TOUT EST DIT

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samedi 19 mai 2012

Valérie Trierweiler en fait-elle trop?

Omniprésente depuis le 6 mai, la compagne de François Hollande connaît bien la politique. Elle doit trouver sa place de première dame, sans réitérer les erreurs des années Sarkozy. Une question qui n'a rien d'anecdotique alors que le président entame son mandat dans un contexte difficile. 
Il est 20h10, ce 6 mai, et le portable de François Hollande ne répond plus. Trop d'appels. L'appareil sature. A l'Elysée, quelqu'un essaie de le contacter depuis quelques minutes: Nicolas Sarkozy. Il admet sa défaite. Son conseiller en communication, Franck Louvrier, a une idée pour prévenir l'homme aux 51,6% des voix. Il connaît Valérie Trierweiler, car elle a longtemps suivi la politique à Paris Match - elle continue de travailler dans cette rédaction, mais sur la partie culturelle. Il lui envoie un SMS: "Le président cherche à joindre François Hollande." 
Mais non, c'est pas si simple.
Elle se trouve à ses côtés, au conseil général de Corrèze. François Hollande est dans son bureau en train de plancher sur son premier discours de président élu. Il a étalé une douzaine de pages devant lui, qu'il rature sans fin. Elle l'interrompt. Puis presse tous les conseillers vers la sortie. "Est-ce qu'on peut laisser François tout seul?" demande-t-elle, un peu sèchement. Un photographe a juste le temps de prendre un cliché. Valérie Trierweiler elle-même s'éclipse et part se maquiller dans une salle voisine. 
Sarkozy: "Il faudra que Valérie se prépare"
Resté seul, le socialiste se lève. Pendant que la communication s'établit avec l'Elysée, son regard s'évade par la fenêtre vers la ville de Tulle. Au bout du fil, Nicolas Sarkozy se montre amical et bon perdant. Il le tutoie, parle de la fonction, lui délivre quelques conseils. Dont celui-ci: "Cela n'a pas été facile pour Carla, il faudra que Valérie se prépare."  
A 21 heures, Hollande file vers la place de la Cathédrale de Tulle. Debout sur la scène qui jouxte le bâtiment moyenâgeux, il salue la foule corrézienne. Quand il aperçoit sa compagne, son soutien indéfectible depuis si longtemps, il lui fait signe de monter. Et voilà les deux tourtereaux qui affichent leur joie, un bouquet à la main. Le maire, Bernard Combes, s'approche. "François, ne t'en va pas, il y a encore quelque chose", le prévient-il, d'un air mystérieux.  
Deux accordéonistes et une clarinettiste font leur apparition près du pupitre et entonnent l'air de La Vie en rose. Hollande n'était pas au courant. La surprise est signée Valérie Trierweiler, avec la complicité de Bernard Combes. Un clin d'oeil à la fois politique et intime - une ambivalence qu'elle savoure. Des supporteurs reprennent les paroles d'Edith Piaf : "Quand il me prend dans ses bras, il me parle tout bas, je vois la vie en rose." Trois jours plus tôt, l'élégante journaliste de 47 ans a eu l'idée de mettre cette chanson à l'honneur et a monté son coup en douce. La direction parisienne de l'équipe de campagne n'a pas été consultée. L'image la plus regardée de la soirée, celle qui restera dans la mémoire collective, leur a échappé. 
De l'ombre totale à la lumière totale...
Ainsi va Valérie Trierweiler. Jalouse de sa discrétion. Influente, pas forcément là où on l'imagine. Sans rôle bien défini, mais incontestablement active. Elle ne sera pas l'avatar de tante Yvonne ou de Mme Coty. Surtout, ne pas être une "potiche", selon la formule qu'elle a glissée au Times. Elle veut continuer à écrire, être indépendante, pourvoir aux besoins de ses trois enfants. La "femme de" rêve de vivre sans être suivie en permanence par un officier de sécurité et demande à ses confrères de "respecter" sa vie et de ne pas planquer en bas de chez elle, dans le XVe arrondissement de Paris.  
Elle a la nostalgie de l'ombre, mais, sous le regard du public et des caméras de télévision, à la Bastille, la fameuse nuit du 6 mai, elle se laisse aller à un baiser après avoir glissé à François Hollande : "Embrasse-moi sur la bouche maintenant" - propos qu'elle dément, malgré des images qui ne laissent pas de place au doute. Sur l'estrade, quelques instants plus tôt, le président a donné une accolade affectueuse à la mère de ses quatre enfants, Ségolène Royal. 
Une exposition entre politique et sentiments qui ne tranche pas vraiment avec l'ère précédente. François Hollande a érigé l'antisarkozysme en ligne fondatrice de sa campagne comme de la semaine de transition avant la cérémonie d'investiture du 15 mai, sauf dans un domaine: l'affichage de son couple, la présence de plus en plus visible de sa compagne. Carla et, avant elle, Cécilia ont défrayé la chronique par une présence médiatique inédite, et exercé une influence parfois réelle sur la composition des équipes. Qu'en sera-t-il avec la nouvelle first lady? 
"Valérie Trierweiler est passée très vite de l'ombre totale à la lumière totale", résume un cadre de la campagne, qui exige l'anonymat. Comme presque tout le monde, quand il s'agit de parler d'elle. Peur bleue des caciques roses. "Si tu te grilles avec elle, tu te grilles avec François", résume l'un d'entre eux. Son caractère franc et volcanique n'arrange rien, dans un milieu politique très masculin, parfois misogyne.  
"Quand elle arrive dans une réunion, sa venue jette un froid, raconte un autre. Elle est vue comme l'oeil de Moscou." Son passé professionnel lui a donné une connaissance précise des personnages qu'elle côtoie. "Comme journaliste politique jusqu'en 2005, elle a été détentrice de certaines confidences de cadres du PS, ajoute Constance Vergara, auteur de Valérie, Carla, Cécilia, Bernadette et les autres, en campagne, aux éditions Tallandier. C'est une position compliquée."  
Certains lui prêtent le pouvoir d'écarter du premier cercle ses bêtes noires et celui de promouvoir ses chouchous. Le choix du gouvernement? Valérie Trierweiler assure s'être tenue à mille lieues des tractations. Quand elle interroge son conjoint sur une rumeur de désignation, Hollande n'aurait pas dérogé à sa réputation d'homme secret: "C'est une hypothèse." Les disgrâces de certains proches? "Je n'ai écarté qu'une personne, c'est Julien Dray, assume-t-elle. Et je ne le regrette pas." Le 9 mai, elle chasse le député de l'Essonne d'un pot au QG parisien de l'avenue de Ségur. Elle le croise, l'attrape par la veste, en le voyant près de l'entrée. "Toi, tu dégages, tout de suite..." Le malheureux, à qui elle reproche depuis longtemps d'avoir eu des mots durs sur elle, tourne les talons et quitte les lieux. Humiliant.  
Un coup de fil de Carla Bruni-Sarkozy
Quelques heures plus tôt, elle était encore, avec Pierre Moscovici, Manuel Valls et Aquilino Morelle, dans le bureau de l'ex-candidat, assise dans un fauteuil tandis que François Hollande lui fait face dans le canapé. Il est question, entre autres, de la cérémonie d'investiture et des législatives. Pèse-t-elle donc sur les choix politiques? "Personne, ou presque, n'a d'influence politique sur François - sa ligne, il en décide le plus souvent seul, et il s'y tient, explique un fidèle.  
En revanche, on peut regarder les choses de manière inversée: il n'est pas inutile qu'elle vous apprécie pour s'approcher de lui. Regardez le parcours de Manuel Valls, dont elle a dit elle-même qu'ils étaient passés de la confiance à la complicité... Certes, il a énormément travaillé pendant la campagne, mais être dans les petits papiers de Madame est un atout maître pour gravir les échelons." Tous les ingrédients d'une future cour sont réunis. 
Cette fille d'une famille modeste d'Angers (sa mère était caissière à la patinoire municipale) a longtemps décrit dans ses reportages la vie des grands de ce monde - il lui est même arrivé de relater la journée des épouses de chefs d'Etat, en marge d'un sommet international. Après avoir observé les autres, c'est elle désormais que l'on observe. Les voyages officiels, avec leurs contraintes de protocole, vont accélérer la mue. Trouver sa place. " 
Je ne pense pas créer de nouvelles fondations, mais peut-être aider celle qu'a lancée Danielle Mitterrand", confie-t-elle. Le 11 mai, elle s'est entretenue avec Carla Bruni-Sarkozy, qui l'a appelée. Carla : elle fut la première à avoir tenté de poursuivre cahin-caha sa carrière professionnelle en dépit de sa fonction. Sans rencontrer le même succès qu'avant son entrée à l'Elysée. "Elle a payé le rejet de son mari, estime Valérie Trierweiler. Son talent n'est pas en cause. Nous avons tous acheté ses disques." 
Carla Bruni-Sarkozy n'a pas tardé à prendre ses distances avec la gauche bobo, se rangeant derrière le sarkozysme le plus assumé. Valérie Trierweiler gardera-t-elle sa (petite) liberté de ton ? Déjà, elle hésite à conserver son compte Twitter, où ses propos fleurent plus la spontanéité que la déclaration soupesée. Le moindre de ses mots rencontre un écho. "Je répète souvent qu' "il faudra réinventer la fonction" et, à plusieurs reprises, cela s'est traduit par une dépêche AFP." La presse l'analyse à la loupe. "Il y a peut-être un peu de jalousie de la part des journalistes, note Constance Vergara. Elle a la place rêvée, au coeur des décisions. Et, aux yeux de certains, elle a trahi la profession." 
Dîners discrets avec une flopée de people
Longtemps, Valérie Trierweiler a accompagné son champion dans les moments clefs. D'abord de loin. A Lorient, en juin 2009, elle évite de croiser son amoureux lors du lancement du club Répondre à gauche - la véritable naissance de l'offensive présidentielle de François Hollande. Pas question, alors, que soit publiée une photo des deux ensemble. Deux ans plus tard, rien n'a changé. Lors du premier meeting de la primaire socialiste, à Clichy-la-Garenne, elle se fond dans la masse, assise dans les derniers rangs du théâtre Rutebeuf. C'est Sylviane Agacinski, l'épouse de Lionel Jospin, qui va la convaincre, lors d'un déjeuner, d'assumer sa place. Elle le fait le 22 octobre, à la halle Freyssinet, à Paris, pour l'investiture officielle du PS. Et sa place, c'est le premier rang. A côté des leaders socialistes.
Ce jour-là, Valérie Trierweiler sort de la coulisse, qui fut son domaine réservé. Pendant la traversée du désert de François Hollande, après son départ de la direction du PS en 2008, le couple voyage en Italie, parcourt des îles grecques à scooter. Le futur candidat est politiquement au fond de l'abîme. Mais il se reconstruit sur le plan personnel. Elle lui répète, comme pour le motiver: "On se construit un destin avec le pire et le meilleur."  
Pendant la présidentielle, elle n'a pas abandonné son travail dans l'ombre. Le couple rencontre une flopée de people, à l'occasion de dîners discrets: les acteurs Lorànt Deutsch, Charlotte Gainsbourg, Yvan Attal, les écrivains Yasmina Reza et Fred Vargas, les chanteurs Johnny Hallyday, Nolwenn Leroy, Raphaël, le paléontologue Yves Coppens, l'humoriste Elie Semoun, l'homme de télévision Bruno Gaccio, des grands chefs d'entreprise, des responsables d'institution scientifique. 
C'est désormais devant les caméras que Valérie Trierweiler devra trouver sa place. Se faire violence, au nom de la Vie en rose. Savoir jusqu'où ne pas aller trop loin. En août 2011, le couple avait quitté Hossegor pour une escapade en Espagne. Dernière pause avant le sprint final de la primaire. Sur le trajet, si François Hollande feuillette un guide Michelin, il rechigne manifestement à quitter la France. A 500 mètres de la frontière, Valérie Trierweiler, au volant, a compris. Elle arrête la voiture. Et fait demi-tour.  

