TOUT EST DIT

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jeudi 19 juillet 2012

DSK, nouvelle marque de boisson... aphrodisiaque

Deux entrepreneurs, dont un producteur de safran, désireux de valoriser les bienfaits naturels de cette épice, ont élaboré une boisson gazeuse à base de kiwi qu'ils ont baptisé DSK, pour Drink safran kiwi, tout en jouant sur les vertus dites aphrodisiaques de la plante.
"Depuis l'Antiquité, le safran est connu pour ses nombreuses vertus. Il est antidépresseur, a la réputation d'apporter gaieté et sagesse, soigne le foie, abaisse la pression artérielle, stimule la respiration, et on lui confère des qualités d'aphrodisiaque féminin", explique à l'AFP Stéphane Briault, concepteur de cette boisson "naturelle, pasteurisée, sans colorant ni conservateur" avec Patrice Guillard, producteur de safran dans le Cher.

"L'idée première était de commercialiser du safran dans un soda, puis s'est ensuite posée la question de la base de fruit. Le kiwi a des vertus intéressantes, il est un antioxydant. Restait ensuite la question du nom", raconte Stéphane Briault.
"'Safran drink' n'étant pas très vendeur, on a pensé à 'Drink safran kiwi' qui faisait 'DSK'. On s'est demandé si on osait ou pas, puis on s'est dit que les gens s'en souviendraient plus facilement", ajoute-t-il.
22 entreprises avec l'acronyme DSK
Vingt-deux noms d'entreprises comportant l'acronyme DSK sont déposées à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI).
La cible des concepteurs de DSK est "la clientèle branchée, le monde de la nuit" pour mélanger notamment la boisson pétillante aux alcools forts. Stéphane Briault assure avoir lui-même constaté que le safran permet d'atténuer les effets néfastes de l'alcool.
Elaboré et conçu dans la Creuse, avec notamment 90% de safran cultivé dans le département, et lancé officiellement lundi à Guéret comme l'a rapporté France Bleu Creuse, 10.000 bouteilles de DSK ont été embouteillées pour démarcher cet été des établissements de nuit parisiens et de la Côte d'Azur.

La guerre des sexes a de l'avenir au bureau

Il faudra plus qu'une loi pour changer les mentalités en entreprise. Une étude de l'association IMS-Entreprendre pour la Cité démontre que les clichés homme/femme dominent encore les esprits dans les entreprises : l'homme est vu en «leader» doué pour l'action et fort en charisme, la femme en «assistante», dotée d'empathie et d'un sens de l'organisation.


L'étude de l'association, qui rassemble plus de 200 entreprises, a été menée dans neuf d'entre elles (, , Egide, Pôle , Renault, Sodexo, Sogeti, TNT et Total), les salariés étant interrogés via un questionnaire ou lors d'entretiens individuels.

Selon cette enquête, menée auprès de 1200 salariés en France, l'attribution de compétences spécifiques en fonction du genre est partagée par les deux sexes et concerne 44% des managers hommes et 51% des managers femmes. Pour ceux qui estiment qu'il y a une différence, 29% jugent qu'elle provient des gènes et 68,3% de l'environnement.

Les femmes ont une moins bonne image d'elles mêmes que les hommes

Ces stéréotypes qui «tendent à résumer le duo «manager-assistante», provoquent «des difficultés pour les femmes à être identifiées comme leaders et à se projeter sur des postes à haute responsabilité, mais également pour les hommes, une tendance à négliger la candidature de femmes à ces postes», notent les auteurs. Malgré ces clichés, hommes et femmes interrogés décrivent le manager «idéal» comme relevant d'un modèle androgyne, conjuguant des qualités attribuées aux deux sexes (charisme, leadership, empathie, organisation...).

Dans le détail, les hommes ont une bonne image des femmes... surtout si elles restent à des niveaux hiérarchiques inférieurs.
De leur côté, les femmes ont une image d'elles-mêmes moins bonne que celle des hommes vis-à-vis d'elles. Elles ont aussi une image plutôt négative de leurs collègues masculins, le sentiment et le vécu de discrimination renforçant cet état de fait, selon les auteurs de l'étude.

Les femmes avec des responsabilités se masculiniseraient

Ainsi, 57,5% des femmes pensent que leurs supérieurs favorisent les hommes pour les postes à responsabilité. Elles sont aussi 67% à penser que les hommes sont mieux payés, alors que seuls 34% d'hommes pensent la même chose. En outre, 67% des hommes estiment que l'accès aux promotions internes est équitable entre les sexes, contre 39% des femmes.

