TOUT EST DIT

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mercredi 11 décembre 2013

Les régulateurs américains infligent un camouflet au lobby bancaire


Les régulateurs bancaires et boursiers des Etats-Unis ont adopté mardi 10 décembre la règle Volcker, qui interdit aux banques de spéculer pour leur propre compte. La version finale est plus dure que le texte initial, notamment au sujet des activités de tenue de marché et de couverture des risques de crédit.
Le lobby bancaire américain, parti en croisade contre la règle Volcker depuis près de trois ans, pensait avoir obtenu gain de cause. Ou presque. Las ! Ce texte-phare de la loi Dodd Frank - adoptée en 2010 par le Congrès américain afin de renforcer la réglementation de Wall Street après la crise financière de 2008 - s'avère plus sévère que prévu, selon sa version finale, publiée mardi 10 décembre par les régulateurs bancaires et de marchés. A savoir la Réserve fédérale (Fed), la Federal Deposit Insurance Commission (FDIC), l'Office of the Comptroller of the Currency (OCC), la SEC et la Commodity Futures Trading Commission (CFTC).

 Le "prop trading" a rapporté 15 milliards aux principales banques américaines

 Pour rappel, la règle Volcker interdit aux établissements de crédit de spéculer avec leur propre argent pour leur propre compte, plutôt que pour celui de leurs clients. Le but de la manœuvre ? Limiter la prise de risques susceptibles d'acculer une grande banque à la faillite et, partant, de menacer le financement d'une partie de l'économie.
 Oui, mais voilà, le trading pour compte propre - le "prop trading", dans le jargon financier anglo-saxon - a rapporté pas moins de 15,6 milliards de dollars de chiffre d'affaires aux six principales banques américaines, de 2006 à 2010, selon l'organisme chargé du contrôle des comptes publics des Etats-Unis, le Government Accountability Office. Difficile de tirer un trait sur un métier aussi rentable...

 Le scandale de la Baleine de Londres a durci la position des régulateurs

 Après un lobbying acharné, les banques avaient obtenu que la pratique du trading pour compte propre demeure autorisée pour deux catégories d'opérations, pourtant susceptibles de dissimuler des activités spéculatives.
D'abord la tenue de marché, un métier qui consiste à acheter des actions et autres titres financiers afin d'assurer la liquidité d'un marché pour des clients. Ensuite, la couverture de son portefeuille de prêts, qui nécessite que la banque prenne des positions d'achat et de vente sur différents indices.
C'était compter sans le scandale de la "baleine de Londres", qui a éclaté l'an dernier, lorsque la banque américaine JPMorgan a révélé que l'une de ses équipes basée dans la capitale britannique avait essuyé une perte colossale de six milliards de dollars sur le marché des dérivés de crédit, au travers, précisément, de prétendues opérations de couverture de son risque de crédit.

 Moins de lest sur la tenue de marché et la couverture des risques

Aussi, la version finale de la règle Volcker, adoptée le 10 décembre par les régulateurs bancaires et boursiers américains, exige-t-elle que les banques pratiquant la tenue de marché prouvent qu'elles agissent pour des clients, et non pour leur propre compte.
Les banques devront notamment fournir aux autorités l'historique de leurs relations avec les clients en question. Par ailleurs, le stock de titres qu'elles détiennent afin d'assurer la liquidité d'un marché ne devra pas excéder "la demande raisonnablement attendue de la part d'un client."
Dans le même esprit, lorsque les banques prendront des positions sur des indices afin de couvrir leurs risques de crédit, il leur faudra préciser la nature exacte de ces risques, ce que les traders de JP Morgan s'étaient abstenus de faire. Enfin, les dirigeants des banques devront certifier chaque année aux régulateurs qu'ils disposent de processus permettant "la mise en œuvre, le renforcement, le test et la modification des procédures de respect" de la règle Volcker.

 Vers une bataille juridique entre les banques et les régulateurs ?

