolète que l’ère industrielle. Face à la dislocation de leur organisation autrefois très "carrée", l’industrie musicale et le secteur du tourisme sont dans la tourmente, et le système politique va connaître le même sort.

Les logiciels en ligne [de participation citoyenne] comme le "Liquid Feedback" du Parti pirate sont capables de dissoudre très efficacement une organisation politique apparue à l’époque reculée de la "démocratie minimale" (Paul Nolte).

La meilleure chance contre le cataclysme économique

L’abolition de la séparation stricte entre les producteurs et les consommateurs s’étendra à la sphère politique. Beaucoup de ceux qui étaient jusqu’alors considérés comme des spécialistes politiques ne voient dans ce phénomène qu’un nivellement par le bas et une amateurisation de la politique. C’est pourtant là, peut-être, notre meilleure chance de surmonter le cataclysme économique qui nous attend, par le biais d’une démocratie véritablement effective.
Car, s’il est vrai que les régimes politiques occidentaux en place savent assez bien structurer la société en temps de croissance économique, ils rencontrent vite des turbulences dès qu’il s’agit de remédier à un tassement durable du PIB. Les troubles qui ont agité la Grèce ou les grèves qui ont eu lieu en Espagne offrent un aperçu de ce qui se produit lorsque, après des années d’austérité et de coupes budgétaires, on ne voit toujours aucune lumière au bout du tunnel.
Dans cette "ère du moins" ("Age of Less" de David Bosshart) qui commence, nous ne reviendrons pas au vieux modèle économique de croissance, et il nous faudra donc mettre en place un nouveau modèle politique. S'il reste démocratique, un tel modèle doit être assorti d’une plus grande transparence et d’une plus forte participation citoyenne que ce que les partis établis – non seulement en Allemagne, mais dans l’ensemble de l’Europe – ne veulent bien concéder.
La transparence et la participation citoyenne sont le meilleur moyen de sortir la monnaie commune et l’Union européenne de l’ornière dont elles sont prisonnières. Il s’agit pour la démocratie de trouver un moyen de surmonter l’échec prévisible des technocrates. La solution ne viendra pas des Pirates eux-mêmes. Mais ils nous montreront la voie à suivre.
La jeunesse – cette frange de la population qui est aujourd’hui de facto exclue – pourrait ainsi être intégrée à la société et associée à ses prises de décision à l’échelle européenne. Partout, ou presque, la crise économique s’est soldée par une recrudescence particulièrement marquée du chômage des jeunes – avec des pics à plus de 50% en Grèce et en Espagne.

L'émergence d'un nouveau parti européen

Issus de la génération du baby-boom, les parents se cramponnent à leur emploi et à leurs privilèges, ne laissant à leurs enfants que la rue. Ce sont eux, les jeunes, qui forment le cœur de cible du Parti pirate.
Cette "génération perdue" a déjà tenté une première rébellion en 2011. Celle-ci a commencé en mai avec les sit-ins des indignés en Espagne avant de s’étendre à l’ensemble du continent sous la forme du mouvement Occupy. Les disciples de ce mouvement étaient unis par un sentiment contestataire commun, duquel n’est toutefois sorti aucun objectif clair.
Sans la possibilité de trouver un écho dans le processus politique, ce sentiment est appelé à se renforcer et finira par exploser par le biais d’actions contre-productives. Pour intégrer ce mouvement dans le système politique, il faudrait inventer quelque chose comme le Parti pirate. S’il n’existait pas déjà.
Les Pirates ont deux ans – jusqu’aux élections européennes du printemps 2014 – pour percer à l’échelle européenne. Cela leur laisse le temps de se doter d’une structure internationale suffisamment prépondérante.
Ces élections sont à la fois assez importantes pour que leur entrée en scène soit fracassante et assez insignifiantes pour que de nombreux électeurs soient tentés de voter ailleurs, pour changer.
Jusqu’à présent, les élections européennes tenaient lieu de galop d’essai pour les nouveaux partis souhaitant percer au plan national. En 2014, pour la première fois, il se pourrait bien qu’elles voient l’émergence d’un nouveau parti européen.



