mardi 28 décembre 2010
L'ADN du Criollo, cacao pour le chocolat fin, décrypté
Grâce à ces marqueurs, la sélection des nouvelles variétés résultant de croisements pourrait être "accélérée de manière drastique" sans devoir attendre que la plante ait grossi pour la tester comme dans le cas d'une "sélection classique" qui peut s'étaler sur "vingt ans pour le cacaoyer", explique M. Argout.
Vers une EUROTAN ?
A présent, les alliés pourraient bien fonder leur alliance sur une vision commune d'un ordre mondial dans lequel les Etats-Unis détiendraient, par le biais de l'OTAN, le contrôle du monde occidental en lui fournissant la sécurité. Les guerres en Irak et en Afghanistan ont cependant montré l'échec de la stratégie américaine consistant à utiliser unilatéralement l'alliance comme matraque de l'Occident dans la guerre mondiale contre le terrorisme islamique, guerre qui était censée donner un nouvel élan à l'OTAN.
Une hégémonie bienveillante de l'Europe
Une "européanisation" progressive de l'OTAN, allant de pair avec une émancipation militaire de l'Union européenne, pourrait constituer une remède à cette incompatibilité d'intérêts entre les alliés. L'espace ainsi libéré par le retrait américain pourrait donner lieu à une "hégémonie bienveillante" de l'Europe, qui utiliserait son potentiel pour établir la paix et un nouvel ordre moral dans le monde, à égalité avec les Etats-Unis.C'est une vision qui germe en Europe, comme le démontre le récent accord de coopération militaire franco-britannique. Cependant, le scénario d'un retrait rapide des Etats-Unis de l'OTAN a pour l'heure peu de chances de se produire. Un tel désengagement porterait un coup à la suprématie mondiale des Etats-Unis, serait nuisible pour l'équilibre mondial, et dangereux pour l'Europe qui a besoin de temps pour construire un pilier militaire afin d’exercer le rôle de leader mondial.
Actuellement, l'hégémonie américaine dans le monde repose sur deux piliers, l'Europe et le Japon qui sont tous deux dépendants de l'économie américaine, dépendance trop bien illustrée et douloureusement ressentie à travers la crise financière.
Aussi bien l'Union européenne que le Japon demeurent en outre sous le protectorat militaire des Etats-Unis, ce qui permet à Washington d'exercer une influence douce sur les processus décisionnels de ses protégés, notamment en brandissant la menace tantôt chinoise, tantôt russe (soviétique).
Toute tentative d'émancipation militaire du Japon est rendue impossible par l'article 9 de la Constitution japonaise, qui interdit l'usage de la force comme moyen de règlement des différends internationaux et interdit l'établissement d'une force armée. Quant à la quête éventuelle d'autonomie militaire de la part de l'Union européenne, elle est bloquée par la structure même de l'OTAN, dominée par les Etats-Unis.
Sans défense commune, l'UE va errer sans direction politique
Aussi longtemps que l'OTAN existera dans sa forme actuelle et tant que l'Union européenne demeurera fragmentée militairement, elle ne pourra prétendre au statut de partenaire ni pour l'Amérique, ni pour la Russie, sans parler de la Chine. Car c'est bien la force militaire qui continue à faire partie intégrante de la politique étrangère menée par Washington et par le Kremlin, ce qui n'est malheureusement pas le cas de Bruxelles.Il est en effet frappant de voir comment la Russie, bien que plus faible économiquement que l'Union européenne, parvienne à peser diplomatiquement vis-à-vis de Bruxelles, rien qu'en évoquant l'épouvantail de ses forces armées et de son arsenal nucléaire.
Sans armée et dépourvue d'une politique de défense commune, l'Union européenne va errer sans direction politique précise entre les Etats-Unis et la Russie, allant à la dérive, tel un naufragé. Aussi longtemps que cet état de choses persistera, les différents pays (comme la Pologne) chercheront des protecteurs en dehors du Vieux Continent.