Cette dernière, qui entrera en vigueur en juillet 2015, pourrait ainsi coûter jusqu'à 10 milliards de dollars par an, au total, aux huit plus grandes banques américaines, selon le courtier Bernstein. Si bien que certains experts juridiques imaginent déjà les institutions financières saisir les tribunaux, via la Chambre de commerce américaine ou la Securities Industry and Financial Markets Association. De fait, les banques peuvent puiser leurs arguments dans l'Administrative Procedures Act, qui interdit aux régulateurs d'édicter des règles "arbitraires et capricieuses".

Pourquoi la France doit apprendre à ne pas avoir peur du voile "simple" mais refuser catégoriquement le voile intégral


Le procès de la femme au niqab, dont le contrôle d'identité avait entraîné des émeutes en juillet à Trappes, s'ouvre mercredi par l'examen de la première QPC (question prioritaire de constitutionnalité) déposée en France contre l'interdiction du voile intégral dans l'espace public.

 Au-delà du voile intégral, que représente vraiment le voile "simple" (hijab) pour les musulmans ? L'orthopraxie propre à la religion musulmane explique-telle la "crispation" des musulmans sur la question du port du voile ?

Claude Sicard : La première question qui se pose est de savoir quelle réponse il convient de donner à la revendication qui présente le port du voile en France par des épouses de musulmans comme une réelle obligation religieuse. La réponse à cette question est claire : le port du  hijab, pour des musulmanes ayant à vivre dans des pays non musulmans où ceux ci  se trouvent être minoritaires n’est nullement obligatoire. Le port du voile est certes obligatoire pour les femmes dans les pays musulmans, mais il ne l’est aucunement dans nos pays européens, du moins tant que les musulmans n’y seront pas majoritaires. Cela ressort du droit musulman, et avait été confirmé à Nicolas Sarkozy lorsque, en tant  que ministre de l’Intérieur, il s’ était rendu au Caire pour consulter les autorités religieuses à al-Azhar où il avait rencontré le cheikh  Muhammad Sayyid  Tantaoui, la plus haute autorité religieuse de l’Egypte à cette époque. Si donc une femme musulmane revendique ses obligations religieuses pour se munir d’un hijab en Europe, c’est soit qu’elle ignore le droit musulman, ce qui est fort possible car cette dispense ne leur est généralement pas dévoilée par les imams dans les mosquées, soit qu’elle veut afficher son appartenance à l’islam, bravant ainsi les mœurs de nos sociétés occidentales.
John Bowen Si "crispation" il y a, c’est plutôt à cause de lois et pratiques perçues comme des atteintes à la liberté religieuse, parmi lesquelles on trouve, pour des musulmans - pas pour tous évidemment - la loi de 2004 et la série d’arrêts depuis qui limitait la mobilité de femmes en hijab, par exemple dans l’accompagnement d’enfants aux sorties scolaires. Mais le sens du voile est variable. Il arrive que pour une musulmane le port du voile renforce un sentiment d’être sur "la bonne voie", en même temps qu’il donne une sorte de caution aux parents (on peut lui faire confiance). Le voile fait savoir aux gens qu’elle suit un certain train de vie, sans alcool, par exemple. Donc, pas "un sens" mais des sens.
Rémi Brague : Le commandement pour les femmes d’avoir à se voiler est l’objet de deux versets du Coran (XXIV, 31 et XXXIII, 59), dont je rappelle que, pour l’islam, il a été dicté par Dieu. Et par un Dieu éternel et omniscient, qui doit donc savoir ce qu’Il dit. Ce qui fait qu’on ne peut pas interpréter Ses commandements, en tout cas au sens où "interpréter" voudrait dire : remonter de la lettre d’une loi à son intention première. Si l’on accepte cette prémisse, il n’y a pas de "crispation", mais désir d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. On pourra tout au plus se demander si le voile sera long ou court, opaque ou plus ou moins transparent.