L'ère du speed-dating politique


Avec ses deux soirées, France 2 a inauguré le speed-dating de la présidentielle : 1/4 d'heure pour convaincre. On pourra y voir une concession de plus au show- business - mais acter la réussite de la chaîne d'être parvenue à faire participer les dix candidats, car les deux favoris des sondages n'avaient rien à gagner à descendre dans l'arène ; et François Hollande comme Nicolas Sarkozy ont été tous deux plutôt en retrait... Pas de grand débat donc, ni de révélations. Plutôt un petit oral qui a permis en revanche à certains de retoucher une image, d'ancrer un positionnement, voire de s'imposer enfin. À ce petit jeu, c'est Philippe Poutou qui « ne se rêve pas président », avec son profil ouvrier, très nature, qui a crevé l'écran. Dans un registre plus doctrinal, Nathalie Arthaud s'est révélée, elle, en digne clone d'Arlette Laguiller. Les autres n'auront pas forcément marqué des points. Nicolas Dupont-Aignan, en gaulliste patriote, a bordé son terrain contre l'Europe libérale ; Eva Joly avec ses nouvelles lunettes vertes a été sérieuse et parfois cinglante mais sans parvenir à créer d'engouement. Marine Le Pen s'est replacée à l'extrême droite toute et Jacques Cheminade a confirmé un positionnement... nébuleux. Plus attendu, François Bayrou a été clair sur ses thèmes forts (la rigueur et le made in France) mais d'une façon plutôt terne. Enfin Jean-Luc Mélenchon a fait montre de son aisance et sa maîtrise, qui ne surprennent plus. Reste qu'une émission ne fait pas l'élection. Le sondage que nous publions ce jour montre ainsi François Hollande en forte hausse, Nicolas Sarkozy en panne et le retour du FN en troisième place.

Paris 


L’élection présidentielle n’est certes pas une course de chevaux, ni un jeu de hasard. Il n’empêche, nous sommes sans doute très nombreux ces jours-ci à jouer au pari présidentiel en famille, entre amis ou au bureau. On mise une bière sur Hollande en tête ou Cheminade en queue, et une palette de champagne sur les hypothèses inverses… C’est juste prétexte à débattre et batailler, le plus souvent, tant il est vrai que la politique continue de nous passionner. En râlant, certes, en bougonnant – à la française. D’autres paris se veulent plus scientifiques, et ils se nomment sondages. Ne les brocardons pas trop, ils ont le même avantage de nourrir le débat national, d’entretenir la querelle électorale qui, au jour du vote, allonge les files d’attente devant les isoloirs. Reste un pari à jouer absolument, car on est sûr de gagner : le vainqueur de la course présidentielle ne sera pas à la fête.