Une émancipation militaire de l'Europe et la construction d'une armée pouvant appuyer une "hégémonie européenne" créeraient une nouvelle division du monde occidental en deux puissances disposant de pouvoirs comparables. La civilisation occidentale, avec la puissance américaine contrebalancée par l'Union européenne, aurait ainsi toutes les chances de maintenir sa place dans la compétition pour le leadership mondial.
Quand les Européens servent de cobayes
"C’est la prochaine étape de la mondialisation, et il y a de bonnes raisons de ne pas vouloir que ça soit le cas", constate Vanity Fair. Les laboratoires pharmaceutiques américains testent de plus en plus leurs médicaments à l’étranger, sur des personnes qui ne bénéficient pas de toutes les garanties de sécurité. Cette tendance concerne les pays du Tiers-Monde mais aussi l’Europe, précise le mensuel new-yorkais. De 2004 à 2007, la part des essais cliniques effectués aux Etats-Unis a baissé de 5,2%, tandis qu’elle augmentait de 16% en Europe de l’Est, de 12% en Asie et de 10% en Amérique latine.
L’avantage pour les laboratoires, explique Vanity Fair, est de conduire les tests dans des conditions moins strictes et moins coûteuses, obtenir des résultats positifs et "ainsi convaincre la Food and Drug Administration américaine que les médicaments sont sûrs et efficaces pour les Américains". En 2008, 80% des produits soumis à la FDA ont été testés hors des Etats-Unis, soit 58 788 tests. Quelque 876 d’entre eux ont eu lieu en Roumanie, 589 en Ukraine et 716 en Turquie. L’Estonie, la Pologne, la Russie, la Lituanie, la Slovaquie ou la Croatie sont des pays également appréciés des laboratoires.
Hors de tout contrôle sérieux, ces tests sont souvent mortels. Le magazine cite l’exemple d’un test de vaccin contre la grippe effectué dans un refuge pour sans-abris de Grudziadz, en Pologne. Rémunérés 2 dollars, "les cobayes pensaient recevoir une vaccination normale. Ce n’en était pas une. Au moins vingt d’entre eux sont morts".
E-u-r-o-p-e, continent primitif
La vieille séparation entre le signe et la chose. La célèbre phrase “le mot CHIEN ne mord pas”: si on met les doigts sur le C, le H ou le I, nous ne risquons rien, nos doigts resteront intacts, le C et le H ne mordent pas – une vieille leçon de linguistique. C’est cette séparation qui a inauguré la modernité. Les primitifs n’y croyaient pas. Ils ne croyaient pas en deux mondes séparés. Pour les primitifs, le signe était déjà une chose. Le dessin du cerf n’était pas le dessin d’un cerf, c’était le cerf. Il n’y avait pas de différence.
D’une certaine façon, l’Europe – depuis des décennies – a accentué son côté primitif. Elle a recommencé à croire à la magie. Presque toute l’économie est aujourd’hui située dans le monde abstrait, dans le monde des chiffres et des lettres – et non dans le monde des matières avec du volume. Parce que la vieille économie, c’était ça: deux vaches qui s’échangeaient pour mille poules; des usines et des machines, des arbres qui se vendaient ou s’achetaient.
Peu à peu, cependant, les éléments vivants et les mètres carrés ont disparu de la scène. Sont restés des papiers avec des signes et des chiffres, et l’Europe s’est ainsi transformée en un Nouveau Continent Primitif, où les gens adoptent des comportements identiques à ceux des tribus amazoniennes qui confondaient les signes avec le réel et qui croyaient que la lettre A ou un dessin pouvait en finir avec eux ou les damner.
En effet, si nous écrivons sur un papier la phrase “ce papier vaut cent mille euros”, nous ne nous mettrons certainement pas à croire que ce papier, cette feuille précédemment blanche, vaut désormais 100 000 euros. Mais si nous prenons une certaine distance, nous nous apercevrons qu’en partie, la chute économique à laquelle nous assistons aujourd’hui est due à un processus semblable, à grande échelle.