Par ailleurs, pour plus de la moitié des hommes (53,1%) et 48,7% des femmes, les femmes qui obtiennent un poste à responsabilité finissent par se masculiniser, une idée qui peut renforcer un phénomène d'autocensure de la part des salariées. Pour 85,1% des managers, les femmes dirigeantes sont mêmes parfois plus dures que les hommes et deviennent encore plus carriéristes (52,9%).

Chine : 27 ans et trop vieilles pour se marier

Cela fait presque un an que Xu, jolie Chinoise trentenaire, fréquente le «Jardin de la joie». Ce club de rencontre à Pékin a été crée pour échapper à la condition de célibataire «sheng nu». Désormais inscrit dans le dictionnaire chinois, ce terme à connotation très péjorative peut être traduit par «celle qui restent » ou « celle dont on ne veut plus».

Diplômées et indépendantes financièrement, les «sheng nu» sont généralement des citadines. 


« Les hommes ne veulent pas d'une femme de 30 ans »

Un sondage très médiatisé publié en 2010 a entériné définitivement ce nouveau phénomène sociologique. Organisé par la chinoise de la femme, le sondage révèle qu'il y a 180 millions d'hommes et femmes célibataires en Chine, mais que 92% des hommes interrogés estiment qu'une femme doit se marier avant l'âge de 27 ans.

«Les hommes ne veulent pas d'une femme de 30 ans , un âge considérée comme déjà avancé pour le mariage en Chine » témoigne Xu, devant un jeu de majong. « C'est important pour eux qu'elle soit encore jolie » précise Summer, 26 ans, membre d'un autre club de rencontre.

Les filles tiennent à leur indépendance financière

« L'apparition du phénomène a plusieurs origines. D'une part les jeunes travaillent beaucoup et ont peu de lieux de rencontre en dehors de leur travail », explique Wu Di, sociologue, qui vend ses conseils 130 dollars la séance et vient de publier un livre sur le sujet. « D'autre part, le mariage n'a jamais été synonyme de bonheur. Or, aujourd'hui beaucoup de jeunes femmes vivent très bien seules et ne voient pas l'intérêt d'abaisser leur niveau de vie pour se marier », ajoute la sociologue.


Une forte pression familiale


« La vraie raison pour laquelle je viens au club, c'est pour ne pas décevoir mes parents. J'aimerais les rendre heureux », raconte Xu. Conscient des déséquilibres démographiques liés à la politique de l'enfant unique, le lance régulièrement des campagnes qui font la promotion d'un mariage jeune.

A 34 ans, Shelly est consultante et revient tout juste des Etats-Unis. Depuis son retour, elle n'ose plus voir sa famille en province et fuit même ses amies proches qui ne cessent d'arranger pour elle des rendez-vous galants.

«J'ai de la pression de tous les côtés. Je sens bien que ma mère est triste lorsqu'elle voit les petits-enfants de ses copines », dit-elle. Shelly s'apprête à retourner aux Etats-Unis pour faire un deuxième Master. En partie pour échapper au regard de ses collègues, parents et amis. « Je pense rentrer en Chine à 40 ans. J'espère qu'à ce moment je serai tellement âgée, tellement « incasable » qu'on me laissera tranquille », lance-t-elle.

L'UE, cette momie socialiste

L’Europe est trop régulée, gérée par une bureaucratie auto-complaisante et encline à l’intervention de l’Etat. Elle finira en musée si elle ne retrouve pas son esprit d’entreprise, estime l’ancien négociateur pour l’adhésion de la Pologne.

L'Europe ne souffre pas de la maladie de Parkinson. L'Europe est une victime de la loi de Parkinson. Actuellement, une entreprise ou une organisation qui compte plus de 200 salariés, n'a plus besoin de revenus, de bénéfices, ou de clients. La seule chose qui compte, c'est sa bureaucratie et ses procédures internes, qui assurent une occupation à ses employés. Il en va ainsi des entreprises et de l'Union européenne, ou plutôt de la “momie européenne”, comme l’appellent certaines mauvaises langues.
L'Union européenne oeuvre de moins en moins en faveur de la croissance économique et pour ses citoyens, et de plus en plus pour elle-même et ses fonctionnaires. Ses procédures et sa réglementation, au lieu de faciliter l'activité économique, l'entravent.
L'UE est de moins en moins compétitive. Les pays membres n'ont pas les moyens de financer son armée de fonctionnaires et ses dépenses publiques, alors ils s'endettent à l'infini soit à l'intérieur (Belgique, Allemagne, Pays-Bas, France), soit à l'extérieur du pays (Irlande, Portugal, Espagne, Italie, Grèce).
Les anciens schémas de fonctionnement épuisés, l'UE n'est plus en mesure de favoriser la croissance économique. Les réformes proposées sous la forme d'une intégration politique plus étroite, d'une mise en commun de la dette, ou d'une politique de croissance au prix de l'explosion des déficits ne feront que renforcer les rangs de l'armée de fonctionnaires et engendrer de nouvelles réglementations, entravant plus encore l'activité des entreprises.