Quels défis le port du voile pose-t-il à la laïcité française ? Cette dernière est-elle compatible avec les rites inhérents à la religion musulmane ?

Claude Sicard : Cette question est sans cesse débattue dans notre pays. Dans la mesure où la laïcité consiste à ce que les croyances religieuses n’interviennent pas dans la façon dont la puissance publique organise la vie en société, on ne voit pas selon quels arguments on pourrait interdire le port du hijab. Par contre, des voiles  qui recouvriraient complètement le visage sont, eux, à juste titre, à proscrire car il y va de problèmes de sécurité, et la sécurité est le seul argument qui peut être opposé aux musulmans selon les textes de la Convention Européenne des droits de l’homme. Notons, à propos de ces problèmes de laïcité, que l’exigence de viande halal dans les cantines scolaires, dans les hôpitaux, ou dans les prisons, est  à rejeter car, là, effectivement, des préoccupations religieuses interfèrent avec la façon dont la puissance publique organise la vie en société. Il en est de même pour, par exemple, les exigences d’horaires spéciaux pour les femmes dans les piscines municipales, ou pour l’interdiction qu’un médecin masculin examine une femme musulmane ! Cela, curieusement, semble avoir échappé à nos autorités !
John Bowen : La laïcité française ? De quoi parlez-vous précisément ? S'il s'agit de la loi de 1905, qui ne contient pas le mot "laïcité" d’ailleurs, elle porte essentiellement sur la fin du financement de cultes publics et donne le droit au préfet de régler les pratiques religieuses dans la rue. Avec des lois postérieures (de 1906-1907) elle interdit à l’Etat de donner des subventions aux cultes - à moins que leurs bâtiments ne soient construits avant 1905 ! Aujourd’hui elle a donné naissance à une idée plus générale selon laquelle personne ne doit afficher ses convictions religieuses s’il agit au nom de l’Etat. Voici une idée cohérente de la laïcité française. Les acteurs publics musulmans - imams, pédagogues, responsables de culte - n’ont ou ne doivent avoir aucune difficulté avec la laïcité en tant que telle, surtout si on analyse la politique française envers les cultes en politique de "contrôler et soutenir" ; c’est ce que j’ai essayé de démontrer dans mon livre "l’Islam à la française". Alors, où se trouve le port du voile dans cet assemblage de lois et de principes ? 
Rémi Brague : Le mot même de religion est trompeur. Tous, même athées, nous nous faisons de ce que doit être une religion une image calquée sur le christianisme. Nous y incluons donc des "rites", la prière, etc., alors que nous en excluons le droit. Et le christianisme n’a pas d’autre morale que la morale commune du Décalogue. L’islam, lui, est essentiellement un système juridique à fondement divin. La mystique, la piété individuelle, y sont permises, mais facultatives. L’obéissance aux commandements "divins" y est en revanche obligatoire. La laïcité française, comme d’autres systèmes dans d’autres pays, a été rendue possible par une séparation qui est essentielle au christianisme et qui est absente de l’islam. 

Faut-il nécessairement voir dans le voile "simple" la manifestation d'un islam prosélyte, ou simplement un type d'habillement que notre société, devenue culturellement composite, devrait accepter en son sein ?