Deux ou trois raisons de ne pas voter pour... Philippe Poutou

Jusqu'au premier tour, Hervé Gattegno nous donne ses raisons de ne pas voter pour un candidat dans son "Parti pris". 
Suite de vos partis pris spéciaux jusqu'au premier tour de l'élection présidentielle. Aujourd'hui, c'est le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste que vous passez au crible. Vous nous suggérez deux ou trois raisons de ne pas voter pour Philippe Poutou.
Il est temps, parce qu'on sent qu'un petit effet de mode est en train de surgir autour de Philippe Poutou : le candidat décontracté, souriant, qui n'a pas la grosse tête et qui n'hésite pas à dire qu'il n'avait aucune envie de faire campagne... C'est vrai qu'il a l'air drôle et gentil, mais on ne vote pas pour un candidat, parce que c'est un brave gars - sinon ni de Gaulle, ni Mitterrand, ni aucun président de la Ve République n'auraient été élus - sauf Chirac, peut-être, mais tout le monde sait qu'il était moins chaleureux qu'il en avait l'air. Le prédécesseur de Poutou, Olivier Besancenot, avait lui aussi une bonne bouille, mais c'était surtout sa conviction, son énergie qui frappaient. Philippe Poutou, lui, il a plutôt l'air d'avoir envie que ça se termine - il a dit qu'il avait hâte de retourner à l'usine. On doit pouvoir faire quelque chose pour lui...
Qu'est-ce qui le distingue de Nathalie Arthaud, qui elle aussi est une candidate trotskiste ?
Pas grand-chose. Marx disait : "Les prolétaires n'ont pas de patrie" ; en France, ils ont plusieurs partis - et on se demande bien pourquoi. L'histoire du trotskisme français est pleine de tensions, de dissensions et de scissions ; il faut vraiment être très initié pour y comprendre quelque chose. Le paradoxe, c'est qu'ils n'ont que le collectivisme à la bouche, mais qu'ils sont incapables de se rassembler. Philippe Poutou en appelle sans arrêt à la "riposte unitaire" contre les exploiteurs, mais il n'est prêt à s'allier avec personne. Par rapport à Nathalie Arthaud, disons qu'il dispose d'un capital de sympathie qu'elle n'a pas ; mais il a aussi peu de sympathie qu'elle pour le capital... Son projet, c'est : réquisitions, expropriations, séquestrations. Alors, c'est vrai qu'il n'a pas l'air d'y croire vraiment. Mais ça fait plutôt une raison supplémentaire de ne pas voter pour lui.
Est-ce que lui aussi n'est pas victime du phénomène Mélenchon ?
C'est l'évidence. À tort ou à raison, Mélenchon donne le sentiment qu'avec lui, il y a une perspective, un débouché politique pour une certaine gauche radicale. Il est à la fois lyrique et solide. Philippe Poutou, lui, n'est ni l'un ni l'autre. C'est un candidat d'extrême gauche extrêmement gauche. On sent bien que, dans la dictature du prolétariat, il préfère le prolétariat à la dictature. Il revendique le slogan "travailler moins pour gagner plus" - c'est audacieux et moins fatigant que le stakhanovisme. Et il promet que, s'il était président, il supprimerait la présidence. Ça revient à une sorte d'appel au vote... inutile. Vous pensiez que choisir Philippe Poutou, c'était un vote rouge ? En définitive, c'est plutôt comme une sorte de vote blanc. Sauf que ce sera comptabilisé. Mais ça ne servira à rien non plus.

Mars et Vénus, 10 ans après

Les Américains s’inspirent du dieu de la guerre, les Européens de la déesse de l’amour, assurait l’Américain Robert Kagan en 2002. Mais après l’Irak, l’Afghanistan et la crise européenne, cette thèse controversée révèle un étonnant renversement des perspectives.
Il est temps d'admettre que nous sommes différents, déclarait Robert Kagan il y a 10 ans, déclenchant ainsi une vive polémique. Les Américains, écrivait-il dans son article “Power and Weakness” [Le Pouvoir et la Faiblesse, publié dans Policy Review en 2002], viennent de Mars (le dieu de la guerre), tandis que les Européens viennent de Vénus (la déesse de l'amour).
Selon lui, les Américains vivent dans le monde de Thomas Hobbes, régi par l'usage de la force, alors que les Européens vivent (ou prétendent de vivre) dans un monde kantien, gouverné par le droit et les institutions.
Ainsi, à l'heure où l'Europe fait tout son possible pour se débarrasser du pouvoir et de la force, les Etats-Unis ont précisément recours à ces deux moyens pour modeler le monde à leur image.