L’économie abstraite s’est installée là, précisément, dans le champ de la croyance. Celui qui possède un papier formalisé par quelque symbole ou sceau (encore des signes) d’une Institution Financière croit que ce papier vaut, si l’on pense aux actions par exemple, 2 euros tel jour, 1 euro et demi le jour suivant, et 3 euros la semaine suivante. Ces hausses et ces baisses de la valeur des actions, pour qui y est extérieur et n’y comprend rien de rien, sont quelque chose d’encore plus étrange. Ce n’est pas seulement la croyance figée en un signe, comme l’était celle des Primitifs. Désormais il s’agit d’une croyance fluctuante – qui, chaque jour, change la valeur matérielle qu’elle attribue au signe.
Le plus absurde est que la croyance en l’abstrait, ce retour à la pensée primitive qui a envahi le monde contemporain, a été accompagnée par une destruction sans précédent de la matière concrète. Des vaches et des bateaux ont été abattus en Europe, des champs cultivés ont été abandonnés, des machines détruites ou contraintes à l’arrêt, car il ne fallait pas produire au-delà d’une certaine quantité. Année après année, les deux processus ont avancé en parallèle: destruction des choses qui dans le monde avaient du volume et multiplication des papiers sans volume qui symbolisaient la richesse. On a cru, au fond, que la richesse était dans les signes et que les vaches, les bateaux ou les mètres carrés étaient une richesse, certes, mais ancienne, dépassée, inadéquate. Une richesse sans hygiène, pourrait-on dire.
Et pendant des années, on a échangé des papiers ici et là. De petites feuilles A4, A5 ou A6 qui passaient de main en main; et, à chaque passage, par magie, ces feuilles A4 semblaient augmenter de valeur. Comme un passage de témoin magique: l’individu A passait un papier à l’individu B, qui le passait à l’individu C, qui le passait au D, et le dernier de la chaîne, finalement, croyait que le papier reçu valait désormais mille fois la valeur initiale.
En somme, nul doute que la crise en Europe résulte de nombreuses causes, mais une part du problème réside dans le fait que nous sommes dorénavant face à un changement de croyance. L’Eglise de l’Abstrait, la croyance du papier qui vaut de l’argent, semble être engagée dans une voie sans issue, et le nombre de ses fidèles diminue – certains la quittent volontairement, d’autres à contre-coeur, beaucoup de façon tragique. Et avec la fin de cette croyance peut-être sommes-nous en train de revenir à une autre croyance. La moderne Eglise du Concret paraît ainsi, chaque jour, reprendre la position solide qu’elle a déjà eue – la croyance en ce qui est matière: la croyance dans les vaches, les bateaux, les champs et les machines – elle est là, de retour. (Aurons-nous l’occasion d’assister à la destruction des papiers?)
L’Europe a beaucoup avancé, technologiquement et pas seulement, mais pour que l’Européen ne se mouille pas, il a encore besoin d’un élément matériel entre son corps et le ciel. On ne peut pas s’abriter dans le dessin d’une maison.