Claude Sicard : Le rappel que nous avons fait plus haut des dispositions de la loi islamique dispensant des musulmanes ayant à vivre en Europe du port du voile nous conduisent tout naturellement à considérer cette pratique de la part de personnes installées en France, en Italie, en Allemagne…comme une  véritable provocation. Ces personnes veulent manifester qu’elles appartiennent à une autre civilisation que la nôtre, et elles en tirent une certaine fierté. On ne doit pas se dissimuler que l’islam considère notre civilisation occidentale comme inférieure à la civilisation musulmane au plan des valeurs. Le prophète Mahomet, en effet,  a révélé aux musulmans qu’ils étaient la meilleure des communautés que Dieu ait jamais créée, et cela est une vérité coranique. Les musulmans qui sont croyants jugent sévèrement  notre civilisation : c’est une civilisation, disent ils, sans Dieu, une civilisation où les personnes se livrent à la débauche, autorisant l’adultère et l’homosexualité, où les individus sont foncièrement égoïstes, et où l’on idéalise par trop la réussite matérielle, les occidentaux ayant le culte de l’argent et des loisirs.
John Bowen : Deuxième option, dans la mesure où les femmes qui le portent restent plutôt dans les coulisses de la société française, telles sont les pressions et les réactions négatives qu’elles rencontrent en public. Si c’est du prosélytisme, c’est largement inefficace ! En même temps, bien évidemment l’islam prosélyte existe aussi, porté plus souvent par des hommes et par des médias islamiques. Ce n’est pas parce qu’on défend la liberté religieuse de l’individu qu’on pratique un angélisme par rapport aux formes plus radicales de l’islam.
Rémi Brague : Il y a un peu des deux, selon les personnes et les intentions de celles qui le portent et de ceux qui le leur font porter. Mais, dans tous les cas, j’y vois plutôt une sorte de préservatif, une défense contre ce que bien des musulmans considèrent comme la pourriture de sociétés en voie de décomposition.

Les Français affirment en majorité que le voile intégral porte atteinte à la dignité des femmes, ainsi qu'à celle des hommes. Quels dangers véhicule-t-il ? Faut-il effectivement le refuser catégoriquement dans tout espace public, c'est à dire s'interdire absolument de revenir sur la loi votée ?

Claude Sicard : L’argument que l’on voit avancé souvent dans nos pays occidentaux  pour condamner le port du voile consiste à considérer celui-ci comme une atteinte à la dignité de la femme : ce serait l’expression d’un machisme propre à la civilisation musulmane. Cet argument vaut dans le cas de musulmanes qui se trouveraient contraintes, effectivement, par leur époux : mais cela n’est pas le cas de femmes faisant librement ce choix, un choix souvent d’ailleurs dicté par la sociologie du milieu dans lequel elles évoluent. Beaucoup de jeunes, en effet, dans les banlieues des grandes villes et dans les cités à forte présence musulmane considèrent aujourd’hui les femmes qui se dispensent de porter le voile comme des filles de mauvaises mœurs, et ils les agressent. Ces filles se trouvent alors exposées à la vindicte populaire, et sont discréditées...
John Bowen : Si on pouvait démontrer - qui n’est pas la même chose que proclamer - que porter le voile intégral nuit à la dignité de ces femmes (et je ne sais pas comme démontrer un tel lien) alors pourquoi pas l’interdire partout et pour toujours ? Mais dès qu’on pense à cela il faut se poser d’autres questions. Est-ce que nous sommes certains que les mêmes inquiétudes et certitudes ne pourraient pas nous amener vers l’interdiction de toute représentation de femmes nues, ou semi-nues, dans l’espace public ? Comme justifier le premier sans accepter au moins la possibilité du deuxième ? Même dans une société homogène - que la France n'est pas - on hésiterait avant de commencer à dresser la liste des choses qu’"on" (qui ?) considère comme contraire à la dignité humaine.  
Rémi Brague : La notion de dignité est bonne fille, on peut la mettre à toutes les sauces. Qu’un avocat, à côté d’autres grands mots comme la liberté, l’utilise contre la loi interdisant le voile est de bonne guerre. Il retourne ainsi contre notre bonne conscience nos propres slogans.
L’État français a pris l’habitude de multiplier des lois abondamment claironnées, tout en faisant comme si elles étaient de simples conseils, qu’on peut suivre ou non. Et en tout cas qu’on se garde bien de faire respecter, sauf bien entendu envers les plus faibles, ou là où il s’agit d’argent.