Valérie trierweiler

1965 Naissance à Angers. 
1988 Entre à Profession politique. 
1989 Intègre la rédaction de Paris Match. 
2005 Présente des émissions sur la chaîne Direct 8. 
2005 Début de sa relation avec François Hollande. 
2007 Annonce de la séparation du couple François Hollande- Ségolène Royal. 
2010 François Hollande évoque pour la première fois Valérie Trierweiler, la "femme de sa vie" (Gala). 

Dieu n’est pas keynésien

L’application des recettes keynésiennes nous a conduit à  la faillite et a permis à notre « élite » de se maintenir au pouvoir. Économiquement, elle a piteusement échoué. Politiquement, elle a magnifiquement réussi, grâce a Keynes.

Tous les trimestres, dans toutes les grandes démocraties, nous assistons à la publication des résultats du « PNB » local  (produit national brut). Des centaines voire des milliers d’économistes attendent ces publications avec anxiété, tant les résultats risquent d’avoir de l’influence sur leurs carrières selon qu’ils les auront prévu convenablement ou pas (remarquons au passage que si quiconque pouvait prévoir quoi que ce soit, le socialisme fonctionnerait et l’Union soviétique serait le pays le plus développé du monde).
Ces résultats sont immédiatement intégrés dans des modèles « économétriques multi-variables », remplis d’équations mathématiques compliquées, censés encore une fois prédire l’avenir.
Avant même de commenter plus avant, remarquons que les meilleurs de ces modèles ont rarement une erreur d’estimation inférieure à la variation moyenne d’un trimestre sur l’autre du PNB officiel, ce qui fait irrésistiblement penser à la fameuse blague : « Les économistes ont été inventés pour que les astrologues aient l’air sérieux. »
Mais le pire, c’est que tous ces braves gens passent leur temps à essayer de prévoir l’évolution de quelque chose qui en bonne théorie économique ne veut strictement rien dire et que cela entraine des graves erreurs de politique économique.
Je m’explique.
En théorie, le PNB est censé être la somme des valeurs ajoutées créées dans un pays pendant la période sous étude.
Calculer la valeur ajoutée dans le secteur privé est très facile et s’apparente quelque peu  au calcul des bénéfices pour une société industrielle ou commerciale. Si on agrège toutes ces valeurs ajoutées, il est également aisé de calculer ce que l’on pourrait appeler le PNB du secteur privé, que l’Insee en son temps appelait le PNB « marchand ». Ce PNB marchand est établi en fonction de règles comptables simples et compréhensibles qui sont parfaitement compatibles avec la théorie de la valeur subjective des Autrichiens (la seule valable), dans la mesure où toutes les transactions qui sont à l’origine de ces calculs sont volontaires, faites dans un marché concurrentiel et à partir de prix libres.
Ce n’est pas du tout le cas dans le secteur public.
Là, il n’y a pas de prix de marché, la concurrence n’existant pas dans les « services  publics » dont nul ne sait comment calculer la rentabilité. Comment calculer la valeur ajoutée créée par l’arme atomique, la police, la Sécurité Sociale ou l’ANPE ?
Devant cette difficulté conceptuelle une solution toute simple a été trouvée : la valeur ajoutée créée par le secteur non marchand sera égale à la somme des salaires versées par l’État à tous ses employés. Le PNB français va donc monter prochainement de la somme des salaires versés par Monsieur Hollande aux 60.000 nouveaux professeurs qui vont être embauchés, ce qui sera salué avec enthousiasme par les supporters du nouvel élu.
Peut-être ces 60.000 nouveaux professeurs vont-ils créer de la valeur ajoutée, peut-être ne vont-ils rien créer du tout si ce n’est des déficits budgétaires accrus, personne ne peut le dire ni le calculer. Ce qui veut dire en termes clairs que la part « étatique » du PNB est calculé selon les principes de la valeur travail, chers à ce bon vieux Marx.
Le PNB est donc le résultat de l’addition de deux agrégats, l’un calculé selon la théorie de la valeur autrichienne et l’autre selon la théorie de la valeur marxiste dont chacun a pu constater les mérites en URSS, au Cambodge ou dans la Chine  maoïste.
Or ces deux théories sont complètement incompatibles l’une avec l’autre. On additionne donc gravement des pommes et des oranges selon la plus vieille méthode qui date des origines de l’humanité celle dite (en anglais) « GIGO » ou « garbage in, garbage out » (ordures en input=ordures en output), ce qui est tout simplement hilarant.
Prenons l’exemple de la France.
Depuis 1992 (vingt ans), c’est à dire depuis la politique d’abord du franc fort et ensuite de l’euro, en termes nominaux, l’économie « marxiste » a cru de 4% par an et l’économie libérale de 1,5% alors qu’auparavant, les deux économies avaient des taux de croissance similaires. De ce fait, le poids de l’État dans l’économie a considérablement augmenté, et comme nous n’avons jamais présenté un budget en équilibre depuis 1973, la dette a explosé puisque l’État ne se finance pas en réinvestissant des profits, mais en émettant de la dette pour régler ses factures.
Cette hausse structurelle du poids de l’État a entraîné une baisse tout aussi structurelle du taux de croissance de notre pays et bien sûr un sous-emploi et donc un chômage en constante progression. La France a le record mondial du chômage de longue durée. On a les records mondiaux que l’on peut. [1]
Et tout cela s’est fait alors même que la population était persuadée par les media que tous ses malheurs venaient d’un libéralisme débridé.
Parler des excès du libéralisme alors même que le poids de l’État dans l’économie ne cesse d’augmenter constitue en fait la vraie, la seule « exception culturelle Française ». Pour être honnête, pendant ces vingt ou ces trente dernières années, la gauche et la droite ont alterné au pouvoir sans que l’on puisse remarquer la moindre différence.
En dehors de l’erreur de politique monétaire (franc fort, euro, largement supporté par les deux camps) qui explique largement les désastres actuels (merci Monsieur Trichet), remarquons quand même que toutes les élites françaises communient sur les autels de l’Église keynésienne et que c’est sans doute là que se trouve l’explication.
L’application de recettes keynésiennes nous a conduit à  la faillite, comme on pouvait s’y attendre. Mais cela a permis à cette soi-disant élite de rester au pouvoir. Économiquement, elle a piteusement échoué. Politiquement, elle a magnifiquement réussi, grâce a Keynes.
Il faut donc la féliciter et souhaiter bonne chance à son dernier représentant qui vient d’être élu, tout en souhaitant qu’une fois au pouvoir Saul se transforme en Paul de Tarse.
Une petite remarque en terminant.
Quand nous avons été chassé du Paradis, Dieu ne nous a pas dit « consommez, empruntez, la croissance suivra » mais bien « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ». Ce qui veut dire, si je comprends bien : tu bosses et après tu consommes, si tu as bien bossé. À mon humble avis, Dieu n’est pas keynésien. Comme le disait Reagan : « Les économistes sérieux croient en Dieu, les Keynésiens croient au Père Noël. L’embêtant c’est que le Père Noël n’existe pas. »
Nous sommes le 25 décembre au matin et les Français vont se rendre compte qu’il n’y a rien dans leurs chaussures. Le monde est injuste.