Pierre Graff
Ah, que n'a-t-il diffusé son morceau de musique préféré sur les pistes, ce Concerto n° 2 de Chopin dont il dit qu'à la seule écoute « on pleure à chaudes larmes en regardant la lune ». Cette chaleur des larmes, qui sait, aurait peut-être suppléé un petit peu à la pénurie de glycol, le dégivrant pour avions que le PDG d'Aéroports de Paris a rendu coupable de tous les malheurs subis par les milliers de vacanciers que la neige « grasse » de Noël a empêché de décoller. Bien que la communication n'arrive pas en tête des multiples qualités qu'on reconnaît généralement à ce grand serviteur de l'Etat, Pierre Graff a réussi à faire grimper en flèche la notoriété des éthers antigel, jusqu'alors solvants sans histoire, même s'ils sont susceptibles de provoquer chez ceux qui les manipulent à haute dose des cas d'infertilité masculine. A la tête d'Aéroports de Paris depuis un septennat, cet X-Ponts de soixante-trois ans, passionné autant par ce qui roule que par ce qui vole - il fut délégué interministériel à la Sécurité routière et directeur général de l'Aviation civile -, s'est surtout employé à faire de son groupe une entreprise comme une autre, cotée en Bourse et toujours à la recherche de nouveaux gains de productivité. Fils de mécanicien, marié à une prof de math, il avait coutume de se féliciter de gérer avec Roissy « le hub le plus important d'Europe ». S'attelant à y attirer le maximum de boutiques pour inciter les voyageurs à s'y attarder. Sur ce point, ses voeux auront été plus qu'exaucés (lire page 13).
La Russie dénonce des pressions "inacceptables" après la condamnation de Khodorkovski
Moscou a répondu, mardi 28 décembre, aux critiques occidentales après la deuxième condamnation"les tentatives de faire pression sur la justice russe sont inacceptables". Il s'en prend notamment aux "déclarations qui ont été faites à Washington et dans certaines capitales de l'Union européenne". de Mikhaïl Khodorkovski, ex-magnat du pétrole reconnu coupable du vol de millions de tonnes de pétrole et du blanchiment de 23,5 milliards de dollars. Pour le ministère des affaires étrangères russe,
La Maison Blanche s'est dite "profondément inquiète", affirmant qu'une "application sélective" de la justice était de nature à "saper" l'Etat de droit en Russie. L'Allemagne a, quant à elle, estimé que "la façon dont ce procès a été mené est particulièrement préoccupante et constitue un pas en arrière sur la route de la modernisation du pays".
"Une ambiance absurde" au procès Khodorkovski
DSK; DANS LES PAS DE DRACON ?
Nous avons lu dans Lemonde.fr du 23 décembre cette phrase, à propos de l’austère budget 2011 de la Grèce, si riche de sens qu’elle est digne d’être méditée bien que nous soyons en pleine trêve des (dra)confiseurs :
“Les socialistes [grecs] ont mis en œuvre des mesures draconiennes d’austérité pour respecter les termes de l’accord conclu avec l’UE et le FMI.”
L’adjectif draconien (”d’une excessive sévérité”, “drastique”) est ici doublement pertinent puisqu’il a été formé sur le patronyme d’un certain Dracon, législateur athénien du VIIe siècle avant notre ère et renvoie donc au pays des Hellènes. Dracon (qui signifie en grec ancien “dragon”, “serpent”) a laissé son nom dans l’histoire par la sévérité des peines prévues pour qui contrevenait à ses lois. Il est devenu naturellement synonyme de sévérité.
Dominique Strauss-Kahn, le dirigeant du FMI — et figure de proue du Parti socialiste français — (DSK pour aller vite), ayant donné son onction socialiste aux mesures draconiennes auxquelles sont soumis les Grecs, ainsi priés instamment de se serrer la ceinture, à commencer par les evzones*, on peut imaginer facilement quel avenir nous attend.
Ledit DSK ayant fait présent de sa personne à l’économie mondiale, et se préparant peut-être aussi à se donner à la France, on risque de dire bientôt, sur le modèle d’une phrase latine qui orne les pages roses du dictionnaire Larousse : timeo DSK et dona ferentes.
Il est des dons qu’il est plus sage de refuser.