La France peut-elle espérer dans un avenir proche atteindre un état de sérénité sur cette question du port du voile ? A savoir : une limite à ne pas dépasser qui soit clairement définie et acceptée (le voile intégral), et en même temps un voile simple qui ne susciterait pas d'impression négative au sein de la société dans son ensemble ?

Claude Sicard :  Faut-il définitivement interdire le port du hijab dans les lieux publics, ceci afin d’aller vers une société plus sereine ? Tout dépend du type de société que l’on souhaite avoir. Si l’on considère que le vivre ensemble harmonieusement, en partageant de mêmes valeurs, est le type de société qui convient le mieux aux êtres humains, une société solidaire où existe une réelle cohésion entre les individus, le port du voile est effectivement à prohiber, puisqu’il est la manifestation pour des femmes ainsi habillées de leur appartenance à un autre monde, un affichage voulu par elles d’une identité différente de celle des personnes qui constituent la société dans laquelle elles vivent.  Accepter le port du voile, c’est faire le choix du multiculturalisme, c’est à dire d’une société constituée de diverses communautés ayant chacune son identité propre et sa culture. Les anthropologues seront unanimes pour nous dire que les sociétés humaines ont besoin de cohésion et de communion, et de valeurs à partager en commun. D’ailleurs l’expérience des Pays bas est très instructive : ce pays, tout proche de nous, qui était traditionnellement fondé sur le multiculturalisme a accueilli les nouveaux arrivants musulmans en les aidant à conserver leur culture et leurs traditions : ils viennent de constater qu’il était temps pour eux de renoncer au multiculturalisme, et ils sont en train de mettre en place tous les instruments voulus pour que les nouveaux immigrés en provenance de pays musulmans puissent s’intégrer dans la société néerlandaise en s’assimilant correctement. Il s’agit pour notre voisin d’un changement  complet de paradigme. En somme, une expérience très instructive qui certainement mériterait d’être prise en considération par nos gouvernants, au moment où le problème du port du voile en France se pose à nouveau.
John Bowen : Je ne suis pas convaincu de la pertinence de la question, dans la mesure où on n’est pas certain que Strasbourg donnerait raison à la France en ce qui concerne cette "limite absolue". Mais j’accepte une certaine logique psychologique : si une limite est acceptée, cela pourrait apaiser les tensions autour du simple voile. Mais la question est plus large : est-ce que la France est prête à devenir une société cosmopolite et multiforme, avec de diverses formes de différences visibles dans la rue, sur les têtes, sur la peau des concitoyens et concitoyennes ? Il ne s’agit plus d’une question concernant  "les immigrés" mais "les citoyens".  

France: 15.6000 emplois détruits au 3e trimestre


L'emploi salarié dans les secteurs marchands non agricoles en France a diminué de 0,1% au troisième trimestre, confirme l'Insee ce mercredi. L'emploi intérimaire, lui, est reparti à la hausse.
-0,1%: l'Institut national de la statistique (Insee) a confirmé mercredi le recul de l'emploi salarié dans les secteurs marchands non agricoles en France au troisième trimestre. L'Insee révise toutefois à 15.600, contre 17.000 en première estimation, le solde net de postes détruits sur la période.
En revanche, l'Insee a revu à la hausse le nombre de postes détruits au deuxième trimestre, à 37.700 contre 34.600 dans sa précédente publication.
132.5000 emplois détruits sur 12 mois
Au total, sur les douze mois à fin septembre, 132.500 emplois ont été détruits dans le privé en France.
Le recul du troisième trimestre provient de l'industrie (-0,5%) et de la construction (-0,5%), l'emploi dans les services restant quasi stable (+5.600 postes).
L'emploi intérimaire, qui avait rechuté au deuxième trimestre après avoir mis fin au premier à une baisse ininterrompue depuis mi-2011, est reparti en hausse (+1,0%). Sur un an, il enregistre une progression de 0,6% de ses effectifs.
Hors intérim, l'emploi marchand a perdu 20.600 postes au troisième trimestre, après 34.400 au deuxième trimestre.