Leur monde s’effondre et les eurocrates se réfugient dans le normal

Dans leur panique, les eurocrates et les eurodéputés s’en sont retournés à ce qui leur vient naturellement : proposer plus de règlementations.
Les Grecs retirent 700 millions d’euros par jour de leurs banques. 16 banques espagnoles ont été dégradées par Moody’s, soulevant le prospect d’un bankrun à l’échelle de toute la Méditerranée. Barack Obama s’est joint à David Cameron pour plaider auprès des chefs de la zone euro qu’ils prennent des actions en proportion avec la gravité de leur situation.
Comment l’UE répond-elle ? Quels sont les problèmes qui sont au sommet de son ordre du jour cette semaine ? Une taxe sur les transactions financières, une définition commune de l’homophobie, de nouvelles règles sur la pèche au thon à aileron bleu, et des quotas pour les sexes dans les conseils d’administration.
Quand le monde se dérobe sous nos pieds, quand nos certitudes partent en miettes, nous nous retirons souvent dans ce qui nous est familier. Dans leur panique, les eurocrates et les eurodéputés s’en sont retournés à ce qui leur vient naturellement : proposer plus de règlementations.
À Southampton hier, dans le cadre de cette année du centenaire, j’ai été frappé par un parallèle irrésistible. Alors que le Titanic était en train de couler, nous dit-on, le chef d’orchestre, Wallace Hartley, a lancé le vieil hymne d’église « Plus près de toi mon Dieu ». C’était un morceau que son père, un maître de chœur méthodiste, avait introduit dans leur congrégation du Lancashire. On est en droit d’espérer que cet air, qu’il avait chanté en tant que petit garçon, a apaisé les derniers moments de Hartley. L’UE, hélas, ne fait pas montre d’une telle dignité.

La BCE tente-t-elle de pousser la Grèce hors de l’euro ?

Certains considèrent que la BCE pourrait être en train d’essayer de pousser la Grèce en dehors de l’euro en réduisant son soutien en liquidités à ses banques. Est-ce vraiment le cas ?
Il y a une nouvelle qui semble avoir pris depuis mercredi dernier, qui suggère que la BCE pourrait être indirectement en train d’essayer de pousser la Grèce en dehors de l’euro en réduisant son soutien en liquidités à ses banques, ce qui, selon la théorie, causerait une menace d’effondrement bancaire, et une sortie de la Grèce de la zone euro afin de pouvoir utiliser sa propre banque centrale pour soutenir ses banques. Nombre de gros titres circulent en ce moment en ce sens, mais après un peu plus d’analyse, nous ne sommes pas certains qu’une quelconque baisse peut réellement être perçue comme une tentative de la BCE de forcer la Grèce à sortir.
Cette histoire a commencé par un compte rendu, dans la nuit de mardi à mercredi, du quotidien néerlandais Het Financiele Dagblad qui prétendait que, d’après des banquiers centraux non identifiés, la BCE était en train de réduire ses prêts aux banques grecques à cause de soucis sur leurs niveaux de capitaux. D’après cet article, l’approvisionnement en liquidités de la BCE pour les banques grecques a chuté presque de moitié depuis la dernière fois que leur niveau a été enregistré publiquement, à 73 milliards d’euros, en janvier .
Certes, ce compte rendu pourrait s’avérer exact, mais il y a ici des éléments qui méritent d’être relevés.
Tout d’abord, les prêts de la BCE à la Grèce devaient dans tous les cas baisser suite à la restructuration.
Le gros de l’emprunt de 73 milliards d’euros par les banques grecques use d’obligations grecques comme garanties, et quand celles-ci on été dépréciées de moitié, il était inévitable que les banques allaient avoir bien moins d’actifs à mettre en avant comme garantie. Ce problème a aussi été exacerbé par la chute de la valeur des nouvelles obligations grecques, qui auraient assuré qu’elles étaient soumises à d’énormes tailles dans leur valeur pour les opérations de liquidités de la BCE.
Donc, les banques grecques auraient dû, dans tous les cas, couper leurs emprunts auprès de la BCE, simplement du fait de contraintes de garanties.
Le mou sera naturellement pris en charge par « l’assistance en urgence en liquidités » (ELA, fournie par la banque centrale grecque sous conditions de capital moins strictes, voir ici pour une discussion complète) avec comme résultat une baisse du niveau de prêts de la BCE en direct aux banques grecques. Une partie des prêts aurait été maintenue par les 35 milliards d’euros de garantie fournis par le FESF pour aider à isoler la BCE contre des risques supplémentaires. Cependant, tout cela n’arrive pas à hauteur pour couvrir la totalité des 73 milliards d’emprunts par les banques grecques auprès de la BCE, contre lesquels elles auraient dû présenter environ 100 milliards d’euros en garantie, du fait des grandes « haircuts » qu’applique la BCE.
Une des motivations de la réduction supposée des prêts de la BCE est le lent progrès de la recapitalisation des banques. Cela pourrait bien être vrai, néanmoins, le fait est que, sans nouveau capital, les banques continueront à être à court de garanties à utiliser auprès de la BCE, ce qui signifie que les prêts doivent avoir lieu sous l’ombrelle de l’ELA entretemps.
Enfin, la taille des bilans auxquels les banques grecques doivent faire face auront aussi été réduits par la restructuration, ce qui veut dire qu’elles pourraient avoir besoin de moins de liquidités qu’avant.
Pour résumer, une réduction assez importante des prêts de la BCE aux banques grecques aurait pu être attendue à la suite de la restructuration, mêmes s’ils étaient juste transférés à l’ELA. Elle pouvait en fait très bien être motivée par les contraintes pesant sur les banques elles-mêmes plutôt que sur la BCE.
Maintenant, tout ceci ne revient pas à dire que la BCE n’est pas agacée par le manque de progrès dans la recapitalisation des banques grecques, mais nous savons tous que la corrélation de ces évènements ne signifie pas causalité. Les choses seront plus claires quand les chiffres complets seront publiés, mais jusqu’alors nous resterons très prudents à l’égard de tout soupçon que la BCE essaie de forcer la Grèce à sortir de l’euro. Ce n’est pas comme s’il y avait un manque de gros titres alarmants sur la zone euro, de toutes façons.

Utopialand : le retour de l’utopie

La « normalité » du président Hollande coïncide avec une remarquable absence de vision et de stratégie : les rares aperçus qu’il ait montré d’une vision globale rappellent la social-démocratie prospère de la France des années 1960. Hollande va donc chercher à faire miroiter aux autres dirigeants européens la vision d’un monde qui n’existe plus. Mais une façade de normalité ne suffira pas à résister aux réels dangers qui menacent les fondations même des sociétés européennes.

Bien que la France ne revendique plus le devant de la scène de l’histoire mondiale, elle reste influente au-delà de ses frontières nationales. Depuis le XVIIIe siècle – depuis la Révolution, jusqu’au rôle épique de Charles de Gaulle pendant la Seconde guerre mondiale, la décolonisation de l’Afrique et la révolte estudiantine de mai 1968 – la France a souvent été un indicateur des profonds bouleversements sociaux de l’Europe. La récente élection présidentielle s’inscrira-t-elle dans le droit fil de cette tradition ?
François Hollande, un bureaucrate assez terne, a mené campagne en promettant d’être un président « normal », contrairement à Nicolas Sarkozy, le président sortant haut en couleur – et à vrai dire, contrairement aussi à tous ses prédécesseurs depuis l’instauration de la Ve République en 1959. La victoire de Hollande pourrait être le signe que les pays démocratiques sont devenus réticents à l’idée d’être gouvernés par des présidents ou Premiers ministres flamboyants ou charismatiques.
En fait, dans l’ensemble de l’Europe, aucune démocratie n’est aujourd’hui dirigée par une personnalité forte ou séduisante. L’Italie est toujours gouvernée par une administration intérimaire, mais dans ce pays également, les électeurs semblent s’être lassés d’être dirigés par un chef d’État excessif. L’Europe n’a plus de Nicolas Sarkozy ou de Silvio Berlusconi, mais elle n’a plus non plus de Margaret Thatcher, de Helmut Kohl, ou de José Maria Aznar. À une époque de crise économique et institutionnelle en Europe, tous les dirigeants européens semblent être, disons, extrêmement normaux.
Nombreux seront ceux à penser que la victoire de la normalité sur le charisme est une raison de se réjouir. La démocratie est après tout le processus par lequel des citoyens normaux élisent des femmes et des hommes normaux pour les diriger sur une période de temps donnée selon des règles établies.
Mais cette tendance à la normalité des chefs d’État européens coïncide avec une remarquable absence de vision et de stratégie. Si l’un ou l’autre de ces dirigeants normaux a une stratégie à long terme pour l’Europe (et qui peut penser que Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, ou Catherine Ashton, la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères, ait une telle vision ?), ils ont de toute évidence la plus grande peine à la communiquer.
Dans le cas de Hollande, les rares aperçus qu’il ait montré d’une vision globale rappellent la social-démocratie prospère de la France des années 1960 : un État providence fort, accompagné de dépenses publiques importantes pour encourager la croissance et l’emploi. La référence de Hollande semble être l’époque idyllique d’après-guerre de sa jeunesse, une période de forte croissance, de renouvellement démographique, d’une immigration limitée et d’une faible concurrence mondiale.
En d’autres termes, Hollande cherchera à faire miroiter aux autres dirigeants européens la vision d’un monde qui n’existe plus. Cette politique de la nostalgie est inquiétante, non seulement parce que la France et l’Europe sont confrontées à de graves difficultés économiques, mais également parce que la France et d’autres démocraties sont confrontées à de réelles remises en cause de leur légitimité.
Pour l’avenir, qui sait, l’élection présidentielle française de 2012 pourrait ne pas évoquer la victoire de Hollande et le triomphe de la normalité, mais le pas en avant décisif  de la longue marche des partis populistes vers le pouvoir. Au premier tour de l’élection présidentielle française, l’extrême gauche, un rassemblement hétéroclite de militants anti-capitalistes et écologistes, a réuni 14 pour cent des voix. À l’extrême droite, le Front national de Marine Le Pen, l’héritier politique du fascisme français, remportait 18 pour cent des voix, le meilleur score jamais enregistré par ce parti.
Pour le dire autrement, un tiers des électeurs français est aujourd’hui attiré par des candidats porteurs d’idéologies extrémistes qui ont en commun leur rejet anti-libéral de l’euro, du capitalisme et de la mondialisation. Chacune des parties trouve ses racines dans un passé idéalisé : l’extrême gauche dans la Révolution française et sa promesse égalitaire et l’extrême droite dans l’Empire français et la domination par la race blanche des autres populations du monde.
Les deux extrêmes sont de plus fortement nationalistes. Persuadés que la France doit agir seule, ils seraient prêts à fermer l’économie à la concurrence étrangère, à supprimer les marchés financiers et à renvoyer les immigrés dans leur pays d’origine. Leur convergence va au-delà de l’irrationalité commune de leurs programmes politiques. L’électorat de base de l’extrême gauche comme de l’extrême droite est constitué des nombreux Français qui se sentent économiquement vulnérables et politiquement exclus – essentiellement, toux ceux qui se perçoivent comme n’ayant aucune chance dans une société ouverte.
Le genre de normalité de Hollande ne convainc pas ces électeurs populistes. Il ne serait pas très judicieux pour autant de ne pas les prendre au sérieux, parce que leurs aspirations utopiques se fondent sur des peurs réelles et légitimes. La mondialisation et une croissance anémique ont divisé toutes les sociétés européennes – et les États-Unis – en deux nouvelles classes sociales : ceux dont l’éducation et le capital social leur permettent de faire face à l’économie mondialisée actuelle, et ceux qui sont embourbés dans des emplois mal payés, souvent précaires (et aussi les plus directement en concurrence avec les emplois des immigrés, légaux et clandestins).
Aucun dirigeant européen traditionnel, y compris Hollande, n’a même mentionné ce nouveau clivage. En fait, tant Hollande que Sarkozy représentent ceux qui se sont adaptés à la mondialisation, et perçoivent tous les autres comme un réservoir d’électeurs à séduire et non comme une nouvelle sous-classe en voie de prolétarisation.
Cette perception superficielle du populisme fait de l’élection présidentielle française un symptôme inquiétant d’une direction aveugle de l’Europe. Une façade de normalité ne suffira pas à résister aux réels dangers qui menacent les fondations même des sociétés européennes.