Les bilans de l'année écoulée s'égrènent dans la presse et tous soulignent à juste titre les convulsions monétaires et financières et leurs cortèges de conséquences sociales. D'ordinaire, ces réalités se décrivent et s'analysent à l'aide de courbes et tableaux statistiques. Mais en février 2010, c'est un long reportage, « Les Quais de Ouistreham », qui a sans doute le mieux exprimé la souffrance sociale. L'idée de son auteur, Florence Aubenas, de passer plusieurs mois en observatrice anonyme de la vie de prolétaires n'était pas une innovation. En 1935, la philosophe Simone Weil avait travaillé à la chaîne chez Renault dans le but d'écrire « La Condition ouvrière », qui ne sera publié qu'après sa mort. Dans un genre similaire, la journaliste Anne Tristan s'était immergée incognito en 1987 dans une section marseillaise du Front national pour en tirer son édifiant ouvrage, « Au Front ». Bien que l'idée ne fut donc pas neuve, le livre de Florence Aubenas a connu un immense succès qui fait de lui un bon symbole de l'année 2010.
Outre la notoriété de l'auteur, connue pour son courage lors de sa captivité en Irak en 2005, il y a au moins deux explications à ce succès symbolique. La première est qu'elle a été la voix d'une immense foule de sans-voix, de ceux que Marx appelait l'armée de réserve du capital. Elle décrit simplement la précarité dans des zones industrielles en perdition, la dureté des conditions de vie et de travail de salariés intérimaires, parcellisés, exploités, effectuant les tâches les plus ingrates tout en cherchant à conserver leur dignité. La seconde explication est qu'en lisant « Les Quais de Ouistreham », on ne se dit pas, comme devant « Germinal », que c'est un univers économique appelé à disparaître. On se dit que l'auteur dépeint peut-être notre avenir si rien n'est fait pour enrayer la course folle de l'économie financière. Cette crainte qui enveloppe le lecteur de Florence Aubenas du début de l'année est la même que celle qui fait, en cette fin d'année, un triomphe au petit opuscule de Stéphane Hessel « Indignez-vous ! ». C'est donc bien elle, la vedette de 2010.
L'homme de Neandertal cuisait ses aliments et mangeait aussi des végétaux
Jusqu’où peut-on aller ? Vieux débat qui agite depuis longtemps les médias, s’agissant des humoristes. A France Inter, Stéphane Guillon a eu sa réponse et son ex-patron, Philippe Val, la sienne. Pourtant, le second a lui-même longtemps dirigé Charlie Hebdo où l’on n’y allait pas toujours avec des pincettes (il n’est qu’à lire le dernier album de Wolinski, La Sexualité des Français, de De Gaulle à Sarkozy, pour s’en persuader). L’humour, c’est aussi ce qu’avait plaidé un internaute qui avait inondé Rachida Dati d’e-mails égrillards après son étrange lapsus sur la fellation. Cent euros, a tranché le tribunal. Avec sursis. En revanche, on aura du mal à suivre l’argumentation du supporteur du PSG qui a reconnu avoir peint et introduit la fameuse banderole « Pédophiles, chômeurs, consanguins ; bienvenue chez les Ch’tis », déployée au Stade de France avant la finale de Coupe de la Ligue face à Lens. « On voulait faire de l’humour, du Charlie Hebdo, du Coluche, du Desproges. » Les deux derniers sont morts. Laissons-les en paix.
La croissance française revue à la baisse
Les nouvelles estimations de l'Insee publiées mardi 28 décembre révisent à la baisse la croissance de l'économie française aux deuxième et troisième trimestres de l'année 2010. La hausse du produit intérieur brut (PIB) serait respectivement de 0,6 % (contre 0,7 % précédemment annoncé) lors du deuxième trimestre (T2) et de 0,3 % (contre 0,4 %) pour le troisième trimestre (T3).
A fin septembre, l'acquis de croissance pour 2010 s'établit à 1,4 % (+1,5 % en première estimation). L'Insee avait prévenu que la croissance française allait continuer à évoluer, fin 2010 et durant la première moitié de 2011, "sur un rythme modéré, proche de celui observé depuis la sortie de récession". Dans une note de conjoncture, publiée le 16 décembre, l'institut tablait sur une hausse de 0,5 % du PIB au quatrième trimestre, avec une croissance annuelle qui se stabiliserait à 1,6 % du PIB.