Le membre le plus ancien a 89 ans 

Personne ne veut se souvenir de l'histoire récente, quand la libéralisation du marché en Pologne en 1989 a déchaîné un esprit d'entreprise sans précédent. L'Europe, elle, veut du socialisme, du monopole d'Etat, du plein emploi artificiel, surtout dans la fonction publique et dans les entreprises d'Etat. Et pourquoi pas des cartes de rationnement ?
Pour ne pas parler dans le vide, appuyons-nous sur un exemple concret, que je connais bien. Regardons le fonctionnement du Comité économique et social européen [dont l'auteur fut membre entre 2004 et 2010], l'un des organes de l'UE censé exprimer la position de la société civile sur la législation européenne. A quoi ressemble en réalité la voix de la société civile ?
Les conseillers qui y siègent sont désignés par les ONG, les organisations syndicales et patronales. Leurs candidatures sont ensuite approuvées par les gouvernements et par le Conseil de l'Union européenne. La plupart des membres du Comité sont des fonctionnaires issus des institutions représentatives des partenaires sociaux. Ainsi, dans le groupe des employeurs, il est très difficile de trouver un vrai entrepreneur, dans le groupe des syndicats, un ouvrier digne de ce nom, et au sein du groupe des organisations non-gouvernementales un véritable travailleur social. Les champions de la longévité occupent leurs sièges pendant des dizaines d'années. Le plus ancien de ses membres a 89 ans.

8 000 euros par mois nets d'impôts

Tout récemment, le groupe des employeurs a pratiqué le vote par acclamation ! A la question – êtes vous un homme d’affaires ? – un de ses représentants m’a répondu qu’il ne l’était pas, mais qu’il se sentait un esprit d’entreprise ! Une réponse similaire m’a été donnée par un représentant des employés ; interrogé sur son profil professionnel, il a déclaré n'avoir jamais été ouvrier. Et lorsque je leur ai demandé s'ils pourraient échanger leurs groupes respectifs, ils ont avoué que cela ne leur poserait pas de problème majeur.
Ces sont ces personnes qui sont censées nous représenter nous, la société civile. En tant qu'employés d’organismes sociaux, ils gagnent à peine plus que la moyenne nationale. Que leur offre l'UE ? Un salaire journalier de 233 euros pour avoir participé à une réunion.  Il suffit de signer la liste de présence et vous pouvez disparaître, ce qui est devenu une habitude pour certains. Quelque 1 084 euros tombent une fois par semaine en remboursement de frais de déplacement. S’y rajoute un per diem de 30 euros pour les dépenses de logement, une double indemnité pour les déplacement en dehors de Bruxelles et de nombreux autres avantages (cantine bon marché, salle de gym, médecin, etc.) Au total, si l’on se donne du mal, on peut empocher jusqu'à 8 000 euros par mois, nets d'impôts.
Les personnes désignées peuvent gagner bien plus, pour peu qu'elles siègent souvent lors des sessions. Et qu'est-ce qui nécessite des délibérations à n’en plus finir? Des centaines de nouvelles réglementations à examiner et à évaluer. Plus il y a de législation, mieux c'est, parce qu'on gagne plus. Quand, il y a quelques années, le cabinet du président José Manuel Barroso a évoqué l'initiative de simplifier la loi, tout le monde a répondu oui. Tout le monde, sauf les membres du Comité.

100 000 réglementations par an 

C'est comme ça dans toute l'Union. Tout le monde travaille et gagne de l'argent, en créant de nouvelles lois. En moyenne, 100 000 réglementations en dix ans, soit dix mille par an.
C'est la course à la réglementation, dont le respect sera étroitement surveillé, aussi bien à l'échelle européenne que dans les pays membres, par de nouveaux fonctionnaires, spécialistes de la supervision bancaire.
Un jour ou deux jours passés dans une telle ambiance et on se sent à nouveau en pleine réalité socialiste. Personne ne veut se rappeler sa triste fin. L'UE et les Etats membres ont besoin de réformes fondamentales comme celles engagées en Pologne en 1989 : la libération de l'activité économique et un discours clair affirmant aux populations que leur destin dépend de leur labeur, et non pas d’une armée de fonctionnaires.
Tant que l'Union et ses citoyens ne comprendront pas que rien n'est gratuit, il sera difficile d'entrevoir une prémisse de reprise et de fin de crise. Pour l'instant, l'Union est en bonne voie pour devenir une Momie européenne.