Un nouvel interventionnisme libéral

A la fin de la guerre froide, ajoutait Robert Kagan dans son essai, les Européens s'apprêtaient à vivre dans un monde bienheureux. Toutefois, le 11 Septembre a montré que la situation n'avait pas évolué tel qu'ils l'auraient voulu. A ce moment, au lieu d'affronter la réalité, ils se sont employés à l'ignorer. L'article de Robert Kagan a donné lieu à un livre du même nom qui a fait couler beaucoup d'encre et a suscité de nombreuses critiques.
Aujourd'hui, 10 ans plus tard, la revue Policy Review, qui avait publié l'essai en 2002, nous propose une rétrospective intéressante, rédigée par le même auteur et intitulée “A Comment on context” [Commentaire à propos du contexte]. Cet article est complété par un autre article passionnant de Robert Cooper [“Hubris and False Hopes”, L’hubris et les faux espoirs], l'un des grands architectes intellectuels de la politique extérieure européenne.
Robert Kagan révèle plusieurs détails qui nous permettent de mieux comprendre son article. Tout d'abord, il précise qu'il avait écrit son texte avant le 11 Septembre, et par conséquent avant la guerre en Irak. Il n'avait donc aucunement l'intention de faire l'apologie de ce conflit ou des politiques de George W. Bush.
Les différences entre l'Europe et les Etats-Unis, selon M. Kagan, sont d'ordre structurel et existaient déjà lorsque Bill Clinton était au pouvoir. L’administration Bush les a aggravées, mais ne les a certainement pas créées, affirme-t-il. Robert Kagan ajoute également qu'en réalité, au moment où il rédigeait son essai, il était surtout influencé par un Européen, Robert Cooper.

Une sacrée leçon d'humilité

Ce diplomate britannique a été le conseiller de Javier Solana pendant 10 ans au sein de l'Union européenne [Solana a été Haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune de 1999 à 2009] et il est aussi l'auteur d'un texte polémique, The Post-Modern State and The World Order [L’Etat post-moderne et l’ordre mondial, 2002], dans lequel il plaide en faveur d'un “nouvel interventionnisme libéral”.
Il était selon lui nécessaire que les démocraties européennes réussissent à passer outre leurs craintes des interventions militaires à l'étranger afin de défendre les valeurs de la démocratie libérale. Pour Robert Cooper, le monde de l'époque ne comptait pas seulement des créations postmodernes comme l'UE, mais également des Etats modernes et des Etats en perdition gouvernés par les principes classiques de la force ou du pouvoir.
Il est extrêmement intéressant que la critique de Robert Kagan sur le rapport des Européens à la force ait trouvé des échos au sein même de l'Europe, car cela remet en question l'argument selon lequel les supposées différences entre Américains et Européens sont permanentes, voire inconciliables.
Le plus fascinant reste la conclusion proposée 10 ans plus tard par Robert Cooper lui-même concernant cet “affrontement” entre Vénus et Mars. Depuis les erreurs que se sont avérées être les guerres en Afghanistan et en Irak, les Etats-Unis sont victimes du phénomène de faiblesse du pouvoir : leur gigantesque puissance militaire n'a pas servi à grand-chose et a enduré une sacrée leçon d'humilité.
Les Etats-Unis ont appris qu'il ne fallait pas négliger la politique, la légitimité, la construction des Etats, le droit, et qu'on ne peut pas compter que sur la force. Pendant ce temps, de l'autre côté de l'Atlantique, le monde kantien postmoderne des Européens a aussi calé. Les deux camps en sortent moins arrogants. Assiste-t-on à un match nul entre Vénus et Mars face à l'essor de la Chine ?