C'est ce chiffre que la ministre de l'économie, Christine Lagarde, a dit espérer atteindre en 2010. Le gouvernement table sur une croissance supérieure à 1,6 % cette année avant une accélération à 2,0 % en 2011. Mais avec les révisions à la baisse de la croissance pour les deuxième et troisième trimestres, il faudrait désormais que le PIB de la France progresse de 0,7 % au dernier trimestre pour atteindre 1,6 % de hausse annuelle.
LÉGÈRE BAISSE DE LA DETTE
Seule bonne nouvelle de ces chiffres, la dette publique (Etat, Sécurité sociale et collectivités locales) a légèrement reflué à 1 574,6 milliards d'euros à la fin du troisième trimestre. Elle représente "approximativement" 81,5 % du produit intérieur brut (PIB).
Sa diminution au troisième trimestre s'explique, selon l'Insee, par un désendettement des administrations centrales. A l'inverse, la dette de la Sécurité sociale continue d'augmenter. La contribution à l'endettement total des administrations de sécurité sociale progresse ainsi de 7,4 milliards d'euros, dont 5,6 milliards pour le seul régime général, toujours selon l'Insee.
Le recul en données brutes est de 17 milliards d'euros par rapport à la fin juin. A la fin du deuxime trimestre, cette dette, calculée selon les critères européens de Maastricht, atteignait 82,9 % du PIB. Dans son projet de budget présenté fin septembre, le gouvernement tablait sur un niveau de dette record de 82,9 % du PIB cette année, niveau atteint à la fin du deuxième trimestre, mais en léger repli au troisième.
Toujours selon les prévisions de l'exécutif, la dette devrait continuer de grimper à 86,2 % en 2011 pour atteindre un pic à 87,4 % en 2012, avant de refluer à 86,8 % en 2013 et à 85,3 % en 2014. Ces niveaux sont toujours largement supérieurs au plafond de 60 % du PIB fixé par les traités européens.
La retraite complémentaire des fonctionnaires renflouée par quatre assureurs
Groupama, CNP Assurances, Axa et Allianz qui gèrent la Préfon, le système d'épargne-retraite pour les fonctionnaires vont apporter "quelques centaines de millions d'euros", selon le quotidien Les EchosGroupama, CNP Assurances, Axa et Allianz (ex-AGF) vont devoir injecter plusieurs centaines de millions d'euros dans la Préfon, le régime de retraite par capitalisation des fonctionnaires, rapporte ce mardi le journal Les Echos.
Dans l'environnement de taux bas actuel, la valeur des engagements de rente a sensiblement progressé, détériorant l'équilibre comptable de ce régime complémentaire, écrit le quotidien, qui citent "plusieurs sources".L'Autorité de contrôle prudentiel et le Trésor ont refusé la semaine dernière de modifier la règle de provisionnement des régimes de retraite en points, dits "L441", précisent Les Echos, "mettant de ce fait face à leurs engagements les assureurs de la Préfon". "Le niveau des rentes étant 'garanti à vie', les assureurs sont tenus de veiller à l'équilibre comptable du régime. Or, du fait de la baisse des taux d'intérêt, la valeur des engagements de rente dépasse actuellement la valeur des actifs", explique le quotidien. Ce qui pourrait avoir des répercussions sur le niveau de revalorisation des rentes décidé pour l'an prochain, écrit le journal.Préfon est une Caisse Nationale de Prévoyance de la Fonction Publique qui est une association à but non lucratif. Elle a été créée par les fédérations de fonctionnaires CFDT, CFTC, CGE-CGC, FO. Ces dernières assurent à tour de rôle la présidence de cette association.