Grèce: les contradictions d'un retour à la drachme

Sortir de l’euro pour retrouver de la compétitivité à l’exportation: pourquoi pas? Encore faut-il pouvoir exporter beaucoup.

Que peut-il se passer si, décidée à quitter la zone euro pour ne pas boire la potion amère que les chefs d’Etat et grands argentiers veulent lui infliger, la Grèce choisit la faillite?
Car c’est bien le dilemme: sans aides des partenaires de la zone euro si elle fait bande à part, la Grèce qui affiche une dette de 350 milliards d’euros et dont les caisses sont vides, fera défaut. C’est-à-dire qu’elle ne remboursera pas sa dette, ni le capital ni les intérêts. Les créanciers en seront pour leurs frais, mais ils n’y reviendront pas de sitôt. Quand la signature d’un débiteur n’est plus honorée, on ne se bouscule plus pour lui prêter de l’argent. Pourtant, la Grèce actuellement ne vit qu’à crédit. Alors, que faire?

Une dévaluation affecte avant tout les classes les plus modestes

En sortant de l’euro, les Grecs qui ont inventé la monnaie reviendraient à leur devise nationale. La drachme serait réhabilitée… mais que vaudrait-elle? Pas grand-chose. L’histoire des monnaies dans le monde est jalonnée d’épisodes où, ne valant plus rien, elles deviennent des «monnaies de singe», incapables de jouer leur rôle dans les échanges au quotidien. Le franc n’y a pas échappé, le mark non plus après la Première Guerre mondiale lorsque 1 reichsmark était échangé contre 1.000 milliards de marks papier.
Dans ces situations, les couches les plus modestes des populations, celles qui n’ont pas d’épargne à mettre à l’abri, sont toujours les premières touchées. Les petites économies sont brutalement laminées. En revanche, les personnes les plus riches, en général, ont placé leur argent à l’étranger avant l’effondrement de la monnaie, là où une dévaluation drastique n’affectera pas leurs avoirs.
Les Grecs les plus aisés, armateurs ou non, semblent bien avoir anticipé ainsi une sortie de l’euro. Comme, d’ailleurs, la bourgeoisie argentine qui, au moment de la crise de 2001, avait procédé à une massive évasion de capitaux, au point qu’elle fut accusée de jouer contre l’économie de son pays.

La Grèce n’a pas le potentiel de l’Argentine

Le cas de l’Argentine est d’ailleurs souvent évoqué pour être comparé à celui de la Grèce. Il y a dix ans, déclarant le pays en faillite pour sortir de l’état d’asphyxie dans lequel le FMI l’avait placé, Buenos Aires avait opéré une dévaluation de 70% sur la monnaie. Ce point est régulièrement mis en avant par les opposants à Georges Papandréou, le Premier ministre grec, pour justifier une sortie de l’euro de la Grèce qui rendrait les productions nationale plus compétitives à l’exportation. Et permettrait des rentrées de devises nouvelles grâce à une taxe qu’acquitteraient, comme en Argentine, les exportateurs.
Or, l’opération est à double tranchant. D’abord, quand une monnaie est dévaluée, le coût des importations est plus lourd. Ensuite, il faut avoir de quoi exporter, et exporter plus que l’on n’importe pour que les effets de la dévaluation sur le commerce extérieur soit positif. Sur ce plan, l’Argentine et la Grèce ne sont pas sur un pied d’égalité.  Avant la crise de 2008, les exportations de l’Argentine dépassait 40 milliards de dollars alors que celles de la Grèce n’atteignaient pas 18 milliards. Et les importations d’Athènes (52 milliards de dollars) étaient près de deux fois supérieures à celles de Buenos Aires (27 milliards). Autrement dit, le solde du commerce extérieur était positif –et depuis de nombreuses années– en Argentine, et très négatif en Grèce.
Où l’Argentine puise-t-elle son avantage? Dans l’agriculture, avec plus de 50 millions de bovins, quasiment cent fois plus qu’en Grèce et dont la viande est exportée. Le pays produit aussi du maïs (dix fois plus qu’en Grèce), du blé et du riz (six fois plus). Le cheptel ovin (50% de plus) permet de produire des textiles de qualité qui ont trouvé des débouchés en Europe. 
Certes, la population en Argentine est quatre fois plus importante qu’en Grèce.  Mais elle ne consomme que deux fois plus d’énergie alors qu’elle en produit huit fois plus. C’est un indicateur parmi d’autres qui montre que, s’ils décident de se redresser seuls, les Grecs vont devoir restreindre leur niveau de vie de façon drastique.

Le tourisme, une ressource aléatoire

L’Argentine a profité, en outre, de la flambée des prix des matières premières. Mais la Grèce, elle, possède un patrimoine historique et une situation géographique qui lui sont autant de trésors inaliénables. Le tourisme est une véritable manne pour Athènes et une ressource fabuleuse de devises étrangères: plus de 13 milliards de dollars avant la crise, quatre fois plus qu’en Argentine.
Avec une monnaie dévaluée, les équipements qui accueillent les voyageurs étrangers pourraient être encore plus attractifs, et drainer encore plus de touristes… et de devises. Mais un pays peut-il se transformer en un parc d’attractions, alors que la densité de population dans certaines îles grecques l’été détruit précisément ce que les touristes viennent y rechercher?
Bien malin qui pourrait prédire l’avenir de la Grèce, réinvesti par les Grecs eux-mêmes pour ne pas laisser les institutions internationales et l’Europe décider à leur place de la potion amère qu’ils devront ingurgiter. Mais c’est certain: elle sera très dure à avaler.
Sans solidarité européenne, c’est un véritable mode de vie nouveau que les Grecs vont devoir inventer. Un nouveau système, forcément sans euro mais avec beaucoup d’austérité et même plus. Seront-ils un laboratoire pour l’Europe tout entière? En Argentine, où le miracle économique n’a malgré tout pas eu lieu, plus d’un citoyen sur quatre vit aujourd’hui dans la pauvreté.

Grèce: un commissaire européen évoque l'hypothèse d'une sortie de la zone euro

Dans un entretien au journal néerlandophone belge De Standaard, cité par l'agence Reuters, le commissaire européen au Commerce Karel De Gucht déclare, vendredi 18 mai, que Bruxelles et Francfort sont en train de travailler sur un plan d’urgence au cas où la Grèce devrait quitter la zone euro. C’est la première fois qu’un responsable de l’UE confirme l’existence d’un plan d’urgence. 
«Aujourd'hui, il y a, à la fois au sein de la Banque centrale européenne et de la Commission européenne, des services qui travaillent sur des scénarios d'urgence dans le cas où la Grèce n'y arrive pas. [...] La fin de partie est à présent engagée et comment cela va se passer, je ne le sais pas», estime Karel De Gucht, selon qui «en cas de sortie, la confusion serait énorme en Grèce».
Selon Reuters, qui cite une source anonyme, le groupe anglais De La Rue, qui a pour principale activité l’impression de billets de banques, dispose déjà de plans d’urgence pour imprimer des drachmes.