Prendre des photos pour se souvenir pourrait conduire... à oublier


Prendre des photos pour se souvenir de quelque chose pourrait paradoxalement aboutir au résultat inverse et faciliter l'oubli, révèle une étude américaine.Selon les résultats de ces travaux publiés dans la revue Psychological Science, des personnes ayant pris des photographies d'objets pendant la visite d'un musée avaient moins de chance de se souvenir de détails que ceux qui avaient simplement observé attentivement les objets en question. 

"Les gens sortent leurs appareils photo si rapidement, presque sans y penser, pour capturer un moment, qu'on en est à un point où ils oublient même ce qui se passe juste en face d'eux", souligne Linda Henkel, de la Fairfield University, auteur de l'étude.

Dans un musée, Henkel a demandé à des étudiants d'observer certains objets au  d'une visite, soit en les photographiant, soit en les observant simplement. Le jour suivant, leurs souvenirs étaient testés --et ceux qui avaient pris des photographies avaient plus de mal à reconnaître des détails de ces objets que ceux qui les avaient juste regardés.
"Quand les gens s'appuient sur la technologie pour qu'elle se souvienne à leur place (...) cela peut avoir un effet négatif sur le fait qu'ils se rappellent bien de leur expérience", souligne-t-elle dans un communiqué.
Dans une seconde expérience, des étudiants ayant pris une photo d'un détail d'un objet en zoomant semblait avoir un meilleur souvenir de l'objet dans son ensemble, et non pas du détail lui-même. "Ces résultats montrent à quel point +l'oeil de l'esprit+ et l'oeil de l'appareil sont différents", pointe Linda Henkel, rappelant que des travaux sur la mémoire suggéraient que prendre des photos pouvait aider à se souvenir de quelque chose, mais seulement si le photographe prenait du temps pour observer et étudier ensuite la photo.
"Une accumulation de photos numériques, et un manque de rangement, décourage beaucoup de gens d'y accéder et de se remémorer les souvenirs qui s'y rattachent", avance-t-elle encore. "Pour se souvenir, il faut avoir accès aux photos et interagir avec elles, pas simplement les amasser".

Tout pour les images

Tout pour les images


- Vous avez fait bon vol, Monsieur le Président ?
- Merci, Monsieur le Président. Mais appelez-moi François, si vous permettez que je vous appelle Nicolas? … Ah tiens, déjà des photographes.
- Avec plaisir…
- Et toutes ces caméras. Il faut s’y faire, à toutes ces télés en continu. C’est pire que pendant votre quinquennat.
- Il faut s’y faire… Oh, vous êtes venu avec Robert Hue ?! Remarquez, ça nous rajeunit (il est venu aussi avec la pluie : la flotte et les cocos, quel destin. Je suis sûr de le battre en 2017).
- Dites-moi Nicolas, ça ne vous ennuie pas qu’on fasse un peu semblant de parler. Ca énerve ma gauche et ça agace votre camp… Et puis les télés adorent ça.
- Pas de problème (il aurait mieux fait de se bouger pour être parmi ceux qui font un discours ; de mon temps j’aurais pas laissé faire !). Il fait froid, non ? Ouh là, mon ami Barack et ce vieillard de Castro qui se serrent la main.
- Y’en a toujours qui gâchent nos efforts. On perd au moins 2 minutes d’antenne au JT de 20h, avec une image comme ça.
- Dites, François : c’est votre collaborateur qui fait le discours sur la Centrafrique à l’Assemblée ?
- Oui, Jean-Marc a toute ma confiance (il n’a pas changé depuis sa défaite : toujours aussi méprisant pour la fonction de Premier ministre. Je suis sûr de le battre en 2017). Mais j’ai deux morts à Bangui. Ca casse un peu « l’effet Mali » sur mon image…Enfin, je vais y faire un saut, auprès de nos soldats.
- Ben oui, faut être partout. Je savais bien. Et Chirac, vous l’avez trouvé comment, il y a quinze jours ?
- Pas mal, et puis, c’était une belle image, lui s’appuyant sur moi…
- Oui, ben très peu pour moi, François : je suis en pleine forme. Et puis, question popularité, c’est plutôt vous qui avez besoin d’une béquille…
- Bon (énervé), je crois qu’on a assez parlé. Et puis, faut avoir l’air de s’intéresser un peu. On se reverra sûrement, hein Nicolas ?
- Comptez sur moi, François.