Apple attaqué en justice après les révélations sur les Apps
D'après la plainte, que s'est procurée Bloomberg, Apple offre la possibilité aux publicitaires de savoir quelles applications sont téléchargées et la fréquence de leur utilisation. Elle reproche aussi à certaines Apps de revendre des informations, dont "la localisation, l'âge, le sexe, le revenu, l'origine ethnique, l'orientation sexuelle et la préférence politique".
L'enquête menée par le Wall Street Journal démontre que, sur 101 applications parmi les plus téléchargées sur l'iPhone (et aussi les mobiles tournant grâce à Android), 56 fournissent à des tiers un identifiant unique à chaque téléphone (permettant de suivre à la trace l'utilisateur), 47 transmettent la localisation de l'abonné, et 5 vont même jusqu'à envoyer l'âge et le sexe du possesseur du smartphone.
Mieux vaut servir le champagne froid et dans une coupe inclinée
C'est ce qui s'appelle coller à l'actualité : quel meilleur moment que la fin décembre pour publier les résultats d'une étude scientifique sur la meilleure façon de servir le champagne. C'est une équipe française, forcément, qui s'est attelée à cette question délicate.
Le résultats de leurs travaux met en évidence trois points à respecter pour optimiser les saveurs : le champagne doit être servi bien frappé, en douceur et dans une coupe inclinée. C'est selon ces chercheurs la meilleure façon de retenir une effervescence optimale et de préserver toute la saveur de la célèbre boisson.
Ces travaux viennent d'être publiés dans la dernière édition du Journal of American Agricultural and Food Chemistry de la Société américaine de chimie. Ces scientifiques menés par l'oenologue et chimiste Gérard Liger-Belair, de l'Université de Reims Champagne-Ardenne, ont aussi pour la première fois confirmé scientifiquement l'importance de servir le champagne froid, 4 degrés étant la température idéale pour en optimiser le goût. Ces experts ont déterminé que les petites bulles sont l'essence même des grands champagnes et des vins pétillants, ainsi que des bières.
Des recherches précédentes avaient déjà montré que les petites bulles qui se forment au moment où se libèrent de grandes quantités de dioxyde de carbone (CO2) dissous permettent de transférer le goût et l'arôme du champagne aux papilles gustatives. Depuis longtemps, les chercheurs suspectaient que la manière de verser le champagne dans la coupe avait un effet important sur son niveau de CO2, et de ce fait sur sa qualité. En d'autres termes, plus on conserve de CO2, --ou de bulles dans le champagne--, meilleur il est.
Mais aucune recherche scientifique n'avait jusqu'alors démontré cette hypothèse. Pour ce faire, les auteurs de l'étude ont testé les pertes de CO2 selon deux méthodes différentes de verser le champagne. La première a consisté à le verser tout droit directement dans la coupe et la seconde en inclinant le verre pour obtenir un flot plus lent qui permet de préserver jusqu'à deux fois plus de bulles de CO2. Ces oenologues ont aussi déterminé qu'un champagne bien frappé contribue à réduire les pertes de CO2.
En moyenne, plus de 300 millions de bouteilles de champagne français sont vendues annuellement dans le monde, représentant un chiffre d'affaires de quelque trois milliards de dollars.
Khodorkovski : le verdict suscite de fortes critiques à l'étranger
Dans leur deuxième procès, l'ex-patron de Ioukos et son principal associé, incarcérés depuis 2003, ont été reconnus coupables du vol de 218 millions de tonnes de pétrole. Les Etats-Unis et l'Allemagne critiquent fermement le jugement
14 ans de camp requis
Une affaire politique
«Un test pour l'état de droit en Russie»
Khodorkovski, le déchu
L'appel à la grève lancé par Ouattara peu suivi en Côte d'Ivoire
L'appel à la grève générale en Côte d'Ivoire lancé par Alassane Ouattara pour tenter de forcer son rival Laurent Gbagbo à céder le pouvoir a été peu suivi lundi à Abidjan, où beaucoup d'habitants se sont rendus à leur travail par nécessité.