Une sortie inévitable de la zone euro?

Selon Nouriel Roubini, professeur d’économie au Stern School of Business de l’Université de New York, le risque que la Grèce cesse d’honorer sa dette cette année ou l’an prochain et qu’elle quitte la zone euro reste élevé. «La seule façon de sortir de cette crise consiste à instaurer un processus ordonné de sortie de la zone et de défaut de paiement, coordonné et financé par la Banque centrale européenne, l’Union européenne et le Fonds monétaire international (la «Troïka»), et qui réduira au minimum les dégâts collatéraux pour la Grèce et le reste de la zone euro», indique l’économiste dans un éditorial publié sur Project Syndicate .
Pour cet économiste qui avait prédit la crise financière de 2008, le retour de la croissance en Grèce sera impossible sans un rétablissement de ls compétitivité. Selon lui, la baisse de l’euro ou bien la baisse subite des prix et des salaires, que l’on appelle également une «dévaluation interne», n’est pas une solution viable. En revanche, «la compétitivité et la croissance seraient rapidement rétablies par un retour de la monnaie nationale, accompagnée d’une forte dévaluation». En cela, il compare la Grèce avec l’Argentine, qui avait pu s’en sortir en convertissant en pesos ses dettes exprimées en dollar en 2001.

Alain Minc: «La gauche ne peut gagner que par effraction»

«Visiteur du soir» officiel de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, le consultant Alain Minc revient dans Le Monde sur le rôle qu'il a joué tout au long du quinquennat: «J'étais le "surdiplômé" face à quelqu'un qui s'est construit lui-même», résume-t-il. 
A le lire, le «roi» élu de la République a besoin de cet «escalier de service par lequel tous ceux qui ne sont pas dans le système peuvent accéder au chef de l'Etat». Alain Minc s'en explique sans détour:

«C'est la contrepartie de la monarchie française. Dans un système démocratique, vous n'avez pas besoin de visiteurs du soir, vous avez des pouvoirs, des contre-pouvoirs. Dans le système monarchique, le roi a besoin de liens hors du système.»
Estimant que «la politique d'immigration de François Hollande était meilleure que celle de Claude Guéant», Minc juge néanmoins qu'«une victoire de M. Sarkozy aurait été meilleure pour l'économie française, mais [qu']elle aurait suscité une immense aigreur à gauche». Gêné par la stratégie «buissonnière» adoptée par le président sortant, le visiteur du soir soutient que c'est le discours qu'attendait la société:
«Quand, au mois de janvier, M. Sarkozy fait la campagne que j'aime —sur le rattrapage de l'Allemagne, la compétitivité, la TVA sociale—, il ne gagne pas 1 point. Quand il fait la campagne "buissonnière", il en gagne 5 à 6. Cela me désole, mais cela en dit long sur la France. Le diagnostic de M. Buisson n'est pas complètement faux.»
Et la France n'est selon lui pas à gauche en dépit de la victoire du candidat du PS.
«Le faible écart avec M. Hollande montre que la France n'est pas de gauche. Celle-ci ne peut gagner que par effraction: Chirac a fait perdre Giscard en 1981; la dissolution a fait perdre la droite en 1997; aujourd'hui, la gauche a gagné du fait de la crise.»

Américain 

Nicolas Sarkozy fut surnommé « l’Américain », et ce n’était certes pas un compliment. C’est qu’il aimait outre-Atlantique ce que nous aimons détester : une relation décomplexée à l’argent, un mépris du rang, une franchise brutale moquant des siècles de bienséance aristocratique puis républicaine – en résumé, les États-Unis selon George Bush junior. En revanche, nul n’imaginerait traiter François Hollande d’Américain. Et pourtant, notre Président a aussi son modèle américain : Franklin Delano Roosevelt, le président qui affronta la terrible crise de 1929 en redistribuant les cartes par un New Deal, une « nouvelle donne »… La crise actuelle est à l’évidence de la même gravité, et elle exige des révisions également déchirantes. Notre Président et ses collègues seront-ils à la hauteur ? C’est une autre question. Mais comme en 1929, ne nous y trompons pas, il y va de la guerre et de la paix.

Rêve et réalité 


Il s'agissait, ces dernières semaines, lors de la campagne électorale, de « ré-enchanter le rêve français ». Il est vrai qu'aucun candidat ne peut vraiment séduire les électeurs s'il ne prend pas en compte ce que des sociologues appellent « l'imaginaire français », c'est-à-dire l'idée que l'on se fait du destin de la France. Quel est-il aujourd'hui en ce monde ? Bien sûr, il est fait de contingences matérielles exigeantes, mais l'idéal ne passe-t-il pas avant ? Cette vocation de notre pays, pas très définie mais vocation tout de même, à l'universel, par exemple, n'est-ce pas cela qui nous fait vivre ensemble ? Ce destin nous dépasse certes, mais nous en sommes chacun partie prenante. Alors, quelle est notre place ? Quel rôle y jouons-nous ? Reposer ces questions, esquisser des réponses, c'est sans doute cela enchanter le rêve français.
Encore faut-il que ce rêve soit basé sur des réalités solides, fermes, pour ne pas être qu'illusion. C'est aussitôt après avoir rêvé un peu qu'il faut de nouveau affronter le réel, tel qu'il a été décrit par le président de la République lors de la cérémonie d'intronisation à l'Élysée : 
« Je mesure le poids des contraintes auquel notre pays fait face : une dette massive, une croissance faible, un chômage élevé, une compétitivité dégradée, une Europe qui peine à sortir de la crise. »
Voilà donc venu le temps des efforts, mais aussi celui de l'imagination et de la créativité, car il faut à la fois réformer, économiser, relancer la croissance pour que les Français, ainsi que les autres Européens d'ailleurs, voient poindre un peu de lumière dans un avenir quelque peu assombri. Sans espérance, il ne peut être question de progresser. C'est alors que les gouvernements se montrent ou non à la hauteur.
Réformer et économiser
Nous voici dans l'un de ces moments critiques. Notre pays doit le vivre en utilisant au mieux toutes ses capacités humaines, ses ressources matérielles et organisationnelles. Cela exige évidemment le rassemblement maintes fois évoqué ces temps-ci, c'est-à-dire l'abandon de l'esprit de parti, la volonté de coopérer, la reconnaissance des compétences et des bonnes volontés.
Aujourd'hui, un nouveau gouvernement prend en mains la destinée du pays. Le nouveau Premier ministre, comme son prédécesseur, a ce tempérament sérieux, calme des hommes de l'Ouest qui sont enracinés dans cette France où vit cet imaginaire évoqué plus haut. Tous les deux savent que la France nous dépasse, dépasse aussi ses régions, mais que ces régions où l'on sait vivre ensemble sont la réalité du pays, font sa solidité. Curieusement, ces deux hommes sont originaires de la même région, les Pays de la Loire. On a vu la compétence et la ténacité du Premier ministre sortant. On a vu, dans sa ville, la sage efficacité et le volontarisme du nouveau Premier ministre. On peut espérer que les solutions nécessaires et déjà mises en marche pourront être rapidement adaptées et appliquées.
Il ne s'agit pas seulement de la France, mais aussi de l'Europe et donc, là encore, de l'avenir de la France. La croissance est nécessaire, tout le monde en convient. Encore faut-il s'en donner les moyens. Cela passe par les réformes et les économies. Il nous faut une grande vision de l'avenir, mais soyons humbles et concrets pour ne pas trébucher. Gardons le rêve sans oublier la réalité.

Quand Barack Obama taquine François Hollande sur sa tenue

François Hollande est le seul dirigeant à être arrivé au sommet du G8 à Camp David vêtu d'une cravate. Barack Obama lui a alors fait remarquer qu’il avait le droit de l’enlever.
Barack Obama, pantalon de toile marron et veste sombre sur chemise ouverte, a accueilli en soirée tous les dirigeants du G8 et de l’Union européenne à l’entrée de la «Laurel Lodge», le principal corps de bâtiment du complexe de Camp David, la résidence de campagne des présidents américains.

Quel con ce Hollande, coincé du cul comme personne...oh putain le boulet !!!
Tous les hommes, du président de la Commission européenne José Manuel Barroso au Premier ministre japonais Yoshihiko Noda, s’étaient abstenus comme le président américain de porter une cravate. La seule femme de la réunion, la chancelière allemande Angela Merkel, était elle vêtue d’une ample veste saumon et d’un pantalon clair.
François Hollande, qui est arrivé en dernier, arborait quant à lui une cravate sombre, ce que n’a pas manqué de relever le locataire de la Maison Blanche. «François, on avait dit que tu pouvais enlever la cravate!», s’est écrié le président américain.
Le chef de l'Etat françis lui a alors épondu en anglais: «Pour ma presse!» «Pour ta presse, il faut que tu présentes bien», a convenu Barack Obama, alors qu’une haie de photographes immortalisait cette arrivée.
La Maison Blanche a diffusé tard dans la soirée une photo officielle du dîner de travail des dirigeants mondiaux et Français Hollande, assis à la droite du président américain, n’y a plus de cravate.