Un policier délibérément écrasé


Agé de 32 ans et père d’une fillette de six ans, le brigadier-chef Cédric Pappatico, dont la veuve est enceinte, a été délibérément renversé par un 4×4 Porsche Cayenne. Renversé et traîné sur plusieurs mètres…
Le drame s’est produit dans la nuit de mardi à mercredi.
Alors qu’il intervenait – avec un collègue. Un seul. Selon le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, l’intervention de deux fonctionnaires de police est… « réglementaire ». Surtout dans « certaines circonstances », comme une période de congés scolaires… – sur un cambriolage dans un magasin Darty à Saint-Alban-Leysse, dans la banlieue de Chambéry, l’officier de police Cédric Pappatico, sorti de la voiture pour pointer son gomme-cogne (fusil à balles en caoutchouc), n’a pas fait le poids face à la détermination des voleurs et à leur 4×4. Des voleurs pour lesquels la peau d’un flic ne vaut pas tripette – ce décès, cet assassinat délibéré, s’ajoute à une longue liste de membres des forces de l’ordre ayant perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions – et qui n’ont pas hésité à foncer délibérément sur le policier avant de prendre la fuite en abandonnant une partie de leur butin.
Pour l’heure, une enquête a été ouverte pour « vol avec effraction en réunion », passible de sept ans d’emprisonnement, et « homicide volontaire sur une personne dépositaire de l’autorité publique », pour laquelle les malfrats encourent la réclusion à perpétuité. Encore faut-il les attraper et qu’il n’y ait pas un vice de procédure qui leur permette d’être remis en circulation.
Un drame qui « interpelle » les politiques et notamment les candidats à la présidentielle.
Pour le candidat-président Nicolas Sarkozy, qui rappelons-le avait « désarmé » les policiers en leur demandant, dans la mesure du possible, de ne pas se servir de leurs armes (pour lui, ça n’est pas le « contrat de confiance de chez Darty », mais plutôt le « contrat de conscience »), il s’agit d’un « assassinat » qui doit être puni.
Le candidat socialiste François Hollande a de son côté demandé que « tout soit mis en œuvre pour identifier et interpeller les auteurs de ce crime odieux ».
Seule Marine Le Pen pointe du doigt les causes de tels drames.
Pour la candidate du Front national, « la multiplication de ces drames ces dernières années et la hausse spectaculaire du nombre de policiers et de gendarmes blessés en activité démontrent l’état d’insécurité croissante dans lequel sont plongés nos compatriotes et les forces de l’ordre ».
Dénonçant la « culture du laxisme », Marine Le Pen estime que « la violence grandissante est la conséquence logique des suppressions massives de postes de policiers et gendarmes depuis 2007 et de l’état d’insécurité morale dans lequel sont laissées nos forces de l’ordre face aux voyous et aux criminels ». Et d’ajouter : « Rien n’est fait contre les violences. La culture du laxisme a contaminé une droite sarkozyste qui s’est révélée aussi molle que la gauche. » Si elle est élue, la candidate du FN assure qu’elle « mettra en place la tolérance zéro sur chaque mètre carré du territoire national ».
Autres réactions, celles des syndicats de police.
Dans un communiqué, Synergie (second syndicat d’officiers) « exprime sa profonde indignation devant ce meurtre délibéré qui vient s’ajouter à une longue liste de violences graves et d’homicides sur des policiers en service » et dénonce la « violence récurrente contre les forces de l’ordre » qui est aussi la « conséquence logique de campagnes de dénigrement des policiers ».
Le Syndicat indépendant des commissaires de police (second syndicat) « tient à faire part de sa répulsion face à la violence toujours plus marquée » contre les policiers et « en appelle à une réponse judiciaire résolue ».
La CFDT-Police (indépendant) condamne, elle, un « crime odieux » et estime que « les policiers de la BAC paient à nouveau un lourd tribut dans l’accomplissement de leurs missions ».
A noter que mercredi, un policier de la sécurité publique de Marseille a été blessé lors du contrôle du véhicule d’un automobiliste qui a démarré et « traîné sur plusieurs dizaines de mètres » le fonctionnaire.

Venise, belle et triste vitrine

Chaque année, des centaines d’habitants fuient la lagune, l’abandonnant aux multinationales et aux spéculateurs de l’art et la transformant en ville fantôme. Les tentatives pour raviver son économie se heurtent au manque de fonds publics et au fatalisme de ceux qui sont restés.
Pour Massimo Cacciari, son ancien maire, Venise est sous l’emprise de deux malédictions :  les comtesses qui s’agitent pour la sauver; et le caractère de ses habitants. “Venise se meurt !” déplorent les aristocrates et les Vénitiens.