"Le Titanic Euro a désormais touché l'iceberg"

Dans une récente intervention au Parlement européen, au cours de laquelle il propose un saisissant résumé de la situation en Europe, Nigel Farage (UKIP) pointe le principal défaut de l'eurozone : "le génie de l'endettement mutuel".
Je ne suis pas toujours d’accord avec les analyses de Nigel Farage. Nigel Farage a toujours été opposé à l’Euro, même lorsque celui-ci fonctionnait intelligemment, et très souvent ses analyses sont assorties de considérations subjectives voire idéologiques.
Néanmoins, il faut reconnaître que la situation actuelle de la zone Euro lui permet des interventions au parlement européen comme celle-ci, datant du 13 juillet dernier. Passée la première minute où il s’en prend, à son habitude, aux deux Présidents de l’Europe, tout ce qu’il dit est juste. Sa démonstration sur les taux d’emprunt de l’Italie est exacte, sa projection et son évaluation des besoins des banques espagnoles aussi. Ne perdons pas de vue que le gouvernement britannique prépare une consultation populaire afin de savoir si les Britanniques souhaitent ou non maintenir leur appartenance à l’UE. L’acharnement de Nigel Farage à démontrer que si l’Euro marche sur la tête (et je le répète sa démonstration est juste) c’est parce que toute l’UE marche sur la tête, est à inscrire dans ce contexte.

NOTEZ LA DÉSINVOLTURE DE KOHN-BENDIT !
Nous évoquions récemment différentes positions en Hollande, en Allemagne, en Finlande où commencent à se faire entendre des voix très hostiles à l’Euro et à l’UE. En voici une nouvelle : le Danemark. Ceci est paru dans JYLLANDS-POSTEN, premier quotidien danois : "Le Danemark échappe à une énorme facture", titre le quotidien danois à la une de son supplément économique. Il a demandé à deux économistes de calculer combien le pays aurait dû débourser dans le cadre des programmes de soutien aux pays de la zone euro, si le royaume en avait fait partie. Réponse : "338 milliards de couronnes, soit 45 milliards d’euros, c’est une énorme facture pour notre PIB. Les Danois ont donc eu raison de refuser par référendum l’adhésion à l’euro en 2000". "Qui voudrait faire partie d’un club dont la cotisation augmente sans que vous sachiez de combien et qui augmente constamment ?" demande Christian Blaabjerg, économiste.
Les politiques interrogés confortent cette analyse. Ceux qui étaient opposés à l’entrée dans l’Euro, bien sûr, "Il n’y a personne d’autre à payer la facture que les pays de l’euro, et nous ne sommes pas concernés, car, heureusement, nous ne sommes pas dans la zone euro", a déclaré Bjørnskov qui croit que l’euro était condamnée dès le début. Il ajoute : "L’euro est une structure qui encourage les pays à se comporter de façon irresponsable, parce que les politiques peuvent promettre n’importe quoi ; au bout du compte, ce seront les pays de l’euro, conjointement et solidairement, qui seront responsables des dettes que vous aurez contractées". Même Marianne Jelved, l’ancienne présidente de la gauche radicale qui avait fait campagne pour l’Euro prend aujourd’hui ses distances. Elle déclare : "Le problème est que plusieurs pays n’ont pas respecté les règles. S’ils l’avaient fait, nous n’aurions pas eu les problèmes que nous avons aujourd’hui."

La France et l’Allemagne empruntent à des taux négatifs : pas une sortie de crise, le symptôme d’une zone euro en pleine catastrophe