L’hommage de François Hollande à Jules Ferry et la gauche donneuse de leçons

L’hommage rendu par François Hollande à Jules Ferry, ardent défenseur du colonialisme, est passé comme une lettre à la poste au sein de la gauche bien-pensante. Si cette dernière se croit tout permis, c’est parce qu’une bonne partie de la presse et des médias français semble tout lui permettre.
À une époque comme la nôtre, où la gauche bien-pensante fait feu de tout bois contre ce qui peut ressembler de près ou de loin à une défense de la colonisation, on ne peut qu’être interloqué par le choix de François Hollande de rendre hommage, le premier jour de son quinquennat, à la mémoire de Jules Ferry, ancien ministre de la IIIe République.
Promoteur de l’instruction publique gratuite et obligatoire, Jules Ferry n’en fut pas moins un ardent défenseur du colonialisme, avançant pour cela des thèses résolument racistes. Pour preuve, cette phrase qu’il prononça en 1885 lors d’un discours à l’Assemblée nationale : « Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. »

La gauche et le PS en particulier n’en sont pas à leur coup d’essai en matière d’empathie pour des personnages traînant un passé contraire à ce que cette gauche et ce PS prétendent incarner. Bien des années avant l’hommage de François Hollande à Jules Ferry, le PS avait présenté aux élections, et réussi à faire élire président à deux reprises, un François Mitterrand dont le passé vichyste aurait pu ou aurait dû représenter un handicap politique insurmontable.
En fait, si la gauche en France se croit tout permis, c’est parce qu’une bonne partie de la presse et des médias français semble tout lui permettre.
Certes, suite aux critiques soulevées par sa décision d’honorer Jules Ferry, François Hollande opta pour nuancer ses louanges et condamna les prises de position racistes de celui-ci. Il n’empêche, on n’ose pas imaginer ce qui aurait été dit et crié, dans la presse et les médias hexagonaux, si une figure de l’histoire avec le boulet raciste d’un Jules Ferry avait fait l’objet d’une cérémonie semblable le jour d’investiture d’un président issu de la droite de l’échiquier politique.
Par ailleurs, cette presse et ces médias, cette gauche, quoi, ont maintes fois tiré à boulets rouges sur Sarkozy pour bien moins que cela.
Il suffit de rappeler la journée d’investiture de Sarkozy en mai 2007, et en particulier l’hommage qu’il rendit alors à la mémoire de Guy Moquet, jeune militant communiste, adolescent, fusillé en 1940 par les forces d’occupation allemandes au moment même où le Parti communiste français menait des pourparlers avec ces mêmes forces d’occupation dans le but de trouver un modus vivendi avec celles-ci et d’obtenir l’autorisation de publier et distribuer le journal L’Humanité dans Paris occupé.
Gênant donc, pour le Parti communiste, et pour la gauche française tout court, que Sarkozy eût inauguré son mandat avec une référence à Guy Moquet. La gauche s’empressa alors de dénoncer une récupération intolérable de la part de Sarkozy, comme si la gauche, qui avait voté majoritairement les pleins pouvoirs à Pétain en 1940, et le Parti communiste, qui avait maintenu cette année-là des contacts douteux et contestables avec l’occupant nazi, pouvaient s’arroger le droit de parler au nom de cette jeune victime du nazisme.
Il n’y a donc rien de surprenant à ce que, tout récemment, L’Humanité eût essayé de salir Sarkozy, comme pour se venger de son hommage à Guy Moquet, par un montage, en montrant une photo de Sarkozy à côté d’une autre du Maréchal Pétain.
Mais il y a plus. Pendant que l’hommage de François Hollande à Jules Ferry passe comme une lettre à la poste au sein de la gauche bien-pensante, il est amusant de se souvenir de tout ce qu’on a lu et entendu, venant de cette gauche, contre le discours de Dakar de Sarkozy en juillet 2007. Un discours rappelant en termes diplomatiques aux dirigeants africains qu’il était temps d’entrer dans l’Histoire, autrement dit d’être à la hauteur de l’époque en matière de respect des droits de l’homme, au lieu de s’abriter derrière un prétendu anticolonialisme ou tiers-mondisme pour soumettre et exploiter leurs propres peuples.
Le Printemps arabe et la chute de Laurent Gbagbo en Côte-d’Ivoire auront donné raison au discours de Sarkozy à Dakar. Les peuples d’Afrique ont prouvé tenir, autant que n’importe quel autre peuple de la planète, au respect des droits de l’homme, à la possibilité de choisir librement leurs gouvernants, d’entrer dans la modernité, et n’ont pas hésité à faire appel – sans complexe et à juste titre d’ailleurs – à l’Occident, à la France et à l’OTAN pour se libérer de despotes autochtones.
Mais la presse et les médias à la gauche acquis, ceux-là mêmes qui ne trouvent rien à dire sur l’hommage rendu par le nouveau président français à Jules Ferry, avaient lancé des vitupérations inouïes à l’adresse du discours en question.
La gauche peut s’adonner à tous les montages et démontages de l’Histoire qu’elle voudra ; la presse et les médias ne lui tiendront pas rigueur pour autant.
Or, plus cette gauche parviendra à verrouiller, à déformer et à usurper l’Histoire, et plus forte et brutale sera la chute de son emprise sur l’opinion le jour où l’on remettra, enfin, les pendules à l’heure de la vérité.

Valérie Trierweiler, première dame potiche ou postiche de François Hollande ?

Le peuple français veut sa vraie première dame, même une potiche, voire une tirelire à pièces jaunes ou un mange-disques. Mais pas de première dame postiche.

La loupe médiatique s’est posée sur la robe « de prêt-à-porter de qualité » de Valérie Trierweiler. Entendez par là que le grand public se tient prêt à souffler fort si un feu se déclare tandis que certains journalistes s’amusent même à regarder dessous.
Toujours prêt à s’astiquer sur le moindre symbole de grandeur d’État pour atteindre l’orgasme républicain, le citoyen en veut pour son vote et réclame une première dame. Pour un pays qui s’enfonce irréversiblement dans le foutisme, c’est vachement important d’avoir une première dame. Et il faut une femme de président avec protocole, pas un président qui vit à la colle. Et il faut un mariage harmonieux, avec famille décomposée dans les couloirs secrets élyséens mais pas un PACS boiteux avec famille recomposée dans les quartiers parisiens.
Ainsi la diplomatie française vient de gonfler de quelques millions d’ambassadeurs autoproclamés du prestige français. Ils s’agitent bruyamment pour savoir si Valérie Trierweiler va heurter le protocole devant l’épouse du roi du Barhein mais oublient en silence que leur système de santé va se fracasser sur le mur du déficit public. On a le rayonnement international qu’on mérite.
Le peuple français veut sa vraie première dame, même une potiche, voire une tirelire à pièces jaunes ou un mange-disques. Mais pas de première dame postiche.

Cécile Duflot fait-elle le poids face aux éléphants du PS ?

Arrivée en jean à son premier conseil des ministres, Cécile Duflot n’est pas passée inaperçue dans la cour de l’Elysée. L’ancienne patronne d’EELV fera-t-elle toutefois le poids face à des éléphants socialistes qui ne lui ont laissé qu’un ministère fantoche où la bleue (et verte) du gouvernement risque rapidement de se sentir à l’étroit ?

Que pouvait espérer Cécile Duflot après le score calamiteux d’Eva Joly lors de la récente présidentielle ? Un ministère doté de vrais pouvoirs ? Certainement pas. En revanche, la nouvelle ministre de « l’égalité des territoires » est parvenue à quémander un strapontin sans réalité administrative.
Un ministère donnée comme un susucre par un François Hollande qui, à son habitude, ménage les susceptibilités et les courants de la gauche… Et en remerciement, Cécile Duflot n’a rien trouvé de mieux que d’exposer le jeunisme puéril des écologistes, en s’affichant en jeans à un conseil des ministres.
Une tenue particulièrement inadaptée à la solennité républicaine. Une marque d’immaturité qui ne surprendra personne, mais qu’on espère voir rapidement mater par les équipes de l’Elysée.
AVEC DUFLOT , C'EST LA VULGARITÉ QUI RENTRE AU GOUVERNEMENT.

Zemmour ridiculise Hollande et son programme (vidéo)

Dans sa chronique radio, Z comme Zemmour, le polémiste s’est payé François Hollande et son dangereux programme. Fustigeant la « hausse massive des impôts », prévue par Hollande, Zemmour estime que le candidat socialiste ne pourra jamais appliquer les mesures démagogiques de son programme.
Selon Éric Zemmour, le programme de François Hollande et du PS abandonne les classes laborieuses aux profit des thématiques porteuses chez les bourgeois citadins. François Hollande ne gère « pas le social, qui ruine les finance publiques,  mais le sociétal, qui flatte l’égo des minorités médiatisées.[...] On fait plaisir aux bobos du centre ville, sous les applaudissement des médias, pour mieux suivre à la lettre les injonctions libérales de Bruxelles. »
Autrement dit, le candidat socialiste a écouté le Think tank Terra Nova, qui lui recommandait d’abandonner les classes populaires au profit des bourgeois et des classes moyennes aisées des grandes métropoles.
Par ailleurs, pour le journaliste, le programme socialiste ne comporte « pas de réductions de dépenses, seulement des hausses d’impôts. » Hollande va ainsi plomber la compétitivité du pays en tuant l’emploi avec des impôts et des charges salariales exorbitantes, mais il ne compte pas réaliser d’économie sur les dépenses publiques, sa spécialité.