En réalité, Venise est déjà morte. Elle a ressuscité, et est devenue une vitrine. Le jour, Venise n’a rien de triste, ni même de mélancolique. Au contraire, elle n’a jamais été aussi belle, aussi vivante. Jamais autant d’argent n’a conflué vers elle, du Nord-Est, de Milan, de l'Europe, de l'Amérique. Mais c’est de l’argent privé. Celui des marchands, et pas celui des mécènes . Partout fleurissent les restaurations et les fondations.
L’exemple le plus éclatant est celui de Pinault, qui a acheté un morceau de Venise – la merveilleuse Punta della Dogana, face à la place Saint-Marc, pour y exposer les artistes de sa collection qu’ensuite il vendra dans sa maison d’enchères.

Des rats qui courent dans tous les sens

Aujourd’hui, la polémique enfle à propos du Fontego dei Tedeschi, acheté par les Benetton sur lequel Rem Koolhaas, la grande star hollandaise de l’architecture, a dessiné une terrasse controversée avec vue sur le Pont du Rialto. Il est vrai aussi que personne n’avait plus mis les pieds dans la Punta della Dogana depuis des décennies.
La nuit, Venise redevient elle-même : une ville dépeuplée, comme d’autres centres historiques. Mais ici, entouré par la beauté, le spectacle de volets fermés et des boutiques closes, des lumières éteintes, du silence, est plus triste, tandis que le flux des Vénitiens “de l’extérieur” et des touristes désargentés se déplace vers la terre ferme. Seuls restent animés les endroits où se retrouvent les étudiants : le Campo santa Margherita, San Giacomo dell'Orio,  le marché du Rialto. Mais les résidents se sont plaints et la municipalité a imposé le couvre-feu à minuit.
Massimo Cacciari raconte : "Vous n’avez pas idée de ce que j’ai trouvé à l’intérieur de la Punta della Dogana ! Des rats qui couraient dans tous les sens, des employés reclus dans leurs petits bureaux. Dans la tour qui fait face à San Marco, peut-être le plus bel endroit du monde, quelqu’un s’était même discrètement taillé un appartement. Le jour où les travaux devaient commencer, on a trouvé dans les remises un dépôt de vieilles planches. J'ai dit : enlevez-les. On m'a répondu que ce n’était pas possible, que c’était du ressort de la Surintendance [équivalent de la Direction du Patrimoine]. J’ai alors appelé la Surintendance pour qu'elle vienne les reprendre. On m'a répondu que ce n’était pas possible car il s'agissait des restes d’un ancien plancher. A ce moment là, je me suis mis à hurler. Une scène hystérique. Je suis devenu fou”.
La même chose s’est produite pour le piazzale Roma, où se dressera le nouveau palais de Justice, dont le prix a triplé depuis le devis initial. "Des terrains contaminés. Des chantiers retardés. Et des obstacles de toutes sortes, dont celui-ci : les travaux sont sur le point de commencer quand on m’annonce une découverte sensationnelle. Des caisses pleines d’os d’animaux. J'explique alors que la chose est pourtant bien connue : jusqu’au XIXe siècle c‘était là qu’étaient installés les abattoirs. On me répond que l’affaire est de la plus haute importance puisqu'on va pouvoir reconstituer toute la chaîne alimentaire de Venise au XVIIIe siècle. J’y vais et on me montre un os de chèvre, de veau, de bœuf… Cette fois encore, je me suis mis à crier. Une autre scène d’hystérie. A nouveau, je suis devenu fou : "Si les travaux ne commencent pas tout de suite, je prends un marteau et je détruit tous ces os, un par un !”.