La France a emprunté lundi 7,6 milliards d'euros à des taux négatifs. Le lendemain, la Belgique a suivi le mouvement, ainsi que l'Allemagne qui a levé mercredi plus de 4 milliards d'euros à 2 ans. Une première dans son histoire pour une telle échéance. Mais en dépit des apparences, cette situation traduit surtout des tensions insoutenables pour la zone euro.
Alexandre Baradez : Les investisseurs se dirigent vers les titres français car les rendements sur la dette allemande sont si faibles que la France, parmi les pays sûr de la zone euro, reste l'un des rares pays à présenter des rendements relativement intéressants.
Nous sommes cepedant sur des échéances très courtes - quelques mois seulement - lorsqu'il s'agit de taux négatifs. Ainsi, sur les obligations à plus longue échéance (à deux ans par exemple), seuls trois pays ont des taux négatifs : l'Allemagne, la Finlande et les Pays-Bas.
Nous constatons aujourd'hui une très forte sélection de la part des investisseurs sur les actifs choisis. Ils s'orientent vers les pays les plus sûrs de la zone euro et s'écartent de l'Espagne, de l'Italie et encore plus de la Grèce et du Portugal. Dans ce contexte, même les marchés actions redeviennent attrayants, les indices européens et américains ayant repris des couleurs ces derniers jours.
Les acteurs n'investissent donc plus sur la zone euro dans son ensemble, mais sur certains pays en particulier. Cette situation est d'ailleurs paradoxale puisque la France n'est pas citée pour ses bons résultats en matière budgétaire. Pas autant que l'Allemagne.
L'appétit pour la Belgique s'explique, quant à lui, par le relatif bon taux de croissance de cette économie par rapport aux autres pays de la zone euro. Mais les volumes d'échanges y sont très faibles en comparaison de l'Allemagne ou de la France.

Ces taux négatifs laissent-ils présager de nouvelles tensions sur la zone euro dans les prochains mois ?

Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances allemands, déclarait il y a quelques temps qu'il n'y avait pas d'impact pour les pays qui empruntaient à des taux négatifs. Cela est même très positif.
Mais ce phénomène manifeste une défiance absolue envers les autres Etats membres de la zone euro. Par conséquent, les taux espagnols et italiens baissent très peu. Avec ces emprunts négatifs, nous arrivons à une situation extrême. Si cela continu, nous irons vers des distorsions trop fortes au sein de la zone euro.

Quels sont les risques d'une Europe à deux vitesses en terme de taux obligataires ?

Les investisseurs font désormais une très grande distinction entre l'Europe du Nord et celle du Sud. A court terme, le principal danger est celui d'un retard de la mise en action du MES - Mécanisme européen de stabilité – (la Cour de Karlsruhe , en Allemagne, se laisse jusqu'au 12 septembre pour valider, ou non, la constitutionnalité, du fond de sauvetage européen, ndlr), que la BCE ne puisse pas agir sur les taux et que l'on assiste à une dégradation de l'économie en zone euro. Dans cette optique, les acteurs de marché s'orientent vers les pays les plus sûrs de la zone euro.
Le dernier sommet européen des 28 et 29 juin s'était conclu par une salve de déclarations qui allaient dans la bonne direction, la meilleure d’entre elles étant celle du rôle accordé au MES. En effet, seul ce dernier peut réduire les tensions qui règnent en recapitalisant directement les banques et en intervenant, si besoin, sur les marchés secondaires de dettes publiques. La BCE, qui jusqu'ici a mené des actions de ce type, ne souhaite plus s'engager sur cette voie. Ceci contribue à maintenir une pression sur les taux italiens.
Le principal risque qui réside est celui d'une hausse des taux d'intérêt exigés par les investisseurs, les opérateurs et les spéculateurs à l'Espagne et l'Italie pour leur prêter alors que d'autres pays, au sein de la même zone, empruntent trois ou quatre fois moins cher. Pour faire baisser ce taux, il faut soit que la BCE intervienne sur les marchés secondaires, soit mettre en place un mécanisme, comme le MES ou le FESF. Les investisseurs demandent des garantis et souhaitent que la banque centrale se porte garante en dernier ressort comme le fait la Fed aux Etats-Unis. Une solution qui leur assure de ne pas réaliser 80% de perte comme ce fut le cas sur les titres grecs.

TRÈS MAUVAIS TEMPS POUR L'EURO 

A quoi attribuer la baisse des actes anti-musulmans depuis l’élection présidentielle ?

Selon le Conseil français du culte musulman, les actes anti-musulmans ont baissé depuis l'élection de François Hollande. Ils ont certes augmenté au premier semestre 2012 de 14,49%, mais pour le mois de juin, la baisse est de 7 points par rapport à l'année dernière.

D'après le CFCM, les actes islamophobes auraient baissé en juin de sept points par rapport à juin 2011. Comment expliquer ces chiffres ?

Bernard Godard : Cela ne me surprend pas outre mesure. On s'est rendu compte, depuis quelques années, qu'il y a un lien direct entre la tension créée par l'exacerbation du débat sur la présence de l'islam en France et des actes anti-musulmans. Ces derniers sont l'oeuvre la plupart du temps d'individus ou de groupes d'individus certes isolés, mais particulièrement entraînés à commettre ce genre d'acte dans ces moments-là. Le mois de juin a été  une période de "décélération" car l'attention s'est, enfin, portée sur d'autres sujets.