Eric Zemmour : "Le programme estival de Hollande... par rtl-fr
Enfin, comme tout le monde le sait, y compris les journalistes partisans qui cachent aux Français la vérité, Zemmour nous explique qu’il est strictement impossible que François Hollande applique les mesures répugnantes de démagogie qu’il a distillées dans son programme, comme la baisse de l’age de la retraite ou les dizaines  de milliers de fonctionnaires qu’il compte employer.
« Les marchés pourraient trouver cela insuffisant et attaquer la France et faire monter les taux. Alors, il faudrait donner des gages aux affreux marchés. Les mesures sociales prévues après et après seulement. Les 150 0000 emplois d’avenir, les 60 000 postes dans l’Éducation nationale la négociation sur l’age de la retraite seraient sacrifiés au feu. La pause serait venue sans attendre la distribution de cadeaux. »
Voici la vidéo du seul journaliste qui exprime la vérité au sujet du candidat qui va ruiner notre pays comme il a ruiné tout ce dont il a jamais eu la responsabilité (PS, Corrèze…). 

Billets d'humeur

Chez les lecteurs, les téléspectateurs et les électeurs, les journalistes ont été l'une des grandes indignations de la campagne, presque une colère. Les amitiés, les amours, le mépris, l'argent et les privilèges sont revenus comme un refrain dans les conversations. Voici un florilège de quelques scènes de la vie politique et médiatique qui ont scandé la présidentielle.

18 septembre 2011, Claire Chazal, amie d'Anne Sinclair, reçoit DSK
Anne Sinclair a personnellement appelé Claire Chazal pour organiser l'entretien de Dominique Strauss-Kahn, le premier depuis le scandale du Sofitel. Les deux femmes se sont connues vingt ans auparavant, lorsqu'elles étaient consoeurs à TF1. Déjà, en juillet, deux mois après l'arrestation de l'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) à New York, Claire Chazal avait expliqué dans TV Magazine combien elle compatissait au sort du couple, assurant : "On s'envoie des petits messages de sympathie et de tendresse de temps en temps..."
L'annonce de l'interview fait aussitôt polémique. De New York, Kenneth Thompson et Douglas Wigdor, les avocats de Nafissatou Diallo, se disent "écoeurés par les conditions de cette interview, la journaliste étant amie de l'épouse" de celui qu'ils accusent. "On a assisté à un entretien de connivence, dénonce le lendemain de l'entretien l'avocate féministe Gisèle Halimi, où les liens d'amitié entre la journaliste qui l'interrogeait et DSK sont apparus gros comme des câbles." Au sein de la presse, la plupart des journaux s'insurgent aussi. Jusqu'à Alain Duhamel qui convient : "C'est une amie d'Anne Sinclair et une amie d'Anne Sinclair ne devrait pas interroger Dominique Strauss-Kahn..."
12 avril, Franz-Olivier Giesbert raille les petits candidats
Franz-Olivier Giesbert interview François Bayrou à Toulouse, le 11 février.
France 2 a eu l'idée de faire juger par deux journalistes, le directeur du Point, Franz-Olivier Giesbert, et Hélène Jouan, directrice des magazines d'information de France Inter, les prestations des douze candidats passés sur le gril lors de l'émission "Des paroles et des actes". Exercice périlleux : les voilà obligés de distribuer bons et mauvais points, avec le risque de transformer le débat en café du commerce.
Ce 12 avril, à dix jours du premier tour de la présidentielle, Franz-Olivier Giesbert décide de régler leur compte aux "petits" candidats, dont il conteste la légitimité. "Philippe Poutou, ah ! Philippe Poutou..., commence-t-il. C'est un type extrêmement sympathique, totalement baba cool ! D'ailleurs, j'ai plein de copains comme ça, on passe de bonnes journées ensemble, on bouffe des sardines à Marseille... Mais il ne connaît absolument rien de ses dossiers, il ne sait pas du tout de quoi il parle, et il a le programme le plus dingue !"
Hélène Jouan, un peu gênée, tente de le freiner : "Mais alors, on ne devrait permettre qu'à François Hollande et Nicolas Sarkozy de se présenter ?" Trop tard, FOG, qui a dîné à la table de tous les dirigeants du pays depuis trente-cinq ans, est lancé : "On voit bien que les mailles du filet sont un peu larges !" Puis il énumère : "Nathalie Arthaud, franchement, ça fait froid dans le dos quand on pense qu'elle est prof d'économie ! C'est tout de même «les Bronzés font de l'économie» !" Jacques Cheminade ? "Il serait bien mieux en première partie de Nicolas Canteloup ou de Laurent Gerra." Eva Joly ? "Erreur de casting absolue ! On comprend rien de ce qu'elle dit, d'ailleurs tout le monde s'en fout !"
Sur les forums du site de France Télévisions, sur celui du Monde.fr, sur Twitter, les messages outrés ou moqueurs affluent. Même le public, sur le plateau de France 2, paraît traversé de remous au point que David Pujadas croit utile de préciser : "Nous rappelons que la parole de nos chroniqueurs n'engage qu'eux-mêmes..."
On ne peut plus arrêter Franz-Olivier Giesbert. "Ah mais, on a oublié Nicolas Dupont-Aignan ! C'est LE mini-gaulliste, tout petit, petit, le gaulliste de poche... Au début, ça commençait bien, et à la fin, on a eu son espèce de discours absolument incroyable sur le protectionnisme. Et vous avez vu, il a été fini à coups de gourdin par François Lenglet ! Dans les cordes ! C'est le candidat assommé !" Etourdissant, lui aussi...
13 avril, empoignade entre Nicolas Dupont-Aignan et Jean-Michel Aphatie
C'est une des vidéos qui fascine tout Internet, avec connexions en rafale, déchaînement de commentaires et bravos virtuels. Vendredi 13 avril, Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la présidentielle sous l'étiquette Debout la République, est invité au "Grand Journal" sur Canal+ : en trois minutes cinquante-sept secondes, il va produire un concentré de "tout ce qu'on pense des journalistes", estime un internaute, et "donner un coup de pied dans cette saloperie de fourmilière".
Ce soir-là, donc, Nicolas Dupont-Aignan monte au créneau, assez vite : "Je sais pourquoi les Français ne lisent plus les journaux. Ils vont sur Internet, et heureusement qu'il y a Internet. Parce que tous ces éditorialistes de bazar, qui vivent ensemble, qui font tout le temps les mêmes articles, qui sont totalement coupés des réalités, qui gagnent un argent fou, et qui croient connaître les Français, on va s'en débarrasser un jour."
Sur le plateau, face à lui, Ariane Massenet, qui mène l'interview, reprend en souriant : "Vous vous mélenchonisez !" A vrai dire, elle aurait pu aussi bien dire "vous vous lepénisez", ou "vous vous sarkozissez", voire "vous vous évajolisez" tant les critiques contre les médias ont, cette année, fait partie intégrante des discours de campagne. Nicolas Dupont-Aignan, lui, est lancé : "Madame, venez avec moi une fois sur le terrain, venez voir les Français qui souffrent. On ne vit pas dans le même monde."
Cette fois, c'est Michel Denisot, le patron de l'émission, qui reprend, calme : "Mais si, Monsieur. On ne vit pas sur la lune. Vous ne savez pas où je vis." A partir de là, l'émission s'échappe, les rôles s'inversent et l'interrogé interroge : "Donnez-nous votre salaire, combien vous gagnez ?", demande Nicolas Dupont-Aignan. "Dites-le aux Français ! Vous n'oserez pas le dire." Michel Denisot refuse "de polémiquer", mais le candidat est lancé : "Vous ne pouvez pas dire droit dans les yeux aux Français combien vous gagnez, car c'est une somme tellement extravagante (...). Tous ces gens qui s'en mettent plein les poches, qui donnent des leçons à la terre entière (...)."
Côté "Grand Journal", Jean-Michel Aphatie, éditorialiste, s'emporte à son tour : "Traitez-nous de voleurs tant que vous y êtes ! Plein les poches, qu'est-ce que ça veut dire ? Mon salaire, je le mérite, comme vous !"
- Dupont-Aignan : "Osez le dire."
- Aphatie : "Eh bien je ne vous le dirai pas. Vous n'êtes pas un inquisiteur. Votre comportement n'est pas digne de la politique. (...) Vous faites du populisme."
- Dupont-Aignan : "Si vous sortiez un peu de votre petit milieu, vous ne penseriez pas pareil. Il y en a assez de recevoir des leçons de gens qui ne savent pas comment vivent les Français à la fin du mois."
22 avril, Anne Sinclair commente le premier tour de la présidentielle
Anne Sinclair.
Anne Sinclair a repris sa carrière de journaliste, alors même que l'affaire Strauss-Kahn continue de défrayer la chronique judiciaire et politique française. Au Huffington Post, dont Le Monde détient 34 % du capital, puis sur la chaîne BFM-TV, qui lui demande de commenter le premier tour de l'élection présidentielle. L'épouse de Dominique Strauss-Kahn interroge en direct, sur les résultats du scrutin, Gilles Finchelstein, qui conseille son mari depuis quinze ans.
"Toute cette com', cette arrogance et cette irresponsabilité, c'est à cela que nous avons tourné la page en votant pour la gauche d'Hollande", peut-on lire sur les forums. Quelques jours plus tard, le quotidien anglais The Guardian publie un long article du journaliste Edward Epstein dans lequel il rapporte des propos de Dominique Strauss-Kahn mettant en cause l'entourage de Nicolas Sarkozy qui se serait servi de l'affaire du Sofitel pour l'écarter de la course présidentielle.
Cet article convaincra BFM-TV de ne plus faire appel à Anne Sinclair, "estimant que l'épouse de DSK ne pouvait plus garder l'objectivité nécessaire pour commenter l'élection présidentielle". Au second tour, l'ancienne star de "7 sur 7" sera privée de commentaire à la télévision.
6 mai, Nicolas Demorand sous la tente VIP
Sous la tente VIP de la Bastille, dimanche 6 mai, il n'y avait pas seulement la productrice Fabienne Servan-Schreiber ou Jérôme Clément, l'ancien patron d'Arte, qui regardaient les écrans de télévision. Il n'y avait pas seulement les ministrables Aurélie Filippetti ou Arnaud Montebourg qui dansaient, déchaînés, pour dire leur joie. Il y avait aussi des journalistes, comme Karl Zéro, et surtout Nicolas Demorand, le directeur de la rédaction de Libération, qui claquait des bises et fêtait sans retenue la victoire de son champion.
6 mai, Thomas Hollande guest star sur France 2
Pourquoi une telle "pipolisation" de la soirée électorale sur une chaîne publique ? Quand Thomas Hollande est apparu sur France 2, dimanche 6 mai, à 20 heures, un drôle de malaise a saisi les téléspectateurs. Pourquoi lui, à l'ouverture du 20 heures ? Pourquoi le fils de François Hollande en vedette américaine ? Ses commentaires, comme les motos suivant la voiture de François Hollande dans les rues de Tulle ou de Paris, venaient à chaque fois interrompre ceux des politiques. A Tulle, où la soirée de France 2 était retransmise sur l'écran géant de la place de la Cathédrale, avant d'être aussitôt interrompue, une brise de stupeur a saisi la foule massée pour fêter la victoire de François Hollande. A la Bastille, les réactions ont été beaucoup plus vives encore. Quand "Papa" s'affiche sur le téléphone de Thomas Hollande, les rires fusent. "Qu'est-ce qu'il fait là ?" "C'est quoi ce délire ?" On pense au "bonne chance mon papa" lancé par le petit Louis à Nicolas Sarkozy, en novembre 2004, au Bourget, lorsqu'il est devenu président de l'UMP. Certains murmurent aussi : "EPAD, EPAD", allusion à la candidature avortée, en octobre 2009, de Jean Sarkozy à la présidence de l'EPAD, un établissement public de la Défense en charge de l'aménagement urbain et de l'attribution des marchés immobiliers au sein du quartier d'affaires des Hauts-de-Seine.
10 mai, Valérie Trierweiler raconte sa vie de journaliste "complice"
La confusion des genres et des sentiments entre journalistes et élus était déjà un reproche récurrent. L'arrivée de Valérie Trierweiler en offre une illustration. Au lendemain de la victoire de François Hollande à l'Elysée, sa compagne, Valérie Trierweiler, signe les légendes des photos que publie Le Point. Son récit de sa "vie en cinq photos" et le mélange volontaire entre son activité de journaliste et sa relation sentimentale avec le président choquent, jusque dans l'équipe de l'élu socialiste.
L'un des clichés, daté de 2000, s'intitule "Notre rencontre" et montre la journaliste, radieuse, assise avec celui qui est alors patron du Parti socialiste à l'Assemblée nationale. La nouvelle première dame commente ainsi l'image : "François est alors premier secrétaire, nous nous retrouvons toutes les semaines «salle des Quatre Col», à l'Assemblée. Nous sommes alors très complices. Nous aimons tellement parler politique et rire. En 2005, notre relation prend un nouveau tour. Une histoire folle." Paris Match, l'hebdomadaire qui continue de la salarier, publie la même semaine une photo de François Hollande en 2004 à Tulle, où l'on aperçoit Valérie Trierweiler en train de noter sur son carnet. La légende explique : "François Hollande vote à la mairie de Tulle pour le référendum interne du PS sur la Constitution européenne. Derrière, Valérie, notre envoyée spéciale." Avant la présidentielle de 2007, il avait fallu l'intervention de Ségolène Royal pour que la journaliste soit déplacée de la rubrique politique à la rubrique culturelle.
Aujourd'hui, la nouvelle première dame "réfléchit" à poursuivre son métier en suggérant quelle pourrait réaliser des "interviews de personnalités étrangères".