Mode d’emploi pour combattre la vieillesse


es personnes intelligentes vivent plus longtemps. C’est ce que montrent les statistiques de différents pays, dont la Russie. Qui plus est, il y a de plus en plus de personnes intelligentes dans le monde. Donc, l’espérance de vie moyenne augmente.

L’homme ne peut pas vivre éternellement, mais il est tout à fait possible que son espérance de vie moyenne atteigne 120 ans. Il est même probable que cela arrive au cours de ce siècle. C’est ce qu’a affirmé, entre autres, Sergueï Gradirovski, membre du conseil d’experts auprès du gouvernement de la Fédération de Russie, lors de la 11e conférence scientifique et pratique internationale, consacrée à l’anthropologie.
Les habitants des pays avec une économie en bonne santé vivent en moyenne 85 ans. Le professeur Viatcheslav Kroutko, directeur du Centre national de gérontologie russe, remarque que cette statistique augmente chaque jour.
« Au siècle dernier, l’espérance de vie a pratiquement doublé par rapport au début du siècle. C’est principalement dû au fait que l’homme a appris à faire face à son environnement. Un très grand nombre de vies humaines ont été sauvées grâce à la chloration de l’eau, à la découverte des vaccins, aux antibiotiques, aux progrès de la médecine en général. De ce fait, déjà dans les années 1960-1980, les habitants des pays développés avaient appris à confortablement coexister avec leur environnement. Ensuite, le phénomène suivant a été observé : l’espérance de vie dans les pays développés augmente d’environ trois mois par an. Au cours des cinq dernières années, la Russie a établi un record : l’espérance de vie a augmenté de neuf mois par an. C’est toutefois spécifique à la Russie. Nous sommes remontés du gouffre dans lequel nous sommes tombés dans les années 1990. »
Cependant, cette augmentation ne peut pas être éternelle. Vladimir Khavinson, président de l’Association européenne de gérontologie et de gériatrie et membre correspondant de l’Académie russe des sciences médicales, souligne que les ressources de l’organisme ont leurs limites, déterminées tout d’abord par la nature.
« L’espérance de vie de l’espèce humaine est unique depuis l’apparition de la vie sur Terre. Du point de vue de l’évolution, cette donnée n’a pas changé pour tous les animaux, dont l’homme. Chaque espèce à sa propre limite. Pour l’homme, elle est de 110-120 ans. »
Il est possible d’atteindre l’espérance de vie maximale, mais c’est très difficile. Premièrement, il vaut mieux pour cela vivre dans un pays avec une économie développée, où la médecine est excellente et les services sociaux à la hauteur. En d’autres termes, un pays où un habitant n’a pas à se soucier de chaque bagatelle. C’est que les névroses nous enlèvent des années de vie. Et, deuxièmement, selon Vladimir Khavinson, un mode de vie sain et la prise de médicaments spécifiques sont nécessaires.
« S'agissant des moyens qui permettent d’augmenter la durée de la vie, il faut obligatoirement limiter les aliments caloriques, prendre des antioxydants, des vitamines, des biorégulateurs peptidiques et des préparations de type metformine (médicament pour brûler les glucides). Si cette procédure complexe est respectée, il est possible de reforger les ressources de l’organisme de 20-30 %. »
 Il ne faut pas seulement augmenter la durée de la vie de l’homme, mais aussi sa période active, afin que la période qui s’appelle vieillesse ne débute que vers 90-100 ans, et pas avant. Pour les scientifiques, cela est possible grâce aux nouvelles technologies. En Russie, l’élaboration d’agents-activateurs de télomérases (ferment permettant aux cellules de se multiplier rapidement) et de moyens capables d’activer les cellules souches est considérée comme un des axes les plus prometteurs. Les résultats des essais sur les souris et les rats sont très impressionnants. La prochaine étape est l’expérimentation chez l’homme.
Mais, avant que les « cachets contre la vieillesse » ne reçoivent leur approbation, les scientifiques font la lumière sur un moyen d’assurer dès maintenant une vie plus longue avec un esprit sain dans un corps sain. Il s’agit de l’éducation. Viatcheslav Kroutko explique qu’il a déjà été démontré que plus une personne a l’esprit développé, plus longtemps elle vit.
« Il y a une règle claire : les personnes les plus intelligentes et les plus cultivées vivent plus longtemps. Cela a été démontré par des études, par les statistiques, en Russie comme à l’étranger. Par exemple, il y a à Saint-Pétersbourg un quartier où se sont installés des travailleurs d’un groupe scientifique et industriel. Ils ne sont pas plus riches que la moyenne de la ville, mais ils sont intelligents et ont une formation supérieure. Leur espérance de vie se rapproche de celle des habitants des pays européens. »
De plus, une tendance a fait son apparition au cours des dernières décennies : chaque génération est plus intelligente que la précédente. Par exemple, les auteurs des tests de QI, le quotient intellectuel, sont obligés d’élaborer des questions plus compliquées et d’élever la norme du niveau moyen tous les dix ans. Chaque nouvelle génération vivra donc plus longtemps.       