Abdallah Zekri, le président du CFCM établit un lien entre l’élection de François Hollande et la baisse des actes anti-musulmans... Son arrivée à l’Elysée suffit-elle à régler tous les problèmes ?

L'élection de  François  Hollande a permis de revenir à une période plus  normale, où le moindre fait divers mettant en cause des gens supposés être d'origine musulmane - même si presque toujours la religion islamique n'a rien à faire dans le débat - ne part plus en vrille pour aboutir à ce qu'on a connu. Mais pour autant, il va falloir  du temps pour  rétablir  la confiance, pour dissiper les peurs irrationnelles qui se sont installées depuis quelques années. On sait que ces peurs, ces appréhensions, agitées par l'extrême droite et la Droite populaire de l'UMP, ont laissé des traces durables.
Tout fait qui accrédite ces peurs est à traiter avec une grande maîtrise sur le plan médiatique et politique : ainsi, les faits récents qui ont visé des jeunes juifs, à Villeurbanne ou dans le train Paris-Toulouse, ne doivent pas porter à conclure à un regain généralisé de l'antisémitisme dans nos banlieues. Mais dans le même temps, ces affaires ne peuvent pas être résolues par la simple volonté politique. Elles sont la responsabilité de tous et en particulier des organisations musulmanes qui ne peuvent pas faire "l'autruche" : il n'est pas question de  fustiger l'islam, mais de promouvoir une campagne d'éducation, d'explication en direction de  jeunes dont la culture religieuse et politique est d'une telle pauvreté que tout cela est alarmant.

Au contraire, au cœur de la campagne présidentielle, marquée par une forte présence de thématiques liées à l'islam, les actes islamophobes auraient connu une hausse de 14 points en mai et de 9 points en avril. Les différents débats sur le halal, la burqa, la laïcité, l'identité nationale, l'immigration ou les prières de rues ont-ils libéré la parole des extrémistes ?

Oui, les actes anti-musulmans sont souvent reliés à une période de mise en exergue  d'une supposée "islamisation" de la France. Je ne crois pas qu'il y ait eu une "libération de la parole" spontanée ces derniers temps. La montée du  sentiment anti-musulman est le  concours de plusieurs  facteurs  qui remontent à  plusieurs années. Nous connaissons en France le phénomène de la peur du terrorisme islamique depuis le milieu des années 1980. Mais le 11 septembre 2001, en même  temps qu'il a donné une dimension planétaire à la menace, a "libéré" un discours venu des néo-conservateurs américains auquel nous n'étions pas habitués. Les néo-conservateurs français ne sont
Ils se trouve en outre que le hasard a voulu que la célébration du centenaire de la loi de 1905 arrive au même moment où les pouvoirs publics consentaient des efforts pour  faire accepter la  religion musulmane dans le paysage religieux français. Les émeutes de 2005, qui n'avaient rien à voir avec le fait religieux, mais cela nos amis anglo-saxons n'ont pas voulu l'entendre, puis l'introduction du thème de l'identité nationale ont fait le reste pour créer une tension extrême autour de l'islam. Il s'agit aujourd'hui de "démêler" les fils : la poussée identitaire autour du halal ne doit pas faire reculer la laïcité, les prières de rue et la question des minarets ont été des problèmes créés artificiellement si on les examine en détail et les chiffres de l'immigration reliés à une "invasion islamique" sont un fantasme, n'en déplaise à  M. Christopher Caldwell.

93% des musulmans ont voté pour François Hollande. Comment l'expliquez-vous ? Parleriez-vous de "vote communautaire" ?

Un vote communautaire suppose une adhésion aux termes d'un  programme qui fait explicitement référence à des revendications d'une communauté donnée. Or, il n'en a rien été. Bien au contraire, certaines promesses liées aux valeurs morales des religions (mariage homosexuel par exemple) ont rebuté les religions et particulièrement des organisations musulmanes dont on aurait pu attendre qu'elles soutiennent explicitement le candidat de la gauche. Cela n'a pas été le cas (elles ont appelé au  vote blanc) et elles ont même exprimé leur appréhension face à la laïcité ombrageuse de certains leaders socialistes. Et pourtant, effectivement, 93% des musulmans ont  voté pour François Hollande. On est en présence d'un vote citoyen de gens qui ont exprimé une sorte de "ras le bol", tout simplement.

pas du tout des gens d'extrême droite et ont pourtant un discours très manichéen.

Et si la fermeture de PSA Aulnay était une chance ?