Les ports d'Abidjan et de San Pedro, par lesquels transite l'essentiel des exportations de cacao dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial, fonctionnaient normalement dans la matinée. Dans le quartier d'affaires du Plateau à Abidjan, boutiques et bureaux ont ouvert leurs portes.
Le scrutin, censé permettre au pays de surmonter les effets de la guerre civile de 2002-2003, a tourné au bras de fer entre les deux camps rivaux.
Le président sortant Laurent Gbagbo, proclamé vainqueur par le Conseil constitutionnel dirigé par l'un de ses proches, refuse de laisser sa place à Alassane Ouattara, président légitime aux yeux de la communauté internationale.
GBAGBO DÉNONCE UN COMPLOT FRANCO-AMÉRICAIN
Dans deux interviews publiées lundi par Le Figaro et Le Monde, Laurent Gbagbo estime qu'il est victime d'un "complot" de la France et des Etats-Unis, même si la victoire d'Alassane Ouattara a été entérinée par les Nations unies et que la plupart des pays africains lui demandent de laisser la place.
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), qui a menacé le camp Gbagbo d'un recours à la force, compte envoyer mardi les présidents du Bénin, de la Sierra Leone et du Cap Vert en Côte d'Ivoire comme émissaires chargés de remettre un ultimatum au président sortant.
"Je prends au sérieux les menaces mais je reste tranquille", répond Laurent Gbagbo dans son entretien accordé au Figaro. "Ce serait bien la première fois que des pays africains seraient prêts à aller en guerre contre un autre pays parce qu'une élection s'est mal passée", ajoute-t-il.
Interrogé sur une éventuelle action militaire internationale, le ministre français de la Défense, Alain Juppé, a déclaré qu'il revenait aux Nations unies ou aux organisations africaines de le décider et non à la France, qui compte 900 soldats sur place pour protéger les quelque 15.000 expatriés français. Paris reste vigilant car la situation peut déraper, a-t-il ajouté.
L'Union africaine a salué l'initiative de la Cédéao en disant espérer une solution pacifique.
Les Etats-Unis et l'Union européenne ont imposé des restrictions aux déplacements de Gbagbo et de son entourage. De leur côté, la Banque mondiale et la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) l'ont privé d'accès aux fonds qu'elles détiennent, ce qui pourrait l'empêcher à court terme de payer les forces militaires.
"LES IVOIRIENS VIVENT AU JOUR LE JOUR"
Autres signe des pressions exercées sur le président sortant, l'avion de Gbagbo a été immobilisé sur l'aéroport de Bâle-Mulhouse et un nouvel ambassadeur ivoirien sera nommé en France à la demande des "autorités légitimes" de Côte d'Ivoire, a fait savoir le ministère français des Affaires étrangères.
Mais à Abidjan, l'activité a été peu troublée lundi par l'appel à la grève du camp Ouattara.
"Tout le monde est à son travail ce matin", a déclaré le directeur d'une société d'exportation de cacao à San Pedro. "C'est vrai que le pays est toujours dans une situation politique difficile, mais on essaie de s'en sortir au mieux. Le cacao est disponible en grandes quantités pour un moment."
"Nous demander de ne pas aller travailler, c'est nous demander de ne pas manger", explique Jean Ebrotie Assomou, négociant dans le quartier de Cocody, à Abidjan. "Les Ivoiriens vivent au jour le jour", ajoute-t-il.
Un autre appel à la désobéissance civile lancé la semaine dernière par le gouvernement mis en place par Alassane Ouattara n'avait guère été suivi d'effet.
Vingt personnes au moins ont été tuées le 16 décembre lors d'une marche des partisans de l'ancien Premier ministre vers le siège de la Radio-Télévision ivoirienne (RTI), contrôlé par le camp Gbagbo.
Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu a imputé aux forces de sécurité ivoiriennes, fidèles au président sortant, des violations des droits de l'homme, notamment des meurtres et des enlèvements, depuis le second tour de la présidentielle.