Les jours d’après…

Les jours d’après…


Évitons de tomber dans l'emphase et le dithyrambe pour évoquer la cérémonie d'hommage universel à Nelson Mandela, hier au Soccer City Stadium de Soweto. Ce serait oublier que ce si beau jour pour « Madiba », couvert de louanges posthumes, ne saurait suffire à garantir des lendemains radieux au pays. Ce serait aussi oublier l'étrange impression engendrée par une manifestation où l'on eut le sentiment que les grands de ce monde paraissaient en décalage avec une foule en liesse, bien que beaucoup moins nombreuse qu'annoncé, dans des gradins inondés.
Il y eut, en somme, deux célébrations hier. Celle, protocolaire, des officiels qui égrenèrent longuement des discours soigneusement convenus, et celle, spontanée, des Sud-Africains, souvent inattentifs aux propos officiels, qui chantaient et dansaient sous la pluie. Comme si la population, revenue de la sidération et du chagrin après des mois d'attente angoissée de l'inéluctable, voulait davantage célébrer joyeusement la vie de son héros que pleurer sa disparition.
Dans ces conditions, la tâche qui guettait les orateurs, soucieux d'échapper au pathos, relevait d'un exercice difficile. Il fallut les propos « iconoclastes » d'un Barack Obama, ovationné, pour rompre avec la similitude des homélies laïques successives. En dénonçant ceux qui encensent le combat de Mandela mais ne tolèrent pas la liberté de leur propre peuple, le président américain a rompu spectaculairement avec l'hypocrisie de quelques despotes présents « pour la galerie ». Et pour mieux illustrer son adhésion au message de Nelson Mandela, Obama s'est autorisé ensuite une poignée de main historique avec son homologue cubain Raul Castro.
C'est qu'en effet, ils étaient nombreux hier à se prévaloir des leçons de « Madiba ». À commencer par le président sud-africain, Jacob Zuma, plusieurs fois conspué. Alors que se dessinent, pour avril prochain, des législatives qui ne devraient pourtant pas échapper au pouvoir en place, Jacob Zuma est de ceux qui évoquent sans cesse l'héritage de Nelson Mandela mais ont bien du mal à s'en montrer dignes.