Dans un marché aussi compétitif et concurrentiel que l’automobile, rien n’est jamais acquis. Trop souvent nous essayons de préserver le passé quand nous devrions chercher à préserver l’avenir. Aujourd'hui, l'enjeu à Aulnay est davantage de créer de nouveaux emplois que de tenter artificiellement de préserver de l’emploi automobile.
"Le ministre convoque et exige ». Certes. Nicolas Sarkozy aussi convoquait et exigeait, il avait même il y a quelques années convoqué Guillaume Pépy, le patron de la SNCF, parce qu’un train avait déraillé. Et nous ? Pouvons-nous convoquer François Hollande et Delphine Batho parce que Rio+20 a été un fiasco et que notre avenir est compromis ? Là nous sommes dans la stratégie politique et dans le long terme, là l’Etat est en situation de responsabilité et en exigence de perspectives, de propositions et d’actions. Là il est dans sa sphère d’influence géopolitique, sur des enjeux d’Etats, « à sa hauteur ». Là il est dans son rôle.

Seulement voilà, ce n’est pas sous les feux de la rampe médiatique, et 6 milliards et demi d’hommes et de femmes sont moins touchés directement par l’avenir écologique que 8 000 salariés par l’avenir d’un constructeur automobile.

Les sirènes médiatiques et syndicales ne doivent pas détourner l’Etat de son rôle. Et si on veut bien reconnaître, évidemment, que son rôle passe aussi par ces dossiers industriels, par ces emplois directs, ce n’est ni pour devenir demain un stratège automobile ou un génial Pininfarina du design, mais bien pour se placer sur le long terme. Je ne crois pas qu’il y ait au monde un seul exemple de produit de consommation de masse, sur un marché concurrentiel mondial, qui ait été inventé, désigné, produit et vendu par un Etat, qui n’a jamais inventé ni machine à laver, ni voiture, ni smartphone ni même le moindre Bic.

Ce qui doit être préservé à Aulnay, c’est de l’emploi plus que des autos, et le site a pour cela des atouts indéniables.

Lorsqu’en février 2012 LVMH (via un sous-traitant) reprend Lejaby et propose à ses 93 salariées de passer de la lingerie à la bagagerie, personne ne s’émeut de la fin d’un site de production de sous-vêtements. La vertu pédagogique de cette histoire aurait du être de montrer que la reconversion de l’emploi est plus importante que la préservation. Cette leçon n’a pas été retenue, nous restons stérilement bornés sur des objectifs de préservation lorsque les véritables enjeux sont ceux de la mutation. L’enjeu à Aulnay est davantage de créer de nouveaux emplois que de tenter artificiellement de préserver de l’emploi automobile.

C’est pourquoi le projet d’avenir sur le site de PSA est peut-être davantage Aulnay que PSA, les emplois de demain que ceux d’hier, les services que l’industrie, les strat-up que les mastodontes. Il ne faut pas nécessairement « maintenir l’usine » comme le dit Bernard Thibault, il faut transformer, ré-inventer, penser autrement et autre chose. Le seul projet sur la table, le seul sujet de discussion c’est préserver de l’automobile, c’est une vision à œillère, un regard biaisé. Nous sommes surement, sur ce site d’Aulnay comme sur d’autres, à un virage, ce qu’il faut ce n’est pas continuer à regarder tout droit comme si la route pouvait continuer, mais regarder la courbe et la nouvelle ligne à la sortie du virage. Quels sont les 100 autres projets qui pourraient voir le jour à Aulnay ? Personne n’y pense ? Personne n’en parle ? Aucune idée ?
Alors, je risque une comparaison, sans doute hasardeuse, peut-être provocante, mais sincère et constructive pour essayer de voir les choses autrement : le site d’Aulnay est exceptionnel, il a des atouts indéniables : nous sommes entre Paris et Roissy, autrement dit, entre l’une des principales capitales mondiales et l’un des principaux aéroports mondiaux, disons à un quart d’heure de part et d’autre. Ces deux piliers, au-delà d’être de formidables moteurs de développement et d’attractivité, souffrent du point de vue foncier, soit d’un prix trop élevé pour le premier, soit d’une certaine saturation pour le second. Nous sommes sur près de 170 hectares de terrain, c’est gigantesque et absolument unique dans cette périphérie et environnement. Mais surtout, rendez-vous compte, la coïncidence pousse à la comparaison … c’est quasiment exactement la même surface que … la Défense. L’usine d’Aulnay, c’est 3 000 salariés (à ne pas confondre avec le plan PSA de 8 000 salariés). La Défense, c’est 3,5 millions de m2 de bureaux, 1 million de m2 de logements (plus de 20 000 habitants et plus de 40 000 étudiants), près de 3 000 entreprises, et 180 000 salariés, soit une « densité active » 60 fois supérieure.