Les écoeurantes pleurnicheries sur Venise

Massimo Cacciari explique qu’il ne supporte plus les  "écoeurantes pleurnicheries” sur Venise, les jérémiades que répandent "ces maudits snobs” et un peuple qui aime tant se plaindre. Il rappelle ce qui a été fait ces vingt dernière années : le nouvel Arsenal avec le centre de recherches Thetis ; la reconstruction du théâtre la Fenice –  en dépit de toutes les péripéties ; la restauration de Ca' Giustinian, siège de la Biennale d’art.
Le problème, c’est que la municipalité n’a plus un sou. Les deux sources historiques qui l’alimentaient se sont taries : la loi spéciale et les casinos. L’Etat a diminué sa subvention et tout l’argent part dans le projet Mose : la plus grande réalisation d’ingénierie hydraulique au monde, censée protéger Venise de la montée des eaux de la lagune. Cinq milliards d’euros y ont déjà été engloutis et il reste encore deux années de travaux.
L'autre coffre-fort, c’est le casino. Autrefois les smoking blancs des joueurs de chemin de fer accourraient au Lido, aujourd’hui ce sont les Chinois qui, a Ca' Noghera, sur la terre ferme, se pressent autour des machines à sous. Entre la crise et la concurrence de l’Etat avec les jeux d’argent en ligne, cette manne qui était de 200 millions d’euros par an n’est plus, ces dernières années, que de 145, dont il faut soustraire 100 millions de coûts fixes. Les revenus de la ville se sont écroulés.

La longue hémorragie

Aujourd’hui, Venise doit faire face à deux grands défis : le dépeuplement du centre historique et le destin de la plus grande zone industrielle d’Europe, Marghera. Le compteur numérique de la pharmacie Morelli sur le campo San Bartolomeo, rappelle aux passants la longue hémorragie de Venise qui ne compte plus aujourd’hui que 58 855 résidents.
Le problème, c’est que les Vénitiens ne veulent plus vivre à Venise, non seulement parce que les appartements dans les étages élevés sont extrêmement chers, et que personne ne veut de ceux qui sont au niveau de l’eau, trop humides, ni de ceux qui sont sous les toits, surchauffés en été.
Les Vénitiens veulent comme nous tous : avoir leur voiture en bas de chez eux [et non pas dans les immenses parking du Piazzale Roma]. La mairie possède 6 000 appartements, pour la plupart loués aux Vénitiens modestes. C’est la classe moyenne qui fait défaut, les bourgeois qui habitaient entre l’étage noble et les mansardes.
Les Vénitiens partent vivre sur le continent, à Mestre, la ville la plus laide d’Italie, du moins jusqu’à ces dernières années. On a récemment transformé la piazza Ferretto en espace piéton, planté des bois aux abords de la ville, transformé en parc paysager la décharge de San Giuliano, doté l’agglomération de l’Internet à haut débit et bientôt s’ouvrira le chantier du futur pôle culturel de Mestre, le M9.
Pierre Cardin, qui en réalité s’appelle Pietro Cardin est né à Sant'Andrea di Barbarana (près de Trévise), voudrait avant de mourir ériger à Marghera, la "Tour Lumière", un bâtiment d‘un milliard et demi d’euros, de 240 mètres de haut et de soixante étages qui abritera l'université de la mode. La mairie ne s’y oppose pas.
Certes Venise demeure une destination privilégiée pour les voyages de noces, et pour beaucoup la basilique Saint-Marc est le plus bel édifice du monde. Il suffit, pour s’en convaincre, d’admirer la coupole de la Création, la Genèse des analphabètes où Dieu pose la main d’Adam sur la tête du lion pour signifier la primauté de l’homme sur les animaux ; le même lion qui, sur la mosaïque voisine sort de l’arche de Noé et, après des mois d’inertie, étire ses pattes avant de se mettre à courir.
C’est cela que Venise devrait faire, se remettre dans la course, malgré le poids d’un tâche immense : préserver toute cette beauté et faire renaître une ville autour d’elle.