L’État PS : un gouvernement de gauche dure

Archaïque, idéologique et métissé

Ce gouvernement Ayrault 1, susceptible cependant de connaître quelques changements dans un délai assez bref, tient toutes ses promesses en matière de sectarisme partisan et d’idéologie socialo-socialiste. Juste une petite déception, mais c’est peut-être pour après les législatives, pas de ministère des fiertés LGBT (lesbienne, gay, bi et trans).
Remaniement probable en vue, en effet, car Jean-Marc Ayrault et 25 des membres de son gouvernement sont candidats aux législatives de juin, plusieurs promis à des combats difficiles dans leur circonscription au vu des scores que François Hollande a réalisés au second tour de la présidentielle. S’ils sont battus, ils ne resteront pas au gouvernement, a averti Ayrault. Prudents, certains comme Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement et ministre des femmes, ont immédiatement annoncé qu’ils renonçaient à se présenter aux législatives. Le fromage est trop bon. Si en plus il faut se soumettre au verdict des électeurs.
Pour d’autres c’est leurs premières mesures radicales et précipitées qui pourraient leur valoir la sanction des électeurs. Comme le nouveau ministre Vincent Peillon, l’intellectuel de gauche par excellence, spécialiste de Merleau-Ponty et du républicanisme à qui François Hollande a confié la tâche de repenser et de refonder l’éducation nationale, et qui veut en priorité revenir dès 2013 à la semaine des cinq jours en primaire. Au nom des rythmes surchargés ! Surchargés de foutaises surtout. D’une part les enfants seront beaucoup plus fatigués de devoir se lever tôt une matinée de plus par semaine (le mercredi matin ou le samedi matin) avec les devoirs en prime à faire la veille un soir de plus par semaine, d’autre part si les programmes étaient mieux faits le problème ne se poserait pas. Peillon va supprimer le samedi matin à des millions d’enfants qui profitent de leurs parents ce seul matin-là, qui partent en week-end avec leur famille. Ou le mercredi matin à ces mêmes enfants qui ne pourront plus pratiquer leurs activités sportives, musicales, artistiques. On espère une vive protestation des évêques à propos du catéchisme qui a lieu le plus souvent le mercredi matin et le samedi matin dans les paroisses.
Sanction peut-être aussi pour Manuel Valls qui a commencé son mandat en annonçant aux flics que la « présomption de légitime défense des policiers » promise par Marine Le Pen, reprise par Sarkozy, réclamée par les syndicats de police, était une mauvaise idée à laquelle il était opposé, une proposition idéologiquement inacceptable évidemment. Il a proposé à la place une « Mission de réflexion ». En attendant qu’il réfléchisse, les policiers ont tout le temps de continuer à se faire caillasser, tirer dessus, écraser, ou mettre en examen pour homicide volontaire parce qu’ils ont ouvert le feu sur un malfaiteur qui menaçait leur vie.
Prochaine étape pour le mignon Valls : une visite chez les pompiers. Gaffe au bizutage.
La « diversité » et le métissage ont acquis une représentation inédite dans le gouvernement socialiste de Jean-Marc Ayrault qui compte quatre membres issus de l’immigration et trois de l’Outre-mer, soit 20 % d’un ensemble de 34 ministres et ministres délégués.
Najat Vallaud-Belkacem, Franco-Marocaine de 34 ans, entrée en politique après le vote du 21 avril 2002 et Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, car pour la première fois elle se sentait « concernée » par le sort de la France, est ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement. Yamina Benguigui, Franco-Algérienne de 55 ans, est ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Français de l’étranger et de la Francophonie. Elue en 2008 à la mairie de Paris où elle est adjointe au maire Bertrand Delanoë, elle s’est distinguée par des films consacrés à l’immigration, la violence contre les femmes ou les inégalités frappant les jeunes diplômés issus de l’immigration…
Kader Arif, qui entre au gouvernement comme ministre délégué aux Anciens combattants, est avant tout un responsable socialiste chevronné, implanté en région toulousaine.
Fleur Pellerin, nommée ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif, chargée des PME, de l’Innovation et de l’Economie numérique, est une technocrate « pur produit » de l’école républicaine, symbole de la génération féminine montante.
L’outre-mer est représentée par Christiane Taubira, 60 ans. Sa nomination à la justice est aussi extravagante qu’inquiétante. Comme l’a rappelé justement Marine Le Pen, la pasionaria de l’outre-mer est le modèle même de la défense du communautarisme, le symbole du sectarisme et l’égérie de l’indépendantisme. Voilà ses compétences en matière de justice.
A son côté siégera aussi George Pau-Langevin, 63 ans, comme ministre déléguée à la « réussite éducative » (sic). A noter ces ministères socialistes aux termes archaïques qui évoquent les camps de travail de l’Union Soviétique : « Réussite éducative », « Education populaire », « Redressement productif ».
George-Pau Lanvin, originaire de Guadeloupe, est députée de Paris depuis 2007. Elle s’est régulièrement engagée dans la défense des minorités et des populations d’outre-mer, comme présidente du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) de 1984 à 1987.
Victorin Lurel, 60 ans, nommé ministre des Outre-mer, est l’homme fort de la gauche en Guadeloupe dont il est député et président de région tout en étant, depuis sept ans, le spécialiste de l’outre-mer du PS.
Comment ne pas évoquer enfin les deux têtes d’affiche, la très marquée Marylise Lebranchu, ancien ministre de Jospin, ancien soutien de Strauss-Kahn et militante de l’aide active à mourir, et Laurent Fabius, Premier ministre de l’affaire du sang contaminé poursuivi pour « homicide involontaire » avec Georgina Dufoix et Edmond Hervé. Une relaxe pour les ministres et un non-lieu général pour les conseillers ministériels et les médecins du Centre national de transfusion sanguine, qui avait sciemment distribué à des hémophiles des produits sanguins contaminés par le virus du Sida, avaient bien heureusement « blanchi » tout le monde.