Alors bien sûr, comparaison ne fait pas foi, Aulnay ne sera pas demain une nouvelle Défense, mais, objectivement, n’y a-t-il aucune chance que cette fermeture de l’usine d’Aulnay ne soit pas un mal pour un bien ? N’y a-t-il aucun projet d’avenir intéressant à bâtir ? Qui pourrait même à terme être plus porteur, plus profitable, plus créateur d’emplois que la préservation artificielle d’une activité historique ? PSA est clairement dans un bon état d’esprit, s’applique à vivre cette période douloureuse en appliquant un bon dialogue social, les feux de la rampe politico-médiatique garantiront une bonne transition, la proximité du site de Poissy dans les Yvelines, qui produit également la C3, offrira des possibilités de mobilité. Certes, on voudrait toujours que rien ne bouge, mais toutes les conditions sont réunies pour à la fois gérer les aspects sociaux du mieux possible, et se projeter dans l’avenir, libre à nous.

Nous cherchons trop souvent à préserver le passé quand nous devrions nous concentrer à préserver l’avenir.



Mohamed Merah : la haine en direct 


Les négociations entre Mohamed Merah et le RAID, dont quelques extraits ont été diffusés sur TF1, nous sommes quelques-uns (journalistes ou pas) à les avoir écoutées depuis des semaines. Dans leur intégralité (1). Minute par minute. Seconde par seconde. Seulement, comme nous n’avons pas – financièrement – les reins aussi solides que TF1, nous avons gardé ce scoop inexploitable pour nous.
Cela posé, que nous apprend cet enregistrement où l’on entend un Merah, haineux certes, mais toujours calme, précis, rusé, manipulateur, effrayant de normalité islamiste ? Eh bien que, contrairement à ce qui a pu être écrit ici et là, les hommes du RAID ont tenté jusqu’au bout – avec une patience et un sang-froid qu’il convient de saluer – de le prendre vivant. Et pas de l’abattre. Mais, d’entrée de jeu, Merah avait écrit le final d’un scénario infernal : il souhaitait être tué, mais après avoir – ce qu’il n’a pas pu faire bien heureusement – flingué un maximum de policiers.
Ce qui est sûr, c’est qu’il a promené les négociateurs en leur laissant croire qu’il allait se rendre. Pour leur balancer au final qu’il n’avait jamais eu l’intention de déposer les armes. Et qu’il n’avait accepté de négocier avec eux des heures durant que dans le seul but de « récupérer ». Et d’être au max de sa forme lors de l’assaut final. Et l’on attend maintenant avec curiosité les réactions des avocats du père du tueur, Zahia Mokhtari et Isabelle Coutant-Peyre qui ont déposé une plainte contre le RAID pour « homicide volontaire ».
Mohamed Merah manipulé par les services français ? Non. Manipulateur. Et si l’on peut se poser une question, c’est de savoir comment lesdits services ne l’ont pas plus mis plus tôt hors d’état de nuire… Rien à reprocher au RAID. En ce qui concerne la DCRI, le DCPJ et le DGSE, c’est autre chose.
Le jeune islamiste dit des choses effrayantes, en effet. Genre « Moi, la mort, le j’aime comme vous aimez la vie. » Et qui confirme ce qu’on avait tout de suite compris : il a tué des militaires français parce que c’était des militaires français. Et des enfants juifs parce que c’était des juifs. Et que, pour ce faire – « la guerre est une ruse » –, il est sorti en boîte de nuit, s’est fringué « mode », a affecté un comportement de racaille ordinaire, pour endormir les services français. Combien sont-ils aujourd’hui de Mohamed Merah qui, sous des dehors anodins, sont des bombes qui peuvent exploser à tout moment ? Le simple principe de précaution, dont on nous bassine à longueur de temps pour des broutilles, ne devrait-il pas être systématiquement appliqué à l’égard de ces tueurs would be ?
Le président du CSA, Michel Boyon, s’est dit « profondément choqué » que TF1 (et BFM et i-Télé) ait diffusé des extraits du délire haineux de Merah : « Ce n’est pas acceptable que l’on puisse se moquer ainsi de la douleur des familles. » On ne voit pas bien en quoi cette diffusion se moquerait des familles. C’est, tout au contraire, un formidable avertissement pour toutes les familles de France : d’autres Merah sont là, qui n’attendent que de passer à l’action.
(1) Elles n’ont pas duré quatre heures et demie comme on le lit ici et là, mais plus de onze heures.